Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-29T08:18:33+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 29e dimanche du temps ordinaire Année C : « Moïse, le juge inique et la veuve »2022-10-10T02:38:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-29e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Moise-le-juge-inique-et-la-veuve_a1086.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/67347525-47649765.jpg2022-10-11T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Cet épisode connu de la veuve et du juge inique met de l’avant la persévérance dans la prière. Toutefois les autres textes de la Parole de Dieu que nous avons aujourd’hui : celui de la prière de Moïse dans l’Exode, ainsi que le psaume et la deuxième lecture tirée de la Lettre de saint Paul à Timothée présentent avec bonheur l’arrière-fond de cette persévérance dans la prière si essentielle à la vie chrétienne. Ils illustrent le pourquoi de la ténacité et de la persévérance dans la prière des disciples de Jésus qui ne cesse de leur recommander de prier sans cesse.
Regardons-y de plus près.
I – Moïse et Josué
En effet, il y a un fil conducteur entre tous ces textes. Ce fil conducteur est celui du projet de Dieu pour l’humanité, l’Alliance qu’il fait avec elle, pour la faire entrer dans son intimité et partager sa vie.
Ce projet de Dieu que Jésus a mené à terme est commencé dans l’Ancien Testament dont nous avons dans la première lecture une figure incontournable, celle de Moïse.
On le voit ici les bras étendus comme Jésus sur la croix suppliant Dieu pour son peuple. Cette prière racontée de façon imagée avec les bras qui tombent et les deux assistants qui soutiennent Moïse ne se présente pas comme une simple supplication, elle se joint à l’action de Josué qui sur le terrain est à l’œuvre pour que se réalise le retour d’Israël dans la Terre promise.
On le voit la prière persévérante ici se joint à des gestes concrets. Elle n’est pas un refuge dans le laisser faire et l’inertie. Au contraire elle se continue sans cesse parce qu’elle sait qu’elle est entendue et que les choses peuvent changer sur le terrain. C’est une belle leçon pour nous aujourd’hui dans le contexte d’une sécularisation envahissante où l’Église se retrouve sur un terrain de combat pour l’annonce de l’Évangile
II – La veuve de l’Évangile
La veuve dont nous parle Jésus nous conduit sur le même chemin de la prière persévérante. Celle-ci ne se cabre pas dans un effort volontariste, mais elle est habitée par son besoin et son désir profond. Sa prière les transforme et lui donne l’élan pour persévérer malgré l’attitude négative du juge.
Jésus se sert de cet épisode (qui lui rappelle peut-être un fait vécu) pour inciter les disciples à crier vers Dieu, jour et nuit, à cultiver une foi inébranlable en Lui. C’est, en effet, dans une telle foi que tout devient possible.
Et « c’est dans les Écritures, dans la Parole de Dieu, qu’on trouvera le soutien continuel de notre foi en Jésus. Il faut compter avec le temps, ne pas perdre patience, proclamer la Parole à temps et à contretemps » écrit saint Paul à son disciple Timothée dans l’extrait de sa lettre que nous avons lu dans la deuxième lecture.
Voilà toute une mission, mais nous pouvons nous y consacrer parce que nous avons la certitude que la «Manifestation du Christ Jésus» n’est pas une chose du passé, mais qu’elle est toujours présente, aujourd’hui et demain.
III – Les bienfaits de la prière persévérante
Au cœur du projet de Dieu sur l’humanité, la prière persévérante s’incarnera dans des hommes et des femmes de prière.
Les priants et les priantes d’aujourd’hui, comme ceux et celles d’autrefois, expérimenteront petit à petit les nombreux bienfaits de la persévérance et de la ténacité dans la prière.
En voici trois qui me viennent à l’esprit parmi d’autres :
a) La prière persévérante nous sort de nous-mêmes, de notre petit monde et nous ouvre aux désirs de Dieu sur le monde. Elle nous fait entrer dans le projet de Dieu pour l’humanité.
b) La prière persévérante crée un chaîne d’amour entre les priants et les priantes qui expérimentent ainsi une véritable communion de frères et sœurs tournés ensemble vers le même Père.
c) La prière persévérance développe une attitude fondamentale de pauvreté et d’humilié. Elle oblige à « remettre cent fois sur le métier » ses aspirations et ses désirs. Ils s’en trouvent alors purifiés et élargis.
Conclusion
Pour conclure, disons ensemble cette prière (tirée de la revue Signes) :
« Esprit de Dieu, ‘prier sans se décourager’ qui peut le faire sans toi, fais résonner en notre cœur le nom du Père!
Ne laisse pas le doute, l’ennui vaincre notre élan vers lui. Dans cet élan, saisis notre aspiration profonde à la vie!
Esprit de Dieu, rejoins nos doutes, nos peurs. Habite notre faiblesse, illumine notre nuit.
En chaque croyant et croyante, déploie cette certitude où s’appuie la confiance : ‘Jésus Christ est Seigneur’. De chacun d’eux et de chacune d’elle fait un témoin de Pâques. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
11 octobre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort » (Ex 17, 8-13)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
le peuple d’Israël marchait à travers le désert.
Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim.
Moïse dit alors à Josué :
« Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites.
Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline,
le bâton de Dieu à la main. »
Josué fit ce que Moïse avait dit :
il mena le combat contre les Amalécites.
Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline.
Quand Moïse tenait la main levée,
Israël était le plus fort.
Quand il la laissait retomber,
Amalec était le plus fort.
Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ;
on prit une pierre, on la plaça derrière lui,
et il s’assit dessus.
Aaron et Hour lui soutenaient les mains,
l’un d’un côté, l’autre de l’autre.
Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes
jusqu’au coucher du soleil.
Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 120 (121), 1-2, 3-4, 5-6, 7-8)
R/ Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre. (Ps 120, 2)
Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
Qu’il empêche ton pied de glisser,
qu’il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d’Israël.
Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,
se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,
ni la lune, durant la nuit.
Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
maintenant, à jamais.
DEUXIÈME LECTURE
« Grâce à l’Écriture, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien » (2 Tm 3, 14 – 4, 2)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
demeure ferme dans ce que tu as appris :
de cela tu as acquis la certitude,
sachant bien de qui tu l’as appris.
Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures :
elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse,
en vue du salut par la foi
que nous avons en Jésus Christ.
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ;
elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal,
redresser, éduquer dans la justice ;
grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli,
équipé pour faire toute sorte de bien.
Devant Dieu,
et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts,
je t’en conjure,
au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal,
fais des reproches, encourage,
toujours avec patience et souci d’instruire.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 1-8)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
‘Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 29e dimanche du temps ordinaire Année C « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »2019-10-14T03:28:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-29e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Le-Fils-de-l-homme-quand-il-viendra-trouvera-t-il-la-foi-sur_a916.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/37579706-33133056.jpg2019-10-15T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Encore une histoire surprenante de Jésus qui compare Dieu à un juge inique et corrompu. Mais encore ici, comme ailleurs, cette image est là pour nous donner un message. Ce message concerne notre façon de prier. Regardons-y de plus près
I – Une veuve dans le besoin et les bras étendus de Moïse
Regardons la scène que propose Jésus. Une vieille dame veuve est dans le besoin. Elle se doit de demander l’aumône. Elle compte sur le soutien d’autrui. Elle s’adresse au juge parce que dans le peuple juif, les juges ne faisaient pas que rendre la justice, ils étaient aussi comme des répartiteurs de bienfaits. Ils jouaient un rôle social important. Ils pouvaient mettre des gens à l’écart et en privilégier d’autres. La veuve sait cela. C’est pourquoi, elle se fait si insistante. Sa persévérance aura raison du juge qui lui accorde ce qu’elle demande.
Dans la première lecture, la scène théâtrale de Moïse dont on soutient les bras les bras nous donne aussi un exemple de persévérance dans la prière.
II- La leçon de ces scènes
Jésus a raconté cette histoire pour donner une leçon, un enseignement à ses disciples et donc à nous tous ici présents. Ce message de Jésus c’est celui de la persévérance dans notre rencontre de Dieu dans la prière. La prière chrétienne ne se réduit pas aux invocations, aux prières apprises par cœur, au chapelet etc. Elle vient du fond du cœur et cherche les mots pour se dire. Ce qui est important c’est que dans notre rencontre de Dieu, nous n’ayons pas peur d’être nous-mêmes comme cette veuve démunie.
En effet, être soi-même devant Dieu – comme la veuve devant le juge – c’est revenir souvent à la charge, répéter les mêmes mots, rappeler les mêmes intentions, présenter avec simplicité ses besoins ainsi que ceux des gens qu’on aime.
On dit que la prière est avant tout une conversation avec Dieu. Oui! une conversation qui n’a pas peur de se renouveler, de dire ce qu’on a dans le cœur et de présenter à Dieu ses demandes avec confiance et persévérance. Jésus nous l’a dit « Demandez et recevrez, frappez et l’on vous ouvrira ». (Luc 11, 9)
III – La foi
Cette histoire du juge et de la veuve ne se limite pas à vanter la persévérance de la veuve devant le juge inique. Jésus lui donne une conclusion qui nous surprend. « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Cette phrase m’a interrogé. Mon interprétation c’est que Jésus ainsi, selon moi, ne désire pas seulement vanter la persévérance de la veuve, il veut faire ressortir la foi à toute épreuve qui l’animait et où elle a trouvé la force de persévérer. Sa foi l'a soutenue et elle n’en a pas démordu.
Jésus fait une transposition. Il met cette image de la veuve et du juge sur le registre de la fin des temps. La foi de la veuve est l'image de la foi en la Parole de Dieu, qui est Jésus lui-même, le Verbe de Dieu incarné qu’on appelle ici le Fils de l’homme.
Cette foi que Jésus souhaite trouver à son retour, c’est la foi que nous portons en nous déjà. C’est pourquoi, nous nous devons de la cultiver dans une prière confiante et dans une rencontre de Dieu toujours nouvelle. Sa proximité s’est révélée tout au cours de l’histoire du Salut. Ce qu’il attend de nous c’est de ne jamais nous lasser devant lui, même lorsqu’il nous paraît absent ou sourd à nos demandes. Il y répond de la meilleure façon qui soit pour nous et pour l’Église.
Conclusion
À chaque Eucharistie, nous sommes comme la veuve devant le juge, mais notre juge est d’un autre modèle, il écoute ce qu’on a dans le cœur, il répond à nos demandes et il les prévient même.
Demandons au Seigneur d’augmenter notre foi pour que celle-ci nous permette de le rencontrer maintenant et aujourd’hui en préparation de la rencontre éternelle qui sera la nôtre avec lui un jour.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
15 octobre 2019
Lectures de la messe pour le 29e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort » (Ex 17, 8-13)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
le peuple d’Israël marchait à travers le désert.
Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim.
Moïse dit alors à Josué :
« Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites.
Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline,
le bâton de Dieu à la main. »
Josué fit ce que Moïse avait dit :
il mena le combat contre les Amalécites.
Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline.
Quand Moïse tenait la main levée,
Israël était le plus fort.
Quand il la laissait retomber,
Amalec était le plus fort.
Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ;
on prit une pierre, on la plaça derrière lui,
et il s’assit dessus.
Aaron et Hour lui soutenaient les mains,
l’un d’un côté, l’autre de l’autre.
Ainsi les mains de Moïse restèrent fermes
jusqu’au coucher du soleil.
Et Josué triompha des Amalécites au fil de l’épée.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 120 (121), 1-2, 3-4, 5-6, 7-8)
R/ Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre. (Ps 120, 2)
Je lève les yeux vers les montagnes :
d’où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.
Qu’il empêche ton pied de glisser,
qu’il ne dorme pas, ton gardien.
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,
le gardien d’Israël.
Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,
se tient près de toi.
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,
ni la lune, durant la nuit.
Le Seigneur te gardera de tout mal,
il gardera ta vie.
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
maintenant, à jamais.
Deuxième lecture
« Grâce à l’Écriture, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien » (2 Tm 3, 14 – 4, 2)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
demeure ferme dans ce que tu as appris :
de cela tu as acquis la certitude,
sachant bien de qui tu l’as appris.
Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures :
elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse,
en vue du salut par la foi
que nous avons en Jésus Christ.
Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ;
elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal,
redresser, éduquer dans la justice ;
grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli,
équipé pour faire toute sorte de bien.
Devant Dieu,
et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts,
je t’en conjure,
au nom de sa Manifestation et de son Règne :
proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps,
dénonce le mal,
fais des reproches, encourage,
toujours avec patience et souci d’instruire.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 1-8)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
‘Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le samedi de la 32e semaine du Temps ordinaire Année C : « Rencontrer le désir de Dieu» (Luc 18, 1-8)2018-11-14T22:19:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-samedi-de-la-32e-semaine-du-Temps-ordinaire-Annee-C-Rencontrer-le-desir-de-Dieu-Luc-18-1-8_a745.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/10554435-17347327.jpg2016-11-10T00:24:00+01:00Hermann Giguère
Cet évangile nous surprend n’est-ce pas? Revoyons la scène.
I – Un tableau parlant
Un juge inique peu scrupuleux, un « grand » de ce monde, une « autorité aveugle » sans souci réel de justice.
Une femme, un de ces petits, de ces pauvres qu’on ne voit pas, qu’on rejette même, une « veuve » sans personne sur qui s’appuyer.
Et que se passe-t-il?
L’un fait la source oreille, l’autre revient à la charge. Elle le « tourmente » continuellement [en québécois tourmenter veut dire aussi « insister à répétition »]. Il n’y a pas de communication. Un refus de la part du juge. Et finalement, il accorde ce que la veuve demande et il répond à sa prière insistante.
II – Le message
Quel est le message à dégager de cette histoire?
La veuve, c’est nous, nous qui sommes invités à faire comme elle, à toujours « prier sans se décourager » comme le dit le début de l’Évangile. C’est quelque chose que nous ne pratiquons pas assez hélas!
Le personnage du juge nous dit quelque chose de très important pour ceux et celles qui persévèrent dans la prière. Le juge, ici, représente Dieu à qui on adresse nos prières. Dieu- est-il sourd à nos prières, se demande-t-on souvent? Sur ce point il est complètement différent du juge. Il écoute nos prières comme un Père. Il est toujours là. Mais sur un autre plan, et c’est la « pointe » de la parabole c’est-à-dire le message essentiel que Jésus veut nous faire comprendre, la « leçon » à retenir, sur ce plan Dieu est comme le juge, il exauce nos prières.
Ce n’est pas moi qui invente cela. C’est Jésus lui-même qui nous signale cette leçon, ce message en disant : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice » et que dit-il ‘ Je vais lui rendre justice, je vais lui accorder ce qu’elle demande’. Oui sur ce point, Dieu est comme le juge, il exauce nos prières.
Vous voyez, c’est la certitude d’être exaucé qui est le point essentiel de la parabole.
III – Application
Nous pouvons être sûrs que Dieu répond à nos prières, qu’il ne manque pas à sa Parole, qu’il accomplit et réalise ce qui est bon et grand pour nous. C’est une chose que nous savons mais que nous n’expérimentons pas assez, ne vivons pas assez intensément hélas! Il le fait d’une façon mystérieuse parfois, mais il répond toujours.
Frères et sœurs, efforçons-nous de rester branchés sur Dieu et non sur nos désirs, branchés sur le désir de Dieu, que nous accueillons pleinement. Imitons cette veuve, inlassable, persévérante, « entêtée » même, je dirais, dans une prière de foi confiance, non pas pour nous prouver que sommes capables de performer (comme un athlète qui veut gagner une médaille), non pas par peur de prendre nos responsabilités, par insécurité, mais, parce que nous sommes sûrs que déjà, dans son amour de Père, Dieu répond, qu’il n’attend que cette foi confiante pour que sa puissance, son action se mettent à l’œuvre.
Conclusion
Dans notre célébration eucharistique de ce matin, le Seigneur a déjà mis la table pour nous et il nous dit « Pourquoi chercher par vous-même cette nourriture que je vous donne déjà, faites confiance à mon amour et à ma miséricorde de Père et votre panier sera bien rempli? »
Et en terminant faisons cette prière :
« Seigneur, ne laisse pas le doute, l’ennui vaincre notre élan vers Toi. Dans cet élan, saisis notre aspiration profonde à ajuster notre désir à tes désirs pour nous!
Esprit de Dieu, rejoins nos doutes, nos peurs. Habite notre faiblesse, illumine notre nuit.
Jésus, Seigneur et Sauveur, garde nous confiants et persévérants à travers les hauts et les bas de notre vie et sois pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie, comme tt nous l’as promis. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
10 novembre 2016
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net