Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-19T03:50:22+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 7e dimanche du temps ordinaire Année A : « Comme votre Père céleste... »2023-02-16T13:59:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-7e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Comme-votre-Pere-celeste_a1106.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69910159-48825349.jpg2023-02-14T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes encore ramenés, ce matin, par les paroles de l’Évangile, dans une époque et une culture qui nous sont bien étrangères. On ne peut lire et écouter les remarques de Jésus sur la vengeance et l’amour des ennemis sans prendre la peine de les replacer dans leur contexte, mais, sans pour autant, oublier le message qui leur est attaché et qui se résume dans ces mots « Comme votre Père céleste... ». Un fils, une fille imite son père d'autant plus lorsqu'il est celui que Jésus appellera familièrement « Abba » c’est-à-dire « Papa » (cf. Marc 16,36).
I – La vengeance
La première série d’exemples de comportements recommandés par Jésus a trait à la vengeance. Jésus cite le dicton qui avait cours de son temps « Œil pour œil, dent pour dent ». Ce dicton référait à la Loi de Moïse soucieuse de justice. Lorsqu’on avait été lésé, il était normal de répondre à cette injustice par des représailles qui visaient à rétablir l’équilibre rompu. Ces représailles ne devaient pas toutefois dépasser le mal qui avait été fait. « Œil pour œil » c’est une invitation à garder l’équilibre dans les représailles.
Jésus ici va plus loin que cette voie de justice et d'égalité. Il témoigne d’une autre mentalité, celle qui lui vient du Père du ciel où la justice ne représente pas tout l’univers du disciple. La justice se complète avec l’amour et le partage gratuit. Jésus donne quelque exemples pour illustrer cette mentalité du Royaume, des exemples très parlants : tendre l’autre joue, laisser aller les poursuites en justice, marcher plus qu’il n'est demandé par le compagnon de route.
Ces gestes vont plus loin que la norme de justice. Ils manifestent que le monde de Jésus ne se construit pas uniquement sur des rapports de justice, mais sur des rapports qui la dépassent où l'amour inspire les gestes de tous les jours et donne aux disciples un élan qui va au-delà de ce qui est vécu habituellement.
II – L’amour des ennemis
Dans la seconde partie de l’évangile, Jésus utilise la même méthode d’enseignement pour parler de l’amour des ennemis. Il commence par rappeler un autre dicton répandu de son temps « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ». Ce dicton ne se trouve pas comme tel dans les Écritures qui ne disent nulle part de haïr son ennemi, mais le dicton reflète bien le ton général de celles-ci, car pour les juifs le prochain c’était les gens de leur peuple.
La première lecture tirée du Livre des Lévites le dit très bien lorsque qu'on écrit « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur… Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple, Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Les autres qui n’étaient pas juifs étaient vus comme des ennemis. Ils s’attaquaient souvent au peuple de Dieu et pour les Juifs, ils s’attaquaient à Dieu lui-même. Il fallait les combattre avec vigueur. L’Ancien Testament est rempli de batailles avec les voisins d’Israël au nom de Dieu.
Après ce rappel, Jésus proclame ses recommandations : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ». Pour bien comprendre ces invitations, il faut les situer dans un éclairage nouveau. Le contexte où se situe Jésus est totalement différent de celui de l'Ancien Testament. Il repose sur la révélation faite par Jésus à ses disciples à l'effet qu’ils sont les fils et les filles du Père du ciel, un Père qui se penche avec amour et miséricorde sur chacun et chacune, les méchants comme les bons.
Ainsi les comportements du disciple de Jésus ne peuvent se limiter à ce que font les païens et les juifs pieux. Ils se doivent de témoigner que tous ceux et celles qu’ils rencontrent, qui qu’ils soient, seront toujours vus comme une frère ou une sœur peu importe leur race, leur culture ou la couleur de leur peau. Il n’y a pas de limites au Royaume de Dieu qui englobe maintenant tous les peuples et non seulement le peuple d’Israël. Comme le dit si bien saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens dont on a lu un extrait dans la deuxième lecture : « Le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous ».
III – Parfait, comme votre Père…
Résumons. Dans ce passage de l'évangile de Mathieu qui fait partie de ce qu'on a appelé le DIscours sur la montagne Jésus donne sept exemples concrets de comportements pour ses disciples : 1) ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre, 2) si quelqu'un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau, 3) si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui, 4) à qui te demande, donne, 5) à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos 6) aimez vos ennemis 7) priez pour ceux qui vous persécutent !
Ces exemples que Jésus donne ne se comprennent que si l’on se rappelle que le disciple imite Dieu, son Père, dans ses comportements et que ceux-ci se doivent d'être imprégnés de sa mentalité. Jésus le note dans une phrase-choc en concluant lorsqu'il dit « Vous, donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».
Dans cette phrase c’est le mot « comme » qui est important. Jésus ne dit pas « parce que ». La perfection qu’il propose n’est pas un défi à se donner, une conquête à réussir, une récompense de ses efforts, une médaille. Cette perfection est l’entrée dans un mode de vie qui est celui de Dieu, du Père céleste, où l’amour a la première place, car comme dit saint Jean « Dieu est Amour » (1 Jean 4, 8) et « puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres ». (1 Jean 4, 11)
Jésus nous incite à nous mettre en chemin, à rechercher avec tout notre être la ressemblance avec Dieu, à manifester autour de nous l’amour du Père céleste et aussi à prendre conscience de nos limites et de notre péché. En effet, nous savons que cette invitation d’être « comme » le Père céleste ne se réalisera pas d’un seul coup. Nous sommes passés de la mort à la vie, du monde des ténèbres à celui de la lumière, mais nous avons, au fil des jours, à incarner ce passage dans la vie quotidienne.
Les sept exemples que Jésus nous donne aujourd'hui ne sont qu’un commencement. Nous avons à trouver concrètement dans nos vies de gens du XXIe siècle le ton juste dans nos comportements et dans les attitudes évangéliques à développer dans nos rapports avec les autres.
Conclusion
Que cette messe nous unissant au Christ toujours vivant, nous aide à vivre à sa suite de plus en plus et de mieux en mieux en fils et filles du Père du ciel comme nous le sommes vraiment. C’est la grâce que je vous souhaite de tout cœur !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le 14 février 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 1-2.17-18)
Lecture du livre des Lévites
Le Seigneur parla à Moïse et dit :
« Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël.
Tu leur diras :
Soyez saints,
car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.
Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur.
Mais tu devras réprimander ton compatriote,
et tu ne toléreras pas la faute qui est en lui.
Tu ne te vengeras pas.
Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis le Seigneur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
DEUXIÈME LECTURE
« Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 16-23)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu,
et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu,
cet homme, Dieu le détruira,
car le sanctuaire de Dieu est saint,
et ce sanctuaire, c’est vous.
Que personne ne s’y trompe :
si quelqu’un parmi vous
pense être un sage à la manière d’ici-bas,
qu’il devienne fou pour devenir sage.
Car la sagesse de ce monde
est folie devant Dieu.
Il est écrit en effet :
C’est lui qui prend les sages
au piège de leur propre habileté.
Il est écrit encore :
Le Seigneur le sait :
les raisonnements des sages n’ont aucune valeur !
Ainsi, il ne faut pas mettre sa fierté
en tel ou tel homme.
Car tout vous appartient,
que ce soit Paul, Apollos, Pierre,
le monde, la vie, la mort,
le présent, l’avenir :
tout est à vous,
mais vous, vous êtes au Christ,
et le Christ est à Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Aimez vos ennemis » (Mt 5, 38-48)
Alléluia. Alléluia.
En celui qui garde la parole du Christ
l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection.
Alléluia. (1 Jn 2, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 17e dimanche du temps ordinaire Année B : « Une nourriture qui comble nos faims » 2021-07-22T14:00:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-17e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Une-nourriture-qui-comble-nos-faims_a1018.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/56061130-41817798.jpg2021-07-20T18:00:00+02:00Hermann Giguère
J’ai eu la chance il y a quelques années de visiter le site de Tabgha, un site situé sur la rive nord-ouest de la mer de Galilée (ou Lac de Tibériade) en Terre Sainte, où la tradition place le miracle de la multiplication des pains telle que racontée dans notre évangile de ce matin.
Une chose étonnante m’a frappé dans cette visite. C’est le plancher de la petite église qui a été élevée sur le site. Plusieurs fois détruite, elle a été restaurée et ce qui a retenu mon attention c’est la mosaïque dans le plancher sous l’autel principal.
I – Une vieille mosaïque significative (Image à la fin)
Je vous la décris. On y voit deux poissons assez gros et au centre un panier avec des pains. Ce qui est étonnant c’est que, contrairement à ce qui est écrit dans l'évangile où on présente à Jésus le jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, ici dans la représentation sur la mosaïque, il n’y a que quatre pains au lieu des cinq auxquels on se serait attendu.
Pourquoi me suis-je demander? Et la réponse est venue tout de suite car j’ai noté que la mosaïque était située sous l’autel où se célèbre l’Eucharistie. Vous me voyez venir. La réponse que j’ai trouvée et qui est celle que l’auteur de la mosaïque voulait qu’on retienne c’est que le cinquième pain qu’il n’a pas mis dans sa représentation, se trouve sur l’autel, c’est le pain eucharistique, l'hostie, le pain consacré par le prêtre qui est Jésus lui-même
II – Explication du signe de la multiplication des pains
Il me semble que le message de cette représentation est des plus intéressants pour nous encore aujourd’hui. Pourquoi?
La multiplication des pains que raconte saint Jean est un signe fort de ce que Jésus vient faire dans son ministère. Il est décentré de lui-même et se préoccupe de donner à manger à ceux et celles qui le suivent. Il le fait ici de façon matérielle, mais sa mission est de les nourrir par sa parole, son exemple et ses enseignements.
Quand il dit à ses apôtres « donnez-leur vous-mêmes à manger », ils les invitent à faire eux aussi ce que lui fait. On comprend qu’ils se demandent comment ils feront devant cette foule nombreuse. Pourtant ils le font dans la confiance en Jésus. C’est le message que nous laisse le cinquième pain sur l’autel dans nos célébrations eucharistiques.
Nous nous demandons comment faire pour rejoindre à nos frères et sœurs nombreux qui ont faim non seulement de pain matériel mais de sens à leur vie. Le cinquième pain est la réponse. La nourriture dont ils ont besoin c’est Jésus lui-même. À nous de les inciter à s’ouvrir à une rencontre personnelle avec Jésus. Ce qui n’est pas toujours facile, même pour ceux et celles qui sont déjà baptisés et disciples de Jésus. Mais cela vaut la peine, croyez-moi.
Il s’ajoute à cette merveilleuse réalité de l’action de Jésus toujours vivant au cœur de notre monde, l’assurance que son action dépasse tout ce qu’on peut imaginer. C’est ce que signifient les douze paniers de surplus. L’action de Dieu n’est jamais limitée. Ses voies ne sont pas nos voies. Quand il agit, il le fait avec largesse et en abondance. Pour ceux et celles qui apportent leur contribution, qui lui laissent ce qui les attachent loin de lui, il donne le centuple même dans cette vie. (cf. Marc 10, 30)
C’est ce qui arriva à Élisée, l’homme de Dieu, comme nous le raconte la première lecture. Faisant confiance à Dieu avec vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac cent personnes sont nourries « car ainsi parle le Seigneur : ‘On mangera, et il en restera.’ » (2 R 4, 42-44)
III – Le miracle, un signe
Vous voyez que ce beau récit de la multiplication des pains peut servir à nous motiver dans notre vie chrétienne aujourd’hui. Plutôt que de rester accroché au merveilleux qui est présenté dans ce beau récit, il est important d’aller au message qu’il apporte. Il en est ainsi de tous les miracles de l’évangile qui sont dit saint Jean des signes.
Un signe pointe vers autre chose. On ne regarde pas le signe en lui-même. On regarde vers où il nous conduit. Vous connaissez cette anecdote qui l’illustre bien. Deux amis se promènent le soir et à un moment donné, l’un d’eux lève la main et dit à son compagnon « regarde la beauté de la lune ce soir » et l’autre de répondre, parce qu’il ne regardait que la main de son compagnon, « je ne vois rien, je ne vois que ta main ».
« Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt. » dit le proverbe. L’idiot ne sait pas voir ce que le signe qui lui est fait indique. Ne faisons pas la même chose avec les miracles de l’évangile qui sont toujours pour nous des signes à déchiffrer bien sûr, mais signes qui nous révèlent des vérités essentielles de notre foi.
Conclusion
Le cinquième pain qui manque dans la mosaïque de l’église de Tabgha est le Christ présent sur l’autel. Ne serait-il pas aussi chacun et chacune de nous? Ne sommes-nous pas, en effet, appelés à être nous aussi nourriture pour nos frères et sœurs, pour notre entourage, pour le monde?
La personne baptisée ne s’isole jamais. Elle accepte d’être mangée par ceux et celles qui ont besoin de sa présence et de son amour. Ce n’est pas toujours évident, ni toujours facile, mais Jésus nous redit ce matin à chacun et chacune « Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
20 juillet 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« On mangera, et il en restera » (2 R 4, 42-44)
Lecture du deuxième livre des Rois
En ces jours-là,
un homme vint de Baal-Shalisha
et, prenant sur la récolte nouvelle,
il apporta à Élisée, l’homme de Dieu,
vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac.
Élisée dit alors :
« Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent. »
Son serviteur répondit :
« Comment donner cela à cent personnes ? »
Élisée reprit :
« Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent,
car ainsi parle le Seigneur :
‘On mangera, et il en restera.’ »
Alors, il le leur donna, ils mangèrent, et il en resta,
selon la parole du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 144 (145), 10-11, 15-16, 17-18)
R/ Tu ouvres la main, Seigneur :
nous voici rassasiés. (Ps 144, 16)
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Les yeux sur toi, tous, ils espèrent :
tu leur donnes la nourriture au temps voulu ;
tu ouvres ta main :
tu rassasies avec bonté tout ce qui vit.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de tous ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
DEUXIÈME LECTURE
« Un seul Corps, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ep 4, 1-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
moi qui suis en prison à cause du Seigneur,
je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation :
ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience,
supportez-vous les uns les autres avec amour ;
ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit
par le lien de la paix.
Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance,
de même il y a un seul Corps et un seul Esprit.
Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous,
au-dessus de tous, par tous, et en tous.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Ils distribua les pains aux convives, autant qu’ils en voulaient » (Jn 6, 1-15)
Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous :
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée,
le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait,
parce qu’elle avait vu les signes
qu’il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne,
et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux
et vit qu’une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu’ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l’épreuve,
car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge
et deux poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit :
« Faites asseoir les gens. »
Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit.
Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains
et, après avoir rendu grâce,
il les distribua aux convives ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu’ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Rassemblez les morceaux en surplus,
pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux des cinq pains d’orge,
restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C’est vraiment lui le Prophète annoncé,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu’ils allaient l’enlever
pour faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 18e dimanche du temps ordinaire Année A « La multiplication des pains : des gestes qui parlent »2020-07-28T15:21:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-18e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-La-multiplication-des-pains-des-gestes-qui-parlent_a962.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/46921165-37309859.jpg2020-07-28T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Les derniers dimanches nous avons entendu de la part de Jésus des histoires, des paraboles avec dans chaque cas un message pour ceux et celles qui les écoutaient et aussi pour nous qui les écoutons de nouveau.
Aujourd’hui, l’évangile de saint Mathieu change de ton. Il ne s’agit plus de paraboles, d’histoires, mais de gestes au cours d’un événement : la multiplication des pains.
I – Des gestes qui sont des signes
Ces gestes ne sont pas anodins. Ils sont des signes à interpréter et à recevoir. Ils nous livrent comme les paraboles des messages. On dit parfois que les gestes parlent plus fort que les paroles. Dans l’Ancien Testament, les prophètes en ont utilisés pour faire passer le message de Dieu. Isaïe, par exemple, qui se promène dévêtu pendant trois ans (Is 20,1-6), une façon de dire que si Israël fait avec l’Égypte, il sera dépouillé, dépossédé de tout. Le prophète Jérémie porte un attelage de bœuf, un joug (Jérémie 27,1-22), signifiant ainsi la soumission au roi Nabuchodonosor. Le prophète Osée épouse une prostituée pour faire réagir le peuple de Dieu qui lui-même se prostitue en rendant un culte à des divinités étrangères (Osée 1,1-3).
Jésus a accompli lui aussi beaucoup de gestes interpellants comme le changement de l’eau en vin aux noces de Cana, la tempête apaisée sur le Lac de Galilée etc.
Je vous propose de revoir le récit de la multiplication des pains dans cette perspective. Permettez que je souligne quatre gestes de Jésus dans ce récit de la multiplication des pains en dégageant la signification qu’on peut leur donner. Comme je viens de le dire, ce sont des signes que Jésus nous donne pour nous faire comprendre un message.
II – Les quatre gestes à retenir dans le récit de la multiplication des pains
Le premier, c’est l’invitation de Jésus aux disciples « Donnez-leur vous-mêmes à manger ».
La situation est pourtant claire : c’est le temps d’aller faire l’épicerie pourrait-on dire. Le soir tombe, les gens ont faim et les villages ne sont pas loin. Et pourtant, Jésus répond à la préoccupation de ses disciples d’une façon surprenante. Ils les invitent à se mettre à l’œuvre. Jésus qui se fait notre nourriture est une nourriture qu’on partage. « Vous-mêmes donnez-leur à manger ». En d'autres mots, n'attendez pas le marché ou l'ouverture de l'épicerie. Vous avez avec vous en moi une nourriture spirituelle à partager.
Le deuxième geste nous met devant les yeux une quantité minime de nourriture : « cinq pains et deux poissons ».
Les pains et les poissons représentent l'action de Jésus. Jésus ne vient pas dans la splendeur. Il est présent dans la vie de tous les jours comme ces aliments simples que sont les pains et les poissons. Il est une nourriture accessible à toutes et à tous dans la pauvreté des moyens, dans la petitesse, dans la faiblesse. Sa mort sur la croix l'illustrera pour toutes les générations à venir.
Le troisième geste retenu est la réponse de Jésus : « Apportez-les moi ici …et levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ».
Cette nourriture pauvre est remise entre les mains de Jésus, l’Envoyé de Dieu. Elle est confiée à l’amour de Dieu qui se manifeste en Jésus. Une pauvreté que Jésus transforme dans la prière en s’abandonnant avec confiance à la puissance de son Père vers qui il lève les yeux en rendant grâces comme nous le faisons chaque dimanche dans l'Eucharistie. On peut voir dans ce geste un symbole du sacrement de l'Eucharistie, car ce que Jésus fait ressemble à ce que le prêtre fait à chaque messe au moment de la consécration.
Le quatrième geste retenu est le geste de la distribution de la nourriture que Jésus donne aux disciples et que ceux-ci donnent à la foule. « Il les donna…et les disciples les donnèrent à la foule… Tous mangèrent à leur faim ».
Jésus exprime ici une confiance totale en la puissance de Dieu son Père et invite les disciples à faire de même. Le résultat de cet abandon c’est un miracle étonnant qui se manifeste dans une abondance de nourriture qui répond à la faim des personnes qui sont là, mais aussi à nos faims de toutes sortes. La nourriture que Jésus donne est une nourriture de vie éternelle, qui va au-delà de nos attentes.
III – Application à la vie chrétienne
Tous ces gestes tournent autour d’un même thème, celui de la nourriture. Le récit de saint Mathieu en nous racontant l’événement de la multiplication des pains nous ouvre sur une nourriture autre que la nourriture matérielle. Celle-ci est le signe de la nourriture spirituelle que Dieu offre en abondance comme le dit la première lecture. « Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas? […] Venez à moi! Écoutez, et vous vivrez ». Cette nourriture spirituelle dépasse ce qu’on attend de la nourriture matérielle. Elle remplit le cœur. Elle ne se perd pas, Elle se partage avec les autres. Il y en a toujours de disponible.
Cette nourriture spirituelle quelle est-elle? Pour l’instant, le récit de la multiplication des pains ne le dit pas. Mais, Jésus y reviendra plus tard et il expliquera que cette nourriture c’est lui-même qui se donne à nous par amour. « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean 6, 51)
Conclusion
Cet événement de la multiplication des pains est un signe encore pour nous aujourd’hui. Devant les faims qui nous tenaillent, faim d’amour, faim de pardon, faim de bonheur, faim de Dieu etc., cet épisode de l’évangile nous invite à croire que si, comme Jésus, nous levons les yeux vers notre Père du ciel, ces faims seront comblées au-delà de nos espérances.
C’est ce que nous faisons à chaque Eucharistie en union les uns avec les autres et avec Jésus lui-même qui continue dans la gloire du ciel à intercéder pour ses disciples.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
28 juillet 2020
« Il n'y a qu'un seul Dieu, il n'a qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes. » (I Timothée 2, 5). Cette phrase de la deuxième lecture nous servira de clé de lecture.
C’est avec cette clé de lecture que nous pouvons méditer le texte de l’évangile de saint Luc que nous venons d'entendre.
I - Le parcours de l'Argent trompeur
Dans ce texte, saint Luc aujourd’hui nous livre des recommandations de Jésus qui sont des plus percutantes et même mystifiantes surtout la première où Jésus semble louer les détours malhonnêtes du gérant de la parabole.
Ces recommandations n'y vont pas par quatre chemins et incitent avec force le disciple à la transparence, à mettre ses priorités à la bonne place. L’appel de Jésus est clair et il est radical : « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres…vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent ». Les recommandations de Jésus ne veulent pas empêcher les disciples, l’Église, de se donner les moyens de répandre la Bonne Nouvelle, mais elles lui indiquent que c’est en choisissant ce qui dure tout le temps et non en se laissant fasciner par ce qui dure un temps, la « mondanité » dont parle souvent le pape François, que le disciple suit son Maître qui s’est anéanti totalement en se dépouillant de tout et qui s’est livré pour nous.
II - Le chemin de la « mondanité »
« Le chemin de la mondanité, disait le pape François dans une homélie sur le gérant malhonnête, des ennemis de la Croix du Christ est ainsi : il te porte à la corruption! Cela arrive aux personnes qui n’ont de chrétien que le vernis, des chrétiens mondains, des païens recouverts de deux coups de pinceau de christianisme, habitués à la médiocrité ». Ces chrétiens-là, continue le Pape, ont une mentalité mondaine au lieu « d’être des chrétiens des cieux », ils sont attachés à l’argent. Ils ressemblent à ces pharisiens que dénonce Jésus à la fin de l’évangile. (Voir aussi La joie de l’Évangile nos 93-97).
« Non à la mondanité spirituelle », écrit le pape François dans son Exhortation apostolique « La joie de l'Évangile ». Et il continue « La mondanité spirituelle, qui se cache derrière des apparences de religiosité et même d’amour de l’Église, consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine et le bien-être personnel. C’est ce que le Seigneur reprochait aux pharisiens : 'Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez la gloire les uns des autres, et ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ?" (Jn 5, 44). Il s’agit d’une manière subtile de rechercher 'ses propres intérêts, non ceux de Jésus-Christ ' (Ph 2, 21). Elle prend de nombreuses formes, suivant le type de personne et la circonstance dans laquelle elle s’insinue. Du moment qu’elle est liée à la recherche de l’apparence, elle ne s’accompagne pas toujours de péchés publics, et, extérieurement, tout semble correct. Mais si elle envahissait l’Église, 'elle serait infiniment plus désastreuse qu’une quelconque autre mondanité simplement morale '. »
Et le pape de conclure « Celui qui est tombé dans cette mondanité regarde de haut et de loin, il refuse la prophétie des frères, il élimine celui qui lui fait une demande, il fait ressortir continuellement les erreurs des autres et est obsédé par l’apparence. Il a réduit la référence du cœur à l’horizon fermé de son immanence et de ses intérêts et, en conséquence, il n’apprend rien de ses propres péchés et n’est pas authentiquement ouvert au pardon. C’est une terrible corruption sous l’apparence du bien. Il faut l’éviter en mettant l’Église en mouvement de sortie de soi, de mission centrée en Jésus Christ, d’engagement envers les pauvres. Que Dieu nous libère d’une Église mondaine sous des drapés spirituels et pastoraux ! Cette mondanité asphyxiante se guérit en savourant l’air pur du Saint Esprit, qui nous libère de rester centrés sur nous-mêmes, cachés derrière une apparence religieuse vide de Dieu. Ne nous laissons pas voler l’Évangile ! »
III- Application
Nous sommes donc invités aujourd’hui à un examen de conscience comme individus et comme groupes. Quel est notre rapport à l’argent et aux biens matériels? Comment nous préserver de l’esprit de mondanité dénoncé par le pape François? Comment mesurer avec sagesse l’utilisation de ces biens?
Il n’y a pas de réponse toute faite. C’est à nous de prendre les voies concrètes adaptées tout en donnant la priorité aux biens qui ne passent pas plutôt qu’aux choses qui ne durent qu’un temps et qui nous enferment dans une étroitesse et un horizon sans ouverture.
Conclusion
Que cette célébration soit l’occasion de renouveler notre attachement à Jésus Sauveur, le Seigneur de notre vie, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, comme le dit saint Paul à Timothée dans la deuxième lecture, et qu’elle nous donne la force d’aller toujours plus loin sur le chemin du dépouillement nécessaire qui nous prépare au dépouillement suprême, celui du passage de ce monde à celui de l’éternité bienheureuse.
C’est ce que dit cette belle prière avec laquelle je termine ce mot : « Dieu, qui peux mettre au cœur de tes fidèles un unique désir, donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes et d’attendre ce que tu promets; pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement à où se trouvent les vraies joies. ».
C’est la grâce que je vous souhaite de tout cœur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
13 septembre 2016
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 17e dimanche du temps ordinaire Année B (Jean 6, 1-15 la multiplication des pains) : « Une nourriture qui comble nos faims »2015-08-13T16:34:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-17e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Jean-6-1-15-la-multiplication-des-pains-Une-nourriture-qui_a652.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/8020824-12485640.jpg2015-07-22T17:00:00+02:00Hermann Giguère
Il y a des gestes qui parlent plus fort même que les paroles. « Ce que tu fais parle plus fort que ce que tu dis ». Eh bien! le passage de l’évangile de saint Jean qui vient d’être lu est un de ces gestes forts qui marque l’imagination et qu’on ne finira jamais de comprendre : la multiplication des pains.
I – Des gestes qui sont des signes
Un geste comme celui de la multiplication des pains n’est pas anodin. C’est pour nous 2000 ans plus tard, un signe à interpréter et à recevoir. À travers une description très vivante et remplies de détails : le nombre de poissons et de pains etc. il nous livre un message qui a traversé les siècles
Dans l’Ancien Testament, les prophètes en ont utilisés parfois des gestes forts pour faire passer le message de Dieu. Isaïe, par exemple, qui se promène dévêtu pendant trois ans (Is 20,1-6), une façon de dire que si Israël fait avec l’Égypte, il sera dépouillé, dépossédé de tout. Le prophète Jérémie porte un attelage de bœuf, un joug (Jr 27,1-22), signifiant ainsi la soumission au roi Nabuchodonosor. Le prophète Osée épouse une prostituée pour faire réagir le peuple de Dieu qui lui-même se prostitue en rendant un culte à des divinités étrangères (Os 1,1-3).
Jésus a accompli lui aussi beaucoup de gestes interpellants comme le changement de l’eau en vin aux noces de Cana, la tempête apaisée sur le Lac de Galilée que nous rappelé la liturgie au début de l’été etc.
Je vous propose de revoir le récit de la multiplication des pains dans cette perspective. J’ai choisi trois gestes plus significatifs pour moi. Je vous les partage. Chacun et chacune pourrait choisir un autre des gestes de Jésus et chercher à en découvrir la signification.
II – Les trois gestes que j’ai retenus dans le récit de la multiplication des pains
Le premier, ce sont les deux poissons et les cinq pains d’orge. Le soir tombe, les gens ont faim et les villages ne sont pas loin. Et pourtant, Jésus se préoccupe de la foule qui n’a pas mangé. Les disciples se trouvent désemparés.
Le deuxième geste que j’ai retenu est le geste de Jésus qui prie puis distribue la nourriture à la foule « autant qu’ils en voulaient » écrit saint Jean.
Le troisième et dernier geste retenu est le fait que tous mangèrent à leur faim et qu’il resta de la nourriture : douze paniers avec les morceaux qui restaient des cinq pains d’orge après le repas.
Arrêtons-nous pour approfondir le message que portent ces gestes qui sont des signes que Jésus nous donne pour inspirer notre vie chrétienne aujourd’hui.
III – Application à la vie chrétienne
Tous ces gestes retenus tournent autour d’un même thème, celui de la nourriture. Et le récit de saint Jean en nous racontant l’événement de la multiplication des pains nous ouvre sur une nourriture autre que la nourriture matérielle.
Cette nourriture spirituelle quelle est-elle? C’est là que les trois gestes retenus nous éclairent.
Premièrement, on voit à que les cinq pains et les deux poissons sont une image d’une nourriture qui n’est pas matérielle. Ils sont l’image de cette nourriture spirituelle qui est Jésus qui se donne à nous par amour. Et Jésus notre nourriture est une nourriture qu’on partage. Jésus qui se fait notre nourriture dans le Pain et le Vin de l’Eucharistie n’est pas une nourriture réservée, il s’offre à tous et à toutes, il s’offre pour le salut de tous. Cette nourriture spirituelle dépasse ce qu’on attend de la nourriture matérielle. Elle remplit le cœur. Elle ne se perd pas, Elle se partage avec les autres. Il y en a toujours de disponible.
Deuxième message à partir de la phrase « après avoir rendu grâces, il les leur distribua ». Jésus transforme ce que nous lui apportons comme il le fait pour les poissons et les pains. Il nous demande de lui présenter avec confiance ce que nous sommes malgré nos faiblesses et nos petitesses. C’est ce que signifie à chaque messe la goutte d’eau que le prêtre verse dans le calice au moment de la préparation des offrandes.
Troisième point à retenir inspiré par les douze corbeilles qui restent. C’est celui de la gratuité et de l’abondance de la grâce de Dieu qui vient vers nous de multiples façons. Il est toujours là même lorsque nous ne le sentons pas et il peut rassasier nos faims de toutes sortes : faim d’amour, faim de dignité, faim de pardon, faim de respect, faim de bonheur, faim de Dieu... bien au-delà de nos attentes si nous lui faisons confiance et si nous nous abandonnons à son amour.
Conclusion
Cet événement de la multiplication des pains est un signe encore pour nous aujourd’hui. Cet épisode de l’évangile nous invite à croire que si, comme Jésus, nous levons les yeux vers notre Père du ciel, toutes nos faims seront comblées au-delà de nos espérances. C’est ce que nous faisons à chaque Eucharistie en union les uns avec les autres et avec Jésus lui-même qui continue dans la gloire du ciel d’intercéder pour ses disciples.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
22 juillet 2015
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Année sacerdotale: le Curé d'Ars au rendez-vous de la fête patronale du Diocèse de Québec le 8 décembre 20092010-01-17T03:18:00+01:00http://www.hgiguere.net/Annee-sacerdotale-le-Cure-d-Ars-au-rendez-vous-de-la-fete-patronale-du-Diocese-de-Quebec-le-8-decembre-2009_a314.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1755193-2381892.jpg2009-12-09T18:08:00+01:00Hermann Giguère
Les prêtres étaient conviés à la Basilique-cathédrale, à 15 heures, pour un moment spirituel intitulé "Bouquet spirituel en offrande aux prêtres pour l'Année sacerdotale". Après un mot d'accueil par Mgr l'Archevêque, le cardinal Marc Ouellet, le Choeur de Vianney issu de la paroisse saint Jean-Vianney dans le diocèse de Québec, a interprété des extraits d'une Cantate composée en l'honneur du Curé d'Ars par leur directrice, madame Françoise Aubre. Ces extraits chantés étaient accompagnés de textes du Curé d'Ars choisis et lus par le comédien et interprète, Danny Fontaine.
Voici les titres des extraits et le thème des textes choisis :
"Allons mon âme" - Prêtre par la force du coeur;
"Mon petit garçon" - La miséricorde;
"Espérer" - La médisance et les pratiques chrétiennes;
"Il est là" - Eucharistie, adoration, instruction chrétienne;
"Je vous aime, ô mon Dieu" - Le prêtre et le chemin du ciel;
"Ave Maria".
La prestation du Choeur de Vianney fut suivie d'un mot du Supérieur général du Séminaire de Québec, Mgr Hermann Giguère P.H. pour inviter les prêtres à poursuivre leur rencontre dans un partage et un repas fraternels au Séminaire.
"Lorsque je me retrouve avec les confrères prêtres du diocèse, je me sens toujours à l’aise, a dit Mgr Giguère en commençant sa brève allocution. Pourquoi? Parce que je retrouve des confrères de séminaire, des anciens élèves et même plusieurs sont je fus l’accompagnateur spirituel. Mes quarante ans passés au Grand Séminaire me permettent de mettre non seulement un nom sur vos visages, mais les souvenirs montent, les retrouvailles sont bienvenues et les échanges fusent sans frontières et dans la simplicité. Hé ! oui, chers confrères, pour reprendre une expression du bienheureux François de Laval, je me sens dans une famille comme l’a souhaité d’ailleurs le Concile Vatican II. "
Le Supérieur général du Séminaire a poursuivi en soulignant le lien de cette rencontre des prêtres de tout le diocèse avec l'Année sacerdotale "Mais si on m’a donné le privilège de m’adresser à vous au terme de cette prestation si réussie, a-t-il dit, ce n’est pas pour que je laisse mes sentiments personnels prendre le dessus, car, si je suis ici ce soir, c’est à titre de Supérieur général des prêtres du Séminaire de Québec qui, à l’occasion de l’Année sacerdotale proclamée par le pape Benoît XVI, sont heureux de souligner, en ce jour de l’Immaculée Conception qui était si cher à François de Laval qui reçut l’ordination épiscopale le 8 décembre 1658, l’héritage de fraternité entre prêtres que François de Laval leur a légué ainsi qu’à tout le presbytérium du diocèse. C’est pourquoi, en mon nom personnel et au nom de la communauté des prêtres du Séminaire, il me fait plaisir de vous inviter à venir partager avec nous un repas fraternel et festif qui sera précédé d’une santé à la Salle des prêtres du Séminaire."
Et Mgr Giguère a terminé en rappelant le souhait du cardinal Ouellet : "Monseigneur l’Archevêque, monsieur le cardinal Ouellet, a-t-il dit, a souhaité que vous puissiez retrouver, pour certains, les lieux où vous vous êtes formés et, pour d’autres, des lieux qui sont un patrimoine précieux pour les prêtres puisque que le Grand Séminaire y a été logé de 1663 à 1959 et que, depuis 1997, il y est logé de nouveau...Bonne santé et bon appétit et, comme le disait l’évêque au jour de notre ordination : 'que le Seigneur achève en vous ce qu’il a commencé'. Merci !"
La rencontre s'est conclue avec une célébration solennelle à la Basilque-cathédrale, à 19h30, présidée par le cardinal Ouellet entouré de cinq évêques: Mgr Maurice Couture¸ évêque émérite de Québec, Mgr François Thibodeau, évêque émérite d'Edmunston, Mgr Gilles Lemay, Mgr Paul Lortie et Mgr Gérald, C. Lacroix, évêques auxiliaires de Québec, ainsi que plusieurs prêtres, religieux et religieuses, agentes et agents de pastorale laïques et de nombreux fidèles qui remplissaient la Basilique-Cathédrale.
Au cours de cette célébration, on a renouvelé la consécration à Marie du diocèse de Québec qui a été faite à l'invitation du cardinal Ouellet, par le Supérieur général du Séminaire au nom de tous les prêtres du diocèse. De plus, deux confrères prêtres se sont vu remettre une distinction pontificale. Le curé de la paroisse de la Basilique-cathédrale, monsieur le chanoine Denis Bélanger a reçu officiellement des mains du cardinal Ouellet la lettre du Saint-Père le choisissant et le faisant Chapelain de Sa Sainteté et monsieur le chanoine Jacques Vézina, vicaire général, celle qui le fait Prélat d'honneur de Sa Sainteté.
À la fin de la célébration à la Cathédrale, le cardinal Ouellet a remis la médaille "Pro Ecclesia et Pontifice" à madame Anne Sigier, fondatrice des Éditions Anne Sigier. Cette distinction est la plus haute distinction qui est remise à une personne laïque par le pape. Elle reconnaît l'apport exceptionnel de la personne concernée à la vie de l'Église catholique et à la société en général. Madame Sigier depuis son arrivée au Québec le 8 décembre 1973 fut sans cesse sur la brèche pour la diffusion, l'édition et la promotion des écrits d'auteurs d'ici et d'ailleurs qui rendent accessible le message évangélique pour aujourd'hui.
On peut lire une interview de madame Sigier avec le journaliste Didier Fessou en cliquant ici.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net