Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-29T14:43:58+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le Dimanche de la Pentecôte Année A : « Ils se trouvaient tous ensemble »2023-06-03T02:43:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-la-Pentecote-Annee-A-Ils-se-trouvaient-tous-ensemble_a1121.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/72043542-50160504.jpg2023-05-23T18:00:00+02:00Hermann Giguère
La première lecture tirée des Actes des Apôtres nous en met plein la vue. Quelle conclusion pour la fête de Pâques qui a duré cinquante jours (c’est ce que veut dire le mot Pentecôte qui vient du grec). S’arrêter aux détails de ce merveilleux récit, pilier de la prédication des Apôtres, n’est pas interdit. Mais il semble important aussi de cerner quelques éléments essentiels dans les aspects multiples de cette solennité illustrant l’action de l’Esprit Saint dans les débuts de l’Église.
I – La scène de l’effusion de l’Esprit
Commençons par situer la scène de l’événement de la Pentecôte.
Après l’Ascension, saint Luc raconte que les Apôtres dont il donne les noms se retrouvaient dans ce qu’il appelle la Chambre Haute – que la tradition a nommé le Cénacle -, qu’ils y choisirent Mathias comme remplaçant de Judas qui avait trahi Jésus. Les Douze y demeuraient « assidus a la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus et avec ses frères. » (Actes des Apôtres 1, 14).
Cette note est importante pour nous. Elle nous autorise à penser que lorsque saint Luc écrit au début du récit de la Pentecôte, « les frères se trouvaient réunis tous ensemble », il s'agit du même groupe.
C'est important pour nous. Pourquoi ? Parce qu’au Cénacle l’Esprit Saint ne s’est pas manifesté seulement aux Douze Apôtres qui deviendront les messagers privilégiés de l’Évangile. Il est aussi descendu sur tout le groupe. « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit». (Actes des Apôtres 2, 4) C’est pourquoi, on voit souvent des icônes où Marie est au milieu des apôtres et sur elle, comme sur eux, plane une colombe ou descendent des langues de feu, symboles de l’Esprit Saint.
Ainsi, la mission d’annoncer l’Évangile n’est pas réservée aux prêtres et aux évêques. Elle touche tous les chrétiens représentés par Marie, plusieurs femmes et de nombreux frères.
C’est un beau message que confirme, si c’était nécessaire, la deuxième lecture où saint Paul emploie l’image du Corps pour montrer que chaque partie a sa place et où il rappelle aux Corinthiens que « chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous ».
Il n’y a aucune limite au don de l’Esprit. Et pour être plus clair encore, saint Paul précise que « tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps ».
II- Les deux facettes de l’action de l’Esprit Saint
Regardons maintenant comment s’actualise l’action de l’Esprit d’après le récit de la Pentecôte.
Elle s’actualise dans deux directions « ad extra » et « ad intra » disaient les théologiens.
« Ad extra » : c’est l’action de l’Esprit qui est dirigée vers l’extérieur, qui se répand sans limites, une expansion que Jésus voit jusqu’aux extrémités de la terre. Pour ce faire, Jésus rappelle souvent, comme il le fait ici, que ses disciples sont envoyés. « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. ». Et dans l’évangile que nous avons lu, il souligne, parmi plusieurs autres, un des aspects essentiels de cet envoi : porter le pardon à tous, manifester à toute personne la miséricorde de Dieu Père.
« Ad intra » : c’est l’intériorisation de l’action de l’Esprit qui habite dans le baptisé. La personne baptisée se voit et se sent remplie d’une puissance et d’une audace qui ne viennent pas d’elle-même. Mais ce qui est encore plus frappant, c’est qu’elle est entraînée à vivre une expérience unique de rencontre de Jésus Seigneur Ressuscité des morts. Désormais, elle ne peut s’empêcher de partager cette richesse qui donne sens à sa vie illuminée par la présence continuelle de l’Esprit Saint.
III – Les retombées
L’action de l’Esprit s’est manifestée avec éclat le jour de la Pentecôte. Et elle s’est continuée dans les siècles suivants, jusqu’à nous. Les Douze Apôtres, de peureux et craintifs qu’ils étaient, sont devenus des prédicateurs convaincants. Ils ont proclamé avec insistance et sans répit que le Jésus qui avait été crucifié était ressuscité, qu’il était Celui qu’on attendait, que Dieu l’avait établi Seigneur pour donner la vie à toute personne qui s’approcherait de lui dans la foi et une conversion sincère. C’est ce qu’on appelle le « kérygme » ou première proclamation de l’Évangile qui est des plus actuelle pour nous.
« Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » disaient-ils devant le Conseil suprême et le grand prêtre qui les interrogeaient. (Actes 4, 20) De même les autres disciples dont on parle furent les relais de cette prédication. Ils se réunissaient, ils mettaient tout en commun, ils se supportaient au point ou leur groupe augmentait rapidement. Ils donnaient ainsi le témoignage d’une vie transformée par l’amour de Dieu et le souci des autres. (Actes des Apôtres 2, 41-47)
Conclusion
Que cette solennité de la Pentecôte cette année soit pour nous l’occasion de prendre conscience de l’action de l’Esprit Saint toujours présente dans les personnes et dans l’Église. Lorsqu’on voit, dans les églises anciennes, la chute des vocations et des baptêmes, la raréfaction des personnes pratiquantes, le mépris qui fond souvent sur ces Églises à cause de leurs limites et de leurs erreurs passées, les poursuites pour abus sexuels etc. nous avons besoin de revenir à cette conviction que Dieu n'abandonne pas son Église.
L’action de l’Esprit Saint peut nous révéler encore des surprises. L’élection du Pape François en fut une, comme on le voit par la richesse de son ministère. D’autres surprises nous attendent si nous savons, comme disciples, autour de Marie, nous unir dans la prière et demander pour notre temps une nouvelle Pentecôte et une nouvelle effusion de l’Esprit Saint.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
23 mai 2023
MESSE DU JOUR
PREMIÈRE LECTURE
« Tous furent remplis de l’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. Ps 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
la terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
« C’est dans un unique Esprit que nous tous avons été baptisés pour former un seul corps » (1 Co 12, 3b-7.12-13)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
personne n’est capable de dire :
« Jésus est Seigneur »
sinon dans l’Esprit Saint.
Les dons de la grâce sont variés,
mais c’est le même Esprit.
Les services sont variés,
mais c’est le même Seigneur.
Les activités sont variées,
mais c’est le même Dieu
qui agit en tout et en tous.
À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit
en vue du bien.
Prenons une comparaison :
le corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
C’est dans un unique Esprit, en effet,
que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut de ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen.
ÉVANGILE
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie : recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 19-23)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus ;
le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 6e dimanche de Pâques Année A : « Je ne vous laisserai pas orphelins »2023-05-20T13:42:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-6e-dimanche-de-Paques-Annee-A-Je-ne-vous-laisserai-pas-orphelins_a1118.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/71071507-49521879.jpg2023-05-09T18:00:00+02:00Hermann Giguère
« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur» venons-nous d'entendre. Ce « Défenseur » est appelé couramment dans l'évangile de saint Jean le « Paraclet ». Ce mot « Paraclet » vient d'un mot grec qui veut dire « celui qui aide ».
Dans la méditation de l'évangile de saint Jean qui nous est présentée ici, Jésus, avant de passer de ce monde au Père en mourant sur la croix, rassure ses disciples. Lorsqu'il ne sera plus visible pour eux, ils auront son aide continuellement, celle du Paraclet, que la tradition a identifié à l'Esprit Saint, l'Esprit du Père et du Fils. « Il demeurera en vous et il sera en vous…Je ne vous laisserai pas orphelins » promet Jésus à ses disciples.
Dans les quelques versets que nous avons lu ce matin Jésus précise trois fonctions du Paraclet, de l'Esprit Saint, auprès de ses disciples que nous sommes et auprès de l'Église : enseigner, témoigner de lui et habiter le cœur des disciples.
I - Enseigner
Le Paraclet, dit Jésus, est l'Esprit de vérité. Il enseigne à suivre Jésus, à garder ses commandements. Il rappelle ce qu'a dit Jésus. Il est une mémoire vivante des paroles reçues de Jésus. Il est lui-même inspiré par le Père et par le Fils et il redit à notre cœur tout ce qu'a dit Jésus. Il rend notre intelligence attentive aux enseignements de Jésus. Il nous les fait aimer et chérir.
Ces enseignements ne sont pas seulement des préceptes à mettre en pratique. Ils sont un chemin de vie, le chemin de la vraie vie, un chemin d'éternité ( Psaume 138, 24).
Le Paraclet, l’Esprit Saint, ne parle pas de lui-même. Il fait approfondir la foi en Jésus, Seigneur de nos vies.
« Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous, dit Jésus un peu plus loin dans ce chapitre 14 de l’évangile de saint Jean, mais le Paraclet, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14, 25-26)
II – Témoigner
Le Paraclet, l’Esprit Saint, joue le rôle aussi d’un avocat et d’un défenseur envoyé par Jésus. Il témoigne ainsi de la vérité des enseignements de Jésus. Il les confirme. Il demeure auprès des disciples et il est en eux.
Il ne s’agit pas de mémoriser des enseignements, mais de les vivre. Le Paraclet fait entrer dans le mouvement de l’amour de Dieu qui se donne gratuitement et en abondance. Il témoigne que le combat de Jésus contre le mal a été gagné, que Jésus est vainqueur du Malin, que les ténèbres ont fait place à la lumière, que toute personne peut désormais devenir le fils ou la fille du Père en union avec le Fils bien-aimé, Jésus mort et ressuscité, toujours vivant.
Alors que le monde ne le voit pas, les disciples de Jésus, eux, le verront vivant et ainsi ils vivront comme Lui de la vie même de Dieu. « Le monde ne me verra plus, mais vous vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi » dit Jésus dans l'évangile qui vient d'être proclamé.
III - Habiter
Cette merveilleuse présence du Paraclet, de l’Esprit Saint, nous dirige tout droit vers le Père dont Jésus a fait la volonté et qu’il nous a révélé comme un « Papa » proche de ses enfants (c'est le sens du mot Abba qu'employait Jésus pour désigner son Père et notre Père cf. Marc 14, 36) . C’est pourquoi Jésus déclare ici : « En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous ».
Nous sommes ainsi amenés à entrer de plus en plus dans le mouvement d’amour de Dieu le Père qui a donné son Fils pour nous sauver. Malgré notre pauvreté et nos péchés qui nous éloignent de Dieu, nous ouvrons la porte à la rencontre personnelle de Jésus en gardant ses commandements qui se résument dans le « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).
Ce faisant, Jésus lui-même viendra habiter en nous. « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père : moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » dit Jésus. Quelle belle promesse! Quelle merveille! Quelle grâce à nulle autre pareille!
Conclusion
Nous sommes encore dans la fête de Pâques qui se prolonge dans la joie de la présence vivante de Jésus ressuscité que nous fêtons pendant 40 jours. Cela est bien indiqué par la liturgie qui ne parle pas de 2e, 3e , 4e, 5e dimanches après Pâques mais de 2e, 3e, 4e, 5e dimanches de Pâques. C’est toujours le temps de chanter ou de dire : « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie alléluia! alléluia! alléluia! »
Le Paraclet, l’Esprit Saint, qui se manifestera de façon éclatante à la Pentecôte que nous célébrerons dans quelques semaines est toujours à l’œuvre dans nos vies et dans l’Église. C’est lui cet autre Défenseur dont parle Jésus qui sera pour toujours avec nous. « Je ne vous laisserai pas orphelins ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
9 mai 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint » (Ac 8, 5-8.14-17)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie,
et là il proclamait le Christ.
Les foules, d’un même cœur,
s’attachaient à ce que disait Philippe,
car elles entendaient parler des signes qu’il accomplissait,
ou même les voyaient.
Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits impurs,
qui sortaient en poussant de grands cris.
Beaucoup de paralysés et de boiteux furent guéris.
Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Les Apôtres, restés à Jérusalem,
apprirent que la Samarie
avait accueilli la parole de Dieu.
Alors ils y envoyèrent Pierre et Jean.
À leur arrivée, ceux-ci prièrent pour ces Samaritains
afin qu’ils reçoivent l’Esprit Saint ;
en effet, l’Esprit n’était encore descendu sur aucun d’entre eux :
ils étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains,
et ils reçurent l’Esprit Saint.
Acclamez Dieu, toute la terre ;
fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! »
« Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom. »
Venez et voyez les hauts faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.
Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne.
Il règne à jamais par sa puissance.
Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :
je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme ;
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !
DEUXIÈME LECTURE
« Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a reçu la vie » (1 P 3, 15-18)
Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre
Bien-aimés,
honorez dans vos cœurs
la sainteté du Seigneur, le Christ.
Soyez prêts à tout moment à présenter une défense
devant quiconque vous demande de rendre raison
de l’espérance qui est en vous ;
mais faites-le avec douceur et respect.
Ayez une conscience droite,
afin que vos adversaires soient pris de honte
sur le point même où ils disent du mal de vous
pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ.
Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien,
si c’était la volonté de Dieu,
plutôt qu’en faisant le mal.
Car le Christ, lui aussi,
a souffert pour les péchés,
une seule fois,
lui, le juste, pour les injustes,
afin de vous introduire devant Dieu ;
il a été mis à mort dans la chair ;
mais vivifié dans l’Esprit.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur » (Jn 14, 15-21)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia (Jn 14, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous :
l’Esprit de vérité,
lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ;
vous, vous le connaissez,
car il demeure auprès de vous,
et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins,
je reviens vers vous.
D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus,
mais vous, vous me verrez vivant,
et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez
que je suis en mon Père,
que vous êtes en moi,
et moi en vous.
Celui qui reçoit mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
et celui qui m’aime
sera aimé de mon Père ;
moi aussi, je l’aimerai,
et je me manifesterai à lui. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche du temps ordinaire Année A : « Il proclamait l'Évangile du Royaume » 2023-01-18T16:26:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Il-proclamait-l-Evangile-du-Royaume_a1102.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69669701-48683628.jpg2023-01-17T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous connaissez les expressions « vie cachée » et « vie publique » pour désigner les deux étapes de la vie de Jésus. On souligne ainsi non seulement le cadre extérieur de sa vie mais aussi le fait que pendant trente ans, plus ou moins, sa divinité est restée cachée. Il était un habitant de Nazareth comme les autres, le fils du charpentier Joseph. À partir du moment où Jésus quitte Nazareth et s’en vient à Capharnaüm, il est mu par une motivation profonde de faire connaître qu’il n’est pas comme les autres, qu’il peut se dire le Fils de Dieu comme l'Esprit le lui a fait connaître lors de son baptême par Jean-Baptiste.
Ce sera le cœur de sa prédication : révéler à ses contemporains et à tous ceux et celles qui viendront plus tard l’amour qu’il partage avec Dieu son Père dans l’Esprit Saint pour ses enfants qui sont ses frères et ses soeurs, « héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ ». (Romains 5, 18)
I - Capharnaüm, le rendez-vous des nations
L’évangile d’aujourd’hui nous fait connaître l’endroit où Jésus a commencé sa vie publique, Le choix qu’il fait de s’installer à Capharnaüm est des plus intéressants. Cette ville qui aujourd’hui est en ruine, mais qu’on visite avec émotion, était au temps de Jésus un carrefour de commerce et d’échanges. Elle était très cosmopolite. On l'a appelée le « rendez-vous des nations ». Outre les juifs, des romains, des syriens, des habitants de la Cisjordanie, de Sion au Liban etc. y venaient pour commercer et certains s’y établissaient. Ce qui fait que nous sommes très loin de l’atmosphère qui régnait à Nazareth, petite bourgade juive où tout le monde se connaissait et où la vie se déroulait sur un rythme marqué par les fêtes juives. Capharnaüm vivait à un rythme différent.
Jésus en est conscient. Il veut porter le message qui est en lui à toutes les nations. Il se présentera comme Celui qui est attendu par Israël, le Messie, mais déjà, dans les débuts de sa prédication, son regard se porte plus loin, aux périphéries, vers les nations païennes.
Jésus commence à Capharnaüm une vie publique sous le signe de l’ouverture, des défis de la rencontre de la diversité et de l’annonce d’un Royaume différent des autres royaumes de la terre.
Voilà pour le portrait de Jésus qui nous est donné ce matin. D'ici Pâques, les évangiles des dimanches nous en révéleront encore beaucoup plus. Pour l'instant, contentons-nous de ce portrait mais sans oublier le reste de l'évangile qui vient d'être lu.
II – Les premiers appels
À ce portrait de Jésus, s’ajoute un geste remarquable qui nous est raconté dans la seconde partie de l’évangile. Il s’agit du récit de la vocation de Pierre et André et de Jean et Jacques, fils de Zébédée, quatre pêcheurs dont il fera des « pêcheurs d’hommes ».
Ce qui est à retenir ici, au-delà de l’appel auquel ces quatre premiers apôtres répondent avec empressement, c’est le fait que Jésus décide de les associer à sa mission dès le point de départ. Jésus au lieu de se lancer dans sa prédication seul sur les chemins de la Palestine se liera avec ces premiers apôtres qui seront accompagnés par la suite d’autres apôtres pour former le groupe des Douze, et aussi de femmes et de disciples qui vont le suivre tout au cours de son ministère.
Au lieu de choisir des gens instruits et savants, Jésus arrête son choix sur des petits, des pêcheurs, plus tard sur un collecteur d’impôt, Mathieu (Marc 2, 13-17), puis sur des amis de ceux-ci, même des pécheresses comme Marie-Madeleine ou Marie de Magdala (Luc 8, 2), des laissés pour compte. Il n’avait pas devant lui des gens exceptionnels. C’était du monde bien ordinaire qui l’entourait, mais ce qui est constant chez ces personnes c’est l’attachement à Jésus. Ils ont foi en lui. « À qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? » dira Pierre à Jésus un jour où presque tout le monde le quittait (Jean 6, 68). Ce choix de Jésus illustre déjà l’essentiel de sa mission qu’il résumera dans cette phrase : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10).
III – Le coaching de Jésus
Avec ses apôtres et ses disciples, que fera Jésus tout au cours de sa vie publique ? Il va les former petit à petit, en les surprenant bien souvent. Un de mes amis, jeune prêtre, a développé avec brio les méthodes de Jésus en les nommant du « coaching » et en expliquant que « coaching » vient du mot français « cocher ». Comme le cocher qui guide son attelage et le dirige dans la bonne direction, Jésus va « coacher » ses apôtres et ses disciples pendant trois ans. Il prendra le temps de les guider et de les diriger.
Nous avons beaucoup à apprendre sur ces façons de faire et c’est dans les évangiles qu’on voit le « coaching » de Jésus à l’œuvre.
Il le fait par l’enseignement qu’il donne à tous et qu’il explique en particulier aux disciples.
Il le fait par une convivialité de tous les instants.
Il le fait par des moments de feu comme lors de la Transfiguration.
Il le fait par une mort qui les décontenancera au plus point.
Toute cette démarche que les disciples vont vivre avec Jésus leur apparaîtra dans toute sa richesse après la résurrection. C’est ce qui arrive aux disciples d’Emmaüs qui, après avoir marché avec Jésus de Jérusalem à Emmaüs et l’avoir écouté leur expliquer les Écritures sans le reconnaître, voient leur yeux s’ouvrir en partageant le pain avec ce visiteur qu’il reconnaissent alors comme le Christ ressuscité (Luc 24, 13-35).
Conclusion
Recueillons aujourd’hui ces souvenirs des débuts de la vie publique de Jésus en nous laissant habiter par un désir de le suivre comme les premiers apôtres, de nous laisser « coacher » par lui. Demandons à l’Esprit Saint de renouveler notre ardeur et notre désir de témoigner de Jésus dans un monde qui a bien besoin de son message d’amour et de miséricorde.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le 16 janvier 2023
ECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Dans la Galilée des nations le peuple a vu se lever une grande lumière (Is 8, 23b – 9, 3)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Dans un premier temps, le Seigneur a couvert de honte
le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ;
mais ensuite, il a couvert de gloire
la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain,
et la Galilée des nations.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 26 (27), 1, 4abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie.
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
DEUXIÈME LECTURE
« Tenez tous le même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous » (1 Co 1, 10-13.17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ :
ayez tous un même langage ;
qu’il n’y ait pas de division entre vous,
soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions.
Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères,
par les gens de chez Chloé,
qu’il y a entre vous des rivalités.
Je m’explique.
Chacun de vous prend parti en disant :
« Moi, j’appartiens à Paul »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Apollos »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Pierre »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens au Christ ».
Le Christ est-il donc divisé ?
Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ?
Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
Le Christ, en effet, ne m’a pas envoyé pour baptiser,
mais pour annoncer l’Évangile,
et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine,
ce qui rendrait vaine la croix du Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-23)
Alléluia. Alléluia.
Jésus proclamait l’Évangile du Royaume,
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Comme il marchait le long de la mer de Galilée,
il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre,
et son frère André,
qui jetaient leurs filets dans la mer ;
car c’étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez à ma suite,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean,
qui étaient dans la barque avec leur père,
en train de réparer leurs filets.
Il les appela.
Aussitôt, laissant la barque et leur père,
ils le suivirent.
Jésus parcourait toute la Galilée ;
il enseignait dans leurs synagogues,
proclamait l’Évangile du Royaume,
guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 29e dimanche du temps ordinaire Année C : « Moïse, le juge inique et la veuve »2022-10-10T02:38:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-29e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Moise-le-juge-inique-et-la-veuve_a1086.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/67347525-47649765.jpg2022-10-11T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Cet épisode connu de la veuve et du juge inique met de l’avant la persévérance dans la prière. Toutefois les autres textes de la Parole de Dieu que nous avons aujourd’hui : celui de la prière de Moïse dans l’Exode, ainsi que le psaume et la deuxième lecture tirée de la Lettre de saint Paul à Timothée présentent avec bonheur l’arrière-fond de cette persévérance dans la prière si essentielle à la vie chrétienne. Ils illustrent le pourquoi de la ténacité et de la persévérance dans la prière des disciples de Jésus qui ne cesse de leur recommander de prier sans cesse.
Regardons-y de plus près.
I – Moïse et Josué
En effet, il y a un fil conducteur entre tous ces textes. Ce fil conducteur est celui du projet de Dieu pour l’humanité, l’Alliance qu’il fait avec elle, pour la faire entrer dans son intimité et partager sa vie.
Ce projet de Dieu que Jésus a mené à terme est commencé dans l’Ancien Testament dont nous avons dans la première lecture une figure incontournable, celle de Moïse.
On le voit ici les bras étendus comme Jésus sur la croix suppliant Dieu pour son peuple. Cette prière racontée de façon imagée avec les bras qui tombent et les deux assistants qui soutiennent Moïse ne se présente pas comme une simple supplication, elle se joint à l’action de Josué qui sur le terrain est à l’œuvre pour que se réalise le retour d’Israël dans la Terre promise.
On le voit la prière persévérante ici se joint à des gestes concrets. Elle n’est pas un refuge dans le laisser faire et l’inertie. Au contraire elle se continue sans cesse parce qu’elle sait qu’elle est entendue et que les choses peuvent changer sur le terrain. C’est une belle leçon pour nous aujourd’hui dans le contexte d’une sécularisation envahissante où l’Église se retrouve sur un terrain de combat pour l’annonce de l’Évangile
II – La veuve de l’Évangile
La veuve dont nous parle Jésus nous conduit sur le même chemin de la prière persévérante. Celle-ci ne se cabre pas dans un effort volontariste, mais elle est habitée par son besoin et son désir profond. Sa prière les transforme et lui donne l’élan pour persévérer malgré l’attitude négative du juge.
Jésus se sert de cet épisode (qui lui rappelle peut-être un fait vécu) pour inciter les disciples à crier vers Dieu, jour et nuit, à cultiver une foi inébranlable en Lui. C’est, en effet, dans une telle foi que tout devient possible.
Et « c’est dans les Écritures, dans la Parole de Dieu, qu’on trouvera le soutien continuel de notre foi en Jésus. Il faut compter avec le temps, ne pas perdre patience, proclamer la Parole à temps et à contretemps » écrit saint Paul à son disciple Timothée dans l’extrait de sa lettre que nous avons lu dans la deuxième lecture.
Voilà toute une mission, mais nous pouvons nous y consacrer parce que nous avons la certitude que la «Manifestation du Christ Jésus» n’est pas une chose du passé, mais qu’elle est toujours présente, aujourd’hui et demain.
III – Les bienfaits de la prière persévérante
Au cœur du projet de Dieu sur l’humanité, la prière persévérante s’incarnera dans des hommes et des femmes de prière.
Les priants et les priantes d’aujourd’hui, comme ceux et celles d’autrefois, expérimenteront petit à petit les nombreux bienfaits de la persévérance et de la ténacité dans la prière.
En voici trois qui me viennent à l’esprit parmi d’autres :
a) La prière persévérante nous sort de nous-mêmes, de notre petit monde et nous ouvre aux désirs de Dieu sur le monde. Elle nous fait entrer dans le projet de Dieu pour l’humanité.
b) La prière persévérante crée un chaîne d’amour entre les priants et les priantes qui expérimentent ainsi une véritable communion de frères et sœurs tournés ensemble vers le même Père.
c) La prière persévérance développe une attitude fondamentale de pauvreté et d’humilié. Elle oblige à « remettre cent fois sur le métier » ses aspirations et ses désirs. Ils s’en trouvent alors purifiés et élargis.
Conclusion
Pour conclure, disons ensemble cette prière (tirée de la revue Signes) :
« Esprit de Dieu, ‘prier sans se décourager’ qui peut le faire sans toi, fais résonner en notre cœur le nom du Père!
Ne laisse pas le doute, l’ennui vaincre notre élan vers lui. Dans cet élan, saisis notre aspiration profonde à la vie!
Esprit de Dieu, rejoins nos doutes, nos peurs. Habite notre faiblesse, illumine notre nuit.
En chaque croyant et croyante, déploie cette certitude où s’appuie la confiance : ‘Jésus Christ est Seigneur’. De chacun d’eux et de chacune d’elle fait un témoin de Pâques. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
11 octobre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort » (Ex 17, 8-13)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
le peuple d’Israël marchait à travers le désert.
Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim.
Moïse dit alors à Josué :
« Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites.
Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline,
le bâton de Dieu à la main. »
Josué fit ce que Moïse avait dit :
il mena le combat contre les Amalécites.
Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline.
Quand Moïse tenait la main levée,
Israël était le plus fort.
Quand il la laissait retomber,
Amalec était le plus fort.
Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ;
on prit une pierre, on la plaça derrière lui,
et il s’assit dessus.
Aaron et Hour lui soutenaient les mains,
l’un d’un côté, l’autre de l’autre.
Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes
jusqu’au coucher du soleil.
Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 120 (121), 1-2, 3-4, 5-6, 7-8)
R/ Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre. (Ps 120, 2)
Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
Qu’il empêche ton pied de glisser,
qu’il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d’Israël.
Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,
se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,
ni la lune, durant la nuit.
Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
maintenant, à jamais.
DEUXIÈME LECTURE
« Grâce à l’Écriture, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien » (2 Tm 3, 14 – 4, 2)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
demeure ferme dans ce que tu as appris :
de cela tu as acquis la certitude,
sachant bien de qui tu l’as appris.
Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures :
elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse,
en vue du salut par la foi
que nous avons en Jésus Christ.
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ;
elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal,
redresser, éduquer dans la justice ;
grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli,
équipé pour faire toute sorte de bien.
Devant Dieu,
et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts,
je t’en conjure,
au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal,
fais des reproches, encourage,
toujours avec patience et souci d’instruire.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 1-8)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
‘Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 17e dimanche du temps ordinaire Année C : « Prier sans se lasser »2022-07-25T02:39:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-17e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Prier-sans-se-lasser _a1074.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/64228934-46109436.jpg2022-07-19T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Des chercheurs américains ont demandé dans une enquête auprès de gens qui étaient passés près de la mort ou qui avaient eu de grandes épreuves s'ils avaient pensé à prier dans ces moments-là : 95% ont répondu oui, même des gens qui d'habitude ne priaient pas.
Près de nous, on voit la même chose souvent. Les gens, même des gens pas très croyants, devant un cancer, devant un divorce vont penser à prier, vont faire prier pour eux. Ils sentent qu’ils ont besoin de chercher l’aide d’un autre, plus grand qu’eux.
I – Deux faits révélateurs
Eh bien! dans les lectures d’aujourd’hui on a deux épisodes où se manifeste le même besoin de chercher de l’aide et qui nous donnent un bel enseignement sur la prière.
Dans l’évangile, après avoir enseigné la prière du Notre Père, Jésus met en scène un voisin qui importune son ami jusqu'à ce que celui-ci lui réponde.
Dans la première lecture, c’est Abraham qui est en cause et qui, à la façon orientale, négocie même avec Dieu, 50, 45, 40, 30, 20 justes seront-ils suffisants pour retenir le châtiment qui se prépare? Abraham ne lâche pas.
Qu’est-ce que ces faits nous enseignent au sujet de la prière dans notre vie?
II - Prier c’est crier vers Dieu
Deux choses complémentaires, je pense.
La première qui est très claire et qui nous surprend peut-être un peu : Prier c’est crier vers Dieu, C’est même l’importuner, le « tanner » [québécisme synonyme d’importuner], c’est même parfois l’engueuler, se disputer avec lui comme on le voit dans certains psaumes.
Souvent on cherche à faire de belles prières. On ne réussit pas. On s’arrête et on ne prie plus. Alors que prier c’est dire ce qu’on a sur le cœur à Dieu comme à un ami proche, à qui on se confie. On lui parle de tout. C’est comme dans une famille. On ne se gêne pas avec lui. On ne se cache pas de lui.
C’est-ce que nous dit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui : « Demandez, cherchez, frappez.. .Dieu est votre père, si vous les pères de la terre donnez de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel vous écoutera et vous aidera par son Esprit Saint ».
Cela est bien beau et les textes d’aujourd’hui mettent cet aspect en évidence avec brio, mais on doit ajouter une deuxième chose à cela pour bien comprendre ce que c’est que prier.
III – Prier c’est écouter
Cette deuxième chose qui complète la première c’est que prier c’est écouter aussi.
Vous connaissez probablement cet épisode de la vie du Curé d’Ars où il se décide un jour à demander à un monsieur qu’il voyait souvent l’après-midi à l’église qu’est-ce qu’il y faisait. Et ce paysan de répondre en regardant le tabernacle où Jésus était présent « Je l’écoute, et il m’écoute » [dans le dialecte local « Je l’avise et il m’avise »]. Oui parler à Dieu, mais aussi se taire pour écouter.
Cela c’est difficile aujourd’hui. On a l’impression de perdre son temps. On arrive à la maison. Vite la télé. On regarde à tout moment sa page Facebook et ses textos (SMS) ou ses messages. On n’a pas le temps de méditer, de se replier sur soi un peu, de « jongler » [québécisme pour méditer], de s’arrêter, d’écouter. Un dialogue ça se fait à deux et Dieu me parle dans le silence de mon cœur. Pour cela il faut se taire. La prière personnelle disait sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) c’est une « conversation amoureuse dans un seul à seul avec Dieu dont on se sait aimé ».
En résumé, prier c’est donc, d’un côté, ne pas avoir peur de dire à Dieu ses besoins, de lui parler de notre vie, de nos enfants, de nos projets, de nos peurs, de nos problèmes, etc. C’est aussi, de l’autre côté, penser à l’écouter, à faire silence de temps en temps pour saisir les inspirations de l’Esprit Saint et entendre sa voix.
C’est ainsi que note prière deviendra de plus en plus un dialogue avec Dieu, une élévation de notre esprit et de notre cœur vers Dieu (comme le disait autrefois le Catéchisme de la Province de Québec dont les ainés se rappellent encore en empruntant la définition de la prière de saint Jean Damascène), une rencontre qui se continuera après notre mort où on récoltera ce qu’on aura semé, où l’on vivra éternellement ce qu’on aura commencé à vivre sur terre.
Conclusion
Redisons ensemble nos demandes personnelles et celles de toute l’Église en reprenant les paroles du Notre Père que nous récitons à chaque messe :
« Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
19 juillet 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
Alors le Seigneur dit :
« Comme elle est grande,
la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe !
Et leur faute, comme elle est lourde !
Je veux descendre pour voir
si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi.
Si c’est faux, je le reconnaîtrai. »
Les hommes se dirigèrent vers Sodome,
tandis qu’Abraham demeurait devant le Seigneur.
Abraham s’approcha et dit :
« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville.
Vas-tu vraiment les faire périr ?
Ne pardonneras-tu pas à toute la ville
à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ?
Loin de toi de faire une chose pareille !
Faire mourir le juste avec le coupable,
traiter le juste de la même manière que le coupable,
loin de toi d’agir ainsi !
Celui qui juge toute la terre
n’agirait-il pas selon le droit ? »
Le Seigneur déclara :
« Si je trouve cinquante justes dans Sodome,
à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. »
Abraham répondit :
« J’ose encore parler à mon Seigneur,
moi qui suis poussière et cendre.
Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq :
pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :
« Non, je ne la détruirai pas,
si j’en trouve quarante-cinq. »
Abraham insista :
« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le Seigneur déclara :
« Pour quarante,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère,
si j’ose parler encore.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »
Il déclara :
« Si j’en trouve trente,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit alors :
« J’ose encore parler à mon Seigneur.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »
Il déclara :
« Pour vingt,
je ne détruirai pas. »
Il dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »
Et le Seigneur déclara :
« Pour dix, je ne détruirai pas. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8)
R/ Le jour où je t’appelle,
réponds-moi, Seigneur. (cf. Ps 137, 3)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
dans le baptême,
vous avez été mis au tombeau avec le Christ
et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu
qui l'a ressuscité d’entre les morts.
Vous étiez des morts,
parce que vous aviez commis des fautes
et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair.
Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ :
il nous a pardonné toutes nos fautes.
Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous :
il l’a annulé en le clouant à la croix.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Dimanche de la Pentecôte Année C : « Comme un violent coup de vent » 2022-06-05T13:49:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-la-Pentecote-Annee-C-Comme-un-violent-coup-de-vent_a1067.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/63417551-45722986.jpg2022-05-31T15:51:00+02:00Hermann Giguère
La fête de la Pentecôte – mot qui veut dire en grec le cinquantième jour - conclut officiellement le temps de Pâques qui a été consacré à célébrer et approfondir la mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ qu’on nomme le « Mystère pascal » qui est le cœur et le centre de notre foi.
Aujourd’hui la fête de la Pentecôte marque les débuts de la mission de l’Église commencée avec cet événement et qui se continue encore aujourd’hui : annoncer la bonne nouvelle de la résurrection du Christ à toutes les nations.
I- Un temps nouveau
Ce temps nouveau qui commence, qu’on a appelé le « temps de l’Église », n’est pas un recommencement sans la présence de Jésus qui a quitté physiquement ses disciples à l'Ascension, c’est au contraire un temps rempli de sa présence par l’action de l’Esprit qui est envoyé, le Défenseur, comme il est appelé dans l’évangile, l’Esprit de vérité qui enseigne tout et fait se souvenir de tout ce que Jésus a dit (Jean 14, 26).
Ce « temps de l’Église » que nous vivons n’est donc pas une simple attente c’est le temps de la mission, de la Bonne nouvelle à porter jusqu’aux extrémités de la terre. C’est le message principal de cet événement de la Pentecôte représenté par le « don des langues » et par les « langues de feu » qui se posent sur chacun comme le raconte la première lecture. En d’autres termes, il s’agit de l’universalité du message évangélique qui s’adresse à toutes les personnes de bonne volonté. Ce message ne vient pas des apôtres eux-mêmes, ils en sont porteurs et témoins par l’action de l’Esprit.
Nous sommes nous aussi porteurs et témoins aujourd’hui de l’universalité du message évangélique, ce que le pape François fait admirablement. Chacun et chacune reçoit des dons particuliers pour le faire. On appelle ces dons des charismes que nos frères et sœurs reconnaissent : celui du service, celui d’une parole qui réconforte, celui d’un enseignement qui éclaire etc. Saint Paul énumère les principaux dans sa lettre aux Romains et il en donne une autre liste dans la deuxième lettre aux Corinthiens. Je ne reprends pas ici ces listes, car elles ne sont pas exhaustives. Ce qui est important c’est de reconnaître ce que l’Esprit a mis en nous pour le service de nos communautés chrétiennes et de l’Église.
En effet, le Concile Vatican II reconnaît cette action de l’Esprit et ces dons lorsqu’il dit dans son Décret sur l’apostolat des laïcs au numéro 3 : « De la réception de ces charismes, même les plus simples, résulte pour chacun des croyants le droit et le devoir d’exercer ces dons dans l’Église et dans le monde, pour le bien des hommes et l’édification de l’Église, dans la liberté du Saint-Esprit qui ’souffle où il veut’ (Jean 3, 8) »
II- L’Esprit qui se manifeste
Comment reconnaître les manifestations de l’Esprit chez nous et dans le monde? Ce n’est pas une question facile.
Vous vous souvenez de la conversation de Jésus avec ce notable juif appelé Nicodème où Jésus lui explique qu’il faut naître de nouveau. Et la question de Nicodème est celle de tous les disciples de Jésus : Comment cela se fera-t-il? Vais-je devoir rentrer dans le sein de ma mère » Et Jésus de répondre l’Esprit est là et personne ne sais où il va, il est comme un souffle (Jean 3, 8ss.).
Dans cette réponse Jésus assume toute la tradition de la Bible et nous mets devant les yeux la réalité même de l’Esprit qui se définit comme un souffle, une respiration, un air ambiant. En effet, la racine hébraïque du mot Esprit est « ruah » qui veut dire soit l’air qui est en dedans de nous qui remplit les poumons qui nous donne du souffle et qui fait vivre soit l’air qui est autour de nous et des créatures qui habitent l’univers, une souffle qui remplit l'univers.
Vous voyez donc que les manifestations de l’Esprit peuvent se situer à divers niveaux, mais toujours nous sommes sur le registre du « souffle » un souffle de vie qui crée toutes choses nouvelles, un souffle qui remplit le cœur des personnes, un souffle qui porte vers les autres, décentre de soi-même et rend accueillant au don de Dieu qui fait de nous ses enfants : « Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! » (Romains 8, 15-16)
III – Une nouvelle Pentecôte aujourd’hui
La fête de la Pentecôte aujourd’hui est pour nous et pour nos communautés non seulement un mémorial, un rappel, elle est une nouvelle Pentecôte qui nous est proposée.
En effet, l’action de l’Esprit, ce « Souffle divin », n’est pas à court de moyens et l’Esprit réserve à ceux et celles qui l’appelle des surprises bien souvent. Hélas! on voit trop de fidèles qui semblent ne plus y croire. Je l’ai constaté, avec regret, lors de diverses réunions où l’on s’interrogeait sur l’avenir de notre Église du Québec et de certaines de ses institutions. Dans ces réunions – ce qui n’est pas le cas partout – dans ces réunions, dis-je, aucun moment de prière, aucune intervention pour éveiller à la recherche des signes des temps et ouvrir à l’action de l’Esprit, un seul but : la planification bien faite pour des résultats précis et chiffrés. On était loin des Actes des Apôtres.
Prions pour que notre Église dans son ensemble, laïcs, prêtres et évêques, sache découvrir les signes de la présence toujours agissante de l’Esprit et qu’elle soit ainsi pour le monde un signe parmi les nations. Ce souhait rejoint aussi chaque communauté chrétienne et chaque institution qui se réclament de Jésus afin qu’elles soient de plus en plus le « sel de la terre » et la « lumière du monde ».
Conclusion
Que cette Eucharistie remplie de la présence vivifiante de l’Esprit nous nourrisse spirituellement et nous aide à vivre de plus en plus en enfants de Dieu, en fils et des filles de Dieu qui poussés par cet Esprit crient vers le Père en l’appelant : « Abba! » qui est le terme araméen pour dire « Père » ou plus exactement « Papa ».
En terminant, unissons-nous dans cette belle prière à l'Esprit Saint d'un prêtre français :
Saint-Esprit, montre-nous le chemin vers notre avenir.
Tu as porté le salut dans l`Église de Jésus-Christ.
Ouvre nos oreilles, que nous puissions entendre la Parole et comprendre tes conseils.
Donne-nous inspiration et compréhension pour que nous puissions connaître ce que tu veux de nous en ce moment.
Guide-nous, Esprit Saint, et aide-nous à connaître la volonté du Père.
Ouvre nos yeux aux besoins de notre temps et aux besoins de l`Église, pour que nous puissions participer ensemble à la mission que nous avons reçue du Christ.
Libère-nous de tout ce qui nous empêche de suivre ce chemin.
Reste avec nous pour que nous puissions trouver notre unité en servant, ensemble le Corps du Christ.
Viens, Esprit Saint, donne-nous la vie nouvelle. Amen.
P. Philippe Doumenge, vicaire épiscopal accompagnateur du diocèse de Périgueux et Sarlat
(Périgord, France)
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
31 mai 2022
MESSE DU JOUR
PREMIÈRE LECTURE
« Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. Ps 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
la terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
« Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rm 8, 8-17)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères,
ceux qui sont sous l’emprise de la chair
ne peuvent pas plaire à Dieu.
Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous celle de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ
ne lui appartient pas.
Mais si le Christ est en vous,
le corps, il est vrai, reste marqué par la mort
à cause du péché,
mais l’Esprit vous fait vivre,
puisque vous êtes devenus des justes.
Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
donnera aussi la vie à vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette,
mais elle n’est pas envers la chair
pour devoir vivre selon la chair.
Car si vous vivez selon la chair,
vous allez mourir ;
mais si, par l’Esprit,
vous tuez les agissements de l’homme pécheur,
vous vivrez.
En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu,
ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves
et vous ramène à la peur ;
mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
et c’est en lui que nous crions
« Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants,
nous sommes aussi ses héritiers :
héritiers de Dieu,
héritiers avec le Christ,
si du moins nous souffrons avec lui
pour être avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen
ÉVANGILE
« L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous.
Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour l'Ascension du Seigneur Année C : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel? »2022-05-26T04:22:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Ascension-du-Seigneur-Annee-C-Pourquoi-restez-vous-la-a-regarder-vers-le-ciel_a1065.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/62462596-45269922.jpg2022-05-23T18:00:00+02:00Hermann Giguère
J’ai retenu comme fil conducteur de cette homélie la phrase des deux hommes en vêtements blancs - deux anges - qui figure dans le récit que fait saint Luc de l’Ascension dans la première lecture : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel? »
Cette phrase m’a toujours fasciné. Elle ne demande pas de trouver des raisons comme lorsque je dis, par exemple, « Pourquoi est-ce que tu fais cela? » Le sens du « Pourquoi » ici n’est pas celui-là. Il veut plutôt nous faire penser à autre chose. En effet, il y a ici un sous-entendu : « Pourquoi rester là? » avec comme sous-entendu « au lieu de partir ».
On a ainsi une très belle entrée dans le mystère de l’Ascension de Jésus qui ne nous tourne pas vers un ailleurs nébuleux ou imaginaire, mais vers la réalité de la vie de tous les jours et des engagements à prendre pour répondre à l'invitation d’aller « jusqu'aux extrémités de la terre » que Jésus vient de faire dans le récit des Actes des Apôtres que nous avons lu dans la première lecture. Jésus part, et c’est aux disciples de se mettre à l’œuvre. C’est à vous de jouer, leur signifie-t-il.
I- Le temps de l’Église
Ce temps nouveau qui commence, qu’on a appelé le temps de l’Église, n’est pas un recommencement sans la présence de Jésus qui serait disparu pour toujours. Au contraire, l’Ascension nous invite à réaliser que le départ de Jésus élevé au ciel, n’est pas celui d’une absence, mais bien plutôt d’une présence « démultipliée ».
La présence de Jésus limitée jusque-là à ceux et celles qui pouvait l’approcher physiquement, le toucher, le voir, entendre ses paroles, sera désormais une présence sans limites de frontières et d’espace.
Le Christ Ressuscité ne meurt plus, il est toujours vivant. Sa présence est accessible à tous et à toutes, à ceux et celles qui le reconnaissent dans la foi comme le Seigneur de leur vie et l’Envoyé du Père pour le salut du monde.
Cette présence intime au plus profond des êtres humains que nous sommes se réalise non seulement dans la foi, mais de façon visible dans les sacrements où la présence du Christ se réalise à travers les gestes et les paroles qu’il nous a laissées. Dans chaque sacrement, il y une présence réelle et particulière du Christ, car c’est lui qui agit. Ainsi quand le ministre du Baptême procède au baptême de quelqu’un, il dit « Je te baptise » et il verse l’eau. Ce n’est pas lui qui baptise, c’est Jésus qui le fait par lui. Ainsi du sacrement de la Réconciliation, de l’Eucharistie etc.
Le départ de Jésus le jour de l’Ascension - qui est présenté comme ayant eu lieu le soir de Pâques dans l’évangile et quarante jours après Pâques dans la première lecture – transmet le même message dans les deux récits : Jésus s’est élevé au ciel mais il n’a pas quitté ses disciples et tous ceux et celles qui, à leur suite, croirons en lui.
II- Une expérience d’incarnation
Vous voyez que le mystère de l’Ascension est loin du rêve. Il ne ressemble en rien à ce qu’on propose lorsqu’on nous sollicite pour « Rêves d’enfants » afin de permettre à un enfant malade ou décompté de réaliser un rêve avant de mourir.
Ce mystère de l’Ascension ne nous éloigne pas de la réalité humaine où nous vivons, ne nous amène pas dans un monde virtuel, mais il nous renvoie sur la terre. Il actualise le mystère de l’Incarnation du Verbe, Dieu avec nous.
C’est d’ailleurs le sens de toute l’histoire d’amour de Dieu avec l’humanité que la Bible nous raconte. La lettre aux Hébreux nous en donne une merveilleuse illustration au chapitre 10 lorsqu’elle relate comment les patriarches et les prophètes ont reconnu la présence de Dieu dans l’histoire du peuple d’Israël. Abraham a vécu le premier l’Alliance avec lui, suivi de Moïse dont Dieu s’est servi pour libérer son peuple d’Égypte, puis des prophètes jusqu’à Jean-Baptiste et Jésus qui est devenu, comme le dit la deuxième lecture, le grand prêtre d’une alliance nouvelle offerte à toutes les nations, le grand prêtre par excellence, celui qui est établi sur la maison de Dieu ».
Le Dieu d’Abraham, de Moïse, de Jean-Baptiste et de Jésus, notre Dieu, n’est pas un Dieu perdu dans les nuages, « dans son immense palais de silence » comme l'imagine Gilbert Bécaud dans sa chanson « Je t'appartiens ». Non, Il s’appelle « Emmanuel » ce qui veut dire « Dieu-avec-nous ».
III - Application
Le mystère de l’Ascension, comme vous pouvez le constater, nous offre un message tout à fait contemporain et adapté à nos attentes d’aujourd’hui. En effet, devant nos églises qui se vident en Occident ou encore devant des progressions rapides de l’Évangile pour certaines contrées, on peut soit désespérer et se dire « Il est parti, Il nous a laissé » soit se laisser porter par une vague trop humaine.
Dans les deux cas on oublie la réalité profonde de la présence continuelle de Jésus dans son peuple pour le guider, le soutenir et le stimuler, une présence qui s’inscrit dans l’humain, dans nos corps de chair, dans nos cœurs et dans nos esprits, une présence qui se retrouve au cœur de l’Église dans nos communautés de foi et dans les gestes de partage qui reconnaissent cette présence dans les frères et sœurs qui nous entourent ou qui sont dans le besoin : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » ( Mathieu chapitre 25, 35-36 ).
Conclusion
Je m’en vais, mais je ne pars pas, tel est le message de Jésus à retenir aujourd’hui. « C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés… vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem… et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Préparons-nous à accueillir ce don de l’Esprit que nous célébrerons le dimanche de la Pentecôte. D’ici là, prenons la peine de reconnaître la présence de Jésus dans nos vies selon nos possibilités en donnant un peu de temps pour le rencontrer dans la prière par exemple, en participant à un office religieux, en lisant la Bible, en récitant le chapelet etc…
Et, comme le dit si bellement la fin du passage de la Lettre aux Hébreux que nous avons lu : « Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère, et dans la certitude que donne la foi, le cœur purifié de ce qui souille notre conscience, le corps lavé par une eau pure continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. »
Amen !
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
23 mai 2022
Les lectures affichées ci-dessous sont celles du calendrier romain. Pour ce jour, il existe des lectures spécifiques pour : Afrique, Canada
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva » (Ac 1, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Cher Théophile,
dans mon premier livre
j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné
depuis le moment où il commença,
jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel,
après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions
aux Apôtres qu’il avait choisis.
C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ;
il leur en a donné bien des preuves,
puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu
et leur a parlé du royaume de Dieu.
Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux,
il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem,
mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père.
Il déclara :
« Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :
alors que Jean a baptisé avec l’eau,
vous, c’est dans l’Esprit Saint
que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »
Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient :
« Seigneur, est-ce maintenant le temps
où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
Jésus leur répondit :
« Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments
que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais vous allez recevoir une force
quand le Saint-Esprit viendra sur vous ;
vous serez alors mes témoins
à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient,
il s’éleva,
et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.
Et comme ils fixaient encore le ciel
où Jésus s’en allait,
voici que, devant eux,
se tenaient deux hommes en vêtements blancs,
qui leur dirent :
« Galiléens,
pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?
Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous,
viendra de la même manière
que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 46 (47), 2-3, 6-7, 8-9)
R/ Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
ou : Alléluia ! (Ps 46, 6)
Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu par vos cris de joie !
Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable,
le grand roi sur toute la terre.
Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
Sonnez pour notre Dieu, sonnez,
sonnez pour notre roi, sonnez !
Car Dieu est le roi de la terre :
que vos musiques l’annoncent !
Il règne, Dieu, sur les païens,
Dieu est assis sur son trône sacré.
DEUXIÈME LECTURE
« Le Christ est entré dans le ciel lui-même » (He 9, 24-28 ; 10, 19-23)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Le Christ n’est pas entré
dans un sanctuaire fait de main d’homme,
figure du sanctuaire véritable ;
il est entré dans le ciel même,
afin de se tenir maintenant pour nous
devant la face de Dieu.
Il n’a pas à s’offrir lui-même plusieurs fois,
comme le grand prêtre qui, tous les ans,
entrait dans le sanctuaire
en offrant un sang qui n’était pas le sien ;
car alors, le Christ aurait dû plusieurs fois souffrir la Passion
depuis la fondation du monde.
Mais en fait, c’est une fois pour toutes,
à la fin des temps,
qu’il s’est manifesté
pour détruire le péché par son sacrifice.
Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois
et puis d’être jugés,
ainsi le Christ s’est-il offert une seule fois
pour enlever les péchés de la multitude ;
il apparaîtra une seconde fois,
non plus à cause du péché,
mais pour le salut de ceux qui l’attendent.
Frères, c’est avec assurance
que nous pouvons entrer dans le véritable sanctuaire
grâce au sang de Jésus :
nous avons là un chemin nouveau et vivant
qu’il a inauguré en franchissant le rideau du Sanctuaire ;
or, ce rideau est sa chair.
Et nous avons le prêtre par excellence,
celui qui est établi sur la maison de Dieu.
Avançons-nous donc vers Dieu
avec un cœur sincère
et dans la plénitude de la foi,
le cœur purifié de ce qui souille notre conscience,
le corps lavé par une eau pure.
Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance,
car il est fidèle, celui qui a promis.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel » (Lc 24, 46-53)
Alléluia. Alléluia.
De toutes les nations, faites des disciples,
dit le Seigneur.
Moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde.
Alléluia. (Mt 28, 19a.20b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples,
leur dit :
« Il est écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
à vous d’en être les témoins.
Et moi, je vais envoyer sur vous
ce que mon Père a promis.
Quant à vous, demeurez dans la ville
jusqu’à ce que vous soyez revêtus
d’une puissance venue d’en haut. »
Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ;
et, levant les mains, il les bénit.
Or, tandis qu’il les bénissait,
il se sépara d’eux
et il était emporté au ciel.
Ils se prosternèrent devant lui,
puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple
à bénir Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 6e dimanche de Pâques Année C : « Un discernement porteur de paix »2022-05-20T20:40:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-6e-dimanche-de-Paques-Annee-C-Un-discernement-porteur-de-paix_a1063.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/62256407-45177990.jpg2022-05-17T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Le pape François, en bon jésuite, lorsqu'il traite des problèmes et des questions qui se posent aujourd’hui aborde souvent ces points dans une perspective de discernement. Cette « approche » de discernement n’est pas nouvelle dans l’Église. Elle a commencé très tôt car, dès les débuts de l'Église, les questions posées n’étaient pas faciles.
I- Le Concile de Jérusalem : une première expérience de discernement communautaire
La première lecture nous en donne un exemple parlant. On se demandait alors, vers l’an 50, après Jésus-Christ s’il fallait obliger tout le monde à continuer de suivre les lois culinaires des juifs, comme se priver de manger du porc, continuer de faire la circoncision aux enfants et l'imposer aux païens convertis. Le problème divisait la communauté.
Qu’est-ce qu’on a fait? On a procédé à un discernement communautaire. Saint Paul, le grand prédicateur, est monté à Jérusalem avec Barnabé pour rencontrer les autres apôtres et les fidèles. On a prié, on a dialogué, on a échangé, on a pesé le pour et le contre et finalement on a pris une décision avec l’aide de l’Esprit Saint, car le discernement n'est pas seulement une analyse mais il implique un choix pour l'agir.
On a donc proposé une ligne de conduite claire et précise qui a été acceptée par la communauté et qui a amené la paix : « L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d'autres obligations que celles-ci, qui s'imposent : vous abstenir de manger des aliments offerts aux idoles, du sang ou de la viande non saignée, et vous abstenir des unions illégitimes. En évitant tout cela, vous agirez bien. Courage. »
Cette démarche est connue sous le nom de Concile de Jérusalem et est regardé comme le premier concile de l’histoire chrétienne.
II- Une expérience d’Église
Cet épisode nous est rappelé aujourd’hui dans le sillage de Pâques et dans notre préparation à la fête de l'Ascension pour nous permettre de suivre nous aussi le chemin du discernement des signes de l'Esprit et de vivre aujourd’hui dans la confiance et l’abandon à l’action de l’Esprit dans nos communautés et dans l’Église.
Celle-ci comme les images de la seconde lecture le disent de façon symbolique est le rassemblement des personnes croyantes autour du Christ Seigneur, l’Agneau qui est au milieu non seulement comme celui qui trône dans sa gloire, mais comme celui qui continue de faire vivre son Corps qu’est l’Église dont il est « la source de lumière ». L’Église en effet, est un mystère qui dépasse les discussions, les prises de position, les échanges. Elle est une réalité spirituelle qui est reliée au Christ d’une façon spéciale reposant « sur [les] douze fondations portant les noms des douze Apôtres de l'Agneau ». C’est par le Christ Ressuscité qu’elle vit. C’est par Lui qu’elle existe. C’est par Lui qu’elle agit, ce qu'on expérimente de façon particulière dans les sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l’Eucharistie, les sacrements de l’initiation chrétienne.
Ce mystère de l’Église est chanté par l’Apocalypse de saint Jean sous une forme poétique. Il est toujours en action. On le voit au début de l'histoire de l'Église dans ce Concile de Jérusalem. On le voit dans les gestes quotidiens des chrétiens et chrétiennes qui marchent à la suite de Jésus et qui donnent le témoignage d’une vie comme il le souhaite dans l’Évangile.
III- Le don de la paix : un don qui se transforme en joie
Les paroles de Jésus rapportées dans l’évangile que nous venons de lire nous orientent vers ce qui rend belle et précieuse la vie de l'Église avec Jésus : la paix reçue et partagée entre nous et autour de nous. « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés ».
Une paix qui n’est pas le confort béat et le laisser faire. Une paix remplie de présence, d’attention et de partage. Une paix qui assume les deuils et les départs, les craintes et les échecs et qui, ô surprise, engendre la joie, une joie qui ne se mesure pas sur les possessions et les sentiments uniquement, mais une joie qui vient du fond de l’âme où Dieu est toujours présent, où il demeure. « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui ».
Laissons notre coeur s'ouvrir à ce don de la paix tout particulièrement aujourd'hui au moment de l'échange d'un signe de cette paix que nous recevons du Seigneur dans chaque Eucharistie lorsque le célébrant nous dit après l'Agneau de Dieu « Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous » et lorsqu'il nous invite à transmettre autour de nous cette paix reçue du Seigneur par une signe comme le geste de serrer la main, ou une accolade ou un mouvement de salutation de la tête etc.
Conclusion
En terminant, comme le souhaite Jésus, prions l’Esprit Saint, notre Défenseur, de nous garder dans la bonne voie - « Lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » - et de nous inspirer dans les discernements que nous avons à faire dans notre vie de tous les jours pour répondre avec générosité aux appels de Dieu.
Que notre communauté rassemblée autour de la Parole et du Pain et du Vin, Corps et Sang de Jésus, se laisse emporter dans le mystère de l’Église, Corps du Christ, en union avec Lui qui est toujours vivant et intercédant pour nous dans la gloire du ciel (cf. Hébreux 7, 25).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
17 mai 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci qui s’imposent » (Ac 15, 1-2.22-29)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
des gens, venus de Judée à Antioche,
enseignaient les frères en disant :
« Si vous n’acceptez pas la circoncision
selon la coutume qui vient de Moïse,
vous ne pouvez pas être sauvés. »
Cela provoqua un affrontement ainsi qu’une vive discussion
engagée par Paul et Barnabé contre ces gens-là.
Alors on décida que Paul et Barnabé,
avec quelques autres frères,
monteraient à Jérusalem auprès des Apôtres et des Anciens
pour discuter de cette question.
Les Apôtres et les Anciens
décidèrent avec toute l’Église
de choisir parmi eux
des hommes qu’ils enverraient à Antioche avec Paul et Barnabé.
C’étaient des hommes
qui avaient de l’autorité parmi les frères :
Jude, appelé aussi Barsabbas, et Silas.
Voici ce qu’ils écrivirent de leur main :
« Les Apôtres et les Anciens, vos frères,
aux frères issus des nations,
qui résident à Antioche, en Syrie et en Cilicie,
salut !
Attendu que certains des nôtres, comme nous l’avons appris,
sont allés, sans aucun mandat de notre part,
tenir des propos qui ont jeté chez vous le trouble et le désarroi,
nous avons pris la décision, à l’unanimité,
de choisir des hommes que nous envoyons chez vous,
avec nos frères bien-aimés Barnabé et Paul,
eux qui ont fait don de leur vie
pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ.
Nous vous envoyons donc Jude et Silas,
qui vous confirmeront de vive voix ce qui suit :
L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé
de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations
que celles-ci, qui s’imposent :
vous abstenir des viandes offertes en sacrifice aux idoles,
du sang,
des viandes non saignées
et des unions illégitimes.
Vous agirez bien, si vous vous gardez de tout cela.
Bon courage ! »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 66 (67), 2-3, 5, 7-8)
R/ Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu’ils te rendent grâce tous ensemble !
ou : Alléluia. (Ps 66, 4)
Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.
Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.
La terre a donné son fruit ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !
DEUXIÈME LECTURE
« Il me montra la Ville sainte qui descendait du ciel » (Ap 21, 10-14.22-23)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean
Moi, Jean, j’ai vu un ange.
En esprit, il m’emporta
sur une grande et haute montagne ;
il me montra la Ville sainte, Jérusalem,
qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu :
elle avait en elle la gloire de Dieu ;
son éclat était celui d’une pierre très précieuse,
comme le jaspe cristallin.
Elle avait une grande et haute muraille,
avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ;
des noms y étaient inscrits :
ceux des douze tribus des fils d’Israël.
Il y avait trois portes à l’orient,
trois au nord,
trois au midi,
et trois à l’occident.
La muraille de la ville reposait sur douze fondations
portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.
Dans la ville, je n’ai pas vu de sanctuaire,
car son sanctuaire,
c’est le Seigneur Dieu, Souverain de l’univers,
et l’Agneau.
La ville n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer,
car la gloire de Dieu l’illumine :
son luminaire, c’est l’Agneau.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« L’Esprit Saint vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 23-29)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix,
je vous donne ma paix ;
ce n’est pas à la manière du monde
que je vous la donne.
Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit :
Je m’en vais,
et je reviens vers vous.
Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie
puisque je pars vers le Père,
car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant,
avant qu’elles n’arrivent ;
ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de la Sainte Trinité (Année B) « Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit »2021-05-30T04:03:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-Annee-B-Au-nom-du-Pere-et-du-Fils-et-du-Saint-Esprit_a1010.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/54933178-41253203.jpg2021-05-25T18:00:00+02:00Hermann Giguère
En commençant le temps après la Pentecôte, la liturgie dominicale, met devant nos yeux en ce premier dimanche le mystère de la Très Sainte Trinité. Elle le fait en nous le proposant non pas d’une façon intellectuelle, mais par un texte de l’évangile de saint Mathieu que nous venons de lire où il est dit « De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
I – La Parole de Dieu sur la Trinité dans l'évangile de saint Mathieu
Plusieurs personnes croient en Dieu. Les musulmans, par exemple, affichent leur foi en un Dieu unique comme le font aussi les Juifs. La première lecture nous le dit clairement : « C’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre ».
Les chrétiens eux aussi croient en un Dieu unique, mais pour eux ce Dieu unique est un Dieu Père, Fils et Esprit Saint, c'est la Trinité. Le texte de saint Mathieu est clair là-dessus : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
Les chrétiens ont reçu cette révélation et l’ont intériorisée au cours des siècles, notamment durant les premiers siècles de l’histoire de l’Église où on s’est posé un certain nombre de questions comme : « Est-ce que le Fils était en-dessous du Père? », « Est-ce que Jésus était Dieu? » « Est-ce que l’Esprit Saint était un personne? » etc. On en est venu dans la prière et dans la méditation à une synthèse vivante de la foi en la Trinité où ce sont les relations des trois Personnes entre elles et avec nous qui prennent le devant de la scène.
Le salut nous fait entrer dans une communion intime avec Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. Dieu ne s’est pas contenté de nous faire savoir qu’il existait - ce serait déjà très beau - mais il nous a révélé qu’ils sont trois à l’œuvre dans le monde pour sauver toute l’humanité : le Père qui nous aime, qui veut notre salut, qui est à l’origine de notre salut; le Fils l’envoyé du Père en qui se réalise notre salut par sa Mort et sa Résurrection et le Saint Esprit qui habite en nos cœurs, qui nous fait vivre et prier en fils et filles de Dieu.
Voilà la Parole de Dieu qui nous est proposée aujourd’hui. Notre Dieu est un Dieu Vivant et non pas une abstraction, un Dieu lointain, froid et impersonnel, mais un Dieu où se vit une communion et des relations vivantes. On pourrait dire que la Trinité est comme une famille où chacun et chacune a sa place et où chaque personne contribue à l’unité de l’ensemble.
II – Application
Quelle est maintenant la portée actuelle de cette révélation du Dieu Un et Trine ? Cette révélation qui rejoint nos cœurs est évoquée à chaque fois que nous faisons le signe de la Croix où nous disons, un peu machinalement parfois, « Au nom du Père et de Fils et du Saint-Esprit ».
Ce signe de la croix que nous traçons sur nous en honneur des trois personnes de la Trinité n'est pas un geste proposé à notre seule intelligence. Savoir qu'il y a trois Personnes en Dieu et un seul Dieu, c’est bien, c’est même très bien, mais aujourd’hui la Parole de Dieu nous montre que la Trinité c’est le mystère d’un Dieu présent dans nos vies et dans son Église. C’est le mystère d’une vie. Pour nous ce qui est important, ce n’est pas seulement le fait de croire qu’il y a trois Personnes en Dieu, c’est l’expérience vitale de quelqu'un qui se rend compte que, par le Baptême qu’il a reçu, il est en communion avec des personnes vivantes. C’est celle de quelqu'un qui se sait fils ou fille d’un Père qui l’aime, qui lui fait partager, grâce au don de l’Esprit Saint qui habite en nos cœurs, la vie même du Christ ressuscité auprès du Père
Chers frères et sœurs, est-ce que c’est cela le mystère de Sainte Trinité pour vous ? Est-ce que c’est cette relation vivante avec un Dieu Père, Fils et Saint Esprit qui agit dans nos vies, avec qui nous partageons la vie nouvelle : la vie de la grâce reçue de Dieu lui-même qui fait de nous comme le dit la Lettre de saint Pierre des « personnes participantes de la nature divine » par la grâce de Dieu. « De la sorte nous sont accordés les dons promis, si précieux et si grands, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine, et que vous échappiez à la dégradation produite dans le monde par la convoitise», lit-on dans ce passage ( 2 Pierre 1, 4) .
Conclusion
En terminant, prenons un instant pour reconnaître et goûter la présence de la Trinité au profond de nous-mêmes et tournons-nous vers elle en redisant ces belles paroles de sainte Élisabeth de la Trinité, jeune carmélite de Dijon (1880-1906) : « Ô mes trois, mon Tout, ma Béatitude… Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en vous, en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs. »
C’est ainsi que les paroles de notre Credo - le « Je crois en Dieu» - ne sont plus vides des sens, mais pleines d’une richesse vivifiante
« Je crois en Dieu le Père, Tout-Puissant…
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur…
Je crois au Saint-Esprit ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
25 mai 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« C’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre » (Dt 4, 32-34.39-40)
Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple :
« Interroge donc les temps anciens qui t’ont précédé,
depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre :
d’un bout du monde à l’autre,
est-il arrivé quelque chose d’aussi grand,
a-t-on jamais connu rien de pareil ?
Est-il un peuple qui ait entendu comme toi
la voix de Dieu parlant du milieu du feu,
et qui soit resté en vie ?
Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation,
de venir la prendre au milieu d’une autre,
à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats,
à main forte et à bras étendu,
et par des exploits terrifiants
– comme tu as vu le Seigneur ton Dieu
le faire pour toi en Égypte ?
Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur :
c’est le Seigneur qui est Dieu,
là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ;
il n’y en a pas d’autre.
Tu garderas les décrets et les commandements du Seigneur
que je te donne aujourd’hui,
afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie
sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu, tous les jours. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(32 (33), 4-5, 6.9, 18-19, 20.22)
R/ Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu. (32, 12a)
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l’univers, par le souffle de sa bouche.
Il parla, et ce qu’il dit exista ;
il commanda, et ce qu’il dit survint.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
DEUXIÈME LECTURE
« Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; en lui nous crions “Abba !”, Père ! » (Rm 8, 14-17)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères,
tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu,
ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves
et vous ramène à la peur ;
mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
et c’est en lui que nous crions « Abba ! »,
c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants,
nous sommes aussi ses héritiers :
héritiers de Dieu,
héritiers avec le Christ,
si du moins nous souffrons avec lui
pour être avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20)
Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (cf. Ap 1, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Dimanche de la Pentecôte Année B « Selon le don de l’Esprit »2021-05-16T22:06:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-la-Pentecote-Annee-B-Selon-le-don-de-l-Esprit_a1008.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/54714577-41134299.jpg2021-05-18T18:00:00+02:00Hermann Giguère
La fête d’aujourd’hui, la Pentecôte, est une des plus grandes fêtes de l’année liturgique. Elle termine le cycle liturgique de Pâques. Les textes que nous avons lus ont une chose en commun : ils redisent pour notre profit que l’Évangile qui a été annoncé par Jésus a une dimension universelle. Il ne s’agit pas du message d'un club sectaire et refermé sur lui-même, mais d’un message à portée universelle.
I – La description de la Pentecôte par saint Luc
Dans la première lecture saint Luc, dans la description qu’il donne de l’évènement de la Pentecôte qu’ont vécu les apôtres, Marie, la mère de Jésus et quelques autres disciples, insiste tout long de son récit pour marquer que ce moment est une mission tournée vers le monde entier.
Ainsi, comme illustration, il nous présente un phénomène où tous entendent les disciples « parler dans leurs langues des merveilles de Dieu ». « Chacun d’eux entendaient dans son propre dialecte ceux qui parlaient » écrit-il. Phénomène inexplicable scientifiquement, mais signe évident de l'universalité du message de Jésus qui rejoint tout le monde peu importe son histoire, son origine ou sa langue.
Pour nous le faire voir, saint Luc comme un bon reporter, prend la peine d’énumérer les contrées de provenance des auditeurs et auditrices rassemblés auprès des disciples : Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes.
On le voit par cette énumération, le mystère de la Pentecôte est présenté comme une porte ouverte sur la nouveauté et la diversité que souffle l’Esprit. « Chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit » commente saint Luc.
Voilà un message important à retenir : le don de l’Esprit n'est pas une charge qui écrase, mais plutôt un souffle qui libère ce qu’il y a de mieux en chacun et chacune de nous. L’Esprit nous est donné comme pour les apôtres, Marie et les disciples pour nous permettre d’être nous-mêmes à la suite de Jésus. Dans l’Évangile Jésus dira que le rôle de l’Esprit c’est de recevoir ce qui vient de Jésus pour nous le faire connaître.
Oh! bien sûr, les voies de l’Esprit sont parfois déroutantes et elles peuvent aussi être l’occasion de mauvaises interprétations. Mais les dangers de se laisser aller à l’écoute de l’Esprit ne doivent jamais éteindre son action. Hélas! Dans l’Église, on parfois préféré la sécurité du bien faire, les certitudes faciles à l’ouverture aux nouveautés de l’écoute et de la liberté de l’Esprit.
Il faut refaire souvent la prière du pape Jean XXIII qui demandait en 1959 que le concile Vatican II soit comme une nouvelle Pentecôte : « Renouvelez de nos jours vos prodiges, comme en une autre Pentecôte, et faites de la Sainte Église, toute rassemblée pour une prière plus fervente autour de Marie, Mère de Jésus, et guidée par Pierre, le règne du Divin Sauveur, règne de vérité, de justice, d’amour et de paix ».
II – Le fruit de l’Esprit
Comment bien discerner l’action de l’Esprit me direz-vous ? Nous avons la réponse en relisant l’extrait de la lettre de saint Paul aux Galates qui nous est présenté ce matin.
En deux mots : regardez quel fruit est produit. Pour saint Paul le fruit de l’Esprit a plusieurs facettes : il est amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. Et il explique que là, ce n’est pas la Loi qui intervient, c’est l’action de l’Esprit qui se manifeste, c’est lui qui nous fait vivre et puisqu’il en est ainsi il conclut : « Marchons sous la conduite de l’Esprit ».
Toutes ces facettes de l’action de l'Esprit se résument dans le premier mot qu’emploie saint Paul et qui contient tout le reste : le fruit de l’Esprit est l’amour. Ainsi, se manifeste le grand mouvement qui habite la Trinité où l’Esprit Saint est l’Amour du Père et du Fils que Dieu nous donne avec abondance lorsque nous savons l’accueillir.
Les apôtres l’ont fait et ils ont été transformés pour toujours. De peureux qu’ils étaient, ils sont devenus des missionnaires qui sont allés aux extrémités du monde. De pauvres pêcheurs illettrés, l’Esprit a fait des prédicateurs charismatiques. D'hommes et de femmes sans moyens, devenus remplis de l’Esprit, ils ont manifesté la puissance de Jésus Ressuscité pour la transformation du monde. Leur exemple est une leçon qui peut nous rejoindre encore aujourd’hui.
III - L’action de l’Esprit Saint : une action toujours actuelle
Ce qu’il y a de beau dans la fête d’aujourd’hui, c’est qu’elle n’est pas un simple souvenir, une commémoration, mais la prise de conscience dans nos vies et dans nos communautés chrétiennes de l’action de l’Esprit Saint que Jésus dans l’évangile appelle le Défenseur qu’il nous enverra d’auprès du Père et qui restera avec nous pour nous permettre de rendre témoignage. Il nous fera reconnaître tout ce que Jésus a apporté.
Cette mission de l’Esprit Saint, bien sûr, ne se réalise pas forcément en un instant. Elle accompagne le chemin des disciples de Jésus au cours de leur vie et de leurs choix. Les pentecôtes subites sont plutôt rares à moins que le Seigneur veuille donner un signe spécial comme dans le cas de la Pentecôte qu’ont vécu les disciples à Jérusalem.
En règle générale, l’action de l'Esprit se déroule dans le creux de la vie quotidienne comme une inspiration et une présence qui élève nos cœurs, anime nos actes et guide nos choix.
N’ayons pas peur de prier souvent l’Esprit Saint en diverses occasions. Sa lumière et son inspiration ne nous feront pas défaut.
Conclusion
Comme le chante la séquence de la liturgie d’aujourd’hui disons en terminant : « Viens Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens lumière de nos cœurs… Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. »
Amen !
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
18 mai 2021
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Voici la Prière « Ô Saint Esprit » du Saint Pape Jean XXIII (1881-1963) canonisé le 27 avril 2014 par le Pape François.
La Prière du Pape Jean XXIII « Ô Saint Esprit » :
« Ô Saint Esprit, achevez en nous l'œuvre commencée par Jésus ; donnez force et constance à la prière que nous faisons au nom du monde entier ; hâtez pour chacun de nous l'heure où nous accéderons à une profonde vie intérieure ; donnez son élan à notre apostolat, qui veut atteindre tous les hommes et tous les peuples, tous ceux qui sont rachetés par le Sang du Christ et tout son héritage. Mortifiez en nous notre présomption naturelle et élevez-nous jusqu'à la sainte humilité, la vraie crainte de Dieu, le courage généreux. Qu'aucune attache terrestre ne nous empêche de faire honneur à notre vocation ; qu'aucun intérêt, par lâcheté de notre part, ne lèse les exigences de la justice ; qu'aucun calcul ne réduise l'immensité de la charité aux étroitesses de nos petits égoïsmes. Que tout soit grand en nous : la recherche et le culte de la vérité, la promptitude de notre sacrifice, jusqu'à la croix et la mort ; et enfin, que tout corresponde à la dernière prière du Fils à son Père céleste et à cette effusion de grâces que le Père et le Fils veulent répandre par vous, Esprit d'amour, sur l'Église et sur ses institutions, sur chaque âme et chaque peuple. Amen. »
Saint Pape Jean XXIII (1881-1963)
MESSE DU JOUR
PREMIÈRE LECTURE
« Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur !
La terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
« Le fruit de l’Esprit » (Ga 5,16-25)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
je vous le dis :
marchez sous la conduite de l’Esprit Saint,
et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair.
Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit,
et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair.
En effet, il y a là un affrontement
qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez.
Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit,
vous n’êtes pas soumis à la Loi.
On sait bien à quelles actions mène la chair :
inconduite, impureté, débauche,
idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité,
jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme,
envie, beuveries, orgies
et autres choses du même genre.
Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait :
ceux qui commettent de telles actions
ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu.
Mais voici le fruit de l’Esprit :
amour, joie, paix, patience,
bonté, bienveillance, fidélité,
douceur et maîtrise de soi.
En ces domaines, la Loi n’intervient pas.
Ceux qui sont au Christ Jésus
ont crucifié en eux la chair,
avec ses passions et ses convoitises.
Puisque l’Esprit nous fait vivre,
marchons sous la conduite de l’Esprit.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous les fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen.
ÉVANGILE
« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand viendra le Défenseur,
que je vous enverrai d’auprès du Père,
lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père,
il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage,
car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 7e dimanche de Pâques Année B « Pour qu’ils aient en eux ma joie »2021-05-11T20:58:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-7e-dimanche-de-Paques-Annee-B-Pour-qu-ils-aient-en-eux-ma-joie_a1007.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/54714182-41134138.jpg2021-05-11T18:00:00+02:00Hermann Giguère
En ce dimanche entre l’Ascension et la Pentecôte, nous sommes invités à faire une pause pour nous préparer à la venue de l’Esprit Saint. C’est ce que firent les disciples après l’Ascension étant revenus dans la chambre haute au Cénacle. « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères » écrit saint Luc au début de son livre intitulé les Actes des Apôtres (1, 6). La semaine qui commence pourra être pour nous comme une retraite de préparation à une nouvelle effusion ou venue de l’Esprit Saint en nous.
Comment nous y préparer ? La réponse tient en deux mots : prière et accueil.
I - La prière pour recevoir l’Esprit Saint
L’Esprit Saint est envoyé à ceux et à celles qui le demandent. Souvenez-vous de cette parole de Jésus qu’on trouve dans l’évangile selon saint Luc : « Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11, 12-13)
« Combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! », voilà le secret. N’ayons pas peur d’importuner notre Père céleste en lui demandant de nous imprégner de son Esprit Saint. On le sait, l’Esprit envoyé par le Père est l’Esprit promis par Jésus. Il sera notre consolateur, notre force et notre guide.
Il arrive que l’Esprit Saint se manifeste chez des personnes sans préavis. Ces personnes se sentent transformés en un instant parfois, mais il est plus fréquent que l’action de l’Esprit Saint dans le monde, dans l’Église et dans nos vies prenne la forme du vent qui souffle tantôt avec force tantôt doucement comme un zéphyr. Rappelez-vous l'épisode du prophète Élie qui rencontre Dieu au désert dans la brise légère qui passe et non dans les fracas de l'ouragan ou du tremblement de terre (I Rois 19 11-13).
II – L’accueil de la venue de l’Esprit Saint
L’attitude d’accueil qui nous est demandé pour saisir les passages de l’Esprit dans nos vies se cultive au fil des jours et au fil des ans. Ce qui est important pour pouvoir l’accueillir c’est de le reconnaître à l’œuvre, de discerner sa présence. Un accueil vrai demande qu’on soit prêt et capable de revoir ses certitudes et ses habitudes pour avancer sur des voies nouvelles où Dieu nous conduit. Jésus l’indique ce matin dans le partage qu’il fait avec ses disciples le soir du Jeudi Saint : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde ». Et nous sommes envoyés nous aussi comme les disciples.
Les disciples des premiers temps de l’Église et les disciples que nous sommes aujourd’hui ont comme mission de partager la Bonne Nouvelle du don Dieu qui fait de chacune et chacun un enfant bien-aimé par Jésus, le Fils de Dieu, envoyé comme Sauveur du monde.
Ce don merveilleux nous le recevons dans la foi et dans un accueil total aux surprises de l’Esprit Saint. Accueillir, c’est prévoir, c’est prendre le temps de discerner le bon du mauvais, mais c’est aussi garder toujours une porte ouverte. Et rappelons-nous ces mots du Livre de l’Apocalypse qui sont mis dans la bouche de Jésus : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi ». (Apocalypse 3, 20).
III – Application
En terminant, ajoutons un mot sur le choix de l’apôtre Matthias qui nous est raconté dans la première lecture. Il est situé par saint Luc dans les jours où les disciples et Marie sont réunis au Cénacle. Sûrement que la prière a été très présente, mais il est très intéressant de noter que la démarche décrite ici est une démarche de prise en charge réfléchie et responsable.
Les apôtres prennent la peine de repérer trois personnes qui leur paraissent aptes à ce ministère. Ils ne se contentent pas de dire : « laissons l’Esprit Saint agir », ils apportent leur contribution positive.
C’est une grande leçon, parce qu’il peut arriver que l’insistance sur l’accueil total de l’Esprit donne lieu à une forme de passivité où on se dégage de ses responsabilités personnelles. Voilà pourquoi, j’ai tenu à faire ce lien avec ce que j’ai dit plus haut.
Conclusion
Prions ensemble ou dans notre cœur au cours de la semaine en disant « Viens Esprit Saint! Viens Esprit de vie! Viens Esprit de sainteté! »
Préparons ainsi nos cœurs à la fête de la Pentecôte qui pourrait devenir pour nous comme une nouvelle Pentecôte cette année remplie de dons et de grâces pour qu’ayant eu part à l’Esprit nous soyons comme le souhaite Jésus dans l’évangile « sanctifiés dans la vérité » et « comblés de sa joie » (Jean 17, 13 et 19)
Et demandons à Marie de nous rendre comme elle toujours plus accueillantes et accueillants à l’action de l’Esprit Saint dans nos vies.
Dans la joie de l'Esprit!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
11 mai 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Il faut que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de la résurrection de Jésus » (Ac 1, 15-17.20a.20c-26)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
Pierre se leva au milieu des frères
qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes,
et il déclara :
« Frères, il fallait que l’Écriture s’accomplisse.
En effet, par la bouche de David,
l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas,
qui en est venu à servir de guide
aux gens qui ont arrêté Jésus :
ce Judas était l’un de nous
et avait reçu sa part de notre ministère.
Il est écrit au livre des Psaumes :
Qu’un autre prenne sa charge.
Or, il y a des hommes qui nous ont accompagnés
durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous,
depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean,
jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous.
Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous,
témoin de sa résurrection. »
On en présenta deux :
Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus,
et Matthias.
Ensuite, on fit cette prière :
« Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs,
désigne lequel des deux tu as choisi
pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique,
la place que Judas a désertée
en allant à la place qui est désormais la sienne. »
On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias,
qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(102 (103), 1-2, 11-12, 19-20ab)
R/ Le Seigneur a son trône dans les cieux.
ou : Alléluia ! (102, 19a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés.
Le Seigneur a son trône dans les cieux :
sa royauté s’étend sur l’univers.
Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porteurs de ses ordres !
DEUXIÈME LECTURE
« Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4, 11-16)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
puisque Dieu nous a tellement aimés,
nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
Dieu, personne ne l’a jamais vu.
Mais si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous,
et, en nous, son amour atteint la perfection.
Voici comment nous reconnaissons
que nous demeurons en lui
et lui en nous :
il nous a donné part à son Esprit.
Quant à nous, nous avons vu et nous attestons
que le Père a envoyé son Fils
comme Sauveur du monde.
Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu,
Dieu demeure en lui,
et lui en Dieu.
Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous,
et nous y avons cru.
Dieu est amour :
qui demeure dans l’amour demeure en Dieu,
et Dieu demeure en lui.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)
Alléluia. Alléluia.
Je ne vous laisserai pas orphelins,
dit le Seigneur ;
je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira.
Alléluia. (Jn 14, 18 ; 16, 22)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Baptême du Seigneur Année B « Une inauguration à nulle autre pareille »2024-01-09T14:33:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-Une-inauguration-a-nulle-autre-pareille_a1160.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/76400495-54595007.jpg2021-01-05T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous avez probablement participé à une inauguration d'un monument, d'un édifice ou du mandat de quelqu’un pour une nouvelle fonction : député, maire etc. Tous ces événements ont en commun un format particulier, à quelques exceptions près. En premier lieu, on rappelle le chemin qui a mené là, en deuxième lieu, on présente l'événement en l'entourant soit d'un décorum particulier soit d'éléments d'animation comme une vidéo par exemple, enfin, en troisième lieu, une inauguration nous projette en avant dans un avenir en partie inconnu.
Ce format s'applique admirablement au Baptême du Seigneur, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, que nous fêtons aujourd'hui. Cet événement est un événement inaugural, l’inauguration du ministère de Jésus. C'est ainsi que le voit l'évangéliste saint Marc qui le place au tout début de son évangile Reprenons, si vous le voulez bien, les trois aspects d'une inauguration signalés il y a un instant.
I- Le Baptême de Jésus : un événement attendu
Le premier aspect : quel est le chemin qui a mené jusque-là ?
Le Baptême de Jésus s'est préparé depuis longtemps. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, qui précède Jésus sur les bords du Jourdain espéraient et annonçaient la venue d'un Sauveur. Leur foi ne se laissait pas ébranler même lorsque tout paraissait perdu. Isaïe en témoigne ici dans la première lecture. « Consolez mon peuple…Voici votre Dieu… Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
Jean-Baptiste, lui, reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son Fils lui-même. C'est le grand mérite de Jean-Baptiste d'avoir su reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père, celui qu'on attendait. « Moi, je vous baptise avec de l’eau : mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » lit-on dans l’évangile qui vient d’être proclamé.
Liturgiquement, cette solennité du Baptême du Seigneur arrive à la fin du temps de Noël et dans le sillage de l'Épiphanie, la manifestation du Christ aux nations. Elle est, elle aussi, une manifestation de la mission de Jésus pour le salut du monde dont elle marque l’inauguration publique de façon percutante.
II- Le Baptême de Jésus : une scène puissante et resplendissante
Comment se passe cette inauguration du ministère de Jésus? C'est le deuxième aspect que je voudrais développer maintenant en suivant le texte de saint Marc..
Regardons le récit de saint Marc. Jésus arrive de Nazareth. Il vient vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste, textuellement « Jean le Baptiseur », donne depuis quelque temps, dans l’eau du Jourdain, un baptême de conversion qui invite les gens à changer leur cœur et à se tourner résolument vers Dieu, « à préparer à travers le désert le chemin du Seigneur… une route aplanie pour Dieu » comme le souhaitait Isaïe.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est le Sauveur promis « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ». Pour lui Jésus n'a pas besoin de ce genre de conversion. Cependant, en se mêlant à tout le peuple, Jésus fait comprendre à Jean-Baptiste qu'il désire être baptisé lui aussi, non parce qu'il a besoin de se convertir, mais parce qu'il porte les péchés et le poids des souffrances de ses frères et sœurs qu'il est venu libérer et sauver. Jésus en entrant dans le Jourdain assume cette mission extraordinaire qui sera la sienne : donner sa vie pour la multitude. Il sera ce Serviteur souffrant dont a parlé le prophète Isaïe (Isaïe 53, 1-12). Il ira jusqu'au bout et mourra sur une croix pour le salut du monde.
La scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Marc prend une allure théophanique. Elle revêt un éclat particulier. Des symboles l'accompagnent : les cieux se déchirent, l'Esprit descend sous la forme d'une colombe et une voix se fait entendre. Ces trois symboles viennent confirmer à Jean-Baptiste qu'il a vu juste.
Voilà comment se passe l'inauguration du ministère de Jésus. Venons-en maintenant au troisième aspect d'une inauguration que nous retrouvons dans la scène du Baptême de Jésus.
III- Le Baptême de Jésus : un commencement
Le troisième aspect d'une inauguration, comme on l'a dit au début, ouvre sur un avenir qu'on espère, mais qui n'est pas exempt d'inconnu. Il en est ainsi du Baptême de Jésus. Jésus en descendant dans l'eau du Jourdain s'engage à suivre le chemin que Dieu son Père lui a tracé. Il dit déjà dans son cœur de qu'il dira au Jardin des Oliviers lors de son agonie : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne ». (Luc 22,42).
Jésus sait que la route ne sera pas toujours facile, mais il accepte de la prendre avec générosité et sans regarder en arrière. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l'avant dans la voie d'un amour fou pour ses frères et sœurs. Il rétablira la créature blessée dans sa beauté originelle et, comme l’explique saint Paul aux Romains, par le baptême il fera de toute personne qui le suit une créature nouvelle « vivant pour Dieu ». « Car [le Christ] qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Romains 6, 10-11).
Conclusion
Quelle belle fête que cette solennité du Baptême du Seigneur. Elle fixe notre regard sur Jésus quittant sa vie tranquille d'humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l'amour de Dieu pour l'humanité toute entière. Nous le voyons répondre avec confiance à cette vocation qui est la sienne et qu'il suivra sans faillir même dans les pires souffrances. Et ainsi il deviendra par sa mort et sa résurrection le Premier-né d'une multitude de frères et de sœurs. Demandons-lui de nous garder, comme Lui, confiants en Dieu qui dit aujourd'hui à chacun et à chacune de nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée et je t'aime ».
Redisons, en terminant, les mots que nous avions dans la Prière d’ouverture : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé, accorde à tes fils et filles adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
8 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE pour le Baptême du Seigneur Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2, 4bcd, 5-6)
R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut ! (Is 12, 3)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÊME LECTURE
« L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang,
et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ;
or, le témoignage de Dieu a plus de valeur,
puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Alléluia. Alléluia.
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Baptême du Seigneur Année B « Une inauguration à nulle autre pareille »2021-01-06T03:02:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-Une-inauguration-a-nulle-autre-pareille_a987.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/51708124-39623094.jpg2021-01-05T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous avez probablement participé à une inauguration d'un monument, d'un édifice ou du mandat de quelqu’un pour une nouvelle fonction : député, maire etc. Tous ces événements ont en commun un format particulier, à quelques exceptions près. En premier lieu, on rappelle le chemin qui a mené là, en deuxième lieu, on présente l'événement en l'entourant soit d'un décorum particulier soit d'éléments d'animation comme une vidéo par exemple, enfin, en troisième lieu, une inauguration nous projette en avant dans un avenir en partie inconnu.
Ce format s'applique admirablement au Baptême du Seigneur, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, que nous fêtons aujourd'hui. Cet événement est un événement inaugural, l’inauguration du ministère de Jésus. C'est ainsi que le voit l'évangéliste saint Marc qui le place au tout début de son évangile Reprenons, si vous le voulez bien, les trois aspects d'une inauguration signalés il y a un instant.
I- Le Baptême de Jésus : un événement attendu
Le premier aspect : quel est le chemin qui a mené jusque-là ?
Le Baptême de Jésus s'est préparé depuis longtemps. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, qui précède Jésus sur les bords du Jourdain espéraient et annonçaient la venue d'un Sauveur. Leur foi ne se laissait pas ébranler même lorsque tout paraissait perdu. Isaïe en témoigne ici dans la première lecture. « Consolez mon peuple…Voici votre Dieu… Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
Jean-Baptiste, lui, reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son Fils lui-même. C'est le grand mérite de Jean-Baptiste d'avoir su reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père, celui qu'on attendait. « Moi, je vous baptise avec de l’eau : mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » lit-on dans l’évangile qui vient d’être proclamé.
Liturgiquement, cette solennité du Baptême du Seigneur arrive à la fin du temps de Noël et dans le sillage de l'Épiphanie, la manifestation du Christ aux nations. Elle est, elle aussi, une manifestation de la mission de Jésus pour le salut du monde dont elle marque l’inauguration publique de façon percutante.
II- Le Baptême de Jésus : une scène puissante et resplendissante
Comment se passe cette inauguration du ministère de Jésus? C'est le deuxième aspect que je voudrais développer maintenant en suivant le texte de saint Marc..
Regardons le récit de saint Marc. Jésus arrive de Nazareth. Il vient vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste, textuellement « Jean le Baptiseur », donne depuis quelque temps, dans l’eau du Jourdain, un baptême de conversion qui invite les gens à changer leur cœur et à se tourner résolument vers Dieu, « à préparer à travers le désert le chemin du Seigneur… une route aplanie pour Dieu » comme le souhaitait Isaïe.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est le Sauveur promis « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ». Pour lui Jésus n'a pas besoin de ce genre de conversion. Cependant, en se mêlant à tout le peuple, Jésus fait comprendre à Jean-Baptiste qu'il désire être baptisé lui aussi, non parce qu'il a besoin de se convertir, mais parce qu'il porte les péchés et le poids des souffrances de ses frères et sœurs qu'il est venu libérer et sauver. Jésus en entrant dans le Jourdain assume cette mission extraordinaire qui sera la sienne : donner sa vie pour la multitude. Il sera ce Serviteur souffrant dont a parlé le prophète Isaïe (Isaïe 53, 1-12). Il ira jusqu'au bout et mourra sur une croix pour le salut du monde.
La scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Marc prend une allure théophanique. Elle revêt un éclat particulier. Des symboles l'accompagnent : les cieux se déchirent, l'Esprit descend sous la forme d'une colombe et une voix se fait entendre. Ces trois symboles viennent confirmer à Jean-Baptiste qu'il a vu juste.
Voilà comment se passe l'inauguration du ministère de Jésus. Venons-en maintenant au troisième aspect d'une inauguration que nous retrouvons dans la scène du Baptême de Jésus.
III- Le Baptême de Jésus : un commencement
Le troisième aspect d'une inauguration, comme on l'a dit au début, ouvre sur un avenir qu'on espère, mais qui n'est pas exempt d'inconnu. Il en est ainsi du Baptême de Jésus. Jésus en descendant dans l'eau du Jourdain s'engage à suivre le chemin que Dieu son Père lui a tracé. Il dit déjà dans son cœur de qu'il dira au Jardin des Oliviers lors de son agonie : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne ». (Luc 22,42).
Jésus sait que la route ne sera pas toujours facile, mais il accepte de la prendre avec générosité et sans regarder en arrière. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l'avant dans la voie d'un amour fou pour ses frères et sœurs. Il rétablira la créature blessée dans sa beauté originelle et, comme l’explique saint Paul aux Romains, par le baptême il fera de toute personne qui le suit une créature nouvelle « vivant pour Dieu ». « Car [le Christ] qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Romains 6, 10-11).
Conclusion
Quelle belle fête que cette solennité du Baptême du Seigneur. Elle fixe notre regard sur Jésus quittant sa vie tranquille d'humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l'amour de Dieu pour l'humanité toute entière. Nous le voyons répondre avec confiance à cette vocation qui est la sienne et qu'il suivra sans faillir même dans les pires souffrances. Et ainsi il deviendra par sa mort et sa résurrection le Premier-né d'une multitude de frères et de sœurs. Demandons-lui de nous garder, comme Lui, confiants en Dieu qui dit aujourd'hui à chacun et à chacune de nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée et je t'aime ».
Redisons, en terminant, les mots que nous avions dans la Prière d’ouverture : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé, accorde à tes fils et filles adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
5 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE pour le Baptême du Seigneur Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2, 4bcd, 5-6)
R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut ! (Is 12, 3)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÊME LECTURE
« L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang,
et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ;
or, le témoignage de Dieu a plus de valeur,
puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Alléluia. Alléluia.
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de la Sainte Trinité Année A - Les noms de Dieu2020-06-06T17:03:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-Annee-A-Les-noms-de-Dieu_a954.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/44922382-36505738.jpg2020-06-02T19:10:00+02:00Hermann Giguère
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous » nous a dit saint Paul dans la deuxième lecture. C’est le souhait qu’il faisait en terminant sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe.
Cette petite phrase résume toute la foi de l’Église que nous partageons et que nous redisons chaque dimanche dans le « Je crois en Dieu ». Le Dieu des chrétiens est un Dieu unique en trois personnes, ce qui lui donne une couleur particulière que je vais essayer de mieux découvrir avec vous.
Essayer de mieux le découvrir? Est-ce possible? La Sainte Trinité est un mystère avons-nous appris. Et un mystère, on ne peut pas le comprendre.
Vous avez raison. Mais quand vous dites « un mystère on ne peut pas le comprendre », vous vous placez sur le registre de la raison humaine. Et sur ce plan, toutes nos explications, toutes nos recherches, ne pourront jamais nous faire entrer dans le mystère. Elles nous en montreront les contours. Elles en décriront l’essentiel, mais elles ne l’expliqueront pas.
Alors, on s'arrête là ? Non, car il y a une autre voie pour mieux découvrir le mystère de la Sainte Trinité, c’est d’y entrer avec son cœur et non avec sa raison. Je vous invite à le faire avec moi en suivant le chemin des noms de Dieu dans la Bible.
I – Le nom de Dieu dans l'Ancien Testament
Dans l’Ancien Testament, Dieu se présente, non pas divisé, éparpillé dans diverses créatures ou leurs représentations. Il est le Créateur. Il se présente Un et unique (Deutéronome 6,4), toujours le même, à Abraham, Isaac et Jacob, et à leur descendance croyante (Exode 3, 6). Le nom du Dieu unique est «JE SUIS». Le juifs ne le prononcent pas et disent plutôt « LE SEIGNEUR » ou « ADONAÏ ». On dit parfois Yahweh ou Yahvé. (Exode 3, 6 cf. aussi 34, 5-6)
Le Nom divin ne peut être attribué à quoi que ce soit et à qui que ce soit d’autre que l’unique Dieu. C’est le sens du premier commandement de la Loi que Moïse a transmise de la part de Dieu (Exode 20, 3-4; Deutéronome 5,7). Le deuxième, c'est de ne pas invoquer le nom divin à tout propos, de façon insignifiante, ou même pour faire le mal (Exode 20, 7; Deutéronome 5, 11).
Tout cela exprime à la fois une proximité exclusive que Dieu veut créer avec son peuple et un respect pour la sainteté du Dieu unique. Dans l’Ancien Testament, les actes et les paroles des croyants sont toujours guidés par l’amour du Nom divin. (Deutéronome 6,5)
II – La nouveauté apportée par Jésus
C’est dans cette foi au Dieu unique, révélé à Abraham et à Moïse dans le Nom divin, que Jésus a été élevé car il était juif et membre du peuple de l’Alliance. Sa mission fut d’accomplir et de porter à sa plénitude l’Alliance de Dieu avec Abraham et Moïse.
Jésus met de l'avant une nouvelle image de Dieu. Il donne à Dieu le beau nom de PÈRE (« Abba » en araméen qui se traduit littéralement par PAPA). Déjà à 12 ans au Temple devant les docteurs de la Loi lorsque ses parents le retrouvent il leur dit « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ». (Luc 2, 49) La prière à Dieu qu'il donne à ses disciples et que nous répétons si souvent commence par « Notre Père ». (Mathieu 6, 9)
Dans sa prédication, Jésus parle souvent de ses relations particulières avec Dieu. Il se dit même « FILS DE DIEU»., ce qui suscitera bien des incompréhensions. On l’accusera de blasphème « Tu as dit : ‘Je suis Fils de Dieu’ » lui reproche le grand prêtre lors de son procès durant la Passion. (Mathieu 26, 62-65)
Pour compléter la révélation du Dieu Un et Trine, faite à Abraham et à Moïse, Jésus décrit le lien qu’il a avec son Père en le comparant au souffle qui nous fait vivre. Ce lien c’est celui de l’amour mutuel à nul autre pareil. Ce souffle de vie prend le nom d'ESPRIT SAINT, amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père. Le Dieu unique est un Dieu en trois personnes,
Telle est la nouveauté apportée par Jésus. Le nom de Dieu n’est pas seulement « JE SUIS ». Il est « JE SUIS PÈRE, FILS ET ESPRIT SAINT », un seul Dieu en trois personnes, ce qui veut dire qu’il est comme une famille. En lui nous pouvons nous reconnaître par les sentiments d’amour, de partage, de don qu’il met dans nos cœurs.
Même plus, Jésus nous dit qu’il habite en nous, qu’il n’est pas extérieur à nous, mais au fond de notre être même. « Si quelqu'un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. (Jean 14, 23)
Voilà, en quelques mots, des pistes de méditation pour la fête de la Sainte Trinité où nous vénérons le Dieu Un et Trine au coeur de notre foi.
III- Application
Les chrétiens ont depuis les tout débuts inscrit cette foi au Dieu Un et Trine dans leur vie et dans leurs célébrations de toutes sortes. Nous le faisons encore aujourd’hui.
Chaque messe commence par le signe de Croix accompagné des paroles « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Nous faisons spontanément la même chose lorsque nous nous mettons en prière à la chapelle, sur le bord de notre lit le soir, avant un repas ou avant le travail.
C’est encore « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » que le prêtre ou le diacre donne la bénédiction soit à la messe soit dans d’autres occasions.
Notre histoire de croyant est commencée à notre baptême où nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », lorsque la personne qui nous a baptisé a dit en versant l’eau sur notre tête « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Conclusion
Que cette messe qui nous réunit « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » nous aide à entrer dans ce grand mouvement d’amour qui est au cœur de la Trinité qui veut se faire une demeure en nous (Cf. Jean 14, 23). Ouvrons-lui la porte de notre coeur, car « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». (Jean 3,16)
Je vous refais en terminant le souhait de saint Paul : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 juin 2020
Il y a des choses qu’on ne souhaite pas comme, par exemple, l’épidémie de coronavirus qu’on est en train de vivre. Il y en a d’autres qu’on souhaite ardemment. C’est le cas de la venue de l’Esprit Saint sur nous qu’on appelle familièrement une effusion de l’Esprit Saint.
C’est ce qui se produit pour les Apôtres et les disciples réunis autour de Marie dans la Chambre haute au Cénacle où pendant 10 jours après l'Ascension ils attendent dans la prière la venue de l'Esprit promis par Jésus .
I- Ce qui a été vécu au Cénacle
La première lecture nous raconte ce qui est vécu par eux, au terme de cette attente, le jour la Pentecôte. Il s’agit d’une manifestation de l’Esprit Saint qui se produit avec éclat. « Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent » écrit saint Luc qui dans les Actes des Apôtres où il fait le récit de ce qui s’est passé. « Alors, continue-t-il, la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint ; ils se mirent à parler en d’autres langues et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. »
Ce récit souligne trois choses : l’irruption surprise de l’Esprit, les langues de feu et le don de l’Esprit
Premièrement, on voit dans ce récit que l’Esprit est donné à la Pentecôte de façon directe et quasi palpable. Sa présence se fait avec fracas même. Impossible de passer à côté de ce don qui, comme on le verra par la suite, transformera ceux et celles qui le reçoivent.
Deuxièmement, saint Luc utilise une image pour exprimer l’action de l’Esprit celle des langues de feu. C’est une image très suggestive. De petites flammes se déposent sur chacune des personnes présentes pour montrer que ce don de l’Esprit est personnel, qu'il s’inscrit dans le cheminement et la vie de la personne avec tout ce qu’elle est et ce qu’elle désire,
Troisièmement, l'Esprit est un don il n'est pas quelque chose qu’on produit par nous-mêmes. Il vient d'ailleurs. Il est l’Esprit de Jésus que le Père envoie. Il en est toujours ainsi. L’Esprit Saint demande de chaque personne une attitude d’accueil. Il ne s’impose pas, mais il est donné à qui se dispose à le recevoir. Ce don ici est souligné par saint Luc par un de ses effets, un phénomène particulier qui est décrit comme un don de parler des langues nouvelles pour permettre aux disciples de rejoindre toutes les nations.
Cette scène du Cénacle éclaire pour nous ce que sera la mission des disciples par la suite.
II- L’action de l’Esprit Saint
Cette mission est on ne peut plus claire. Quelque temps auparavant comme il est rapporté dans l'évangile, Jésus envoie ses disciples, les Douze, en disant : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Puis il souffle sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ».
Voila! C’est toute une mission qui tombe sur les épaules de ces pêcheurs de Galilée. On sait par la suite de l’histoire qu’ils ont parcouru diverses parties du monde de leur temps et qu’ils ont, avec l’assistance de l’Esprit, répandu avec succès le message de Jésus au point où le monde connu de leur temps est devenu en quelques générations un monde chrétien et où le paganisme est disparu. En leur imposant les mains Jésus savait que par ce geste l’Esprit viendrait sur eux et que, grâce à son action, la Bonne Nouvelle du don de Dieu pour toute l’humanité se répandrait.
Saint Pierre dans son discours aux témoins de l’événement de la Pentecôte qu'on peut lire une plus loin dans le livre des Actes des Apôtres en tire des leçons pour eux. Il commence par affirmer sa foi en Jésus fait Seigneur et Christ par Dieu. Et aux auditeurs qui lui demandent quoi faire, il répond simplement : « Convertissez-vous et soyez baptisés au nom de Jésus Christ pour le pardon de vos péchés. Vous recevrez alors le don du Saint-Esprit »,( Actes 2, 37-38)
On peut appliquer ce conseil de saint Pierre à chacune et chacune de nous en ce jour de la fête de la Pentecôte si nous prenons la peine de nous demander nous aussi que devons-nous faire ?
III- Application
« Convertissez-vous ». Le cheminement de notre réponse suivra celui d’une conversion renouvelée qui nous éloigne des voies et des routes où règne le Dieu du pouvoir, de l’argent et de l’orgueil. Notre chemin sera plutôt celui où Jésus est choisi comme le Seigneur de nos vies. Vous ne pouvez suivre Dieu et l’argent, vous n’avez qu’un seul maître dit Jésus à ses disciples (cf. Mathieu 6, 24).
Souhaiter recevoir l’Esprit Saint c’est souhaiter suivre Jésus et mettre nos pas dans les siens. Nul n’est au-dessus de son maître. Si nous voulons être des disciples de Jésus nous devons regarder ses exemples et écouter ses enseignements. Ils seront notre nourriture.
La Pentecôte a ouvert pour nous le temps de la Bonne Nouvelle, de l'Évangile de la grâce de Dieu (cf. Actes 20, 24) proclamé par Jésus, un temps qui dure encore. Cette Bonne Nouvelle, grâce à l’Esprit s’est répandue dans le monde entier. Elle a franchi toutes les barrières et toutes les frontières physiques, morales et spirituelles.
C’est ainsi qu'apparaît toute ta beauté et la richesse de salut apporté par Jésus à toute l’humanité. Il est ressuscité comme le Premier-né de cette humanité nouvelle et il nous entraîne avec lui. Pour nous faire entrer dans ce mouvement, il nous envoie l'Esprit qui devient la force et l’aide dont nous avons besoin. Cette aide se manifeste par les multiples dons que l’Esprit répand chez les personnes croyantes comme le dit si bien saint Paul dans la deuxième lecture : « Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur ».
Ce dimanche de la Pentecôte est pour nous l’occasion de redécouvrir que l’action de l’Esprit est toujours là. L’Esprit repose sur chacun et chacune de nous comme il l’a fait pour les disciples au Cénacle. Il est source d'inspiration et nous enrichit de tous les dons nécessaires pour avancer dans notre suite de Jésus.
Conclusion
Reprenons en terminant la belle prière de la séquence de la fête de la Pentecôte :
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut de ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu'à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
26 mai 2020
LECTURES DE LA MESSE DU JOUR POUR LE DIMANCHE DE LA PENTECÔTE
Première lecture
« Tous furent remplis de l’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. Ps 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
la terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
Deuxième lecture
« C’est dans un unique Esprit que nous tous avons été baptisés pour former un seul corps » (1 Co 12, 3b-7.12-13)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
personne n’est capable de dire :
« Jésus est Seigneur »
sinon dans l’Esprit Saint.
Les dons de la grâce sont variés,
mais c’est le même Esprit.
Les services sont variés,
mais c’est le même Seigneur.
Les activités sont variées,
mais c’est le même Dieu
qui agit en tout et en tous.
À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit
en vue du bien.
Prenons une comparaison :
le corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
C’est dans un unique Esprit, en effet,
que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
– Parole du Seigneur.
Séquence
()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut de ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen.
Évangile
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie : recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 19-23)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus ;
le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 6e dimanche de Pâques Année A « Un autre Défenseur »2020-05-19T21:10:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-6e-dimanche-de-Paques-Annee-A-Un-autre-Defenseur_a950.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/43723663-35996135.jpg2020-05-12T21:25:00+02:00Hermann Giguère
L’image du « Défenseur » qu’utilise Jésus dans l’évangile pour parler de l’Esprit Saint fait penser aux sports comme le foot que nous appelons le soccer en Amérique du Nord ou encore le hockey. Les défenseurs ont un rôle protecteur. Ils jouent pour aider le gardien de but. Il en va un peu comme cela pour Celui que Jésus nous présente ce matin. La nouvelle traduction liturgique utilise le mot « Défenseur » qui remplace ici le mot « Paraclet » qui est une transcription du grec. Le « Défenseur » c'est le « Paraclet ».
Je voudrais ce matin avec le Catéchisme de l’Église catholique voir très simplement avec vous le sens qu’il y a pour nous dans cette désignation de l'Esprit Saint par les termes « Défenseur » ou « Paraclet ». Puis, par la suite j'en dégagerai quelques applications pour notre vie chrétienne.
I- Explications sur l’image du « Paraclet » ou « Défenseur »
Selon le Catéchisme de l'Église catholique : « Jésus, lorsqu’il annonce et promet la venue de l’Esprit Saint, il le nomme le ‘‘ Paraclet’’ », littéralement : ‘‘ celui qui est appelé auprès ’’, ad-vocatus (Jean 14, 16. 26 ; 15, 26 ; 16, 7). ‘‘ Paraclet’’ est traduit habituellement par ‘‘Consolateur ’’, Jésus étant le premier consolateur (cf. 1 Jean 2, 1). Le Seigneur lui-même appelle l’Esprit Saint ‘‘ l’Esprit de Vérité ’’ (Jean 16, 13) ». (nos 692-693). Un autre terme utilisé est « Défenseur ». Il va dans le même sens. C'est celui-ci que la nouvelle traduction liturgique des lectures à la messe le dimanche a choisi.
Ce que je retiens des rappels de l’Écriture que fait le Catéchisme de l’Église catholique, c’est que le rôle principal de l’Esprit Paraclet c’est d’assister les disciples de Jésus pour les aider à être ce qu’ils sont par grâce, de vrais fils ou de vraies filles de Dieu. Ce rôle il l’exerce particulièrement dans la prière où, comme dit saint Paul, l’Esprit vient au secours de notre faiblesse car nous ne savons pas prier comme il faut. « L’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables » écrit celui-ci Paul aux chrétiens de Rome ». (Romains 8, 26). « L’Esprit Saint, artisan des œuvres de Dieu, est le Maître de la prière » écrit le Catéchisme de l’Église catholique. (no 741)
Ce secours est bien évident lorsqu’on utilise l’image du « Défenseur ». En effet, le défenseur protège le gardien de buts . Pour ce faire, il anticipe les mouvements de l’équipe opposée ainsi que les réactions du gardien. Sa tâche n’est pas d’abord de faire écran mais c’est de se synchroniser efficacement avec le gardien de buts pour que celui-ci réalise sa tâche le mieux possible, comme le fait l’Esprit Saint en nous pour nous « synchroniser » avec la volonté de Dieu dans nos vies.
II - L’action multiforme du « Paraclet » ou « Défenseur »
Revenons à notre évangile. Ici, l’aide de l’Esprit que Jésus appelle « Paraclet » et que la traduction liturgique désigne par le mot « Défenseur » est décrite de trois façons dans le texte qu'on vient de lire.
En premier lieu, le « Paraclet » ou « Défenseur » assure une présence continue dans la personne et dans la communauté : « Car il demeure auprès de vous, et il sera en vous ».
En deuxième lieu, il soutient la relation filiale dans laquelle Jésus fait entrer ses disciples : « En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi ».
Et en troisième lieu, il permet à l’amour de fleurir dans le cœur du disciple : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ».
Ces rois rôles du « Paraclet », du « Défenseur », en d'autres termes de l’Esprit Saint, ne prétendent pas décrire toute l’activité de l'Esprit que Jésus envoie. Son action n’est pas limitée. Saint Paul dans ses Lettres en témoigne lorsqu'il présente la diversité des charismes et des dons dans l'Église comme le fruit de la richesse du souffle de l'Esprit (cf. 1 Corinthiens 12, 4-11 et Romains 12, 6-8).
Comme le disait avec justesse le pape François à la messe du dimanche de Pentecôte le 9 mai 2013 où j’ai eu la joie de concélébrer alors que j’y participais avec plus de 200 000 membres de mouvements ecclésiaux en pèlerinage à Rome : « Seul l’Esprit-Saint ‘‘peut susciter la diversité, la pluralité, la multiplicité et, en même temps, opérer l’unité ’’ : sans lui, la diversité devient ‘‘ la division’’ et l’unité devient ‘‘ l’uniformité, l’homogénéité’’ ».
III- Applications
Les premiers chrétiens vivaient profondément l’expérience de cette aide de l’Esprit dans leurs vies et dans leurs communautés. Les deux lectures en témoignent.
Dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, il est dit : « Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint ». Ce geste d’invocation de l’Esprit est demeuré présent dans les sacrements lors des ordinations au diaconat, au presbytérat et à l’épiscopat. On l’a redécouvert aussi dans le peuple chrétien où plusieurs groupes l’utilisent dans leurs prières et dans leurs rassemblements.
Ce geste simple de l'imposition des mains se veut une imploration de l’aide de l'Esprit, du « Défenseur », sur telle ou telle personne ou dans telles ou telles circonstances ou pour telle communauté. Ce qui est important, ce n’est pas le geste en lui-même, c’est la prière de demande de l’aide de l’Esprit. On est en plein dans ce que Jésus désire lorsqu’il nous promet une aide pour nous soutenir et nous défendre en toute occasion, une aide qui vient à notre secours, quoi qu’il en soit de nos bévues ou de nos péchés, car le « Défenseur » ou « Paraclet » est l’Esprit de Dieu, l'Amour de Dieu qui se préoccupe de nous avec sagesse et avec sollicitude.
Dans la seconde lecture, on voit un autre résultat de l’action de notre « Défenseur » ou « Paraclet », car comme le dit l’auteur de la première Lettre de Pierre : « Mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt qu’en faisant le mal. » C’est l’Esprit Saint qui nous garde sans cesse dans le bon chemin et qui donne la force d’accomplir la volonté de Dieu en faisant le bien.
Nous avons des milliers et des milliers d’exemples de disciples de Jésus qui ont, même au risque de leur vie, choisi d’aller jusqu’au bout dans ce choix d’être fidèles à la volonté de Dieu. Je pense à toutes ces personnes qui dans plusieurs pays résistent actuellement à la profanation de leur foi, demeurent fidèles à celle-ci quoi qu’il en soit des risques et des menaces autour d‘eux.
Les défis ne sont pas toujours aussi extrêmes, mais ils sont le lot de notre vie chrétienne, car des défis semblables se présentent aussi dans nos sociétés totalement sécularisées. C’est dans le quotidien de nos vies que s’inscrit la recherche de la volonté de Dieu. Cette recherche se traduit dans des gestes de toutes sortes. Elle se laisse modeler par l’action de l’Esprit Saint. Dans la partie qui se joue en nous et autour de nous, elle compte sur ce « Défenseur » ou « Paraclet » que nous avons.
Se pourrait-il que, comme les premiers chrétiens, nous soyons nous aussi confrontés à des choix difficiles où l'aide particulière de l’Esprit Saint est bien nécessaire et qu’il soit bien approprié de la demander comme le souhaite Jésus ? Pourquoi pas ?
Conclusion
Dans cette Eucharistie, nous sommes à l’écoute de Jésus dans sa Parole et dans les gestes du repas de l’Eucharistie. Ces paroles et ces gestes ne sont pas inutiles pour notre vie de tous les jours, au contraire, ils sont portés et animés par son Esprit, le « Paraclet », notre « Défenseur » que Jésus appelle aussi l' « Esprit de vérité » (cf. Jean 16, 13 ).
Le Pain et le Vin consacrés que nous partageons sont aussi pour nous une aide bienvenue dans notre suite de Jésus. Tous les jours nous avons à découvrir où il nous attend. Demandons l’aide du « Paraclet », du « Défenseur», pour pouvoir répondre aux invitations que Jésus met dans nos esprits et dans nos cœurs.
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
12 mai 2020
Lectures de la messe pour le 6e dimanche de Pâques Année A
Première lecture
« Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint » (Ac 8, 5-8.14-17)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie,
et là il proclamait le Christ.
Les foules, d’un même cœur,
s’attachaient à ce que disait Philippe,
car elles entendaient parler des signes qu’il accomplissait,
ou même les voyaient.
Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits impurs,
qui sortaient en poussant de grands cris.
Beaucoup de paralysés et de boiteux furent guéris.
Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Les Apôtres, restés à Jérusalem,
apprirent que la Samarie
avait accueilli la parole de Dieu.
Alors ils y envoyèrent Pierre et Jean.
À leur arrivée, ceux-ci prièrent pour ces Samaritains
afin qu’ils reçoivent l’Esprit Saint ;
en effet, l’Esprit n’était encore descendu sur aucun d’entre eux :
ils étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains,
et ils reçurent l’Esprit Saint.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 65 (66), 1-3a, 4-5, 6-7a, 16.20)
R/ Terre entière, acclame Dieu,
chante le Seigneur !
ou : Alléluia ! (Ps 65, 1)
Acclamez Dieu, toute la terre ;
fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! »
« Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom. »
Venez et voyez les hauts faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.
Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne.
Il règne à jamais par sa puissance.
Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :
je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme ;
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !
Deuxième lecture
« Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a reçu la vie » (1 P 3, 15-18)
Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre
Bien-aimés,
honorez dans vos cœurs
la sainteté du Seigneur, le Christ.
Soyez prêts à tout moment à présenter une défense
devant quiconque vous demande de rendre raison
de l’espérance qui est en vous ;
mais faites-le avec douceur et respect.
Ayez une conscience droite,
afin que vos adversaires soient pris de honte
sur le point même où ils disent du mal de vous
pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ.
Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien,
si c’était la volonté de Dieu,
plutôt qu’en faisant le mal.
Car le Christ, lui aussi,
a souffert pour les péchés,
une seule fois,
lui, le juste, pour les injustes,
afin de vous introduire devant Dieu ;
il a été mis à mort dans la chair ;
mais vivifié dans l’Esprit.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur » (Jn 14, 15-21)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia (Jn 14, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous :
l’Esprit de vérité,
lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ;
vous, vous le connaissez,
car il demeure auprès de vous,
et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins,
je reviens vers vous.
D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus,
mais vous, vous me verrez vivant,
et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez
que je suis en mon Père,
que vous êtes en moi,
et moi en vous.
Celui qui reçoit mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
et celui qui m’aime
sera aimé de mon Père ;
moi aussi, je l’aimerai,
et je me manifesterai à lui. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche du temps ordinaire (Année A) : « Il proclamait l'Évangile du Royaume » 2020-01-21T13:21:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Il-proclamait-l-Evangile-du-Royaume_a753.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/10764345-17765394.jpg2020-01-21T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous connaissez les expressions « vie cachée » et « vie publique » pour désigner les deux étapes de la vie de Jésus. On souligne ainsi non seulement le cadre extérieur de sa vie mais aussi le fait que pendant trente ans, plus ou moins, sa divinité est restée cachée. Il était un habitant de Nazareth comme les autres, le fils du charpentier Joseph. À partir du moment où Jésus quitte Nazareth et s’en vient à Capharnaüm, il est mu par une motivation profonde de faire connaître qu’il n’est pas comme les autres, qu’il peut se dire le Fils de Dieu comme l'Esprit le lui a fait connaître lors de son baptême par Jean-Baptiste.
Ce sera le cœur de sa prédication : révéler à ses contemporains et à tous ceux et celles qui viendront plus tard l’amour qu’il partage avec Dieu son Père dans l’Esprit Saint pour ses enfants qui sont ses frères et ses soeurs, « héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ ». (Romains 5, 18)
I - Capharnaüm, le rendez-vous des nations
L’évangile d’aujourd’hui nous fait connaître l’endroit où Jésus a commencé sa vie publique, Le choix qu’il fait de s’installer à Capharnaüm est des plus intéressants. Cette ville qui aujourd’hui est en ruine, mais qu’on visite avec émotion, était au temps de Jésus un carrefour de commerce et d’échanges. Elle était très cosmopolite. On l'a appelée le « rendez-vous des nations ». Outre les juifs, des romains, des syriens, des habitants de la Cisjordanie, de Sion au Liban etc. y venaient pour commercer et certains s’y établissaient. Ce qui fait que nous sommes très loin de l’atmosphère qui régnait à Nazareth, petite bourgade juive où tout le monde se connaissait et où la vie se déroulait sur un rythme marqué par les fêtes juives. Capharnaüm vivait à un rythme différent.
Jésus en est conscient. Il veut porter le message qui est en lui à toutes les nations. Il se présentera comme Celui qui est attendu par Israël, le Messie, mais déjà, dans les débuts de sa prédication, son regard se porte plus loin, aux périphéries, vers les nations païennes.
Jésus commence à Capharnaüm une vie publique sous le signe de l’ouverture, des défis de la rencontre de la diversité et de l’annonce d’un Royaume différent des autres royaumes de la terre.
Voilà pour le portrait de Jésus qui nous est donné ce matin. D'ici Pâques, les évangiles des dimanches nous en révéleront encore beaucoup plus. Pour l'instant, contentons-nous de ce portrait mais sans oublier le reste de l'évangile qui vient d'être lu.
II – Les premiers appels
À ce portrait de Jésus, s’ajoute un geste remarquable qui nous est raconté dans la seconde partie de l’évangile. Il s’agit du récit de la vocation de Pierre et André et de Jean et Jacques, fils de Zébédée, quatre pêcheurs dont il fera des « pêcheurs d’hommes ».
Ce qui est à retenir ici, au-delà de l’appel auquel ces quatre premiers apôtres répondent avec empressement, c’est le fait que Jésus décide de les associer à sa mission dès le point de départ. Jésus au lieu de se lancer dans sa prédication seul sur les chemins de la Palestine se liera avec ces premiers apôtres qui seront accompagnés par la suite d’autres apôtres pour former le groupe des Douze, et aussi de femmes et de disciples qui vont le suivre tout au cours de son ministère.
Au lieu de choisir des gens instruits et savants, Jésus arrête son choix sur des petits, des pêcheurs, plus tard sur un collecteur d’impôt, Mathieu (Marc 2, 13-17), puis sur des amis de ceux-ci, même des pécheresses comme Marie-Madeleine ou Marie de Magdala (Luc 8, 2), des laissés pour compte. Il n’avait pas devant lui des gens exceptionnels. C’était du monde bien ordinaire qui l’entourait, mais ce qui est constant chez ces personnes c’est l’attachement à Jésus. Ils ont foi en lui. « À qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? » dira Pierre à Jésus un jour où presque tout le monde le quittait (Jean 6, 68). Ce choix de Jésus illustre déjà l’essentiel de sa mission qu’il résumera dans cette phrase : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10).
III – Le coaching de Jésus
Avec ses apôtres et ses disciples, que fera Jésus tout au cours de sa vie publique ? Il va les former petit à petit, en les surprenant bien souvent. Un de mes amis, jeune prêtre, a développé avec brio les méthodes de Jésus en les nommant du « coaching » et en expliquant que « coaching » vient du mot français « cocher ». Comme le cocher qui guide son attelage et le dirige dans la bonne direction, Jésus va « coacher » ses apôtres et ses disciples pendant trois ans. Il prendra le temps de les guider et de les diriger.
Nous avons beaucoup à apprendre sur ces façons de faire et c’est dans les évangiles qu’on voit le « coaching » de Jésus à l’œuvre.
Il le fait par l’enseignement qu’il donne à tous et qu’il explique en particulier aux disciples.
Il le fait par une convivialité de tous les instants.
Il le fait par des moments de feu comme lors de la Transfiguration.
Il le fait par une mort qui les décontenancera au plus point.
Toute cette démarche que les disciples vont vivre avec Jésus leur apparaîtra dans toute sa richesse après la résurrection. C’est ce qui arrive aux disciples d’Emmaüs qui, après avoir marché avec Jésus de Jérusalem à Emmaüs et l’avoir écouté leur expliquer les Écritures sans le reconnaître, voient leur yeux s’ouvrir en partageant le pain avec ce visiteur qu’il reconnaissent alors comme le Christ ressuscité (Luc 24, 13-35).
Conclusion
Recueillons aujourd’hui ces souvenirs des débuts de la vie publique de Jésus en nous laissant habiter par un désir de le suivre comme les premiers apôtres, de nous laisser « coacher » par lui. Demandons à l’Esprit Saint de renouveler notre ardeur et notre désir de témoigner de Jésus dans un monde qui a bien besoin de son message d’amour et de miséricorde.
En ce Dimanche de la Parole de Dieu que l'Esprit Saint fasse de nous des gens qui ont à coeur de porter la Parole de Dieu dans leurs familles, dans leurs milieux de travail et de loisirs et dans la société pour que le souhait du pape François la fin de sa Lettre apostolique ou Motu proprio se réalise : Que le Dimanche de la Parole de Dieu puisse faire grandir dans le peuple de Dieu la religiosité et l’assiduité familière avec les Saintes Écritures, comme l’auteur sacré l'enseignait déjà dans les temps anciens « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique » (Deutéronome 30, 14).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le 21 janvier 2020
Lien pour le texte du Motu proprio du pape François sur le Dimanche de la Parole de DieuAPERUIT ILLIS
LECTURES DE LA MESSE pour le 3e dimanche du temps ordinaire (Année A)
PREMIÈRE LECTURE
Dans la Galilée des nations le peuple a vu se lever une grande lumière (Is 8, 23b – 9, 3)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Dans un premier temps, le Seigneur a couvert de honte
le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ;
mais ensuite, il a couvert de gloire
la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain,
et la Galilée des nations.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 26 (27), 1, 4abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie.
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
DEUXIÈME LECTURE
« Tenez tous le même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous » (1 Co 1, 10-13.17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ :
ayez tous un même langage ;
qu’il n’y ait pas de division entre vous,
soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions.
Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères,
par les gens de chez Chloé,
qu’il y a entre vous des rivalités.
Je m’explique.
Chacun de vous prend parti en disant :
« Moi, j’appartiens à Paul »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Apollos »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Pierre »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens au Christ ».
Le Christ est-il donc divisé ?
Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ?
Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
Le Christ, en effet, ne m’a pas envoyé pour baptiser,
mais pour annoncer l’Évangile,
et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine,
ce qui rendrait vaine la croix du Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-23)
Alléluia. Alléluia.
Jésus proclamait l’Évangile du Royaume,
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Comme il marchait le long de la mer de Galilée,
il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre,
et son frère André,
qui jetaient leurs filets dans la mer ;
car c’étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez à ma suite,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean,
qui étaient dans la barque avec leur père,
en train de réparer leurs filets.
Il les appela.
Aussitôt, laissant la barque et leur père,
ils le suivirent.
Jésus parcourait toute la Galilée ;
il enseignait dans leurs synagogues,
proclamait l’Évangile du Royaume,
guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de la Sainte Trinité Année C « Tout ce que possède le Père est à moi »2022-03-31T17:50:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-Annee-C-Tout-ce-que-possede-le-Pere-est-a-moi_a897.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/31980362-29954791.jpg2019-06-11T18:00:00+02:00Hermann Giguère
On entre dans le mystère de la Sainte Trinité par le chemin de l’expérience intérieure et non pas par la simple réflexion théologique. La Trinité n’est pas seulement un mystère, une vérité à croire, un dogme central de notre foi, c’est le cœur de la vie chrétienne.
Notre expérience du mystère de la Sainte Trinité s'est commencée au moment de notre baptême. Lorsque quelqu’un est baptisé la personne qui célèbre dit « Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Par ces paroles et par l’eau qu’on verse sur son front, elle est comme plongé dans l’amour de Père, du Fils et du Saint Esprit.
Ce jour de la fête de la Sainte Trinité est donc une belle occasion de poursuivre ce qui a débuté à notre Baptême. Suivons le chemin que nous indique chacune des personnes de la Trinité : l'Esprit Saint, le Fils bien-aimé et le Père.
I - La personne de l’Esprit Saint
Le chemin à prendre pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité commence avec l'Esprit Saint. C'est la personne de la Trinité qui est souvent oubliée, mais c'est peut-être la plus importante. L’Esprit Saint en effet est comme un souffle. (cf. Jean 3, 8) Il ne donne pas des ordres comme un supérieur, un maître ou un surveillant. Il inspire les personnes. Il agit dans leur intérieur. Il ouvre leur cœur, il éclaire leur intelligence, il fortifie leur volonté dans les bons choix.
L’enseignement de l’Église a retenu comme signes de l'action de l’Esprit dans la vie des personnes baptisées la liste de sept dons qu’on appelle les dons du Saint Esprit. Je ne vous demande pas de les nommer – encore que certaines personnes, j’en suis sûr, pourraient le faire avec brio – mais je prends le temps de vous les énumérer : le don de sagesse, le don d’intelligence, le don de science, le don de force, le don de conseil, le don de piété et le don de crainte de Dieu. Ces sept dons sont accompagnés des fruits de l'Esprit. Saint Paul dans sa lettre au Galates résume ainsi les fruits de l’Esprit « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi ». (Galates 5, 22-23).
Tous ces dons et ces fruits se résument dans celui de l’amour- agapè qu’on nomme aussi la charité, cet amour qui, non seulement vient de Dieu, mais qui est en Dieu, qui est l’amour même du Père pour le Fils et l’Esprit, du Fils pour le Père et l’Esprit et de l’Esprit pour le Père et le Fils car comme le dit l’Écriture : Dieu est Amour. Et « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » rappelle avec justesse saint Paul dans l’extrait de sa lettre au Galates que nous venons de lire dans la deuxième lecture.
II - La personne du Fils
Continuons notre chemin pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité avec le Fils bien aimé, la deuxième personne de la Trinité. L'amour au sein de la Trinité dont on vient de parler s’est manifesté par la venue du Fils bien-aimé dans le monde. Celui-ci s’est fait homme en Jésus sans quitter sa vie avec le Père et l’Esprit. C’est pourquoi, si souvent dans les évangiles et notamment dans l’évangile de saint Jean Jésus nous parle de son union avec le Père « Le Père et moi, nous sommes UN » (Jean 10, 30). L’évangile de ce matin nous le redit : « Tout ce que possède le Père est à moi ».
Cette union de Jésus avec le Père a fait l’objet de nombreuses discussions de théologiens, surtout dans les premiers siècles de l’Église où deux Conciles se sont penchés sur cette question car il y avait des déviations. Certains voyaient Jésus comme étant le Fils de Dieu qui avait fait semblant d’être comme nous, un genre de robot humain, et d’autres ne voulaient pas que Jésus fut plus qu’un être humain. Ces hérésies ont été condamnées et on a toujours tenu que le mystère de la Trinité fait partie de la révélation du vrai Dieu qui se manifeste d’abord à Abraham comme un seul Dieu, puis qu’on découvre dans le Nouveau Testament, avec l’enseignement de Jésus, comme un Dieu Un et Trine, un seul Dieu en trois personnes.
Retenons que le Fils bien-aimé se fait l’un de nous tout en demeurant au sein de la Trinité. Jésus est vrai homme et vrai Dieu. Et comme le dit saint Paul, « ayant la condition de Dieu, ( il ) ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ». (Philippiens 2, 6-7)
III – La personne du Père
Au terme de notre chemin pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité, nous rencontrons la figure du Père éternel qui envoie son Fils dans le monde pour nous sauver en se faisant l’un de nous. C’est le mystère de l’Incarnation et en parlant de mystère de l’Incarnation, on est amené à se tourner vers Dieu le Père car c’est lui qui est vu comme l’origine et le commencement de tout. Ce qui fait dire à saint Jean « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». (Jean 3, 16)
Ce don va permettre à Dieu de se révéler sous un jour encore jamais atteint avec le peuple d’Israël. Cette révélation est extraordinaire. Elle nous révèle que notre Dieu est Père. Dans la prédication de Jésus, en effet, celui-ci ne se contente pas de parler de son Père, mais il enseigne à ses disciples à dire à Dieu « Notre Père ». (Mathieu 6, 9 et ss.) La paternité de Dieu qui est représentée de façon particulière par Dieu le Père est une paternité qui se réalise dans le Fils bien-aimé, le Fils « par nature » disent les théologiens, et cette paternité se donne des fils et les filles « par adoption » que nous sommes. Saint Paul l’avait compris et le rappelait ainsi aux chrétiens de Rome : « Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; nous crions ‘ Abba ! ‘ c’est-à-dire : Père ! » (Romains 8, 15)
Conclusion
Je m’arrête, car vous voyez que le mystère de la Trinité est inépuisable. Il n’est pas seulement un dogme de la foi que nous proclamons chaque dimanche dans le Je crois en Dieu . Il est le chemin dans lequel depuis notre baptême nous sommes entrés et dans lequel nous avançons en reconnaissant, dans l'Esprit Saint, Jésus comme le Fils bien-aimé de Dieu, notre Père, jusqu’au jour où, comme dit saint Paul, « nous le verrons face à face » (1 Corinthiens 13, 12). Ce que je nous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
11 juin 2019
_____________________________________________________________
Lectures de la messe de la solennité de la Très Sainte Trinité
Première lecture
La Sagesse a été conçue avant l’apparition de la terre (Pr 8, 22-31)
Lecture du livre des Proverbes
Écoutez ce que déclare la Sagesse de Dieu :
« Le Seigneur m’a faite pour lui,
principe de son action,
première de ses œuvres, depuis toujours.
Avant les siècles j’ai été formée,
dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée,
quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
Avant que les montagnes ne soient fixées,
avant les collines, je fus enfantée,
avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace,
les éléments primitifs du monde.
Quand il établissait les cieux, j’étais là,
quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,
qu’il amassait les nuages dans les hauteurs
et maîtrisait les sources de l’abîme,
quand il imposait à la mer ses limites,
si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre,
quand il établissait les fondements de la terre.
Et moi, je grandissais à ses côtés.
Je faisais ses délices jour après jour,
jouant devant lui à tout moment,
jouant dans l’univers, sur sa terre,
et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 8, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ Ô Seigneur, notre Dieu,
qu’il est grand, ton nom,
par toute la terre ! (Ps 8, 2)
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.
Les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux.
Deuxième lecture
Vers Dieu par le Christ dans l’amour répandu par l’Esprit (Rm 5, 1-5)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
nous qui sommes devenus justes par la foi,
nous voici en paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus Christ,
lui qui nous a donné, par la foi,
l’accès à cette grâce
dans laquelle nous sommes établis ;
et nous mettons notre fierté
dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.
Bien plus, nous mettons notre fierté
dans la détresse elle-même,
puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ;
la persévérance produit la vertu éprouvée ;
la vertu éprouvée produit l’espérance ;
et l’espérance ne déçoit pas,
puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs
par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (Ap 1, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Dimanche de la Pentecôte Année C « Pentecôte et pentecôtes »2020-04-13T23:06:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-la-Pentecote-Annee-C-Pentecote-et-pentecotes_a896.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/31441073-29648806.jpg2019-06-04T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Nous célébrons aujourd’hui la solennité de la Pentecôte. Cette fête rappelle un événement qui a eu lieu cinquante jours après la Résurrection de Jésus à Pâques. La première lecture nous décrit comment s’est passé cet événement. Nous y reviendrons.
Mais je voudrais d’entrée de jeu vous sensibiliser au fait qu’il n‘y a pas une seule Pentecôte, il y a plusieurs pentecôtes. En effet, le pape Jean XXIII, devenu saint Jean XXIII le 2 avril 2014, priait pour que le concile Vatican II soit une nouvelle Pentecôte. Nous pouvons, nous aussi prier pour que se produisent encore de nouvelles pentecôtes dans l'Église et dans nos vies.
Mais de quoi s’agit-il lorsque nous parlons de Pentecôte? Regardons avec attention le récit de la première Pentecôte.
I – La Pentecôte de Jérusalem
L’évènement de la première Pentecôte se produit au moment où les Douze apôtres, avec Marie la mère de Jésus et avec d'autres disciples, hommes et femmes, au nombre de 120 personnes (cf. Actes 1, 16) sont rassemblés dans le partage et la prière pour recevoir ce don que Jésus leur avait promis, celui que saint Jean appelle dans l’évangile de ce matin le « Défenseur » qui est l’Esprit Saint.
Premier point à retenir : le don de l’Esprit survient dans un climat de prière et répond à une attente, à une demande fervente. « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière. » (cf. Actes 1, 14)
Comment se produit le don de l'Esprit ? Il se produit ici subitement et avec fracas - « comme un violent coup de vent » - dit saint Luc. C’est le deuxième point. Toute intervention de l’Esprit Saint, sans être aussi spectaculaire, vient déranger les certitudes et les habitudes parfois bien ancrées. Elle met ceux et celles qui l’accueille dans une situation nouvelle.
Et le troisième point c'est le témoignage et les signes de la présence de l'Esprit. Toutes les personnes présentes remplies de l’Esprit se mettent à parler en d’autres langues et chacune s’exprime selon le don de l’Esprit pour proclamer les « merveilles de Dieu ». Saint Pierre sort du lieu où ils sont réunis. À la foule rassemblée, il annonce la Bonne Nouvelle que Jésus est toujours vivant, ressuscité et qu’ils en sont les témoins. (cf. Actes 2, 32-33)
Voilà trois points à retenir de cette première Pentecôte.
II - Les autres pentecôtes
Tout de suite après la première Pentecôte, on trouve des témoignages percutants d’autres pentecôtes dans l'Église primitive comme celle des gens de Césarée qui, écoutant la prédication de saint Pierre, sont remplis de l’Esprit Saint avant d’être baptisés. « Pierre parlait encore, lit-on dans les Actes des Apôtres, quand l’Esprit Saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la Parole ». Et saint Pierre le constatant dit « Quelqu’un peut-il refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit Saint tout comme nous ? Et il donna l’ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ » . (Actes 10, 44. 47-48)
Est-ce qu’on peut aller plus loin que la primitive Église pour reconnaître d’autres pentecôtes ? Je réponds oui. Toute l’histoire de l’Église est jalonnée de ces pentecôtes qui viennent la réveiller. Pensons à saint François d’Assise, à d’autres grands saints comme Padre Pio ou Mère Teresa de nos jours, au Concile Vatican II, à l’arrivée du pape François. Ce sont des moments où l’Esprit Saint se manifeste dans l’Église de façon tangible.
Cette action de l’Esprit Saint ne se limite pas à l’Église. Elle prend place dans chaque personne comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture : « En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions ‘Abba !’, c’est-à-dire : Père ! »
L'action de l'Esprit Saint peut éclater en tout temps dans une nouvelle pentecôte. Elle est toujours là. À nous de la demander comme les disciples réunis au Cénacle lors de la première Pentecôte. C'est hélas! ce que nous oublions trop souvent de faire.
III – Notre pentecôte aujourd’hui
Chacun et chacune de nous vivons aujourd’hui des moments parfois difficiles comme notre Église d’ailleurs qui est accablée de toutes parts, Mais nous avons la promesse de Jésus qu’un Défenseur est là. Ce Défenseur est l’Esprit Saint nous dit Jésus dans l’évangile : « le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » C’est le rôle principal de l’Esprit Saint que de nous tourner vers Jésus et vers la Parole de Dieu.
Prions Dieu de raviver la flamme de l'Esprit Saint en nous. Si nous ne le faisons pas, nous nous enlisons et nous nous tournons uniquement vers les succès humains et les performances vérifiables alors que l’action de Dieu est au-delà du vérifiable par les moyens humains. Elle est dans les cœurs des personnes par le souffle de l'Esprit Saint.
La leçon qui nous laisse le mystère de la Pentecôte que nous fêtons aujourd’hui est celle de la présence toujours active de l’Esprit Saint en nous et dans notre monde. Comme Jésus le dit à Nicodème, l’Esprit est comme le vent : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit ». (Jean 3, 8)
Pour recevoir l'Esprit Saint et vivre un nouvelle Pentecôte, il faut accepter de se laisser renouveler, de devenir une créature nouvelle dans le Christ, de vivre une nouvelle naissance (cf. Jean 3, 5) comme l’ont vécue les Apôtres, les disciples et Marie lors de la première Pentecôte, et comme le vivent tous ceux et celles qui sont fidèles à l’Esprit.
Pour nous un merveilleux modèle de l’accueil de l’Esprit est Marie, la mère de Jésus. Nous n’avons pas trace de discours qu’elle aurait faits après la première Pentecôte comme ceux de saint Pierre ou des autres apôtres qui sont partis annoncer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Son témoignage à elle fut au ras du sol dans une vie ordinaire, remplie de l’Esprit et attentive à vivre tout sous sa mouvance. L'action de l'Esprit, si elle est parfois éclatante, se vérifie la plupart du temps dans les petites choses de la vie quotidienne. C'est pourquoi Marie sera toujours pour nous un modèle d'accueil et d'abandon au souffle de l'Esprit Saint dans nos vies.
Conclusion
En terminant, reprenons avec ferveur et avec foi la belle invocation traditionnelle à l'Esprit Saint que nous avions en partie dans l'Alléluia avant la lecture de l'évangile (le « Veni Sancte Spiritus » qui était récité autrefois au début de chaque heure de cours dans les collèges classiques au Québec ) :
Viens-Esprit Saint,
Emplis le coeur de tes fidèles!
Allume en eux le feu de ton amour !
Envoie ton Esprit et ils renaîtront.
Et tu renouvelleras la face de la terre.
Alléluia.
Amen !
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
4 juin 2019
Textes des lectures de la Messe du jour pour le Dimanche de la Pentecôte Année C
Première lecture
« Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. Ps 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
la terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
Deuxième lecture
« Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rm 8, 8-17)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères,
ceux qui sont sous l’emprise de la chair
ne peuvent pas plaire à Dieu.
Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous celle de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ
ne lui appartient pas.
Mais si le Christ est en vous,
le corps, il est vrai, reste marqué par la mort
à cause du péché,
mais l’Esprit vous fait vivre,
puisque vous êtes devenus des justes.
Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
donnera aussi la vie à vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette,
mais elle n’est pas envers la chair
pour devoir vivre selon la chair.
Car si vous vivez selon la chair,
vous allez mourir ;
mais si, par l’Esprit,
vous tuez les agissements de l’homme pécheur,
vous vivrez.
En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu,
ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves
et vous ramène à la peur ;
mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
et c’est en lui que nous crions
« Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants,
nous sommes aussi ses héritiers :
héritiers de Dieu,
héritiers avec le Christ,
si du moins nous souffrons avec lui
pour être avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
Séquence
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen
Évangile
« L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous.
Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 20e dimanche du temps ordinaire Année C : « Un feu qui ne s'éteint pas » (Luc 9, 51-62)2019-04-24T04:25:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-20e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Un-feu-qui-ne-s-eteint-pas-Luc-9-51-62_a724.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/9490516-15230380.jpg2016-08-09T20:00:00+02:00Hermann Giguère
« Je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé »
I – Deux sortes de feu
Il y a deux sortes de feu. Il y a le feu qui détruit tout comme celui de Lac-Mégantic, des forêts qui ont brûlé à Fort McMurray en Colombie-Britannique, dans la Bible celui de Sodome et Gomorrhe. C’est un feu dévastateur, qui sème le désastre et qui ne laisse derrière lui que des ruines. Ce n’est pas de ce genre de feu dont parle Jésus aujourd’hui lorsqu’il dit « Je suis venu apporter le feu sur la terre ».
Il y a un deuxième genre de feu. C’est celui de l’amour qui ne s’éteint jamais, de l’amour qui pénètre tout. Pensez à l’amour des parents. C’est ce feu de l’amour que Jésus est venu apporter sur la terre.
C’est celui de l’amour qui brûle au cœur de Jésus et qu’il répand sur la terre. Le feu de l’amour de Jésus ouvre les cœurs aux autres. Il détruit les égoïsmes et l’orgueil des humains. Il le purifie et rend capables de sortir d’eux-mêmes et d’aller vers les autres.
II – Les qualités du feu
L’image forte du feu que Jésus apporte et qu’il désire voir se répandre nous invite à méditer sur les effets d’un bon feu : la chaleur et la lumière.
Dans les pays nordiques, on a découvert très tôt que sans le feu les hivers ne pouvaient être vécus. Le feu est devenu le centre de la maisonnée, des rassemblements. En été, il fallait faire des provisions de bois, prévoir des réserves. Ainsi le feu qui réchauffe est le fruit de l’implication de nombreuses personnes : celles qui ont coupé les arbres, celles qui ont transporté le bois, celles qui le conservent à l’abri des intempéries pour le garder sec afin qu’il s’enflamme à la première étincelle et qu’il fournisse la précieuse chaleur.
Ce feu de bois, on peut dire la même chose de n’importe quel type de feu, ce feu de bois , dis-je, ne fait pas que réchauffer, il éclaire. Qui ne s’est pas arrêter à regarder la flamme d’un feu de camp au grand air ou de bûches se consumant dans le noir.
Il en est ainsi du feu que souhaite répandre Jésus. Ce feu apporte la chaleur de l’amour de Dieu, d’un Dieu Père qui aime ses enfants, et la lumière de sa Parole qui éclaire leurs vies .
II – Un feu toujours actif
Ce feu allumé par Jésus semble moribond et même éteint autour de nous et en nous …mais, dans la foi, je pense et je suis sûr qu’il n’est jamais mort. Un feu souvent çà couve sous la cendre. Il peut être là et paraître éteint, puis il suffit d’un peu de vent et de quelques brindilles et le feu reprend de plus belle.
Croyons au vent de l’Esprit qui est là même si nous ne le voyons pas et ne le sentons pas. Il est capable de raviver le feu apporté par Jésus, de raviver la flamme qui parait éteinte.
Et surtout n’oublions pas les brindilles. Les brindilles, c’est nous. Nous pensons que nous n’avons pas les moyens de faire quelque chose et pourtant nous pouvons apporter nos dons et nos petits efforts pour alimenter la flamme et l’aider à se rallumer. C’est cela être témoins du Christ, c’est cela évangéliser. Comme le souligne Jésus cela ne se fera pas sans heurts parois, des oppositions et des divisions surgiront. N’en soyons pas surpris.
Conclusion
Je vous lis pour terminer la conclusion d’un mot du Père Normand Provencher o.m.i. : « Dans la société et l’Église, le feu de l’amour peut nous paraître faible, et parfois éteint. N’oublions pas que c’est Jésus qui l’a allumé jadis et qu’il est toujours en train de le rallumer. Ne l’éteignons pas, au contraire, faisons tout pour l’entretenir et le propager. Voilà notre mission. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
9 août 2016
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net