Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-29T02:12:23+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 6e dimanche du temps ordinaire Année B « Je le veux sois purifié…ne dis rien à personne »2024-02-05T13:20:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-6e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Je-le-veux-sois-purifie-ne-dis-rien-a-personne_a1162.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/77063030-55904339.jpg2024-02-06T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous continuons depuis la fête de l’Épiphanie à suivre le déroulement de la vie publique de Jésus comme on le dit communément. Les premiers disciples aimaient se rappeler ces événements car, sachant comme nous, que le protagoniste, Jésus, après une mort atroce sur la croix, a été ressuscité par son Père qui l’a établi Seigneur et Sauveur de toute l’humanité, ils leur donnaient un sens que les personnes présentes sur place n’avaient pas toujours perçu.
Ainsi, disons pour faire bref, ils se racontaient les faits de la vie publique de Jésus en y joignant leurs interprétations éclairées par la lumière de la Résurrection de Jésus. C’est ce qui arrive dans le court récit que nous avons aujourd’hui.
I - Une autre guérison
Il commence en nous racontant un fait qui s’est produit au vu et au su de tous ceux et celles qui accompagnaient Jésus. Un pauvre lépreux se jette aux pieds de Jésus car il n’en peut plus d’être exclu et mis au rancart de la société comme c’était le cas chez les Juifs au temps de Jésus. La lèpre était considérée comme une punition pour les péchés, comme une impureté innommable dont on devait se protéger et comme une maladie honteuse. La première lecture en témoigne clairement.
Dans la scène relatée par saint Marc, Jésus se laisse approcher sans problème. Il impose les mains dans un geste de bénédiction. Le lépreux est guéri et Jésus lui dit d’aller se montrer aux prêtres pour suivre les recommandations contenues dans la Loi de Moïse.
Le récit de saint Marc aurait pu se terminer là car tous les détails de l’évènement y sont : les personnages (le lépreux et Jésus), l’action (la demande du lépreux et la réponse de Jésus), et le résultat (la guérison et la visite aux prêtres).
Pourtant, saint Marc en profite pour ajouter à son récit une touche postpascale qui nous place non plus sur le registre du Jésus historique, mais sur celui du Jésus Ressuscité et toujours vivant dans la communauté.
II – Une invitation postpascale
Regardons ces observations de plus près car, à première vue, elles semblent contradictoires. Jésus demande au lépreux de se taire et de ne pas parler de sa guérison. Pourtant il l’invite à aller se présenter aux prêtres pour une vérification des faits par eux. Le lépreux passe outre à la recommandation de Jésus et se met à proclamer que celui-ci l’a purifié. Cela veut dire pour lui que Jésus est l’Envoyé de Dieu promis par les prophètes et qu’il est porteur de la puissance de Dieu qui se manifestent dans ces guérisons. Jésus devant l’engouement de la foule se tient à l’écart.
Comment comprendre l’invitation de Jésus au lépreux et l’effacement que Jésus s’impose ? Pour Jésus il est important que les gens ne le prennent pas uniquement pour un thaumaturge ou un guérisseur et qu’ils ne s’attachent pas à lui seulement pour les miracles et les guérisons qu’il fait.
On peut penser aussi que cette préoccupation Jésus la porte en son cœur parce que tout n’est pas encore évident pour lui. Il a remis sa destinée entre les mains de son Père. Il en vit des moments forts. Il continue d'être à l’écoute. Quand Jean-Baptiste l’a désigné comme l’Agneau de Dieu à ses premiers disciples, il a été remué. Il a senti que sa route serait pleine de découvertes, mais semée d’embûches.
Les premiers chrétiens qui connaissent la fin de l’histoire se projettent dans le lépreux et, comme lui, ils sont prêts à annoncer ce qu’ils ont reconnu en Jésus Ressuscité : la venue de Dieu pour le salut du monde. C'est ce qu'ils proclament à leurs contemporains. Ils leur annoncent cette merveilleuse Bonne Nouvelle qu’il n’y a personne d’exclu du Royaume de Dieu qui est ouvert aux lépreux que nous sommes, aux publicains et aux prostitués, car ils savent que Jésus est venu pour les pécheurs, pour les malades et non pour les bien portants. « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Marc 2, 17).
Dans notre texte, Jésus semble se contredire. Jésus dit au lépreux « Ne dis rien à personne » et plus tard aux disciples réunis autour de lui il dira « Allez annoncer la Bonne Nouvelle » (Marc 16, 15). C’est une contradiction qui n’est qu’apparente, car au moment où se passe la guérison, Jésus comme ses auditeurs et auditrices vit une aventure dont il soupçonne l’issue sans pour autant y être totalement encore plongé.
Après la résurrection de Jésus, tout deviendra clair et limpide pour les premiers chrétiens qui ont inspiré saint Marc. Ils savent que c’est Jésus qui est le Messie, le Sauveur annoncé. Sa mort l’a fait triompher de toute maladie, du péché qui écrasait l’humanité. Il est devenu pour toujours le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean 14, 6). Il ne meurt plus. C’est dans cet esprit qu’on peut relire ces quelques lignes de l’évangile d’aujourd’hui qui m’ont bien « chicoté » (familier au Québec pour tracassé). Car saint Marc revient plusieurs fois pour dire à propos de tel ou tel geste plus spectaculaire de Jésus : « N’en parlez à personne ». C'est ce qu'on a appelé le « secret messianique ».
III - Application
L’explication que je viens de vous donner de ce « secret messianique » me semble des plus intéressantes car elle fait le lien entre le Jésus historique dont témoignent ceux et celles qui l’ont connu et le même Jésus ressuscité toujours vivant pour nous sauver.
Ce lien est toujours là quand nous lisons les évangiles, mais ces admirables textes nous sont parvenus bien après les faits qu’ils racontent. Ils les revoient dans la lumière de Pâques qui révèle tout ce qui apparaissait caché. Il ne suffit pas de se rappeler des événements, il faut leur donner toute leur richesse porteuse de sens et de signification pour le monde où l’on vit. Toute lecture de l’Écriture est une façon de découvrir ce que l’Église et nous devons faire aujourd’hui pour annoncer la Bonne Nouvelle.
C’est que faisaient saint Marc et les premiers chrétiens. Saint Augustin va dans le même sens à la fin du Livre XII des Confessions où il souhaite que le Seigneur fasse voir aux chrétiens non seulement le sens que l'auteur a voulu mettre dans son texte, mais, à son gré, tout autre sens où pourra se reconnaître l'inspiration divine (voir le texte à la fin). Ainsi la Parole est toujours nouvelle pour ceux et celles qui la reçoivent dans l'écoute de l'Esprit.
Conclusion
La guérison du lépreux nous enseigne qu’à la suite de Jésus, avec la grâce de Dieu, le mal peut être vaincu. Les maux de notre monde si présents dans les médias et dans la réalité : guerres, oppressions, famines, déplacements, migrations etc. ne peuvent avoir le dernier mot sur notre espérance qui nous tourne avec confiance vers un monde meilleur.
C’est dans la foi que nous attendons ce monde meilleur. Comme disciples de Jésus, nous savons qu’il est commencé, qu’il est déjà là. Dans chaque Eucharistie nous le proclamons avec force après la consécration en chantant en réponse au « Il est grand le mystère de la foi » prononcé par le président de l’assemblée « Nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
6 février 2024
--------------------------------
Note de saint Augustin sur les sens de l'Écriture à la fin du Livre XII des Confessions. C'est nous qui soulignons.
CHAPITRE XXXII.
TOUS LES SENS VÉRITABLES PRÉVUS PAR LE SAINT-ESPRIT.
43. Enfin, Seigneur, qui n’êtes pas chair et sang, mais Dieu, si l’homme n’a pas tout vu, votre Esprit Saint, mon guide vers la terre des vivants (Ps. CXLII, 10), pouvait-il ignorer tous les sens de ces paroles dont vous deviez briser les sceaux dans l’avenir, quand même votre interprète ne les eût entendues qu’en l’un des sens véritables qu’elles admettent? Et, s’il est ainsi, la pensée de Moïse est sans doute la plus excellente. Mais, ô mon Dieu, ou faites-nous la connaître, ou révélez-nous cette autre qu’il vous plaira, et, soit que vous nous découvriez le même sens que vous avez dévoilé à votre serviteur, soit qu’à l’occasion de ces paroles, vous en découvriez un autre, que votre vérité soit notre aliment et nous préserve d’être le jouet de l’erreur.
Est-ce assez de pages, Seigneur mon Dieu, en est-ce assez sur ce peu de vos paroles? Et quelles forces et quel temps suffiraient à un tel examen de tous vos livres? Permettez-moi donc de resserrer les témoignages que j’en recueille à la gloire de votre nom; que, dans cette multiplicité de sens qui se sont offerts et peuvent s’offrir encore à ma pensée, votre inspiration fixe mon choix sur un sens vrai, certain, édifiant, afin que, s’il m’arrive de rencontrer celui de votre antique ministre, but où mes efforts doivent tendre, cette fidèle confession vous en rende grâces; sinon, permettez-moi du moins d’exprimer ce que votre vérité voudra me faire publier sur sa parole, comme elle lui a inspiré à lui-même la parole qui lui a plu.
Traduction de M. Moreau sur le site des moines de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais qui a cessé ses activités, mais on a conservé en bibliothèque ouverte à la consultation en ligne plusieurs oeuvres des Pères et des auteurs spirituels
LECTURES DE LA MESSE pour le 6e dimanche du temps ordinaire Année B
PREMIÈRE LECTURE
Le lépreux habitera à l’écart, son habitation sera hors du camp » (Lv 13, 1-2.45-46)
Lecture du livre des Lévites
Le Seigneur parla à Moïse et à son frère Aaron,
et leur dit :
« Quand un homme aura sur la peau
une tumeur, une inflammation ou une pustule,
qui soit une tache de lèpre,
on l’amènera au prêtre Aaron
ou à l’un des prêtres ses fils.
Le lépreux atteint d’une tache
portera des vêtements déchirés et les cheveux en désordre,
il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lèvres,
et il criera : “Impur ! Impur !”
Tant qu’il gardera cette tache, il sera vraiment impur.
C’est pourquoi il habitera à l’écart,
son habitation sera hors du camp. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(31 (32), 1-2, 5ab, 5c.11)
R/ Tu es un refuge pour moi ;
de chants de délivrance, tu m’as entouré.
(31, 7acd)
Heureux l’homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense,
dont l’esprit est sans fraude !
Je t’ai fait connaître ma faute,
je n’ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »
Toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.
Que le Seigneur soit votre joie !
Exultez, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !
DEUXIÈME LECTURE
« Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 10, 31 – 11, 1)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
tout ce que vous faites :
manger, boire, ou toute autre action,
faites-le pour la gloire de Dieu.
Ne soyez un obstacle pour personne,
ni pour les Juifs, ni pour les païens,
ni pour l’Église de Dieu.
Ainsi, moi-même, en toute circonstance,
je tâche de m’adapter à tout le monde,
sans chercher mon intérêt personnel,
mais celui de la multitude des hommes,
pour qu’ils soient sauvés.
Imitez-moi,
comme moi aussi j’imite le Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)
Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
un lépreux vint auprès de Jésus ;
il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit :
« Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Saisi de compassion, Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
À l’instant même, la lèpre le quitta
et il fut purifié.
Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt
en lui disant :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre,
et donne pour ta purification
ce que Moïse a prescrit dans la Loi :
cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti,
cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle,
de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville,
mais restait à l’écart, dans des endroits déserts.
De partout cependant on venait à lui.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 6e dimanche du temps ordinaire Année B « Je le veux sois purifié…ne dis rien à personne »2021-02-23T20:37:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-6e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Je-le-veux-sois-purifie-ne-dis-rien-a-personne_a993.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/52628609-40070644.jpg2021-02-09T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous continuons depuis la fête de l’Épiphanie à suivre le déroulement de la vie publique de Jésus comme on le dit communément. Les premiers disciples aimaient se rappeler ces événements car, sachant comme nous, que le protagoniste, Jésus, après une mort atroce sur la croix, a été ressuscité par son Père qui l’a établi Seigneur et Sauveur de toute l’humanité, ils leur donnaient un sens que les personnes présentes sur place n’avaient pas toujours perçu.
Ainsi, disons pour faire bref, ils se racontaient les faits de la vie publique de Jésus en y joignant leurs interprétations éclairées par la lumière de la Résurrection de Jésus. C’est ce qui arrive dans le court récit que nous avons aujourd’hui.
I - Une autre guérison
Il commence en nous racontant un fait qui s’est produit au vu et au su de tous ceux et celles qui accompagnaient Jésus. Un pauvre lépreux se jette aux pieds de Jésus car il n’en peut plus d’être exclu et mis au rancart de la société comme c’était le cas chez les Juifs au temps de Jésus. La lèpre était considérée comme une punition pour les péchés, comme une impureté innommable dont on devait se protéger et comme une maladie honteuse. La première lecture en témoigne clairement.
Dans la scène relatée par saint Marc, Jésus se laisse approcher sans problème. Il impose les mains dans un geste de bénédiction. Le lépreux est guéri et Jésus lui dit d’aller se montrer aux prêtres pour suivre les recommandations contenues dans la Loi de Moïse.
Le récit de saint Marc aurait pu se terminer là car tous les détails de l’évènement y sont : les personnages (le lépreux et Jésus), l’action (la demande du lépreux et la réponse de Jésus), et le résultat (la guérison et la visite aux prêtres).
Pourtant, saint Marc en profite pour ajouter à son récit une touche postpascale qui nous place non plus sur le registre du Jésus historique, mais sur celui du Jésus Ressuscité et toujours vivant dans la communauté.
II – Une invitation postpascale
Regardons ces observations de plus près car, à première vue, elles semblent contradictoires. Jésus demande au lépreux de se taire et de ne pas parler de sa guérison. Pourtant il l’invite à aller se présenter aux prêtres pour une vérification des faits par eux. Le lépreux passe outre à la recommandation de Jésus et se met à proclamer que celui-ci l’a purifié. Cela veut dire pour lui que Jésus est l’Envoyé de Dieu promis par les prophètes et qu’il est porteur de la puissance de Dieu qui se manifestent dans ces guérisons. Jésus devant l’engouement de la foule se tient à l’écart.
Comment comprendre l’invitation de Jésus au lépreux et l’effacement que Jésus s’impose ? Pour Jésus il est important que les gens ne le prennent pas uniquement pour un thaumaturge ou un guérisseur et qu’ils ne s’attachent pas à lui seulement pour les miracles et les guérisons qu’il fait.
On peut penser aussi que cette préoccupation Jésus la porte en son cœur parce que tout n’est pas encore évident pour lui. Il a remis sa destinée entre les mains de son Père. Il en vit des moments forts. Il continue d'être à l’écoute. Quand Jean-Baptiste l’a désigné comme l’Agneau de Dieu à ses premiers disciples, il a été remué. Il a senti que sa route serait pleine de découvertes, mais semée d’embûches.
Les premiers chrétiens qui connaissent la fin de l’histoire se projettent dans le lépreux et, comme lui, ils sont prêts à annoncer ce qu’ils ont reconnu en Jésus Ressuscité : la venue de Dieu pour le salut du monde. C'est ce qu'ils proclament à leurs contemporains. Ils leur annoncent cette merveilleuse Bonne Nouvelle qu’il n’y a personne d’exclu du Royaume de Dieu qui est ouvert aux lépreux que nous sommes, aux publicains et aux prostitués, car ils savent que Jésus est venu pour les pécheurs, pour les malades et non pour les bien portants. « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Marc 2, 17).
Dans notre texte, Jésus semble se contredire. Jésus dit au lépreux « Ne dis rien à personne » et plus tard aux disciples réunis autour de lui il dira « Allez annoncer la Bonne Nouvelle » (Marc 16, 15). C’est une contradiction qui n’est qu’apparente, car au moment où se passe la guérison, Jésus comme ses auditeurs et auditrices vit une aventure dont il soupçonne l’issue sans pour autant y être totalement encore plongé.
Après la résurrection de Jésus, tout deviendra clair et limpide pour les premiers chrétiens qui ont inspiré saint Marc. Ils savent que c’est Jésus qui est le Messie, le Sauveur annoncé. Sa mort l’a fait triompher de toute maladie, du péché qui écrasait l’humanité. Il est devenu pour toujours le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean 14, 6). Il ne meurt plus. C’est dans cet esprit qu’on peut relire ces quelques lignes de l’évangile d’aujourd’hui qui m’ont bien « chicoté » (familier au Québec pour tracassé). Car saint Marc revient plusieurs fois pour dire à propos de tel ou tel geste plus spectaculaire de Jésus : « N’en parlez à personne ». C'est ce qu'on a appelé le « secret messianique ».
III - Application
L’explication que je viens de vous donner de ce « secret messianique » me semble des plus intéressantes car elle fait le lien entre le Jésus historique dont témoignent ceux et celles qui l’ont connu et le même Jésus ressuscité toujours vivant pour nous sauver.
Ce lien est toujours là quand nous lisons les évangiles, mais ces admirables textes nous sont parvenus bien après les faits qu’ils racontent. Ils les revoient dans la lumière de Pâques qui révèle tout ce qui apparaissait caché. Il ne suffit pas de se rappeler des événements, il faut leur donner toute leur richesse porteuse de sens et de signification pour le monde où l’on vit. Toute lecture de l’Écriture est une façon de découvrir ce que l’Église et nous devons faire aujourd’hui pour annoncer la Bonne Nouvelle.
C’est que faisaient saint Marc et les premiers chrétiens. Saint Augustin va dans le même sens à la fin du Livre XII des Confessions où il souhaite que le Seigneur fasse voir aux chrétiens non seulement le sens que l'auteur a voulu mettre dans son texte, mais, à son gré, tout autre sens où pourra se reconnaître l'inspiration divine (voir le texte à la fin). Ainsi la Parole est toujours nouvelle pour ceux et celles qui la reçoivent dans l'écoute de l'Esprit.
Conclusion
La guérison du lépreux nous enseigne qu’à la suite de Jésus, avec la grâce de Dieu, le mal peut être vaincu. Les maux de notre monde si présents dans les médias et dans la réalité : guerres, oppressions, famines, déplacements, migrations etc., et actuellement dans cette pandémie du Coronavirus-19 que nous vivons ne peuvent avoir le dernier mot sur notre espérance qui nous tourne avec confiance vers un monde meilleur.
C’est dans la foi que nous attendons ce monde meilleur. Comme disciples de Jésus, nous savons qu’il est commencé, qu’il est déjà là. Dans chaque Eucharistie nous le proclamons avec force après la consécration en chantant en réponse au « Il est grand le mystère de la foi » prononcé par le président de l’assemblée « Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
9 février 2021
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Note de saint Augustin sur les sens de l'Écriture à la fin du Livre XII des Confessions. C'est nous qui soulignons.
CHAPITRE XXXII.
TOUS LES SENS VÉRITABLES PRÉVUS PAR LE SAINT-ESPRIT.
43. Enfin, Seigneur, qui n’êtes pas chair et sang, mais Dieu, si l’homme n’a pas tout vu, votre Esprit Saint, mon guide vers la terre des vivants (Ps. CXLII, 10), pouvait-il ignorer tous les sens de ces paroles dont vous deviez briser les sceaux dans l’avenir, quand même votre interprète ne les eût entendues qu’en l’un des sens véritables qu’elles admettent? Et, s’il est ainsi, la pensée de Moïse est sans doute la plus excellente. Mais, ô mon Dieu, ou faites-nous la connaître, ou révélez-nous cette autre qu’il vous plaira, et, soit que vous nous découvriez le même sens que vous avez dévoilé à votre serviteur, soit qu’à l’occasion de ces paroles, vous en découvriez un autre, que votre vérité soit notre aliment et nous préserve d’être le jouet de l’erreur.
Est-ce assez de pages, Seigneur mon Dieu, en est-ce assez sur ce peu de vos paroles? Et quelles forces et quel temps suffiraient à un tel examen de tous vos livres? Permettez-moi donc de resserrer les témoignages que j’en recueille à la gloire de votre nom; que, dans cette multiplicité de sens qui se sont offerts et peuvent s’offrir encore à ma pensée, votre inspiration fixe mon choix sur un sens vrai, certain, édifiant, afin que, s’il m’arrive de rencontrer celui de votre antique ministre, but où mes efforts doivent tendre, cette fidèle confession vous en rende grâces; sinon, permettez-moi du moins d’exprimer ce que votre vérité voudra me faire publier sur sa parole, comme elle lui a inspiré à lui-même la parole qui lui a plu.
Traduction de M. Moreau sur le site des moines de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais qui a cessé ses activités, mais on a conservé en bibliothèque ouverte à la consultation en ligne plusieurs oeuvres des Pères et des auteurs spirituels
LECTURES DE LA MESSE pour le 6e dimanche du temps ordinaire Année B
PREMIÈRE LECTURE
Le lépreux habitera à l’écart, son habitation sera hors du camp » (Lv 13, 1-2.45-46)
Lecture du livre des Lévites
Le Seigneur parla à Moïse et à son frère Aaron,
et leur dit :
« Quand un homme aura sur la peau
une tumeur, une inflammation ou une pustule,
qui soit une tache de lèpre,
on l’amènera au prêtre Aaron
ou à l’un des prêtres ses fils.
Le lépreux atteint d’une tache
portera des vêtements déchirés et les cheveux en désordre,
il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lèvres,
et il criera : “Impur ! Impur !”
Tant qu’il gardera cette tache, il sera vraiment impur.
C’est pourquoi il habitera à l’écart,
son habitation sera hors du camp. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(31 (32), 1-2, 5ab, 5c.11)
R/ Tu es un refuge pour moi ;
de chants de délivrance, tu m’as entouré.
(31, 7acd)
Heureux l’homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense,
dont l’esprit est sans fraude !
Je t’ai fait connaître ma faute,
je n’ai pas caché mes torts.
J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »
Toi, tu as enlevé l’offense de ma faute.
Que le Seigneur soit votre joie !
Exultez, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !
DEUXIÈME LECTURE
« Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 10, 31 – 11, 1)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
tout ce que vous faites :
manger, boire, ou toute autre action,
faites-le pour la gloire de Dieu.
Ne soyez un obstacle pour personne,
ni pour les Juifs, ni pour les païens,
ni pour l’Église de Dieu.
Ainsi, moi-même, en toute circonstance,
je tâche de m’adapter à tout le monde,
sans chercher mon intérêt personnel,
mais celui de la multitude des hommes,
pour qu’ils soient sauvés.
Imitez-moi,
comme moi aussi j’imite le Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)
Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
un lépreux vint auprès de Jésus ;
il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit :
« Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Saisi de compassion, Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
À l’instant même, la lèpre le quitta
et il fut purifié.
Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt
en lui disant :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre,
et donne pour ta purification
ce que Moïse a prescrit dans la Loi :
cela sera pour les gens un témoignage. »
Une fois parti,
cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle,
de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville,
mais restait à l’écart, dans des endroits déserts.
De partout cependant on venait à lui.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 28e dimanche du temps ordinaire Année C « Voyant qu’il était guéri... »2019-10-10T19:12:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-28e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Voyant-qu-il-etait-gueri_a915.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/37381255-33032967.jpg2019-10-08T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Au Québec, ce dimanche tombe la veille de la fête de l’Action de grâces inspirée de celle du Thanksgiving américain fêté le 4e jeudi de novembre. Chez nous, on a placé cette fête le 2e lundi d’octobre car les récoltes ont lieu plus tôt qu’aux États-Unis qui sont plus au sud. Cette coïncidence nous permet de vivre cette année le congé de la fête de l’Action de grâces en nous laissant inspirer par l’évangile d’aujourd’hui
I - La scène des lépreux
Cette scène de la guérison de dix lépreux est bien connue. On retient qu’un seul des dix prend la peine de revenir sur ses pas pour remercier Jésus. Cette image a marqué des générations de chrétiens et de chrétiennes. Elle a servi pour inculquer aux jeunes et moins jeunes une mentalité de reconnaissance bien placée. Elle a ouvert les personnes à une attitude essentielle dans la vie : dire merci. En effet, les parents ne se gênent pas, bien souvent, pour le rappeler à leurs enfants qui sont l’objet d’un cadeau ou d’un service : « Dis merci » rappellent-ils à leurs enfants en bas âge.
Ceci étant dit, la scène racontée par saint Luc, révèle bien plus que l’importance de dire merci dans la vie. Pour le comprendre, revenons sur les lectures que nous avons entendues
II – Les lectures
Le récit de la guérison des 10 lépreux par Jésus est accompagné de celui de la guérison de Naaman, le syrien, repris du deuxième livre des Rois. Les deux récits se répondent et nous livrent trois enseignements importants.
Le premier est celui de l’amour de Dieu qui s’adresse à toute personne quelle qu’elle soit, un amour universel qui, ici dans nos lectures, donne le salut à des étrangers au peuple choisi d’Israël : le général qui vient d’un pays païen et le 10e lépreux qui est samaritain, une région rivale de Jérusalem. Le message est transparent : Dieu ne fait pas de distinction. Le salut est offert à toutes et à tous.
Ce salut se réalisera à une condition cependant.
C’est le deuxième enseignement à retenir. La condition pour l’accès au salut, à la guérison dans le cas du général et des lépreux, c’est qu’ils fassent eux-mêmes une démarche personnelle de foi en Dieu. Pour Naaman, cette démarche se réalise dans la confiance en la parole de son représentant le prophète Élisée. « Le général syrien Naaman, qui était lépreux, descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à la parole d’Élisée, l’homme de Dieu ». Pour les lépreux, elle se fait en se présentant à Jésus, l’Envoyé de Dieu, le reconnaissant comme tel. « Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : ‘‘Jésus, maître, prends pitié de nous’’. »
Dans les deux cas, le message à retenir est le même. Dieu désire que les personnes qui veulent s’approcher de Lui fassent elles-mêmes quelques pas. Il est capable de les guérir sans cela, mais le récit de saint Luc et celui de l’Ancien Testament nous montrent qu’en général Dieu agit lorsqu’on prend la peine de le lui demander dans la foi.
Troisième enseignement à retenir de ces deux guérisons : l’importance de l’action de grâces. Naaman désire combler de dons le prophète Élisée. « Je t’en prie, accepte un présent de ton serviteur ». Devant le refus d'Élisée, il fait monter son action de grâce vers Dieu lui-même « car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël ». Et le 10e lépreux, lui, fait demi-tour pour venir remercier Jésus. « [Il] revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. »
Souvent dans la vie nous passons vite sur les grâces reçues en nous les appropriant comme les 9 lépreux sans en voir ou en reconnaître la source. Ce à quoi nous invite ces deux textes c’est qu’à l’exemple de Naaman et du 10e lépreux nous sachions louer Dieu pour ses bienfaits, en particulier pour la vie qu’il nous donne et pour la création qui nous entoure. Nous pourrions faire souvent cette belle prière : « Seigneur Dieu et Maître du Monde, accepte la vie et la création que j’ai reçues de toi. Tu me les as données sur la terre ici-bas pour qu’elles deviennent porteuses de vie éternelle. Sois-en béni et remercié ».
III – Application
En terminant, pourquoi, dans la perspective de la fête de l’Action de grâces de demain et dans le sillage de ces lectures, ne pas nous rappeler que notre célébration eucharistique à chaque dimanche est une action de grâces, ce que veut dire le mot « eucharistie » qui est la transposition en français du mot grec « eucharistia » signifiant « remerciement, action de grâces » ?
Il est heureux qu’à chaque dimanche nous vivions nos célébrations eucharistiques dans un climat d’action de grâces. C’est l’essentiel de ce qu’est la messe dominicale. Nous y apportons, bien sûr, nos demandes et nos intentions de prière personnelles, mais nous entrons surtout dans ce mouvement d’action de grâces universel qui nous fait reconnaitre le don que Dieu nous fait dans le Corps et le Sang de son Fils que nous partageons. Sans cet horizon, nos messes dominicales resteront au mieux des pratiques méritoires, mais elles manqueront l’essentiel.
Conclusion
Que notre célébration d’aujourd’hui nous trouve ouverts et ouvertes aux surprises de Dieu qui, non seulement guérit nos blessures, notre lèpre, mais nous accompagne sur la route de notre vie comme un père ou une mère le fait pour ses enfants.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
8 octobre 2019
Témoignage reçu d'une lectrice assidue
Merci beaucoup pour les belles homélies, pas trop longues et surtout basées sur du concret. Je les lis à chaque semaine et cela me nourrit spirituellement.
Je veux donner un exemple concret que j'ai vécu par rapport à l'histoire des 10 lépreux. En 1996, j'enseignais à l'école secondaire internationale à une centaine d'élèves. Je venais d'avoir un cancer du sein et ma soeur dont j'étais très proche venait de décéder à l'âge de 58 ans. Le travail à l'école était très exigeant et j'ai dû m'avouer que je vivais une forme de "burn out" pour ne pas dire DÉPRESSION. J'ai dû laisser mes élèves sans avoir eu le temps de les saluer. J'ai rencontré ma suppléante à l'école pour lui donner mes directives.
Pendant que je discutais avec elle, mon élève le plus tannant est venu par hasard dans la salle des profs. En me voyant, il m'a dit qu'il me remerciait pour les quelques mois que j'avais vécu avec eux. Je n'en revenais pas et l'image qui me revient à chaque fois que je pense à cela, c'est le 10e lépreux qui est revenu pour remercier Jésus. Ce fut un moment de grâce qui reste gravé dans mes plus beaux souvenirs.
Lectures de la messe du 28e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Naaman retourna chez l’homme de Dieu et déclara : Il n’y a pas d’autre Dieu que celui d’Israël » (2 R 5, 14-17)
Lecture du deuxième livre des Rois
En ces jours-là,
le général syrien Naaman, qui était lépreux,
descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois,
pour obéir à la parole d’Élisée, l’homme de Dieu ;
alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant :
il était purifié !
Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ;
il entra, se présenta devant lui et déclara :
« Désormais, je le sais :
il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël !
Je t’en prie, accepte un présent de ton serviteur. »
Mais Élisée répondit :
« Par la vie du Seigneur que je sers,
je n’accepterai rien. »
Naaman le pressa d’accepter, mais il refusa.
Naaman dit alors :
« Puisque c’est ainsi,
permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays
autant que deux mulets peuvent en transporter,
car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice
à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 97 (98), 1, 2-3ab,3cd-4)
R/ Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations. (Ps 97, 2)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !
Deuxième lecture
« Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons » (2 Tm 2, 8-13)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
souviens-toi de Jésus Christ,
ressuscité d’entre les morts,
le descendant de David :
voilà mon évangile.
C’est pour lui que j’endure la souffrance,
jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur.
Mais on n’enchaîne pas la parole de Dieu !
C’est pourquoi je supporte tout
pour ceux que Dieu a choisis,
afin qu’ils obtiennent, eux aussi,
le salut qui est dans le Christ Jésus,
avec la gloire éternelle.
Voici une parole digne de foi :
Si nous sommes morts avec lui,
avec lui nous vivrons.
Si nous supportons l’épreuve,
avec lui nous régnerons.
Si nous le rejetons,
lui aussi nous rejettera.
Si nous manquons de foi,
lui reste fidèle à sa parole,
car il ne peut se rejeter lui-même.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 11-19)
Alléluia. Alléluia.
Rendez grâce à Dieu en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard
dans le Christ Jésus.
Alléluia. (1 Th 5, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
et lui crièrent :
« Jésus, maître,
prends pitié de nous. »
À cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.
L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net