Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-19T05:52:14+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 5e dimanche du Carême Année B « Si le grain de blé ne meurt... »2024-03-12T20:28:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-5e-dimanche-du-Careme-Annee-B-Si-le-grain-de-ble-ne-meurt_a1167.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/77063418-55904491.jpg2024-03-12T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Des Grecs demandent à voir Jésus. Avez-vous remarqué que Jésus à qui on transmet la demande n'y répond pas directement ? Il parle plutôt de lui. Dans les derniers jours de sa vie, il est totalement concentré sur sa mission. Et au lieu de répondre à la demande des Grecs, il partage aux personnes présentes ce qui l'habite.
Ce partage est un des plus beaux que nous ayons dans les évangiles. On y voit ce que saint Jean (qui était probablement présent) en a retenu, à savoir que Jésus a vécu les derniers moments de sa vie dans une confiance totale à son Père même si le plan de Dieu sur lui prenait une direction qui le mènerait à la croix, l'« élèverait» sur la croix.
I – Le sacrifice du Christ
La deuxième lecture tirée de la Lettre aux Hébreux décrit ce qu’ont pu être les sentiments de Jésus en voyant venir la croix. Des sentiments d'abandon et d'obéissance à son Père. Le texte de la Lettre aux Hébreux ne peut être plus clair. Relisons-le ensemble si vous le voulez bien :
« Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect (en d’autres termes, en raison de son grand abandon). Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. »
Laissons ces paroles entrer en nous. Elles nous préparent avec à propos à la Semaine Sainte qui s’en vient à grands pas. Elles nous placent sur le bon chemin pour vivre les Jours Saints, car elles mettent devant nos yeux l’offrande que fait Jésus sur la croix, le sacrifice de sa vie pour que ses frères et sœurs soient réconciliés avec Dieu.
II – Une Alliance nouvelle
Cette réconciliation on l’appelle la Nouvelle Alliance qu’annonce le prophète Jérémie dans la première lecture. Sur la croix et dans ses souffrances inouïes Jésus consomme la Nouvelle Alliance. Cette Nouvelle Alliance ne tiendra plus dans des prescriptions à sauvegarder et à appliquer, mais elle se développera dans une intériorisation personnelle. La Nouvelle Alliance se fera dans le cœur des personnes. Les personnes devront, à l'exemple de Jésus, choisir de s'y abandonner dans l'obéissance et dans la confiance.
Relisons la merveilleuse promesse que nous révèle texte du prophète Jérémie.
« Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : ‘Apprends à connaître le Seigneur !’ Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés. »
« Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes, je l’inscrirai sur leur cœur. » Voilà l’essentiel de la Nouvelle Alliance.
III – La semence mise en terre
La réalisation de la Nouvelle Alliance passe par le sacrifice de Jésus qui donne sa vie pour le monde sur la croix. Jésus en parle comme de son Heure. Il prie pour pouvoir vivre cette Heure avec détachement et dans l’abandon total à la volonté de son Père. Cet abandon est reconnu et loué par la voix - celle de son Père - qui se fait entendre dans le récit de l’évangile, lu il y a un instant, et qui dit : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore ».
Jésus compare son Heure au parcours d'une semence mise en terre. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ».
Cette image est des plus parlantes. La semence est remplie de vie et de puissance de vie nouvelle, pourtant elle doit être enfouie en terre, se laisser défaire pour pouvoir donner toute son énergie à de nouvelles pousses qui apparaîtront petit à petit.
Ainsi de la mort de Jésus, elle est une semence. Sur la croix Jésus est non seulement élevé, mais son humanité est enfouie dans la masse humaine. Il porte toute l'humanité en lui avec ses limites et ses faiblesses. Il porte les péchés du monde. Il pourrait s'y refuser, mais c'est l'abandon à la volonté de son Père qui prend le dessus.
C’est pourquoi, celui-ci le ressuscitera après trois jours et sa mort deviendra ainsi le début d'une vie nouvelle où, ressuscité par la puissance de Dieu, il entraîne derrière lui tous ceux et celles qui l'acceptent comme le Seigneur de leur vie.
Comment le fait-il ? En nous associant à lui par le Baptême. Par ce sacrement, la personne qui s’avance est plongée dans l’eau avec le Christ, lavée de ses fautes et elle naît à une vie nouvelle avec le Christ ressuscité comme on l’explique aux futurs baptisés qui, pendant le carême, s’y préparent et qui vivront leur baptême lors de la Vigile pascale.
C’est dans le sillage de cette transformation qui ressemble à celle de la semence que toute la vie du baptisé sera désormais, en union avec le Christ et à sa suite, une vie pour Dieu : « Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes, écrit saint Paul dans sa Lettre aux Romains ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » (Romains 6, 10).
Conclusion
Demandons au Seigneur aujourd'hui d’entrer avec tout notre cœur dans cette Nouvelle Alliance avec Dieu que Jésus est venu établir et dont nous sommes partie prenant depuis notre baptême.
À chaque messe, le président, lorsqu’il consacre le vin, nous le rappelle en disant ces paroles : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. » Chaque dimanche nous présentons au Seigneur, dans le pain et vin, fruits du travail humain, nos efforts pour entrer de tout notre cœur dans cette Alliance nouvelle et éternelle que Jésus a inaugurée.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
12 mars 2024
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je conclurai une alliance nouvelle et je ne me rappellerai plus leurs péchés » (Jr 31, 31-34)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –,
où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda
une alliance nouvelle.
Ce ne sera pas comme l’alliance
que j’ai conclue avec leurs pères,
le jour où je les ai pris par la main
pour les faire sortir du pays d’Égypte :
mon alliance, c’est eux qui l’ont rompue,
alors que moi, j’étais leur maître
– oracle du Seigneur.
Mais voici quelle sera l’alliance
que je conclurai avec la maison d’Israël
quand ces jours-là seront passés
– oracle du Seigneur.
Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ;
je l’inscrirai sur leur cœur.
Je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon,
ni chacun son frère en disant :
« Apprends à connaître le Seigneur ! »
Car tous me connaîtront,
des plus petits jusqu’aux plus grands
– oracle du Seigneur.
Je pardonnerai leurs fautes,
je ne me rappellerai plus leurs péchés.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(50 (51), 3-4, 12-13, 14-15)
R/ Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu. (50, 12a)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
DEUXIÈME LECTURE
« Il a appris l’obéissance et est devenu la cause du salut éternel » (He 5, 7-9)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Le Christ,
pendant les jours de sa vie dans la chair,
offrit, avec un grand cri et dans les larmes,
des prières et des supplications
à Dieu qui pouvait le sauver de la mort,
et il fut exaucé
en raison de son grand respect.
Bien qu’il soit le Fils,
il apprit par ses souffrances l’obéissance
et, conduit à sa perfection,
il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)
Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi.
Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive,
dit le Seigneur ;
et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur.
Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi. (Jn 12, 26)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem
pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Ils abordèrent Philippe,
qui était de Bethsaïde en Galilée,
et lui firent cette demande :
« Nous voudrions voir Jésus. »
Philippe va le dire à André,
et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare :
« L’heure est venue où le Fils de l’homme
doit être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera.
Maintenant mon âme est bouleversée.
Que vais-je dire ?
“Père, sauve-moi
de cette heure” ?
– Mais non ! C’est pour cela
que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait :
« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
En l’entendant, la foule qui se tenait là
disait que c’était un coup de tonnerre.
D’autres disaient :
« C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit :
« Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix,
mais pour vous.
Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde
va être jeté dehors ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 6e dimanche du temps ordinaire Année A : « Il dépend de toi de rester fidèle »2023-02-07T14:09:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-6e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Il-depend-de-toi-de-rester-fidele_a1105.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69910154-48825343.jpg2023-02-07T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous avons ce matin une série d’admonestations qui commencent par « Vous avez appris » et qui se continuent par « Hé bien! moi, je vous dis ».
Cette présentation est typique de la prédication de Jésus qui savait capter l’attention des personnes qui l’écoutaient avec des phrases chocs sous forme de contrastes faciles à retenir. « Vous avez appris », « Hé bien! moi, je vous dis » en est un bel exemple.
Ces mots ouvrent la porte sur deux mondes, deux façons de voir nos rapports avec Dieu. Ces deux façons sont bien illustrées selon moi dans les deux images qui suivent. Je vous les donne.
I – Deux images pour deux mondes
Voici la première image : c’est celle d’un casse-tête.
Vous avez déjà fait un casse-tête. S’il comporte un grand nombre de pièces, vous installez devant vous la scène représentée, puis vous vous mettez à fouiller le tas de pièces. Petit à petit, après plusieurs heures ou plusieurs jours parfois vous arrivez à tout mettre en place jusqu’au dernier petit morceau qui met un point final à votre casse-tête.
Deuxième image : une plante qui se développe.
Maintenant représentez-vous une autre situation. Celle d’une plante que vous mettez en terre. La semence contient en germe la fleur et le fruit. Déjà la plante est toute contenue dans la semence. Vous n’avez pas à vous guider avec un modèle devant vous. Mais, d’autre part, à cette plante, vous devez fournir la lumière et l’eau nécessaires, l'entretenir, la protéger aussi. Sa floraison, puis son fruit viendront consommer et enfin mettre le point final à votre entreprise.
Laquelle de ces deux images, selon vous, peut illustrer le mieux la façon de vivre nos rapports avec Dieu?
II- Un dessein de Dieu en action constante
Hé oui! bien sûr, c’est la seconde image qui s’applique le mieux à nos rapports avec Dieu selon Jésus.
En effet, Jésus ne prône pas la réalisation d’un plan ou d’un devis comme s’il ne s’agissait que de mettre tous les morceaux à la bonne place, comme dans un casse-tête. il nous parle plutôt d'une relation avec Dieu, d'un dessein de salut de Dieu pour son peuple qu'il vient mener à son terme, à son accomplissement. « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ».
L'image de la plante qui se développe s'applique parfaitement ici.
La Loi Ancienne que Jésus appelle la Loi et les Prophètes comme il était d’usage chez les Juifs de son temps contient en germe la Loi Nouvelle comme la plante contient déjà le fruit, mais la Loi Ancienne en elle-même est incomplète. Elle va trouver sa plénitude dans celui qui nous dit Dieu de façon totale, dans Jésus, le Fils bien-aimé auquel conduit toute la Loi et les Prophètes.
Loin de nous couper de l’Ancien Testament qui est la Loi Ancienne, le Nouveau Testament qui est la Loi Nouvelle le prolonge et nous y replonge continuellement. C’est pourquoi Jésus peut dire « Celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le Royaume des cieux ». Il y a une continuité dans le Dessein de Dieu qui est annoncé et préfiguré dans l’Ancien Testament et qui est réalisé en plénitude dans le Nouveau par Jésus.
III – Application
Les chrétiens dans leur fréquentation de la Bible après y avoir ajouté le Nouveau Testament qui comprend les évangiles auxquels s'ajoutent les lettres de saint Paul, de saint Jean, de saint Pierre et de saint Jacques ainsi que le livre de l’Apocalypse, n’ont pas rejeté les livres de l’Ancien Testament. Ils les ont gardés en les lisant de façon nouvelle comme on le fait couramment dans la prière avec le livre des Psaumes. On les a « christianisés » pourrait-t-on dire.
Ce qui s’appliquait au peuple d’Israël a été appliqué au Peuple de Dieu que nous sommes, au Corps du Christ qu’est l’Église. Et ainsi, nous nous en servons pour guider notre route et notre prière. Quoiqu' incomplets, ils éclairent l’accomplissement et la plénitude que Jésus a apporté à l’histoire d’amour d’un Dieu qui agit dans notre histoire. Jésus met l’accent sur ce qui est intérieur et non ce qui est extérieur. La loi Nouvelle est la loi de l’Esprit qui est donné à tous ceux et celles qui se mettent à la suite de Jésus comme les premiers disciples l'ont fait.
Conclusion
Aujourd’hui demandons au Seigneur de redécouvrir le goût de sa Parole toujours vivante pour que nous puissions observer tous les commandements comme le souhaite Ben Sira le Sage dans la première lecture « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle ». Laissons donc grandir dans nos cœurs, par l’action de l’Esprit Saint, la semence de la Parole déposée en nous au Baptême et entretenue par les sacrements dont l’Eucharistie à laquelle nous participons.
Demandons au Seigneur de nous faire progresser de plus en plus dans la connaissance de la Loi Nouvelle et de nous aider à la mettre en pratique, car « heureux ceux et celles qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique » (Luc 11, 28).
Comme le dit si bien Ben Sira le Sage « Il dépend de toi de rester fidèle ».
C’est ce que je nous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
7 février 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Il n’a commandé à personne d’être impie » (Si 15, 15-20)
Lecture du livre de Ben Sira le Sage
Si tu le veux, tu peux observer les commandements,
il dépend de ton choix de rester fidèle.
Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu :
étends la main vers ce que tu préfères.
La vie et la mort sont proposées aux hommes,
l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix.
Car la sagesse du Seigneur est grande,
fort est son pouvoir, et il voit tout.
Ses regards sont tournés vers ceux qui le craignent,
il connaît toutes les actions des hommes.
Il n’a commandé à personne d’être impie,
il n’a donné à personne la permission de pécher.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 118 (119), 1-2, 4-5, 17-18, 33-34)
R/ Heureux ceux qui marchent
suivant la loi du Seigneur ! (cf. Ps 118, 1)
Heureux les hommes intègres dans leurs voies
qui marchent suivant la loi du Seigneur !
Heureux ceux qui gardent ses exigences,
ils le cherchent de tout cœur !
Toi, tu promulgues des préceptes
à observer entièrement.
Puissent mes voies s’affermir
à observer tes commandements !
Sois bon pour ton serviteur, et je vivrai,
j’observerai ta parole.
Ouvre mes yeux,
que je contemple les merveilles de ta loi.
Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres ;
à les garder, j’aurai ma récompense.
Montre-moi comment garder ta loi,
que je l’observe de tout cœur.
DEUXIÈME LECTURE
« La sagesse que Dieu avait prévue dès avant les siècles pour nous donner la gloire » (1 Co 2, 6-10)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
c’est bien de sagesse que nous parlons
devant ceux qui sont adultes dans la foi,
mais ce n’est pas la sagesse de ce monde,
la sagesse de ceux qui dirigent ce monde
et qui vont à leur destruction.
Au contraire, ce dont nous parlons,
c’est de la sagesse du mystère de Dieu,
sagesse tenue cachée,
établie par lui dès avant les siècles,
pour nous donner la gloire.
Aucun de ceux qui dirigent ce monde ne l’a connue,
car, s’ils l’avaient connue,
ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire.
Mais ce que nous proclamons, c’est, comme dit l’Écriture :
ce que l’œil n’a pas vu,
ce que l’oreille n’a pas entendu,
ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme,
ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé.
Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, en a fait la révélation.
Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses,
même les profondeurs de Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Il a été dit aux Anciens. Eh bien ! moi, je vous dis » (Mt 5, 17-37)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi
jusqu’à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera
un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera,
celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.
Je vous le dis en effet :
Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Si quelqu’un insulte son frère,
il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde,
et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.
Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu ne commettras pas d’adultère.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme avec convoitise
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Si ton œil droit entraîne ta chute,
arrache-le
et jette-le loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute,
coupe-la
et jette-la loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
Il a été dit également :
Si quelqu’un renvoie sa femme,
qu’il lui donne un acte de répudiation.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui renvoie sa femme,
sauf en cas d’union illégitime,
la pousse à l’adultère ;
et si quelqu’un épouse une femme renvoyée,
il est adultère.
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne manqueras pas à tes serments,
mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout,
ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu,
ni par la terre, car elle est son marchepied,
ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi.
Et ne jure pas non plus sur ta tête,
parce que tu ne peux pas
rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’,
‘non’, si c’est ‘non’.
Ce qui est en plus
vient du Mauvais. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
« Il a été dit aux Anciens. Eh bien ! moi, je vous dis » (Mt 5, 20-22a.27-28.33-34a.37)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous le dis :
Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu ne commettras pas d’adultère.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme avec convoitise
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne manqueras pas à tes serments,
mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout.
Que votre parole soit ‘oui’, si c’est ‘oui’,
‘non’, si c’est ‘non’.
Ce qui est en plus
vient du Mauvais. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 3e dimanche du temps ordinaire Année C : « L'aujourd'hui de la Parole de Dieu »2022-01-24T21:44:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-L-aujourd-hui-de-la-Parole-de-Dieu_a1046.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/60107186-44032946.jpg2022-01-18T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les lectures d'aujourd'hui sont d'une telle richesse qu'on souhaiterait pouvoir reprendre chacune pour elle-même et la commenter longuement. Comme elles sont été choisies pour accompagner notre liturgie de ce dimanche qui est le Dimanche de la Parole, essayons d'en voir les applications qui s'en dégagent pour nous et notre assemblée. Notre fil conducteur sera le livre ouvert.
I - Une lecture qui surprend
Lorsque Jésus ouvre le livre à la synagogue, il lit un passage des plus importants qui décrit par avance sa mission avec les mots du prophète Isaïe. « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur ». On s'imagine facilement tout l'émoi qu'il a ressenti en prononçant ces paroles. Il ne pouvait pas ne pas en être touché à ce moment-là.
Saint Luc continue de nous faire suivre Jésus sur les chemins de Galilée. Celui-ci s'est éloigné de sa famille et il a commencé à prêcher la Bonne Nouvelle. Il a été baptisé par Jean-Baptiste comme on l'a célébré l'avant-dernier dimanche. Il a déjà appelé quelques disciples et les foules le suivent pour l'entendre et pour lui présenter leurs maladies car il opère de nombreuses guérisons. Il fait déjà figure de personnage hors norme. Il revient dans son village.
Le texte d'Isaïe qu'il lit s'applique à lui parfaitement. Les gens ne sont pas sans se rendre compte qu'ils sont devant quelque chose de nouveau et d’inédit. Avec Jésus il se passe quelque chose de spécial. Il est déjà celui qui libère les pauvres, qui fait voir les aveugles, qui fait entendre les sourds, comme le proclame Isaïe.
Jésus en ouvrant le livre s'inscrit dans une histoire et recueille un héritage. Sa mission en est une qui rejoint les attentes de son peuple. Il n'est plus seulement le fils du village. Il est le porteur du salut pour son peuple et pour l'humanité. Il en est maintenant très conscient. Tous ont les yeux fixés sur lui. Il n'hésite pas et il plonge. Il leur dit : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ». Voilà!
Cet épisode que saint Luc nous raconte campe dès les débuts de la prédication de Jésus un personnage rempli d'assurance, décidé à accomplir la volonté de Dieu sur lui quelle qu'en soit l'issue. Il vit dans l'aujourd'hui de Dieu.
II – La célébration d'Esdras
La première lecture nous présente un temps fort de cet aujourd'hui de Dieu lors du retour des juifs de leur exil à Babylone (vers 459 avant Jésus-Christ). C'est un des leurs, Esdras qui se charge d'en faire la célébration qui nous est rapportée avec plein de détails. Nous avons ici un autre moment charnière de l'histoire du salut où dans le livre ouvert comme à Nazareth se rencontrent les espoirs et les attentes d’un peuple, son héritage et son avenir.
Le prêtre et scribe Esdras dresse un podium pour que la proclamation de la Parole de Dieu retrouvée dans le livre de la Parole de Dieu (le livre de la Loi) soit entendue de tout le monde. L’ouverture du livre de la Parole de Dieu est tout un cérémonial. Le livre est ouvert en grande pompe pour que les personnes se laissent rejoindre par ce qu’elles entendront. « Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : " Amen ! Amen !" ».
Dans cette célébration, c’est l'ouverture à la Parole de Dieu qui est ce qui est le plus important. Esdras lit un passage dans le livre de la Loi (de la Parole de Dieu), puis les Lévites (ses assistants) traduisent, donnent le sens, et l’on peut comprendre.
Traduire, donner le sens et comprendre, trois mots qui s’appliquent encore aujourd’hui à notre lecture de la Parole de Dieu. Car celle-ci n’est pas une lettre morte, mais une parole vivante qui contient toujours des choses nouvelles. Comme au temps d’Esdras, la Parole de Dieu est notre album de famille qui contient les récits des événements importants de l’histoire de la rencontre de Dieu avec l’humanité à travers de grands témoins de ces rencontres comme Abraham, Moïse, David et les prophètes de l’Ancien Testament. Ils sont suivis du précurseur de Jésus, Jean-Baptiste, puis des apôtres avec au premier rang saint Pierre et saint Paul dont on a conservé de nombreuses lettres que nous lisons encore aujourd’hui à la messe. Ces lettres s'ajoutent aux autres écrits du Nouveau Testament notamment les évangiles qui rapportent les faits et gestes de Jésus qu’on a recueillis après sa Résurrection.
Tous ces récits et ces textes sont pour nous les sources principales de notre foi. C’est pourquoi, il est important de se le dire et de se le redire souvent, de les ouvrir et de les écouter dans la foi.
III - Le Corps Mystique
La meilleure façon de le faire est de se rassembler ensemble pour, comme au temps d’Esdras et de Jésus, entendre la Parole de Dieu ensemble. Celle-ci a une force particulière lorsqu’elle est proclamée et célébrée en communauté. Les juifs le faisaient à la synagogue comme on le voit dans la scène qui nous est racontée par saint Luc ce matin. Les premiers chrétiens, eux, le faisaient en se réunissant dans les maisons des uns et des autres et même parfois dans les catacombes (des lieux de sépulture souterrains où ils ensevelissaient leurs morts dont plusieurs peuvent encore être visitées à Rome).
Encore de nos jours, le livre de la Parole de Dieu, continue de rassembler. En ce temps de pandémie, cela est encore pus évident puisque les célébrations dans les églises de plusieurs pays sont soit très limitées soit même interdites. Ouvrons le livre de la Parole de Dieu chez nous ou avec des contacts par Zoom ou Facebook, par exemple ou dans des maisonnées virtuelles.
Lorsque nous célébrons en "présentiel" comme on dit, on porte Livre de la Parole avec respect, on le montre à l'assemblée, on le baise. La liturgie nous en fournit des extraits bien choisis à chaque dimanche dans cette partie de la messe qu’on appelle la Liturgie de la Parole.
C’est dans l’écoute de la Parole de Dieu que se forme et que vit ce corps dont parle saint Paul qui est l’assemblée des personnes croyantes, l’Église. La Parole de Dieu rassemble et nourrit chaque membre du Corps mystique du Christ qui est l’Église où tous sont sur un pied d'égalité et ont la même importance. « [Dieu] a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie ».
Conclusion
Frères et sœurs, que ces scènes du livre ouvert des Écritures, de la Parole de Dieu soient pour nous une invitation à nous tourner toujours de plus en plus vers Jésus, Parole de Dieu incarnée. Comme le dit le début de la Lettre aux Hébreux c'est toujours par Lui que Dieu parle aujourd'hui comme alors : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes ».
« En ces jours où nous sommes »... Jésus, le Fils du Père est bien au milieu de nous ce matin par sa Parole et par le Pain et le Vin consacrés. Accueillons-le avec un cœur aimant et avec une foi totale.
Amen !
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
18 janvier 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Tout le peuple écoutait la lecture de la Loi » (Ne 8, 2-4a.5-6.8-10)
Lecture du livre de Néhémie
En ces jours-là,
le prêtre Esdras apporta le livre de la Loi
en présence de l’assemblée,
composée des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre.
C’était le premier jour du septième mois.
Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux,
fit la lecture dans le livre,
depuis le lever du jour jusqu’à midi,
en présence des hommes, des femmes,
et de tous les enfants en âge de comprendre :
tout le peuple écoutait la lecture de la Loi.
Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois,
construite tout exprès.
Esdras ouvrit le livre ;
tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée.
Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout.
Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand,
et tout le peuple, levant les mains, répondit :
« Amen ! Amen ! »
Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur,
le visage contre terre.
Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu,
puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens,
et l’on pouvait comprendre.
Néhémie le gouverneur,
Esdras qui était prêtre et scribe,
et les Lévites qui donnaient les explications,
dirent à tout le peuple :
« Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu !
Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! »
Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi.
Esdras leur dit encore :
« Allez, mangez des viandes savoureuses,
buvez des boissons aromatisées,
et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt.
Car ce jour est consacré à notre Dieu !
Ne vous affligez pas :
la joie du Seigneur est votre rempart ! »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 18 (19), 8, 9, 10, 15)
R/ Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie. (cf. Jn 6, 63c)
La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.
Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.
La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.
Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !
DEUXIÈME LECTURE
« Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-30)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
prenons une comparaison :
notre corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous,
Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
Le corps humain se compose non pas d’un seul,
mais de plusieurs membres.
Le pied aurait beau dire :
« Je ne suis pas la main,
donc je ne fais pas partie du corps »,
il fait cependant partie du corps.
L’oreille aurait beau dire :
« Je ne suis pas l’œil,
donc je ne fais pas partie du corps »,
elle fait cependant partie du corps.
Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux,
comment pourrait-on entendre ?
S’il n’y avait que les oreilles,
comment pourrait-on sentir les odeurs ?
Mais, dans le corps,
Dieu a disposé les différents membres
comme il l’a voulu.
S’il n’y avait en tout qu’un seul membre,
comment cela ferait-il un corps ?
En fait, il y a plusieurs membres,
et un seul corps.
L’œil ne peut pas dire à la main :
« Je n’ai pas besoin de toi » ;
la tête ne peut pas dire aux pieds :
« Je n’ai pas besoin de vous ».
Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates
sont indispensables.
Et celles qui passent pour moins honorables,
ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ;
celles qui sont moins décentes,
nous les traitons plus décemment ;
pour celles qui sont décentes,
ce n’est pas nécessaire.
Mais en organisant le corps,
Dieu a accordé plus d’honneur
à ce qui en est dépourvu.
Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps,
mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres.
Si un seul membre souffre,
tous les membres partagent sa souffrance ;
si un membre est à l’honneur,
tous partagent sa joie.
Or, vous êtes corps du Christ
et, chacun pour votre part,
vous êtes membres de ce corps.
Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église,
il y a premièrement des apôtres,
deuxièmement des prophètes,
troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ;
ensuite, il y a les miracles,
puis les dons de guérison,
d’assistance, de gouvernement,
le don de parler diverses langues mystérieuses.
Tout le monde évidemment n’est pas apôtre,
tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ;
tout le monde n’a pas à faire des miracles,
à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.
– Parole du Seigneur.
OU LECTURE BREVE
DEUXIÈME LECTURE
« Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-14.27)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
prenons une comparaison :
notre corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous,
Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
Le corps humain se compose non pas d’un seul,
mais de plusieurs membres.
Or, vous êtes corps du Christ
et, chacun pour votre part,
vous êtes membres de ce corps.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture » (Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)
Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur m’a envoyé,
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération.
Alléluia. (Lc 4, 18cd)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Beaucoup ont entrepris de composer un récit
des événements qui se sont accomplis parmi nous,
d’après ce que nous ont transmis
ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires
et serviteurs de la Parole.
C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi,
après avoir recueilli avec précision des informations
concernant tout ce qui s’est passé depuis le début,
d’écrire pour toi, excellent Théophile,
un exposé suivi,
afin que tu te rendes bien compte
de la solidité des enseignements que tu as entendus.
En ce temps-là,
lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit,
revint en Galilée,
sa renommée se répandit dans toute la région.
Il enseignait dans les synagogues,
et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
annoncer une année favorable
accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 5e dimanche du Carême Année B « Si le grain de blé ne meurt... »2021-03-28T15:41:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-5e-dimanche-du-Careme-Annee-B-Si-le-grain-de-ble-ne-meurt_a998.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/52796951-40141401.jpg2021-03-16T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Des Grecs demandent à voir Jésus. Avez-vous remarqué que Jésus à qui on transmet la demande n'y répond pas directement ? Il parle plutôt de lui. Dans les derniers jours de sa vie, il est totalement concentré sur sa mission. Et au lieu de répondre à la demande des Grecs, il partage aux personnes présentes ce qui l'habite.
Ce partage est un des plus beaux que nous ayons dans les évangiles. On y voit ce que saint Jean (qui était probablement présent) en a retenu, à savoir que Jésus a vécu les derniers moments de sa vie dans une confiance totale à son Père même si le plan de Dieu sur lui prenait une direction qui le mènerait à la croix, l'« élèverait» sur la croix.
I – Le sacrifice du Christ
La deuxième lecture tirée de la Lettre aux Hébreux décrit ce qu’ont pu être les sentiments de Jésus en voyant venir la croix. Des sentiments d'abandon et d'obéissance à son Père. Le texte de la Lettre aux Hébreux ne peut être plus clair. Relisons-le ensemble si vous le voulez bien :
« Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect (en d’autres termes, en raison de son grand abandon). Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. »
Laissons ces paroles entrer en nous. Elles nous préparent avec à propos à la Semaine Sainte qui s’en vient à grands pas. Elles nous placent sur le bon chemin pour vivre les Jours Saints, car elles mettent devant nos yeux l’offrande que fait Jésus sur la croix, le sacrifice de sa vie pour que ses frères et sœurs soient réconciliés avec Dieu.
II – Une Alliance nouvelle
Cette réconciliation on l’appelle la Nouvelle Alliance qu’annonce le prophète Jérémie dans la première lecture. Sur la croix et dans ses souffrances inouïes Jésus consomme la Nouvelle Alliance. Cette Nouvelle Alliance ne tiendra plus dans des prescriptions à sauvegarder et à appliquer, mais elle se développera dans une intériorisation personnelle. La Nouvelle Alliance se fera dans le cœur des personnes. Les personnes devront, à l'exemple de Jésus, choisir de s'y abandonner dans l'obéissance et dans la confiance.
Relisons la merveilleuse promesse que nous révèle texte du prophète Jérémie.
« Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : ‘Apprends à connaître le Seigneur !’ Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés. »
« Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes, je l’inscrirai sur leur cœur. » Voilà l’essentiel de la Nouvelle Alliance.
III – La semence mise en terre
La réalisation de la Nouvelle Alliance passe par le sacrifice de Jésus qui donne sa vie pour le monde sur la croix. Jésus en parle comme de son Heure. Il prie pour pouvoir vivre cette Heure avec détachement et dans l’abandon total à la volonté de son Père. Cet abandon est reconnu et loué par la voix - celle de son Père - qui se fait entendre dans le récit de l’évangile, lu il y a un instant, et qui dit : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore ».
Jésus compare son Heure au parcours d'une semence mise en terre. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Cette image est des plus parlantes. La semence est remplie de vie et de puissance de vie nouvelle, pourtant elle doit être enfouie en terre, se laisser défaire pour pouvoir donner toute son énergie à de nouvelles pousses qui apparaîtront petit à petit.
Ainsi de la mort de Jésus, elle est une semence. Sur la croix Jésus est non seulement élevé, mais son humanité est enfouie dans la masse humaine. Il porte toute l'humanité en lui avec ses limites et ses faiblesses. Il porte les péchés du monde. Il pourrait s'y refuser, mais c'est l'abandon à la volonté de son Père qui prend le dessus. C’est pourquoi, celui-ci le ressuscitera après trois jours et sa mort deviendra ainsi le début d'une vie nouvelle où, ressuscité par la puissance de Dieu, il entraîne derrière lui tous ceux et celles qui l'acceptent comme le Seigneur de leur vie.
Comment le fait-il ? En nous associant à lui par le Baptême. Par ce sacrement, la personne qui s’avance est plongée dans l’eau avec le Christ, lavée de ses fautes et elle naît à une vie nouvelle avec le Christ ressuscité comme on l’explique aux futurs baptisés qui, pendant le carême, s’y préparent et qui vivront leur baptême lors de la Vigile pascale.
C’est dans le sillage de cette transformation qui ressemble à celle de la semence que toute la vie du baptisé sera désormais, en union avec le Christ et à sa suite, une vie pour Dieu : « Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes, écrit saint Paul dans sa Lettre aux Romains ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » (Romains 6, 10).
Conclusion
Demandons au Seigneur aujourd'ui d’entrer avec tout notre cœur dans cette Nouvelle Alliance avec Dieu que Jésus est venu établir et de laquelle nous sommes partie prenant depuis notre baptême.
À chaque messe, le président, lorsqu’il consacre le vin, nous le rappelle en disant ces paroles : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
16 mars 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je conclurai une alliance nouvelle et je ne me rappellerai plus leurs péchés » (Jr 31, 31-34)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –,
où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda
une alliance nouvelle.
Ce ne sera pas comme l’alliance
que j’ai conclue avec leurs pères,
le jour où je les ai pris par la main
pour les faire sortir du pays d’Égypte :
mon alliance, c’est eux qui l’ont rompue,
alors que moi, j’étais leur maître
– oracle du Seigneur.
Mais voici quelle sera l’alliance
que je conclurai avec la maison d’Israël
quand ces jours-là seront passés
– oracle du Seigneur.
Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ;
je l’inscrirai sur leur cœur.
Je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon,
ni chacun son frère en disant :
« Apprends à connaître le Seigneur ! »
Car tous me connaîtront,
des plus petits jusqu’aux plus grands
– oracle du Seigneur.
Je pardonnerai leurs fautes,
je ne me rappellerai plus leurs péchés.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(50 (51), 3-4, 12-13, 14-15)
R/ Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu. (50, 12a)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
DEUXIÈME LECTURE
« Il a appris l’obéissance et est devenu la cause du salut éternel » (He 5, 7-9)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Le Christ,
pendant les jours de sa vie dans la chair,
offrit, avec un grand cri et dans les larmes,
des prières et des supplications
à Dieu qui pouvait le sauver de la mort,
et il fut exaucé
en raison de son grand respect.
Bien qu’il soit le Fils,
il apprit par ses souffrances l’obéissance
et, conduit à sa perfection,
il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)
Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi.
Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive,
dit le Seigneur ;
et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur.
Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi. (Jn 12, 26)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem
pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Ils abordèrent Philippe,
qui était de Bethsaïde en Galilée,
et lui firent cette demande :
« Nous voudrions voir Jésus. »
Philippe va le dire à André,
et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare :
« L’heure est venue où le Fils de l’homme
doit être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera.
Maintenant mon âme est bouleversée.
Que vais-je dire ?
“Père, sauve-moi
de cette heure” ?
– Mais non ! C’est pour cela
que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait :
« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
En l’entendant, la foule qui se tenait là
disait que c’était un coup de tonnerre.
D’autres disaient :
« C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit :
« Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix,
mais pour vous.
Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde
va être jeté dehors ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 27e dimanche du temps ordinaire Année C « Si vous aviez la foi... »2019-10-03T01:37:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-27e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Si-vous-aviez-la-foi_a913.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/34112383-31266062.jpg2019-10-01T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Jésus est en marche vers Jérusalem depuis sa Galilée natale ce qui fait un peu plus de 100 kilomètres. Il fait cette longue marche à pied. Il la fait avec ses apôtres et plusieurs personnes qui le suivent. Tout ce beau monde monte à Jérusalem pour la Pâque. Durant cette marche, on prend des pauses, on cause et Jésus communique soit aux apôtres qu'il prend à part parfois soit à toute le monde ses pensées sur l’Alliance avec Dieu vécue par Israël en annonçant qu’elle deviendra une nouvelle Alliance dont il est porteur comme il l'a dit à Nazareth devant se concitoyens. En effet, c'est là qu'un jour, après avoir lu les paroles du prophète Isaïe décrivant la venue du Messie, il a proclamé : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ».(cf. Luc 4, 21)
I - Les exigences de la Nouvelle Alliance
Dans sa prédication publique et dans ses conversations privées, Jésus promet l’accomplissement de ce que Dieu a promis. Pour entrer dans son Royaume, les exigences sont radicales toutefois, elles vont bien au-delà des exigences de la Loi de Moïse. Les gens sont surpris, mais intéressés et gagnés à cette nouvelle façon de voir les relations de l'humanité avec Dieu, un Dieu qui n'est pas seulement une Maître exigeant mais un père pour ses enfants.
C’est ainsi que devant ces nouvelles exigences et l’incitation à choisir ce camp par opposition à celui des gens remplis d’eux-mêmes et profiteurs des réalités de ce monde comme le riche dont parlait l’évangile de dimanche dernier, les disciples sont un peu dépassés. Ils comprennent ce que Dieu attend d’eux. Ils sont prêts à adhérer à la vision de Jésus, mais ils ne sentent pas assez de force pour réussir à vivre ces nouvelles exigences.
C’est pourquoi ils demandent à Jésus d’augmenter leur foi, de leur donner une foi plus forte. Cette foi qu’ils demandent c’est l’abandon à la volonté de Dieu, c'est d’être capables de se laisser guider par les enseignements de Jésus dans toute leur vie.
Pour leur répondre, Jésus utilise une comparaison surprenante et il leur dit que s’ils avaient un peu de foi ils diraient à l’arbre qu'ils voient devant eux de se planter dans la mer et il le ferait! Par cette image, il leur indique que pour Dieu un tout petit peu de foi peut transformer toute une vie. Rien n'est impossible à Dieu. Il compare ce petit peu de foi à une graine de moutarde qui est une des plus petites graines qu’on trouve en Palestine. Elle est toute petite mais elle donne une plante vigoureuse. Ainsi de la foi.
Comme les apôtres, demandons au Seigneur d'augmenter notre foi car bien souvent nous laissons les visions humaines obscurcir celle-ci alors qu’en vivant dans l'abandon nous sommes sûrs que Dieu lui-même fera des merveilles et même des miracles.
II – La fidélité dans la foi
Le disciple qui s'abandonne dans une foi confiante est un disciple vivant la fidélité comme le souhaite la fin du texte lu dans la première lecture où il est dit « le juste vivra par sa fidélité ». Jésus, dans la petite parabole qui suit ses paroles sur la foi, explique que la fidélité du disciple est comparable à celle d’un ouvrier ou serviteur sur une ferme. Il fait son travail et en plus dans les mœurs du temps, il s’occupe du ravitaillement et de la bouffe. C’est tout un contrat, mais il est clair quand il accepte de boulot.
Sans juger des exigences de ce type de contrat, Jésus, retient que pour son disciple, il en va de même. Il a été choisi. Son engagement avec son Maître qui est Dieu est un engagement qu’il doit respecter en tout temps. Les deux ne sont pas sur le même pied. Le disciple, pour Jésus, est comme le serviteur. Il ne peut rien exiger de Dieu. C'est toujours Dieu qui a l’initiative dans son mouvement d’amour qui l’a rejoint et l’a sauvé. Le disciple ne peut prétendre imposer ses exigences à son Dieu.
Nous l’oublions parfois, hélas! lorsque nous sommes tentés de dire dans nos prières. « Mon Dieu, si tu me donnes cela, je te remercierai par un don à l’Église, mais si tu ne me donnes pas cela je bouderai, je laisserai de côté mes rencontres avec toi et je filerai mon chemin sans toi ». On sera toujours tentés de négocier comme cela avec Dieu alors que Jésus ici nous dit : « On ne négocie pas avec Dieu. Il sait ce dont vous avez besoin, vous êtes des serviteurs un point c’est tout ».
III – Application
J’aurais aimé être dans le groupe autour de Jésus pour l’entendre de vive voix faire ces recommandations et lui poser mes questions. Mais à bien y penser, il me permet de le faire aujourd’hui encore car il est toujours présent. Vivant et ressuscité il ne nous a pas quittés. C’est lui que je rencontre dans la célébration eucharistique en ce moment. Je fais confiance à l’Esprit Saint pour qu’il ouvre mon cœur et mon intelligence à la compréhension et à l’acceptation de son message.
Le message de Jésus, la Bonne Nouvelle, son Évangile a nourri des générations de disciples, dont ce matin la deuxième lecture nous présente un témoin exceptionnel. Il s’agit de Timothée qui a été converti par saint Paul et qu’il a choisi comme un de ses successeurs. Il lui rappelle dans cette lettre qu’il a reçu un esprit de force, d’amour et de pondération pour garder le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. (Cf. 2 Timothée 1, 6-7 )
Cet Esprit est toujours à l’œuvre dans l’Église aujourd’hui, dans ceux et celles qui veulent suivre Jésus comme Timothée. Ne l’oublions pas.
Conclusion
Demandons au Seigneur de se manifester en nous par un abandon confiant à la parole du Seigneur Jésus, d'« augmenter notre foi » et soyons sûrs qu’il veille à ce que l’Esprit Saint fasse fructifier ce qui a été semé en nous.
Faisons, si vous le voulez bien, cette belle prière qu'on trouve dans la liturgie des ordinations presbytérales et diaconales : « Achève en nous, Seigneur, ce que tu as commencé ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
1 octobre 2019
Lectures de la messe pour le 27e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Le juste vivra par sa fidélité » (Ha 1, 2-3 ; 2, 2-4)
Lecture du livre du prophète Habacuc
Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler,
sans que tu entendes ?
crier vers toi : « Violence ! »,
sans que tu sauves ?
Pourquoi me fais-tu voir le mal
et regarder la misère ?
Devant moi, pillage et violence ;
dispute et discorde se déchaînent.
Alors le Seigneur me répondit :
Tu vas mettre par écrit une vision,
clairement, sur des tablettes,
pour qu’on puisse la lire couramment.
Car c’est encore une vision pour le temps fixé ;
elle tendra vers son accomplissement, et ne décevra pas.
Si elle paraît tarder, attends-la :
elle viendra certainement, sans retard.
Celui qui est insolent n’a pas l’âme droite,
mais le juste vivra par sa fidélité.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9)
R/ Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur ! (cf. Ps 94, 8a.7d)
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.
Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
Deuxième lecture
« N’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur » (2 Tm 1, 6-8.13-14)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu
ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains
Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force, d’amour et de pondération.
N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur,
et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ;
mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.
Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides
que tu m’as entendu prononcer
dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus.
Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté,
avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Si vous aviez de la foi ! » (Lc 17, 5-10)
Alléluia. Alléluia.
La parole du Seigneur demeure pour toujours ;
c’est la bonne nouvelle qui vous a été annoncée.
Alléluia. (cf. 1 P 1, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,
et il vous aurait obéi.
Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
‘Viens vite prendre place à table’ ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt :
‘Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?
Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
‘Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir’ »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Jeudi Saint 2011 : « Le Christ est la clé de la Nouvelle Alliance comme il est la clé de ma vie »2011-06-18T03:17:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Jeudi-Saint-2011-Le-Christ-est-la-cle-de-la-Nouvelle-Alliance-comme-il-est-la-cle-de-ma-vie_a405.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/2910717-4122648.jpg2011-04-21T20:29:00+02:00Hermann Giguère
La célébration du Jeudi-Saint nous renvoie au mystère de l’Incarnation qui se déploie totalement dans celui de Pâques. En effet, il est à propos aujourd’hui de parler de l’Eucharistie comme du mystère de la Nouvelle Alliance dans le Verbe qui a habité parmi nous et qui nous entraîne derrière lui dans la vie nouvelle, participation à vie divine elle-même.
Regardons-y de plus près si vous le voulez bien.
I – Une vie, fruit d’une Alliance
L’humanité a besoin de signes et de gestes qui expriment le sens de la vie. Dans la première lecture, nous voyons le Peuple de Dieu appelé par Moïse à mettre en œuvre son lien à son Dieu, fruit de l’Alliance scellée avec Abraham dans un rituel qui servira de mémorial d’âge en âge.
Ces gestes étrangers pour nous sont cependant ceux de gens qui disent ainsi leur attachement et leur foi dans Celui qui les fait vivre : le Dieu d’Abraham et de ses descendants, le Dieu proche d’eux, le Dieu qui est le Dieu avec nous. Cette proximité fait que leur Dieu ne peut se désintéresser de leur sort. C’est pourquoi, les gestes proposés les mettent sur un pied d’alerte, les font entrer en marche, en pèlerinage dans la foi et dans la confiance.
L’Incarnation du Verbe de Dieu vient renouveler d’une façon unique ce pèlerinage de la Première Alliance. « C’est ainsi, commente saint Augustin, que l’être immortel a pu mourir, c’est ainsi qu’il a voulu donner la vie aux mortels : il devait dans l’avenir les faire participer à ce qu’il est, après avoir participé lui-même à ce qu’ils sont. » (Sermon sur la Passion du Seigneur dans l’Office des lectures du Lundi Saint).
Dans le Verbe incarné, Dieu n’est plus seulement le protecteur, le défenseur de son Peuple, il est l’un de nous. Il prend notre chair pour pouvoir mourir et sauver toute l’humanité. Il ne regardera pas comme un priviège son égalité avec Dieu et il acceptera de s'anéantir dans la condition mortelle, comme le dit saint Paul aux Philippiens (Phil, 2, 6-7). C’est pourquoi, Dieu le relèvera, le ressuscitera pour que, la mort étant vaincue, la vie triomphe définitivement.
Vous voyez que ces réflexions nous renvoient spontanément au Baptême qui prend tant d’importance dans la célébration de la Vigile pascale. Le ton baptismal des lectures du Carême cette année nous a permis de méditer diverses facettes de la vie nouvelle dans laquelle le baptisé est emporté, dans « la vie que nous ne pouvons pas tenir de nous » (saint Augustin loc.cit.).
II – Les gestes de la Cène
Revenons à notre célébration de la Cène du Seigneur maintenant. Nous sommes invités, comme les Israélites à qui s’adressaient Moïse à poser des gestes symboliques. Ceux-ci s’inscrivent dans la continuité des gestes anciens. Jésus se retrouve avec les siens pour la Pâque. Il refait certainement les gestes qu’il a appris dans sa famille et que tous autour de la table connaissent bien.
Mais, ô surprise, sur le pain et la coupe il prononce ces paroles devenues si familières pour nous et que saint Paul rapporte fidèlement : « Ceci est mon corps, qui est pour vous », « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang ». Et saint Jean ajoute la scène du lavement des pieds que nous venons d’entendre dans la lecture de l’évangile et que nous referons nous aussi ce soir.
Les gestes et les signes que nous posons maintenant ne nous appartiennent pas. Ils sont sans contredit d’une puissance incomparable pour nous faire cheminer de plus en plus sur le chemin de la vie reçue de Dieu par l’obéissance de Jésus, Verbe de Dieu, ayant porté toutes les blessures et les péchés de notre humanité pour les anéantir et ouvrir pour tous la voie de la vie avec lui, Dieu fait homme, Dieu avec nous que le Père ressuscite et consacre Maître de la Vie.
III - Le Corps et le Sang du Christ
On peut ce soir, avec raison, se poser la question que se posaient les Juifs à propos de Jésus : « Comment peut-il nous donner sa chair à manger? » Et pourtant, ce soir, nous donnons dans cette célébration de la Cène du Seigneur tout leur sens aux paroles de Jésus qui dit : « Ceci est ma chair » et « Ceci est mon sang » si nous n’oublions pas qu’il s’agit du Corps et du Sang du Christ ressuscité c’est-à-dire du Verbe de Dieu venu parmi nous, qui s’est fait proche de l’humanité aux temps anciens et aux temps nouveaux commencés en Jésus. Ce qui fait dire à saint Paul : « chaque fois que mangez de ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne »(deuxième lecture).
Voilà le mystère de notre Eucharistie ce soir et de toute Eucharistie. L’Eucharistie est nourriture sur le chemin, elle ne prétend pas mettre le point final à la transformation inaugurée en nous par le Baptême. Elle est le soutien sur la route et l’aliment du pèlerinage.
Sur les pas du Christ, le baptisé connaît une transformation radicale qui bouleverse les racines de son être humain. Comme les Israélites de la Première Pâque il se met en marche. Il regarde avec confiance vers le Premier-Né, Jésus-Christ, qui est sorti des limites de notre temps et de notre espace et qui vit toujours. Le Christ ressucité vit pour Dieu éternellement dit saint Paul ; "quod enim mortuus est peccato mortuus est semel quod autem vivit vivit Deo" (Rm 6,10) . Et c’est pourquoi, dans la foi nous célébrons l'Eucharistie et que, dans ce mystère, nous allons au-delà des apparences, des espèces du pain et du vin.
Pour ce faire, nous avons besoin d’humilité et de proximité avec nos frères et sœurs. C’est ici que le geste du lavement des pieds prend tout son relief. Il est un exemple comme le dit Jésus « afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » Sur les traces du Serviteur par excellence nous apprenons le décentrement de nous-mêmes pour ouvrir l’espace du don de la vie que Dieu propose à tous ceux et celles qui accueillent Jésus, son Envoyé pour le salut du monde.
Conclusion
À chaque Eucharistie, en mangeant le pain et en buvant le vin, nous recevons en nous non pas la chair mortelle du Christ, mais son Corps et son Sang de Seigneur ressuscité pour que grandisse en nous la vie de Dieu dans laquelle nous sommes entrés au baptême et qui sera la nôtre éternellement.
Que ce Jeudi-Saint nous trouve accueillants à ce don merveilleux du Corps et du Sang du Christ, donnés pour la vie du monde.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, ptre p.h.
Supérieur général du Séminaire de Québec
Le 21 avril 2011.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net