Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-29T10:19:23+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année B : « L'Évangile, une Bonne Nouvelle »2023-12-16T22:11:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-B-L-Evangile-une-Bonne-Nouvelle_a1149.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75838193-53431655.jpg2023-12-05T18:00:00+01:00Hermann Giguère
En ce 2e dimanche de l’Avent, nous commençons à lire l’évangile de saint Marc qui nous accompagnera tout au cours de l’année liturgique en 2023 et 2024. C’est l’évangile qui, selon les spécialistes des Écritures, rapporte ce que saint Pierre donnait dans sa prédication alors que saint Marc le suivait comme compagnon. Cet évangile est le premier en date des quatre évangiles, le plus bref et le plus concret. Nous venons d’en lire les premières phrases sur lesquelles je vais m’arrêter ce matin, car elles nous livrent des aperçus essentiels à toute lecture des évangiles.
I – L’évangile : une Bonne Nouvelle
Il est important de signaler, en premier lieu, le mot employé par saint Marc pour décrire son ouvrage, c'est le mot « Évangile ». Saint Marc présente tout son ouvrage comme un « Évangile ». Il écrit : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». Le mot « Évangile » formé à partir d’un mot grec signifie « Bonne Nouvelle ». On peut comprendre que la « Bonne Nouvelle » c’est le message qu’a proclamé Jésus ou encore que c’est Jésus lui-même qui est la « Bonne Nouvelle ». Aujourd'hui, cette « Bonne nouvelle » pour plusieurs, hélas! est classée comme « fake news » ou « post-vérité » et, pourtant, elle nous ouvre des chemins inédits et parfois étonnants.
En employant ce mot « Évangile » saint Marc est porté par le témoignage de vie des croyants et croyantes qui l'ont précédé. Il se situe dans la suite des prophètes de l’Ancien Testament qui, comme Isaïe dans l’extrait que nous avons lu dans la première lecture, invitait le peuple d’Israël à accueillir le Seigneur comme une bonne nouvelle : « Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance…Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. »
Tout au long de son évangile saint Marc aura à cœur de faire retentir comment Jésus et son message sont la vraie « Bonne Nouvelle » dont l’humanité et le monde ont besoin.
II – L’ouverture à la Bonne Nouvelle
En second lieu, saint Marc, au tout début de son évangile nous invite à nous ouvrir à la « Bonne Nouvelle » en mettant devant nos yeux le personnage de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est comme la voix qui crie dans le désert dont parlait le prophète Isaïe « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». C’est l’invitation qui nous est faite à nous ce matin « Préparez le chemin du Seigneur». Dans le temps de l’Avent nous sommes invités à préparer la venue de la « Bonne Nouvelle » par un effort renouvelé d'ouverture.
Cet effort se nourrira des textes des évangiles qui sont, comme vous le savez, au nombre de quatre : l’évangile selon saint Marc, l’évangile selon saint Luc, l’évangile selon saint Mathieu et l’évangile selon saint Jean. Ces évangiles sont faits de paroles et de mots dans lesquels s’est transmise la « Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu ».
Est-ce que nous prenons la peine d’y revenir dans nos pensées et dans nos prières? Est-ce que ces paroles et ces mots viennent éclairer nos choix et nos décisions ? Est-ce que nous y trouvons réconfort et inspiration pour notre vie ? Ce sont des questions qu’on peut se poser à juste titre, car les paroles et les mots des évangiles ne sont pas seulement des mots et des paroles qu’on connaît, qu’on se rappelle, qu’on transmet. Les mots et les paroles des évangiles sont les mots et les paroles de la « Bonne Nouvelle » et celle-ci ne peut s’enfermer dans les mots et les paroles. Elle les déborde. Elle devient vie chez ceux et celles qui la reçoivent avec un cœur et une attitude d’attente et d’ouverture qui va au-delà de la simple compréhension.
La Bonne nouvelle répond à une espérance et à une attente inscrites dans le cœur des êtres humains. C’est saint Augustin qui écrivait au début du récit de sa vie dans le livre intitulé les Confessions : « Tu es grand Seigneur, et très digne de louange... parcelle de ta création, l’être humain veut te louer. Car tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à tant qu’il repose en toi ». Un auteur qui a merveilleusement saisi cela écrit « Le nom propre de mon espérance est la Bonne Nouvelle » (Guy Coq dans Dis-moi ton espérance, p. 95.)
III – Une prise de position nécessaire : conversion
Le temps liturgique de l’Avent nous aidera cette année, j’en suis sûr, à progresser dans cet accueil personnel renouvelé de la « Bonne Nouvelle » que nous avons choisie comme chemin de vie. C'est un choix qui demande ouverture et écoute. Quand je lis l’évangile, je dois le faire avec un désir de lumière sur ma propre vie et aussi dans une démarche de vérité dans mon existence.
C’est ce que Jean-Baptiste dans sa prédication veut favoriser en invitant les personnes qui l’écoutent à se convertir et à le signifier en se laissant plonger dans l’eau du Jourdain. Cette eau pour nous symbolise aussi l’eau du Baptême que nous avons reçu [pour la plupart à notre naissance] auquel Jean-Baptiste réfère lorsqu’il dit : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ».
Baptisés dans l’Esprit Saint, nous sommes entrés dans le chemin de la conversion qui, ainsi commencée, dure toujours et se continue tout au cours de notre existence comme le souligne la deuxième lecture : « [Dieu] prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. »
Conclusion
Nous ne sommes pas seuls heureusement dans ce parcours. C’est avec nos frères et sœurs, disciples de Jésus, que nous nous retrouvons ensemble comme nous le faisons ce matin pour écouter, méditer et mettre en pratique la Bonne Nouvelle qui éclaire nos vies. D’ici Noël restons éveillés et attentifs aux appels de la « Bonne Nouvelle ». Comme nos Noëls qui se suivent et se ressemblent, mais qui ont toujours quelque chose de particulier, ainsi la « Bonne Nouvelle », toujours la même, nous réserve de bien belles surprises si nous prenons la peine de l’écouter en faisant la vérité en nous.
Que cette Eucharistie où Jésus, Christ, Fils de Dieu nous rejoint personnellement par son Corps et son Sang que nous partageons sous les espèces du Pain et du Vin soit pour nous un moment de vérité, d’accueil et de paix comme le dit si bien le passage de la Lettre de Saint Pierre que nous avons lu il y a un instant et que je vous relis en terminant : « ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
5 décembre 2023
Note : Les évangiles (du latin evangelium, lui-même emprunté au grec ancien εὐαγγέλιον / euangélion, « bonne nouvelle ») sont les écrits en langue grecque qui relatent la vie et l'enseignement de Jésus. Ils sont au nombre de quatre : l’évangile selon saint Marc, l’évangile selon saint Luc, l’évangile selon saint Mathieu et l’évangile selon saint Jean.
LECTURES DE LA MESSE pour le 2e dimanche de l'Avent Année A
PREMIÈRE LECTURE
« Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Consolez, consolez mon peuple,
– dit votre Dieu –
parlez au cœur de Jérusalem.
Proclamez que son service est accompli,
que son crime est expié,
qu’elle a reçu de la main du Seigneur
le double pour toutes ses fautes.
Une voix proclame :
« Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ;
tracez droit, dans les terres arides,
une route pour notre Dieu.
Que tout ravin soit comblé,
toute montagne et toute colline abaissées !
que les escarpements se changent en plaine,
et les sommets, en large vallée !
Alors se révélera la gloire du Seigneur,
et tout être de chair verra
que la bouche du Seigneur a parlé. »
Monte sur une haute montagne,
toi qui portes la bonne nouvelle à Sion.
Élève la voix avec force,
toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem.
Élève la voix, ne crains pas.
Dis aux villes de Juda :
« Voici votre Dieu ! »
Voici le Seigneur Dieu !
Il vient avec puissance ;
son bras lui soumet tout.
Voici le fruit de son travail avec lui,
et devant lui, son ouvrage.
Comme un berger, il fait paître son troupeau :
son bras rassemble les agneaux,
il les porte sur son cœur,
il mène les brebis qui allaitent.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14)
R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
(84, 8)
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.
Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.
Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.
DEUXIÈME LECTURE
« Ce que nous attendons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle » (2 P 3, 8-14)
Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre
Bien-aimés,
il est une chose qui ne doit pas vous échapper :
pour le Seigneur,
un seul jour est comme mille ans,
et mille ans sont comme un seul jour.
Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse,
alors que certains prétendent qu’il a du retard.
Au contraire, il prend patience envers vous,
car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre,
mais il veut que tous parviennent à la conversion.
Cependant le jour du Seigneur viendra, comme un voleur.
Alors les cieux disparaîtront avec fracas,
les éléments embrasés seront dissous,
la terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas, ne pourra y échapper.
Ainsi, puisque tout cela est en voie de dissolution,
vous voyez quels hommes vous devez être,
en vivant dans la sainteté et la piété,
vous qui attendez,
vous qui hâtez l’avènement du jour de Dieu,
ce jour où les cieux enflammés seront dissous,
où les éléments embrasés seront en fusion.
Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur,
c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle
où résidera la justice.
C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela,
faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut,
dans la paix.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 1-8)
Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu. Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Commencement de l’Évangile de Jésus,
Christ, Fils de Dieu.
Il est écrit dans Isaïe, le prophète :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour ouvrir ton chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Alors Jean, celui qui baptisait,
parut dans le désert.
Il proclamait un baptême de conversion
pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain,
en reconnaissant publiquement leurs péchés.
Jean était vêtu de poil de chameau,
avec une ceinture de cuir autour des reins ;
il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Il proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 1er dimanche de l'Avent Année B « Vigilance chrétienne : tout un programme »2023-12-16T22:11:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-B-Vigilance-chretienne-tout-un-programme_a1147.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75527519-53002355.jpg2023-11-28T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Une image m’est revenue en entendant cet appel à la vigilance que nous lance saint Marc, c’est celle de la mère cane au repos sur le quai du lac avec ses cannetons. Je la regardais et je constatais que ce moment de pause elle le vivait en se gardant toujours en éveil. Elle fermait les yeux et baissait la tête un moment, mais elle n’arrêtait pas de la relever et de jeter un regard sur sa progéniture. C’est pour moi l’exemple concret d’une vigilance de tous les instants. C’est le message de la liturgie de ce premier dimanche de l’Avent. Les disciples de Jésus se garderont toujours éveillés.
I – Le récit de l’évangile
Ce message ressort clairement de la parabole de l’évangile que nous raconte saint Marc. L’homme qui part en voyage représente Jésus qui a quitté ses disciples et qui les a laissés seuls avec une mission semblable à celle des serviteurs de l’évangile, celle de se garder éveillés.
Comme ces serviteurs, les disciples de Jésus ont reçu « tout pouvoir ». En effet, par le baptême, en devenant filles et fils de Dieu, sœurs et frères de Jésus, ils ont reçu toutes les richesses de la grâce du Christ comme saint Paul le rappelle aux Corinthiens dans la deuxième lecture lorsqu’il leur écrit : « Je ne cesse de rendre grâces à Dieu à votre sujet pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu… aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. »
Vivre l’attente du passage du Seigneur, de son Retour, de sa Venue est l’affaire de toute une vie. C’est pourquoi, au début de chaque année liturgique, la liturgie de l’Église revient avec les semaines de l’Avent qui nous préparent à accueillir avec un cœur renouvelé le Sauveur dont nous célébrons la nativité dans la nuit de Noël. Le mot « avent » vient d’un mot latin « adventus » qui veut dire « survenir, arriver ». C’est le temps où nous nous préparons à voir le Christ arriver, survenir dans le monde et dans nos vies. Rester éveillés est toujours d’actualité.
II – Quelques aspects de la vigilance des disciples de Jésus
L’attitude de vigilance sur laquelle insiste la liturgie de ce premier dimanche de l’Avent ne peut se développer en vase clos. La vigilance ne se vit pas dans une attente passive. L’attente eschatologique de la Venue du Christ, de son Retour, de son Passage se doit d’être incarnée dans le concret de nos vies. Se contenter d’attendre patiemment sans rien faire c’est le contraire de la véritable attente, de la vraie vigilance chrétienne.
Celle-ci ne nous éloigne pas du monde où nous vivons. Elle nous y insère encore plus profondément, car elle regarde vers Celui qui viendra, mais qui est déjà venu dans l’histoire il y a 2000 ans et qui est toujours présent. La vigilance chrétienne nous invite à prendre notre place dans notre monde, à en porter les joies et les peines. Elle nous invite à rester proches de ceux et celles qu’on aime. Elle nous envoie vers ceux et celles qui sont dans le besoin. Elle ne s’assoupit jamais comme la cane avec ses petits.
Souhaitons particulièrement que, durant cette année liturgique qui commence , 1) notre vigilance chrétienne sache regarder et voir où sont les véritables défis et les besoins de notre monde; 2) qu’elle nous stimule à chercher de nouveaux moyens de faire connaître la richesse des dons du Seigneur pour que l’Évangile soit annoncé jusqu’au bout de la terre; 3) qu’elle nous enseigne aussi à savoir refuser les tentations d’un monde qui s’éloigne et se sépare de Dieu ce qui se vérifie malheureusement de plus en plus dans notre société québécoise prospère et bien nantie.
III- Une prière fervente
Comment ne pas laisser nos cœurs et nos voix supplier Dieu de se manifester avec éclat comme le fait le prophète Isaïe dans la première lecture? « Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face » supplie le prophète. Cette phrase a donné en latin le fameux répons de l'hymne de l'Avent bien connue : « Rorate caeli desuper ». (On peut écouter cette hymne de l'Avent admirablement chantée par deux jeunes filles en cliquant ici.)
Le temps de l’Avent que nous commençons ce matin est un moment de pause où nous prenons le temps de laisser les grandes réalités de notre salut que nous appelons les mystères de la foi prendre racine en nous : l’Incarnation du Fils de Dieu qui se fait l’un de nous, la Rédemption qui nous apporte le salut, la présence de l’Esprit de Dieu qui vivifie toute chose, l’appel à la vie glorieuse dans l’assemblée des saints et des saintes auprès de Dieu, notre Père, pour l’éternité.
Conclusion
Laissons ces belles réalités de notre foi entrer de plus en plus en nous et demandons au Seigneur que le temps de l’Avent cette année nous permette de mieux vivre notre espérance. Demandons au Seigneur de nous garder toujours sur le qui-vive comme la mère cane. « Veillez donc, nous dit Jésus, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison... Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
28 novembre 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! » (Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7)
Lecture du livre du prophète Isaïe
C’est toi, Seigneur, notre père ;
« Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom.
Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer
hors de tes chemins ?
Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir
et ne plus te craindre ?
Reviens, à cause de tes serviteurs,
des tribus de ton héritage.
Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais,
les montagnes seraient ébranlées devant ta face.
Voici que tu es descendu :
les montagnes furent ébranlées devant ta face.
Jamais on n’a entendu,
jamais on n’a ouï dire,
nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi
agir ainsi pour celui qui l’attend.
Tu viens rencontrer
celui qui pratique avec joie la justice,
qui se souvient de toi
en suivant tes chemins.
Tu étais irrité, mais nous avons encore péché,
et nous nous sommes égarés.
Tous, nous étions comme des gens impurs,
et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés.
Tous, nous étions desséchés comme des feuilles,
et nos fautes, comme le vent, nous emportaient.
Personne n’invoque plus ton nom,
nul ne se réveille pour prendre appui sur toi.
Car tu nous as caché ton visage,
tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes.
Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père.
Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes :
nous sommes tous l’ouvrage de ta main.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(79 (80), 2ac.3bc, 15-16a, 18-19)
R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés !
(79, 4)
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.
Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.
Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
DEUXIÈME LECTURE
Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ (1 Co 1, 3-9)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
à vous, la grâce et la paix,
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet,
pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ;
en lui vous avez reçu toutes les richesses,
toutes celles de la parole
et de la connaissance de Dieu.
Car le témoignage rendu au Christ
s’est établi fermement parmi vous.
Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque,
à vous qui attendez
de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.
C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout,
et vous serez sans reproche
au jour de notre Seigneur Jésus Christ.
Car Dieu est fidèle,
lui qui vous a appelés à vivre en communion
avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (Mc 13, 33-37)
Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Prenez garde, restez éveillés :
car vous ne savez pas
quand ce sera le moment.
C’est comme un homme parti en voyage :
en quittant sa maison,
il a donné tout pouvoir à ses serviteurs,
fixé à chacun son travail,
et demandé au portier de veiller.
Veillez donc,
car vous ne savez pas
quand vient le maître de la maison,
le soir ou à minuit,
au chant du coq ou le matin ;
s’il arrive à l’improviste,
il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous :
Veillez ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année A : « L'annonciation à Joseph »2022-12-13T23:16:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-A-L-annonciation-a-Joseph_a1095.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/68335939-48099194.jpg2022-12-13T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Cet épisode de l’évangile de saint Mathieu pourrait s’appeler « l’annonciation à Joseph ». Vous connaissez bien une autre annonciation, celle de « l’annonciation à Marie par l’ange Gabriel » racontée par saint Luc qui a fait l’objet de multiples représentations dans l’art : tableaux, mosaïques, vitraux. « L’annonciation à Marie » est le premier des mystères joyeux quand on récite le chapelet. Dans ce récit, Marie apprend qu’elle est enceinte par l’action de l’Esprit Saint et il se termine par ces mots de Marie : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » ( Luc 11, 38) .
Saint Mathieu ne raconte pas cette « annonciation à Marie », mais il nous met plutôt en contact avec Joseph qui découvre que sa fiancée, Marie, est enceinte. C’est cet épisode qui nous est proposé aujourd’hui en ce 4e dimanche de l’Avent pour nous préparer immédiatement à célébrer la Nativité du Seigneur, la naissance de Jésus à Noël.
Regardons de plus près cette « annonciation à Joseph ».
I- Un songe mystérieux
Les songes dans la Bible comme, par exemple, celui de Jacob où il voit une échelle qui monte vers le ciel (Genèse 28, 12-16) et celui de saint Pierre à Jaffa sur les aliments permis pour les nouveaux baptisés (Actes 10, 10-16), sont toujours reliés à des interventions de Dieu qui ainsi fait sentir sa présence et sa volonté.
C’est la même chose dans le cas de Joseph. Ce songe raconté par l’évangile de ce jour est riche d’enseignement.
Il nous montre les questionnements du futur époux de la Vierge Marie qui pense même à la renvoyer en découvrant qu’elle est enceinte sans qu’ils aient encore habiter ensemble. On le comprend.
L’intervention divine prend la forme d’un ange qui lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus (C’est-à-dire Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ».
Le message ne peut être plus clair. On peut penser qu’alors Joseph se rappelle ses racines et son ancrage dans la lignée du roi David. L’ange s’adresse à lui en le nommant « Joseph, fils de David ». Il se sait partie prenante d’un peuple qui attend le Messie promis, le nouveau David, qui sauvera le peuple que Dieu aime et avec qui il a fait alliance.
En Joseph, nous avons donc un jeune homme rempli de foi en Dieu et soucieux de répondre positivement à ses appels. Quoique de façon obscure, il perçoit l’action de Dieu en Marie. C’est pourquoi, sa réponse est rapide et nette. Elle ne se fait pas attendre. « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit, il prit chez lui son épouse. »
II- Un enracinement dans la foi du Peuple élu
Le geste de Joseph est éclairant dans la venue de Dieu qui se fait l’Emmanuel, Dieu avec nous, car il nous enseigne deux choses très importantes à propos de ce grand mystère de l’Incarnation de Dieu fait homme.
La première regarde l’origine divine de cet enfant que porte Marie. Sa conception est l’œuvre de l’Esprit Saint. Son parcours futur n’est pas connu de Joseph, ni de Marie comme c'est le cas de tous les parents qui accueillent un enfant. Mais tous deux font confiance à Dieu dans un abandon extraordinaire, car ils reconnaissent l’action de Dieu dans ce qu’ils vivent.
Ce faisant, et c’est le deuxième point, ils permettent à Dieu de prendre chair dans un corps humain. C’est le versant humain du mystère de l’Incarnation : Jésus-Christ, parfaitement Dieu et parfaitement homme. Ces deux réalités, la réalité divine et la réalité humaine, ne font pas seulement que coexister en Jésus, elles sont intimement reliées au point que l’une ne va pas sans l’autre. Lorsque je regarde l’enfant de Marie, je vois son fils formé en elle dans sa chair et inséré, par l’acceptation de Joseph qui épouse Marie, dans une lignée humaine à laquelle il se rattache. Je vois aussi le Fils de Dieu qui vient parmi nous comme l’un de nous, le Verbe de Dieu fait chair.
Le caractère divin de Jésus n’est pas encore manifesté clairement au moment de cette annonciation. C’est dans la foi de Joseph et de Marie que nous l’accueillons, mais nous savons que cet enfant deviendra dans sa mort sur la croix et sa résurrection le Sauveur du monde promis par Dieu. Dans la deuxième lecture que venons d’entendre, saint Paul l’annonce clairement aux chrétiens de Rome lorsqu’il leur dit en commençant la lettre qu’il leur écrit : L’Évangile que je vous ai annoncé est « l’Évangile que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les Saintes Écritures, [il] concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David, et, selon l'Esprit de sainteté, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. » Et c'est aussi ce que disait la prière d'ouverture récitée par le prêtre au début de la messe : « Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos coeurs, par le message de l'ange, tu nous as fait connaître l'incarnation de ton Fils bien-aimé ».
III – Application : reconnaître les signes de la présence de Dieu
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la fête de la Nativité du Sauveur. Ce temps de l’Avent que nous continuerons à vivre nous est donné pour suivre les pas de Joseph et de Marie en développant une oreille attentive aux signes de la présence de Dieu dans le monde et dans nos vies.
Ces deux jeunes gens, Joseph et Marie, n’ont pas manqué de confiance malgré des questionnements normaux. Suivons leur exemple et demandons au Seigneur de nous aider à surmonter nos doutes et nos hésitations et à avancer avec confiance dans le chemin de la foi en sa Parole qui ne peut nous tromper.
C’est par cette foi totale de Marie et de Joseph que le dessein de Dieu a pris corps et que le monde a connu en Jésus son amour et sa miséricorde pour ceux et celles qui marchaient dans les ténèbres.
Dans la première lecture le prophète Isaïe annonce au roi Acaz un fils qui sera appelé «Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu-avec-nous ». Ce fils promis au roi Acaz est devenu le signe du Fils de Dieu fait homme, né d’une jeune fille vierge, Marie qui devient ainsi la Mère de Dieu.
Conclusion
Que cette Eucharistie qui nous permet de partager le Corps et le Sang du Christ nous unisse de plus en plus intimement à Celui qui s’est fait l’un de nous pour nous amener avec lui au Père de toute bonté. Et que Marie, la Mère de Dieu, nous conduise à son Fils et nous aide à accomplir la volonté de Dieu dans nos vies.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
13 décembre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ces jours-là,
le Seigneur parla ainsi au roi Acaz :
« Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu,
au fond du séjour des morts
ou sur les sommets, là-haut. »
Acaz répondit :
« Non, je n’en demanderai pas,
je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors :
« Écoutez, maison de David !
Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes :
il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
C’est pourquoi le Seigneur lui-même
vous donnera un signe :
Voici que la vierge est enceinte,
elle enfantera un fils,
qu’elle appellera Emmanuel
(c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira,
jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien.
Avant que cet enfant sache rejeter le mal
et choisir le bien,
la terre dont les deux rois te font trembler
sera laissée à l’abandon. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6)
R/ Qu’il vienne, le Seigneur :
c’est lui, le roi de gloire ! (cf. Ps 23, 7c.10c)
Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.
Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !
DEUXIÈME LECTURE
Jésus-Christ, né de la descendance de David, et Fils de Dieu (Rm 1, 1-7)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Paul, serviteur du Christ Jésus,
appelé à être Apôtre,
mis à part pour l’Évangile de Dieu,
à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome.
Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance
par ses prophètes dans les saintes Écritures,
concerne son Fils qui, selon la chair,
est né de la descendance de David
et, selon l’Esprit de sainteté,
a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu
par sa résurrection d’entre les morts,
lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
Pour que son nom soit reconnu,
nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre,
afin d’amener à l’obéissance de la foi
toutes les nations païennes,
dont vous faites partie,
vous aussi que Jésus Christ a appelés.
À vous qui êtes appelés à être saints,
la grâce et la paix
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Jésus naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)
Alléluia. Alléluia.
Voici que la Vierge concevra :
elle enfantera un fils,
on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ».
Alléluia. (Mt 1, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ;
avant qu’ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux,
qui était un homme juste,
et ne voulait pas la dénoncer publiquement,
décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet,
voici que l’ange du Seigneur
lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse,
puisque l’enfant qui est engendré en elle
vient de l’Esprit Saint ;
elle enfantera un fils,
et tu lui donneras le nom de Jésus
(c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra,
et elle enfantera un fils ;
on lui donnera le nom d’Emmanuel,
qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 3e dimanche de l'Avent Année A : « Es-tu celui qui doit venir? »2022-12-13T23:17:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-l-Avent-Annee-A-Es-tu-celui-qui-doit-venir_a1094.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/68335906-48099170.jpg2022-12-06T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous retrouvons ce matin Jean, le Baptiste, qui nous a interpellé la semaine dernière dans l’évangile du 2e dimanche de l’Avent par une prédication inspirante et dérangeante. Nous le retrouvons aujourd'hui alors qu’il est en prison, enfermé parce que son franc-parler lui a mis à dos les autorités politiques représentées par le roi Hérode.
I- Un questionnement légitime
Dans ces moments à l’écart, ses pensées flottent et les doutes l’assaillent : « Jésus qu’il a baptisé dans le Jourdain, est-il bien le Messie qui doit venir? » Il va s’en ouvrir à ses disciples qui le visitent et ceux-ci vont se charger d’aller poser la question à Jésus lui-même. Au nom de Jean, le Baptiste, ils demandent à Jésus « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? » Une question qui nous rejoint tous et toutes car nous sommes souvent « emprisonnés » dans nos habitudes, nos péchés, nos limites et notre foi en souffre. Les doutes nous assaillent comme dans le cas de Jean, le Baptiste. Comment les surmonter?
Revenons à la réponse de Jésus qui nous éclairera. Jésus ne répond pas directement à la question des disciples de Jean. Il les renvoie à eux-mêmes. « Prenez la peine de regarder autour de vous. Examinez les signes qui accompagnent mon ministère » leur dit-il. Et en toute humilité il les énumère : « Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. »
Les envoyés de Jean ont leur réponse. Ils s’en vont le retrouver dans sa prison.
II- Reconnaître les signes de la promesse
Qu’est-ce qui se passe alors? L’évangile ne le dit pas explicitement. Mais on peut penser que Jean, le Baptiste, est plus que rassuré, il voit se confirmer ce qu’il avait entrevu au baptême de Jésus : « Celui-ci est bien l’Envoyé du Père ». Pourquoi? Parce que les signes donnés par Jésus sont ceux que les prophètes donnaient. Il se rappelle les paroles du prophète Isaïe qu’il connait bien et que la première lecture nous a présentées : Quand la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu se manifestera, dit Isaïe, « alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ».
Tels sont les signes de la Venue du Sauveur, de la Manifestation de Dieu, qu’Isaïe donne et ce sont les mêmes signes que Jésus manifeste aux disciples de Jean. Car il est le Sauveur annoncé qui est là maintenant, il n’est plus seulement entrevu et attendu, il est venu. En Lui, Dieu s’est manifesté définitivement comme le Dieu bon et miséricordieux qui veut que toutes les personnes soient sauvées et se retrouvent dans son Royaume, dans sa maison.
III- L’inclusion dans le Royaume
Un temps nouveau est commencé avec la Venue du Sauveur annoncé. Le Royaume de Dieu est arrivé. Il inclut tout le monde à commencer par les plus petits, les pauvres, les exclus. « Bienheureux les pauvres, les doux, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix ceux qui sont persécutés pour la justice» dira Jésus dans sa prédication, dans ces béatitudes que vous connaissez bien qui sont comme la charte du Royaume de Dieu (Mathieu 5, 3-12).
Dans ce Royaume, il a un renversement total de nos perceptions. Même un grand prophète comme Jean, le Baptiste, cède le pas devant le pauvre et le petit parce, lui, il a été le Précurseur, annonçant le Royaume, sans hélas! y entrer directement, tandis que, comme le dit Jésus, maintenant tous peuvent y entrer et « le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui, [Jean, le Baptiste] » parce que ce « plus petit » est devenu enfant de Dieu, héritier de Dieu, héritier du Royaume avec Jésus (Romains 8, 16-17). Ce qui est une belle nouvelle pour chacun et chacune d’entre nous. En effet, la mesure de l’amour de Dieu est d’aimer sans mesure toutes les personnes avec leurs limites, qui qu’elles soient, de les aimer pour elles-mêmes pour les faire grandir.
Pour chacun et chacun d’entre nous, ce qui est important c’est la réponse à cet amour sans mesure. L’apôtre saint Jacques dans la deuxième lecture, en fin connaisseur de l’âme humaine, nous recommande la patience et l’endurance. Il nous donne l’image du cultivateur qui attend les fruits de la terre avec patience jusqu’à la récolte précoce ou tardive. C’est ce qui est important : tenir ferme dans la foi en l’amour de Dieu révélé en Jésus-Christ à travers les événements et les situations de toutes sortes dans nos vies, dans l’Église et dans notre monde.
Conclusion
Réunis autour de la table du Seigneur, en ce 3e dimanche de l’Avent qui est appelé le « Dimanche de la joie » (en latin "Gaudete"), n’ayons pas peur de laisser éclater notre joie d’être appelés à vivre de nouveau la Venue du Seigneur. Préparons-nous-y le mieux possible pendant le temps de l’Avent par une fidélité plus grande à la prière et à l’entraide fraternelle.
Comme le dit le chant d’entrée liturgique dont les premiers mots ont servi pour qualifier le 3e dimanche de l’Avent de « Dimanche "gaudete" ou dimanche de la joie » : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche » (Philippiens 4, 4-5).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
6 décembre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Dieu vient lui-même et va vous sauver » (Is 35, 1-6a.10)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Le désert et la terre de la soif,
qu’ils se réjouissent !
Le pays aride, qu’il exulte
et fleurisse comme la rose,
qu’il se couvre de fleurs des champs,
qu’il exulte et crie de joie !
La gloire du Liban lui est donnée,
la splendeur du Carmel et du Sarone.
On verra la gloire du Seigneur,
la splendeur de notre Dieu.
Fortifiez les mains défaillantes,
affermissez les genoux qui fléchissent,
dites aux gens qui s’affolent :
« Soyez forts, ne craignez pas.
Voici votre Dieu :
c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu.
Il vient lui-même et va vous sauver. »
Alors se dessilleront les yeux des aveugles,
et s’ouvriront les oreilles des sourds.
Alors le boiteux bondira comme un cerf,
et la bouche du muet criera de joie.
Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent,
ils entrent dans Sion avec des cris de fête,
couronnés de l’éternelle joie.
Allégresse et joie les rejoindront,
douleur et plainte s’enfuient.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 145 (146), 7, 8, 9ab.10a)
R/ Viens, Seigneur, et sauve-nous !
ou : Alléluia ! (cf. Is 35, 4)
Le Seigneur fait justice aux opprimés,
aux affamés, il donne le pain,
le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.
Le Seigneur protège l’étranger,
il soutient la veuve et l’orphelin.
D’âge en âge, le Seigneur régnera.
DEUXIÈME LECTURE
« Tenez ferme vos cœurs car la venue du Seigneur est proche » (Jc 5, 7-10)
Lecture de la lettre de saint Jacques
Frères,
en attendant la venue du Seigneur,
prenez patience.
Voyez le cultivateur :
il attend les fruits précieux de la terre avec patience,
jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte précoce et la récolte tardive.
Prenez patience, vous aussi, et tenez ferme
car la venue du Seigneur est proche.
Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres,
ainsi vous ne serez pas jugés.
Voyez : le Juge est à notre porte.
Frères, prenez pour modèles d’endurance et de patience
les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 2-11)
Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison,
des œuvres réalisées par le Christ.
Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda :
« Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit :
« Allez annoncer à Jean
ce que vous entendez et voyez :
Les aveugles retrouvent la vue,
et les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
et les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »
Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient,
Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean :
« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ?
un roseau agité par le vent ?
Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ?
un homme habillé de façon raffinée ?
Mais ceux qui portent de tels vêtements
vivent dans les palais des rois.
Alors, qu’êtes-vous allés voir ?
un prophète ?
Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète.
C’est de lui qu’il est écrit :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour préparer le chemin devant toi.
Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année A « Jean, le Baptiste ouvre un chemin difficile, mais exaltant »2022-12-13T23:17:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-A-Jean-le-Baptiste-ouvre-un-chemin-difficile-mais-exaltant_a1093.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/68335900-48099155.jpg2022-11-29T18:00:00+01:00Hermann Giguère
L’évangile de saint Mathieu qui vient d’être lu est si riche et rempli de réminiscences de l’Ancien Testament qu’il nous laisse un peu abasourdis. Je me contenterai de regarder avec vous ce matin les trois personnages qui sont mis à l’œuvre : Jean, le Baptiste, le groupe des auditeurs et « Celui qui doit venir ». C’est en les regardant qu’on entrera dans ce chemin de l’Avent qui nous conduit à Noël, un chemin difficile, mais exaltant .
I- Jean, le Baptiste
Commençons par le premier personnage qui est introduit tout au début de la lecture : « En ces jours-là, parait Jean, le Baptiste ».
Jean se manifeste dans le désert. Il paraît à la face des contemporains. Et comment est-il caractérisé? Comme un baptiseur. Il est le Baptiste. En plongeant les gens qui se rassemblent autour de lui dans l'eau du Jourdain, il les invite par ce geste du baptême à une démarche de conversion où il leur faut se laisser « purifier et refaire » par Dieu. Ce faisant, il leur signifie que les temps sont accomplis : « le Royaume de Dieu est proche. »
Envoyé par Dieu, comme le furent les prophètes dont il rappelle le message, il est « celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : ' Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers' ».
Le personnage de Jean, le Baptiste, qui est mis en scène ici annonce des temps nouveaux, un accomplissement, un salut qui était attendu depuis longtemps. Ce salut demande un accueil vrai et inconditionnel. Cet accueil ne va pas se faire sans se laisser dépouiller, purifier de ses vues propres pour les ajuster à celles de Dieu.
C’est en regardant les auditeurs qui se pressent autour de Jean, le Baptiste, qu’on apprend comment le faire.
II- La cohorte des auditeurs
Ceux qui se pressent autour de Jean, le Baptiste, sont pour la plupart des gens simples venus de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain. Y a-t-il des femmes parmi eux? C’est une bonne question à laquelle je ne puis répondre, hélas. Mais souhaitons qu’il y en ait eu.
À ces auditeurs, Jean, le Baptiste, rappelle l’enseignement des prophètes, mais il le fait non plus en vue d’un Jour du Seigneur lointain, mais dans un ton où c’est la proximité de sa Venue qui ressort, une Venue qui demande qu’on ouvre son cœur et son esprit, qu’on change ses priorités. Il y a maintenant une urgence et, parmi ses auditeurs, il y a aussi des pharisiens et des saducéens, deux groupes particuliers de fidèles, qui se font tabasser : « engeance de vipères... produisez donc un fruit digne de conversion », car, ce sont ceux qui sont les plus susceptibles de rester attachés à leurs pratiques, à leurs sécurités, à leurs rites, à leurs habitudes et ainsi de s’enfermer dans un nombrilisme délétère qui les empêchera de voir Celui qui vient. Ne sommes-nous pas pharisiens ou sadducéens...parfois nous aussi?
III – Celui qui vient
« Celui qui vient », c’est le troisième personnage dont je voulais vous parler. Remarquez que Jean, le Baptiste, ne met pas de nom encore sur ce personnage, il laisse chaque personne s’en approcher à sa façon en relisant les Écritures qui le présente comme « un rameau qui sortira de la souche de Jessé, père de David , un rejeton qui jaillira de ses racines ». Et ce sera alors le commencement d’un monde nouveau de paix, de joie, de bonheur, de justice . « Les petits seront jugés avec droiture, le loup habitera avec l’agneau, il n’y aura plus de corruption, la connaissance de Dieu remplira tout le pays » nous dit le prophète Isaïe dans la première lecture.
Quelles belles images, n’est-ce pas? Elles expriment un idéal vers lequel nous continuons de marcher à la suite de « Celui qui vient » dont le nom est Jésus, le Verbe de Dieu fait homme, le Christ qui sauve toute l’humanité, non seulement les juifs, le peuple élu, mais aussi toutes les nations comme le dit saint Paul aux Romains dans la deuxième lecture : « Il s’est fait le serviteur des Juifs, en raison de la fidélité de Dieu, pour réaliser les promesses faites à nos pères; quant aux nations, c’est en raison de sa miséricorde qu’elles rendent gloire à Dieu »
Nos vies de chrétiens et de chrétiennes du XXIe siècle restent marquées par cette prédication de Jean, le Baptiste. C’est pourquoi à chaque année durant le temps de l’Avent nous l’écoutons. Ses interpellations retentissent dans nos coeurs et nous invitent à préparer nous aussi les voies du Seigneur humblement selon nos pauvres moyens.
Conclusion
Que cette méditation que m’a inspirée ce texte si riche vous rejoigne dans vos vies et qu’elle prépare pour vous le chemin de la Nativité du Seigneur que nous fêterons à Noël en reconnaissant l'Enfant de la crèche, emmailloté et couché dans une mangeoire, comme le don merveilleux de Dieu le Père pour notre salut et pour le salut du monde. «Debout! Veillons».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
29 novembre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ce jour-là,
un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David,
un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l’esprit du Seigneur :
esprit de sagesse et de discernement,
esprit de conseil et de force,
esprit de connaissance et de crainte du Seigneur
– qui lui inspirera la crainte du Seigneur.
Il ne jugera pas sur l’apparence ;
il ne se prononcera pas sur des rumeurs.
Il jugera les petits avec justice ;
avec droiture, il se prononcera
en faveur des humbles du pays.
Du bâton de sa parole, il frappera le pays ;
du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant.
La justice est la ceinture de ses hanches ;
la fidélité est la ceinture de ses reins.
Le loup habitera avec l’agneau,
le léopard se couchera près du chevreau,
le veau et le lionceau seront nourris ensemble,
un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture,
leurs petits auront même gîte.
Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ;
sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main.
Il n’y aura plus de mal ni de corruption
sur toute ma montagne sainte ;
car la connaissance du Seigneur remplira le pays
comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé
sera dressée comme un étendard pour les peuples,
les nations la chercheront,
et la gloire sera sa demeure.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 12-13, 17)
R/ En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des temps. (cf. Ps 71, 7)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Que son nom dure toujours ;
sous le soleil, que subsiste son nom !
En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ;
que tous les pays le disent bienheureux !
DEUXIÈME LECTURE
Le Christ sauve tous les hommes (Rm 15, 4-9)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
tout ce qui a été écrit à l'avance dans les livres saints
l’a été pour nous instruire,
afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures,
nous ayons l’espérance.
Que le Dieu de la persévérance et du réconfort
vous donne d’être d’accord les uns avec les autres
selon le Christ Jésus.
Ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix,
vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Accueillez-vous donc les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu.
Car je vous le déclare : le Christ s’est fait le serviteur des Juifs,
en raison de la fidélité de Dieu,
pour réaliser les promesses faites à nos pères ;
quant aux nations, c'est en raison de sa miséricorde
qu'elles rendent gloire à Dieu,
comme le dit l’Écriture :
C’est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations,
je chanterai ton nom.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ces jours-là,
paraît Jean le Baptiste,
qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole
prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau,
et une ceinture de cuir autour des reins ;
il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain
en reconnaissant leurs péchés.
Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
se présenter à son baptême,
il leur dit :
« Engeance de vipères !
Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit digne de la conversion.
N’allez pas dire en vous-mêmes :
‘Nous avons Abraham pour père’ ;
car, je vous le dis :
des pierres que voici,
Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :
tout arbre qui ne produit pas de bons fruits
va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau,
en vue de la conversion.
Mais celui qui vient derrière moi
est plus fort que moi,
et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient dans sa main la pelle à vanner,
il va nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera son grain dans le grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 1er dimanche de l'Avent Année A : « Un avenir joyeux et ouvert »2022-11-21T13:52:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-A-Un-avenir-joyeux-et-ouvert_a1092.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/68014241-47960626.jpg2022-11-22T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les magasins proposent depuis quelques temps, décorations, cadeaux, vêtements pour Noël. Noël s’approche. Cela veut dire quelque chose pour vous dans cette célébration à l’église? Oui! vous y avez pensé. C’est le premier dimanche de l’Avent (Non pas AVANT avec un « A », mais AVENT avec un « E ». qui vient du mot latin ADVENTUS qui veut dire VENUE). Il y a quatre dimanches de l'Avent d'ici Noël, la fête de la Nativité de Jésus. Une nouvelle année liturgique commence. Et nos regards de baptisés se tournent vers Noël.
La couleur liturgique des vêtements du président est le violet. Cette couleur nous rappelle la nécessaire conversion qui nous permet de renaître à la joie et à l’espérance de la rencontre de Jésus qui continue d’être présent au cœur de notre monde.
I- Un avenir joyeux et ouvert
Les textes des lectures nous présentent un avenir où Dieu a sa place et nous invitent à l’espérance. C’est ce qui est dit dans l’extrait du prophète Isaïe que nous avons comme première lecture. Nous y entendons le prophète proclamer cette bonne nouvelle qui pourrait se résumer ainsi : « Oui, il y a un avenir. Marchons à la lumière du Seigneur». Il n’est pas interdit de regarder en avant, au contraire c’est en regardant en avant qu’on trouve l’élan et la force de vivre le présent. Même lorsque les situations sont difficiles, le pessimisme n’est pas la solution.
Notre pape François en est une illustration remarquable. Il a écrit une Exhortation apostolique en 2013 au début de son pontificat. Elle commence ainsi : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. » (Evangelii Gaudium n. 1)
Il reprendrait volontiers à son compte ces paroles du prophète Isaïe : « Il arrivera dans l'avenir que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elle. »
Voilà le ton qui est donné pour le temps de l’Avent cette année. « La nuit est bientôt finie, écrit saint Paul aux Romains, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. »(Deuxième lecture).
II- Les écueils
Ce beau message qui nous séduit ne peut nous empêcher de jeter autour de nous un regard inquiet parfois.
Les situations de violence, les affrontements, les petitesses, l’exploitation des uns par les autres etc. nous sautent aux yeux. On n’a qu’à lire les journaux et à écouter la télévision pour constater que notre monde a du chemin à faire pour aller vers la justice et la paix, vers la compassion et la miséricorde, vers l’ouverture et vers le don.
Le pape François le dit clairement dans cette Exhortation apostolique dont je vous parlais : « Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. » (Evangelii Gaudiumn. 1).
On pourrait se décourager devant une telle situation. Puisque Dieu est venu, pourquoi les temps nouveaux tardent-ils? Pourquoi les temps anciens ne sont-ils pas disparus? C’est le mystère de la venue de Dieu parmi nous. Le Verbe s’est fait chair, dit l’évangile de saint Jean au chapitre premier, mais les siens ne l’ont pas reçu (Jean 1, 11).
Et pourtant, l’évangile de ce jour est clair. Il nous dit qu’un monde nouveau apparaîtra un jour. L’avenir du monde c’est Dieu lui-même, car le Seigneur Jésus que nous recevons dans nos cœurs est déjà là, il est venu et il continue de venir en nous et dans le monde.
Il faut donc veiller. Veiller, en aimant, en pardonnant, en étant attentifs aux autres, en compatissant aux malheurs et aux peines de nos frères et soeurs humains surtout les plus pauvres. En somme veiller c’est vivre l’évangile de Jésus Christ de la façon la plus intense possible, sans se lasser.
Le texte de l'évangile par ses images comme celle du déluge ou celle des deux femmes insiste pour nous montrer qu'il est urgent de se mettre en marche derrière Jésus. On risque de réaliser en arrivant au bout de notre chemin qu’on a perdu notre temps pour des préoccupations inutiles et passagères. Pourquoi ne pas vivre dès maintenant l’Évangile le mieux possible, selon nos possibilités et selon notre état de vie, pour goûter à la vie qui nous est donnée par Dieu?
III – L’Eucharistie réalise cette venue du Christ
Après la consécration le prêtre dit « Il est grand le m mystère de la foi » et l'assemblée répond « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus; nous proclamons ta résurrection ; nous attendons ta venue dans la gloire ».
Eh oui! nous vivons déjà, avec le Christ qui est là, cette vie qui nous a été donnée par Dieu. Demeurons unis au Christ, présence du Seigneur qui est venu dans notre monde pour l’illuminer et le rendre beau, qui a habité parmi nous, qui y a fait sa place Oui! Il y a un avenir pour l’humanité et Dieu en fait partie. Jésus ressuscité est cet avenir.
Dans cette célébration de l’Eucharistie dominicale avec nos frères et sœurs du monde entier nous adhérons à ce mystère de la présence vivante du Christ toujours. Nous pouvons dire avec les mots du psaume 121(122) qui suivaient la première lecture : « Quelle joie quand on m'a dit : ' Nous irons à la maison du Seigneur! '…A cause de mes frères et de mes proches, je dirai : " Paix sur toi !". A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien. » Le Christ mort et ressuscité inspire notre avenir, c'est pourquoi nous avançons avec confiance.
Conclusion
Que cette célébration eucharistique nous aide à entrer dans une vraie préparation à Noël pendant le temps de l’Avent qui commence aujourd’hui. Bien sûr que cette préparation inclut l’achat de cadeaux, les décorations, les arbres de Noël, les repas avec la famille, les collègues de travail, les amis en respectant les règles de protection contre la Covid : distanciation, masques, lavage de mains etc. Permettez-moi cependant de souhaiter que cette préparation à Noël aille au-delà des préparatifs matériels et qu'elle vous fasse entrer aussi dans un véritable moment de conversion et d’accueil renouvelé de la présence de Jésus dans votre vie et dans notre monde. C’est la grâce que je vous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
22 novembre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Le Seigneur rassemble toutes les nations dans la paix éternelle du royaume de Dieu (Is 2, 1-5)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Parole d’Isaïe,
– ce qu’il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem.
Il arrivera dans les derniers jours
que la montagne de la maison du Seigneur
se tiendra plus haut que les monts,
s’élèvera au-dessus des collines.
Vers elle afflueront toutes les nations
et viendront des peuples nombreux.
Ils diront : « Venez !
montons à la montagne du Seigneur,
à la maison du Dieu de Jacob !
Qu’il nous enseigne ses chemins,
et nous irons par ses sentiers. »
Oui, la loi sortira de Sion,
et de Jérusalem, la parole du Seigneur.
Il sera juge entre les nations
et l’arbitre de peuples nombreux.
De leurs épées, ils forgeront des socs,
et de leurs lances, des faucilles.
Jamais nation contre nation
ne lèvera l’épée ;
ils n’apprendront plus la guerre.
Venez, maison de Jacob !
Marchons à la lumière du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 121 (122), 1-2, 3-4ab, 4cd-5, 6-7, 8-9)
R/ Dans la joie, nous irons
à la maison du Seigneur. (cf. Ps 121, 1)
Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un !
C’est là que montent les tribus,
les tribus du Seigneur.
C’est là qu’Israël doit rendre grâce
au nom du Seigneur.
C’est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs,
le bonheur dans tes palais ! »
À cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : « Paix sur toi ! »
À cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.
DEUXIÈME LECTURE
« Le salut est plus près de nous » (Rm 13, 11-14a)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
vous le savez : c’est le moment,
l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil.
Car le salut est plus près de nous maintenant
qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants.
La nuit est bientôt finie,
le jour est tout proche.
Rejetons les œuvres des ténèbres,
revêtons-nous des armes de la lumière.
Conduisons-nous honnêtement,
comme on le fait en plein jour,
sans orgies ni beuveries,
sans luxure ni débauches,
sans rivalité ni jalousie,
mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)
Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme il en fut aux jours de Noé,
ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge,
on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
les gens ne se sont doutés de rien,
jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis :
telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs :
l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre :
l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc,
car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,
il aurait veillé
et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année C : «L'attente de deux futures mamans : Marie et Élisabeth»2021-12-15T17:12:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-L-attente-de-deux-futures-mamans-Marie-et-Elisabeth_a1039.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540458-43734621.jpg2021-12-14T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance. Cet épisode de la rencontre de Marie et Élisabeth que raconte saint Luc avec une émotion contenue est un des plus beaux de tout son évangile. Il l'a sûrement reçu de Marie elle-même. Et il en a dégagé toute la beauté et la richesse que ces mamans entrevoyaient et que l'avenir allait confirmer.
I- Les récits
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : " Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole." (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. " Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut " lui dit l'Ange.
La jeune fille était Marie fiancée à Joseph. Celui-ci, comme elle d'ailleurs, ne comprenait pas ce qui leur arrivait. Et pourtant, Marie et Joseph s'en remettaient à Dieu avec confiance.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi : " Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile ". Marie n'écoute que son premier mouvement intérieur et part en hâte pour aller la voir. Nous avons dans l'évangile qui vient d'être lu le récit de leur rencontre à nulle autre pareille.
Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'un puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth "quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, écrit saint Luc, l'enfant tressaillit en elle". Élisabeth en est toute remuée et elle s'écrie " D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi? "
II- Signification
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle.
Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Élisabeth par sa foi et son accueil donnera au monde le Précurseur de Jésus, Jean-Baptiste, l'ultime prophète, appelé à désigner Celui qui sera le Sauveur. Dès sa naissance, il sera consacré à Dieu par ses parents, il fera le parcours d'un jeune juif, étudiant et vivant la Parole de Dieu donnée à son peuple ( la Torah ). Il se retirera au désert vivant frugalement et prêchant la conversion comme on l'a vu dans les évangiles des deux derniers dimanches.
De son côté Marie, pleine de grâces, est engagée sur un chemin de foi en Dieu dont elle attend tout et dont elle se fait la servante. Tout son être de mère se remplit de Dieu. Elle devient mère de Dieu dans son corps en portant Jésus, mais elle le deviendra encore plus, si l'on peut dire comme le fait saint Augustin, en le portant dans son coeur par la foi. Elle devient ainsi le canal que Dieu choisit pour manifester au monde son amour miséricordieux. Elle sera la "Mère de miséricorde" comme on aimera à le rappeler souvent lorsque nous chantons dans le "Salve Regina" "Salut, ô Reine, mère de miséricorde" (voir les paroles à la fin de l'homélie).
III- Application
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ?
Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
C'est ce que le pape François nous aide à faire dans cette belle prière à la Vierge que j'aimerais vous partager en terminant.
"Vierge Marie... Sous ton manteau, il y a de la place pour tous, parce que tu es la Mère de la Miséricorde. Ton cœur est plein de tendresse envers tous tes enfants : la tendresse de Dieu, qui a pris chair en toi et qui est devenu notre frère, Jésus, Sauveur de tous les hommes et de toutes les femmes. En te regardant, notre Mère Immaculée, nous reconnaissons la victoire de la divine miséricorde sur le péché et sur toutes ses conséquences ; et se ravive en nous l’espérance d’une vie meilleure, libre des esclavages, des rancœurs et des peurs. Aujourd’hui, ici, nous entendons ta voix maternelle qui appelle chacun à se mettre en chemin vers cette Porte, qui représente le Christ. Tu dis à tous : 'Venez, approchez-vous dans la confiance ; entrez et recevez le don de la miséricorde ; n’ayez pas peur, n’ayez pas honte : le Père vous attend à bras ouverts pour vous donner son pardon et vous accueillir dans sa maison. Venez tous à la source de la paix et de la joie'. "
Conclusion
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
14 décembre 2021
Résumé pour lire lors d'une célération dominicale de la Parole - 3 minutes
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance.
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : " Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole." (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. " Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ", lui dit l'Ange.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi. Elle part en hâte pour aller la voir. Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'une puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth.
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle. Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ? Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Salve Regina
Salve, Regína, Máter misericórdiæ Víta, dulcédo, et spes nóstra, sálve. Ad te clamámus, éxules, fílii Hévæ. Ad te suspirámus, geméntes et flentes in hac lacrimárum válle. Eia ergo, Advocáta nóstra, íllos túos misericórdes óculos ad nos convérte. Et Jésum, benedíctum frúctum véntris túi, nóbis post hoc exsílium osténde. O clémens, O pía, O dúlcis Vírgo María.
Traduction française
Je te salue, Ô Reine, Mère de miséricorde, Toi qui es pour nous vie, douceur, espérance. Vers Toi, nous les fils d'Ève,nous crions dans notre exil, Vers Toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô Toi, notre Avocate, tourne vers nous tes yeux pleins de bonté, Et Jésus, le fruit béni de ton sein, montre-le nous au terme de cet exil. Ô clémente, ô si bonne, ô douce,Vierge Marie.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« De toi sortira celui qui doit gouverner Israël » (Mi 5, 1-4a)
Lecture du livre du prophète Michée
Ainsi parle le Seigneur :
Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent aux temps anciens,
aux jours d’autrefois.
Mais Dieu livrera son peuple
jusqu’au jour où enfantera...
celle qui doit enfanter,
et ceux de ses frères qui resteront
rejoindront les fils d’Israël.
Il se dressera et il sera leur berger
par la puissance du Seigneur,
par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu.
Ils habiteront en sécurité,
car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre,
et lui-même, il sera la paix !
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 79 (80), 2a.c.3bc, 15-16a, 18-19)
R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés ! (Ps 79, 4)
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.
Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.
Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
DEUXIÈME LECTURE
« Me voici, je suis venu pour faire ta volonté » (He 10, 5-10)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
en entrant dans le monde,
le Christ dit :
Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,
mais tu m’as formé un corps.
Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ;
alors, j’ai dit :
Me voici,
je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,
ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.
Le Christ commence donc par dire :
Tu n’as pas voulu ni agréé
les sacrifices et les offrandes,
les holocaustes et les sacrifices pour le péché,
ceux que la Loi prescrit d’offrir.
Puis il déclare :
Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,
une fois pour toutes.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)
Alléluia. Alléluia.
Voici la servante du Seigneur :
que tout m’advienne selon ta parole.
Alléluia. (Lc 1, 38)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche de l'Avent Année C : « Une attente joyeuse »2021-12-12T13:38:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Une-attente-joyeuse_a1038.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540431-43734612.jpg2021-12-07T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Je garde en mémoire une image de ma mère qui peut illustrer le message des lectures de ce 3e dimanche de l’Avent qui est consacré à la joie de l’attente. En effet, ma mère qui avec mon père recevait à la maison toute la famille : enfants, conjoints, petits-enfants et quelques amis le soir du jour de Noël, commençait les préparatifs avec le début de l’Avent. Elle devenait un peu fébrile. Cette préparation l’habitait. Elle pensait à tout : repas, logement, déplacements et jeux pour les enfants. Cette fébrilité, m’a-t-elle confié à la fin de sa vie lorsqu’elle ne pouvait plus recevoir la famille, lui donnait une grande joie, une joie qui la sortait d’elle-même et qui donnait un sens à sa vie, car, disait-elle, « je les aime tellement mes enfants et toute ma famille, c’est ce que j’ai de plus beau ».
Essayons d’appliquer cette expérience à ce que nous sommes invités à vivre durant le temps de l’Avent.
I – Sortir de nous-mêmes
Le temps de l’Avent nous fait sortir de nous-mêmes comme l’expérimentait ma mère dans ses préparatifs des Fêtes. Si nous suivons la liturgie de ce temps, c’est la Venue du Christ qui prend toute la place. Dans l’Évangile de ce jour le prophète Jean-Baptiste ne mâche pas ses mots pour inviter ses contemporains à sortir des sentiers battus et à ouvrir leur cœur à la nouveauté que représente Jésus.
Humblement, Jean-Baptiste s’en fait le serviteur, il veut être celui qui annonce un plus grand que lui dont il dit : « Il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales » et il veut permettre ainsi de reconnaître l’Envoyé du Père baptisé dans l’Esprit Saint sur qui le Père a mis toutes ses complaisances (cf. Luc 3, 21-22). Jean-Baptiste est le modèle du chrétien qui refuse de se centrer sur lui-même, mais qui s’ouvre au projet de Dieu dans sa vie et dans le monde.
Ainsi, le disciple de Jésus expérimente une joie réelle car la joie profonde se nourrit d'ouverture et de don plutôt que de rétrécissement et d’égoïsme. Les gens refermés sur eux-mêmes ne sont pas heureux. Le bonheur est dans l'ouverture au don de Dieu et dans le don de soi pour les autres. Pour ma mère c’était ses enfants et sa famille qui la rendait heureuse et joyeuse, pour chacun et chacune de nous le bonheur et la joie se retrouveront dans le chemin qui est le nôtre et que le Seigneur nous indique dans les évènements et dans notre prière.
II – Le sens de notre vie
Le chemin que nous vivons dans nos occupations et nos engagements ainsi que dans nos travaux, a un sens profond si nous le laissons s’éclairer avec la foi en la Parole de Dieu, en la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus qui est la Voie, la Vérité et la Vie. Notre chemin se confond alors avec les chemins du Christ et de sa Venue. Reconnaissant alors Jésus comme le Seigneur de nos vies, un bonheur et une joie incomparables nous envahissent.
Bien sûr les épreuves, les combats, les difficultés ne disparaissent pas, mais notre vie a un sens à partir de là. Nous ne sommes pas comme des gens sans but et à la dérive, mais nous sommes en marche dans l’attente de la pleine révélation du Christ qui est déjà là au milieu de nous.
C’est pourquoi nous pouvons nous réjouir dès maintenant dans un monde bouleversé et meurtri par tant de malheurs de toutes sortes comme le sont le drame de la pandémie de la Covid-19, celui de l''exploitation des personnes dans les abus de toutes sortes, celui des démunis oubliés, celui des enfants exploités etc. Oui! malgré cela, nous pouvons nous réjouir et laisser notre cœur s’habiller de joie à la venue d'un Sauveur. C'est ce que dit si bien l’antienne d’ouverture de ce dimanche qui en latin commence par le mot « Gaudete » (c’est pourquoi on a appelé ce dimanche : le dimanche « Gaudete ») : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche » (cf. Philippiens 4, 4-5)
III- Les compléments de la joie
Avant de terminer, j'aimerais ajouter que la joie du chrétien n’est jamais seule. La joie chrétienne est un fruit de l’Esprit qui s’accompagne de plein d’autres fruits notamment la paix de Dieu qui, comme dit saint Paul dans la seconde lecture, dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Dans l’Épitre aux Galates, saint Paul en énumérera d’autres : amour, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi (Galates 5, 22).
Si comme les auditeurs de Jean-Baptiste nous nous demandons « Que devons-nous faire? », nous pouvons aller au fond de notre cœur pour y trouver des réponses que l’Esprit Saint y dépose. Noël qui s’en vient nous donne des occasions nombreuses de sortir de nous–mêmes, de nous ouvrir au partage, d’être à l’écoute de son conjoint, de sa conjointe, de ses enfants, de ceux et celles qui sont dans le besoin, de ceux et celles qu’on rencontre etc.
Les conseils de Jean-Baptiste étaient parfaitement ciblés pour ceux qui posaient la question « Que devons-nous faire? ». Soyons sûrs que ceux de l’Esprit-Saint en nous le sont tout autant. À nous de nous mettre à l’écoute, une écoute dégagée, une écoute qui libère et remplit de joie.
Conclusion
Que cette Eucharistie nous fasse entrer de plus en plus dans un chemin qui ouvre sur la Bonne Nouvelle que Jésus apporte, celle d’un Dieu miséricordieux qui donne son Fils qui vient habiter parmi nous. Nous serons alors en mesure de nous réjouir et de chanter avec cœur le cantique d’Isaïe qui figure comme chant de méditation aujourd’hui : « Voici le Dieu qui me sauve, j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur : il est pour moi le salut. »
Laissons éclater notre joie : Dieu est au milieu de son peuple, il est Dieu-avec-nous, l'Emmanuel.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
le 7 décembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Le Seigneur exultera pour toi et se réjouira » (So 3, 14-18a)
Lecture du livre du prophète Sophonie
Pousse des cris de joie, fille de Sion !
Éclate en ovations, Israël !
Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie,
fille de Jérusalem !
Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi,
il a écarté tes ennemis.
Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi.
Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem :
« Ne crains pas, Sion !
Ne laisse pas tes mains défaillir !
Le Seigneur ton Dieu est en toi,
c’est lui, le héros qui apporte le salut.
Il aura en toi sa joie et son allégresse,
il te renouvellera par son amour ;
il exultera pour toi et se réjouira,
comme aux jours de fête. »
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6)
R/ Jubile, crie de joie,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël. (cf. Is 12, 6)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut.
« Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! »
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÈME LECTURE
« Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-7)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères,
soyez toujours dans la joie du Seigneur ;
je le redis : soyez dans la joie.
Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche.
Ne soyez inquiets de rien,
mais, en toute circonstance,
priez et suppliez, tout en rendant grâce,
pour faire connaître à Dieu vos demandes.
Et la paix de Dieu,
qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir,
gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)
Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les foules qui venaient se faire baptiser par Jean
lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait :
« Celui qui a deux vêtements,
qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;
et celui qui a de quoi manger,
qu’il fasse de même ! »
Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
vinrent aussi pour être baptisés ;
ils lui dirent :
« Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
Des soldats lui demandèrent à leur tour :
« Et nous, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit :
« Ne faites violence à personne,
n’accusez personne à tort ;
et contentez-vous de votre solde. »
Or le peuple était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner
pour nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera le grain dans son grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
Par beaucoup d’autres exhortations encore,
il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année C : « Un avenir prometteur »2021-12-09T21:56:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Un-avenir-prometteur_a1037.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540429-43734610.jpg2021-11-30T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les lectures de ce deuxième dimanche de l'Avent, nous invitent à voir ce que Dieu a commencé de faire pour son peuple et pour l'humanité sous l'image de la Jérusalem dont parle le prophète Baruc : « Jérusalem quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours ». Le prophète dirige notre regard vers un avenir prometteur. Les textes de dimanche dernier à travers les images du Retour du Fils de l’homme nous parlaient de l'essentiel de la venue du Sauveur : notre rédemption et notre salut. Les textes de ce dimanche-ci nous disent comment y entrer et les faire nôtres.
I - L'action de Dieu se manifeste dès maintenant dans nos vies
Notre rédemption et notre salut sont des réalités qui sont déjà là. L'évangile qui vient d'être proclamé le dit clairement en présentant Jean-Baptiste, le Précurseur de la venue de Jésus. Cette présentation sur laquelle j’aimerais m’attarder un peu nous éclaire sur cet avenir prometteur que présente le prophète Baruc.
En effet, l'arrivée de Jean-Baptiste se situe dans un temps déterminé comme le précise le début de l'Évangile : " L'an quinze du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d'Iturée etc." Ces précisions ne sont pas seulement intéressantes parce qu'elles nous décrivent un arrière-fond historique, mais surtout parce qu'elles nous renseignent sur la façon dont Dieu vient au secours de l'humanité. L’évangéliste n’utilise plus des images comme lorsqu’il parle du Retour du Christ à la fin des temps, il nous situe dans le temps réel. L'action de Dieu est concrète. Elle est insérée dans la vie des gens.
Ici il est question de Jean-Baptiste dont la mission sera celle de précurseur de la venue de Jésus qui lui aussi, Verbe de Dieu, habitera parmi nous dans la chair et le temps. Jean-Baptiste le dernier des prophètes est un envoyé de Dieu. Son arrivée marque la fin de l'attente d'un Sauveur, elle inaugure la Nouvelle Alliance et prépare de façon immédiate la venue du Sauveur dans le monde.
Dans cette venue, tout être vivant verra le salut de Dieu. Les ravins seront comblés, les montagnes et les collines abaissées, les routes aplanies proclame Jean-Baptiste reprenant les paroles de Baruc (Luc 3, 6). L'action de Dieu est déjà présente. Dieu devance notre attente.
Ainsi, aujourd'hui les textes ne nous parlent pas d'une venue du Salut, d'un Retour du Christ à attendre. Non! Ils nous disent que Dieu est là dans vos vies. Comme on le chante avec raison "Tu es là au cœur de nos vies Et c'est toi qui nous fait vivre! Bien vivant, ô Jésus-Christ".
II - Un Salut en voie d'achèvement
Et ce que Dieu fait en chacune de nos vies, il va continuer de le faire jusqu'à l’achèvement final. C'est exactement ce que dit saint Paul aux chrétiens de la ville de Philippes qu'il a évangélisés avec ses amis Silas et Luc.
Écoutez: "Et puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu'il le continuera jusqu'à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus [...] dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est plus important [...] ainsi vous marcherez sans trébucher vers le jour du Christ."
Nous sommes en l'an 2021, la pandémie de la Covid-19 continue de frapper même si nous commençons a voir - au Québec du moins - une certaine stabilisation et que nous pouvons entrevoir la lumière au bout du tunnel, on est toujours en recherche de réponses aux changements climatiques, et les affrontements ne sont pas disparus comme au Soudan, mais nous sommes là en chair et en os, ne nous laissons pas abattre. Le Salut est déjà commencé. Il est là en voie d'achèvement avec notre participation généreuse et attentive.
Le temps de l'Avent prépare à la fête de Noël, à la venue du Christ. Si nous y revenons à chaque année c'est parce que cette venue n'est jamais terminée. La naissance du Christ dans nos vies n'est pas faite une fois pour toutes. Le Christ continue de naître en nous et dans le monde jusqu'à la fin des temps.
III- Application
Retenons, frères et soeurs, que le temps de l'Avent est un temps de cheminement dans la foi, un temps de pèlerinage intérieur et un temps d'exercice de la charité autour de nous dans des gestes de partage de toutes sortes.
Ce dernier volet est très présent dans les usages et les traditions reliées au Temps des Fêtes qui le reflètent avec bonheur : cueillette de vêtements, panier de nourriture, quête de la guignolée au Québec (voir note à la fin) et que sais-je encore? Même si ces gestes font partie d'un décor qui semble étranger à la fête de Noël, n'ayons pas peur d'y entrer avec un esprit qui correspond à nos choix personnels et d'y voir des occasions de vivre le temps de l'Avent comme une venue du Sauveur déjà présent sous diverses formes dans notre monde, des formes de présence qui sont comme des "semences du Verbe" .
Conclusion
Oui, réjouis-toi, Jérusalem! "Debout vois tes enfants rassemblés du levant au couchant par la parole du Dieu Saint". Accueillons ces paroles d'espérance avec un cœur ouvert et un engagement concret pour vivre la venue du Sauveur dans nos vies de chaque jour.
Que cette Eucharistie où celui-ci se fait présent dans son Corps et dans son Sang manifeste notre engagement à sa suite et notre foi dans l'amour et la miséricorde de Dieu qui rejoint toutes les personnes quelles qu'elles soient.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
30 novembre 2021
Note sur la guignolée
"La guignolée est, au Québec, écrit-on dans l'Encyclopédie de l'Agora, une fête du partage qui, à l'origine avait lieu la veille du Nouvel An et témoignait de la solidarité des habitants d'un rang, alors que d'autres formes d'entraide se limitaient aux voisins immédiats ou étaient pratiquées à l'échelle de la paroisse entière. Si elle a conservé des racines religieuses, païennes et chrétiennes, cette quête s'étend désormais à tout le mois de décembre, soutenue par les médias."
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Dieu va déployer ta splendeur » (Ba 5, 1-9)
Lecture du livre du prophète Baruc
Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère,
et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu,
mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel,
car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms :
« Paix-de-la-justice »
et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur,
et regarde vers l’orient :
vois tes enfants rassemblés du couchant au levant
par la parole du Dieu Saint ;
ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
Tu les avais vus partir à pied,
emmenés par les ennemis,
et Dieu te les ramène, portés en triomphe,
comme sur un trône royal.
Car Dieu a décidé
que les hautes montagnes et les collines éternelles
seraient abaissées,
et que les vallées seraient comblées :
ainsi la terre sera aplanie,
afin qu’Israël chemine en sécurité
dans la gloire de Dieu.
Sur l’ordre de Dieu,
les forêts et les arbres odoriférants
donneront à Israël leur ombrage ;
car Dieu conduira Israël dans la joie,
à la lumière de sa gloire,
avec sa miséricorde et sa justice.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! (Ps 125, 3)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
DEUXIÈME LECTURE
« Dans la droiture, marchez sans trébucher vers le jour du Christ » (Ph 1, 4-6.8-11)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous,
c’est avec joie que je le fais,
à cause de votre communion avec moi,
dès le premier jour jusqu’à maintenant,
pour l’annonce de l’Évangile.
J’en suis persuadé,
celui qui a commencé en vous un si beau travail
le continuera jusqu’à son achèvement
au jour où viendra le Christ Jésus.
Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous
dans la tendresse du Christ Jésus.
Et, dans ma prière,
je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus
dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance
pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables
pour le jour du Christ,
comblés du fruit de la justice
qui s’obtient par Jésus Christ,
pour la gloire et la louange de Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 1er dimanche de l'Avent Année C : « Voici venir des jours »2021-12-03T22:10:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Voici-venir-des-jours_a1036.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59184470-43543689.jpg2021-11-23T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Au début d'une nouvelle année liturgique, c'est un message d'espérance qui nous est donné aujourd’hui. Notre regard se tourne vers l'avenir, vers un horizon qui n'est pas fermé et qui ouvre toutes les possibilités. Les textes de la Parole de Dieu vont dans ce sens. en particulier celui du prophète Jérémie. Le texte de l’évangile selon saint Luc, lui, est comme un traitement-choc. Et le témoignage de saint Paul emboîte le pas en présentant le Retour du Christ comme très prochain.
I- Un germe est là
Dans la première lecture. le prophète Jérémie utilise une belle image qui est celle d’une éclosion, d’une naissance, d’une croissance. Il parle d’un germe. Le germe est inclus dans la semence, il l’est aussi dans l’enfant qui naît, dans les efforts d’apprentissage, dans les premiers pas d'une carrière, d'un amour ou encore d'une vocation etc.
Je trouve cette image des plus adaptées pour nous faire entrer dans le cheminement que nous propose l’Église à travers la liturgie tout au cours de l’année et des temps liturgiques comme celui de l’Avent que nous commençons, de Noël, du Carême, de Pâques, de la Pentecôte et de celui qu’on appelle le temps ordinaire.
Cette image m’a remémoré un passage d’un auteur qu’un de mes professeurs au Collège de Lévis, l’abbé Réal Fortin, citait souvent. Il s’agit d’une phrase de Nicolas Boileau (1636-1711) dans L’Art poétique devenue une formule maintes fois répétée maintenant : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ».
C’est ce que nous sommes invités à faire à chaque année qui se déroule au fil des jours avec ou sans soubresauts, mais qui nous rapproche toujours du Jour du Seigneur. Notre histoire personnelle, celle de l’Église et celle du monde sont habitées par la force et la vie du Germe que Dieu a mis au cœur de notre vie, qui est son Verbe incarné, Jésus toujours présent et vivant parmi nous, car comme le dit le Prologue de l’évangile selon saint Jean « le Verbe de Dieu a habité parmi nous » (Jean 1, 12).
Alors, allons-y ! Mettons-nous en marche - c'est ce que veut dire le mot SYNODALITÉ qui vient du mot synode « sun-odos » , c’est-à-dire « route ensemble » - mettons-nous donc en marche ensemble une nouvelle fois, remettons sur le métier notre ouvrage, pour entrer dans la suite de Jésus que l'Année liturgique nous dévoilera dans ses agissements et dans son enseignement.
II- Une révélation qui dérange
Alors, me demanderez-vous, pourquoi, en ce début du temps de l'Avent, toutes ces catastrophes et ces chambardements que raconte saint Luc nous sont-ils présentés ?
La réponse c’est que saint Luc ne prétend pas décrire l’avenir avec une précision d'historien. Il a un autre but qui est celui de stimuler les communautés chrétiennes à se laisser habiter de la présence de Jésus Sauveur ici et maintenant et de ne pas attendre à la fin. Le texte de l’évangile selon saint Luc est comme un traitement-choc. Il brasse la cage, comme on dit au Québec, pour que les gens réagissent dès maintenant.
Ainsi, avec ces images si vivantes et saisissantes, saint Luc encourage les chrétiens à rester éveillés et à prier en tout temps. Les cataclysmes annoncés ne sont pas là pour eux-mêmes. Ils sont une porte d'entrée vers un monde nouveau. Et cette entrée ne peut être retardée. Il n'est pas nécessaire d'attendre le dernier moment. C'est maintenant que le Christ vient.
Saint Luc veut secouer l’apathie, l’indifférence et la lassitude qui peuvent gagner les communautés. Les images fortes invitent à se réveiller, à se tenir debout, à vivre une attente ouverte de ce que le Christ apporte au monde et qu’il mènera à son terme lors de son Retour dans la gloire.
III- Le Retour du Seigneur
Dans la seconde lecture le message de saint Paul est le même. Celui-ci est très explicite. Il invite les Thessaloniciens à regarder en avant, à vivre l’attente du Seigneur dans l'espérance et dans la confiance, remplis de la présence de leur Sauveur déjà là et qui viendra définitivement un jour les prendre avec lui. Le témoignage de saint Paul fait écho à l'évangile en présentant le Retour du Christ comme très prochain.
Au moment où il écrivait cette lettre, environ 30 ans après la mort de Jésus, saint Paul s’attendait de voir le Retour du Seigneur de son vivant. Par la suite il a compris que ce Retour est un mystère qui se révélera avec le temps et il est entré dans l’essentiel de toute vie chrétienne : vivre avec le Christ ici et maintenant. Ainsi il écrira plus tard aux Galates : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». (Galates 2, 20)
Nous sommes à l’aise avec cette perspective de saint Paul qui nous est familière car notre attente du Retour du Christ se fait dans la foi. Nous n’en savons ni l’heure ni le moment. Nous sommes ainsi invités à devenir des chercheurs et des chercheuses de Dieu au fil des jours. C’est le message que je veux vous laisser ce matin à la suite de Saint Paul : « Restez éveillés. Les temps sont accomplis. Voici venir des jours ».
Conclusion
Efforçons-nous de suivre le mouvement de cette histoire du salut dans laquelle le Christ nous fait entrer par notre Baptême. N’ayons pas peur de remettre notre ouvrage sur le métier comme le dit la citation de mon professeur de littérature au collège que je vous répète en terminant : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ». Oui, « avec Lui, espérer encore ». comme le dit si bien le thème de l'Avent 2021 choisi par Novalis pour le Prions en Église canadien.
Cette nouvelle année liturgique va nous donner l'occasion de nous rappeler, pour les méditer et les approfondir, les mystères de la vie du Christ, de sa naissance à sa Résurrection et à son Ascension auprès de son Père. Ce faisant nous serons amenés à les vivre plus à fond. C’est ce que je nous souhaite, à tous et à toutes, pour cette nouvelle Année liturgique qui commence.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
23 novembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je ferai germer pour David un Germe de justice » (Jr 33, 14-16)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –
où j’accomplirai la parole de bonheur
que j’ai adressée à la maison d’Israël
et à la maison de Juda :
En ces jours-là, en ce temps-là,
je ferai germer pour David un Germe de justice,
et il exercera dans le pays le droit et la justice.
En ces jours-là, Juda sera sauvé,
Jérusalem habitera en sécurité,
et voici comment on la nommera :
« Le-Seigneur-est-notre-justice. »
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.
DEUXIÈME LECTURE
« Que le Seigneur affermisse vos cœurs lors de la venue de notre Seigneur Jésus » (1 Th 3, 12 – 4, 2)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
Frères,
que le Seigneur vous donne,
entre vous et à l’égard de tous les hommes,
un amour de plus en plus intense et débordant,
comme celui que nous avons pour vous.
Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs,
les rendant irréprochables en sainteté
devant Dieu notre Père,
lors de la venue de notre Seigneur Jésus
avec tous les saints. Amen.
Pour le reste, frères, vous avez appris de nous
comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ;
et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà.
Faites donc de nouveaux progrès,
nous vous le demandons,
oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus.
Vous savez bien quelles instructions
nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28.34-36)
Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées
par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde,
car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée,
avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes,
de crainte que votre cœur ne s’alourdisse
dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ;
il s’abattra, en effet,
sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous aurez la force
d’échapper à tout ce qui doit arriver,
et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année B « L'Évangile, une Bonne Nouvelle »2020-12-04T01:39:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-B-L-Evangile-une-Bonne-Nouvelle_a981.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/49983737-38709087.jpg2020-12-01T18:00:00+01:00Hermann Giguère
En ce 2e dimanche de l’Avent, nous commençons à lire l’évangile de saint Marc qui nous accompagnera tout au cours de l’année liturgique en 2020 et 2021. C’est l’évangile qui, selon les spécialistes des Écritures, rapporte ce que saint Pierre donnait dans sa prédication alors que saint Marc le suivait comme compagnon. Cet évangile est le premier en date des quatre évangiles, le plus bref et le plus concret. Nous venons d’en lire les premières phrases sur lesquelles je vais m’arrêter ce matin, car elles nous livrent des aperçus essentiels à toute lecture des évangiles.
I – L’évangile : une Bonne Nouvelle
Il est important de signaler, en premier lieu, le mot employé par saint Marc pour décrire son ouvrage, c'est le mot « Évangile ». Saint Marc présente tout son ouvrage comme un « Évangile ». Il écrit : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». Le mot « Évangile » formé à partir d’un mot grec signifie « Bonne Nouvelle ». On peut comprendre que la « Bonne Nouvelle » c’est le message qu’a proclamé Jésus ou encore que c’est Jésus lui-même qui est la « Bonne Nouvelle ». Aujourd'hui, cette « Bonne nouvelle » pour plusieurs, hélas! est classée comme « fake news » ou « post-vérité » et, pourtant, elle nous ouvre des chemins inédits et parfois étonnants.
En employant ce mot « Évangile » saint Marc est porté par le témoignage de vie des croyants et croyantes qui l'ont précédé. Il se situe dans la suite des prophètes de l’Ancien Testament qui, comme Isaïe dans l’extrait que nous avons lu dans la première lecture, invitait le peuple d’Israël à accueillir le Seigneur comme une bonne nouvelle : « Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance…Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. »
Tout au long de son évangile saint Marc aura à cœur de faire retentir comment Jésus et son message sont la vraie « Bonne Nouvelle » dont l’humanité et le monde ont besoin.
II – L’ouverture à la Bonne Nouvelle
En second lieu, saint Marc, au tout début de son évangile nous invite à nous ouvrir à la « Bonne Nouvelle » en mettant devant nos yeux le personnage de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est comme la voix qui crie dans le désert dont parlait le prophète Isaïe « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». C’est l’invitation qui nous est faite à nous ce matin « Préparez le chemin du Seigneur». Dans le temps de l’Avent nous sommes invités à préparer la venue de la « Bonne Nouvelle » par un effort renouvelé d'ouverture.
Cet effort se nourrira des textes des évangiles qui sont, comme vous le savez, au nombre de quatre : l’évangile selon saint Marc, l’évangile selon saint Luc, l’évangile selon saint Mathieu et l’évangile selon saint Jean. Ces évangiles sont faits de paroles et de mots dans lesquels s’est transmise la « Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu ».
Est-ce que nous prenons la peine d’y revenir dans nos pensées et dans nos prières? Est-ce que ces paroles et ces mots viennent éclairer nos choix et nos décisions ? Est-ce que nous y trouvons réconfort et inspiration pour notre vie ? Ce sont des questions qu’on peut se poser à juste titre, car les paroles et les mots des évangiles ne sont pas seulement des mots et des paroles qu’on connaît, qu’on se rappelle, qu’on transmet. Les mots et les paroles des évangiles sont les mots et les paroles de la « Bonne Nouvelle » et celle-ci ne peut s’enfermer dans les mots et les paroles. Elle les déborde. Elle devient vie chez ceux et celles qui la reçoivent avec un cœur et une attitude d’attente et d’ouverture qui va au-delà de la simple compréhension.
La Bonne nouvelle répond à une espérance et à une attente inscrites dans le cœur des êtres humains. C’est saint Augustin qui écrivait au début du récit de sa vie dans le livre intitulé les Confessions : « Tu es grand Seigneur, et très digne de louange... parcelle de ta création, l’être humain veut te louer. Car tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à tant qu’il repose en toi ». Un auteur qui a merveilleusement saisi cela écrit « Le nom propre de mon espérance est la Bonne Nouvelle » (Guy Coq dans Dis-moi ton espérance, p. 95.)
III – Une prise de position nécessaire : conversion
Le temps liturgique de l’Avent nous aidera cette année, j’en suis sûr, à progresser dans cet accueil personnel renouvelé de la « Bonne Nouvelle » que nous avons choisie comme chemin de vie. C'est un choix qui demande ouverture et écoute. Quand je lis l’évangile, je dois le faire avec un désir de lumière sur ma propre vie et aussi dans une démarche de vérité dans mon existence.
C’est ce que Jean-Baptiste dans sa prédication veut favoriser en invitant les personnes qui l’écoutent à se convertir et à le signifier en se laissant verser de l’eau du Jourdain sur la tête. Cette eau pour nous symbolise aussi l’eau du Baptême que nous avons reçu [pour la plupart à notre naissance] auquel Jean-Baptiste réfère lorsqu’il dit : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ».
Baptisés dans l’Esprit Saint, nous sommes entrés dans le chemin de la conversion qui, ainsi commencée, dure toujours et se continue tout au cours de notre existence comme le souligne la deuxième lecture : « [Dieu] il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. »
Conclusion
Nous ne sommes pas seuls heureusement dans ce parcours. C’est avec nos frères et sœurs, disciples de Jésus, que nous nous retrouvons ensemble comme nous le faisons ce matin pour écouter, méditer et mettre en pratique la Bonne Nouvelle qui éclaire nos vies. D’ici Noël restons éveillés et attentifs aux appels de la « Bonne Nouvelle ». Comme nos Noëls qui se suivent et se ressemblent, mais qui ont toujours quelque chose de particulier, ainsi la « Bonne Nouvelle », toujours la même, nous réserve de bien belles surprises si nous prenons la peine de l’écouter en faisant la vérité en nous.
Que cette Eucharistie où Jésus, Christ, Fils de Dieu nous rejoint personnellement par son Corps et son Sang que nous partageons sous les espèces du Pain et du Vin soit pour nous un moment de vérité, d’accueil et de paix comme le dit si bien le passage de la Lettre de Saint Pierre que nous avons lu il y a un instant et que je vous relis en terminant : « ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
1 décembre 2020
Note : Les évangiles (du latin evangelium, lui-même emprunté au grec ancien εὐαγγέλιον / euangélion, « bonne nouvelle ») sont les écrits en langue grecque qui relatent la vie et l'enseignement de Jésus. Ils sont au nombre de quatre : l’évangile selon saint Marc, l’évangile selon saint Luc, l’évangile selon saint Mathieu et l’évangile selon saint Jean.
Les venues ou visites du Seigneur sont diverses dans l'histoire du monde, dans l'histoire de l'Église et dans notre histoire personnelle
Le temps de l'Avent qui commence en ce dimanche est une période de temps pour nous mettre en situation d'attente. Le terme « Avent » est une transcription du mot latin « Adventus » qui veut dire « Venue » ou « Ce qui advient » ou « Visite ».
On est donc invités pendant l’Avent à regarder ce qui advient, à porter attention à une venue particulière celle du Seigneur que nous célébrerons à Noël dans la crèche à Bethléem.
I – Deux sortes de venues ou visites
Il arrive souvent que nous recevons des visites dans le quotidien de nos vies. Elles se présentent de façon différente bien campées avec leurs circonstances particulières et leurs caractéristiques propres. On peut les classer sous deux formes principales qui ne sont pas incompatibles entre elles.
La première forme est celle des visites préparées. Comme celles où on reçoit des amis ou de la famille à un moment précis avec un repas soigné, de la musique, un cœur ouvert etc. C’est de ce genre de visites que le temps des fêtes au Québec est rempli soit qu’elles se rattachent au travail soit qu’elles se fassent dans les familles. Dans tous les cas on se prépare et on voit à ce qu’il ne manque rien pour les personnes invitées.
L’autre forme qui survient souvent est à l’opposé de la première. Il s’agit de visites impromptues, inattendues parfois, mais souvent très enrichissantes. Ma grand-mère Lumina dans sa grande ferme à la campagne gardait toujours un bol de soupe pour les visiteurs qui pourraient survenir : parents, amis ou mendiants. La tradition du banc du « quêteux » au Québec va dans le même sens car, en raison du climat, il n’était pas indiqué de renvoyer quelqu'un qui arrivait et qui n’avait pas de lieu où se reposer.
Hé bien! Les visites du Seigneur peuvent prendre l’une ou l’autre de ces formes.
Le temps de l’Avent nous renvoie à la première forme. Il amorce une nouvelle année liturgique qui nous fera défiler selon un plan bien défini les mystères de la vie du Christ dans le temps de Noël et de l’Épiphanie, dans le temps du Carême et dans le temps pascal, puis dans ce qu’il est convenu d’appeler le temps ordinaire. La liturgie nous proposera des célébrations précises au cours de ces périodes liturgiques. Nous pourrons les prévoir car elles se tiennent à des moments déterminés d'avance comme, par exemple, la fête de la Pentecôte ou la Fête-Dieu. À travers ces temps et ces fêtes, les visites du Seigneur seront au rendez-vous.
La seconde forme de visites du Seigneur nous est présentée de façon percutante dans la lecture de l’évangile du jour. Après avoir rappelé le temps de Noé et avec l’image des deux hommes qui seront aux champs et dont l’un sera pris, l’autre laissé et celle des deux femmes au moulin en train de moudre dont là aussi l’une sera prise, l’autre laissée, Jésus met l’accent sur les venues du Seigneur à l’improviste et sans prévenir. « C’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra » est-il dit à la fin de cet évangile. Ces visites impromptues font partie de notre vie quotidienne et il est important de se garder ouverts à celles-ci et de ne pas se limiter aux visites prévues comme celles qui se produisent à chaque dimanche dans le cadre des célébrations liturgiques auxquelles nous participons.
II – Qu’est-ce qui se réalisera dans ces visites du Seigneur ?
Que se passe-t-il dans ces visites du Seigneur ? Les visites du Seigneur même lorsqu'elles sont imprévues ne sont pas sans but. S’il se penche vers nous, il le fait comme il l’a fait pour son peuple. Il nous promet que ses visites nous ferons grandir, nous donnerons des horizons nouveaux et des ailes pour aller plus loin.
Écoutez le prophète Isaïe qui le dit ainsi : « Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts, s’élèvera au-dessus des collines. Vers elle afflueront toutes les nations et viendront des peuples nombreux ». Ces images appliquées à Jérusalem sont valables aussi de notre temps.
Le Seigneur se tient au milieu de nous par sa Parole, par ses Sacrements et par les autres en particulier les plus démunis. Il est au-dessus de tout car il est le Seigneur que son Père a établi pour notre salut. Élevé de terre sur la croix et ressuscité il attire toutes les nations et tous les peuples. Son amour n’a pas de frontières comme le rappelle souvent le pape François.
Les visites du Seigneur ont toutes le même but : nous rapprocher de Dieu et guérir nos blessures en nous accordant le salut que Jésus est venu apporter au monde. Elles se font dans le rythme de la vie liturgique ou dans notre vie ordinaire de façon souvent impromptue. Mais elles ne donneront leurs fruits que s’il y a dans celui ou celle qui les reçoit la bonne attitude.
III – Revêtir le Christ
C’est saint Paul dans la deuxième lecture qui nous donne la clé de cette bonne attitude à développer tout au cours du temps de l’Avent et à l’année longue aussi. En deux mots « se revêtir du Seigneur Jésus Christ ».
C’est ce qu’il écrit aux membres de la communauté chrétienne de Rome. Je cite ce que nous venons d’entendre : « Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ ».
« Se revêtir du Seigneur Jésus Christ » est une attitude qui se traduit dans des gestes très concrets, dans une conduite honnête qui évite les dérapages de toutes sortes comme ceux que dénonce saint Paul.
La liste de ces dérapages que fait saint Paul peut prendre d’autres couleurs aujourd'hui, mais ce qui est important c’est, pour nous, d’identifier où se trouvent en nous les œuvres de ténèbres et de profiter de notre temps de l’Avent pour laisser la lumière luire afin d’accueillir la venue, la visite que le Seigneur nous fait dans la liturgie, mais aussi qu’il veut nous faire personnellement dans notre vie de tous les jours.
Conclusion
Entrons dans ce temps de l’Avent avec un cœur ouvert et disposé à recevoir les visites que le Seigneur nous prépare. Bien souvent le Seigneur vient et nous ne le reconnaissons pas.
Retenons que dans l'attente ce n'est pas le résultat qui compte mais c'est l'esprit dans lequel se vit cette attente. Laissons-nous imprégner de l’exemple de la Vierge Marie qui a accepté la visite du Seigneur en le recevant pendant neuf mois dans son sein. Ce fut sûrement un temps extraordinaire de rencontre avec Dieu pour elle.
Pour nous le temps de l’Avent cette année, en union avec Marie, peut nous aider à recevoir de mieux en mieux les visites prévues et imprévues du Seigneur. Ce temps d'attente nous mettra dans la joie car il nous rapprochera de Celui qui est le Verbe fait chair qui s'est manifesté au monde en devenant humain comme l'un de nous. « Tenez-vous donc prêts, vous aussi » comme nous y invite saint Paul dans la deuxième lecture. Ainsi nous pourrons « Grandir dans l'espérance » comme le propose le thème de l'Avent du Prions en Église canadien
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
26 novembre 2019
Lectures de la messe pour le 1er dimanche de l'Avent Année A
Première lecture
Le Seigneur rassemble toutes les nations dans la paix éternelle du royaume de Dieu (Is 2, 1-5)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Parole d’Isaïe,
– ce qu’il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem.
Il arrivera dans les derniers jours
que la montagne de la maison du Seigneur
se tiendra plus haut que les monts,
s’élèvera au-dessus des collines.
Vers elle afflueront toutes les nations
et viendront des peuples nombreux.
Ils diront : « Venez !
montons à la montagne du Seigneur,
à la maison du Dieu de Jacob !
Qu’il nous enseigne ses chemins,
et nous irons par ses sentiers. »
Oui, la loi sortira de Sion,
et de Jérusalem, la parole du Seigneur.
Il sera juge entre les nations
et l’arbitre de peuples nombreux.
De leurs épées, ils forgeront des socs,
et de leurs lances, des faucilles.
Jamais nation contre nation
ne lèvera l’épée ;
ils n’apprendront plus la guerre.
Venez, maison de Jacob !
Marchons à la lumière du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 121 (122), 1-2, 3-4ab, 4cd-5, 6-7, 8-9)
R/ Dans la joie, nous irons
à la maison du Seigneur. (cf. Ps 121, 1)
Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un !
C’est là que montent les tribus,
les tribus du Seigneur.
C’est là qu’Israël doit rendre grâce
au nom du Seigneur.
C’est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs,
le bonheur dans tes palais ! »
À cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : « Paix sur toi ! »
À cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.
Deuxième lecture
« Le salut est plus près de nous » (Rm 13, 11-14a)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
vous le savez : c’est le moment,
l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil.
Car le salut est plus près de nous maintenant
qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants.
La nuit est bientôt finie,
le jour est tout proche.
Rejetons les œuvres des ténèbres,
revêtons-nous des armes de la lumière.
Conduisons-nous honnêtement,
comme on le fait en plein jour,
sans orgies ni beuveries,
sans luxure ni débauches,
sans rivalité ni jalousie,
mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
Évangile
Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)
Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme il en fut aux jours de Noé,
ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge,
on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
les gens ne se sont doutés de rien,
jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis :
telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs :
l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre :
l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc,
car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,
il aurait veillé
et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année C « Tu m’as formé un corps »2018-12-19T13:38:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Tu-m-as-forme-un-corps_a868.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/26917277-27400428.jpg2018-12-18T20:00:00+01:00Hermann Giguère
Le calendrier fait que cette année le 4e dimanche de l’Avent se retrouve très près de la fête de Noël. Dans la soirée de mardi nous aurons la messe de minuit. Les sentiments se bousculent dans nos cœurs à mesure que Noël approche. Laissons-les grandir à l’école de deux mamans que nous présente l’évangile de ce matin.
Commençons par cette rencontre décrite par le texte de l’évangile qu’on appelle la Visitation, puis nous nous arrêterons un moment ensuite à la deuxième lecture qui nous donne la clé du Mystère de Noël que nous nous apprêtons à célébrer.
I – La Visitation : une rencontre inspirante
L’évangile nous montre Marie qui se hâte vers sa cousine Élisabeth qui, à un âge avancé, est elle aussi enceinte. Cette hâte qui est soulignée mérite de retenir notre attention. Elle donne une image des plus intéressantes de Marie. On y voit son attention qui se porte vers sa cousine dans une geste d’amour et de tendresse. Elle se met en route.
Une sainte de la Nouvelle-France, sainte Marguerite Bourgeois, née à Troyes en France, en 1620, fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame, première communauté religieuse féminine non cloîtrée en Amérique du Nord, a mis cette scène de la Visitation au cœur de sa spiritualité et de celle de ses filles. Elle la traduit par l’expression « la Vie voyagère » de la Vierge Marie.
Inspirée par cette lecture originale du déplacement de Marie vers sa cousine Élisabeth, elle en fait le socle de la mission de ses filles. Cela peut s’appliquer aussi à tous les disciples de Jésus qui qu’ils ou qu'elles soient. « Pour Marguerite Bourgeoys la Visitation parle d’apostolat. C’est une démarche ‘ vers le prochain’; une marche ‘ en hâte’, selon l’évangile de Luc. C’est une inspiration pour le service prompt et désintéressé. » (cf. Louise Côte CND sur le site internet de la congrégation à la rubrique Spiritualité).
« La Vie voyagère » c’est aussi la louange et l’action de grâces. « Tour à tour, Élisabeth et Marie chantent la gloire du Seigneur et la gratitude qui les habite. Le Mystère de la Visitation invite donc à la prière de louange et d’action de grâce devant les merveilles de Dieu et les grâces accordées aux humains qu’Il aime ». (Ibidem)
Vous voyez que ce mystère de la Visitation qui nous est raconté simplement ce matin est d’une grande richesse. Il nous incite à notre tour à aller vers les autres et à savoir louer Dieu pour ce qu’il réalise pour nous et pour notre Église aujourd’hui.
II – Le fruit de tes entrailles est béni
Passons maintenant au passage de la Lettre aux Hébreux que nous présente la deuxième lecture. Ce passage que j’aime beaucoup et qui m’a inspiré dans ma vie de prêtre vient donner une profondeur encore plus grande à cette rencontre de Marie et d’Élisabeth, à cette Visitation, parce que le texte y présente en quelque mots l’essentiel du mystère de l’Incarnation qui s’accomplit dans le sein de Marie.
« En entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. » écrit l’auteur de la Lettre aux Hébreux. C’est ça le mystère de l’Incarnation. Dieu qui se fait humain, l’un de nous, qui se laisse former un corps par une jeune femme qui lui donnera son amour, son sang, son cœur.
Dans cette mission, cette jeune femme, Marie, comme jeune mère enceinte, sent le besoin d'être accompagnée. Elle rejoint sa cousine qui elle aussi vit quelque chose de semblable. En la voyant Élisabeth s’écrie : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
L’enfant qu’Élisabeth porte dans sein tressaille car elle porte un enfant qui sera, selon les paroles de l’ange à son mari, Zacharie, le Précurseur du Sauveur. « Car, écrit saint Luc, il sera grand devant le Seigneur... il marchera devant, en présence du Seigneur ». (Luc 1, 15-17) Il indiquera à ses disciples que Jésus est celui qu'annonçait le prophète Michée dans le passage qui a été lui à la deuxième lecture : « Toi, Bethléem Éphrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël ». Nous sommes l'Israël nouveau, le Peuple de Dieu à qui Dieu donne son Fils.
III - Application
Un des messages à retenir aujourd’hui des textes des lectures proposées, je pense, c’est de ne pas avoir peur de vivre la réalité charnelle de notre foi qui n’est pas seulement une croyance à des idées, des dogmes ou à des écritures. Notre foi est la reconnaissance de Dieu dans la chair de Jésus, son Fils donné au monde . « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jean 3, 16).
Préparons-nous à célébrer ce don de son Fils que nous fait Dieu le Père et écoutons les signes de sa présence. Il nous en fait, comme lorsque encore dans le sein de Marie il se présente devant Élisabeth et que l’enfant que celle-ci porte, Jean-Baptiste, tressaille de joie. Soyons assurés que le mystère de la Visitation, de « la Vie voyagère », de Marie continue de se vivre aujourd’hui. Nous n’avons pas besoin d’aller bien loin pour rencontrer des gens qui attendent une présence, un mot, une aide, un encouragement. C’est le regard tourné vers ces deux mamans présentées par saint Luc aujourd’hui que nous trouverons l’élan et l’inspiration nécessaires pour aller sur nos chemins.
Ces chemins sont bien différents de ceux de Marie et Élisabeth. Ils le sont pour chaque personne. Mais ils ont en commun qu’ils sont toujours des chemins de rencontre où celui que Marie a porté se fait pour nous Parole vivante et concrète dès aujourd’hui. Ainsi nous sommes invités à « obéir » à la Parole de Dieu comme le propose le Prions en Église canadien pour ce 4e dimanche de l'Avent dans la thématique générale du temps de l'Avent 2018 « Que devons-nous faire ? »
Conclusion
Que notre messe préparatoire à celle de Noël dans quelques jours seulement nous fasse déjà entrer dans le mystère de Noël et que Marie et Élisabeth nous accompagnent pour accueillir Celui qui vient, qui est venu et qui viendra.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Lectures de la messe du 4e dimanche de l'Avent Année C
Première lecture
« De toi sortira celui qui doit gouverner Israël » (Mi 5, 1-4a)
Lecture du livre du prophète Michée
Ainsi parle le Seigneur :
Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent aux temps anciens,
aux jours d’autrefois.
Mais Dieu livrera son peuple
jusqu’au jour où enfantera...
celle qui doit enfanter,
et ceux de ses frères qui resteront
rejoindront les fils d’Israël.
Il se dressera et il sera leur berger
par la puissance du Seigneur,
par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu.
Ils habiteront en sécurité,
car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre,
et lui-même, il sera la paix !
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 79 (80), 2a.c.3bc, 15-16a, 18-19)
R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés ! (Ps 79, 4)
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.
Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.
Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
Deuxième lecture
« Me voici, je suis venu pour faire ta volonté » (He 10, 5-10)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
en entrant dans le monde,
le Christ dit :
Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,
mais tu m’as formé un corps.
Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ;
alors, j’ai dit :
Me voici,
je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,
ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.
Le Christ commence donc par dire :
Tu n’as pas voulu ni agréé
les sacrifices et les offrandes,
les holocaustes et les sacrifices pour le péché,
ceux que la Loi prescrit d’offrir.
Puis il déclare :
Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,
une fois pour toutes.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)
Alléluia. Alléluia.
Voici la servante du Seigneur :
que tout m’advienne selon ta parole.
Alléluia. (Lc 1, 38)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année C « Faire route »2018-12-04T19:46:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Faire-route_a866.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/26916619-27400166.jpg2018-12-04T20:00:00+01:00Hermann Giguère
Les lectures de l’évangile dominical au cours de cette année liturgique - l’année C - qui est commencée dimanche dernier seront tirées de l’évangile selon saint Luc. Elles reprendront, bien entendu, des évènements et des paroles que rapportent les évangiles selon saint Mattieu ou selon saint Marc ou selon saint Jean, mais celui de saint Luc y mettra une touche particulière. Ce matin, en ce 2e dimanche de de l’Avent, avec les textes de la Parole de Dieu qui nous sont proposés nous entrons de plein pied dans cette tonalité particulière de l’évangile de saint Luc.
I – L’arrière-fond biblique
Pour désigner cette tonalité particulière de l’évangile selon saint Luc un exégète bien connu à Québec, l’abbé Alain Faucher, appelle l’évangile de saint Luc « l’évangile de l’histoire du salut ». Il écrit : « Luc est souvent considéré comme l’évangile de l’histoire du salut. Jésus y fait route vers le Père au milieu des humains. L’évangile utilise 50 fois le verbe ‘faire route’. Les temps arrivent à maturité dans l’Évangile selon Luc…la grâce de Dieu qui libère, guérit et sauve s’est manifestée dans la personne et l’action de Jésus » (revue Pastorale Québec vol. 130 n. 8 novembre 2018 p. 23).
Avec une telle perspective, saint Luc ne nous renvoie pas dans un monde éthéré ou perdu dans les nuages. Cette histoire du salut qui s’accomplit en plénitude en Jésus a des repères clairs et concrets. Elle s’inscrit dans le temps et l’espace. Elle a connu un long parcours.
L’Écriture Sainte la fait commencer au tout début de l’humanité dans le jardin d’Éden où Adam et Ève voulant se faire les égaux de Dieu entrent en conflit avec celui-ci. C’est ce qu’on a appelé le « péché originel ». L'histoire du salut est marquée par la miséricorde et l’amour de Dieu qui ne se dément pas et qui n’abandonne pas ses enfants. C’est pourquoi Dieu se manifeste à Abraham, puis à Moïse. Il se choisit un peuple, le peuple d’Israël, les fils et les filles d’Abraham pour le servir. Il le libère de l’esclavage d’Égypte. Pour le guider et l’instruire, il envoie les prophètes dont le dernier est Jean-Baptiste que l’évangile d’aujourd’hui nous présente.
II – Jean-Baptiste en marche dans la région du Jourdain
Ce Jean-Baptiste est présenté en marche sur les routes, en action pour annoncer la richesse et la beauté de l’Alliance de Dieu avec son peuple, de l'histoire du salut à l'oeuvre. Il prend le relais de tous les prophètes qui l’ont précédé. On l'a appelé, à juste titre, « le Précurseur » car il prépare le chemin pour le Sauveur que Dieu a promis depuis longtemps, Jésus, dont nous célébrerons la naissance à Noël. Avec raison, le Prions en Église canadien retient pour le 2e dimanche de l'Avent le mot « Préparer » qui s'insère bien dans la thématique générale proposée pour le temps de l'Avent en 2018 « Que devons-nous faire ? ».
Jean-Baptiste prépare la venue du Sauveur dans laquelle culminera l'histoire du salut. Les précisions historiques que saint Luc donne : « l’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée » etc. servent non seulement à situer le dernier des prophètes « fils de Zacharie », mais aussi et surtout à incarner le mystère du salut qui s'accomplit dans la venue du Sauveur promis qui naîtra à Bethléhem et que Jean-Baptiste baptisera plus tard.
Cette Bonne Nouvelle de la venue du Sauveur nous remplit de joie. Nous pouvons reprendre à notre compte les exclamations du livre de Baruc dans la première lecture en nous mettant à la place de Jérusalem : « Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel ».
Le Sauveur promis est venu, il est mort et il est ressuscité. Il continue de venir. Dans nos années du 21e siècle, les temps sont accomplis. Nous sommes les nouveaux auditeurs et les nouvelles auditrices de Jean-Baptiste. Préparons le chemin du Sauveur. C’est à nous que Jean-Baptiste parle. C’est nous qui avons à accueillir la Bonne Nouvelle qu’il proclame et à nous convertir en revivant le baptême que nous avons reçu. Le rappel de la prédication de Jean-Baptiste parcourant toute la région du Jourdain est une invitation à nous mettre en marche nous aussi sans tarder et sans hésitation dans cette nouvelle année que le Seigneur nous donne de vivre à l’école de saint Luc.
III - Des disciples en marche
Pour nous accompagner dans notre marche, nous avons des modèles dont la deuxième lecture fait état: les Philippiens que saint Paul loue pour leur accueil du message qu’ils ont reçu de lui.
Voilà des gens simples et ordinaires qui se situent dans une réponse empressée et concrète à l’appel qui leur a été fait de recevoir la Bonne Nouvelle de l’Évangile, c'est-à-dire Jésus lui-même Ressuscité et toujours vivant. « J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus » écrit saint Paul dans cette belle lettre aux chrétiens et chrétiennes de la ville de Philippes en Grèce.
Retenons que Dieu a commencé aussi en nous, comme chez les Philippiens, son beau travail et qu’il désire le poursuivre. Nous faisons route. Nous sommes le Peuple de Dieu en marche. Point n’est besoin de longue démonstration pour le comprendre, car si, au Québec, la stabilité des institutions semblait la priorité parfois, la débandade actuelle de ce que fut l’Église québécoise, nous oblige à réaliser dans les faits que l’Église est toujours en route, en marche.
Elle n’est pas uns institution figée, mais bien le Peuple de Dieu à l'écoute des signes des temps comme le souhaite le Concile Vatican II : « L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques» (Constitution L’Église dans le monde de ce temps article 4).
Comment le faire me demanderez-vous? Plusieurs voies sont possibles, celle que je nous conseille pour cette année c’est de nous décentrer de nos problèmes et de laisser l’Esprit de Dieu nous conduire et nous guider. Il n’y a pas de recette autre pour le Peuple de Dieu en route que de se laisser guider par celui qui en est l’âme et l’inspiration. L’Église n'est-elle pas, comme le répète souvent saint Paul, le Corps du Christ ?
Conclusion
Voilà quelques considérations que m’ont inspirées les textes de la Parole de Dieu aujourd’hui. Elles peuvent, je l’espère, nous permettre d’entrer dans ce chemin de l’histoire du salut qui s’accomplit en Jésus et que nous suivrons avec l’évangile selon saint Luc tout au cours des dimanches de la nouvelle année liturgique.
Notre route, notre marche n’est pas finie. À nous de la reprendre une autre fois, non pas pour nous diminuer, nous culpabiliser, mais pour aller plus loin en gardant les yeux fixés sur Jésus qui nous donne l’assurance de sa présence dans le Pain et le Vin consacrés que nous partageons et auxquels nous communions.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
Lectures de la messe du 2e dimanche de l'Avent Année C
Première lecture
« Dieu va déployer ta splendeur » (Ba 5, 1-9)
Lecture du livre du prophète Baruc
Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère,
et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu,
mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel,
car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms :
« Paix-de-la-justice »
et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur,
et regarde vers l’orient :
vois tes enfants rassemblés du couchant au levant
par la parole du Dieu Saint ;
ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
Tu les avais vus partir à pied,
emmenés par les ennemis,
et Dieu te les ramène, portés en triomphe,
comme sur un trône royal.
Car Dieu a décidé
que les hautes montagnes et les collines éternelles
seraient abaissées,
et que les vallées seraient comblées :
ainsi la terre sera aplanie,
afin qu’Israël chemine en sécurité
dans la gloire de Dieu.
Sur l’ordre de Dieu,
les forêts et les arbres odoriférants
donneront à Israël leur ombrage ;
car Dieu conduira Israël dans la joie,
à la lumière de sa gloire,
avec sa miséricorde et sa justice.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! (Ps 125, 3)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Deuxième lecture
« Dans la droiture, marchez sans trébucher vers le jour du Christ » (Ph 1, 4-6.8-11)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous,
c’est avec joie que je le fais,
à cause de votre communion avec moi,
dès le premier jour jusqu’à maintenant,
pour l’annonce de l’Évangile.
J’en suis persuadé,
celui qui a commencé en vous un si beau travail
le continuera jusqu’à son achèvement
au jour où viendra le Christ Jésus.
Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous
dans la tendresse du Christ Jésus.
Et, dans ma prière,
je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus
dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance
pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables
pour le jour du Christ,
comblés du fruit de la justice
qui s’obtient par Jésus Christ,
pour la gloire et la louange de Dieu.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Rorate caeli desuper : le chant par excellence du temps de l'Avent2021-12-12T13:38:00+01:00http://www.hgiguere.net/Rorate-caeli-desuper-le-chant-par-excellence-du-temps-de-l-Avent_a315.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1762546-2392814.jpg2016-11-27T06:00:00+01:00Hermann Giguère
L'hymne Rorate Caeli est le chant par excellence du temps de l'Avent. Sa mélodie grégorienne continue de fasciner. Son refrain est tiré du Livre d'Isaïe (45,8) : "Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut". Cliquez sur l'image plus bas.
Texte latin et texte français à la suite de l'image des deux interprètes et commentaire de Laurette Lepage "le courage d'attendre".
http://www.hgiguere.net/video/
Cet hymne a ceci de particulier qu'il reprend le Rorate Caeli entre chaque strophe. Voici le texte latin de cet hymne et une traduction tirée de WikiKto.
1. Ne irascaris Domine, ne ultra memineris iniquitatis. ecce civitas sancta facta est deserta, Sion deserta est, Jerusalem desolata est, domus sanctificationis tuae et gloriae tuae, ubi laudaverunt te patres nostri.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
2. Peccavimus, et facti sumus tamquam immundus nos, et cecidimus quasi folium universi. et iniquitates nostrae quasi ventus abstulerunt nos, abscondisti faciem tuam a nobis, et allisisti nos in manu iniquitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
3. Vide Domine afflictionem populi tui, et mitte quem missurus es : emitte Agnum dominatorem terrae, de petra deserti ad montem filiae Sion ut auferat ipse jugum captivitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
4. Consolamini, consolamini, popule meus : cito veniet salus tua quare moerore consumeris, quia innovavit te dolor? Salvabo te, noli timere, ego enim sum Dominus Deus tuus, Sanctus Israel, redemptor tuus.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice. Voici, la cité sainte est devenue déserte, Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation, la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
2. Nous avons péché et sommes devenus impurs. Nous sommes tombés comme des feuilles mortes et nos iniquités nous ont balayés comme le vent. Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple, et envoie celui que tu dois envoyer : envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion, afin qu’il ôte le joug de notre captivité.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
4. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut, pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ? Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
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LE COURAGE D’ATTENDRE
"Noël, c’est la veille, c’est l’attente ». (George Dor)
Nous sommes une génération de gens pressés. Nous ne savons pas toujours attendre. Souvent nous voulons tout, et tout de suite, sans penser à la valeur du mûrissement.Nous vivons à la surface de nous-même, distraits par les urgences, engourdis par la routine ou suffoqués par l'avalanche des mots et des images.
Attendre, toujours attendre ! Pour le courrier, pour l’ascenseur, pour l’autobus, pour un feu rouge bloqué, pour le rendez-vous chez le médecin. Attendre pour tout ! Parfois on est las d’attendre. Mais dans le verbe « attendre », il y a le mot « tendre », avec son élan, sa vitalité, son mouvement. Ce temps de l’Avent que nous commençons ne consiste pas à attendre passivement le jour de Noël, mais à nous mobiliser pour aller à la rencontre de Celui qui vient dans notre vie. Dieu nous attend aussi. Il y a dans l’Avent une attente réciproque.
Peut-être que parfois cette attente nous semble lugubre et morose, comme s’il s’agissait de serrer les dents et d’y aller par la force de la volonté. Mais en fait, le courage d’attendre n’empêche pas la joie, la joie de vivre. Toute l’année liturgique nous éduque à une longue patience, mais l’Avent met l’accent sur le désir. Quel désir? Celui de la venue du Christ. L'Avent nous invite à faire nôtre le désir du prophète Isaïe, le grand guide de la liturgie de l’Avent. Inlassablement, reviennent les mots: " Ah! si tu déchirais les cieux et si tu descendais »... " Cieux, ouvrez-vous pour laisser pleuvoir votre rosée ". Mais Dieu n’est pas celui qui viendrait dénouer ou régler lui-même nos problèmes, mais Celui qui marche avec nous et fortifie nos pas fortifie sur les chemins de traverse.
Dans les jours difficiles que nous vivons, si le temps de l’Avent pouvait renouveler notre espérance ? Une espérance ferme, ancrée en Dieu et qui permet de vivre pleinement dans l’aujourd’hui. « Redressez-vous et relevez la tête : votre délivrance est proche ». Appuyés sur cette Parole de Dieu, nous pourrions attendre, non pas comme des gens « tannés », écrasés, à bout de souffle, non pas dans la peur et l’inquiétude, mais dans la joie d’un immense désir. Attendre ! Se tenir debout sur le seuil, éveillés et disponibles pour accueillir Celui qui vient à chaque instant de notre vie. Sa venue est si simple, si fréquente, qu’elle nous apparaît inattendue. Si nous y pensons bien, Noël est déjà là ! « Dieu-avec-nous » tous les jours. Regardez ! Dieu vient !
Bon Avent !
Laurette Lepage (Québec)
"Rorate caeli desuper"
28 novembre 2010
"Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste."
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année C (Luc 1, 39-45) «L'attente de deux futures mamans : Marie et Élisabeth»2018-11-19T23:06:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Luc-1-39-45-L-attente-de-deux-futures-mamans-Marie-et-Elisabeth_a679.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/8598768-13553235.jpg2015-12-18T03:48:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance. Cet épisode de la rencontre de Marie et Élisabeth que raconte saint Luc avec une émotion contenue est un des plus beaux de tout son évangile. Il l'a sûrement reçu de Marie elle-même. Et il en a dégagé toute la beauté et la richesse que ces mamans entrevoyaient et que l'avenir allait confirmer.
I- Les récits
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : "Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole" (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. "Il sera appelé Fils de Dieu", lui dit l'Ange.
La jeune fille était Marie fiancée à Joseph. Celui-ci, comme elle d'ailleurs, ne comprenait pas ce qui leur arrivait. Et pourtant, Marie et Joseph s'en remettaient à Dieu avec confiance.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi : "Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois". Marie n'écoute que son premier mouvement intérieur et part en hâte pour aller la voir. Nous avons dans l'évangile qui vient d'être lu le récit de leur rencontre à nulle autre pareille.
Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'un puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth "quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, écrit saint Luc, l'enfant tressaillit en elle". Élisabeth en est toute remuée et elle s'écrie "Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Sauveur vienne jusqu'à moi?"
II- Signification
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle.
Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Élisabeth par sa foi et son accueil donnera au monde le Précurseur de Jésus, Jean-Baptiste, l'ultime prophète, appelé à désigner Celui qui sera le Sauveur. Dès sa naissance, il sera consacré à Dieu par ses parents, il fera le parcours d'un jeune juif, étudiant et vivant la Parole de Dieu donnée à son peuple ( la Torah ). Il se retirera au désert vivant frugalement et prêchant la conversion comme on l'a vu dans les évangiles des deux derniers dimanches.
De son côté Marie, pleine de grâces, est engagée sur un chemin de foi en Dieu dont elle attend tout et dont elle se fait la servante. Tout son être de mère se remplit de Dieu. Elle devient mère de Dieu dans son corps en portant Jésus, mais elle le deviendra encore plus, si l'on peut dire comme le fait saint Augustin, en le portant dans son coeur par la foi. Elle devient ainsi le canal que Dieu choisit pour manifester au monde son amour miséricordieux. Elle sera la "Mère de miséricorde" comme on aimera à le rappeler souvent dans l'Année jubilaire de la miséricorde que nous vivons et comme nous le chantons dans le "Salve Regina" (voir les paroles à la fin de l'homélie).
III- Application
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ?
Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
C'est ce que le pape François nous aidera à faire dans cette belle prière à la Vierge composée spécialement pour la journée du 8 décembre 2015 lors de la visite traditionnelle du pape à la statue de la Vierge de la Place d'Espagne à Rome que j'aimerais vous partager en terminant.
"Vierge Marie... Sous ton manteau, il y a de la place pour tous, parce que tu es la Mère de la Miséricorde. Ton cœur est plein de tendresse envers tous tes enfants : la tendresse de Dieu, qui a pris chair en toi et qui est devenu notre frère, Jésus, Sauveur de tous les hommes et de toutes les femmes. En te regardant, notre Mère Immaculée, nous reconnaissons la victoire de la divine miséricorde sur le péché et sur toutes ses conséquences ; et se ravive en nous l’espérance d’une vie meilleure, libre des esclavages, des rancœurs et des peurs. Aujourd’hui, ici, nous entendons ta voix maternelle qui appelle chacun à se mettre en chemin vers cette Porte, qui représente le Christ. Tu dis à tous : 'Venez, approchez-vous dans la confiance ; entrez et recevez le don de la miséricorde ; n’ayez pas peur, n’ayez pas honte : le Père vous attend à bras ouverts pour vous donner son pardon et vous accueillir dans sa maison. Venez tous à la source de la paix et de la joie'. Nous te remercions, Mère immaculée, parce que sur ce chemin de réconciliation, tu ne nous laisses pas seuls, mais tu nous accompagnes, tu es proche de nous et tu nous soutiens dans toutes les difficultés. Bénie sois-tu, maintenant et toujours. Amen."
Conclusion
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
17 décembre 2015
Salve Regina
Salve, Regína, Máter misericórdiæ Víta, dulcédo, et spes nóstra, sálve. Ad te clamámus, éxules, fílii Hévæ. Ad te suspirámus, geméntes et flentes in hac lacrimárum válle. Eia ergo, Advocáta nóstra, íllos túos misericórdes óculos ad nos convérte. Et Jésum, benedíctum frúctum véntris túi, nóbis post hoc exsílium osténde. O clémens, O pía, O dúlcis Vírgo María.
Traduction française
Je te salue, Ô Reine, Mère de miséricorde, Toi qui es pour nous vie, douceur, espérance. Vers Toi, nous les fils d'Ève,nous crions dans notre exil, Vers Toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô Toi, notre Avocate, tourne vers nous tes yeux pleins de bonté, Et Jésus, le fruit béni de ton sein, montre-le nous au terme de cet exil. Ô clémente, ô si bonne, ô douce,Vierge Marie.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 1er dimanche de l'Avent Année C (Luc 21, 25-28.34-36) « Debout devant le Fils de l'homme »2018-12-07T02:31:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Luc-21-25-28-34-36-Debout-devant-le-Fils-de-l-homme_a675.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/8524673-13412174.jpg2015-11-16T03:03:00+01:00Hermann Giguère
En entendant la lecture de l'évangile d'aujourd'hui, il n'est pas possible de ne pas penser aux attentats de Paris, de Beyrouth, de Bamako trois capitales francophones touchées en une semaine. Le terrorisme est en expansion. La peur, la crainte et l'inquiétude font désormais partie de la vie de bien des personnes. Placé au début d'une nouvelle année liturgique, le récit de l'Évangile parle de la venue de Jésus dans les mêmes termes. C'est intriguant. Essayons d'y voir plus clair.
I- Se redresser et relever la tête
Commençons par les images de bouleversements. Celles-ci font partie d'un style qu'on retrouve dans la Bible à plusieurs endroits : le style apocalyptique. Dans notre texte, les images mettent en scène non seulement des personnes, mais tout l'univers : "il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles....les nations seront affolées...les hommes mourront". Il ne s'agit pas de descriptions à interpréter au pied de la lettre. Ce sont des paroles qui visent à provoquer et à saisir les auditeurs. On le voit par la suite du texte qui invite à se redresser à relever la tête. Pourquoi? Parce que les bouleversements annoncés ouvrent sur un horizon nouveau qui est celui de la rédemption, libération de tous les esclavages pour accueillir l'amour inconditionnel du Père. "Redressez-vous et relevez la tête parce que votre rédemption approche." Un "Germe de justice" sera donné annonce le prophète Jérémie dans la première lecture. Il délivrera, il instaurera le droit et la justice, il apportera la paix.
Jésus nous invite dans cette exhortation à le reconnaître comme celui qu'annonçaient les prophètes. Il nous invite à le recevoir comme celui qui est le Sauveur que Dieu donne à l'humanité. Un Sauveur qui rassemble tout l'univers dans l'amour du Père. Un Sauveur qui envoie ceux et celles qui le suivent partager cette Bonne Nouvelle qu'il sont aimés de Dieu. Un Sauveur qui continue d'être présent au monde par son Corps et son Sang dans l'Eucharistie.
Mettant devant nos yeux le mystère de la rédemption, la liturgie de ce premier dimanche de l'Avent s'attache à ce qui est à la base de tous les mystères qui seront célébrés au cours de l'année liturgique. Celle-ci en effet déploie plus en détail ce mystère en nous faisant vivre la Nativité de Jésus à Noël, sa manifestation aux nations à l'Épiphanie puis son Baptême, sa Passion et sa Résurrection suivies de l'Ascension et de l'envoi de l'Esprit à la Pentecôte.
Se redresser et relever la tête c'est consentir à sortir de nos courtes vues et à entrer dans le Dessein de Dieu qui nous dépasse, dans une histoire qui est une histoire du Salut commencée avec Abraham et les Prophètes et menée à terme par Jésus vers qui se porteront nos regards durant toute cette nouvelle année liturgique.
II- Restez éveillés et priez
Pour ce faire, Jésus lance un invitation à ne pas laisser sans réponse : "Restez éveillés et priez en tout temps" dit Jésus. En effet, pour voir plus loin, pour aller au-delà des choses qui nous entourent et des événements qui arrivent, pour en découvrir le sens, il faut se tenir debout sans se laisser écraser. La prière permet de rester éveillés. Dans une rencontre intime et personnelle avec la Parole de Dieu et avec Celui que le Père envoie, Jésus son Fils Bien-Aimé, elle fait entrer dans le mystère de la Rédemption, dans le mystère de l'histoire du Salut que nous racontera de nouveau la liturgie au cours de la nouvelle année liturgique qui commence en ce premier dimanche de l'Avent.
Ainsi, le disciple de Jésus pourra se tenir "debout devant le Fils de l'homme" tout en acceptant ses limites et sa petitesse, mais en s'appuyant sur la force et la grâce de Dieu. Il se saura "serviteur inutile", mais en même temps "aimé de Dieu" en qui il mettra toute sa confiance. Quel beau message! Notre société a un énorme besoin de tels "gens debout", car elle cherche dans tous les sens. Le message de l'Évangile y trouve un terrain des plus propices pour y être proclamé comme on le voit par le rayonnement des homélies et des gestes du pape François.
III- Application
Comment entrer dans l'Avent cette année? C'est une question que je pose à chacun et à chacune d'entre vous en terminant ces brèves réflexions.
Saint Paul peut nous guider si nous le voulons. Aux Thessaloniciens qui attendaient le retour du Christ avec impatience, il rappelle l'importance des gestes quotidiens et des relations de proximité. Pas de fuite en avant dans un idéal utopique, mais une vie au ras des obligations et des devoirs de son état de vie. Continuez à vous appliquer à vivre comme je vous l'ai enseigné, faites de nouveaux progrès dit saint Paul, ayez un amour de plus en plus intense à l'égard de tous et vivez une sainteté sans reproche.
Demandons au Seigneur au cours de cette Eucharistie qu'il nous accompagne dans cette période de l'Avent pour que la Bonne Nouvelle de notre Salut, de notre Rédemption ne se limite pas à des mots qui nous entendons et que nous répétons, mais qu'elle s'incarne de plus en plus dans nos vies.
Conclusion
Faisons cette prière si vous le voulez bien : " Donne-moi, Seigneur, de croire fermement que s'accomplit aujourd'hui ta promesse de Salut. Donne-moi de croire à ton projet de Salut pour l'humanité tout entière malgré les ténèbres de l'histoire, les guerres, les attentats, les chagrins, les peines, la mort. Donne-moi de me tenir debout, d'espérer et de veiller. Donne-moi, Seigneur, de faire retentir dans le monde avec mes frères et soeurs disciples de Jésus cette Bonne Nouvelle du Salut pour l'humanité en Jésus. Amen! "
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
26 novembre 2015
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Note sur le style apocalyptique
Le style apocalyptique utilise de nombreux symboles pour produire une émotion et un message. Chaque détail symbolique contribue à la recherche d'une signification d’ensemble sur le plan de la foi. L’apocalyptique aime accumuler les métaphores et les images. Le mot « apocalypse » est la transcription d’un terme grec (ἀποκάλυψις / apokálupsis) qui signifie « dévoilement » ou, sous un aspect religieux, « révélation ». Ce genre littéraire est particulièrement approprié pour décrire les réalités divines transcendantes, en révéler la richesse et la profondeur. Le modèle du genre se trouve dans le livre de Daniel dans l'Ancien Testament et dans le livre de l'Apocalypse du Nouveau Testament.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le premier dimanche de l'Avent : "Oui, il y a un avenir pour l’humanité…et Dieu en fait partie" 2013-12-10T03:55:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-premier-dimanche-de-l-Avent-Oui-il-y-a-un-avenir-pour-l-humanite-et-Dieu-en-fait-partie_a566.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/6090266-9090516.jpg2013-11-28T22:37:00+01:00Hermann Giguère
Les magasins proposent depuis quelque temps, décorations, cadeaux, vêtements pour Noël. Noël s’approche. Cela veut dire quelque chose pour vous dans cette célébration à l’église? Oui! vous y avez pensé. C’est le premier dimanche de l’Avent. Il y a quatre dimanches de l'Avent d'ici Noël, la fête de la Nativité de Jésus. Une nouvelle année liturgique commence. Et nos regards de baptisés se tournent vers Noël.
La couleur liturgique des vêtements du président est le violet. Cette couleur nous rappelle la nécessaire conversion qui nous permet de renaître à la joie et à l’espérance de la rencontre de Jésus qui continue d’être présent au cœur de notre monde.
I- Un avenir joyeux et ouvert
Les textes des lectures nous présentent un avenir où Dieu a sa place et nous invitent à l’espérance. C’est ce qui est dit dans l’extrait du prophète Isaïe que nous avons comme première lecture. Nous y entendons le prophète proclamer cette bonne nouvelle qui pourrait se résumer ainsi : « Oui, il y a un avenir ». Il n’est pas interdit de regarder en avant, au contraire c’est en regardant en avant qu’on trouve l’élan et la force de vivre le présent. Même lorsque les situations sont difficiles, le pessimisme n’est pas la solution.
Notre pape François en est une illustration remarquable. Il vient d’écrire une Exhortation apostolique qu’il commence ainsi : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. » (Evangelii Gaudium n. 1)
Il reprendrait volontiers à son compte ces paroles du prophète Isaïe : « Il arrivera dans l'avenir que la montagne du temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elle. »
Voilà le ton qui est donné pour le temps de l’Avent cette année. « Marchons dans la joie ». « La nuit est bientôt finie, écrit saint Paul aux Romains, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière. »(Deuxième lecture)
II- Les écueils
Ce beau message qui nous séduit ne peut nous empêcher de jeter autour de nous un regard inquiet parfois.
Les situations de violence, les affrontements, les petitesses, l’exploitation des uns par les autres etc. nous sautent aux yeux. On n’a qu’à lire les journaux et à écouter les audiences de la Commission Charbonneau pour constater que notre monde a du chemin à faire pour aller vers la justice et la paix, vers la compassion et la miséricorde, vers l’ouverture et vers le don.
Le pape François le dit clairement dans cette Exhortation qu’il vient d’écrire : « Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. » (Evangelii Gaudium n. 1).
On pourrait se décourager devant une telle situation. Puisque Dieu est venu, pourquoi les temps nouveaux tardent-ils? Pourquoi les temps anciens ne sont-ils pas disparus? C’est le mystère de la venue de Dieu parmi nous. Le Verbe s’est fait chair, dit l’évangile de saint Jean au chapitre premier, mais les siens ne l’ont pas reçu.
Et pourtant, l’évangile de ce jour est clair. Il nous dit qu’un monde nouveau apparaîtra un jour. Le monde tel que nous le connaissons sera détruit. Les images sont fortes : chambardements dans la nature, ruines, séparation subites, etc. Ces images percutantes veulent nous faire comprendre que l’avenir du monde c’est Dieu lui-même, car le Seigneur Jésus que nous recevons dans nos cœurs est déjà là, il est venu et il continue de venir en nous et dans le monde.
Le texte de l'évangile par des images comme celle du déluge ou celle des deux femmes insiste pour nous montrer qu'il est urgent de se mettre en marche derrière Jésus. On risque de réaliser en arrivant au bout de notre chemin qu’on a perdu notre temps pour des préoccupations inutiles et passagères. Pourquoi ne pas vivre dès maintenant l’Évangile le mieux possible, selon nos possibilités et selon notre état de vie, pour goûter la vie qui nous est donnée par Dieu?
III – L’Eucharistie réalise cette venue du Christ
« Christ est venu, Christ est né, Christ est mort, Christ est ressuscité, Christ est vivant, Christ reviendra, Christ est là » chantons-nous parfois après la consécration.
Eh oui! nous vivons déjà, avec le Christ qui est là, cette vie qui nous a été donnée par Dieu. Demeurons unis au Christ, présence du Seigneur qui est venu dans notre monde pour l’illuminer et le rendre beau, qui a habité parmi nous, qui y a fait sa place Oui! Il y a un avenir pour l’humanité et Dieu en fait partie. Jésus ressuscité est cet avenir.
Dans cette célébration de l’Eucharistie dominicale avec nos frères et sœurs du monde entier nous adhérons à ce mystère de la présence vivante du Christ. Nous pouvons dire avec les mots du psaume 121(122) qui suivaient la première lecture : « Quelle joie quand on m'a dit : ' Nous irons à la maison du Seigneur! '…A cause de mes frères et de mes proches, je dirai : « Paix sur toi ! ». A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, je désire ton bien. » Le Christ mort et ressuscité inspire notre avenir, c'est pourquoi nous avançons avec confiance vers la maison du Seigneur, notre Dieu..
Conclusion
Que cette célébration eucharistique nous aide à entrer dans une vraie préparation à Noël pendant le temps de l’Avent qui commence aujourd’hui. Bien sûr que cette préparation inclut l’achat de cadeaux, les décorations, les arbres de Noël, les repas avec la famille, les collègues de travail, les amis, mais permettez-moi de souhaiter que cette préparation à Noël vous fasse entrer dans un véritable moment de conversion et d’accueil renouvelé de la présence de Jésus dans votre vie et dans notre monde. C’est la grâce que je vous souhaite à toutes et à tous.
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
Le 29 novembre 2013
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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« Vienne la rosée sur la terre… » Homélie pour le samedi de la 1ère semaine de l’Avent (Année C)2013-12-07T05:22:00+01:00http://www.hgiguere.net/Vienne-la-rosee-sur-la-terre-Homelie-pour-le-samedi-de-la-1ere-semaine-de-l-Avent-Annee-C_a313.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1747900-2370271.jpg2009-12-05T22:48:00+01:00Hermann Giguère
Introduction
Laissons parler la Parole de Dieu dans nos coeurs. Cette Parole de Dieu aujourd’hui que la la liturgie du samedi de la 1ère semaine de l’Avent nous propose est tirée d'un texte d’Isaïe et d'un texte de l’évangile de Mathieu que nous venons d’entendre.
I - Notre Dieu est proche
Deux textes qui pour moi déroulent un parcours qui ouvre le cœur à la confiance en la puissance de la Parole de Dieu. Deux textes qui m’inscrivent dans un climat d’espérance car la proximité de notre Dieu est réelle. Il est là toujours et maintenant comme autrefois pour le Peuple de Sion et pour les foules fatiguées et abattues.
Réécoutons ces paroles du prophète Isaïe : « Peuple de Sion jamais plus tu ne pleureras. Quand tu crieras, le Seigneur se penchera vers toi… il te répondra.. il te donnera du pain et de l’eau... tes yeux verront… tes oreilles entendront… le Seigneur te donnera la pluie pour la semence… la lune brillera comme le soleil … le soleil brillera sept fois plus. »
Quel joie d’entendre ces paroles en ce temps liturgique d’attente qu’est l’Avent. Et pourquoi ne pas faire nôtre le cri du prophète que nous chantions autrefois en latin : le fameux « Rorate caeli desuper et nubes pluant Justum » dont ce bel hymne du Bréviaire s’inspire :
Vienne la rosée sur la terre,
Naisse l’espérance en nos cœurs.
Brille dans la nuit la lumière.
Bientôt va germer le Sauveur.
Au désert un cri s’élève :
Préparez les voies du Seigneur »
II - Priez et allez
Et que retenir maintenant du texte de saint Mathieu qui présente Jésus devant les foules fatiguées et abattues…ce que nous sommes parfois ou ce que nous sommes tentés de devenir hélas! Proclamant la Bonne nouvelle du Royaume, dans les villes et les villages, Jésus met devant les yeux de ces foules et devant ceux de ses disciples immédiats les champs d’une moisson abondante. Et que leur conseille-t-il? Priez et allez.
Ces deux mouvements : celui de la prière et celui de la mission ne se séparent pas. L’annonce de la Bonne Nouvelle, de la Parole de Dieu commence par la méditation de celle-ci, par une appropriation personnelle, par une rencontre savoureuse et dérangeante parfois. Et ce qui a été contemplé, ce qui a été reconnu est annoncé : comme les disciples d’Emmaüs qui, après avoir reconnu le Ressuscité, témoignent de leur rencontre, comme Marie-Madeleine, comme les femmes au tombeau, comme les apôtres qui, après la Pentecôte, ne peuvent pas ne pas proclamer ce qu’ils ont vu et entendu.
Priez et allez, voilà une invitation claire pour ce temps de l’Avent. C’est dans l’écoute renouvelée de la Parole de Dieu et dans l’attention à nos frères et sœurs en ces temps de préparatifs pour Noël que nous préparons les voies du Seigneur et qu’il pourra de nouveau naître spirituellement dans nos cœurs le jour de Noël, le jour de la Nativité du Sauveur.
Conclusion
Que cette Eucharistie, sous le signe de la Parole de Dieu en acte, soit pour nous l’amorce d’un nouvelle naissance dans l’amour et le don au service de nos frères et sœurs qui attendent comme les foules fatiguées et abattues du temps de Jésus une Parole qui les fassent vivre et qui les soutiennent dans le chemin de la vie…par Jésus, le Christ Notre Seigneur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Le 5 décembre 2009.
L'hymne Rorate Caeli est le chant par excellence du temps de l'Avent. Sa mélodie grégorienne continue de fasciner. Son refrain est tiré du Livre d'Isaïe (45,8) : "Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut". Cet hymne a ceci de particulier qu'il reprend le Rorate Caeli entre chaque strophe. Voici le texte latin de cet hymne et une traduction tirée de WikiKto.
Pour écouter cet hymne interprété de façon magistrale aller à
Carrefour Kairos sur YouTube
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TEXTE LATIN
R/. Rorate Cæli desuper, et nubes pluant justum.
1. Ne irascaris Domine, ne ultra memineris iniquitatis. ecce civitas sancta facta est deserta, Sion deserta est, Jerusalem desolata est, domus sanctificationis tuae et gloriae tuae, ubi laudaverunt te patres nostri.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
2. Peccavimus, et facti sumus tamquam immundus nos, et cecidimus quasi folium universi. et iniquitates nostrae quasi ventus abstulerunt nos, abscondisti faciem tuam a nobis, et allisisti nos in manu iniquitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
3. Vide Domine afflictionem populi tui, et mitte quem missurus es : emitte Agnum dominatorem terrae, de petra deserti ad montem filiae Sion ut auferat ipse jugum captivitatis nostrae.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.
4. Consolamini, consolamini, popule meus : cito veniet salus tua quare moerore consumeris, quia innovavit te dolor? Salvabo te, noli timere, ego enim sum Dominus Deus tuus, Sanctus Israel, redemptor tuus.
R/. Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum.</poem>
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice. Voici, la cité sainte est devenue déserte, Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation, la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
2. Nous avons péché et sommes devenus impurs. Nous sommes tombés comme des feuilles mortes et nos iniquités nous ont balayés comme le vent. Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple, et envoie celui que tu dois envoyer : envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion, afin qu’il ôte le joug de notre captivité.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
4. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut, pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ? Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu, le Saint d’Israël, ton Rédempteur.
R./ Cieux , répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le juste.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net