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« L’appel et la vocation » - Homélie pour une messe anniversaire de décès d`'un prêtre (Marc 2, 13-17 : La vocation de Mathieu)

Homélie lors de la messe anniversaire pour monsieur l’abbé Anicet Greco le 16 janvier 2010 à 10h30 par Mgr Hermann Giguère P.H., supérieur général du Séminaire de Québec, à la chapelle du Pavillon Jean-Olivier Briand. Textes de l'Écriture: Romains 8, 14-17 et Marc 2, 13-17 (la vocation de Mathieu).



«  L’appel et la vocation » - Homélie pour une messe anniversaire de décès d`'un prêtre (Marc 2, 13-17 : La vocation de Mathieu)
Monsieur l’abbé Greco avec son humour que vous avez bien connu disait souvent : « Je n’ai rien choisi des fonctions que j’ai exercées durant ma vie de prêtre. C’est le Seigneur qui a choisi pour moi. » Aussi, lorsque j’ai lu le passage de l’Évangile de Mathieu racontant l’appel et la vocation de celui-ci, je me suis dit : « Quelle belle lecture pour cette messe anniversaire du décès de l’abbé Greco ».

I - Le mystère d’une vocation

En effet, un prêtre demeure toujours quelqu’un qui se souvient avec émotion de cette parole de Jésus : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis » (Jean 15, 16). Devenir prêtre suppose toujours un choix et ce choix est d’abord une vocation, un appel.

C’est ce qu’illustre ce moment particulier où le publicain Lévi attire l’attention de Jésus : « En passant, Jésus aperçut Lévi, fils d'Alphée, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts) ». Celui-ci est appelé par Jésus qui lui dit : « Suis moi ». Lévi entend l’appel de Jésus et y répond sur le champ. « L'homme se leva et le suivit » (verset 14).

Sa réponse est pleine et entière et elle change toute sa vie. Il modifiera même son nom et on le connaîtra désormais sous le nom de Mathieu. Sa réponse l’engage dans une suite de Jésus qui l’amènera avec lui sur les routes de Galilée, puis en fera un témoin de la résurrection et un missionnaire proclamant dans les écrits qui lui sont attribués, l’Évangile selon saint Mathieu, la Seigneurie de son Maître bien-aimé.

Une très ancienne tradition nous dit que saint Mathieu prêcha surtout aux Juifs, qu’il écrivit pour eux son Évangile en araméen, la langue que parlait Jésus et que cet évangile fut traduit très tôt en grec. Saint Mathieu serait mort martyr en Éthiopie vers l’an 61 et on vénère ses restes à Salerne sur la Côte amalfitaine en Italie où ils auraient été retrouvés au Xe siècle (4 mai 954).

Vous voyez comment une vocation comme celle de l’apôtre Mathieu et comme celle du prêtre c’est d’abord un appel qui engendre une réponse et une suite du Christ qui engage toute la vie. « Je vous ai choisis ».

Notre confrère et ami, Anicet, dans sa simplicité et son humilité n’avait pas peur de reconnaître qu’il portait dans son ministère la trace d’un Autre qui lui donnait vie et saveur, qui l’inspirait et qui le faisait rayonner. Soyez sûrs que la source de son ministère de prêtre n’a jamais été autre chose que ce désir de répondre le mieux possible à cet appel de sa vocation, traduit tout au cours de sa vie par de multiples appels auxquels il a répondu comme saint Mathieu « Me voici. »


II – Une destinée d’enfant de Dieu, cohéritier du Christ

Peut-on aller plus loin dans le mystère d’une vie de prêtre toute entière mise au service de Dieu dans des circonstances difficiles parfois, mais toujours avec confiance et dans la joie ?

Il me semble que oui. En effet, toutes les vocations particulières dans l’Église s’appuient sur une seule et unique vocation qui rejoint tous les états de vie et les catégories de personnes : prêtres, diacres, évêque, gens mariés, jeunes, vieux, hommes, femmes, enfants, Juifs, Grecs, noirs, blancs etc.

Cette vocation fondamentale et irremplaçable que Jésus nous a révélée est celle d’enfant de Dieu. Et saint Paul dans l’extrait choisi de sa lettre aux Romains qui a été lu dans la première lecture le rappelle avec force et du plus profond de son cœur : « L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : ‘ Abba !’ »

Oui, cet Esprit qui nous a été donnée est l’Esprit de Jésus qui nous a enseigné à prier en disant à Dieu « Notre Père » et qui avant de mourir sur la croix s’adresse à lui une dernière fois en disant : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » (Luc 23, 46). C’est cette phrase qui orne la fresque qui entoure la porte de la crypte des prêtres du Séminaire de Québec à la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec : « In manus tuas, Domine, commendo spirituum meum. »

Je suis sûr que l’abbé Greco a vécu profondément cette belle réalité d’enfant de Dieu tout au cours de sa vie. Il l’a manifesté dans un abandon à Dieu comme un enfant dans des dernières années parmi nous, il l’a manifesté dans une piété fidèle et continuelle, il l’a manifesté dans sa compassion pour toutes les misères humaines qui l’émouvaient au plus haut point.

Entré par le baptême dans la famille des enfants de Dieu, le prêtre demeure dans son ministère un frère parmi les frères et les sœurs, un ami, un membre de la famille. Il n’est pas séparé, il est « avec ». C’est pourquoi, à la suite du Christ, il peut espérer partager l’héritage du Fils bien-aimé : « Puisque nous sommes enfants [de Dieu] nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ. » Héritiers avec le Christ, oui, nous sommes des cohéritiers.

Conclusion

Ayant vécu le passage où cette vie qui est nôtre se transforme en vie éternelle, notre confrère et ami, Anicet, jouit déjà de cet héritage des filles et fils de Dieu que nous attendons dans la foi.

Dans cette Eucharistie, comme le dit la si belle prière de saint Thomas d’Aquin, dans ce banquet sacré où l'on reçoit le Christ : « On célèbre le mémorial de sa passion, l'âme est remplie de grâce et, le gage de la gloire future nous est donné », cette gloire future que je vous souhaite à toutes et à tous.

Amen!

Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
16 janvier 2010

«  L’appel et la vocation » - Homélie pour une messe anniversaire de décès d`'un prêtre (Marc 2, 13-17 : La vocation de Mathieu)

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Latin
O sacrum convivium!
in quo Christus sumitur:
recolitur memoria passionis ejus:
mens impletur gratia:
et futurae gloriae nobis pignus datur.
Alleluia.

Français
O banquet sacré
où l'on reçoit le Christ !
On célèbre le mémorial de sa passion,
l'âme est remplie de grâce et,
de la gloire future,
le gage nous est donné.
Alleluia


Samedi 16 Janvier 2010
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