Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-28T09:48:30+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour la fête du Christ, Roi de l'Univers Année A « ...c'est à moi que vous l'avez fait »2023-12-09T16:32:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-du-Christ-Roi-de-l-Univers-Annee-A-c-est-a-moi-que-vous-l-avez-fait_a1148.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75527597-53002380.jpg2023-11-21T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les évangiles donnent à Jésus plusieurs titres. Le plus fréquent est celui dhttps://www.hgiguere.net/admin/list/all/page/e Christ qui veut dire l’Envoyé de Dieu, le Messie. On dit donc couramment Jésus-Christ en parlant de Jésus.
D’autres noms sont aussi utilisés comme Berger, Maître, Serviteur, Fils de l’homme, Fils de Dieu, Agneau de Dieu etc. Aujourd’hui, nous fêtons Jésus sous son titre de Roi. Ce titre il se l’est attribué lui-même lorsque durant sa passion Pilate lui a demandé « Es-tu le roi des Juifs ? » et qu’il lui a répondu : « C’est toi-même qui le dis. » (Marc 15, 2)
La fête du Christ-Roi est donc pour nous une occasion d’entrer plus à fond dans le mystère de Jésus dont nous voulons être des disciples fidèles et sincères.
I - Le sens du titre de Roi dans l’Écriture Sainte
Pour bien recevoir et comprendre le titre de « Roi de l’Univers » appliqué à Jésus, il faut remonter dans le temps et revenir aux rois que le Peuple juif a eus avant Jésus. David et Salomon en sont les plus connus. Jésus se situe dans cette lignée. Il est de la lignée de David dira saint Mathieu au début de son évangile (Mathieu 1, 1 et ss.) C’est dire qu’il en perpétue l’héritage et la mission. Il est le Roi attendu et annoncé par les prophètes.
Dans l’Israël ancien, le Roi est avant tout l’Élu de Dieu. Son pouvoir ne vient pas de lui-même et il ne doit pas l’exercer pour son bénéfice personnel. Le psaume 71 (72) le décrit avec poésie et avec justesse : « Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux... qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur ! Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération ! Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie. » (versets 4-5 et 12-13)
Ce portrait s’applique parfaitement à la royauté du Christ. Jésus est le Roi parfait. Élu de Dieu, par sa mort et sa résurrection il donne corps au nouveau Peuple de Dieu. Il y établit son Règne et il en fait son Royaume. « Tout sera sous le pouvoir du Fils, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture, lui-même se mettra sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.»
II – L’évangile d’aujourd’hui
Ceci étant dit, l’évangile choisi pour cette fête du Christ-Roi en cette année liturgique A nous présente notre Roi sous un jour particulier. Dans son Royaume les « grands » et les « nobles » sont les pauvres et les marginaux, ce que nous illustrent les paroles très connues de l’évangile qui vient d’être lu. « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu 25, 35-36)
Ces paroles mettent au premier rang du Royaume de Jésus les gens dans le besoin, les pauvres, les marginaux etc. Elles retentissent toujours avec force dans nos assemblées. Elles ne peuvent nous laisser indifférents. C’est elles qui ont inspiré des gens comme saint François d’Assise qui a épousé Dame Pauvreté, comme sainte Mère Teresa qui a donné sa vie pour les mourants et les personnes abandonnées.
Les paroles de l'évangile selon saint Mathieu s’adressent à l’Église et à nous tous et toutes. Elles retentissent en cette fête du Christ Roi comme une invitation à ouvrir la porte pour que le Christ entre dans nos vies de chaque jour à travers des gestes simples et à la portée de toutes et de tous : moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète...en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, selon les mots du pape François.
III – Application
Le message à retenir aujourd’hui en cette fête du Christ, Roi de l’Univers, c’est que nous ne pouvons pas célébrer la Royauté du Christ et son Royaume sans mettre devant nos yeux ceux et celles qui sont sa présence réelle dans le monde.
Nous sommes invités à faire l’effort de les reconnaître autour de nous. Pour ce faire, il nous est donné ce matin un critère que l’Église a reconnu comme étant le signe indissociable de la sainteté des disciples de Jésus lorsqu’il s’agit de procéder à une béatification et à une canonisation : reconnaître la présence de Jésus dans l’autre, en particulier dans le plus démuni et le plus pauvre, en d’autres mots, dans le service du prochain. Il nous est peut-être arrivé d'avoir été sourds à ces invitations et même de ne pas avoir voulu reconnaître Jésus dans cette personne importune, ce visiteur non-désiré, ce jeune délaissé, qui sais-je encore ? C’est l’occasion aujourd’hui d’en demander pardon et de nous relancer sur le chemin de l’accueil inconditionnel que nous propose Jésus.
Le pape François reprend souvent ces invitations avec ardeur. Sa préoccupation pour les réfugiés, les pauvres, les gens des périphéries, les laissés pour compte en fait un modèle à suivre dans nos choix personnels comme disciples-missionnaires.
Conclusion
Le passage de l’évangile qui accompagne la Fête du Christ, Roi de l’Univers cette année nous a permis de découvrir une facette parfois ignorée de la Royauté de Jésus. Le titre de Roi qu’on attribue à Jésus ne le place pas au-dessus de ses frères et sœurs, bien au contraire, il indique une proximité à nulle autre pareille.
Que cette Eucharistie en nous unissant au Christ glorieux toujours vivant pour nous sauver nous aide à reconnaître la présence de Jésus dans les personnes que nous rencontrons, dans celles qui s’adressent à nous, dans celles qui dépendent de nous, dans toute personne dans le besoin : enfants, parents âgés, grands-parents, pauvres, handicapés, malades etc.
Chaque fois que nous le ferons, nous entendrons alors le Roi nous dire : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 novembre 2023
ECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Toi, mon troupeau, voici que je vais juger entre brebis et brebis » (Ez 34, 11-12.15-17)
Lecture du livre du prophète Ézékiel
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis,
et je veillerai sur elles.
Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau
quand elles sont dispersées,
ainsi je veillerai sur mes brebis,
et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées
un jour de nuages et de sombres nuées.
C’est moi qui ferai paître mon troupeau,
et c’est moi qui le ferai reposer,
– oracle du Seigneur Dieu.
La brebis perdue, je la chercherai ;
l’égarée, je la ramènerai.
Celle qui est blessée, je la panserai.
Celle qui est malade, je lui rendrai des forces.
Celle qui est grasse et vigoureuse,
je la garderai, je la ferai paître selon le droit.
Et toi, mon troupeau
– ainsi parle le Seigneur Dieu –,
voici que je vais juger entre brebis et brebis,
entre les béliers et les boucs.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer. (cf. Ps 22, 1)
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
DEUXIÈME LECTURE
« Il remettra le pouvoir royal à Dieu le Père, et ainsi, Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 20-26.28)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
Et le dernier ennemi qui sera anéanti,
c’est la mort.
Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils,
lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père
qui lui aura tout soumis,
et ainsi, Dieu sera tout en tous.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Il siégera sur son trône de gloire et séparera les hommes les uns des autres » (Mt 25, 31-46)
Alléluia. Alléluia.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père.
Alléluia. (Mc 11, 9b-10a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des boucs :
il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
‘Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume
préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’
Alors les justes lui répondront :
‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?
tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’
Et le Roi leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.’
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,
dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ;
j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ;
j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ;
j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’
Alors ils répondront, eux aussi :
‘Seigneur, quand t’avons-nous vu
avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?’
Il leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l’avez pas fait
à l’un de ces plus petits,
c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’
Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel,
et les justes, à la vie éternelle. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année A : « L'annonciation à Joseph »2022-12-13T23:16:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-A-L-annonciation-a-Joseph_a1095.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/68335939-48099194.jpg2022-12-13T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Cet épisode de l’évangile de saint Mathieu pourrait s’appeler « l’annonciation à Joseph ». Vous connaissez bien une autre annonciation, celle de « l’annonciation à Marie par l’ange Gabriel » racontée par saint Luc qui a fait l’objet de multiples représentations dans l’art : tableaux, mosaïques, vitraux. « L’annonciation à Marie » est le premier des mystères joyeux quand on récite le chapelet. Dans ce récit, Marie apprend qu’elle est enceinte par l’action de l’Esprit Saint et il se termine par ces mots de Marie : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » ( Luc 11, 38) .
Saint Mathieu ne raconte pas cette « annonciation à Marie », mais il nous met plutôt en contact avec Joseph qui découvre que sa fiancée, Marie, est enceinte. C’est cet épisode qui nous est proposé aujourd’hui en ce 4e dimanche de l’Avent pour nous préparer immédiatement à célébrer la Nativité du Seigneur, la naissance de Jésus à Noël.
Regardons de plus près cette « annonciation à Joseph ».
I- Un songe mystérieux
Les songes dans la Bible comme, par exemple, celui de Jacob où il voit une échelle qui monte vers le ciel (Genèse 28, 12-16) et celui de saint Pierre à Jaffa sur les aliments permis pour les nouveaux baptisés (Actes 10, 10-16), sont toujours reliés à des interventions de Dieu qui ainsi fait sentir sa présence et sa volonté.
C’est la même chose dans le cas de Joseph. Ce songe raconté par l’évangile de ce jour est riche d’enseignement.
Il nous montre les questionnements du futur époux de la Vierge Marie qui pense même à la renvoyer en découvrant qu’elle est enceinte sans qu’ils aient encore habiter ensemble. On le comprend.
L’intervention divine prend la forme d’un ange qui lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus (C’est-à-dire Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ».
Le message ne peut être plus clair. On peut penser qu’alors Joseph se rappelle ses racines et son ancrage dans la lignée du roi David. L’ange s’adresse à lui en le nommant « Joseph, fils de David ». Il se sait partie prenante d’un peuple qui attend le Messie promis, le nouveau David, qui sauvera le peuple que Dieu aime et avec qui il a fait alliance.
En Joseph, nous avons donc un jeune homme rempli de foi en Dieu et soucieux de répondre positivement à ses appels. Quoique de façon obscure, il perçoit l’action de Dieu en Marie. C’est pourquoi, sa réponse est rapide et nette. Elle ne se fait pas attendre. « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit, il prit chez lui son épouse. »
II- Un enracinement dans la foi du Peuple élu
Le geste de Joseph est éclairant dans la venue de Dieu qui se fait l’Emmanuel, Dieu avec nous, car il nous enseigne deux choses très importantes à propos de ce grand mystère de l’Incarnation de Dieu fait homme.
La première regarde l’origine divine de cet enfant que porte Marie. Sa conception est l’œuvre de l’Esprit Saint. Son parcours futur n’est pas connu de Joseph, ni de Marie comme c'est le cas de tous les parents qui accueillent un enfant. Mais tous deux font confiance à Dieu dans un abandon extraordinaire, car ils reconnaissent l’action de Dieu dans ce qu’ils vivent.
Ce faisant, et c’est le deuxième point, ils permettent à Dieu de prendre chair dans un corps humain. C’est le versant humain du mystère de l’Incarnation : Jésus-Christ, parfaitement Dieu et parfaitement homme. Ces deux réalités, la réalité divine et la réalité humaine, ne font pas seulement que coexister en Jésus, elles sont intimement reliées au point que l’une ne va pas sans l’autre. Lorsque je regarde l’enfant de Marie, je vois son fils formé en elle dans sa chair et inséré, par l’acceptation de Joseph qui épouse Marie, dans une lignée humaine à laquelle il se rattache. Je vois aussi le Fils de Dieu qui vient parmi nous comme l’un de nous, le Verbe de Dieu fait chair.
Le caractère divin de Jésus n’est pas encore manifesté clairement au moment de cette annonciation. C’est dans la foi de Joseph et de Marie que nous l’accueillons, mais nous savons que cet enfant deviendra dans sa mort sur la croix et sa résurrection le Sauveur du monde promis par Dieu. Dans la deuxième lecture que venons d’entendre, saint Paul l’annonce clairement aux chrétiens de Rome lorsqu’il leur dit en commençant la lettre qu’il leur écrit : L’Évangile que je vous ai annoncé est « l’Évangile que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les Saintes Écritures, [il] concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David, et, selon l'Esprit de sainteté, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. » Et c'est aussi ce que disait la prière d'ouverture récitée par le prêtre au début de la messe : « Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos coeurs, par le message de l'ange, tu nous as fait connaître l'incarnation de ton Fils bien-aimé ».
III – Application : reconnaître les signes de la présence de Dieu
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la fête de la Nativité du Sauveur. Ce temps de l’Avent que nous continuerons à vivre nous est donné pour suivre les pas de Joseph et de Marie en développant une oreille attentive aux signes de la présence de Dieu dans le monde et dans nos vies.
Ces deux jeunes gens, Joseph et Marie, n’ont pas manqué de confiance malgré des questionnements normaux. Suivons leur exemple et demandons au Seigneur de nous aider à surmonter nos doutes et nos hésitations et à avancer avec confiance dans le chemin de la foi en sa Parole qui ne peut nous tromper.
C’est par cette foi totale de Marie et de Joseph que le dessein de Dieu a pris corps et que le monde a connu en Jésus son amour et sa miséricorde pour ceux et celles qui marchaient dans les ténèbres.
Dans la première lecture le prophète Isaïe annonce au roi Acaz un fils qui sera appelé «Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu-avec-nous ». Ce fils promis au roi Acaz est devenu le signe du Fils de Dieu fait homme, né d’une jeune fille vierge, Marie qui devient ainsi la Mère de Dieu.
Conclusion
Que cette Eucharistie qui nous permet de partager le Corps et le Sang du Christ nous unisse de plus en plus intimement à Celui qui s’est fait l’un de nous pour nous amener avec lui au Père de toute bonté. Et que Marie, la Mère de Dieu, nous conduise à son Fils et nous aide à accomplir la volonté de Dieu dans nos vies.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
13 décembre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ces jours-là,
le Seigneur parla ainsi au roi Acaz :
« Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu,
au fond du séjour des morts
ou sur les sommets, là-haut. »
Acaz répondit :
« Non, je n’en demanderai pas,
je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors :
« Écoutez, maison de David !
Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes :
il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
C’est pourquoi le Seigneur lui-même
vous donnera un signe :
Voici que la vierge est enceinte,
elle enfantera un fils,
qu’elle appellera Emmanuel
(c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira,
jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien.
Avant que cet enfant sache rejeter le mal
et choisir le bien,
la terre dont les deux rois te font trembler
sera laissée à l’abandon. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6)
R/ Qu’il vienne, le Seigneur :
c’est lui, le roi de gloire ! (cf. Ps 23, 7c.10c)
Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.
Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !
DEUXIÈME LECTURE
Jésus-Christ, né de la descendance de David, et Fils de Dieu (Rm 1, 1-7)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Paul, serviteur du Christ Jésus,
appelé à être Apôtre,
mis à part pour l’Évangile de Dieu,
à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome.
Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance
par ses prophètes dans les saintes Écritures,
concerne son Fils qui, selon la chair,
est né de la descendance de David
et, selon l’Esprit de sainteté,
a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu
par sa résurrection d’entre les morts,
lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
Pour que son nom soit reconnu,
nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre,
afin d’amener à l’obéissance de la foi
toutes les nations païennes,
dont vous faites partie,
vous aussi que Jésus Christ a appelés.
À vous qui êtes appelés à être saints,
la grâce et la paix
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Jésus naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)
Alléluia. Alléluia.
Voici que la Vierge concevra :
elle enfantera un fils,
on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ».
Alléluia. (Mt 1, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ;
avant qu’ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux,
qui était un homme juste,
et ne voulait pas la dénoncer publiquement,
décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet,
voici que l’ange du Seigneur
lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse,
puisque l’enfant qui est engendré en elle
vient de l’Esprit Saint ;
elle enfantera un fils,
et tu lui donneras le nom de Jésus
(c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra,
et elle enfantera un fils ;
on lui donnera le nom d’Emmanuel,
qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 19e dimanche du temps ordinaire Année C : « Le Maître se fait serviteur »2022-08-02T22:58:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-19e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Le-Maitre-se-fait-serviteur_a1076.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/64228942-46109458.jpg2022-08-02T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Cette scène est un peu étrangère à nos habitudes ici au Québec, même si elle peut faire partie encore de la vie courante dans d’autres parties du monde. Il y a longtemps qu’on n'a plus ici de serviteurs, de servantes, de domestiques. Il y a longtemps qu’on n’a pas besoin d’allumer des flambeaux le soir ou des lampes à l’huile.
C’est une des difficultés de l’évangile et de la Bible en général. Comme me disait quelqu’un : « Toutes ces scènes d’une autre culture, ça ne nous dit pas grand-chose, pourquoi lire cela à l’église? » Et pourtant, c’est à travers ces récits, ces images que Dieu veut nous parler encore aujourd’hui. Il nous laisse un message. Il nous fait signe.
I – La scène : un maître et des serviteurs
Revenons donc à notre scène du maître qui revient des noces. Les serviteurs se tiennent prêts. Ils ne se laissent pas aller à dormir. Ils sont vigilants. Ils ne pensent pas à eux d‘abord, mais au maître. Ils sont tournés vers lui. Ils veulent son bien. Ils veulent qu’il soit heureux et content. Ils s’oublient eux-mêmes un peu comme des parents le font pour leurs enfants.
Voilà la scène de départ, le premier acte de la pièce de théâtre, pourrait-on dire, et qu'est-ce qui se passe? Le maître arrive et la situation est complètement renversée littéralement. Coup de théâtre. Les serviteurs tombent sur le dos. Ils n’en croient pas leur yeux. C’est leur maître qui les sert lui-même, qui les fait manger. Ils sont abasourdis, car ce n’est pas ainsi d’habitude dans la vie des maîtres et des serviteurs.
Voilà le récit, l’histoire que raconte Jésus. Quel est le message pour nous selon vous? La réponse est dans le renversement. Jésus veut nous dire ici que lui - le Maître - il n’agit pas comme les maîtres ordinaires. Il agit comme un maître d’un genre particulier. Il vient à notre secours. Il vient donner sa vie au service de l’Humanité. Il ne vient pas dominer, écraser. Il vient servir…jusqu’à donner tout ce qu’’il a pour nous, pour nous sauver. C’est cela le vrai service.
Vous voyez donc le pourquoi de ce petit récit bien simple qui fait appel à des habitudes que nous n’avons plus. Il garde quand même son intérêt. Car l’enseignement qu’il nous transmet est encore valable aujourd’hui et n’est pas sans conséquence si nous le prenons au sérieux
II – Comme Lui
Une première conséquence de cette attitude de service qui est au cœur de la vie de Jésus nous concerne tous et toutes. Jésus par ce récit veut nous dire que, comme le disciple n’est pas au-dessus du maître, nous ses disciples nous devons faire comme lui. Un chant de Robert Lebel que vous connaissez bien le dit admirablement : « Comme Lui, savoir dresser la table Comme Lui, nouer le tablier Se lever chaque jour et servir par amour Comme Lui. »
Pourquoi faire comme Lui ? Parce qu’il n’est plus là physiquement. Il est présent par ses disciples qui témoignent de Lui. Le Christ ce sont les chrétiens, le Christ c’est nous, nous sommes son Corps mystique, c'est à travers nous que les autres, nos contemporains, peuvent voir le Christ.
Vous êtes le Corps du Christ dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe. Cela m’amène à me demander - à moi et que chacun et chacune se le demande à lui ou à elle aussi : « Est-ce que je pense de temps en temps à rendre témoignage de ma foi, à rendre le Christ visible? Est-ce que je veux le faire malgré mes limites et mes péchés? »
III – Des serviteurs dans l’attente
Une deuxième conséquence qui ressort de ce beau récit c’est une invitation à la vigilance dans l’attente de la venue du Maître qui se met au service de ses serviteurs. Nous sommes invités à être toujours dans l’attente de la venue de Dieu dans nos vies de chaque jour.
Les disciples de Jésus sont des êtres d’attente comme la femme qui attend un enfant, comme le jeune qui attend le spectacle de son groupe rock préféré etc.
Jésus nous dit aujourd’hui « Vous rencontrerez un jour Celui que vous cherchez. Vous êtes ‘programmés’ pour une rencontre exceptionnelle, à ne pas manquer. … Un jour quelqu’un frappera à votre porte, quelqu’un qui vous connaît bien et vous aime… ce sera au soir de votre vie, ce sera le Grand Rendez-vous. Tenez-vous prêts dès maintenant, soyez prêts avec vos lampes allumées ». C'est direct et clair : le disciple de Jésus se sait en marche vers une demeure où Jésus est déjà arrivé et où il l'attend.
Conclusion
Que cette Eucharistie nous aide à nous laisser changer de plus en plus, à développer comme Jésus notre Maître cet esprit de service d’un véritable disciple qui marche à la suite de celui qui s’est fait le Serviteur parfait.
Comme l’écrit saint Paul aux Philippiens : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom. » (Philippiens 2, 5-10)
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
2 août 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« En même temps que tu frappais nos adversaires, tu nous appelais à la gloire » (Sg 18, 6-9)
Lecture du livre de la Sagesse
La nuit de la délivrance pascale
avait été connue d’avance par nos Pères ;
assurés des promesses auxquelles ils avaient cru,
ils étaient dans la joie.
Et ton peuple accueillit à la fois le salut des justes
et la ruine de leurs ennemis.
En même temps que tu frappais nos adversaires,
tu nous appelais à la gloire.
Dans le secret de leurs maisons,
les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice,
et ils consacrèrent d’un commun accord cette loi divine :
que les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire ;
et déjà ils entonnaient les chants de louange des Pères.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 32 (33), 1.12, 18-19,20.22)
R/ Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu. (Ps 32, 12a)
Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
DEUXIÈME LECTURE
« Abraham attendait la ville dont le Seigneur lui-même est le bâtisseur et l’architecte » (He 11, 1-2.8-19)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
la foi est une façon de posséder ce que l’on espère,
un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas.
Et quand l’Écriture rend témoignage aux anciens,
c’est à cause de leur foi.
Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu :
il partit vers un pays
qu’il devait recevoir en héritage,
et il partit sans savoir où il allait.
Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré
dans la Terre promise, comme en terre étrangère ;
il vivait sous la tente,
ainsi qu’Isaac et Jacob,
héritiers de la même promesse,
car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations,
la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte.
Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge,
fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance
parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses.
C’est pourquoi, d’un seul homme, déjà marqué par la mort,
a pu naître une descendance aussi nombreuse
que les étoiles du ciel
et que le sable au bord de la mer,
une multitude innombrable.
C’est dans la foi, sans avoir connu la réalisation des promesses,
qu’ils sont tous morts ;
mais ils l’avaient vue et saluée de loin,
affirmant que, sur la terre,
ils étaient des étrangers et des voyageurs.
Or, parler ainsi, c’est montrer clairement
qu’on est à la recherche d’une patrie.
S’ils avaient songé à celle qu’ils avaient quittée,
ils auraient eu la possibilité d’y revenir.
En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure,
celle des cieux.
Aussi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu,
puisqu’il leur a préparé une ville.
Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve,
Abraham offrit Isaac en sacrifice.
Et il offrait le fils unique,
alors qu’il avait reçu les promesses
et entendu cette parole :
C’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom.
Il pensait en effet
que Dieu est capable même de ressusciter les morts ;
c’est pourquoi son fils lui fut rendu :
il y a là une préfiguration.
– Parole du Seigneur.
OU LECTURE BREVE
DEUXIÈME LECTURE
« Abraham attendait la ville dont le Seigneur lui-même est le bâtisseur et l’architecte » (He 11, 1-2.8-12)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
la foi est une façon de posséder ce que l’on espère,
un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas.
Et quand l’Écriture rend témoignage aux anciens,
c’est à cause de leur foi.
Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu :
il partit vers un pays
qu’il devait recevoir en héritage,
et il partit sans savoir où il allait.
Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré
dans la Terre promise, comme en terre étrangère ;
il vivait sous la tente,
ainsi qu’Isaac et Jacob,
héritiers de la même promesse,
car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations,
la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte.
Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge,
fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance
parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses.
C’est pourquoi, d’un seul homme, déjà marqué par la mort,
a pu naître une descendance aussi nombreuse
que les étoiles du ciel
et que le sable au bord de la mer,
une multitude innombrable.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Vous aussi, tenez-vous prêts » (Lc 12, 32-48)
Alléluia. Alléluia.
Veillez, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y pensez pas
que le Fils de l’homme viendra.
Alléluia. (cf. Mt 24, 42a.44)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Sois sans crainte, petit troupeau :
votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
Vendez ce que vous possédez
et donnez-le en aumône.
Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas,
un trésor inépuisable dans les cieux,
là où le voleur n’approche pas,
où la mite ne détruit pas.
Car là où est votre trésor,
là aussi sera votre cœur.
Restez en tenue de service,
votre ceinture autour des reins,
et vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces,
pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée,
trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
c’est lui qui, la ceinture autour des reins,
les fera prendre place à table
et passera pour les servir.
S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils !
Vous le savez bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure le voleur viendrait,
il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors :
« Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole,
ou bien pour tous ? »
Le Seigneur répondit :
« Que dire de l’intendant fidèle et sensé
à qui le maître confiera la charge de son personnel
pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Heureux ce serviteur
que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Vraiment, je vous le déclare :
il l’établira sur tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit en lui-même :
‘Mon maître tarde à venir’,
et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes,
à manger, à boire et à s’enivrer,
alors quand le maître viendra,
le jour où son serviteur ne s’y attend pas
et à l’heure qu’il ne connaît pas,
il l’écartera
et lui fera partager le sort des infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître,
n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté,
recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas,
et qui a mérité des coups pour sa conduite,
celui-là n’en recevra qu’un petit nombre.
À qui l’on a beaucoup donné,
on demandera beaucoup ;
à qui l’on a beaucoup confié,
on réclamera davantage. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
« Vous aussi, tenez-vous prêts » (Lc 12, 35-40)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Restez en tenue de service,
votre ceinture autour des reins,
et vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces,
pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée,
trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
c’est lui qui, la ceinture autour des reins,
les fera prendre place à table
et passera pour les servir.
S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils !
Vous le savez bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure le voleur viendrait,
il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année C : «L'attente de deux futures mamans : Marie et Élisabeth»2021-12-15T17:12:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-L-attente-de-deux-futures-mamans-Marie-et-Elisabeth_a1039.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540458-43734621.jpg2021-12-14T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance. Cet épisode de la rencontre de Marie et Élisabeth que raconte saint Luc avec une émotion contenue est un des plus beaux de tout son évangile. Il l'a sûrement reçu de Marie elle-même. Et il en a dégagé toute la beauté et la richesse que ces mamans entrevoyaient et que l'avenir allait confirmer.
I- Les récits
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : " Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole." (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. " Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut " lui dit l'Ange.
La jeune fille était Marie fiancée à Joseph. Celui-ci, comme elle d'ailleurs, ne comprenait pas ce qui leur arrivait. Et pourtant, Marie et Joseph s'en remettaient à Dieu avec confiance.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi : " Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile ". Marie n'écoute que son premier mouvement intérieur et part en hâte pour aller la voir. Nous avons dans l'évangile qui vient d'être lu le récit de leur rencontre à nulle autre pareille.
Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'un puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth "quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, écrit saint Luc, l'enfant tressaillit en elle". Élisabeth en est toute remuée et elle s'écrie " D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi? "
II- Signification
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle.
Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Élisabeth par sa foi et son accueil donnera au monde le Précurseur de Jésus, Jean-Baptiste, l'ultime prophète, appelé à désigner Celui qui sera le Sauveur. Dès sa naissance, il sera consacré à Dieu par ses parents, il fera le parcours d'un jeune juif, étudiant et vivant la Parole de Dieu donnée à son peuple ( la Torah ). Il se retirera au désert vivant frugalement et prêchant la conversion comme on l'a vu dans les évangiles des deux derniers dimanches.
De son côté Marie, pleine de grâces, est engagée sur un chemin de foi en Dieu dont elle attend tout et dont elle se fait la servante. Tout son être de mère se remplit de Dieu. Elle devient mère de Dieu dans son corps en portant Jésus, mais elle le deviendra encore plus, si l'on peut dire comme le fait saint Augustin, en le portant dans son coeur par la foi. Elle devient ainsi le canal que Dieu choisit pour manifester au monde son amour miséricordieux. Elle sera la "Mère de miséricorde" comme on aimera à le rappeler souvent lorsque nous chantons dans le "Salve Regina" "Salut, ô Reine, mère de miséricorde" (voir les paroles à la fin de l'homélie).
III- Application
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ?
Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
C'est ce que le pape François nous aide à faire dans cette belle prière à la Vierge que j'aimerais vous partager en terminant.
"Vierge Marie... Sous ton manteau, il y a de la place pour tous, parce que tu es la Mère de la Miséricorde. Ton cœur est plein de tendresse envers tous tes enfants : la tendresse de Dieu, qui a pris chair en toi et qui est devenu notre frère, Jésus, Sauveur de tous les hommes et de toutes les femmes. En te regardant, notre Mère Immaculée, nous reconnaissons la victoire de la divine miséricorde sur le péché et sur toutes ses conséquences ; et se ravive en nous l’espérance d’une vie meilleure, libre des esclavages, des rancœurs et des peurs. Aujourd’hui, ici, nous entendons ta voix maternelle qui appelle chacun à se mettre en chemin vers cette Porte, qui représente le Christ. Tu dis à tous : 'Venez, approchez-vous dans la confiance ; entrez et recevez le don de la miséricorde ; n’ayez pas peur, n’ayez pas honte : le Père vous attend à bras ouverts pour vous donner son pardon et vous accueillir dans sa maison. Venez tous à la source de la paix et de la joie'. "
Conclusion
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
14 décembre 2021
Résumé pour lire lors d'une célération dominicale de la Parole - 3 minutes
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance.
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : " Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole." (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. " Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ", lui dit l'Ange.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi. Elle part en hâte pour aller la voir. Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'une puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth.
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle. Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ? Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Salve Regina
Salve, Regína, Máter misericórdiæ Víta, dulcédo, et spes nóstra, sálve. Ad te clamámus, éxules, fílii Hévæ. Ad te suspirámus, geméntes et flentes in hac lacrimárum válle. Eia ergo, Advocáta nóstra, íllos túos misericórdes óculos ad nos convérte. Et Jésum, benedíctum frúctum véntris túi, nóbis post hoc exsílium osténde. O clémens, O pía, O dúlcis Vírgo María.
Traduction française
Je te salue, Ô Reine, Mère de miséricorde, Toi qui es pour nous vie, douceur, espérance. Vers Toi, nous les fils d'Ève,nous crions dans notre exil, Vers Toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô Toi, notre Avocate, tourne vers nous tes yeux pleins de bonté, Et Jésus, le fruit béni de ton sein, montre-le nous au terme de cet exil. Ô clémente, ô si bonne, ô douce,Vierge Marie.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« De toi sortira celui qui doit gouverner Israël » (Mi 5, 1-4a)
Lecture du livre du prophète Michée
Ainsi parle le Seigneur :
Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent aux temps anciens,
aux jours d’autrefois.
Mais Dieu livrera son peuple
jusqu’au jour où enfantera...
celle qui doit enfanter,
et ceux de ses frères qui resteront
rejoindront les fils d’Israël.
Il se dressera et il sera leur berger
par la puissance du Seigneur,
par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu.
Ils habiteront en sécurité,
car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre,
et lui-même, il sera la paix !
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 79 (80), 2a.c.3bc, 15-16a, 18-19)
R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés ! (Ps 79, 4)
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.
Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.
Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
DEUXIÈME LECTURE
« Me voici, je suis venu pour faire ta volonté » (He 10, 5-10)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
en entrant dans le monde,
le Christ dit :
Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,
mais tu m’as formé un corps.
Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ;
alors, j’ai dit :
Me voici,
je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,
ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.
Le Christ commence donc par dire :
Tu n’as pas voulu ni agréé
les sacrifices et les offrandes,
les holocaustes et les sacrifices pour le péché,
ceux que la Loi prescrit d’offrir.
Puis il déclare :
Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,
une fois pour toutes.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)
Alléluia. Alléluia.
Voici la servante du Seigneur :
que tout m’advienne selon ta parole.
Alléluia. (Lc 1, 38)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche de l'Avent Année C : « Une attente joyeuse »2021-12-12T13:38:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Une-attente-joyeuse_a1038.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540431-43734612.jpg2021-12-07T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Je garde en mémoire une image de ma mère qui peut illustrer le message des lectures de ce 3e dimanche de l’Avent qui est consacré à la joie de l’attente. En effet, ma mère qui avec mon père recevait à la maison toute la famille : enfants, conjoints, petits-enfants et quelques amis le soir du jour de Noël, commençait les préparatifs avec le début de l’Avent. Elle devenait un peu fébrile. Cette préparation l’habitait. Elle pensait à tout : repas, logement, déplacements et jeux pour les enfants. Cette fébrilité, m’a-t-elle confié à la fin de sa vie lorsqu’elle ne pouvait plus recevoir la famille, lui donnait une grande joie, une joie qui la sortait d’elle-même et qui donnait un sens à sa vie, car, disait-elle, « je les aime tellement mes enfants et toute ma famille, c’est ce que j’ai de plus beau ».
Essayons d’appliquer cette expérience à ce que nous sommes invités à vivre durant le temps de l’Avent.
I – Sortir de nous-mêmes
Le temps de l’Avent nous fait sortir de nous-mêmes comme l’expérimentait ma mère dans ses préparatifs des Fêtes. Si nous suivons la liturgie de ce temps, c’est la Venue du Christ qui prend toute la place. Dans l’Évangile de ce jour le prophète Jean-Baptiste ne mâche pas ses mots pour inviter ses contemporains à sortir des sentiers battus et à ouvrir leur cœur à la nouveauté que représente Jésus.
Humblement, Jean-Baptiste s’en fait le serviteur, il veut être celui qui annonce un plus grand que lui dont il dit : « Il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales » et il veut permettre ainsi de reconnaître l’Envoyé du Père baptisé dans l’Esprit Saint sur qui le Père a mis toutes ses complaisances (cf. Luc 3, 21-22). Jean-Baptiste est le modèle du chrétien qui refuse de se centrer sur lui-même, mais qui s’ouvre au projet de Dieu dans sa vie et dans le monde.
Ainsi, le disciple de Jésus expérimente une joie réelle car la joie profonde se nourrit d'ouverture et de don plutôt que de rétrécissement et d’égoïsme. Les gens refermés sur eux-mêmes ne sont pas heureux. Le bonheur est dans l'ouverture au don de Dieu et dans le don de soi pour les autres. Pour ma mère c’était ses enfants et sa famille qui la rendait heureuse et joyeuse, pour chacun et chacune de nous le bonheur et la joie se retrouveront dans le chemin qui est le nôtre et que le Seigneur nous indique dans les évènements et dans notre prière.
II – Le sens de notre vie
Le chemin que nous vivons dans nos occupations et nos engagements ainsi que dans nos travaux, a un sens profond si nous le laissons s’éclairer avec la foi en la Parole de Dieu, en la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus qui est la Voie, la Vérité et la Vie. Notre chemin se confond alors avec les chemins du Christ et de sa Venue. Reconnaissant alors Jésus comme le Seigneur de nos vies, un bonheur et une joie incomparables nous envahissent.
Bien sûr les épreuves, les combats, les difficultés ne disparaissent pas, mais notre vie a un sens à partir de là. Nous ne sommes pas comme des gens sans but et à la dérive, mais nous sommes en marche dans l’attente de la pleine révélation du Christ qui est déjà là au milieu de nous.
C’est pourquoi nous pouvons nous réjouir dès maintenant dans un monde bouleversé et meurtri par tant de malheurs de toutes sortes comme le sont le drame de la pandémie de la Covid-19, celui de l''exploitation des personnes dans les abus de toutes sortes, celui des démunis oubliés, celui des enfants exploités etc. Oui! malgré cela, nous pouvons nous réjouir et laisser notre cœur s’habiller de joie à la venue d'un Sauveur. C'est ce que dit si bien l’antienne d’ouverture de ce dimanche qui en latin commence par le mot « Gaudete » (c’est pourquoi on a appelé ce dimanche : le dimanche « Gaudete ») : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche » (cf. Philippiens 4, 4-5)
III- Les compléments de la joie
Avant de terminer, j'aimerais ajouter que la joie du chrétien n’est jamais seule. La joie chrétienne est un fruit de l’Esprit qui s’accompagne de plein d’autres fruits notamment la paix de Dieu qui, comme dit saint Paul dans la seconde lecture, dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Dans l’Épitre aux Galates, saint Paul en énumérera d’autres : amour, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi (Galates 5, 22).
Si comme les auditeurs de Jean-Baptiste nous nous demandons « Que devons-nous faire? », nous pouvons aller au fond de notre cœur pour y trouver des réponses que l’Esprit Saint y dépose. Noël qui s’en vient nous donne des occasions nombreuses de sortir de nous–mêmes, de nous ouvrir au partage, d’être à l’écoute de son conjoint, de sa conjointe, de ses enfants, de ceux et celles qui sont dans le besoin, de ceux et celles qu’on rencontre etc.
Les conseils de Jean-Baptiste étaient parfaitement ciblés pour ceux qui posaient la question « Que devons-nous faire? ». Soyons sûrs que ceux de l’Esprit-Saint en nous le sont tout autant. À nous de nous mettre à l’écoute, une écoute dégagée, une écoute qui libère et remplit de joie.
Conclusion
Que cette Eucharistie nous fasse entrer de plus en plus dans un chemin qui ouvre sur la Bonne Nouvelle que Jésus apporte, celle d’un Dieu miséricordieux qui donne son Fils qui vient habiter parmi nous. Nous serons alors en mesure de nous réjouir et de chanter avec cœur le cantique d’Isaïe qui figure comme chant de méditation aujourd’hui : « Voici le Dieu qui me sauve, j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur : il est pour moi le salut. »
Laissons éclater notre joie : Dieu est au milieu de son peuple, il est Dieu-avec-nous, l'Emmanuel.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
le 7 décembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Le Seigneur exultera pour toi et se réjouira » (So 3, 14-18a)
Lecture du livre du prophète Sophonie
Pousse des cris de joie, fille de Sion !
Éclate en ovations, Israël !
Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie,
fille de Jérusalem !
Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi,
il a écarté tes ennemis.
Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi.
Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem :
« Ne crains pas, Sion !
Ne laisse pas tes mains défaillir !
Le Seigneur ton Dieu est en toi,
c’est lui, le héros qui apporte le salut.
Il aura en toi sa joie et son allégresse,
il te renouvellera par son amour ;
il exultera pour toi et se réjouira,
comme aux jours de fête. »
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6)
R/ Jubile, crie de joie,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël. (cf. Is 12, 6)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut.
« Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! »
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÈME LECTURE
« Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-7)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères,
soyez toujours dans la joie du Seigneur ;
je le redis : soyez dans la joie.
Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche.
Ne soyez inquiets de rien,
mais, en toute circonstance,
priez et suppliez, tout en rendant grâce,
pour faire connaître à Dieu vos demandes.
Et la paix de Dieu,
qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir,
gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)
Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les foules qui venaient se faire baptiser par Jean
lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait :
« Celui qui a deux vêtements,
qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;
et celui qui a de quoi manger,
qu’il fasse de même ! »
Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
vinrent aussi pour être baptisés ;
ils lui dirent :
« Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
Des soldats lui demandèrent à leur tour :
« Et nous, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« Ne faites violence à personne,
n’accusez personne à tort ;
et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner
pour nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera le grain dans son grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
Par beaucoup d’autres exhortations encore,
il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 1er dimanche de l'Avent Année C : « Voici venir des jours »2021-12-03T22:10:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Voici-venir-des-jours_a1036.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59184470-43543689.jpg2021-11-23T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Au début d'une nouvelle année liturgique, c'est un message d'espérance qui nous est donné aujourd’hui. Notre regard se tourne vers l'avenir, vers un horizon qui n'est pas fermé et qui ouvre toutes les possibilités. Les textes de la Parole de Dieu vont dans ce sens. en particulier celui du prophète Jérémie. Le texte de l’évangile selon saint Luc, lui, est comme un traitement-choc. Et le témoignage de saint Paul emboîte le pas en présentant le Retour du Christ comme très prochain.
I- Un germe est là
Dans la première lecture. le prophète Jérémie utilise une belle image qui est celle d’une éclosion, d’une naissance, d’une croissance. Il parle d’un germe. Le germe est inclus dans la semence, il l’est aussi dans l’enfant qui naît, dans les efforts d’apprentissage, dans les premiers pas d'une carrière, d'un amour ou encore d'une vocation etc.
Je trouve cette image des plus adaptées pour nous faire entrer dans le cheminement que nous propose l’Église à travers la liturgie tout au cours de l’année et des temps liturgiques comme celui de l’Avent que nous commençons, de Noël, du Carême, de Pâques, de la Pentecôte et de celui qu’on appelle le temps ordinaire.
Cette image m’a remémoré un passage d’un auteur qu’un de mes professeurs au Collège de Lévis, l’abbé Réal Fortin, citait souvent. Il s’agit d’une phrase de Nicolas Boileau (1636-1711) dans L’Art poétique devenue une formule maintes fois répétée maintenant : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ».
C’est ce que nous sommes invités à faire à chaque année qui se déroule au fil des jours avec ou sans soubresauts, mais qui nous rapproche toujours du Jour du Seigneur. Notre histoire personnelle, celle de l’Église et celle du monde sont habitées par la force et la vie du Germe que Dieu a mis au cœur de notre vie, qui est son Verbe incarné, Jésus toujours présent et vivant parmi nous, car comme le dit le Prologue de l’évangile selon saint Jean « le Verbe de Dieu a habité parmi nous » (Jean 1, 12).
Alors, allons-y ! Mettons-nous en marche - c'est ce que veut dire le mot SYNODALITÉ qui vient du mot synode « sun-odos » , c’est-à-dire « route ensemble » - mettons-nous donc en marche ensemble une nouvelle fois, remettons sur le métier notre ouvrage, pour entrer dans la suite de Jésus que l'Année liturgique nous dévoilera dans ses agissements et dans son enseignement.
II- Une révélation qui dérange
Alors, me demanderez-vous, pourquoi, en ce début du temps de l'Avent, toutes ces catastrophes et ces chambardements que raconte saint Luc nous sont-ils présentés ?
La réponse c’est que saint Luc ne prétend pas décrire l’avenir avec une précision d'historien. Il a un autre but qui est celui de stimuler les communautés chrétiennes à se laisser habiter de la présence de Jésus Sauveur ici et maintenant et de ne pas attendre à la fin. Le texte de l’évangile selon saint Luc est comme un traitement-choc. Il brasse la cage, comme on dit au Québec, pour que les gens réagissent dès maintenant.
Ainsi, avec ces images si vivantes et saisissantes, saint Luc encourage les chrétiens à rester éveillés et à prier en tout temps. Les cataclysmes annoncés ne sont pas là pour eux-mêmes. Ils sont une porte d'entrée vers un monde nouveau. Et cette entrée ne peut être retardée. Il n'est pas nécessaire d'attendre le dernier moment. C'est maintenant que le Christ vient.
Saint Luc veut secouer l’apathie, l’indifférence et la lassitude qui peuvent gagner les communautés. Les images fortes invitent à se réveiller, à se tenir debout, à vivre une attente ouverte de ce que le Christ apporte au monde et qu’il mènera à son terme lors de son Retour dans la gloire.
III- Le Retour du Seigneur
Dans la seconde lecture le message de saint Paul est le même. Celui-ci est très explicite. Il invite les Thessaloniciens à regarder en avant, à vivre l’attente du Seigneur dans l'espérance et dans la confiance, remplis de la présence de leur Sauveur déjà là et qui viendra définitivement un jour les prendre avec lui. Le témoignage de saint Paul fait écho à l'évangile en présentant le Retour du Christ comme très prochain.
Au moment où il écrivait cette lettre, environ 30 ans après la mort de Jésus, saint Paul s’attendait de voir le Retour du Seigneur de son vivant. Par la suite il a compris que ce Retour est un mystère qui se révélera avec le temps et il est entré dans l’essentiel de toute vie chrétienne : vivre avec le Christ ici et maintenant. Ainsi il écrira plus tard aux Galates : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». (Galates 2, 20)
Nous sommes à l’aise avec cette perspective de saint Paul qui nous est familière car notre attente du Retour du Christ se fait dans la foi. Nous n’en savons ni l’heure ni le moment. Nous sommes ainsi invités à devenir des chercheurs et des chercheuses de Dieu au fil des jours. C’est le message que je veux vous laisser ce matin à la suite de Saint Paul : « Restez éveillés. Les temps sont accomplis. Voici venir des jours ».
Conclusion
Efforçons-nous de suivre le mouvement de cette histoire du salut dans laquelle le Christ nous fait entrer par notre Baptême. N’ayons pas peur de remettre notre ouvrage sur le métier comme le dit la citation de mon professeur de littérature au collège que je vous répète en terminant : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ». Oui, « avec Lui, espérer encore ». comme le dit si bien le thème de l'Avent 2021 choisi par Novalis pour le Prions en Église canadien.
Cette nouvelle année liturgique va nous donner l'occasion de nous rappeler, pour les méditer et les approfondir, les mystères de la vie du Christ, de sa naissance à sa Résurrection et à son Ascension auprès de son Père. Ce faisant nous serons amenés à les vivre plus à fond. C’est ce que je nous souhaite, à tous et à toutes, pour cette nouvelle Année liturgique qui commence.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
23 novembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je ferai germer pour David un Germe de justice » (Jr 33, 14-16)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –
où j’accomplirai la parole de bonheur
que j’ai adressée à la maison d’Israël
et à la maison de Juda :
En ces jours-là, en ce temps-là,
je ferai germer pour David un Germe de justice,
et il exercera dans le pays le droit et la justice.
En ces jours-là, Juda sera sauvé,
Jérusalem habitera en sécurité,
et voici comment on la nommera :
« Le-Seigneur-est-notre-justice. »
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.
DEUXIÈME LECTURE
« Que le Seigneur affermisse vos cœurs lors de la venue de notre Seigneur Jésus » (1 Th 3, 12 – 4, 2)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
Frères,
que le Seigneur vous donne,
entre vous et à l’égard de tous les hommes,
un amour de plus en plus intense et débordant,
comme celui que nous avons pour vous.
Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs,
les rendant irréprochables en sainteté
devant Dieu notre Père,
lors de la venue de notre Seigneur Jésus
avec tous les saints. Amen.
Pour le reste, frères, vous avez appris de nous
comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ;
et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà.
Faites donc de nouveaux progrès,
nous vous le demandons,
oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus.
Vous savez bien quelles instructions
nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28.34-36)
Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées
par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde,
car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée,
avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes,
de crainte que votre cœur ne s’alourdisse
dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ;
il s’abattra, en effet,
sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous aurez la force
d’échapper à tout ce qui doit arriver,
et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 7e dimanche de Pâques Année B « Pour qu’ils aient en eux ma joie »2021-05-11T20:58:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-7e-dimanche-de-Paques-Annee-B-Pour-qu-ils-aient-en-eux-ma-joie_a1007.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/54714182-41134138.jpg2021-05-11T18:00:00+02:00Hermann Giguère
En ce dimanche entre l’Ascension et la Pentecôte, nous sommes invités à faire une pause pour nous préparer à la venue de l’Esprit Saint. C’est ce que firent les disciples après l’Ascension étant revenus dans la chambre haute au Cénacle. « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères » écrit saint Luc au début de son livre intitulé les Actes des Apôtres (1, 6). La semaine qui commence pourra être pour nous comme une retraite de préparation à une nouvelle effusion ou venue de l’Esprit Saint en nous.
Comment nous y préparer ? La réponse tient en deux mots : prière et accueil.
I - La prière pour recevoir l’Esprit Saint
L’Esprit Saint est envoyé à ceux et à celles qui le demandent. Souvenez-vous de cette parole de Jésus qu’on trouve dans l’évangile selon saint Luc : « Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11, 12-13)
« Combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! », voilà le secret. N’ayons pas peur d’importuner notre Père céleste en lui demandant de nous imprégner de son Esprit Saint. On le sait, l’Esprit envoyé par le Père est l’Esprit promis par Jésus. Il sera notre consolateur, notre force et notre guide.
Il arrive que l’Esprit Saint se manifeste chez des personnes sans préavis. Ces personnes se sentent transformés en un instant parfois, mais il est plus fréquent que l’action de l’Esprit Saint dans le monde, dans l’Église et dans nos vies prenne la forme du vent qui souffle tantôt avec force tantôt doucement comme un zéphyr. Rappelez-vous l'épisode du prophète Élie qui rencontre Dieu au désert dans la brise légère qui passe et non dans les fracas de l'ouragan ou du tremblement de terre (I Rois 19 11-13).
II – L’accueil de la venue de l’Esprit Saint
L’attitude d’accueil qui nous est demandé pour saisir les passages de l’Esprit dans nos vies se cultive au fil des jours et au fil des ans. Ce qui est important pour pouvoir l’accueillir c’est de le reconnaître à l’œuvre, de discerner sa présence. Un accueil vrai demande qu’on soit prêt et capable de revoir ses certitudes et ses habitudes pour avancer sur des voies nouvelles où Dieu nous conduit. Jésus l’indique ce matin dans le partage qu’il fait avec ses disciples le soir du Jeudi Saint : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde ». Et nous sommes envoyés nous aussi comme les disciples.
Les disciples des premiers temps de l’Église et les disciples que nous sommes aujourd’hui ont comme mission de partager la Bonne Nouvelle du don Dieu qui fait de chacune et chacun un enfant bien-aimé par Jésus, le Fils de Dieu, envoyé comme Sauveur du monde.
Ce don merveilleux nous le recevons dans la foi et dans un accueil total aux surprises de l’Esprit Saint. Accueillir, c’est prévoir, c’est prendre le temps de discerner le bon du mauvais, mais c’est aussi garder toujours une porte ouverte. Et rappelons-nous ces mots du Livre de l’Apocalypse qui sont mis dans la bouche de Jésus : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi ». (Apocalypse 3, 20).
III – Application
En terminant, ajoutons un mot sur le choix de l’apôtre Matthias qui nous est raconté dans la première lecture. Il est situé par saint Luc dans les jours où les disciples et Marie sont réunis au Cénacle. Sûrement que la prière a été très présente, mais il est très intéressant de noter que la démarche décrite ici est une démarche de prise en charge réfléchie et responsable.
Les apôtres prennent la peine de repérer trois personnes qui leur paraissent aptes à ce ministère. Ils ne se contentent pas de dire : « laissons l’Esprit Saint agir », ils apportent leur contribution positive.
C’est une grande leçon, parce qu’il peut arriver que l’insistance sur l’accueil total de l’Esprit donne lieu à une forme de passivité où on se dégage de ses responsabilités personnelles. Voilà pourquoi, j’ai tenu à faire ce lien avec ce que j’ai dit plus haut.
Conclusion
Prions ensemble ou dans notre cœur au cours de la semaine en disant « Viens Esprit Saint! Viens Esprit de vie! Viens Esprit de sainteté! »
Préparons ainsi nos cœurs à la fête de la Pentecôte qui pourrait devenir pour nous comme une nouvelle Pentecôte cette année remplie de dons et de grâces pour qu’ayant eu part à l’Esprit nous soyons comme le souhaite Jésus dans l’évangile « sanctifiés dans la vérité » et « comblés de sa joie » (Jean 17, 13 et 19)
Et demandons à Marie de nous rendre comme elle toujours plus accueillantes et accueillants à l’action de l’Esprit Saint dans nos vies.
Dans la joie de l'Esprit!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
11 mai 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Il faut que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de la résurrection de Jésus » (Ac 1, 15-17.20a.20c-26)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
Pierre se leva au milieu des frères
qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes,
et il déclara :
« Frères, il fallait que l’Écriture s’accomplisse.
En effet, par la bouche de David,
l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas,
qui en est venu à servir de guide
aux gens qui ont arrêté Jésus :
ce Judas était l’un de nous
et avait reçu sa part de notre ministère.
Il est écrit au livre des Psaumes :
Qu’un autre prenne sa charge.
Or, il y a des hommes qui nous ont accompagnés
durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous,
depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean,
jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous.
Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous,
témoin de sa résurrection. »
On en présenta deux :
Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus,
et Matthias.
Ensuite, on fit cette prière :
« Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs,
désigne lequel des deux tu as choisi
pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique,
la place que Judas a désertée
en allant à la place qui est désormais la sienne. »
On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias,
qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(102 (103), 1-2, 11-12, 19-20ab)
R/ Le Seigneur a son trône dans les cieux.
ou : Alléluia ! (102, 19a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés.
Le Seigneur a son trône dans les cieux :
sa royauté s’étend sur l’univers.
Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porteurs de ses ordres !
DEUXIÈME LECTURE
« Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4, 11-16)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
puisque Dieu nous a tellement aimés,
nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
Dieu, personne ne l’a jamais vu.
Mais si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous,
et, en nous, son amour atteint la perfection.
Voici comment nous reconnaissons
que nous demeurons en lui
et lui en nous :
il nous a donné part à son Esprit.
Quant à nous, nous avons vu et nous attestons
que le Père a envoyé son Fils
comme Sauveur du monde.
Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu,
Dieu demeure en lui,
et lui en Dieu.
Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous,
et nous y avons cru.
Dieu est amour :
qui demeure dans l’amour demeure en Dieu,
et Dieu demeure en lui.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)
Alléluia. Alléluia.
Je ne vous laisserai pas orphelins,
dit le Seigneur ;
je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira.
Alléluia. (Jn 14, 18 ; 16, 22)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le Baptême du Seigneur Année B « Une inauguration à nulle autre pareille »2021-01-06T03:02:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-Une-inauguration-a-nulle-autre-pareille_a987.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/51708124-39623094.jpg2021-01-05T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous avez probablement participé à une inauguration d'un monument, d'un édifice ou du mandat de quelqu’un pour une nouvelle fonction : député, maire etc. Tous ces événements ont en commun un format particulier, à quelques exceptions près. En premier lieu, on rappelle le chemin qui a mené là, en deuxième lieu, on présente l'événement en l'entourant soit d'un décorum particulier soit d'éléments d'animation comme une vidéo par exemple, enfin, en troisième lieu, une inauguration nous projette en avant dans un avenir en partie inconnu.
Ce format s'applique admirablement au Baptême du Seigneur, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, que nous fêtons aujourd'hui. Cet événement est un événement inaugural, l’inauguration du ministère de Jésus. C'est ainsi que le voit l'évangéliste saint Marc qui le place au tout début de son évangile Reprenons, si vous le voulez bien, les trois aspects d'une inauguration signalés il y a un instant.
I- Le Baptême de Jésus : un événement attendu
Le premier aspect : quel est le chemin qui a mené jusque-là ?
Le Baptême de Jésus s'est préparé depuis longtemps. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, qui précède Jésus sur les bords du Jourdain espéraient et annonçaient la venue d'un Sauveur. Leur foi ne se laissait pas ébranler même lorsque tout paraissait perdu. Isaïe en témoigne ici dans la première lecture. « Consolez mon peuple…Voici votre Dieu… Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
Jean-Baptiste, lui, reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son Fils lui-même. C'est le grand mérite de Jean-Baptiste d'avoir su reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père, celui qu'on attendait. « Moi, je vous baptise avec de l’eau : mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » lit-on dans l’évangile qui vient d’être proclamé.
Liturgiquement, cette solennité du Baptême du Seigneur arrive à la fin du temps de Noël et dans le sillage de l'Épiphanie, la manifestation du Christ aux nations. Elle est, elle aussi, une manifestation de la mission de Jésus pour le salut du monde dont elle marque l’inauguration publique de façon percutante.
II- Le Baptême de Jésus : une scène puissante et resplendissante
Comment se passe cette inauguration du ministère de Jésus? C'est le deuxième aspect que je voudrais développer maintenant en suivant le texte de saint Marc..
Regardons le récit de saint Marc. Jésus arrive de Nazareth. Il vient vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste, textuellement « Jean le Baptiseur », donne depuis quelque temps, dans l’eau du Jourdain, un baptême de conversion qui invite les gens à changer leur cœur et à se tourner résolument vers Dieu, « à préparer à travers le désert le chemin du Seigneur… une route aplanie pour Dieu » comme le souhaitait Isaïe.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est le Sauveur promis « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ». Pour lui Jésus n'a pas besoin de ce genre de conversion. Cependant, en se mêlant à tout le peuple, Jésus fait comprendre à Jean-Baptiste qu'il désire être baptisé lui aussi, non parce qu'il a besoin de se convertir, mais parce qu'il porte les péchés et le poids des souffrances de ses frères et sœurs qu'il est venu libérer et sauver. Jésus en entrant dans le Jourdain assume cette mission extraordinaire qui sera la sienne : donner sa vie pour la multitude. Il sera ce Serviteur souffrant dont a parlé le prophète Isaïe (Isaïe 53, 1-12). Il ira jusqu'au bout et mourra sur une croix pour le salut du monde.
La scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Marc prend une allure théophanique. Elle revêt un éclat particulier. Des symboles l'accompagnent : les cieux se déchirent, l'Esprit descend sous la forme d'une colombe et une voix se fait entendre. Ces trois symboles viennent confirmer à Jean-Baptiste qu'il a vu juste.
Voilà comment se passe l'inauguration du ministère de Jésus. Venons-en maintenant au troisième aspect d'une inauguration que nous retrouvons dans la scène du Baptême de Jésus.
III- Le Baptême de Jésus : un commencement
Le troisième aspect d'une inauguration, comme on l'a dit au début, ouvre sur un avenir qu'on espère, mais qui n'est pas exempt d'inconnu. Il en est ainsi du Baptême de Jésus. Jésus en descendant dans l'eau du Jourdain s'engage à suivre le chemin que Dieu son Père lui a tracé. Il dit déjà dans son cœur de qu'il dira au Jardin des Oliviers lors de son agonie : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne ». (Luc 22,42).
Jésus sait que la route ne sera pas toujours facile, mais il accepte de la prendre avec générosité et sans regarder en arrière. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l'avant dans la voie d'un amour fou pour ses frères et sœurs. Il rétablira la créature blessée dans sa beauté originelle et, comme l’explique saint Paul aux Romains, par le baptême il fera de toute personne qui le suit une créature nouvelle « vivant pour Dieu ». « Car [le Christ] qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Romains 6, 10-11).
Conclusion
Quelle belle fête que cette solennité du Baptême du Seigneur. Elle fixe notre regard sur Jésus quittant sa vie tranquille d'humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l'amour de Dieu pour l'humanité toute entière. Nous le voyons répondre avec confiance à cette vocation qui est la sienne et qu'il suivra sans faillir même dans les pires souffrances. Et ainsi il deviendra par sa mort et sa résurrection le Premier-né d'une multitude de frères et de sœurs. Demandons-lui de nous garder, comme Lui, confiants en Dieu qui dit aujourd'hui à chacun et à chacune de nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée et je t'aime ».
Redisons, en terminant, les mots que nous avions dans la Prière d’ouverture : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé, accorde à tes fils et filles adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
5 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE pour le Baptême du Seigneur Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2, 4bcd, 5-6)
R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut ! (Is 12, 3)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÊME LECTURE
« L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang,
et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ;
or, le témoignage de Dieu a plus de valeur,
puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Alléluia. Alléluia.
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Baptême du Seigneur Année B « Une inauguration à nulle autre pareille »2024-01-09T14:33:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-Une-inauguration-a-nulle-autre-pareille_a1160.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/76400495-54595007.jpg2021-01-05T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous avez probablement participé à une inauguration d'un monument, d'un édifice ou du mandat de quelqu’un pour une nouvelle fonction : député, maire etc. Tous ces événements ont en commun un format particulier, à quelques exceptions près. En premier lieu, on rappelle le chemin qui a mené là, en deuxième lieu, on présente l'événement en l'entourant soit d'un décorum particulier soit d'éléments d'animation comme une vidéo par exemple, enfin, en troisième lieu, une inauguration nous projette en avant dans un avenir en partie inconnu.
Ce format s'applique admirablement au Baptême du Seigneur, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, que nous fêtons aujourd'hui. Cet événement est un événement inaugural, l’inauguration du ministère de Jésus. C'est ainsi que le voit l'évangéliste saint Marc qui le place au tout début de son évangile Reprenons, si vous le voulez bien, les trois aspects d'une inauguration signalés il y a un instant.
I- Le Baptême de Jésus : un événement attendu
Le premier aspect : quel est le chemin qui a mené jusque-là ?
Le Baptême de Jésus s'est préparé depuis longtemps. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, qui précède Jésus sur les bords du Jourdain espéraient et annonçaient la venue d'un Sauveur. Leur foi ne se laissait pas ébranler même lorsque tout paraissait perdu. Isaïe en témoigne ici dans la première lecture. « Consolez mon peuple…Voici votre Dieu… Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
Jean-Baptiste, lui, reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son Fils lui-même. C'est le grand mérite de Jean-Baptiste d'avoir su reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père, celui qu'on attendait. « Moi, je vous baptise avec de l’eau : mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » lit-on dans l’évangile qui vient d’être proclamé.
Liturgiquement, cette solennité du Baptême du Seigneur arrive à la fin du temps de Noël et dans le sillage de l'Épiphanie, la manifestation du Christ aux nations. Elle est, elle aussi, une manifestation de la mission de Jésus pour le salut du monde dont elle marque l’inauguration publique de façon percutante.
II- Le Baptême de Jésus : une scène puissante et resplendissante
Comment se passe cette inauguration du ministère de Jésus? C'est le deuxième aspect que je voudrais développer maintenant en suivant le texte de saint Marc..
Regardons le récit de saint Marc. Jésus arrive de Nazareth. Il vient vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste, textuellement « Jean le Baptiseur », donne depuis quelque temps, dans l’eau du Jourdain, un baptême de conversion qui invite les gens à changer leur cœur et à se tourner résolument vers Dieu, « à préparer à travers le désert le chemin du Seigneur… une route aplanie pour Dieu » comme le souhaitait Isaïe.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est le Sauveur promis « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ». Pour lui Jésus n'a pas besoin de ce genre de conversion. Cependant, en se mêlant à tout le peuple, Jésus fait comprendre à Jean-Baptiste qu'il désire être baptisé lui aussi, non parce qu'il a besoin de se convertir, mais parce qu'il porte les péchés et le poids des souffrances de ses frères et sœurs qu'il est venu libérer et sauver. Jésus en entrant dans le Jourdain assume cette mission extraordinaire qui sera la sienne : donner sa vie pour la multitude. Il sera ce Serviteur souffrant dont a parlé le prophète Isaïe (Isaïe 53, 1-12). Il ira jusqu'au bout et mourra sur une croix pour le salut du monde.
La scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Marc prend une allure théophanique. Elle revêt un éclat particulier. Des symboles l'accompagnent : les cieux se déchirent, l'Esprit descend sous la forme d'une colombe et une voix se fait entendre. Ces trois symboles viennent confirmer à Jean-Baptiste qu'il a vu juste.
Voilà comment se passe l'inauguration du ministère de Jésus. Venons-en maintenant au troisième aspect d'une inauguration que nous retrouvons dans la scène du Baptême de Jésus.
III- Le Baptême de Jésus : un commencement
Le troisième aspect d'une inauguration, comme on l'a dit au début, ouvre sur un avenir qu'on espère, mais qui n'est pas exempt d'inconnu. Il en est ainsi du Baptême de Jésus. Jésus en descendant dans l'eau du Jourdain s'engage à suivre le chemin que Dieu son Père lui a tracé. Il dit déjà dans son cœur de qu'il dira au Jardin des Oliviers lors de son agonie : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne ». (Luc 22,42).
Jésus sait que la route ne sera pas toujours facile, mais il accepte de la prendre avec générosité et sans regarder en arrière. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l'avant dans la voie d'un amour fou pour ses frères et sœurs. Il rétablira la créature blessée dans sa beauté originelle et, comme l’explique saint Paul aux Romains, par le baptême il fera de toute personne qui le suit une créature nouvelle « vivant pour Dieu ». « Car [le Christ] qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Romains 6, 10-11).
Conclusion
Quelle belle fête que cette solennité du Baptême du Seigneur. Elle fixe notre regard sur Jésus quittant sa vie tranquille d'humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l'amour de Dieu pour l'humanité toute entière. Nous le voyons répondre avec confiance à cette vocation qui est la sienne et qu'il suivra sans faillir même dans les pires souffrances. Et ainsi il deviendra par sa mort et sa résurrection le Premier-né d'une multitude de frères et de sœurs. Demandons-lui de nous garder, comme Lui, confiants en Dieu qui dit aujourd'hui à chacun et à chacune de nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée et je t'aime ».
Redisons, en terminant, les mots que nous avions dans la Prière d’ouverture : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé, accorde à tes fils et filles adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
8 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE pour le Baptême du Seigneur Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2, 4bcd, 5-6)
R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut ! (Is 12, 3)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÊME LECTURE
« L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang,
et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ;
or, le témoignage de Dieu a plus de valeur,
puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Alléluia. Alléluia.
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête du Christ, Roi de l'Univers Année A « ...c'est à moi que vous l'avez fait »2021-10-07T15:00:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-du-Christ-Roi-de-l-Univers-Annee-A-c-est-a-moi-que-vous-l-avez-fait_a978.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/48955218-38234132.jpg2020-11-17T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les évangiles donnent à Jésus plusieurs titres. Le plus fréquent est celui de Christ qui veut dire l’Envoyé de Dieu, le Messie. On dit donc couramment Jésus-Christ en parlant de Jésus.
D’autres noms sont aussi utilisés comme Berger, Maître, Serviteur, Fils de l’homme, Fils de Dieu, Agneau de Dieu etc. Aujourd’hui, nous fêtons Jésus sous son titre de Roi. Ce titre il se l’est attribué lui-même lorsque durant sa passion Pilate lui a demandé « Es-tu le roi des Juifs ? » et qu’il lui a répondu : « C’est toi-même qui le dis. » (Marc 15, 2)
La fête du Christ-Roi est donc pour nous une occasion d’entrer plus à fond dans le mystère de Jésus dont nous voulons être des disciples fidèles et sincères.
I - Le sens du titre de Roi dans l’Écriture Sainte
Pour bien recevoir et comprendre le titre de « Roi de l’Univers » appliqué à Jésus, il faut remonter dans le temps et revenir aux rois que le Peuple juif a eus avant Jésus. David et Salomon en sont les plus connus. Jésus se situe dans cette lignée. Il est de la lignée de David dira saint Mathieu au début de son évangile (Mathieu 1, 1 et ss.) C’est dire qu’il en perpétue l’héritage et la mission. Il est le Roi attendu et annoncé par les prophètes.
Dans l’Israël ancien, le Roi est avant tout l’Élu de Dieu. Son pouvoir ne vient pas de lui-même et il ne doit pas l’exercer pour son bénéfice personnel. Le psaume 71 (72) le décrit avec poésie et avec justesse : « Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux... qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur ! Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération ! Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie. » (versets 4-5 et 12-13)
Ce portrait s’applique parfaitement à la royauté du Christ. Jésus est le Roi parfait. Élu de Dieu, par sa mort et sa résurrection il donne corps au nouveau Peuple de Dieu. Il y établit son Règne et il en fait son Royaume. « Tout sera sous le pouvoir du Fils, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture, lui-même se mettra sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.»
II – L’évangile d’aujourd’hui
Ceci étant dit, l’évangile choisi pour cette fête du Christ-Roi en cette année liturgique A nous présente notre Roi sous un jour particulier. Dans son Royaume les « grands » et les « nobles » sont les pauvres et les marginaux, ce que nous illustrent les paroles très connues de l’évangile qui vient d’être lu. « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu 25, 35-36)
Ces paroles mettent au premier rang du Royaume de Jésus les gens dans le besoin, les pauvres, les marginaux etc. Elles retentissent toujours avec force dans nos assemblées. Elles ne peuvent nous laisser indifférents. C’est elles qui ont inspiré des gens comme saint François d’Assise qui a épousé Dame Pauvreté, comme sainte Mère Teresa qui a donné sa vie pour les mourants et les personnes abandonnées.
Les paroles de l'évangile selon saint Mathieu s’adressent à l’Église et à nous tous et toutes. Elles retentissent en cette fête du Christ Roi comme une invitation à ouvrir la porte pour que le Christ entre dans nos vies de chaque jour à travers des gestes simples et à la portée de toutes et de tous : moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète...en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, selon les mots du pape François.
III – Application
Le message à retenir aujourd’hui en cette fête du Christ, Roi de l’Univers, c’est que nous ne pouvons pas célébrer la Royauté du Christ et son Royaume sans mettre devant nos yeux ceux et celles qui sont sa présence réelle dans le monde.
Nous sommes invités à faire l’effort de les reconnaître autour de nous. Pour ce faire, il nous est donné ce matin un critère que l’Église a reconnu comme étant le signe indissociable de la sainteté des disciples de Jésus lorsqu’il s’agit de procéder à une béatification et à une canonisation : reconnaître la présence de Jésus dans l’autre, en particulier dans le plus démuni et le plus pauvre, en d’autres mots, dans le service du prochain. Il nous est peut-être arrivé d'avoir été sourds à ces invitations et même de ne pas avoir voulu reconnaître Jésus dans cette personne importune, ce visiteur non-désiré, ce jeune délaissé, qui sais-je encore ? C’est l’occasion aujourd’hui d’en demander pardon et de nous relancer sur le chemin de l’accueil inconditionnel que nous propose Jésus.
Le pape François reprend souvent ces invitations avec ardeur. Sa préoccupation pour les réfugiés, les pauvres, les gens des périphéries, les laissés pour compte en fait un modèle à suivre dans nos choix personnels comme disciples-missionnaires.
Conclusion
Le passage de l’évangile qui accompagne la Fête du Christ, Roi de l’Univers cette année nous a permis de découvrir une facette parfois ignorée de la Royauté de Jésus. Le titre de Roi qu’on attribue à Jésus ne le place pas au-dessus de ses frères et sœurs, bien au contraire, il indique une proximité à nulle autre pareille.
Que cette Eucharistie en nous unissant au Christ glorieux toujours vivant pour nous sauver nous aide à reconnaître la présence de Jésus dans les personnes que nous rencontrons, dans celles qui s’adressent à nous, dans celles qui dépendent de nous, dans toute personne dans le besoin : enfants, parents âgés, grands-parents, pauvres, handicapés, malades etc.
Chaque fois que nous le ferons, nous entendrons alors le Roi nous dire : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
17 novembre 2020
Les lectures d’aujourd’hui ont du souffle, en particulier la première tirée du prophète Isaïe. Ces lectures sont la Parole de Dieu en œuvre. Comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, elles ont été écrites à l'avance dans les Livres saints pour nous instruire, « afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance ».
I – Un cadre paradisiaque
Commençons par la première lecture. Celle-ci décrit avec une touche poétique un univers paradisiaque réconcilié avec Dieu. « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira...La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ».
Au-delà de la poésie des descriptions, il est juste de penser que rien de la réalité créée n’échappe à notre Dieu. Il est Celui qui ramène à lui tout l’univers qui s’en est éloigné de diverses façons. Il l’a créé beau et bon et il le veut toujours ainsi. Dans le contexte d’aujourd’hui le ton que donne Isaïe à notre démarche de l’Avent peut s’inscrire dans une perspective écologique où comme le souhaite le pape François la préoccupation pour la terre, notre maison commune, fait partie de l’annonce du Salut (cf. Encyclique Laudato si’ nos 13,14,15). Le salut pour le prophète Isaïe, se manifestera à travers un envoyé qui est décrit comme un rejeton de la racine de Jessé qui est le père du roi David, image de Jésus Sauveur.
Retenons de ce passage de l'Écriture que dans notre monde réside une force et une puissance qui sont au-delà de ce que nous voyons et qui révèlent l’amour du Créateur pour ses créatures.
II – Un long chemin et un précurseur
Depuis la chute d’Adam et Ève qui a entraîné une dérive du beau et du bon créés par Dieu, l’histoire humaine s’est déroulée sur une longue période de temps avant de voir poindre une lumière que la foi des anciens comme Abraham, Isaac et Jacob, a reconnue et qu'ils ont partagée avec leur descendance dont nous sommes les héritiers. Cette lumière a dirigé leurs pas et les a inspirés. Elle a illuminé l’histoire du Peuple choisi, le peuple d'Israël qui a vécu des hauts et des bas, mais en qui l’action de Dieu s'est faite sentir tout le temps, car Dieu a fait alliance avec ce peuple et il ne l’abandonne pas. Par lui ce sont toutes les nations qui sont rejointes. Isaïe le présente ici « comme un étendard pour les peuples, les nations le chercheront, et la gloire sera sa demeure ». Le Dieu de l’Alliance offre ainsi le salut à tous les peuples.
Au terme d'un long temps de préparation et d'attente éclateront l’amour et la miséricorde de Dieu. C’est ce mystère que nous fêtons à Noël : un Dieu qui s’incarne et habite avec nous pour toujours en Jésus Sauveur. Jean-Baptiste est présenté comme celui qui annonce cette Bonne nouvelle de la venue du Sauveur. On l'a appelé le Précurseur. Il reprend à son compte les oracles des prophètes. Jean-Baptiste, constate saint Luc, « est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Sa mission est de préparer la venue de Celui qui est attendu, du Sauveur donné par Dieu qu’annonçaient les prophètes et qui est maintenant sur le point de se manifester.
Jean-Baptiste dans le passage d'évangile qui qui vient d'être lu en est encore au début de sa prédication. Il invite les personnes qui l’entendent à changer leur cœur, à se convertir. « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ». Il prépare le terrain. Son baptême, lorsqu'il leur offre de les plonger dans l’eau du Jourdain, est un moment de purification qui ouvre à l’accueil de Celui qui doit venir. Lui, comme il dit, « les baptisera dans l’Esprit Saint ».
III – Application
À deux mille ans de distance, le temps de l’Avent, fait de nous des personnes qui se mettent en était d’écoute et d’attente de Celui qui est venu, qui vient et qui viendra. Les ans qui nous séparent de sa venue historique en Palestine que nous fêterons à Noël ne sont pas un obstacle à sa rencontre. Nous pouvons comme les personnes qui entendaient Jean-Baptiste nous tourner vers Dieu qui nous purifiera et qui nous enverra son Esprit.
Chaque année le temps de l’Avent nous est donné pour entrer dans cet esprit de préparation et d’attente, attente qui ne se juge pas sur le résultat mais sur l’intensité et les sentiments qui l’accompagnent. Soyons de plus en plus des femmes et des hommes qui savent développer une attente qui se traduit en une espérance tenace et confiante appuyée sur la Parole de Dieu.
Nous avancerons dans notre attente - notre Avent - cette année si nous prenons le temps de nous arrêter un peu, de temps à autre. Bien sûr, les préparatifs des Fêtes nous occupent. Ayons à cœur cependant de réserver quelques moments pour relire la Parole de Dieu, pour présenter au Seigneur nos prières ou pour offrir un geste de partage. Il n’y a pas de recette. Chacune et chacun peut le faire à sa façon.
Conclusion
En terminant, redisons avec foi cette prière traditionnelle de l’Avent tirée du prophète Isaïe qui est reprise au Bréviaire :
« Vienne la rosée sur la terre,
Naisse l’espérance en nos cœurs.
Brille dans la nuit la lumière.
Bientôt va germer le Sauveur.
Au désert un cri s’élève :
Préparez les voies du Seigneur ».
(Hymne du Bréviaire pour le temps de l’Avent : « Rorate caeli desuper et nubes pluant Justum »)
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 décembre 2019
Lectures de la messe pour le 2e dimanche de l'Avent Année A
Première lecture
« Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ce jour-là,
un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David,
un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l’esprit du Seigneur :
esprit de sagesse et de discernement,
esprit de conseil et de force,
esprit de connaissance et de crainte du Seigneur
– qui lui inspirera la crainte du Seigneur.
Il ne jugera pas sur l’apparence ;
il ne se prononcera pas sur des rumeurs.
Il jugera les petits avec justice ;
avec droiture, il se prononcera
en faveur des humbles du pays.
Du bâton de sa parole, il frappera le pays ;
du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant.
La justice est la ceinture de ses hanches ;
la fidélité est la ceinture de ses reins.
Le loup habitera avec l’agneau,
le léopard se couchera près du chevreau,
le veau et le lionceau seront nourris ensemble,
un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture,
leurs petits auront même gîte.
Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ;
sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main.
Il n’y aura plus de mal ni de corruption
sur toute ma montagne sainte ;
car la connaissance du Seigneur remplira le pays
comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé
sera dressée comme un étendard pour les peuples,
les nations la chercheront,
et la gloire sera sa demeure.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 12-13, 17)
R/ En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu'à la fin des temps. (cf. Ps 71, 7)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu'à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu'au bout de la terre !
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Que son nom dure toujours ;
sous le soleil, que subsiste son nom !
En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ;
que tous les pays le disent bienheureux !
Deuxième lecture
Le Christ sauve tous les hommes (Rm 15, 4-9)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
tout ce qui a été écrit à l'avance dans les livres saints
l’a été pour nous instruire,
afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures,
nous ayons l’espérance.
Que le Dieu de la persévérance et du réconfort
vous donne d’être d’accord les uns avec les autres
selon le Christ Jésus.
Ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix,
vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Accueillez-vous donc les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu.
Car je vous le déclare : le Christ s’est fait le serviteur des Juifs,
en raison de la fidélité de Dieu,
pour réaliser les promesses faites à nos pères ;
quant aux nations, c'est en raison de sa miséricorde
qu'elles rendent gloire à Dieu,
comme le dit l’Écriture :
C’est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations,
je chanterai ton nom.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ces jours-là,
paraît Jean le Baptiste,
qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole
prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau,
et une ceinture de cuir autour des reins ;
il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain
en reconnaissant leurs péchés.
Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
se présenter à son baptême,
il leur dit :
« Engeance de vipères !
Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit digne de la conversion.
N’allez pas dire en vous-mêmes :
‘Nous avons Abraham pour père’ ;
car, je vous le dis :
des pierres que voici,
Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :
tout arbre qui ne produit pas de bons fruits
va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau,
en vue de la conversion.
Mais celui qui vient derrière moi
est plus fort que moi,
et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient dans sa main la pelle à vanner,
il va nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera son grain dans le grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Rorate caeli desuper : le chant par excellence du temps de l'Avent2021-12-12T13:38:00+01:00http://www.hgiguere.net/Rorate-caeli-desuper-le-chant-par-excellence-du-temps-de-l-Avent_a315.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1762546-2392814.jpg2016-11-27T06:00:00+01:00Hermann Giguère
L'hymne Rorate Caeli est le chant par excellence du temps de l'Avent. Sa mélodie grégorienne continue de fasciner. Son refrain est tiré du Livre d'Isaïe (45,8) : "Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut". Cliquez sur l'image plus bas.
Texte latin et texte français à la suite de l'image des deux interprètes et commentaire de Laurette Lepage "le courage d'attendre".
http://www.hgiguere.net/video/
Cet hymne a ceci de particulier qu'il reprend le Rorate Caeli entre chaque strophe. Voici le texte latin de cet hymne et une traduction tirée de WikiKto.
1. Ne irascaris Domine, ne ultra memineris iniquitatis. ecce civitas sancta facta est deserta, Sion deserta est, Jerusalem desolata est, domus sanctificationis tuae et gloriae tuae, ubi laudaverunt te patres nostri.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
2. Peccavimus, et facti sumus tamquam immundus nos, et cecidimus quasi folium universi. et iniquitates nostrae quasi ventus abstulerunt nos, abscondisti faciem tuam a nobis, et allisisti nos in manu iniquitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
3. Vide Domine afflictionem populi tui, et mitte quem missurus es : emitte Agnum dominatorem terrae, de petra deserti ad montem filiae Sion ut auferat ipse jugum captivitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
4. Consolamini, consolamini, popule meus : cito veniet salus tua quare moerore consumeris, quia innovavit te dolor? Salvabo te, noli timere, ego enim sum Dominus Deus tuus, Sanctus Israel, redemptor tuus.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice. Voici, la cité sainte est devenue déserte, Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation, la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
2. Nous avons péché et sommes devenus impurs. Nous sommes tombés comme des feuilles mortes et nos iniquités nous ont balayés comme le vent. Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple, et envoie celui que tu dois envoyer : envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion, afin qu’il ôte le joug de notre captivité.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
4. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut, pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ? Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
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LE COURAGE D’ATTENDRE
"Noël, c’est la veille, c’est l’attente ». (George Dor)
Nous sommes une génération de gens pressés. Nous ne savons pas toujours attendre. Souvent nous voulons tout, et tout de suite, sans penser à la valeur du mûrissement.Nous vivons à la surface de nous-même, distraits par les urgences, engourdis par la routine ou suffoqués par l'avalanche des mots et des images.
Attendre, toujours attendre ! Pour le courrier, pour l’ascenseur, pour l’autobus, pour un feu rouge bloqué, pour le rendez-vous chez le médecin. Attendre pour tout ! Parfois on est las d’attendre. Mais dans le verbe « attendre », il y a le mot « tendre », avec son élan, sa vitalité, son mouvement. Ce temps de l’Avent que nous commençons ne consiste pas à attendre passivement le jour de Noël, mais à nous mobiliser pour aller à la rencontre de Celui qui vient dans notre vie. Dieu nous attend aussi. Il y a dans l’Avent une attente réciproque.
Peut-être que parfois cette attente nous semble lugubre et morose, comme s’il s’agissait de serrer les dents et d’y aller par la force de la volonté. Mais en fait, le courage d’attendre n’empêche pas la joie, la joie de vivre. Toute l’année liturgique nous éduque à une longue patience, mais l’Avent met l’accent sur le désir. Quel désir? Celui de la venue du Christ. L'Avent nous invite à faire nôtre le désir du prophète Isaïe, le grand guide de la liturgie de l’Avent. Inlassablement, reviennent les mots: " Ah! si tu déchirais les cieux et si tu descendais »... " Cieux, ouvrez-vous pour laisser pleuvoir votre rosée ". Mais Dieu n’est pas celui qui viendrait dénouer ou régler lui-même nos problèmes, mais Celui qui marche avec nous et fortifie nos pas fortifie sur les chemins de traverse.
Dans les jours difficiles que nous vivons, si le temps de l’Avent pouvait renouveler notre espérance ? Une espérance ferme, ancrée en Dieu et qui permet de vivre pleinement dans l’aujourd’hui. « Redressez-vous et relevez la tête : votre délivrance est proche ». Appuyés sur cette Parole de Dieu, nous pourrions attendre, non pas comme des gens « tannés », écrasés, à bout de souffle, non pas dans la peur et l’inquiétude, mais dans la joie d’un immense désir. Attendre ! Se tenir debout sur le seuil, éveillés et disponibles pour accueillir Celui qui vient à chaque instant de notre vie. Sa venue est si simple, si fréquente, qu’elle nous apparaît inattendue. Si nous y pensons bien, Noël est déjà là ! « Dieu-avec-nous » tous les jours. Regardez ! Dieu vient !
Bon Avent !
Laurette Lepage (Québec)
"Rorate caeli desuper"
28 novembre 2010
"Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste."
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 19e dimanche du temps ordinaire Année C : « Le Maître se fait serviteur » (Luc 12, 32-41)2019-04-24T04:04:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-19e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Le-Maitre-se-fait-serviteur-Luc-12-32-41_a723.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/9490515-15230379.jpg2016-08-02T20:00:00+02:00Hermann Giguère
Cette scène est un peu étrangère à nos habitudes ici au Québec, même si elle peut faire partie encore de la vie courante dans d’autres parties du monde. Il y a longtemps qu’on n'a plus ici de serviteurs, de servantes, de domestiques. Il y a longtemps qu’on n’a pas besoin d’allumer des flambeaux le soir ou des lampes à l’huile.
C’est une des difficultés de l’évangile et de la Bible en général. Comme me disait quelqu’un : « Toutes ces scènes d’une autre culture, ça ne nous dit pas grand-chose, pourquoi lire cela à l’église? » Et pourtant, c’est à travers ces récits, ces images que Dieu veut nous parler encore aujourd’hui. Il nous laisse un message. Il nous fait signe.
I – La scène : un maître et des serviteurs
Revenons donc à notre scène du maître qui revient des noces. Les serviteurs se tiennent prêts. Ils ne se laissent pas aller à dormir. Ils sont vigilants. Ils ne pensent pas à eux d‘abord, mais au maître. Ils sont tournés vers lui. Ils veulent son bien. Ils veulent qu’il soit heureux et content. Ils s’oublient eux-mêmes un peu comme des parents le font pour leurs enfants.
Voilà la scène de départ, le premier acte de la pièce de théâtre, pourrait-on dire, et qu'est-ce qui se passe? Le maître arrive et la situation est complètement renversée littéralement. Coup de théâtre. Les serviteurs tombent sur le dos. Ils n’en croient pas leur yeux. C’est leur maître qui les sert lui-même, qui les fait manger. Ils sont abasourdis, car ce n’est pas ainsi d’habitude dans la vie des maîtres et des serviteurs.
Voilà le récit, l’histoire que raconte Jésus. Quel est le message pour nous selon vous? La réponse est dans le renversement. Jésus veut nous dire ici que lui - le Maître - il n’agit pas comme les maîtres ordinaires. Il agit comme un maître d’un genre particulier. Il vient à notre secours. Il vient donner sa vie au service de l’Humanité. Il ne vient pas dominer, écraser. Il vient servir…jusqu’à donner tout ce qu’’il a pour nous, pour nous sauver. C’est cela le vrai service.
Vous voyez donc le pourquoi de ce petit récit bien simple qui fait appel à des habitudes que nous n’avons plus. Il garde quand même son intérêt. Car l’enseignement qu’il nous transmet est encore valable aujourd’hui et n’est pas sans conséquence si nous le prenons au sérieux
II – Comme Lui
Une première conséquence de cette attitude de service qui est au cœur de la vie de Jésus nous concerne tous et toutes. Jésus par ce récit veut nous dire que, comme le disciple n’est pas au-dessus du maître, nous ses disciples nous devons faire comme lui. Un chant de Robert Lebel que vous connaissez bien le dit admirablement : « Comme Lui, savoir dresser la table Comme Lui, nouer le tablier Se lever chaque jour et servir par amour Comme Lui. »
Pourquoi faire comme Lui ? Parce qu’il n’est plus là physiquement. Il est présent par ses disciples qui témoignent de Lui. Le Christ ce sont les chrétiens, le Christ c’est nous, nous sommes son Corps mystique, c'est à travers nous que les autres, nos contemporains, peuvent voir le Christ.
Vous êtes le Corps du Christ dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe. Cela m’amène à me demander - à moi et que chacun et chacune se le demande à lui ou à elle aussi : « Est-ce que je pense de temps en temps à rendre témoignage de ma foi, à rendre le Christ visible? Est-ce que je veux le faire malgré mes limites et mes péchés? »
III – Des serviteurs dans l’attente
Une deuxième conséquence qui ressort de ce beau récit c’est une invitation à la vigilance dans l’attente de la venue du Maître qui se met au service de ses serviteurs. Nous sommes invités à être toujours dans l’attente de la venue de Dieu dans nos vies de chaque jour.
Les disciples de Jésus sont des êtres d’attente comme la femme qui attend un enfant, comme le jeune qui attend le spectacle de son groupe rock préféré etc.
Jésus nous dit aujourd’hui « Vous rencontrerez un jour Celui que vous cherchez. Vous êtes ‘programmés’ pour une rencontre exceptionnelle, à ne pas manquer. … Un jour quelqu’un frappera à votre porte, quelqu’un qui vous connaît bien et vous aime… ce sera au soir de votre vie, ce sera le Grand Rendez-vous. Tenez-vous prêts dès maintenant, soyez prêts avec vos lampes allumées ». C'est direct et clair : le disciple de Jésus se sait en marche vers une demeure où Jésus est déjà arrivé et où il l'attend.
Conclusion
Que cette Eucharistie nous aide à nous laisser changer de plus en plus, à développer comme Jésus notre Maître cet esprit de service d’un véritable disciple qui marche à la suite de celui qui s’est fait le Serviteur parfait.
Comme l’écrit saint Paul aux Philippiens : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom. » (Philippiens 2, 5-10)
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
2 août 2016
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année C (Luc 1, 39-45) «L'attente de deux futures mamans : Marie et Élisabeth»2018-11-19T23:06:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Luc-1-39-45-L-attente-de-deux-futures-mamans-Marie-et-Elisabeth_a679.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/8598768-13553235.jpg2015-12-18T03:48:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance. Cet épisode de la rencontre de Marie et Élisabeth que raconte saint Luc avec une émotion contenue est un des plus beaux de tout son évangile. Il l'a sûrement reçu de Marie elle-même. Et il en a dégagé toute la beauté et la richesse que ces mamans entrevoyaient et que l'avenir allait confirmer.
I- Les récits
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : "Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole" (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. "Il sera appelé Fils de Dieu", lui dit l'Ange.
La jeune fille était Marie fiancée à Joseph. Celui-ci, comme elle d'ailleurs, ne comprenait pas ce qui leur arrivait. Et pourtant, Marie et Joseph s'en remettaient à Dieu avec confiance.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi : "Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois". Marie n'écoute que son premier mouvement intérieur et part en hâte pour aller la voir. Nous avons dans l'évangile qui vient d'être lu le récit de leur rencontre à nulle autre pareille.
Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'un puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth "quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, écrit saint Luc, l'enfant tressaillit en elle". Élisabeth en est toute remuée et elle s'écrie "Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Sauveur vienne jusqu'à moi?"
II- Signification
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle.
Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Élisabeth par sa foi et son accueil donnera au monde le Précurseur de Jésus, Jean-Baptiste, l'ultime prophète, appelé à désigner Celui qui sera le Sauveur. Dès sa naissance, il sera consacré à Dieu par ses parents, il fera le parcours d'un jeune juif, étudiant et vivant la Parole de Dieu donnée à son peuple ( la Torah ). Il se retirera au désert vivant frugalement et prêchant la conversion comme on l'a vu dans les évangiles des deux derniers dimanches.
De son côté Marie, pleine de grâces, est engagée sur un chemin de foi en Dieu dont elle attend tout et dont elle se fait la servante. Tout son être de mère se remplit de Dieu. Elle devient mère de Dieu dans son corps en portant Jésus, mais elle le deviendra encore plus, si l'on peut dire comme le fait saint Augustin, en le portant dans son coeur par la foi. Elle devient ainsi le canal que Dieu choisit pour manifester au monde son amour miséricordieux. Elle sera la "Mère de miséricorde" comme on aimera à le rappeler souvent dans l'Année jubilaire de la miséricorde que nous vivons et comme nous le chantons dans le "Salve Regina" (voir les paroles à la fin de l'homélie).
III- Application
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ?
Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
C'est ce que le pape François nous aidera à faire dans cette belle prière à la Vierge composée spécialement pour la journée du 8 décembre 2015 lors de la visite traditionnelle du pape à la statue de la Vierge de la Place d'Espagne à Rome que j'aimerais vous partager en terminant.
"Vierge Marie... Sous ton manteau, il y a de la place pour tous, parce que tu es la Mère de la Miséricorde. Ton cœur est plein de tendresse envers tous tes enfants : la tendresse de Dieu, qui a pris chair en toi et qui est devenu notre frère, Jésus, Sauveur de tous les hommes et de toutes les femmes. En te regardant, notre Mère Immaculée, nous reconnaissons la victoire de la divine miséricorde sur le péché et sur toutes ses conséquences ; et se ravive en nous l’espérance d’une vie meilleure, libre des esclavages, des rancœurs et des peurs. Aujourd’hui, ici, nous entendons ta voix maternelle qui appelle chacun à se mettre en chemin vers cette Porte, qui représente le Christ. Tu dis à tous : 'Venez, approchez-vous dans la confiance ; entrez et recevez le don de la miséricorde ; n’ayez pas peur, n’ayez pas honte : le Père vous attend à bras ouverts pour vous donner son pardon et vous accueillir dans sa maison. Venez tous à la source de la paix et de la joie'. Nous te remercions, Mère immaculée, parce que sur ce chemin de réconciliation, tu ne nous laisses pas seuls, mais tu nous accompagnes, tu es proche de nous et tu nous soutiens dans toutes les difficultés. Bénie sois-tu, maintenant et toujours. Amen."
Conclusion
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
17 décembre 2015
Salve Regina
Salve, Regína, Máter misericórdiæ Víta, dulcédo, et spes nóstra, sálve. Ad te clamámus, éxules, fílii Hévæ. Ad te suspirámus, geméntes et flentes in hac lacrimárum válle. Eia ergo, Advocáta nóstra, íllos túos misericórdes óculos ad nos convérte. Et Jésum, benedíctum frúctum véntris túi, nóbis post hoc exsílium osténde. O clémens, O pía, O dúlcis Vírgo María.
Traduction française
Je te salue, Ô Reine, Mère de miséricorde, Toi qui es pour nous vie, douceur, espérance. Vers Toi, nous les fils d'Ève,nous crions dans notre exil, Vers Toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô Toi, notre Avocate, tourne vers nous tes yeux pleins de bonté, Et Jésus, le fruit béni de ton sein, montre-le nous au terme de cet exil. Ô clémente, ô si bonne, ô douce,Vierge Marie.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête du Christ, Roi de l'Univers : faire entrer notre « microréalité » dans la« macroréalité » divine 2017-11-22T04:30:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-du-Christ-Roi-de-l-Univers-faire-entrer-notre-microrealite-dans-la-macrorealite-divine_a619.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/7190691-11032777.jpg2014-11-19T20:20:00+01:00Hermann Giguère
Une image : deux mots très connus « micro » et « macro ». Je m’explique. Il n’y a pas de « macroréalité » sans « microréalité ». En informatique, par exemple, les Gigabytes sont faits de millions de bytes. Les corps vivants renferment des milliers de cellules. L’univers est constitué de milliards d’atomes.
En utilisant cette image, essayons d'entrer dans le mystère de la Seigneurie de Jésus-Christ, Roi de l'Univers.
I - Le Dessein de Dieu
Il en est du Dessein de Dieu comme d'une « macroréalité » qui met de l’avant l’histoire du salut, le mouvement du monde, de l’humanité, de l’univers tout entier. « La création entière, dans sa propre nature, était remodelée au service de tes décrets pour que tes enfants soient gardés sains et saufs. » nous dit le livre de la Sagesse (18, 14-16).
L’Évangile nous donne une clef pour entrer dans ce grand mouvement dont nous sommes partie prenante à notre niveau de la « microréalité » : se faire petit comme un enfant : "Celui-là qui se fera petit comme cet enfant, voilà le plus grand dans le Royaume des cieux" dit Jésus" (Matthieu 18, 4). Présenter sa pauvreté et sa misère devant Dieu avec humilité comme la veuve dont Jésus fait la louange : " Vraiment, je vous le déclare, cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres...elle a pris sur sa misère pour mettre tout ce qu'elle avait pour vivre." ( Luc 21, 3-4).
C'est ainsi qu'en se faisant petit et pauvre, on entre dans ce grand mouvement du Dessein d’Amour de Dieu sur le monde, dans cette « macroréalité » Tout notre être s'ouvre pour accueillir l'irruption de Dieu dans nos vies en développant une attitude d'attente joyeuse comme nous y invite le pape François dans "Evangelii gaudium". [
II - Découvrir le Corps Mystique
À la fin de l’année liturgique nous sommes invités par la liturgie à regarder en avant vers le Christ, Roi de l’Univers dont nous attendons le Retour, à vivre les questionnements de la foi, les inquiétudes de la vie, à faire confiance au jour le jour dans la patience et la persévérance.
Ce faisant, nous entrons dans le mouvement intense, la « macroréalité » du Retour de l'univers à Dieu dont il vient, emportés vers le Christ, « Commencement – Alpha » et « Fin – Omega » de l’histoire comme l’expriment si bellement les inscriptions gravées sur le cierge qu’on bénit lors de la Veillée pascale à Pâques. Sur la cire du cierge il y a une croix rouge. Dans chacun des angles formés par les bras sont inscrits un des quatre chiffres du millésime de l’année. Au-dessus et au-dessous de la croix, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec (Alpha et Omega) manifestent que le Christ est commencement et fin de toutes choses.
Cette communion de toutes ces petites réalités, « microréalités », que nous sommes dans un immense mouvement d’amour nous l’appelons à la suite de saint Paul le « Corps Mystique » dont nous sommes des éléments indispensables unis ensemble et au Christ, un Corps où chaque membre, chaque partie, chaque « microréalité » a sa place et sert au bien de l’ensemble, de la « macroréalité ».
III - Application
Souvenons-nous de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui, durant sa maladie, offrait ses pas pour un missionnaire qui avait besoin d’énergie pour continuer.
Pensons à tous ces aînés, à nos parents, diminués dans leur santé, qui nous disent parfois « je n’ai rien fait », mais qui ont été, comme Thérèse, une petite personne de la « microréalité » qui constitue toute la beauté de l’univers dans le Dessein de Dieu.
Souhaitons que cette fête du Christ, Roi de l'univers, soit vécue en union à nos frères et sœurs répandus de par le monde et qu'elle nous fasse entrer de plus en plus dans ce mystère de l’attente du Retour du Christ glorieux « jusqu’à ce qu’il vienne » comme dit saint Paul aux Corinthiens en leur décrivant le Repas du Seigneur (I Co 11, 26).
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« Vienne la rosée sur la terre… » Homélie pour le samedi de la 1ère semaine de l’Avent (Année C)2013-12-07T05:22:00+01:00http://www.hgiguere.net/Vienne-la-rosee-sur-la-terre-Homelie-pour-le-samedi-de-la-1ere-semaine-de-l-Avent-Annee-C_a313.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1747900-2370271.jpg2009-12-05T22:48:00+01:00Hermann Giguère
Introduction
Laissons parler la Parole de Dieu dans nos coeurs. Cette Parole de Dieu aujourd’hui que la la liturgie du samedi de la 1ère semaine de l’Avent nous propose est tirée d'un texte d’Isaïe et d'un texte de l’évangile de Mathieu que nous venons d’entendre.
I - Notre Dieu est proche
Deux textes qui pour moi déroulent un parcours qui ouvre le cœur à la confiance en la puissance de la Parole de Dieu. Deux textes qui m’inscrivent dans un climat d’espérance car la proximité de notre Dieu est réelle. Il est là toujours et maintenant comme autrefois pour le Peuple de Sion et pour les foules fatiguées et abattues.
Réécoutons ces paroles du prophète Isaïe : « Peuple de Sion jamais plus tu ne pleureras. Quand tu crieras, le Seigneur se penchera vers toi… il te répondra.. il te donnera du pain et de l’eau... tes yeux verront… tes oreilles entendront… le Seigneur te donnera la pluie pour la semence… la lune brillera comme le soleil … le soleil brillera sept fois plus. »
Quel joie d’entendre ces paroles en ce temps liturgique d’attente qu’est l’Avent. Et pourquoi ne pas faire nôtre le cri du prophète que nous chantions autrefois en latin : le fameux « Rorate caeli desuper et nubes pluant Justum » dont ce bel hymne du Bréviaire s’inspire :
Vienne la rosée sur la terre,
Naisse l’espérance en nos cœurs.
Brille dans la nuit la lumière.
Bientôt va germer le Sauveur.
Au désert un cri s’élève :
Préparez les voies du Seigneur »
II - Priez et allez
Et que retenir maintenant du texte de saint Mathieu qui présente Jésus devant les foules fatiguées et abattues…ce que nous sommes parfois ou ce que nous sommes tentés de devenir hélas! Proclamant la Bonne nouvelle du Royaume, dans les villes et les villages, Jésus met devant les yeux de ces foules et devant ceux de ses disciples immédiats les champs d’une moisson abondante. Et que leur conseille-t-il? Priez et allez.
Ces deux mouvements : celui de la prière et celui de la mission ne se séparent pas. L’annonce de la Bonne Nouvelle, de la Parole de Dieu commence par la méditation de celle-ci, par une appropriation personnelle, par une rencontre savoureuse et dérangeante parfois. Et ce qui a été contemplé, ce qui a été reconnu est annoncé : comme les disciples d’Emmaüs qui, après avoir reconnu le Ressuscité, témoignent de leur rencontre, comme Marie-Madeleine, comme les femmes au tombeau, comme les apôtres qui, après la Pentecôte, ne peuvent pas ne pas proclamer ce qu’ils ont vu et entendu.
Priez et allez, voilà une invitation claire pour ce temps de l’Avent. C’est dans l’écoute renouvelée de la Parole de Dieu et dans l’attention à nos frères et sœurs en ces temps de préparatifs pour Noël que nous préparons les voies du Seigneur et qu’il pourra de nouveau naître spirituellement dans nos cœurs le jour de Noël, le jour de la Nativité du Sauveur.
Conclusion
Que cette Eucharistie, sous le signe de la Parole de Dieu en acte, soit pour nous l’amorce d’un nouvelle naissance dans l’amour et le don au service de nos frères et sœurs qui attendent comme les foules fatiguées et abattues du temps de Jésus une Parole qui les fassent vivre et qui les soutiennent dans le chemin de la vie…par Jésus, le Christ Notre Seigneur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Le 5 décembre 2009.
L'hymne Rorate Caeli est le chant par excellence du temps de l'Avent. Sa mélodie grégorienne continue de fasciner. Son refrain est tiré du Livre d'Isaïe (45,8) : "Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut". Cet hymne a ceci de particulier qu'il reprend le Rorate Caeli entre chaque strophe. Voici le texte latin de cet hymne et une traduction tirée de WikiKto.
Pour écouter cet hymne interprété de façon magistrale aller à
Carrefour Kairos sur YouTube
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TEXTE LATIN
R/. Rorate Cæli desuper, et nubes pluant justum.
1. Ne irascaris Domine, ne ultra memineris iniquitatis. ecce civitas sancta facta est deserta, Sion deserta est, Jerusalem desolata est, domus sanctificationis tuae et gloriae tuae, ubi laudaverunt te patres nostri.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
2. Peccavimus, et facti sumus tamquam immundus nos, et cecidimus quasi folium universi. et iniquitates nostrae quasi ventus abstulerunt nos, abscondisti faciem tuam a nobis, et allisisti nos in manu iniquitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
3. Vide Domine afflictionem populi tui, et mitte quem missurus es : emitte Agnum dominatorem terrae, de petra deserti ad montem filiae Sion ut auferat ipse jugum captivitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
4. Consolamini, consolamini, popule meus : cito veniet salus tua quare moerore consumeris, quia innovavit te dolor? Salvabo te, noli timere, ego enim sum Dominus Deus tuus, Sanctus Israel, redemptor tuus.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.</poem>
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice. Voici, la cité sainte est devenue déserte, Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation, la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
2. Nous avons péché et sommes devenus impurs. Nous sommes tombés comme des feuilles mortes et nos iniquités nous ont balayés comme le vent. Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple, et envoie celui que tu dois envoyer : envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion, afin qu’il ôte le joug de notre captivité.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
4. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut, pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ? Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net