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Homélie pour Noël, la Nativité de Jésus 2018 : « Un enfant nouveau-né te fait signe »

Homélie de la fête de Noël, la Nativité de Jésus par Mgr Hermann Giguère P.H., Séminaire de Québec, à la Chapelle du Lac Poulin (Diocèse de Québec) le 24 décembre 2018 par Mgr Hermann Giguère, desservant du Lac Poulin. Textes de l'Écriture : Isaïe 9, 1-6, Tite 2, 11-14 et Luc 2, 1-14. Voir texte des lectures à la fin.



Image d'un jeune père de famille jouant saint Joseph avec Jésus dans ses bras (Crédits photo : H. Giguère)
Image d'un jeune père de famille jouant saint Joseph avec Jésus dans ses bras (Crédits photo : H. Giguère)
Le signe qui est donné aux bergers dans la lecture de l’évangile que nous venons d’entendre, c’est le signe de l’enfant. « Vous trouverez un enfant nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire».

Quand on veut comprendre quelque chose, c’est important d’avoir des signes qui nous permettent d’en saisir le sens. Un signe c’est, en effet, un geste, une parole, un objet qui fait sens. Le signe ne nous arrête pas à lui, il nous fait aller au-delà.

Qu’est-ce que ce signe de l’enfant peut nous faire comprendre du mystère de Noël, de la Naissance d’un Sauveur? Je m’arrêterai à trois aspects que le signe de l’enfant évoque : le premier est la surprise de l’inattendu, le second, l’engagement pour toute la vie et le troisième, la familiarité quotidienne.

Permettez-moi de revenir sur chacun de ces trois aspects du signe de l’enfant que nous trouvons, comme les bergers, dans une mangeoire.

I- La surprise de l’inattendu

Qu’est-ce qui est inattendu dans la venue d’un enfant aujourd’hui? Beaucoup moins de choses qu’autrefois. On en connaît souvent le sexe avant sa naissance. On a parfois planifié sa venue au moment jugé opportun pour le couple. Que sais-je encore?

Mais demandez aux parents s’il reste des surprises et ils vous diront que la venue d’un enfant n’est jamais complètement contrôlée. Tout peut arriver.

Il en est ainsi de la venue du Sauveur dans notre monde où, bien qu’il fût attendu « depuis plus de quatre mille ans » comme nous le chantons dans le cantique « Il est né le Divin Enfant », cette venue a surpris. Pourquoi? Parce que Dieu a fait « irruption » dans notre monde non comme un Roi glorieux et tout-puissant mais comme un enfant faible et à la merci des soins de ses parents.

Notre Dieu ainsi se fait proche en commençant sa vie terrestre comme tout autre être humain. Il crie, il pleure, il repose dans la mangeoire sur de la paille, emmailloté de langes. Quelle image forte. L’incarnation du Fils de Dieu n’est pas un jeu. « Le Verbe se fait chair et il habite parmi nous » comme dit le prologue de l’évangile de saint Jean.

II- L’engagement pour toute la vie

Le signe de l’enfant nous indique la surprise. Il nous oriente en second lieu vers un engagement. Vos enfants, chers parents, seront toujours vos enfants. Chers enfants, vous serez toujours les enfants de vos parents. J’ai eu la chance d’avoir encore ma mère jusqu'à 74 ans et elle me me traitait toujours comme son enfant, même si j'étais parti de la maison depuis très longtemps.

Quand arrive un nouveau-né ses parents expérimentent un lien qui ne se brisera plus jamais malgré les aléas de la vie. C’est un lien à vie.

Si on pense à cet aspect du signe de l’enfant, on comprend que Dieu nous donne son Fils non seulement pour une fois, mais pour tout le temps. Il naît à Bethléem au temps de l’empereur Auguste comme le dit saint Luc, mais il continue de naître à chaque année, à chaque jour même dans le cœur de ceux et celles qui le reçoivent.

Marie et Joseph, sans doute surpris par cette naissance inattendue, ont accepté un engagement qu’ils vivront toute leur vie. On retrouve Marie durant la vie publique de son fils Jésus, quand il prêche, comme aux Noces de Cana. Elle est là encore au pied de la Croix. De la Crèche à la Croix, Marie accompagne et soutient son enfant. Quel modèle à suivre! Que l'Enfant nouveau-né s’établisse dans nos cœurs comme le Roi qui règne sur nous entièrement.

III- La familiarité quotidienne

Surprise, engagement, avons-nous dit. Venons-en maintenant à un troisième aspect du signe de l’enfant. C’est peut-être le plus beau. En tout cas c’est celui qui rend les jeunes parents resplendissants. Au fil de jours, ils voient grandir leur progéniture. Les premiers pas sont filmés. Les photos et les vidéos se succèdent à un rythme fou parfois. On les met sur Facebook. On inonde nos amis des visages et des gestes des enfants. Pourquoi? Parce qu’ils sont la richesse de leurs parents, ils font partie de leur vie de tous les jours. Ils ne représentent pas un moment passé. Ils ne sont pas un objet dans la maison. Ils sont l’âme de la maison. Leurs cris habitent les journées et les nuits parfois.

Ce que je veux souligner ici, c’est que l’enfant n’est jamais un étranger chez lui. Il fait partie de la famille où se vivent sur une base quotidienne les hauts et les bas de la vie, les bonheurs et les malheurs. L’enfant nous apprend à regarder ce qui nous arrive avec un certain détachement. Demain sera mieux qu’hier.

Oui! Dans la famille de Dieu aucun n’est étranger, ni ne le sera jamais. Les bergers loin des grands centres furent les premiers à goûter la présence du Sauveur parce qu’ils s’inclinaient devant le signe qui leur était donné : un enfant emmailloté couché dans une mangeoire.

Saurons-nous cette année à l’occasion de la fête de Noël, reconnaître ce signe de l’enfant beau et charmant qui nous est donné?

Conclusion

Chers parents, chers enfants, chers grands-parents, et vous tous chers amis, quelle que soit votre situation de vie, le signe de l’enfant emmailloté et couché dans une mangeoire nous est donné pour aller plus loin en cette nuit où le Sauveur du monde est né. Nous rencontrons ce soir un nouveau-né. Ce nouveau-né est un Sauveur qui nous est donné.

Ce soir la mangeoire c’est l’autel où, sous l’apparence du Pain et du Vin consacrés, Jésus repose enveloppé de langes, emmailloté. Il est là pour nous et pour notre salut, il naît de nouveau dans nos cœurs et nous pouvons chanter avec foi : « Il est né le Divin Enfant »

Mon frère, ma sœur, qui que tu sois, rappelle-toi, ce soir, qu’un enfant nouveau-né te fait signe et que tu es aimé de Dieu.

Amen!



Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec


20 décembre 2018

Commentaire inspirant d'un abonné

J'aime bien ce texte, qui m'invite aussi à reconnaître autour de moi les petits Jésus dans les crèches de ce monde, vulnérables, repoussés par les murs créés par les hommes et les femmes d'aujourd'hui, les Joseph qui en prennent soi par amour tout gratuit, ces pères d'adoption fidèles, responsables, peu reconnus, ces "moi aussi" oubliés, ces Marie jeune mère, tantôt en famille d'accueil, parfois exploité, jusqu'à la rencontre d'un Joseph,. Tout est appel. Et tout est grâce. Par Celui-là, fragile , ce Dieu, comme un souffle, dans nos branches.

Autre commentaire

Pour affronter la vie d’homme, il faut communier avec l’enfant que nous avons été, il faut s’appuyer sur la joie de l’enfance, cet âge béni où tout et rien sont merveille. Notre enfance est notre patrimoine pour la vie. Aujourd’hui, quand je dis des paroles blessantes, quand mon cœur se gonfle de mépris et que ma bouche dessine un rictus mauvais, le petit garçon que je fus me regarde avec consternation. Mais quand je loue le Seigneur pour ses bienfaits, quand je partage ma joie avec des dépressifs ou des personnes fatiguées, le petit Philippe de jadis est fier de moi. Il revit en l’adulte que je suis dorénavant.

C’est la magie de Noël : la fête de l’enfant-Dieu permet cette métamorphose, réalise ce flash-back : nous redevenons l’enfant grave à la messe et joyeux quand il gambadait dans les fleurs du printemps parmi les sauterelles et les grenouilles. En ce temps de Noël, nous pouvons retrouver cette grâce de notre enfance. Il suffit de laisser déborder l’Esprit Saint, qui se souvient avec espièglerie de nos prières d’enfant et de notre juvénile clairvoyance.

Inspiré en partie d'un sermon d`[Aelred de Rievaux ]b(+1167), moine cistercien anglais qui fut un grand auteur spirituel du XIIe siècle proche de saint Bernard et qu'on surnomma le "Bernard du Nord". Pour en lire un extrait cliquez ici

Sermons pour Noël 2, PL 195, 226-227

Paroles du cantique IL EST NÉ LE DIVIN ENFANT

Ce cantique écrit entre le XVIIIe et le XIXe siècle été publiée pour la première fois en 1874 dans un recueil d'Airs de Noëls Lorrains rassemblés par l'organiste de la cathédrale de Saint-Dié, R. Grosjean. La mélodie dérive d'un air de chasse du XVIIe siècle, la tête bizarde.

Refrain:
Il est né le divin enfant
Jouez hautbois, résonnez musettes
Il est né le divin enfant
Chantons tous son avènement.

1. Depuis plus de quatre mille ans
Nous le promettaient les prophètes,
Depuis plus de quatre mille ans
Nous attendions cet heureux temps.
Refrain:

2. Ah! qu'il est beau, qu'il est charmant,
Ah! que ses grâces sont parfaites,
Ah! qu'il est beau, qu'il est charmant,
Qu'il est doux, ce divin enfant.
Refrain:

3. Une étable est son logement,
Un peu de paille est sa couchette,
Une étable est son logement,
Pour un Dieu quel abaissement!
Refrain:

4. O Jésus, ô roi tout puissant,
Tout petit enfant que vous êtes,
O Jésus, ô roi tout puissant,
Régnez sur nous entièrement.
Refrain:



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Lectures pour la messe de la nuit de Noël

Première lecture
« Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
Et les bottes qui frappaient le sol,
et les manteaux couverts de sang,
les voilà tous brûlés :
le feu les a dévorés.

Oui, un enfant nous est né,
un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ;
son nom est proclamé :
« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort,
Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »
Et le pouvoir s’étendra,
et la paix sera sans fin
pour le trône de David et pour son règne
qu’il établira, qu’il affermira
sur le droit et la justice
dès maintenant et pour toujours.
Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !

– Parole du Seigneur.
Psaume
(95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc)

R/ Aujourd’hui, un Sauveur nous est né :
c’est le Christ, le Seigneur.
cf. Lc 2, 11

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.

Il jugera le monde avec justice,
et les peuples selon sa vérité !
Deuxième lecture
« La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes » (Tt 2, 11-14)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite

Bien-aimé,
la grâce de Dieu s’est manifestée
pour le salut de tous les hommes.
Elle nous apprend à renoncer à l’impiété
et aux convoitises de ce monde,
et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable,
avec justice et piété,
attendant que se réalise la bienheureuse espérance :
la manifestation de la gloire
de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ.
Car il s’est donné pour nous
afin de nous racheter de toutes nos fautes,
et de nous purifier
pour faire de nous son peuple,
un peuple ardent à faire le bien.

– Parole du Seigneur.
Évangile
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)

Alléluia. Alléluia.
Je vous annonce une grande joie :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur !
Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
– ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,
vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem.
Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
Il venait se faire recenser avec Marie,
qui lui avait été accordée en mariage
et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là,
le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers
qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs
pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas,
car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


(Crédit photo : Bernard St-Hilaire)
(Crédit photo : Bernard St-Hilaire)

















Jeudi 20 Décembre 2018
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