Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-28T23:39:39+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 13e dimanche du temps ordinaire Année C : « Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem »2022-05-20T20:44:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-13e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Jesus-le-visage-determine-prit-la-route-de-Jerusalem_a1070.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/64153137-46080209.jpg2022-06-21T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Commençons par le portrait qui est donné de Jésus dans ce passage de l’évangile de saint Luc qui vient d’être lu : « Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem ».
I – Le visage déterminé
Jésus prend la route de Jérusalem en sachant qu’il n’en reviendra pas. Il le fait avec détermination. C’est un moment de choix important pour lui. Certains font des choix semblables parfois.
J’ai un ami qui, il y a quelques années, à la suite de son fils qui l’avait fait, a décidé de faire à pied le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Il est parti de Paris et a parcouru pendant un mois environ 850 kilomètres à pied. Il y allait avec détermination car cela représentait pour lui non seulement un défi mais une rencontre avec lui-même et avec Dieu. Il avait fait déjà un pèlerinage en Terre Sainte, mais cette marche de pèlerin vers saint Jacques de Compostelle avait un sens encore plus fort pour lui. Il a tenu bon et il en est aujourd’hui, non seulement heureux, mais transformé. Il rayonne de la joie de l’Évangile et il est un témoin de l'amour du Christ dans son milieu de travail auprès des personnes âgées et autour de lui. Il s’est réconcilié avec son fils dont il s’était séparé depuis plusieurs années.
Jésus commence ici un pèlerinage particulier. Il est en mesure déjà de prévoir les tenants et les aboutissants de sa route vers Jérusalem. Il entrevoit que ce sera pour lui la rencontre finale avec sa mission de Sauveur qui le conduira sur le Calvaire où il donnera sa vie pour le salut du monde.
C’est pourquoi, on peut voir cet épisode comme un point tournant dans la vie de Jésus. Jésus en partant accepte résolument non seulement d’annoncer l’amour du Père, mais de vivre cet amour en donnant sa propre vie pour ses frères et sœurs. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » dira-t-il la veille de sa mort pendant son dernier repas avec des disciples. (Jean 15, 13).
II - Les routes de Galilée
Cette décision de Jésus d’aller vers Jérusalem avec détermination ne le renferme pas sur lui-même, loin de là. Jésus est sur les routes depuis quelques années. Et il rencontre plein de gens. Il a avec lui des compagnons et des compagnes qui le suivent. Il sillonne le pays à pied.
Quand on parcourt une route en marchant à pied - mon ami l'a fait en allant à St-Jacques de Compostelle - le temps s’écoule lentement, on réfléchit en marchant et il survient plein de situations de toutes sortes. On rencontre des gens, on profite du beau temps, on doit se mettre à l’abri, on est fatigué, on se retire à l’écart, on passe dans des endroits inconnus, on rencontre des gens différents etc.
À pied sur la route, on se doit d’être ouverts à tous les imprévus. C’est ce qui se passe dans le reste de l’épisode de l’évangile de saint Luc que nous venons d’entendre.
III – Les appels de Dieu
Le premier imprévu vient des disciples qui sont avec Jésus. Ils sont tellement imprégnés de son enseignement, ils l'admirent tellement qu’ils veulent forcer l’adhésion de ces samaritains qu’ils croisent, même en le faisant avec violence, avec le feu du ciel. Devant cette fougue injustifiée, Jésus les réprimande car son message est proposé et non pas imposé. Il en est toujours de même. Dans l’histoire de l’Église on l’a oublié parfois. Nous, les messagers d'aujourd’hui, les disciples-missionnaires comme nous appelle le pape François, nous avons à proposer notre foi et non à l’imposer. Il nous revient de trouver les moyens adaptés pour ce faire.
À la suite de la scène des disciples exaltés que Jésus refrène. Il y a trois autres imprévus, des rencontres de personnes qui permettent à Jésus de mettre les points sur les i pourrait-on dire.
La première personne rencontrée est remplie d’enthousiasme et dit à Jésus « Je te suivrai partout où tu iras. ». Jésus la renvoie et lui indique qu’il est important pour ceux et celles qui veulent le suivre de se garder libres des attaches de toutes sortes qui les guettent : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Dans le deuxième cas c’est Jésus qui interpelle une personne : « Suis-moi. ». La personne invoque les funérailles de son père, mais Jésus sent qu’il s’agit là d’une excuse pour se dérober et il lui réplique : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu ». Il n’y a pas ici de refus des rites funéraires comme nous en faisons volontiers, mais c'est une invitation à placer les appels de Dieu au-dessus de tout.
Dans le troisième cas, la réponse de Jésus va dans le même sens. À une autre personne que Jésus interpelle et qui lui répond qu’elle doit d’abord faire des adieux à sa famille, il lui répond, avec la belle image du labour avec une charrue, qu’il propose un choix radical: « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Conclusion
Aujourd’hui, en fin de compte, les textes proposés à notre méditation sont des textes qui nous rappellent que comme Jésus, comme Élisée dont parle la première lecture, comme les trois personnes interpellées par Jésus, nous aussi, sur la route de la vie qui est la nôtre nous avons des vocations, des appels particuliers, chacun et chacune.
Ces appels sont variés et différents selon nos situations de vie, mais ils ont en commun qu’ils nous demandent d’avancer le regard fixé en avant et de façon déterminée, pas seulement dans des à peu près. C’est le message à retenir ce matin je pense.
Demandons au Seigneur qu’il nous aide par son Esprit Saint à découvrir comment avancer toujours avec confiance dans notre vie chrétienne de femmes baptisées et d'hommes baptisés désirant devenir de plus en plus des disciples de Celui que est le seul et vrai Maître digne d’être suivi et demandons à Dieu de savoir reconnaitre ses voies dans nos vies.
Confions cette intention à la Vierge Marie, la patronne de cette chapelle qui lui est dédiée - Notre-Dame du Lac Poulin - qui a su le faire à la perfection et qui peut nous aider à le faire malgré nos limites et nos faiblesses.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 juin 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Élisée se leva et partit à la suite d’Élie » (1 R 19, 16b.19-21)
Lecture du premier livre des Rois
En ces jours-là,
le Seigneur avait dit au prophète Élie :
« Tu consacreras Élisée, fils de Shafath,
comme prophète pour te succéder. »
Élie s’en alla.
Il trouva Élisée, fils de Shafath, en train de labourer.
Il avait à labourer douze arpents,
et il en était au douzième.
Élie passa près de lui et jeta vers lui son manteau.
Alors Élisée quitta ses bœufs, courut derrière Élie,
et lui dit :
« Laisse-moi embrasser mon père et ma mère,
puis je te suivrai. »
Élie répondit :
« Va-t’en, retourne là-bas !
Je n’ai rien fait. »
Alors Élisée s’en retourna ;
mais il prit la paire de bœufs pour les immoler,
les fit cuire avec le bois de l’attelage,
et les donna à manger aux gens.
Puis il se leva, partit à la suite d’Élie
et se mit à son service.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 15 (16), 1.2a.5, 7-8, 9-10, 2b.11)
R/ Dieu, mon bonheur et ma joie ! (cf. Ps 15, 2.11)
Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.
J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »
Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon cœur m’avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
Je n’ai pas d’autre bonheur que toi.
Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !
DEUXIÈME LECTURE
« Vous avez été appelés à la liberté » (Ga 5, 1.13-18)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
c’est pour que nous soyons libres
que le Christ nous a libérés.
Alors tenez bon,
ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage.
Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté.
Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte
pour votre égoïsme ;
au contraire, mettez-vous, par amour,
au service les uns des autres.
Car toute la Loi est accomplie
dans l’unique parole que voici :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres,
prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres.
Je vous le dis :
marchez sous la conduite de l’Esprit Saint,
et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair.
Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit,
et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair.
En effet, il y a là un affrontement
qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez.
Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit,
vous n’êtes pas soumis à la Loi.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » « Je te suivrai partout où tu iras » (Lc 9, 51-62)
Alléluia. Alléluia.
Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ;
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. 1 S 3,9 ; Jn 6, 68c)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem.
Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Voyant cela,
les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
Puis ils partirent pour un autre village.
En cours de route, un homme dit à Jésus :
« Je te suivrai partout où tu iras. »
Jésus lui déclara :
« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre :
« Suis-moi. »
L’homme répondit :
« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord
enterrer mon père. »
Mais Jésus répliqua :
« Laisse les morts enterrer leurs morts.
Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit :
« Je te suivrai, Seigneur ;
mais laisse-moi d’abord faire mes adieux
aux gens de ma maison. »
Jésus lui répondit :
« Quiconque met la main à la charrue,
puis regarde en arrière,
n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le dimanche de Pâques 2020 Année A « Ressuscités avec le Christ » 2020-04-11T04:04:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-dimanche-de-Paques-2020-Annee-A-Ressuscites-avec-le-Christ_a945.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/42875040-35580307.jpg2020-04-07T18:00:00+02:00Hermann Giguère
À chaque célébration eucharistique, après la consécration, le président proclame : « Il est grand le mystère de la foi ». L’assemblée répond : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Cette belle réponse de l’assemblée situe la résurrection de Jésus dans l’ensemble du mystère du Salut. Elle en est le cœur, mais elle ne peut être isolée de la Passion et du Retour du Christ en gloire. La résurrection n’est pas un prodige fantastique. Elle est un moment essentiel de notre foi en l’amour de Dieu qui se donne au monde dans son Fils Jésus. Elle nous invite comme le dit saint Paul dans la première lecture à « recherchez les réalités d’en haut ». C’est ce que les premiers témoins que sont Marie-Madeleine, Pierre et Jean ont été amenés à faire à la suite de leur découverte du tombeau vide.
I – Les premiers arrivés au tombeau de Jésus
Mettons-nous à leur place. D’abord Marie-Madeleine. Pleine d’amour pour Jésus, elle ne l’oublie pas et vient avec cœur lui rendre les derniers hommages qui sont de nettoyer son corps, de le purifier et de le remettre en place. Ô surprise, elle ne trouve pas le corps dans le tombeau où on l’avait mis. Elle n’en croit pas ses yeux et s’en va prévenir Pierre.
Celui-ci avec l’autre disciple, probablement Jean, se rend au tombeau. Jean qui est plus jeune arrive avant lui. Il attend Pierre qui, lui, regarde à l’intérieur. Il aperçoit les linges posés à plat, le suaire (le linge qui avait enveloppé le corps de Jésus) roulé à part à sa place. Sous le choc, il laisse entrer l’autre disciple, Jean. Là se produit un événement majeur que l’évangéliste résume en deux mots qui sont la clé pour méditer ce mystère de la résurrection de Jésus : « Il vit, et il crut ».
II – Le mystère de la résurrection de Jésus
Pourquoi le disciple croit-il? On pourrait penser que le tombeau vide est suffisant pour cet acte de foi. Mais n'est pas le cas.
La résurrection de Jésus ne se démontre pas par des preuves tangibles. Le tombeau vide n’est pas une preuve en soi. Il est un signe. Il n’est pas la raison de l’acte de foi du disciple. S’il croit à la résurrection de son Maître mort sur la croix deux jours plus tôt, c’est qu’il comprend en cet instant que le plan de Salut de Dieu, révélé dans les Écritures, s’achève dans la résurrection de son Fils qu’il relève du tombeau et qui continue ainsi d’être toujours vivant.
C’est pourquoi, nous le redisons à chaque messe comme je l’ai souligné en commençant : « Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire ».
III - Application
« Il vit et il crut ». En ce Dimanche de Pâques nous sommes invités à aller au tombeau nous aussi, à regarder à l’intérieur avec les yeux de notre imagination. Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, Jean, nous verrons les linges et le suaire. Nous regarderons le lieu en détail, mais notre imagination sera impuissante à nous montrer Jésus ressuscité.
La seule voie qui nous est accessible c’est celle de la foi. Cette foi n’est pas une fuite en avant ou une représentation ésotérique. Elle s’appuie sur la Parole de Dieu. Celui-ci nous donne son Fils qui, par son abaissement de la Croix, mérite l’exaltation de la résurrection qui fait toutes choses nouvelles.
« Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, ma foi est vaine ». (I Corinthiens 15, 17). La résurrection de Jésus ouvre toute grande la porte des réalités d’en haut à ses frères et sœurs que nous sommes. Comme Jésus ressuscité qui désormais vit totalement pour Dieu, et avec lui, nous mourons à ce qui nous écrase. Nous nous relevons avec lui de nos tombeaux et nous vivons pour Dieu.
« Lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » écrit saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome. (Romains 6, 9-11)
Conclusion
Demandons au Seigneur en ce beau jour de Pâques de sortir de nos tombeaux de toutes sortes. C’est un jour de joie. C’est un jour de libération. Avec le Christ ressuscité, recherchons les choses d’en haut comme nous y invite saint Paul dans la deuxième lecture car nous sommes ressuscités avec le Christ.
Nous pourrons ainsi apporter dans notre monde une note d’espérance et de joie. « La résurrection du Christ, écrit le pape François dans La joie de l’Évangile, produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (Evangelii Gaudium, 278)
Avec nos frères et sœurs chrétiens d’Orient saluons-nous en ce jour de Pâques en disant : « Christos anesti. Alithos anesti! » « Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ».
Que cette salutation, en cette période de pandémie du coronavirus, mette en nous et chez nos dirigeants un espoir fondé d'en sortir victorieux et nous donne l'énergie pour suivre les directives qui éloigneront de nous ce virus invisible mais bien présent et qui a déjà fauché des milliers de vies humaines. Ayons une pensée pour ces personnes décédées et confions les à la miséricorde du Seigneur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 avril 2020
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Joyeuses Pâques !
Regarde !
La pierre du tombeau a basculé
Elle laisse passer le Vivant.
Entre ciel et terre,
Déchirure de lumière
Éclatée en millions d’étincelles.
Joyeuse nouvelle portée au monde
Comme levain, semence et feu.
Dieu-passant
Dieu-passage
Dieu-Pâque !
Dieu pour toujours
Au milieu de nous!
Alleluia !
Laurette Lepage (Québec)
4 avril 2010
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 avril 2020
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (Ps 117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
OU AU CHOIX
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? »
« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Au lieu de cet Évangile, on peut lire celui qui a été lu à la Veillée pascale.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 27e dimanche du temps ordinaire Année C « Si vous aviez la foi... »2019-10-03T01:37:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-27e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Si-vous-aviez-la-foi_a913.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/34112383-31266062.jpg2019-10-01T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Jésus est en marche vers Jérusalem depuis sa Galilée natale ce qui fait un peu plus de 100 kilomètres. Il fait cette longue marche à pied. Il la fait avec ses apôtres et plusieurs personnes qui le suivent. Tout ce beau monde monte à Jérusalem pour la Pâque. Durant cette marche, on prend des pauses, on cause et Jésus communique soit aux apôtres qu'il prend à part parfois soit à toute le monde ses pensées sur l’Alliance avec Dieu vécue par Israël en annonçant qu’elle deviendra une nouvelle Alliance dont il est porteur comme il l'a dit à Nazareth devant se concitoyens. En effet, c'est là qu'un jour, après avoir lu les paroles du prophète Isaïe décrivant la venue du Messie, il a proclamé : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ».(cf. Luc 4, 21)
I - Les exigences de la Nouvelle Alliance
Dans sa prédication publique et dans ses conversations privées, Jésus promet l’accomplissement de ce que Dieu a promis. Pour entrer dans son Royaume, les exigences sont radicales toutefois, elles vont bien au-delà des exigences de la Loi de Moïse. Les gens sont surpris, mais intéressés et gagnés à cette nouvelle façon de voir les relations de l'humanité avec Dieu, un Dieu qui n'est pas seulement une Maître exigeant mais un père pour ses enfants.
C’est ainsi que devant ces nouvelles exigences et l’incitation à choisir ce camp par opposition à celui des gens remplis d’eux-mêmes et profiteurs des réalités de ce monde comme le riche dont parlait l’évangile de dimanche dernier, les disciples sont un peu dépassés. Ils comprennent ce que Dieu attend d’eux. Ils sont prêts à adhérer à la vision de Jésus, mais ils ne sentent pas assez de force pour réussir à vivre ces nouvelles exigences.
C’est pourquoi ils demandent à Jésus d’augmenter leur foi, de leur donner une foi plus forte. Cette foi qu’ils demandent c’est l’abandon à la volonté de Dieu, c'est d’être capables de se laisser guider par les enseignements de Jésus dans toute leur vie.
Pour leur répondre, Jésus utilise une comparaison surprenante et il leur dit que s’ils avaient un peu de foi ils diraient à l’arbre qu'ils voient devant eux de se planter dans la mer et il le ferait! Par cette image, il leur indique que pour Dieu un tout petit peu de foi peut transformer toute une vie. Rien n'est impossible à Dieu. Il compare ce petit peu de foi à une graine de moutarde qui est une des plus petites graines qu’on trouve en Palestine. Elle est toute petite mais elle donne une plante vigoureuse. Ainsi de la foi.
Comme les apôtres, demandons au Seigneur d'augmenter notre foi car bien souvent nous laissons les visions humaines obscurcir celle-ci alors qu’en vivant dans l'abandon nous sommes sûrs que Dieu lui-même fera des merveilles et même des miracles.
II – La fidélité dans la foi
Le disciple qui s'abandonne dans une foi confiante est un disciple vivant la fidélité comme le souhaite la fin du texte lu dans la première lecture où il est dit « le juste vivra par sa fidélité ». Jésus, dans la petite parabole qui suit ses paroles sur la foi, explique que la fidélité du disciple est comparable à celle d’un ouvrier ou serviteur sur une ferme. Il fait son travail et en plus dans les mœurs du temps, il s’occupe du ravitaillement et de la bouffe. C’est tout un contrat, mais il est clair quand il accepte de boulot.
Sans juger des exigences de ce type de contrat, Jésus, retient que pour son disciple, il en va de même. Il a été choisi. Son engagement avec son Maître qui est Dieu est un engagement qu’il doit respecter en tout temps. Les deux ne sont pas sur le même pied. Le disciple, pour Jésus, est comme le serviteur. Il ne peut rien exiger de Dieu. C'est toujours Dieu qui a l’initiative dans son mouvement d’amour qui l’a rejoint et l’a sauvé. Le disciple ne peut prétendre imposer ses exigences à son Dieu.
Nous l’oublions parfois, hélas! lorsque nous sommes tentés de dire dans nos prières. « Mon Dieu, si tu me donnes cela, je te remercierai par un don à l’Église, mais si tu ne me donnes pas cela je bouderai, je laisserai de côté mes rencontres avec toi et je filerai mon chemin sans toi ». On sera toujours tentés de négocier comme cela avec Dieu alors que Jésus ici nous dit : « On ne négocie pas avec Dieu. Il sait ce dont vous avez besoin, vous êtes des serviteurs un point c’est tout ».
III – Application
J’aurais aimé être dans le groupe autour de Jésus pour l’entendre de vive voix faire ces recommandations et lui poser mes questions. Mais à bien y penser, il me permet de le faire aujourd’hui encore car il est toujours présent. Vivant et ressuscité il ne nous a pas quittés. C’est lui que je rencontre dans la célébration eucharistique en ce moment. Je fais confiance à l’Esprit Saint pour qu’il ouvre mon cœur et mon intelligence à la compréhension et à l’acceptation de son message.
Le message de Jésus, la Bonne Nouvelle, son Évangile a nourri des générations de disciples, dont ce matin la deuxième lecture nous présente un témoin exceptionnel. Il s’agit de Timothée qui a été converti par saint Paul et qu’il a choisi comme un de ses successeurs. Il lui rappelle dans cette lettre qu’il a reçu un esprit de force, d’amour et de pondération pour garder le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. (Cf. 2 Timothée 1, 6-7 )
Cet Esprit est toujours à l’œuvre dans l’Église aujourd’hui, dans ceux et celles qui veulent suivre Jésus comme Timothée. Ne l’oublions pas.
Conclusion
Demandons au Seigneur de se manifester en nous par un abandon confiant à la parole du Seigneur Jésus, d'« augmenter notre foi » et soyons sûrs qu’il veille à ce que l’Esprit Saint fasse fructifier ce qui a été semé en nous.
Faisons, si vous le voulez bien, cette belle prière qu'on trouve dans la liturgie des ordinations presbytérales et diaconales : « Achève en nous, Seigneur, ce que tu as commencé ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
1 octobre 2019
Lectures de la messe pour le 27e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Le juste vivra par sa fidélité » (Ha 1, 2-3 ; 2, 2-4)
Lecture du livre du prophète Habacuc
Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler,
sans que tu entendes ?
crier vers toi : « Violence ! »,
sans que tu sauves ?
Pourquoi me fais-tu voir le mal
et regarder la misère ?
Devant moi, pillage et violence ;
dispute et discorde se déchaînent.
Alors le Seigneur me répondit :
Tu vas mettre par écrit une vision,
clairement, sur des tablettes,
pour qu’on puisse la lire couramment.
Car c’est encore une vision pour le temps fixé ;
elle tendra vers son accomplissement, et ne décevra pas.
Si elle paraît tarder, attends-la :
elle viendra certainement, sans retard.
Celui qui est insolent n’a pas l’âme droite,
mais le juste vivra par sa fidélité.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9)
R/ Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur ! (cf. Ps 94, 8a.7d)
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.
Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Deuxième lecture
« N’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur » (2 Tm 1, 6-8.13-14)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu
ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains
Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force, d’amour et de pondération.
N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur,
et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ;
mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.
Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides
que tu m’as entendu prononcer
dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus.
Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté,
avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Si vous aviez de la foi ! » (Lc 17, 5-10)
Alléluia. Alléluia.
La parole du Seigneur demeure pour toujours ;
c’est la bonne nouvelle qui vous a été annoncée.
Alléluia. (cf. 1 P 1, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,
et il vous aurait obéi.
Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
‘Viens vite prendre place à table’ ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt :
‘Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?
Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
‘Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir’ »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour les funérailles d'un proche : « Se laisser conduire par l’Esprit de Dieu »2018-10-12T20:40:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-les-funerailles-d-un-proche-Se-laisser-conduire-par-l-Esprit-de-Dieu_a860.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/26389131-27186947.jpg2018-10-10T21:36:00+02:00Hermann Giguère
En commençant je me permets de vous demander de m’excuser s’il m’arrive durant cette homélie d’être submergé par les émotions. Je devais partir en voyage avec Guy le 4 octobre et aujourd’hui le 13 octobre nous aurions été ensemble à Nazareth en Terre Sainte avec un groupe dont nous faisions partie. Vous comprendrez que Guy n’a jamais été aussi présent à mon esprit.
Les textes choisis qui viennent d’être lus vont nous permettre d’entrer dans la foi profonde qui fut celle de Guy et de le suivre dans ce passage qui lui a ouvert la vie éternelle.
I – Une révélation fondamentale pour le chrétien
La première lecture s’applique parfaitement à Guy qui l’a vécue à plein. Oui! Tout au cours de sa vie, il s’est laissé conduire par l’Esprit de Dieu. « Tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. » Les chemins qu’il a parcourus l’ont mené des Pères Blancs au Grand Séminaire de Québec, puis ensuite sur le marché du travail avec une retraite anticipée dont il a pu profiter un peu.
Tout au cours de ce parcours, Guy a maintenu une conscience continuelle qu’il était aimé de Dieu. Il le vivait non seulement en paroles, mais dans la conduite de sa vie. La foi qui l’habitait était profonde et nourrie de la Parole de Dieu qu’il fréquentait et aimait. Il aimait l’exprimer par le chant. C’est ce témoignage de l’homme de foi que nous pouvons retenir ce matin.
Celui que nous accompagnons fut un fils de Dieu, un enfant de Dieu. Saint Paul dans la première lecture le proclame clairement et cela s’applique à chacun et à chacune de nous. « L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : "Abba !" C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. »
Les funérailles de Guy sont pour nous l’occasion de nous rappeler avec lui ce merveilleux don que Dieu nous a fait à notre baptême, celui de faire de nous des enfants de Dieu. Guy a tenu à vivre de cette belle réalité, à travers des hauts et des bas, bien sûr, mais toujours plus profondément. Avec une aisance et une simplicité de tous les instants, il a gardé cette conviction profonde qu’il était un enfant de Dieu à qui il confiait tout comme à un « Père », un « Papa » – c’est comme cela que se traduit le mot « Abba » qu’utilise saint Paul - et dont il s’est toujours senti très proche.
Ce Père l’a rejoint brusquement en l’emportant pour toujours avec lui.
II – Se tenir prêt
Je ne sais si Guy a eu des signaux d’une mort prochaine, mais je suis sûr que dans sa foi il était comme un serviteur en attente de la visite de son Maître. Il avait fait siennes les paroles de Jésus que rapporte le texte de l’évangile que je viens de lire : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. »
C’est ce que Guy a connu. Une arrivée impromptue. Une venue surprise. Mais aussi une rencontre qu’il a souhaitée et attendue avec foi.
On peut penser qu’il est maintenant servi par celui qu’il a servi avec générosité et avec attention. « Vraiment, je vous le dis, proclame Jésus, [le Maître] prendra la tenue de service, fera passer à table [ses serviteurs] et les servira chacun à son tour. »
Nous vivons avec le départ de Guy le mystère de la vie humaine qui nous est donnée. Nous n’en sommes pas les propriétaires. Cette vie qui nous est donnée elle a une fin, mais pour celui et celle qui a la foi en Jésus Ressuscité des morts, elle n’est pas terminée, elle est transformée, comme le dira tout à l’heure le texte de la préface que je vous cite : « Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux. »
Conclusion
Nous sommes réunis aujourd'hui autour de la table eucharistique où Guy nous a convoqués. Laissons nos cœurs s’ouvrir à l’Esprit et que celui-ci nous conduise, comme il l’a fait pour Guy, sur des chemins où nous trouverons paix, joie et bonheur pour maintenant et pour toujours.
C’est l’occasion pour nous tous et toutes de recueillir avec respect le témoignage de celui qui vient de nous quitter et de le laisser intercéder pour nous, car je suis sûr que Guy est déjà rendu à la Maison du Père. Nous pouvons prier pour lui, bien sûr, mais nous pouvons aussi le prier sans crainte.
Que les fidèles défunts reposent dans la miséricorde de Dieu!
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
13 octobre 2018
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« Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur » Homélie pour la fête de saint François de Sales (janvier 2008) 2009-11-01T02:40:00+01:00http://www.hgiguere.net/Devenez-mes-disciples-car-je-suis-doux-et-humble-de-coeur-Homelie-pour-la-fete-de-saint-Francois-de-Sales-janvier-2008_a166.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/833563-1021219.jpg2008-01-25T04:28:00+01:00Mgr Pierre-André Fournier
« Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur ».
François de Sales comme prêtre puis comme évêque de Genève fut un Pasteur selon le cœur de Dieu, à la suite de plusieurs grandes figures de l’Ancien Testament dont Moïse qui veut pour son peuple bonheur et fécondité et à la suite du Christ Bon Pasteur par excellence.
Une des personnes qui m’a le plus aidé à comprendre la profondeur de l’être « prêtre et pasteur » est une laïque Catherine de Hueck, fondatrice de Madonna House. Avec les yeux de la foi, elle voyait mieux que plusieurs ce que l’Esprit a opéré en nous par l’ordination. Je me souviens encore de ses phrases-chocs comme « You are not some Ordinary Jos ». « Peu importe le genre de vie que vous avez menée, donnez-nous Dieu ». Au-delà de l’étonnement qui me saisit lorsque je pense au don de la vocation de pasteur, mon respect ne cesse de grandir à mesure que je vois quotidiennement l’ampleur de la tâche qui vous échoit et les nombreux obstacles qui s’échelonnent sur votre route de missionnaire. Souvenons-nous que c’est son amour pour ses confrères pasteurs qui a conduit un autre François (de Laval) à les regrouper en ce Séminaire. Et cet amour, grâce à l’Esprit, se continue par le rassemblement d’aujourd’hui. Merci à Mgr Hermann, merci chers confrères du Séminaire.
« Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur ».
François de Sales a fait le passage de pasteur à Bon Pasteur doux et paisible sous l’action de l’Esprit-Saint qui l’a amené à s’émerveiller devant l’Amour de Dieu : d’où son traité de l’Amour de Dieu. Si nous sommes appelés à nous aimer les uns les autres comme Jésus nous aime, nous sommes aussi appelés à aimer le Père comme Jésus L’aime, de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force. Qu’est-ce qu’il faut entendre par ce « comme Jésus »? Ceci veut dire « nous laisser conduire de l’intérieur par l’Esprit comme Jésus ». L’Esprit a accompagné le Bon Pasteur dans son pèlerinage de prière et de don de soi jusqu’au don de sa vie. En accueillant l’Amour de Dieu qui est l’Esprit-Saint, François de Sales est devenu de plus en plus doux et humble comme Son maître. Seul l’amour peut répondre à l’Amour. L’Esprit est donné aux apôtres que nous sommes. Petit à petit, l’Esprit se joint à notre esprit avec puissance et douceur. Il prend la conduite de nos vies en nous faisant aimer le Père et en nous faisant nous aimer les uns les autres comme Jésus, le Bon Pasteur. Voilà ce qui met notre cœur dans la joie et la louange.
« Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur ».
François de Sales bon Pasteur, mû par l’Esprit, a vu la présence de l’Esprit dans le peuple de Dieu, dans tous les baptisés comme l’enseigne si intensément le Concile Vatican II : l’appel de tous à la sainteté. Écoutons ce passage de son livre « Introduction à la vie dévote » (non pas qui manifeste un zèle extrême aux pratiques religieuses) « C’est une erreur et même une hérésie que de vouloir bannir la vie dévote de la compagnie des soldats, de la boutique des artisans, de la cour du prince, du ménage des gens mariés. »
J’ai été témoin jeudi dernier de l’action de l’Esprit dans le cœur d’une disciple de Jésus. Un autre enfant de Louis Brissette (qui a adopté plusieurs enfants handicapés), René-Marc, est décédé : il entendait et voyait à peine, ne parlait pas, 19 ans. Au début de la cérémonie, une bénévole Véronique fait ce bref témoignage que je considère inspiré :
« Merci René-Marc de m’avoir permis de réaliser mon rêve, celui de pouvoir me dévouer pour les plus démunis de la terre ».
Et elle continue :
« Maintenant, Seigneur, aide-moi à parvenir à la pauvreté extrême dans laquelle se trouvait René-Marc ».
Que pouvais-je ajouter à l’homélie? Que de fois ne pouvons-nous pas dire au Père : « Je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »
Comme François de Salles, nous sommes quotidiennement témoin dans l’Église, « de l’Esprit qui prie, discerne, rend l’Évangile vivant, est présent dans les sacrements, fait la communauté, fait la mission » (Mgr Lionel Gendron). D’où la nécessité de la formation spirituelle des personnes que nous appelons à servir : liturgie, catéchèse, etc.
Je vous propose d’offrir cette Eucharistie aux intentions de l’abbé Noël Baillargeon, prêtre du Séminaire, qui vient de nous quitter et dont les funérailles ont eu lieu hier, le 23 janvier 2008, et à celles du Congrès Eucharistique International. À quoi l’Esprit nous interpelle-t-il, nous les pasteurs de son peuple.
Sans doute à mieux répandre ce bon conseil donné à Philothée par l’évêque de Genève : « Depuis le Credo jusqu’au Pater noster, appliquez votre cœur aux mystères de la mort et passion de notre Rédempteur, qui sont actuellement et essentiellement représentés en ce saint Sacrifice, lequel avec le prêtre et avec le reste du peuple vous offrirez à Dieu le Père pour son honneur et pour votre salut ». Et répandre ce bon conseil peut vouloir dire participer à cet avènement du Congrès Eucharistique International avec enthousiasme et inviter les nôtres à y participer. Dans son message pour la Journée mondiale des malades, Benoît XVI écrit : « Il est clair que la pastorale de la santé doit tirer la force spirituelle nécessaire de l’Eucharistie pour secourir efficacement l’homme et pour l’aider à comprendre la valeur de sa propre souffrance en vue de son salut ». Cette parole se rapproche de celle de Mère Teresa qui, au début de sa communauté, demande la présence du Saint-Sacrement dans la chapelle de leur résidence à son évêque un peu hésitant : « Sans l’adoration eucharistique, il nous est impossible de faire notre difficile travail auprès des mourants de la rue ». Ceci peut se dire de notre travail pastoral aujourd’hui aussi.
Pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
+ Pierre-André Fournier
Évêque auxiliaire à Québec
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour les fidèles défunts : « Voir le Fils et croire en Lui »2017-11-02T01:51:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-les-fideles-defunts-Voir-le-Fils-et-croire-en-Lui_a308.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1683967-2271994.jpg2005-11-24T14:05:00+01:00Hermann Giguère
Pour les personnes qui se veulent disciples de Jésus, tout commence par un appel et se termine par la vie éternelle. C’est ce qu’ont vécu nos frères et sœurs défunts dont nous nous rappelons le souvenir aujourd’hui dans cette « commémoration des fidèles défunts ». Il en est ainsi de nous aussi sur le chemin qui est nôtre, dans notre histoire de vie.
I- Un appel
Il nous est arrivé un jour de répondre oui pour suivre Jésus en choisissant la vocation de prêtres diocésain ou en s'y préparant comme futur prêtre. Comment dire et raconter cette réponse? C’est l’histoire de toute une vie. Répondre à l’appel à suivre Jésus ne se résume pas à se trouver une place sous le soleil pour œuvrer dans sa vigne. C’est entrer dans un compagnonnage, dans une expérience d’intimité qui ouvre sans cesse sur de l’inédit, des surprises, mais aussi sur un enchantement qu’on n’a jamais fini d’explorer. Au fond de lui-même, le disciple de Jésus continue de ressentir cet appel personnel qui est assez fort pour mobiliser toutes ses énergies et toutes ses aspirations en vue du Royaume et il s’efforce d’y répondre selon sa situation de vie, selon son âge, selon ses talents, selon ses charismes, mais surtout avec son cœur, avec toute son âme et avec toutes ses forces.
Si nous portons un peu attention à ce que nous sommes, nous pouvons comme toucher du doigt la puissance en même temps que la prévenance du Seigneur qui se tient à la porte et qui frappe.
Nos frères et sœurs qui nous ont devancés ont eu l’occasion d’ouvrir cette porte en laissant le Seigneur prendre totalement possession de leur être. « Car la volonté de mon Père, c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle; et moi, je les ressusciterai au dernier jour. » comme on l’a proclamé dans l’extrait du chapitre 6 de saint Jean qui vient d’être lu.
II- Une vie de disciple de Jésus
« Voir le Fils et croire en Lui » n’est-ce pas le but de toute une vie. En effet, le disciple de Jésus est quelqu’un qui se laisse séduire avant tout par une personne. Oui, c’est à « cause de Jésus » que les apôtres ont tout quitté. Ils l’ont connu, ils ont mangé avec lui, ils ont marché sur les routes de Palestine avec lui. Ils ont cru en lui, en la Bonne Nouvelle qu’il portait et qu’il répandait autour de lui.
Mais que se passe-t-il entre l’appel reçu et la vie éternelle, qu’on espère comme le dit la belle prière qui suit le Notre Père? Il se passe pour chacun et chacune de nous un périple rempli de situations de vie, de moments intenses parfois ou encore plus douloureux, d’amitiés et de relations de toutes sortes. C’est la vie, notre vie qui se tisse au fil des jours qui passent.
Comme le dit la lettre aux Hébreux au chapitre 12 : nous sommes comme « des étrangers et des voyageurs …à la recherche d’une patrie. » Notre vie n’est pas une parenthèse sur cette route vers la patrie céleste, elle est, je dirais, « la route elle-même », car c’est dans le quotidien de nos vies que se noue et se développe l’alliance que Dieu veut établir avec chacun d’entre nous, que se déploie l’appel que Jésus lance à tous ceux et celles qui veulent le suivre comme disciple. « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. »
À travers la banalité du quotidien, le chrétien, disciple de Jésus, perçoit le « fond divin » de l’existence et laisse se libérer la beauté cachée, enclose sous cette rude écorce, une beauté qui éclate en vie éternelle. « Aucun d'entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même: si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur » comme le dit saint Paul aux Romains. « Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. »
Finalement, quelle que soit notre histoire de vie, là où est l’Amour, Dieu est présent. « Ubi caritas et amor, Deus ibi est » chantions-nous autrefois. C’est ainsi que notre banal quotidien, s’il s’ouvre à l’Amour, s’ouvre à Dieu « car l’amour vient de Dieu » et « tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu ». « Les gens voient cela sans comprendre; il ne leur vient pas à l'esprit que Dieu accorde à ses élus grâce et miséricorde, et qu'il veille sur ses amis » comme le note avec à propos le passage du livre de la Sagesse proclamé dans la première lecture.
Conclusion
Mes bien chers frères, souhaitons que cette célébration commémorative des fidèles défunts disciples de Jésus soit une occasion de nous ouvrir de plus en plus à cet Amour qui nous vient de Dieu par Jésus, à cet Amour qui le fait se tenir à la porte et nous dire : « Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi » (Apoc 3, 20).
Déjà dans cette célébration nous sommes invités à nous asseoir et à manger « avec Lui et Lui avec nous » dans ce banquet eucharistique qui est pour nous un signe et un avant-goût du banquet éternel qui nous attend et que je nous souhaite à tous. Amen!
Hermann Giguère, prêtre
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 2 novembre 2005
HG/mdb
Dernière mise à jour 24 novembre 2005
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