Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-28T21:54:42+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois 2024 année B : « Marcher, se prosterner, repartir comme les mages »2024-01-09T14:34:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2024-annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a1155.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75838433-53431802.jpg2024-01-02T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l'Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l'universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.
I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages - c'est le mot de l'évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite - venus d’on ne sait où représentent l'humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».
II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l'occasion aujourd'hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C'est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C'est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n'est pas faite d'éclats passagers à la manière d'un gala ou d'un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l'avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien "La gloire de Dieu c'est l'homme vivant". Sa gloire rayonne dans l'humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.
III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c'est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l'étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.
Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
2 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE pour l'Épiphanie du Seigneur
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homelie pour le 23e dimanche du temps ordinaire Année A : « Si ton frère a commis un péché, montre-lui . S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère »2023-09-04T15:52:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-23e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Si-ton-frere-a-commis-un-peche-montre-lui-S-il-t-ecoute-tu_a1136.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/74751631-51979329.jpg2023-09-05T18:00:00+02:00Hermann Giguère
L’évangile qui vient d’être lu nous propose deux pistes de réflexions qui tombent à point puisqu’elles touchent deux aspects importants de notre vie concrète : nos relations avec les autres et nos relations avec Dieu.
I – Nos relations avec les autres
La première piste pointe vers la responsabilité que nous avons les uns envers les autres. En décrivant une façon de faire déjà présente dans l’Ancien Testament, l’Évangile met en évidence cette responsabilité
L’Ancien Testament est représenté par les paroles du prophète Ézéchiel que nous avons lues dans la première lecture : « Si tu ne dis pas au méchant d’abandonner sa conduite mauvaise, je t’en demanderai compte. Si tu le fais, même s’il ne change pas, tu lui auras sauvé la vie ».
Et dans le Nouveau Testament, nous avons cette invitation claire de Jésus dans l’évangile de ce jour : « Si ton frère a commis un péché, montre-lui . S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère »
Voilà le message. On ne peut pas dire dans nos relations avec les autres : « moi, je reste renfermé dans mon cocon » Les relations ça implique des contacts, des paroles, des échanges On devient ainsi des gens responsables et ouverts.
N’est-ce pas une belle leçon? Une leçon applicable dans l’Église bien sûr, mais aussi dans la société, dans nos familles, dans notre vie personnelle.
Ceci étant dit, on n’a pas à condamner et à se positionner en juge des autres. Le mécanisme décrit : rencontrer son frère ou sa sœur une fois, deux fois avait cours dans les premières communautés chrétiennes. Il peut encore être utile parfois, mais il ne faut pas se prendre pour un autre. Tous nous avons nos limites. Il faut regarder d’abord où est le bien, le bon côté des personnes et ensuite avoir la patience et laisser du temps, un long temps parfois, avant d’abandonner.
II – Les relations avec Dieu
La seconde piste concerne nos relations à Dieu. Il s’agit bien sûr de la prière qui est en cause ici. La prière est un échange entre Dieu et nous. Cet échange se réalise au plus intérieur de nous-mêmes. Prie ton Père dans le secret nous dit Jésus et ne fais pas comme les Pharisiens qui le font pour se faire voir.
Et ici dans ce passage de l’évangile d’aujourd’hui, Jésus ajoute quelque chose à la prière dans le secret. Celle-ci se complète par la prière en commun, comme nous faisons ici à la messe ou encore en pèlerinage, en famille, dans nos groupes de chrétiens qui se réunissent. Ce que Jésus dit c’est que la prière en commun a quelque chose de spécial : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».
Il s’agit d’une véritable présence de Jésus dans la communauté priante. En priant en commun avec d’autres, je sors de ma prière secrète. Je suis autour de Jésus avec eux, avec elles. Il est là au milieu de nous.
C’est très beau.
III – Application
Cette promesse de Jésus nous permet de réfléchir et de revenir sur nos façons de faire. Est-ce que dans les mouvements, les associations catholiques dont nous faisons partie, dans les équipes de pastorale, nous pensons à prier ensemble? Est-ce que le mari et la femme prient quelque instants ensemble? Est-ce qu’avec les jeunes enfants, au lieu de les écouter seulement, on prie avec eux ?
En tout cas, Jésus ici nous dit qu’il ne faut pas avoir peur de se mettre ensemble pour prier, même plus, il nous dit qu’il y a une force spéciale parce qu’il est au milieu de la communauté, des personnes qui prient ensemble.
Conclusion
Que cette eucharistie où ensemble nous nous retrouvons dans la prière commune avec Jésus au milieu de nous, fasse de nous des personnes ouvertes et accueillantes à ceux et celles avec qui nous entrons en relations dans la famille, au travail, dans les loisirs. Que cette messe où nous nous retrouvons ensemble exprime une ouverture réelle vis-à-vis nos frères et nos soeurs. Nous vivrons ainsi, encore une fois, la présence vivante de Jésus parmi nous comme il nous l'a promis.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
5 septembre2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Si tu n’avertis pas le méchant, c’est à toi que je demanderai compte de son sang » (Ez 33, 7-9)
Lecture du livre du prophète Ézékiel
La parole du Seigneur me fut adressée :
« Fils d’homme, je fais de toi un guetteur
pour la maison d’Israël.
Lorsque tu entendras une parole de ma bouche,
tu les avertiras de ma part.
Si je dis au méchant : ‘Tu vas mourir’,
et que tu ne l’avertisses pas,
si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise,
lui, le méchant, mourra de son péché,
mais à toi, je demanderai compte de son sang.
Au contraire, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite,
et qu’il ne s’en détourne pas,
lui mourra de son péché,
mais toi, tu auras sauvé ta vie. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9)
R/ Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur ! (cf. Ps 94, 8a.7d)
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.
Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »
i
DEUXIÈME LECTURE
« Celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi » (Rm 13, 8-10)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
n’ayez de dette envers personne,
sauf celle de l’amour mutuel,
car celui qui aime les autres
a pleinement accompli la Loi.
La Loi dit :
Tu ne commettras pas d’adultère,
tu ne commettras pas de meurtre,
tu ne commettras pas de vol,
tu ne convoiteras pas.
Ces commandements et tous les autres
se résument dans cette parole :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
L’amour ne fait rien de mal au prochain.
Donc, le plein accomplissement de la Loi,
c’est l’amour.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (Mt 18, 15-20)
Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si ton frère a commis un péché contre toi,
va lui faire des reproches seul à seul.
S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
S’il ne t’écoute pas,
prends en plus avec toi une ou deux personnes
afin que toute l’affaire soit réglée
sur la parole de deux ou trois témoins.
S’il refuse de les écouter,
dis-le à l’assemblée de l’Église ;
s’il refuse encore d’écouter l’Église,
considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis :
tout ce que vous aurez lié sur la terre
sera lié dans le ciel,
et tout ce que vous aurez délié sur la terre
sera délié dans le ciel.
Et pareillement, amen, je vous le dis,
si deux d’entre vous sur la terre
se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit,
ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom,
je suis là, au milieu d’eux. »
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Homélie pour le 20e dimanche du temps ordinaire Année A : « La cananéenne qui crie après Jésus »2023-08-16T23:23:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-20e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-La-cananeenne-qui-crie-apres-Jesus_a1133.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/73493773-51147543.jpg2023-08-15T18:00:00+02:00Hermann Giguère
En écoutant raconter ce fait divers de l’évangile aujourd’hui, je me disais « Mais pourquoi l’a-t-on conservé? Pourquoi les disciples et les apôtres en ont-ils gardé le souvenir? ». En effet, il s’est passé bien des choses dans la vie de Jésus. On a en a oublié plusieurs, mais le souvenir de cette femme qui crie après Jésus n’a pas été oublié. Et c'est heureux pour nous, car ce fait nous donne un enseignement des plus importants sur le but de la mission de Jésus dans le monde.
Regardons-y de plus près.
I – Le fait commenté
De quoi s’agit-il ? Jésus se retire dans le territoire de Tyr et de Sidon (Tayz et Saida dans le Liban d'aujourd’hui. Saida est à 48 km de Beyrouth). Jésus n’est presque jamais sorti de la Palestine. Il a rarement foulé le sol d’un territoire païen. En allant sur le territoire de deux villes de commerce situées sur le bord de la mer, il s’en va à l’étranger, en pays païen.
C'est au cours de son voyage qu’il rencontre cette femme cananéenne qui le connaît de nom, qui connaît sa réputation, qui a entendu parler de lui et qui s’organise pour attirer son attention et lui recommander sa fille qui est très malade. Elle le fait parce qu'elle a compris déjà ce que bien des Juifs n’ont pas compris : Jésus est le Messie, l'Envoyé de Dieu. C'est pour cela qu'elle l’appelle « Fils de David ».
Continuons de suivre la scène. Il semble bien que Jésus, habitué d'entendre crier après lui, ne fait pas trop attention et qu’il continue son chemin avec son groupe. La femme cananéenne se met à les suivre et continue à crier. Les disciples sont agacés et demandent à Jésus de la renvoyer.
Que va faire Jésus ? C’est là que ça devient très important, pas seulement pour la femme mais pour nous aussi. Écoutez bien le message, l’enseignement qui ressort des réponses de Jésus aux disciples et ensuite à la femme.
Aux disciples qui s’approchent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! », Jésus répond dans un premier temps : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël ». Et à la femme qui continue de le supplier il dit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ». Celle-ci a alors cette réponse renversante par la foi et la confiance qu’elle met en Jésus. Elle lui dit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ».
Et Jésus est interloqué par cette réponse. C'est alors que, dans un second temps, il perçoit que le salut de Dieu n'est pas réservé aux seuls juifs et il répond : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » À l’heure même, sa fille est guérie. Pour Jésus le salut n'est pas offert seulement aux juifs, il est offert aussi à d'autres que les juifs, aux païens notamment, en somme, à tous les peuples de la terre. C'est ce qu'on appelle l'universalité du salut offert par Dieu à toute personne qui accepte de le recevoir dans la foi et la confiance comme cette femme cananéenne.
II – Message
Jésus, comme un bon Juif, savait par l’Ancien Testament que Dieu a choisi le peuple élu, Israël, pour rassembler tous les peuples. C’est à Israël que Dieu s’est révélé par Abraham, Isaac et Jacob, leurs pères dans la foi. C'est ce que Jésus exprime, dans un premier temps, quand il réagit brusquement en disant « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ».
Mais. dans un deuxième temps. Jésus dans sa réponse à l’insistance de la femme - « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » - va plus loin et il nous révèle que ceux et celles qui sont le vrai peuple élu ce ne sont pas seulement les juifs, mais tous ceux et celles qui croient en Jésus et en sa mission de Sauveur. Désormais celui qui croit en Jésus de quelque peuple, de quelque milieu, de quelque couleur qu’il soit peut être sauvé.
L'Ancien Testament, comme nous le montre ce passage du prophète Isaïe que nous avons lu dans la première lecture, annonçait déjà l'universalité du salut : « Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, pour devenir ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et tiennent ferme à mon alliance, je les conduirai à ma montagne sainte, je les comblerai de joie dans ma maison de prière ». Saint Paul reflétant cette ouverture du prophète Isaïe et la leçon de l’évangile d’aujourd’hui dira aux Galates : « Car tous, dans le Christ Jésus, vous êtes fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus ». (Galates 3, 26-28) Toutes et tous peuvent être sauvés, comme cette femme cananéenne qui a cru en Jésus.
III - Application
Ici, Jésus modifie sa première réaction parce qu’il comprend que Dieu offre son salut à toutes et à tous. C'est le message qu'il va s'employer à répandre désormais. Cette universalité du salut a souvent été difficile à accepter. Pourtant Dieu n’a pas de préférence parmi les nations, les catégories d’âge etc. Dieu n’exclut personne. L’exclusion c’est nous qui la faisons bien souvent, qui mettons des étiquettes. L’Église, nous toutes et tous, a encore beaucoup à faire aujourd’hui sur ce plan. Il y a toujours des tentations d’exclure, de mettre des barrières.
Autrefois on disait « Hors de l’Église, pas de salut ». L’évangile d’aujourd’hui nous invite à ne pas nous considérer comme une élite à qui Dieu se révèle et qui est à part. Nous sommes invités à regarder le cœur, la foi des personnes et non leurs allures extérieures, leurs possessions, leur qualifications ou leurs provenances. En résumé, notre foi c’est de reconnaître la mission universelle de l’Église et d’y travailler de toutes nos forces. Alors Jésus pourra nous dire à nous aussi « Ta foi est grande. Que tout se fasse comme tu veux ».
Conclusion
Demandons au Seigneur de ne pas céder à l’exclusion et à l’intolérance. Comme la cananéenne redisons notre foi totale en Jésus et proclamons-la en récitant le Symbole des apôtres.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
15 août 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Les étrangers, je les conduirai à ma montagne sainte » (Is 56, 1.6-7)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Observez le droit,
pratiquez la justice,
car mon salut approche, il vient,
et ma justice va se révéler.
Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur
pour l’honorer, pour aimer son nom,
pour devenir ses serviteurs,
tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner
et tiennent ferme à mon alliance,
je les conduirai à ma montagne sainte,
je les comblerai de joie dans ma maison de prière,
leurs holocaustes et leurs sacrifices
seront agréés sur mon autel,
car ma maison s’appellera
« Maison de prière pour tous les peuples. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 66 (67), 2-3, 5, 7-8)
R/ Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu’ils te rendent grâce tous ensemble ! (Ps 66, 4)
Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que ton visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.
Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.
La terre a donné son fruit ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !
DEUXIÈME LECTURE
« À l’égard d’Israël, les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance » (Rm 11, 13-15.29-32)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
je vous le dis à vous, qui venez des nations païennes :
dans la mesure où je suis moi-même apôtre des nations,
j’honore mon ministère,
mais dans l’espoir de rendre jaloux mes frères selon la chair,
et d’en sauver quelques-uns.
Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu
quand ils ont été mis à l’écart,
qu’arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ?
Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts !
Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance.
Jadis, en effet, vous avez refusé de croire en Dieu,
et maintenant, par suite de leur refus de croire,
vous avez obtenu miséricorde ;
de même, maintenant, ce sont eux qui ont refusé de croire,
par suite de la miséricorde que vous avez obtenue,
mais c’est pour qu’ils obtiennent miséricorde, eux aussi.
Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire
pour faire à tous miséricorde.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Femme, grande est ta foi ! » (Mt 15, 21-28)
Alléluia. Alléluia.
Jésus proclamait l’Évangile du Royaume,
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
partant de Génésareth,
Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant :
« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit pas un mot.
Les disciples s’approchèrent pour lui demander :
« Renvoie-la,
car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui en disant :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Elle reprit :
« Oui, Seigneur ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, grande est ta foi,
que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année C : «L'attente de deux futures mamans : Marie et Élisabeth»2021-12-15T17:12:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-L-attente-de-deux-futures-mamans-Marie-et-Elisabeth_a1039.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540458-43734621.jpg2021-12-14T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance. Cet épisode de la rencontre de Marie et Élisabeth que raconte saint Luc avec une émotion contenue est un des plus beaux de tout son évangile. Il l'a sûrement reçu de Marie elle-même. Et il en a dégagé toute la beauté et la richesse que ces mamans entrevoyaient et que l'avenir allait confirmer.
I- Les récits
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : " Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole." (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. " Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut " lui dit l'Ange.
La jeune fille était Marie fiancée à Joseph. Celui-ci, comme elle d'ailleurs, ne comprenait pas ce qui leur arrivait. Et pourtant, Marie et Joseph s'en remettaient à Dieu avec confiance.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi : " Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile ". Marie n'écoute que son premier mouvement intérieur et part en hâte pour aller la voir. Nous avons dans l'évangile qui vient d'être lu le récit de leur rencontre à nulle autre pareille.
Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'un puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth "quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, écrit saint Luc, l'enfant tressaillit en elle". Élisabeth en est toute remuée et elle s'écrie " D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi? "
II- Signification
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle.
Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Élisabeth par sa foi et son accueil donnera au monde le Précurseur de Jésus, Jean-Baptiste, l'ultime prophète, appelé à désigner Celui qui sera le Sauveur. Dès sa naissance, il sera consacré à Dieu par ses parents, il fera le parcours d'un jeune juif, étudiant et vivant la Parole de Dieu donnée à son peuple ( la Torah ). Il se retirera au désert vivant frugalement et prêchant la conversion comme on l'a vu dans les évangiles des deux derniers dimanches.
De son côté Marie, pleine de grâces, est engagée sur un chemin de foi en Dieu dont elle attend tout et dont elle se fait la servante. Tout son être de mère se remplit de Dieu. Elle devient mère de Dieu dans son corps en portant Jésus, mais elle le deviendra encore plus, si l'on peut dire comme le fait saint Augustin, en le portant dans son coeur par la foi. Elle devient ainsi le canal que Dieu choisit pour manifester au monde son amour miséricordieux. Elle sera la "Mère de miséricorde" comme on aimera à le rappeler souvent lorsque nous chantons dans le "Salve Regina" "Salut, ô Reine, mère de miséricorde" (voir les paroles à la fin de l'homélie).
III- Application
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ?
Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
C'est ce que le pape François nous aide à faire dans cette belle prière à la Vierge que j'aimerais vous partager en terminant.
"Vierge Marie... Sous ton manteau, il y a de la place pour tous, parce que tu es la Mère de la Miséricorde. Ton cœur est plein de tendresse envers tous tes enfants : la tendresse de Dieu, qui a pris chair en toi et qui est devenu notre frère, Jésus, Sauveur de tous les hommes et de toutes les femmes. En te regardant, notre Mère Immaculée, nous reconnaissons la victoire de la divine miséricorde sur le péché et sur toutes ses conséquences ; et se ravive en nous l’espérance d’une vie meilleure, libre des esclavages, des rancœurs et des peurs. Aujourd’hui, ici, nous entendons ta voix maternelle qui appelle chacun à se mettre en chemin vers cette Porte, qui représente le Christ. Tu dis à tous : 'Venez, approchez-vous dans la confiance ; entrez et recevez le don de la miséricorde ; n’ayez pas peur, n’ayez pas honte : le Père vous attend à bras ouverts pour vous donner son pardon et vous accueillir dans sa maison. Venez tous à la source de la paix et de la joie'. "
Conclusion
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
14 décembre 2021
Résumé pour lire lors d'une célération dominicale de la Parole - 3 minutes
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance.
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : " Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole." (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. " Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ", lui dit l'Ange.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi. Elle part en hâte pour aller la voir. Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'une puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth.
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle. Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ? Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Salve Regina
Salve, Regína, Máter misericórdiæ Víta, dulcédo, et spes nóstra, sálve. Ad te clamámus, éxules, fílii Hévæ. Ad te suspirámus, geméntes et flentes in hac lacrimárum válle. Eia ergo, Advocáta nóstra, íllos túos misericórdes óculos ad nos convérte. Et Jésum, benedíctum frúctum véntris túi, nóbis post hoc exsílium osténde. O clémens, O pía, O dúlcis Vírgo María.
Traduction française
Je te salue, Ô Reine, Mère de miséricorde, Toi qui es pour nous vie, douceur, espérance. Vers Toi, nous les fils d'Ève,nous crions dans notre exil, Vers Toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô Toi, notre Avocate, tourne vers nous tes yeux pleins de bonté, Et Jésus, le fruit béni de ton sein, montre-le nous au terme de cet exil. Ô clémente, ô si bonne, ô douce,Vierge Marie.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« De toi sortira celui qui doit gouverner Israël » (Mi 5, 1-4a)
Lecture du livre du prophète Michée
Ainsi parle le Seigneur :
Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent aux temps anciens,
aux jours d’autrefois.
Mais Dieu livrera son peuple
jusqu’au jour où enfantera...
celle qui doit enfanter,
et ceux de ses frères qui resteront
rejoindront les fils d’Israël.
Il se dressera et il sera leur berger
par la puissance du Seigneur,
par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu.
Ils habiteront en sécurité,
car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre,
et lui-même, il sera la paix !
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 79 (80), 2a.c.3bc, 15-16a, 18-19)
R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés ! (Ps 79, 4)
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.
Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.
Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
DEUXIÈME LECTURE
« Me voici, je suis venu pour faire ta volonté » (He 10, 5-10)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
en entrant dans le monde,
le Christ dit :
Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,
mais tu m’as formé un corps.
Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ;
alors, j’ai dit :
Me voici,
je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,
ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.
Le Christ commence donc par dire :
Tu n’as pas voulu ni agréé
les sacrifices et les offrandes,
les holocaustes et les sacrifices pour le péché,
ceux que la Loi prescrit d’offrir.
Puis il déclare :
Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,
une fois pour toutes.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)
Alléluia. Alléluia.
Voici la servante du Seigneur :
que tout m’advienne selon ta parole.
Alléluia. (Lc 1, 38)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 23e dimanche du temps ordinaire Année B : « Ouvre toi... Effata!...»2021-09-03T13:37:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-23e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Ouvre-toi-Effata_a1024.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/56745167-42187773.jpg2021-08-31T18:00:00+02:00Hermann Giguère
L’évangile d’aujourd’hui nous raconte un autre miracle de Jésus. On s’imagine bien la scène. Et on voit Jésus qui fait comme une mise en scène en se prêtant à des gestes symboliques. Il amène le sourd et muet à l’écart, il lui met les doigts dans les oreilles, puis avec de la salive, il lui touche la langue et il le guérit. C’est l’allégresse et la joie autour. C’est admirable. Un autre miracle parmi les nombreux miracles qu'a fait Jésus. Mais, cette mise en scène a un but. Jésus ne fait pas des miracles pour la galerie, il y a toujours un but derrière tel ou tel miracle, un message.
I- Les mots de l’évangile
Avec ce miracle aujourd'hui le message tient dans un mot très important dans l’Évangile d’aujourd’hui. C’est « Effata », un mot en araméen, la langue que parlait Jésus, et qui se traduit par « Ouvre-toi ».
Jésus ne dit pas aux oreilles « Ouvrez-vous », à la bouche « Ouvre-toi », c’est à l’handicapé, au sourd et muet lui-même qu’il dit « Ouvre-toi ». C’est un peu comme s’il lui disait : « Écoute, il ne suffit pas d’entendre des mots, il faut aussi écouter, accueillir avec son cœur. Il ne suffit pas de dire des mots, de parler, il faut aussi communiquer.
Écouter avec son cœur, communiquer c’est tellement nécessaire. Avec les enfants, combien de parents se sont faits dire tu ne m’as pas écouté. Je pense ici a une chanson assez populaire de Pauline Julien dans le temps écrite par Michel Tremblay intitulée « As-tu 2 minutes? » où elle chante « J’ai que’que chose d’important à t’dire j’m’attends pas à c’que tu m’répondes j’voudrais juste que tu m’écoutes ». Écouter avec son coeur...
II- Message
Jésus nous enseigne ici que l’important dans les relations, c’est la personne. « Tu parles plus par ce que tu es que par ce que par ce que tu dis ». Jésus veut que notre cœur et toute notre personne se mettent à l’écoute de ses paroles. Ses paroles, il nous les dit à l’écart, dans l’intime de notre cœur. Il vient guérir et sauver toute la personne, donner un sens à notre vie. Entendre et parler sont des images pour nous faire comprendre comment ouvrir nos coeurs aux paroles de Jésus et les dire autour de nous lorsque l'occasion se présente et devenir à notre façon des témoins de l'Évangile de Jésus.
Si nous accueillons le salut de Dieu avec Jésus, tous les miracles sont possibles. Voilà le message de l’Évangile d’aujourd’hui : Ouvrez vos cœurs à Jésus et avec lui vous verrez, dans vos vies, des changements, de belles choses.
En deux mots, Jésus veut montrer qu’il n’est pas venu guérir seulement les oreilles ou la bouche, mais qu’’il vient guérir toute la personne. Il vient guérir la personne tout entière. Il n’apporte pas seulement des recettes de vie, des soulagements passagers à nos maux, mais il donne un sens à toute notre vie. C’est cela le salut qu’il nous apporte.
III- Application
Cette leçon, ce message, tombe bien en ce début de septembre. Nous retournons à nos occupations. Les enfants retournent en classe. Diverses activités se préparent, sociales ou pastorales, pour l’automne. C’est une période nouvelle qui commence avec la reprise de nos activités habituelles durement touchées par la Covid depuis un an et demi, même si une 4e vague se pointe à l'horizon.
Au lieu de voir ce temps comme un fardeau après l’été, pourquoi ne pas s’ouvrir à de nouvelles activités, à un nouveau rythme de vie avec confiance et en profiter pour nous renouveler nous-même. Si nous accueillons la Parole de Dieu, nous découvrirons du nouveau demain et après-demain.
Pourquoi durant la semaine, ne pas nous arrêter un petit moment « à l’écart » pour faire à Jésus une prière où nous lui dirons notre ouverture vis-à-vis ce qui nous attend dans les prochains mois ? Nous pourrions aussi dans cette prière en silence écouter ce qu’il nous inspirera comme priorité.
Conclusion
C’est ainsi, mes frères et sœurs, que le salut de Jésus continuera d’être créateur dans nos vies concrètes, comme il l’a été pour le sourd et muet qu’il a changé totalement. Jésus nous changera pour le mieux nous aussi. C’est ce que je vous souhaite de tout cœur à toutes et à tous.
Les miracles sont toujours possibles.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
5 septembre 2021
LECTURES DE LA MESSE our le 23e dimanche du temps ordinaire Année B : « Ouvre toi... Effata!...»
PREMIÈRE LECTURE
« Alors s’ouvriront les oreilles des sourds et la bouche du muet criera de joie » (Is 35, 4-7a)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Dites aux gens qui s’affolent :
« Soyez forts, ne craignez pas.
Voici votre Dieu :
c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu.
Il vient lui-même et va vous sauver. »
Alors se dessilleront les yeux des aveugles,
et s’ouvriront les oreilles des sourds.
Alors le boiteux bondira comme un cerf,
et la bouche du muet criera de joie ;
car l’eau jaillira dans le désert,
des torrents dans le pays aride.
La terre brûlante se changera en lac,
la région de la soif, en eaux jaillissantes.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 145 (146), 6c-7, 8-9a, 9bc-10)
R/ Je veux louer le Seigneur,
tant que je vis.
ou : Alléluia. (Ps 145, 2)
Le Seigneur garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain ;
le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l’étranger.
Il soutient la veuve et l’orphelin,
il égare les pas du méchant.
D’âge en âge, le Seigneur régnera :
ton Dieu, ô Sion, pour toujours !
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres pour en faire des héritiers du Royaume ? » (Jc 2, 1-5)
Lecture de la lettre de saint Jacques
Mes frères,
dans votre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire,
n’ayez aucune partialité envers les personnes.
Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps
un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or,
et un pauvre au vêtement sale.
Vous tournez vos regards vers celui qui porte le vêtement rutilant
et vous lui dites :
« Assieds-toi ici, en bonne place » ;
et vous dites au pauvre :
« Toi, reste là debout »,
ou bien :
« Assieds-toi au bas de mon marchepied. »
Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous,
et juger selon de faux critères ?
Écoutez donc, mes frères bien-aimés !
Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi
ceux qui sont pauvres aux yeux du monde
pour en faire des riches dans la foi,
et des héritiers du Royaume
promis par lui à ceux qui l’auront aimé ?
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37)
Alléluia. Alléluia.
Jésus proclamait l’Évangile du Royaume
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus quitta le territoire de Tyr ;
passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée
et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler,
et supplient Jésus de poser la main sur lui.
Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule,
lui mit les doigts dans les oreilles,
et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel,
il soupira et lui dit :
« Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s’ouvrirent ;
sa langue se délia,
et il parlait correctement.
Alors Jésus leur ordonna
de n’en rien dire à personne ;
mais plus il leur donnait cet ordre,
plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient :
« Il a bien fait toutes choses :
il fait entendre les sourds et parler les muets. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de Pâques Année B « Moi, je suis le bon pasteur »2021-03-08T19:08:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-Paques-Annee-B-Moi-je-suis-le-bon-pasteur_a1003.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/53942417-40705479.jpg2021-04-20T18:00:00+02:00Hermann Giguère
On est habitué à retrouver dans la bouche de Jésus des images de toutes sortes qui donnent lieu souvent à des histoires ou des paraboles comme celle de la semence ou celle du levain dans la pâte. Ici, l’image du bon pasteur qu’emploie Jésus dans cet évangile est plus qu’une image. Jésus le précise d’entrée de jeu en disant « Je suis le bon pasteur », il ne dit pas « je suis comme le bon pasteur », mais « je suis le bon pasteur ». Puis il se charge lui-même de décrire ce que cela signifie pour lui. Suivons-le.
I – Jésus, bon pasteur aime ses brebis
En premier lieu, Jésus insiste sur l’amour des brebis qu’il y a dans son cœur de pasteur « « qui donne sa vie pour ses brebis ». C’est ce qu’il met en tout premier lieu. Comme bon pasteur, Jésus aime ceux et celles vers qui il est envoyé. Il ne s’agit pas d’un amour de convenance. Cet amour reflète une familiarité de tous les instants. Le partage des joies et des peines, comme le berger qui est toujours auprès de ses brebis.
Le berger mercenaire, lui, regarde avant tout son intérêt. Les brebis passent en second. Il les abandonne s’il voit venir le loup, lorsque des difficultés ou des dangers apparaissent. Il n’en va pas ainsi dans le plan de Dieu sur l’humanité que Jésus vient accomplir.
Jésus n’agit pas comme le berger mercenaire, il entre dans ce plan de Dieu en donnant sa vie pour montrer à quel point Dieu aime l’humanité. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son propre Fils » dira saint Jean (Jean 3, 16). Les brebis comptent pour lui. De la plus faible à la plus forte, de la plus jeune à la plus vieille, de la plus agile à la plus malhabile, toutes sont l’objet de son attention et de son soutien.
Une image moderne serait celle de la bonne grand-maman, toujours alerte qui se penche sur ses petits enfants avec attention et empressement, qui les suit avec intérêt, qui les accueille sans questionnement, qui leur donne du temps etc. comme font plein de mes connaissances. C’est cela « aimer ses brebis ».
II – Jésus, bon pasteur connaît ses brebis
La seconde application de l’image du bon pasteur que fait Jésus à sa mission réside dans le mot connaître. « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent ».
Le terme « connaître » ici a une grande richesse. Il ne se réfère pas à une connaissance avec sa tête seulement ou une connaissance théorique. Il faut plutôt penser qu’il a le sens qu’on lui donne quand on dit dans le langage courant « lui, je le connais bien » ou « elle, je la connais bien » ou encore « si j’avais bien connu cette personne, je ne lui aurais pas fait autant confiance».
On indique dans ces usages que connaître une personne c’est aller plus loin que le côté superficiel qu’on voit d’elle à tous les jours. C'est aller vers ce qui la fait vivre, c'est entrer dans ses sentiments et ses attentes, c'est porter ses fardeaux et ses deuils parfois, c’est marcher à côté d’elle, c’est la relever lorsqu’elle est abattue et blessée.
Voilà comment se déploie la vraie connaissance des brebis. Tous ces gestes sont ceux que Jésus a faits pour nous et qu’il continue de faire : il porte nos fardeaux, il marche avec nous, il nous relève, il nous guérit. Car son rôle de bon pasteur n’est pas terminé. Toujours vivant, le Christ Ressuscité est le pasteur de nos âmes. Il est secondé dans l’Église par des pasteurs, en second pourrait-on dire, comme les évêques et les prêtres qui sont, par le sacrement de l'Ordre, des signes visibles du Christ Pasteur. Il est important de prier pour eux aujourd’hui parce qu’ils ont à porter une mission qui rend le Christ Pasteur présent dans l’Église et dans le monde.
III - Jésus, bon pasteur va vers les brebis qui sont en dehors de l’enclos
Le troisième volet de la mission du bon pasteur c’est d’aller vers les brebis qui ne sont pas encore dans l’enclos. Jésus est explicite « J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi il faut que je les conduise ».
Le pape François reprend souvent cette idée en nous invitant aller vers les périphéries ou encore à voir l’Église comme un hôpital de campagne où les blessés de toutes sortes sont accueillis. En effet, Jésus, le Bon Pasteur, ne s’enferme pas dans un enclos.
C’est une leçon qui nous interpelle aujourd’hui. Devant les difficultés de l’annonce de l’Évangile, il est tentant de se refermer dans la chaleur de l’enclos au lieu d’aller vers l’extérieur comme disciples-missionnaires, pourtant les disciples qui suivent Jésus, leur Maître et leur Seigneur, sont en même temps envoyés pour dire et proclamer la Bonne Nouvelle qui les fait vivre.
Aller vers les brebis du dehors a toujours été l’une des préoccupations des communautés chrétiennes. Aujourd’hui, cette ouverture se manifestera de diverses façons. Elle subira le test des engagements politiques parfois. Elle s’inscrira dans les défis d’aujourd’hui comme la question des réfugiés et des migrants que le pape François soulève à chaque occasion qui se présente pour lui d’en parler et comme tant d’autres défis que nous côtoyons dans nos milieux de vie et dans nos contrées. Et ce faisant, « il y aura un seul troupeau et un seul pasteur ».
Conclusion
En conclusion de l’évangile, Jésus nous donne le secret où il puise l’énergie nécessaire à sa mission de bon pasteur: « Je donne ma vie pour la recevoir de nouveau ».
Par ce don, il est devenu pour nous comme le dit la première lecture tirée des Actes des Apôtres « la pierre d’angle ». « En nul autre que lui, il n’y a de salut car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »
Recevons cet amour dans la présence de Jésus Ressuscité qui est là au milieu de nous, dans notre rassemblement comme le bon pasteur, le vrai berger. Dans la foi, nous le reconnaissons comme Seigneur et Sauveur sous les signes du Pain et du Vin consacrés et nous lui disons comme les premiers chrétiens « Maranatha! Viens Seigneur, viens! »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
20 avril 2021
LECTURES DE LA MESSE pour le 4e dimanche de Pâques Année B
PREMIÈRE LECTURE
« En nul autre que lui, il n’y a de salut » (Ac 4, 8-12)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
Pierre, rempli de l’Esprit Saint, déclara :
« Chefs du peuple et anciens,
nous sommes interrogés aujourd’hui
pour avoir fait du bien à un infirme,
et l’on nous demande comment cet homme a été sauvé.
Sachez-le donc, vous tous,
ainsi que tout le peuple d’Israël :
c’est par le nom de Jésus le Nazaréen,
lui que vous avez crucifié
mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts,
c’est par lui que cet homme
se trouve là, devant vous, bien portant.
Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs,
mais devenue la pierre d’angle.
En nul autre que lui, il n’y a de salut,
car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes,
qui puisse nous sauver. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 117 (118), 1.8-9, 21-23, 26.28-29)
R/ La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle.
ou : Alléluia ! (Ps 117, 22)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les hommes ;
mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les puissants !
Je te rends grâce car tu m’as exaucé :
tu es pour moi le salut.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !
Tu es mon Dieu, je te rends grâce,
mon Dieu, je t’exalte !
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
DEUXIÈME LECTURE
« Nous verrons Dieu tel qu’il est » (1 Jn 3, 1-2)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu
– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)
Alléluia. Alléluia.
Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois 2021 Année B : « Marcher, se prosterner, repartir comme les mages »2021-01-01T19:22:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2021-Annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a988.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/51709648-39623734.jpg2020-12-29T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l'Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l'universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.
I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages - c'est le mot de l'évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite - venus d’on ne sait où représentent l'humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».
II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l'occasion aujourd'hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C'est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C'est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n'est pas faite d'éclats passagers à la manière d'un gala ou d'un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l'avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien "La gloire de Dieu c'est l'homme vivant". Sa gloire rayonne dans l'humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.
III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c'est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l'étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.
Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE pour l'Épiphanie du Seigneur
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 20e dimanche du temps ordinaire Année A « La cananéenne qui crie après Jésus »2020-08-21T04:10:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-20e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-La-cananeenne-qui-crie-apres-Jesus_a964.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/47068197-37372500.jpg2020-08-11T18:00:00+02:00Hermann Giguère
En écoutant raconter ce fait divers de l’évangile aujourd’hui, je me disais « Mais pourquoi l’a-t-on conservé? Pourquoi les disciples et les apôtres en ont-ils gardé le souvenir? ». En effet, il s’est passé bien des choses dans la vie de Jésus. On a en a oublié plusieurs, mais le souvenir de cette femme qui crie après Jésus n’a pas été oublié. Et c'est heureux pour nous, car ce fait nous donne un enseignement des plus importants sur le but de la mission de Jésus dans le monde.
Regardons-y de plus près.
I – Le fait commenté
De quoi s’agit-il ? Jésus se retire dans le territoire de Tyr et de Sidon (Tayz et Saida dans la le Liban d'aujourd’hui. Saida est à 48 km de Beyrouth.). Jésus n’est presque jamais sorti de la Palestine. Il a rarement foulé le sol d’un territoire païen. En allant sur le territoire de deux villes de commerce situées sur le bord de la mer, il s’en va à l’étranger, en pays païen.
C'est au cours de son voyage qu’il rencontre cette femme cananéenne qui le connaît de nom, qui connaît sa réputation, qui a entendu parler de lui et qui s’organise pour attirer son attention et lui recommander sa fille qui est très malade. Elle le fait parce qu'elle a compris déjà ce que bien des Juifs n’ont pas compris : Jésus est le Messie, l'Envoyé de Dieu. C'est pour cela qu'elle l’appelle « Fils de David ».
Continuons de suivre la scène. Il semble bien que Jésus, habitué d'entendre crier après lui, ne fait pas trop attention et qu’il continue son chemin avec son groupe. La femme cananéenne se met à les suivre et continue à crier. Les disciples sont agacés et demandent à Jésus de la renvoyer.
Que va faire Jésus ? C’est là que ça devient très important, pas seulement pour la femme mais pour nous aussi. Écoutez bien le message, l’enseignement qui ressort des réponses de Jésus aux disciples et ensuite à la femme.
Aux disciples qui s’approchent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! », Jésus répond dans un premier temps : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël ». Et à la femme qui continue de le supplier il dit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ». Celle-ci a alors cette réponse renversante par la foi et la confiance qu’elle met en Jésus. Elle lui dit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ».
Et Jésus est interloqué par cette réponse. C'est alors que, dans un second temps, il perçoit que le salut de Dieu n'est pas réservé aux seuls juifs et il répond : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » À l’heure même, sa fille est guérie. Pour Jésus le salut n'est pas offert seulement aux Juifs, il est offert aussi à d'autres que les juifs, aux païens notamment, en somme, à tous les peuples de la terre. C'est ce qu'on appelle l'universalité du salut offert par Dieu à toute personne qui accepte de le recevoir dans la foi et la confiance comme cette femme cananéenne.
II – Message
Jésus, comme un bon Juif, savait par l’Ancien Testament que Dieu a choisi le peuple élu, Israël, pour rassembler tous les peuples. C’est à Israël que Dieu s’est révélé par Abraham, Isaac et Jacob, leurs pères dans la foi. C'est ce que Jésus exprime, dans un premier temps, quand il réagit brusquement en disant « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens ».
Mais. dans une deuxième temps. Jésus dans sa réponse à l’insistance de la femme - « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » - va plus loin et il nous révèle que ceux et celles qui sont le vrai peuple élu ce ne sont pas seulement les Juifs, mais tous ceux et celles qui croient en Jésus et en sa mission de Sauveur. Désormais celui qui croit en Jésus de quelque peuple, de quelque milieu, de quelque couleur qu’il soit peut être sauvé.
L'Ancien Testament, comme nous le montre ce passage du prophète Isaïe que nous avons lu dans la première lecture, annonçait déjà l'universalité du salut : « Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, pour devenir ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et tiennent ferme à mon alliance, je les conduirai à ma montagne sainte, je les comblerai de joie dans ma maison de prière ». Saint Paul reflétant cette ouverture du prophète Isaïe et la leçon de l’évangile d’aujourd’hui dira aux Galates : « Car tous, dans le Christ Jésus, vous êtes fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus ». (Galates 3, 26-28) Toutes et tous peuvent être sauvés, comme cette femme cananéenne qui a cru en Jésus.
III - Application
Ici, Jésus modifie sa première réaction parce qu’il comprend que Dieu offre son salut à toutes et à tous. C'est le message qu'il va s'employer à répandre désormais. Cette universalité du salut a souvent été difficile à accepter. Pourtant Dieu n’a pas de préférence parmi les nations, les catégories d’âge etc. Dieu n’exclut personne. L’exclusion c’est nous qui la faisons bien souvent, qui mettons des étiquettes. L’Église, nous toutes et tous, a encore beaucoup à faire aujourd’hui sur ce plan. Il y a toujours des tentations d’exclure, de mettre des barrières.
Autrefois on disait « Hors de l’Église, pas de salut ». L’évangile d’aujourd’hui nous invite à ne pas nous considérer comme une élite à qui Dieu se révèle et qui est à part. Nous sommes invités à regarder le cœur, la foi des personnes et non leurs allures extérieures, leurs possessions, leur qualifications ou leurs provenances. En résumé, notre foi c’est de reconnaître la mission universelle de l’Église et d’y travailler de toutes nos forces. Alors Jésus pourra nous dire à nous aussi « Ta foi est grande. Que tout se fasse comme tu veux ».
Conclusion
Demandons au Seigneur de ne pas céder à l’exclusion et à l’intolérance. Comme la cananéenne redisons notre foi totale en Jésus et proclamons-la en récitant le Symbole des apôtres.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
11 août 2020
L’évangile d’aujourd’hui nous raconte un autre miracle de Jésus. On s’imagine bien la scène. On voit Jésus qui se prête à des gestes symboliques. Il amène le sourd-muet à l’écart, il lui met les doigts dans les oreilles, puis avec de la salive, il lui touche la langue et il le guérit. C’est l’allégresse et la joie autour.
Et pourtant, ce miracle n’est rien en lui-même. C’en est un parmi d’autres. Ce qui est important, c'est ce que Jésus veut nous enseigner par ce miracle. Ici, Jésus veut nous montrer qu’il n’est pas venu guérir seulement les oreilles ou la bouche, mais qu’il vient, aussi surprenant que cela paraisse, guérir toute la personne. Il vient guérir la personne toute entière. Il n’apporte pas seulement des recettes de vie, des soulagements passagers à nos maux. Il donne un sens à toute notre vie.
I- Les mots de l’évangile
Il y a un mot à retenir dans l’évangile d’aujourd’hui. C’est « Ouvre-toi », en araméen « Effata ».
Jésus ne dit pas aux oreilles « Ouvrez-vous », à la bouche « Ouvre-toi ». C’est à l’handicapé, au sourd et muet lui-même, qu’il dit « Ouvre-toi » « Effata ». C’est un peu comme s’il lui disait : « Écoute, il ne suffit pas d’entendre des mots, il faut aussi écouter, accueillir avec son cœur. Il ne suffit pas de dire des mots, de parler, il faut aussi communiquer ».
Écouter avec son cœur, communiquer c’est tellement nécessaire. Avec les enfants, combien de parents se sont fait dire « Tu ne m’as pas écouté ». Pensez au monologue de Pauline Julien « As-tu 2 minutes? »
Jésus nous enseigne ici que l’important dans les relations c’est la personne. « Tu parles plus par ce que tu es que par ce que tu dis ». Jésus veut que notre cœur et toute notre personne se mettent à l’écoute de ses paroles. Ses paroles, il nous les dit à l’écart, dans l’intime de notre cœur. Il vient guérir et sauver toute la personne, donner un sens à sa vie, pas seulement la faire entendre ou la faire parler.
II- Message et application
Et si nous accueillons le salut de Dieu avec Jésus, tous les miracles sont possibles. Voilà, je pense, le message de l’Évangile d’aujourd’hui : « Ouvrez vos cœurs à Jésus et avec lui vous verrez, dans vos vies, des changements, de belles choses qui vont se produire ».
Cette leçon, ce message, tombe bien en ce début de septembre. Nous retournons à nos occupations. Les enfants retournent en classe. Diverses activités se préparent, sociales ou pastorales, pour l’automne. C’est une période nouvelle qui commence.
Au lieu de voir ce temps comme un fardeau après l’été, pourquoi ne pas s’ouvrir à ces nouvelles activités, à ce nouveau rythme de vie avec confiance et en profiter pour nous renouveler nous-même ?
Pourquoi, au cours de cette messe et durant la semaine, ne pas nous arrêter un petit moment « à l’écart » pour faire à Jésus une prière où nous lui dirons notre ouverture vis-à-vis ce qui nous attend dans les prochains mois ? Nous pourrions aussi dans cette prière en silence écouter ce que son Esprit nous inspirera comme priorité.
Conclusion
C’est ainsi, mes frères et sœurs, que le salut de Jésus continuera d’être créateur dans nos vies concrètes comme il l’a été pour le sourd et muet qu’il a changé totalement. Jésus nous changera pour le mieux nous aussi. Les miracles sont toujours possibles. C’est ce que je vous souhaite de tout cœur à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
4 septembre 2018
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche du Carême Année C : « Bêcher sans se décourager » (Luc 13, 1-9)2019-02-25T04:31:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-Careme-Annee-C-Becher-sans-se-decourager-Luc-13-1-9_a695.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/8892298-14089191.jpg2016-02-23T22:40:00+01:00Hermann Giguère
Je me suis demandé comme vous le faites probablement vous-mêmes pourquoi la liturgie aujourd’hui nous présente l’épisode célèbre et fondateur du Buisson ardent qui a marqué toute l’histoire de Moïse d’une lumière incomparable en parallèle avec trois scènes de la vie courante au temps de Jésus : deux accidents et un vigneron mal pris avec un arbre qui se meurt.
En me rappelant que nous sommes toujours en Carême sur la route de Pâques avec Jésus, j’ai compris que ces textes viennent soutenir nos efforts de conversion en nous donnant l’heure juste et l'élan pour continuer notre chemin sans nous décourager.
I – Le Buisson ardent
La première lecture nous raconte un épisode célèbre de la vie de Moïse : celui du Buisson ardent comme on l'appelle habituellement. L’expérience de Moïse est inattendue. Elle survient dans les circonstances de la vie quotidienne de Moïse qui garde le troupeau de son beau-père. La visite de l’Ange du Seigneur lui permet de s’arrêter pour découvrir la présence de Dieu lui-même dans ce Buisson qui ne brûle pas, une présence où Dieu se révèle dans son mystère : « Yahvé » qui veut dire en français « Je-suis-celui-qui-suis ».
Cette révélation se double pour Moïse d’une mission à laquelle désormais il ne pourra échapper. Il est chargé d’œuvrer à la libération de son peuple asservi et devenu esclave en Égypte. Et nous le savons, Moïse réussira cette tâche incroyable.
Mais comment la réussira-t-il? En s'appuyant sur son expérience du Buisson ardent qui est celle d’un feu qui ne s’éteint pas. Au cœur de Moïse s’est allumée alors une flamme d’amour qui brûle sans se consumer. L’histoire de la libération du peuple hébreu : traversée de la Mer Rouge, marche dans le désert, révoltes et abandons etc. c'est celle de la mission que Dieu lui a donnée : conduire le peuple hébreu dans la Terre promise qu'il ne connaîtra pas lui-même, mais qu'il verra de loin. Moïse vivra cette mission sans se décourager en s'appuyant sur la présence de son Dieu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Il est un modèle de persévérance dans la foi.
Notre temps de carême est un temps de marche au désert à l’image de celle du peuple hébreu. Ne laissons pas le découragement et la lassitude prendre le dessus. Au contraire, que l'exemple de Moïse nous inspire. Revenons à ce feu qui a brûlé nos cœurs un jour comme ce fut le cas pour Moïse. Les récriminations, comme le dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe dans la deuxième lecture, entraînent loin de Dieu. Laissons la grâce de Dieu faire son travail de transformation en nous, car sa puissance est à l’œuvre aujourd’hui comme hier.
II – Les avertissements de Jésus
Cependant, il faut toujours se rappeler que, si la puissance et la grâce de Dieu peuvent tout, Dieu ne veut pas nous sauver sans nous. Il nous revient de mettre en application ce que dit le vigneron à son maître dans l'évangile : « Bêcher, bêcher sans se lasser ». Saint Ignace de Loyola disait que, dans la vie chrétienne, il faut faire comme si tout dépendait de nous en sachant que tout dépend de Dieu.
Si nous sommes sincères dans nos efforts de conversion pendant le Carême, nous profiterons de ce moment pour nous mettre à une forme d’entraînement spirituel par une fidélité plus grande dans la prière, le partage et le jeûne sous diverses formes. C’est le but des œuvres de miséricordes corporelles et spirituelles que le pape François ne cesse de nous proposer en ce Carême au cœur du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde. Bêcher ne donne pas la croissance, mais l’arbre dont on ne s’occupe pas peut se rabougrir au point de mourir. Il en est ainsi dans notre rencontre avec Dieu. Si les efforts ne sont pas là, nous devenons alors comme un figuier qui dépérit et meurt. « La foi sans les oeuvres est une foi morte » dit la lettre de l'apôtre saint Jacques (Jacques 2, 26) .
Et il y a une certaine urgence d'agir, ce que Jésus rappelle fortement en relevant les deux accidents qui se sont produits à Jérusalem lors de son passage dans la ville : les Galiléens massacrés par le procurateur romain, Pilate, qu’on retrouvera plus tard au procès de Jésus et les 18 personnes tuées par la chute de la tour de Siloé. Ses paroles sont mêmes un peu dures : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux ».
Cette invitation pressante n’a pas comme but de nous forcer la main, mais elle souligne que c’est notre liberté qui est en cause. Personne ne peut décider à notre place d’ouvrir la porte à la visite de Dieu qui se produira bien souvent de façon inattendue comme il est arrivé à Moïse.
III – Aujourd’hui, Dieu passe
C’est le message à retenir, je pense, de ces textes de la liturgie du 3e dimanche du Carême de cette année : l’ouverture aux surprises de Dieu dans nos vies en y allant patiemment, en bêchant sans nous décourager. Dieu se manifestera au bon moment soyons-en sûrs.
Bêcher, c'est s'arrêter un peu de temps à autre pour faire le point et pour prier dans le secret comme on nous y invitait lors du Mercredi des Cendres ?
Rendu au milieu de notre carême, nous pouvons regarder en arrière et nous décourager peut-être, mais il est beaucoup plus utile de regarder en avant et d’aller avec confiance à la suite de Jésus.
Avec lui nous nous laissons entrer dans le plan de Dieu sur nous et sur toute l’humanité qu’il veut de plus en plus belle, généreuse et ouverte. En effet, Dieu a envoyé son Fils Unique pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance (Jean 10, 10). Les revers, les difficultés rencontrées n’auront jamais le dessus sur cet volonté salvifique de Dieu qui nous aime tous et toutes comme ses enfants bien-aimés sur qui il répand avec abondance son amour miséricordieux. La plus grande tentation serait celle de la résignation qu'a dénoncée le pape François dans une très belle homélie au Mexique. Voir le texte à la fin.
Conclusion
Que cette Eucharistie, nous trouvent attentifs comme Moïse aux paroles et aux inspirations que l’Esprit Saint met dans notre cœur. Et ainsi nous arriverons à Pâques avec des cœurs nouveaux et des esprits nouveaux. C’est la grâce que je vous souhaite à tous et à toutes. Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
24 février 2016
Du pape François à la Messe avec les prêtres, les consacrés et les séminaristes à Morelia (Mexique) le 16 février 2016
Le pape se demande quelle tentation pouvons-nous avoir face à notre monde qui semble devenir un système inamovible et sans âme et il répond : « Je crois que nous pourrions la résumer en un seul mot: résignation. Et face à cette réalité, l'une des armes préférées du démon, la résignation, peut nous tenter. Et que pouvons-nous y faire? La vie est ainsi. Une résignation qui nous paralyse et nous empêche non seulement de marcher, mais aussi de faire du chemin; une résignation qui non seulement nous effraie, mais qui nous fait aussi nous retrancher dans nos sacristies et dans nos sécurités apparentes; une résignation qui non seulement nous empêche d'annoncer, mais qui nous empêche aussi de louer, nous retire l'allégresse, la joie de louer. Une résignation qui non seulement nous empêche de prévoir, mais qui nous empêche aussi de prendre des risques et de transformer. Par conséquent, Notre Père, ne nous laisse succomber à la tentation. Qu'il nous fait du bien de recourir, dans les moments de tentation, à notre mémoire! Comme cela nous aide de regarder l'étoffe dont nous sommes faits. Tout n'a pas commencé avec nous, tout ne finira pas non plus avec nous, c'est pourquoi cela nous fait du bien de récupérer l'histoire qui nous a conduits jusqu'ici! »
« Et dans ce souvenir, nous ne pouvons pas passer sous silence une personne qui tant aimé cet endroit, qui s'est fait fils de cette terre. Une personne qui a su dire d'elle-même: Ils m'ont arraché à la magistrature et ils m'ont placé au timon du sacerdoce à cause de mes péchés. Moi, inutile et entièrement inapte pour l'exécution d'une si grande entreprise; moi, qui ne savais pas manier la pagaie, ils m'ont fait premier évêque de Michoacán ».
« Avec vous, je voudrais faire mémoire de cet évangélisateur, connu également comme Tata Vasco, comme l'espagnol qui s'est fait indien. La réalité que vivaient les indiens Purhépecha décrits par lui comme vendus, harcelés et errants dans les marchés, recueillant les miettes jetées au sol, loin de le conduire à la tentation et à la paresse de la résignation, a stimulé sa foi, a stimulé sa vie, a stimulé sa compassion et l'a incité à réaliser divers projets qui ont donné du souffle face à cette réalité si paralysante et injuste ».
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent Année C (Luc 1, 39-45) «L'attente de deux futures mamans : Marie et Élisabeth»2018-11-19T23:06:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Luc-1-39-45-L-attente-de-deux-futures-mamans-Marie-et-Elisabeth_a679.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/8598768-13553235.jpg2015-12-18T03:48:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes à quelques jours de Noël, de la célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Il ne faut pas se surprendre que les textes de la liturgie de ce 4e dimanche de l'Avent fixe notre regard sur deux futures mamans : Marie et sa cousine Élisabeth qui vivent chacune un enfantement et se préparent à une naissance. Cet épisode de la rencontre de Marie et Élisabeth que raconte saint Luc avec une émotion contenue est un des plus beaux de tout son évangile. Il l'a sûrement reçu de Marie elle-même. Et il en a dégagé toute la beauté et la richesse que ces mamans entrevoyaient et que l'avenir allait confirmer.
I- Les récits
Tout avait commencé par le oui d'une jeune fille à l'Envoyé de Dieu, l'Ange Gabriel, exprimé dans cette phrase que vous connaissez bien : "Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole" (Luc 1, 38). L'Ange venait de lui communiquer la nouvelle que l'Enfant qu'elle portait était le fruit de l'Esprit Saint et qu'il était appelé à accomplir de grandes choses. Il serait le Sauveur de l'humanité éloignée de Dieu, accablée par les ténèbres. Il serait la Lumière des nations. "Il sera appelé Fils de Dieu", lui dit l'Ange.
La jeune fille était Marie fiancée à Joseph. Celui-ci, comme elle d'ailleurs, ne comprenait pas ce qui leur arrivait. Et pourtant, Marie et Joseph s'en remettaient à Dieu avec confiance.
Dans le récit de l'annonce de la naissance de Jésus, Marie apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte elle aussi : "Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois". Marie n'écoute que son premier mouvement intérieur et part en hâte pour aller la voir. Nous avons dans l'évangile qui vient d'être lu le récit de leur rencontre à nulle autre pareille.
Ces deux futures mamans vont vivre une expérience de rencontre qui les dépasse. Elles découvrent alors ce qui se cache dans leur progéniture, que la lumière de Dieu vient des profondeurs. Marie découvre que l'enfant dans son sein est remplie d'une lumière et d'un puissance qui rayonnent au dehors sur ceux qui s'approchent d'elle. C'est ce que perçoit l'autre enfant qui est dans le sein d'Élisabeth "quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, écrit saint Luc, l'enfant tressaillit en elle". Élisabeth en est toute remuée et elle s'écrie "Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Sauveur vienne jusqu'à moi?"
II- Signification
Le Salut de Dieu n'est plus seulement une annonce d'un temps à venir comme le proclame le prophète Michée, il est là dans ces deux femmes heureuses, habitées par la présence de Dieu en elle.
Le Salut de Dieu se fait chair. Il prend corps dans des êtres fragiles, mais accueillants qui seront le canal humain de la bonté miséricordieuse de Dieu qui apparaîtra dans l'enfant de la crèche de Bethléem, "le jour où enfantera celle qui doit enfanter" (Michée 5, 3).
Élisabeth par sa foi et son accueil donnera au monde le Précurseur de Jésus, Jean-Baptiste, l'ultime prophète, appelé à désigner Celui qui sera le Sauveur. Dès sa naissance, il sera consacré à Dieu par ses parents, il fera le parcours d'un jeune juif, étudiant et vivant la Parole de Dieu donnée à son peuple ( la Torah ). Il se retirera au désert vivant frugalement et prêchant la conversion comme on l'a vu dans les évangiles des deux derniers dimanches.
De son côté Marie, pleine de grâces, est engagée sur un chemin de foi en Dieu dont elle attend tout et dont elle se fait la servante. Tout son être de mère se remplit de Dieu. Elle devient mère de Dieu dans son corps en portant Jésus, mais elle le deviendra encore plus, si l'on peut dire comme le fait saint Augustin, en le portant dans son coeur par la foi. Elle devient ainsi le canal que Dieu choisit pour manifester au monde son amour miséricordieux. Elle sera la "Mère de miséricorde" comme on aimera à le rappeler souvent dans l'Année jubilaire de la miséricorde que nous vivons et comme nous le chantons dans le "Salve Regina" (voir les paroles à la fin de l'homélie).
III- Application
Comment suivre ces deux mamans si proches de nous, si ce n'est en vivant dans le même esprit de foi, en s'en remettant avec confiance à la Parole de Dieu, en accueillant les appels et les visites de Dieu ?
Ces visites comme celle de la rencontre de Marie et d'Élisabeth, sont des moments où Dieu se fait chair en nous, où il s'incarne dans notre coeur, où il habite notre vie. Et n'est-ce pas ce que nous attendons dans notre préparation à Noël ? Une visite de Dieu pour notre temps et pour nous qui que nous soyons. Petits, pauvres, fragiles nos coeurs comme ceux de Marie et d'Élisabeth peuvent recevoir la visite de Dieu. C'est à nous de dire notre "oui" comme Marie.
C'est ce que le pape François nous aidera à faire dans cette belle prière à la Vierge composée spécialement pour la journée du 8 décembre 2015 lors de la visite traditionnelle du pape à la statue de la Vierge de la Place d'Espagne à Rome que j'aimerais vous partager en terminant.
"Vierge Marie... Sous ton manteau, il y a de la place pour tous, parce que tu es la Mère de la Miséricorde. Ton cœur est plein de tendresse envers tous tes enfants : la tendresse de Dieu, qui a pris chair en toi et qui est devenu notre frère, Jésus, Sauveur de tous les hommes et de toutes les femmes. En te regardant, notre Mère Immaculée, nous reconnaissons la victoire de la divine miséricorde sur le péché et sur toutes ses conséquences ; et se ravive en nous l’espérance d’une vie meilleure, libre des esclavages, des rancœurs et des peurs. Aujourd’hui, ici, nous entendons ta voix maternelle qui appelle chacun à se mettre en chemin vers cette Porte, qui représente le Christ. Tu dis à tous : 'Venez, approchez-vous dans la confiance ; entrez et recevez le don de la miséricorde ; n’ayez pas peur, n’ayez pas honte : le Père vous attend à bras ouverts pour vous donner son pardon et vous accueillir dans sa maison. Venez tous à la source de la paix et de la joie'. Nous te remercions, Mère immaculée, parce que sur ce chemin de réconciliation, tu ne nous laisses pas seuls, mais tu nous accompagnes, tu es proche de nous et tu nous soutiens dans toutes les difficultés. Bénie sois-tu, maintenant et toujours. Amen."
Conclusion
Que cette Eucharistie où la Parole de Dieu se fait chair pour nous dans le Corps et le Sang du Christ, nous engage de plus en plus sur le chemin de la confiance, de la foi et de l'accueil du Salut de Dieu en regardant les deux modèles que sont Marie et Élisabeth. Celles-ci ont cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur et elles les ont recueillis dans leur coeur. Que leur exemple nous inspire dans ces derniers jours de préparation à Noël.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
17 décembre 2015
Salve Regina
Salve, Regína, Máter misericórdiæ Víta, dulcédo, et spes nóstra, sálve. Ad te clamámus, éxules, fílii Hévæ. Ad te suspirámus, geméntes et flentes in hac lacrimárum válle. Eia ergo, Advocáta nóstra, íllos túos misericórdes óculos ad nos convérte. Et Jésum, benedíctum frúctum véntris túi, nóbis post hoc exsílium osténde. O clémens, O pía, O dúlcis Vírgo María.
Traduction française
Je te salue, Ô Reine, Mère de miséricorde, Toi qui es pour nous vie, douceur, espérance. Vers Toi, nous les fils d'Ève,nous crions dans notre exil, Vers Toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô Toi, notre Avocate, tourne vers nous tes yeux pleins de bonté, Et Jésus, le fruit béni de ton sein, montre-le nous au terme de cet exil. Ô clémente, ô si bonne, ô douce,Vierge Marie.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net