Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-29T15:33:42+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur Année A ou fête des Rois : « Regardez l’étoile »2023-01-12T15:13:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-Annee-A-ou-fete-des-Rois-Regardez-l-etoile_a1099.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69541860-48611946.jpg2023-01-03T18:00:00+01:00Hermann Giguère
C’est aujourd’hui la Fête des Rois où on mange la galette dans laquelle on a mis une fève et celui ou celle qui la trouve dans sa portion devient le roi ou la reine de la journée. Cette tradition très vivace encore dans certaines régions du monde se rattache à la fête liturgique de l’Épiphanie ou manifestation du Christ aux nations comme le souligne si bien la première lecture.
Si vous le voulez bien nous allons suivre ce matin les rois mages. Avec eux regardons l’étoile.
I- Une étoile pas comme les autres
En écoutant l’histoire des Rois mages que raconte saint Mathieu (l’évangile ne parle que de « mages », mais la tradition les a appelés « Rois mages »), on est frappé par la présence d’une étoile qui les guide.
Les hommes de science et les astronomes se sont penchés sur cette apparition d’une étoile que les Rois mages auraient repérée. Est-elle vraiment apparue dans le ciel à ce moment? Plusieurs hypothèses ont été émises, comme le passage d’une comète qu’on aurait prise pour une étoile ou la chute d’un météorite sur la terre (voir l'article intéressant du Point). Mais il n’est pas possible de confirmer ces faits et on est renvoyé au récit lui-même. Ce qui est important ce n’est pas de savoir s’il s’agit bien d’une véritable étoile, mais c’est plutôt de voir son lien avec la démarche, le chemin des Rois mages.
On a ici trois grands personnages. Ils sont présentés comme venant de très loin avec des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ils sont présentés comme des hommes de foi. Ils sont présentés comme des chercheurs de Dieu. Et pour les guider, il y a cette lumière d’une étoile qui disparait parfois comme lorsqu’ils rencontrent Hérode, et qui réapparaît ensuite pour s’arrêter à l’endroit où ils pourront reconnaître dans un enfant avec sa mère et son père le don de Dieu pour le monde.
Cette étoile qui s’arrête sur le lieu où Dieu s’est manifesté au monde dans son Fils devenu un enfant comme les autres n’est pas seulement une lumière extérieure, elle est aussi une lumière intérieure. Les rois mages sont les premiers disciples de Jésus. Ils seront changés pour toujours par leur rencontre.
II- L’étoile de nos cœurs
En effet, c’est un des message importants de ce récit des Rois mages : « Regardez l’étoile de vos cœurs ». Dieu répand par Jésus une lumière dont le monde et chacun et chacune de nous ont besoin. Sans ce don d’une lumière intérieure, où irions-nous? « Tu as les paroles de la vie éternelle » confesserons plus tard les apôtres en entendant Jésus (Jean 6, 68).
Déjà dans cet enfant que les mages adorent et auquel ils offrent leurs présents, la lumière de Dieu se manifeste pour ceux et celles qui sont proches comme Marie, Joseph et les bergers et pour ceux et celles qui viennent de loin comme les Rois mages. Cette lumière n’a pas de frontière.
Frères et sœurs, il y a pour chacun et chacune de nous une lumière intérieure qui est l’« étoile de nos cœurs ». C'est la lumière de Dieu qui est offerte à toutes les nations comme le dit le prophète Isaïe « Debout, Jérusalem, resplendis! Elle est venue, ta lumière et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi... Les nations marcheront vers ta lumière... tous ils se rassemblent, ils viennent vers toi ».
Cette lumière de Dieu, c’est en regardant l’« étoile dans nos cœurs » qu’on la découvre. C'est ce que les Rois mages ont fait en marchant et en cheminant.
III- Une marche et un chemin
Les mages ne sont pas restés bien assis dans leur fauteuil, renfermés dans leur science, dans leurs connaissances ou dans leurs positions. Ils se sont mis en marche. Ils se sont déplacés avec les risques inhérents à tout voyage. Ils se sont dépouillés de ce qui n’était pas nécessaire. Ils sont entrés dans une route qui n’était pas toute faite d’avance. Et ils ont marché en suivant l'étoile.
C’est ce qui nous arrive dans notre route de croyant aujourd’hui. La foi est notre étoile. Avoir la foi, c’est accepter de prendre des risques. C’est être attentif aux événements pour discerner la présence de Dieu qui est près de nous bien souvent et que nous ne voyons pas.
N’est-ce pas merveilleux de prendre le « beau risque de la foi » ? C’est ce que les Rois mages ont fait. Ils sont pour nous des modèles de cheminement dans l’écoute de la Parole de Dieu et des signes de sa présence.
Et une fois qu’ils ont vécu la rencontre avec l’Enfant-Jésus qui les mène à Dieu, ils reviennent à leur occupations, transformés pour la vie. Ils seront des témoins et des messagers de l'amour de Dieu pour les nations. Ils seront les premiers qui iront « jusqu’aux extrémités de la terre » pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ, les prophètes d’un temps nouveau.
Conclusion
Réjouissons-nous de cette merveilleuse histoire si inspirante et si actuelle. Nous sommes tous et toutes comme les Rois mages. Nous avons rencontré Jésus dans la crèche. Il nous invite non seulement à le regarder mais à le quitter pour aller partager ce qui nous inspire et nous fait vivre comme disciples de Jésus.
Vous me direz, c'est au-dessus de mes forces. Mais non. Le soutien de la communauté nous est assuré dans cette mission. C’est ensemble que nous la réalisons. C’est ce que nous nous redisons lorsque nous partageons, comme on le fait chaque dimanche, le Corps et le Sang du Christ répandu pour nous et pour le salut du monde. « Allez dans la paix du Christ ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 janvier 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. Ps 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 31e dimanche du temps ordinaire Année B : « Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu »2021-10-24T22:37:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-31e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Tu-n-es-pas-loin-du-Royaume-de-Dieu_a1032.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/58887463-43368104.jpg2021-10-26T18:00:00+02:00Hermann Giguère
J'aimerais cela entendre Jésus me dire « Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu ». Et vous?
C'est ce qu'il a dit à ce scribe qui venait honnêtement chercher des lumières auprès de lui pour son cheminement de vie.
Regardons cette scène très parlante pour nous, car nous sommes, je l’espère, comme ce scribe, des personnes qui cherchent Dieu. Notre recherche de Dieu, comme celle du scribe, doit s’appuyer sur des bases fermes. Celles-ci sont des incontournables qui sont rappelés ici par Jésus.
I – Le premier commandement
Le premier fondement de notre recherche de Dieu se doit de donner la priorité à Dieu. C’est ce que les croyants et les croyantes du peuple d’Israël avaient compris. Le texte de la première lecture le proclame avec clarté et sans équivoque : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force ».
Ce « Écoute, Israël » a traversé les siècles. Il est devenu le cœur de la prière que tout juif croyant répétait le matin et le soir et que les juifs d’aujourd’hui récitent encore à chaque jour. C’est comme l’équivalent du « Notre Père » des chrétiens. On appelle cette prière le « Shema' Israël » où le mot « Shema' » est le mot hébreu pour dire « Écoute ».
Le « Shema' Israël » s’inspire du texte du Deutéronome que nous avons entendu dans la première lecture. Il a subi des ajouts au cours des siècles, mais son but est toujours le même : proclamer l’absolu et la priorité de Dieu dans toutes les sphères de la vie personnelle et dans la société.
Il ne s’agit pas seulement d’une affirmation, mais aussi et surtout d’une conviction vécue avec son coeur : « Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. » L’attitude du bon juif, du scribe qui rencontre Jésus ici, est une attitude de relation personnelle et de communion intime avec Dieu. Elle se manifeste non seulement dans le respect de ses lois, mais aussi par des sentiments d’amour, de reconnaissance, de confiance. Les psaumes que vous connaissez bien en sont remplis. « Je t’aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse » proclame le chant de méditation d’aujourd’hui. (Psaume 17, 2).
II – Le second commandement
En écoutant la suite de la réponse de Jésus au scribe, nous passons à un autre fondement essentiel dans notre recherche de Dieu . Après avoir répondu que le premier commandement est «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force », Jésus, reprenant l'enseignement déjà présent dans l'Ancien Testament, continue en disant « Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là ».
On ne peut manquer d’être un peu surpris d’entendre ici le « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est normal, car on identifie cette invitation à la nouveauté du message et de la prédication de Jésus. Mais, on voit ici que Jésus ne l’a pas créée. Elle faisait déjà partie de l’Ancien Testament.
Jésus cependant l’a reprise et il en a fait l’essentiel de son message. Ce qu'il a fait, c'est lier les deux commandements l’un à l’autre. Pas d’amour de Dieu sans amour du prochain et pas d'amour du prochain sans amour de Dieu. L’amour du prochain pour Jésus est le visage que prend l’amour de Dieu dans la vie du croyant. L'apôtre saint Jean et ses disciples l'avaient bien compris. On lit, en effet, dans la première Lettre de saint Jean « Si quelqu’un dit : "J’aime Dieu", alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas ». (I Jean 4, 20)
Et dans la suite de notre scène, Jésus reconnaît que le scribe est sur cette voie qu'Il prêchera par le « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il lui dit avec affection « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ».
III – Application
Nous sommes invités nous aussi comme le scribe à nous laisser imprégner de l’amour de Dieu que nous aimerons de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toute notre force. Cet amour de Dieu nous tournera vers les autres car, comme Jésus le dit ailleurs dans l’Évangile, les autres, spécialement les plus démunis et les plus pauvres, sont Dieu lui-même qui vient à notre rencontre dans nos vies de chaque jour.
Le pape Paul VI qui a terminé le Concile Vatican II en 1965 et qui a été reconnu comme saint canonisé le 14 octobre 2018 l’avait bien compris. Permettez-moi de vous citer une phrase de lui que le frère Roger de Taizé avait retenue et qu’il utilisait souvent dans sa prédication : « L’homme est sacré par l’innocence de son enfance, le mystère de sa pauvreté,… à travers le visage de tout homme – spécialement lorsque les larmes et les souffrances l’ont rendu plus transparent – nous pouvons reconnaître le visage du Christ ».
Oui ! À travers ceux et celles que nous rencontrons, que nous servons, qui sont délaissés, qui vivent l’isolement, à travers le pauvre, le malade ou la personne âgée que nous visitons etc. c’est Jésus que nous rencontrons. « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu 25, 35-36).
Conclusion
Que cette Eucharistie dominicale nous rende de plus en plus conscients et conscientes du lien qu’il y a entre l‘amour de Dieu et l'amour du prochain et fasse de nous des disciples-missionnaires comme le souhaite le pape François. Nous exprimons ce lien ici dans cette célébration lorsque nous échangeons la paix avec les personnes autour de nous - en respectant les règles sanitaires bien sûr. Nous le vivons encore lorsque nous quittons l’église et retournons parmi nos frères et sœurs au travail, dans la famille, dans les loisirs de toutes sortes etc. où Dieu nous fait signe et où il se rend présent d’une façon continuelle à travers les personnes qui croisent notre chemin.
En partageant le Corps et le Sang du Christ nous trouvons la force et l'élan nécessaires pour vivre ce défi d'un choix qui nous tourne vers nos frères et soeurs à la suite de Celui qui est devenu par sa mort sur la croix, comme le dit si bien la Lettre aux Hébreux dans la deuxième lecture, le Grand Prêtre « qu’il nous fallait : saint, innocent, immaculé » et qui est toujours vivant pour intercéder en notre faveur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
l’Université Laval
Séminaire de Québec
26 octobre 2021
Les lectures affichées ci-dessous sont celles du calendrier romain. Pour ce jour, il existe des lectures spécifiques pour : Belgique, France
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Écoute, Israël : Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur » (Dt 6, 2-6)
Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple :
« Tu craindras le Seigneur ton Dieu.
Tous les jours de ta vie,
toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils,
tu observeras tous ses décrets et ses commandements,
que je te prescris aujourd’hui,
et tu auras longue vie.
Israël, tu écouteras,
tu veilleras à mettre en pratique
ce qui t’apportera bonheur et fécondité,
dans un pays ruisselant de lait et de miel,
comme te l’a dit le Seigneur, le Dieu de tes pères.
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’Unique.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme et de toute ta force.
Ces paroles que je te donne aujourd’hui
resteront dans ton cœur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 17 (18), 2-3, 4, 47.51ab)
R/ Je t’aime, Seigneur, ma force. (Ps 17, 2a)
Je t’aime, Seigneur, ma force :
Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
Louange à Dieu !
Quand je fais appel au Seigneur,
je suis sauvé de tous mes ennemis.
Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu’il triomphe, le Dieu de ma victoire,
Il donne à son roi de grandes victoires,
il se montre fidèle à son messie.
DEUXIÈME LECTURE
« Jésus, parce qu’il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas » (He 7, 23-28)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
dans l’ancienne Alliance,
un grand nombre de prêtres se sont succédé
parce que la mort les empêchait de rester en fonction.
Jésus, lui, parce qu’il demeure pour l’éternité,
possède un sacerdoce qui ne passe pas.
C’est pourquoi il est capable de sauver d’une manière définitive
ceux qui par lui s’avancent vers Dieu,
car il est toujours vivant
pour intercéder en leur faveur.
C’est bien le grand prêtre qu’il nous fallait :
saint, innocent, immaculé ;
séparé maintenant des pécheurs,
il est désormais plus haut que les cieux.
Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres,
d’offrir chaque jour des sacrifices,
d’abord pour ses péchés personnels,
puis pour ceux du peuple ;
cela, il l’a fait une fois pour toutes
en s’offrant lui-même.
La loi de Moïse établit comme grands prêtres
des hommes remplis de faiblesse ;
mais la parole du serment divin, qui vient après la Loi,
établit comme grand prêtre le Fils,
conduit pour l’éternité à sa perfection.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain » (Mc 12, 28b-34)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.
Et voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as dit vrai :
Dieu est l’Unique
et il n’y en a pas d’autre que lui.
L’aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse,
lui dit :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n’osait plus l’interroger.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois 2020 Année A « Les nations marcheront vers ta lumière »2020-11-22T23:45:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2020-Annee-A-Les-nations-marcheront-vers-ta-lumiere_a931.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/39529642-33989406.jpg2020-01-02T18:00:00+01:00Hermann Giguère
C'est un très beau récit que celui de la visite des Mages au pied de Jésus, l'enfant nouveau-né de Marie. Les chameaux, les cadeaux, l'étoile, la rencontre avec Hérode, l'adoration devant l'Enfant Jésus puis le retour chez eux scandent le récit avec brio.
On s'est demandé avec raison si l'étoile était un phénomène astral comme le passage d'une comète. Ce qui n’est pas impossible. On a fait des Mages des rois, ce qui fait qu’on parle couramment de la Fête des Rois au Québec. On a même construit une châsse exceptionnelle pour leurs présumées reliques à Cologne en Allemagne.
Je pourrais continuer sur cette lancée et reprendre chacun de ces éléments pour en faire ressortir le sens. Plutôt que de m'arrêter à chaque élément, je me suis contenté de dégager, pour nous ici ce matin, l'enseignement fondamental à retenir en m'inspirant non seulement du récit de la visite des Mages à Bethléem racontée par l’évangile mais aussi de la première lecture et de la deuxième lecture.
I - Une annonce et une visite
Le choix de la première lecture veut nous sensibiliser au déploiement universel du salut que Dieu offre à son peuple et à tous les peuples. Le prophète Isaïe le fait en utilisant l’image de Jérusalem qui n’est plus vue seulement comme une localité de la Terre Sainte, mais bien comme un point de ralliement pour l’univers entier sur lequel elle fait briller la lumière du Seigneur et de ses dons.
Ce message de l’universalité du salut reprend sous une forme symbolique la promesse faite à Abraham et à ses descendants qui couvriront l’ensemble de l’univers. Écoutons le prophète Isaïe : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore » proclame-t-il. Et le prophète continue avec des images : les trésors, les chameaux, l’or et l’encens : « Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur ».
Le récit des Mages en saint Mathieu emprunte les mêmes images. « Ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe ».
Avec ce récit de saint Mathieu, nous passons de la promesse à la réalité. Le salut de Dieu est arrivé dans son Fils né de la Vierge Marie. Ce salut n’est pas réservé à une catégorie de personnes. Il n’a pas de frontières. Ce que ces trois Mages venus de loin illustrent parfaitement.
II - Une retombée dans la communauté chrétienne
Passons à la seconde lecture. Saint Paul, Inspiré par la prédication de Jésus et le témoignage de ceux et celles qui l’avait connu ainsi que par sa rencontre personnelle avec lui sur le chemin de Damas, dans cette admirable lettre à l’Église d’Éphèse (en Turquie aujourd’hui) déclare sans ambages que le salut qu’il proclame est offert à toute personne qui accepte de reconnaître Jésus comme celui qui est l’Envoyé du Père et qui est le Sauveur promis.
Comme il était annoncé par l’image de la Jérusalem nouvelle, le salut apporté par Jésus Ressuscité n’a pas de frontières. C’est le mystère de l’amour inconditionnel de Dieu pour l’humanité. « Ce mystère, écrit-il, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile ».
Nous célébrons aujourd’hui ce mystère du « partage de la même promesse » sous le nom d’« épiphanie » qui veut dire « manifestation » ou « apparition ». Cette manifestation de l’amour de Dieu prend place dans le sillage de la fête de Noël qui célébrait le même mystère en rappelant la naissance de Jésus à Bethléem.
III – Application
Voilà! L’Épiphanie ou la Fête des Rois est une fête « sans frontières » parce que l’amour de Dieu que l’Alliance Nouvelle apporte est un amour universel qui ne fait jamais acception de personnes, qui s’étend à toutes et tous sans distinction. Elle est, comme le dit si bien un de mes confrères dans un texte écrit pour cette fête, « la fête du dévoilement de la bienveillance sans frontières de Dieu pour notre humanité ».
Dans le Royaume que Jésus instaure et dont nous sommes participantes et participants, il n’y a pas de distinction de classe, de préférence pour des groupes ou des personnes. C’est un royaume sans frontières, un royaume qui n’est pas de ce monde et qui ouvre sur tout ce qui est beau et bon, sur toutes les personnes qui acceptent comme les Mages de reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père et qui décident de le suivre en vivant leur vie de tous les jours dans le sillage de leur choix et de leur découverte.
C’est ce que firent les Mages en retournant dans leur pays. Et c'est ce que nous sommes invités à faire après cette célébration en retournant à la maison, au travail, sur les places pour y témoigner de la rencontre que nous avons faite de Jésus et le dire autour de nous de diverses façons. Comment ? À chacune et à chacun de se mettre à l’écoute de l’Esprit car celles-ci nous seront inspirées par le souffle de l’Esprit Saint qui est l’Esprit de Jésus.
Conclusion
Cette belle fête de l’Épiphanie est encore aujourd’hui bien actuelle. Le récit qui nous porte est riche de toutes sortes de détails, mais c'est l’enseignement fondamental qui est des plus actuel pour nos sociétés de plus en plus sécularisées, celui d’une bienveillance sans frontières de notre Dieu pour l’humanité.
Que le partage du Pain et du Vin fasse de nous des témoins ardents de cette bienveillance de Dieu en nous unissant à Celui qui est la Lumière des nations, Jésus Christ notre Seigneur et notre Sauveur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
31 décembre 2019
LECTURES DE LA MESSE pour l'Épiphanie du Seigneur Année A
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. Ps 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour les funérailles d'un proche : « Se laisser conduire par l’Esprit de Dieu »2018-10-12T20:40:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-les-funerailles-d-un-proche-Se-laisser-conduire-par-l-Esprit-de-Dieu_a860.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/26389131-27186947.jpg2018-10-10T21:36:00+02:00Hermann Giguère
En commençant je me permets de vous demander de m’excuser s’il m’arrive durant cette homélie d’être submergé par les émotions. Je devais partir en voyage avec Guy le 4 octobre et aujourd’hui le 13 octobre nous aurions été ensemble à Nazareth en Terre Sainte avec un groupe dont nous faisions partie. Vous comprendrez que Guy n’a jamais été aussi présent à mon esprit.
Les textes choisis qui viennent d’être lus vont nous permettre d’entrer dans la foi profonde qui fut celle de Guy et de le suivre dans ce passage qui lui a ouvert la vie éternelle.
I – Une révélation fondamentale pour le chrétien
La première lecture s’applique parfaitement à Guy qui l’a vécue à plein. Oui! Tout au cours de sa vie, il s’est laissé conduire par l’Esprit de Dieu. « Tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. » Les chemins qu’il a parcourus l’ont mené des Pères Blancs au Grand Séminaire de Québec, puis ensuite sur le marché du travail avec une retraite anticipée dont il a pu profiter un peu.
Tout au cours de ce parcours, Guy a maintenu une conscience continuelle qu’il était aimé de Dieu. Il le vivait non seulement en paroles, mais dans la conduite de sa vie. La foi qui l’habitait était profonde et nourrie de la Parole de Dieu qu’il fréquentait et aimait. Il aimait l’exprimer par le chant. C’est ce témoignage de l’homme de foi que nous pouvons retenir ce matin.
Celui que nous accompagnons fut un fils de Dieu, un enfant de Dieu. Saint Paul dans la première lecture le proclame clairement et cela s’applique à chacun et à chacune de nous. « L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : "Abba !" C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. »
Les funérailles de Guy sont pour nous l’occasion de nous rappeler avec lui ce merveilleux don que Dieu nous a fait à notre baptême, celui de faire de nous des enfants de Dieu. Guy a tenu à vivre de cette belle réalité, à travers des hauts et des bas, bien sûr, mais toujours plus profondément. Avec une aisance et une simplicité de tous les instants, il a gardé cette conviction profonde qu’il était un enfant de Dieu à qui il confiait tout comme à un « Père », un « Papa » – c’est comme cela que se traduit le mot « Abba » qu’utilise saint Paul - et dont il s’est toujours senti très proche.
Ce Père l’a rejoint brusquement en l’emportant pour toujours avec lui.
II – Se tenir prêt
Je ne sais si Guy a eu des signaux d’une mort prochaine, mais je suis sûr que dans sa foi il était comme un serviteur en attente de la visite de son Maître. Il avait fait siennes les paroles de Jésus que rapporte le texte de l’évangile que je viens de lire : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. »
C’est ce que Guy a connu. Une arrivée impromptue. Une venue surprise. Mais aussi une rencontre qu’il a souhaitée et attendue avec foi.
On peut penser qu’il est maintenant servi par celui qu’il a servi avec générosité et avec attention. « Vraiment, je vous le dis, proclame Jésus, [le Maître] prendra la tenue de service, fera passer à table [ses serviteurs] et les servira chacun à son tour. »
Nous vivons avec le départ de Guy le mystère de la vie humaine qui nous est donnée. Nous n’en sommes pas les propriétaires. Cette vie qui nous est donnée elle a une fin, mais pour celui et celle qui a la foi en Jésus Ressuscité des morts, elle n’est pas terminée, elle est transformée, comme le dira tout à l’heure le texte de la préface que je vous cite : « Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux. »
Conclusion
Nous sommes réunis aujourd'hui autour de la table eucharistique où Guy nous a convoqués. Laissons nos cœurs s’ouvrir à l’Esprit et que celui-ci nous conduise, comme il l’a fait pour Guy, sur des chemins où nous trouverons paix, joie et bonheur pour maintenant et pour toujours.
C’est l’occasion pour nous tous et toutes de recueillir avec respect le témoignage de celui qui vient de nous quitter et de le laisser intercéder pour nous, car je suis sûr que Guy est déjà rendu à la Maison du Père. Nous pouvons prier pour lui, bien sûr, mais nous pouvons aussi le prier sans crainte.
Que les fidèles défunts reposent dans la miséricorde de Dieu!
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
13 octobre 2018
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net