Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-29T16:35:49+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois 2024 année B : « Marcher, se prosterner, repartir comme les mages »2024-01-09T14:34:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2024-annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a1155.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75838433-53431802.jpg2024-01-02T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l'Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l'universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.
I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages - c'est le mot de l'évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite - venus d’on ne sait où représentent l'humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».
II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l'occasion aujourd'hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C'est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C'est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n'est pas faite d'éclats passagers à la manière d'un gala ou d'un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l'avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien "La gloire de Dieu c'est l'homme vivant". Sa gloire rayonne dans l'humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.
III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c'est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l'étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.
Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
2 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE pour l'Épiphanie du Seigneur
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le Baptême du Seigneur Année A « Voici que les cieux s’ouvrirent »2023-01-12T15:13:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-A-Voici-que-les-cieux-s-ouvrirent_a1100.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69607700-48653546.jpg2023-01-03T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Le récit du baptême de Jésus par saint Mathieu est un récit qui nous raconte une expérience très personnelle de Jésus. Celle-ci marque un moment important dans sa vie. Le récit de saint Mathieu est très différent de celui de saint Marc (1, 9-11) ou de saint Luc (3,21-22) qui eux font de cet événement une sorte de théophanie, une manifestation éclatante de la puissance de Dieu qui accrédite publiquement son Envoyé.
I – La perspective de saint Mathieu
Saint Mathieu, sans mettre de côté l’aspect inaugural du ministère de Jésus puisqu’il situe le Baptême de Jésus au tout début de son évangile, va nous faire entrer, cependant, dans l’expérience intérieure de Jésus à ce moment-là. Et on le comprend, car pour Jésus ce moment était attendu et, en même temps, redouté parce qu’il marquait un changement radical dans sa vie.
Pour nous faire une petite idée de ce que Jésus vit à ce moment-là, prenons quelques comparaisons bien imparfaites, mais assez évocatrices. Pensez à des moments de changements importants que vous avez vécus comme, par exemple, la naissance de votre premier enfant, la rencontre de votre âme sœur, la décision d’aller étudier en Europe ou de partir collaborer à un organisme d’aide international comme médecins ou avocats sans frontières, votre premier emploi, votre entrée en retraite etc.
Ce sont des comparaisons, mais elles nous mettent sur la bonne voie pour méditer cette scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Mathieu.
II – Les effets de ce moment privilégié pour Jésus
En effet, saint Mathieu raconte la scène comme un souvenir que les disciples ont conservé. Ceux-ci ont décrit cette scène dans la lumière de la résurrection de Jésus qui illumine leur foi depuis la Pentecôte où ils ont compris le sens de sa vie et de son message. Dans notre scène, Jean-Baptiste passe au second plan. Il n’agit pas comme le Précurseur qui annonce la venue du Messie. Il agit plutôt comme un témoin qui respecte scrupuleusement la démarche de celui qui lui demande de le baptiser. C’est Jésus qui est au centre de la scène et non pas Jean-Baptiste.
Saint Mathieu à l’école des premiers disciples a retenu deux enseignements de ce baptême.
Le premier est exprimé par la vision des cieux ouverts et de l’Esprit qui descend sur Jésus : « Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui ». Jésus, à ce moment-là, apparaît comme celui qui porte en lui une puissance nouvelle qui dépasse les confins habituels de nos relations et de nos lieux d’appartenance pour entrer dans le monde autre où se tient Celui qui est le créateur et le maître de tout.
À cette vision des cieux ouverts et de la colombe qui représente l’Esprit, saint Mathieu ajoute une parole qui donne le sens de cet événement fondamental dans la vie de Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie ». Le Baptême de Jésus touche tout son être. Saint Mathieu nous montre ici que le fils de Marie et de Joseph réalise, dans ce moment d’intense émotion et de profond abandon à Dieu, que Dieu et lui sont un et qu’il peut et se doit de l’appeler son Père, ce qu’il fera dans toute sa prédication par la suite, car il est vraiment et réellement le Fils bien-aimé.
III – Application
Nous pouvons aujourd'hui nous laisser, nous aussi, habiter par cette présence de Dieu comme l'a fait Jésus. Comme Lui nous avons reçu le Baptême. Ce fut pour la plupart au moment de notre jeunesse ou de notre enfance. C’était une beau geste et une célébration liturgique, d’abord et avant tout, où se manifestait une présence et une grâce du Christ toute particulière nous faisant enfants de Dieu. En effet par le baptême nous sommes devenus, et nous le sommes toujours, de véritables enfants de Dieu (cf. I Jean 3, 1). Nous sommes entrés dans l’Église et nous avons été admis dans sa famille, pourrait-on dire.
Il reste qu'il y a un problème pour nous...presque toutes et tous. Ce baptême nous l’avons reçu alors que nous étions peu ou pas conscients des conséquences. Ce sont nos parents et nos parrains et marraines qui nous ont porté sur les fonds baptismaux. Il est bon de se rappeler cela et de se souvenir même de la date de notre baptême comme le suggère le pape François. Pourquoi ? Parce que cela nous donne l'occasion d’entrer maintenant - si ce n'est déjà fait - nous aussi dans la démarche de Jésus et de laisser l’Esprit nous prendre et nous rendre témoins pour la mission qui est la nôtre. Cette mission a toutes les variétés possibles. Elle n’est pas à sens unique et n’est pas limitée. L’Esprit souffle où il veut comme le dit saint Jean (cf. Jean 3, 8).
Nous sommes au début d’une nouvelle année, c'est le temps de laisser notre cœur et notre esprit préciser ce qui sera l’objet de nos efforts spéciaux. Pour ce faire il est bon de se concentrer dans la prière et dans la méditation personnelle comme Jésus l'a fait en allant vers Jean-Baptiste pour être baptisé.
Conclusion
À chaque Eucharistie, nous sommes invités à célébrer dans le signe du Pain et du Vin consacrés la venue de Jésus, le Fils bien-aimé, qui s’est donné pour nous et qui a fait de nous ses frères et ses sœurs.
Nous sommes dans une grande famille, celle du Corps du Christ, qui dépasse les horizons géographiques et sociaux. Ce matin, en ce jour du Baptême de Jésus, entrons comme Lui dans cette mission d’annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier selon notre vocation et selon les inspirations que l’Esprit - qui est descendu sur nous au baptême - mettra dans notre coeur.
Que la grâce de Dieu nous soit en aide !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le lundi 8 janvier 2023 à cause du calendrier
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Voici mon serviteur, qui a toute ma faveur » (Is 42, 1-4.6-7)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
« Voici mon serviteur que je soutiens,
mon élu qui a toute ma faveur.
J’ai fait reposer sur lui mon esprit ;
aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton,
il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas,
jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre,
et que les îles lointaines
aspirent à recevoir ses lois.
Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ;
je te saisis par la main, je te façonne,
je fais de toi l’alliance du peuple,
la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles,
tu feras sortir les captifs de leur prison,
et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »
– Parole du Seigneur.
Ou bien :
PREMIÈRE LECTURE
« Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint » (Ac 10, 34-38)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée,
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« En vérité, je le comprends,
Dieu est impartial :
il accueille, quelle que soit la nation,
celui qui le craint
et dont les œuvres sont justes.
Telle est la parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël,
en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ,
lui qui est le Seigneur de tous.
Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 28 (29), 1-2, 3ac-4, 3b.9c-10)
R/ Le Seigneur bénit son peuple
en lui donnant la paix. (Ps 28, 11b)
Rendez au Seigneur, vous, les dieux,
rendez au Seigneur gloire et puissance.
Rendez au Seigneur la gloire de son nom,
adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté.
La voix du Seigneur domine les eaux,
le Seigneur domine la masse des eaux.
Voix du Seigneur dans sa force,
voix du Seigneur qui éblouit.
Le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre,
Et tous dans son temple s’écrient : « Gloire ! »
Au déluge le Seigneur a siégé ;
il siège, le Seigneur, il est roi pour toujours !
ÉVANGILE
« Dès que Jésus fut baptisé, il vit l’Esprit de Dieu venir sur lui » (Mt 3, 13-17)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, le ciel s’est ouvert,
l’Esprit descend sur Jésus,
et la voix du Père domine les eaux :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! »
Alléluia. (cf. Mt 3, 16-17, Ps 28, 3)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Alors paraît Jésus.
Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain
auprès de Jean,
pour être baptisé par lui.
Jean voulait l’en empêcher et disait :
« C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi,
et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit :
« Laisse faire pour le moment,
car il convient
que nous accomplissions ainsi toute justice. »
Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé,
il remonta de l’eau,
et voici que les cieux s’ouvrirent :
il vit l’Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé
en qui je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois 2021 Année B : « Marcher, se prosterner, repartir comme les mages »2021-01-01T19:22:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2021-Annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a988.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/51709648-39623734.jpg2020-12-29T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l'Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l'universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.
I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages - c'est le mot de l'évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite - venus d’on ne sait où représentent l'humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».
II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l'occasion aujourd'hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C'est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C'est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n'est pas faite d'éclats passagers à la manière d'un gala ou d'un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l'avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien "La gloire de Dieu c'est l'homme vivant". Sa gloire rayonne dans l'humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.
III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c'est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l'étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.
Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE pour l'Épiphanie du Seigneur
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 14e dimanche du temps ordinaire Année A « Les secrets de Dieu »2020-07-04T02:02:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-14e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Les-secrets-de-Dieu_a958.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/45619833-36760118.jpg2020-06-30T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Si c’était nécessaire, je donnerais comme titre à cette homélie : « les secrets de Dieu ». Il représenterait bien, je pense, le message de l’évangile d’aujourd’hui qui nous parle de Dieu et de notre relation à lui.
I - Un secret
Un secret ? Qu'est-ce que c’est ? Ça peut être deux choses.
D’abord, cela peut être quelque chose qu’on veut cacher, qu'on ne veut pas que les autres sachent : le montant de son salaire, par exemple pour prendre un exemple anodin. Cela peut aussi être plus sérieux parfois.
Un secret, aussi ça peut être quelque chose de très intime, personnel, qu’on ne dit pas à tout le monde. On le partage seulement avec ses amis, sa famille, ceux et celles qu’on aime. Et aussi quand on le partage, on s’attend que l’autre personne soit responsable, qu’elle ne rit pas de nous, qu’elle nous respecte.
Cela m’est arrivé souvent comme conseilleur spirituel, de partager ainsi des secrets. Parfois après plusieurs rencontres avec un séminariste, dans la confiance, il me révélait ce qui le faisait souffrir, le manque d’amour de son père, ses difficultés pour étudier, son manque d’argent …que sais-je… des choses encore plus intimes parfois.
II – Le lien avec l’évangile
Hé bien! C’est ce genre de secret, cette intimité, que Dieu veut partager avec nous. Il ne veut rien nous cacher, mais il attend pour se révéler, nous révéler son amour, que se crée avec lui une confiance, une intimité, un partage. C’est ce que dit le texte de l’évangile lorsqu’on y lit : « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » Et la suite : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ».
Bien sûr pour pouvoir entrer dans les secrets de Dieu, il faut le vouloir, il faut chercher…et pas seulement avec sa tête (les savants dont parle Jésus), avec son argent et ses influences (les puissants et les sages), mais d’abord et avant tout avec son cœur. C’est pourquoi, ce passage extraordinaire de l’évangile de saint Mathieu est au cœur de l’enseignement et de la prédication de Jésus. Dieu se révèle aux tout-petits. Et qui que nous soyons, devant Dieu nous sommes toujours des tout-petits, nous avons besoin de lui.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus dont la popularité dans le peuple de Dieu ne se dément pas l’avait bien compris. Pour Thérèse, nous n'avons pas à devenir petits, nous le sommes. Et c'est là que l'amour de Dieu nous rejoint et nous rencontre. Thérèse sait qu'elle est petite. Et elle prend conscience que Dieu aime ceux qui sont assez petits pour reconnaître qu'ils manquent de quelque chose
III- Application
La problématique aujourd’hui dans notre société riche exalte la performance et la réussite personnelle. Cette orientation - qui n’est pas mauvaise en soi - peut entraîner hélas! un manque d’ouverture à Dieu, aux choses spirituelles. On a presque tout : le confort, des biens en grand nombre, des connaissances. On risque de s'y enfermer et ainsi de ne plus désirer autre chose. On n’a plus besoin de Dieu. On ne reconnaît pas sa petitesse, sa pauvreté car, comme le souligne souvent le pape François, les petits et les pauvres s’en remettent plus facilement à Dieu.
C’est ce qu’un confrère missionnaire de retour du Paraguay en Amérique du Sud me confiait en me disant comment il trouvait cela dur depuis son retour au Québec. Je lui demandais pourquoi et il me répondait que là-bas les gens sont pauvres et démunis, mais ils se tournent facilement vers Dieu. Ils ne sont pas plus saints que nous autres, mais ils aiment partager, prier, manifester leur foi. La foi en Dieu fait partie intégrante de leur vie.
Ses réflexions me faisaient penser à l’évangile d’aujourd’hui et je me disais, oui, ici au Québec, peut-être qu'on se pense trop savants, trop fins, trop performants, trop bons. C’est pourquoi on ne sent plus le besoin de s’ouvrir à Dieu, d'aller vers des valeurs non uniquement matérielles, mais spirituelles comme l’amour, le pardon, la bonté, le partage, la foi en Dieu.
En tout cas, l’évangile d’aujourd’hui nous invite à faire confiance à l’amour de Dieu pour nous dans notre vie. Dieu s’attend qu’on lui partage nos secrets car il nous respecte dans ce que nous sommes. « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Conclusion
Oui, notre relation à Dieu est comme celle qu’on a avec quelqu’un dont on partage les secrets. On se confie à lui, on vit une intimité avec lui et on lui fait confiance en tout.
Que cette messe soit l’occasion d’ouvrir à Dieu notre cœur et nous pouvons être sûrs qu’en retour Dieu nous apportera la paix, la joie, le repos. C’est ce que je vous souhaite à toutes et à tous
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
1 juillet 2020
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous » nous a dit saint Paul dans la deuxième lecture. C’est le souhait qu’il faisait en terminant sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe.
Cette petite phrase résume toute la foi de l’Église que nous partageons et que nous redisons chaque dimanche dans le « Je crois en Dieu ». Le Dieu des chrétiens est un Dieu unique en trois personnes, ce qui lui donne une couleur particulière que je vais essayer de mieux découvrir avec vous.
Essayer de mieux le découvrir? Est-ce possible? La Sainte Trinité est un mystère avons-nous appris. Et un mystère, on ne peut pas le comprendre.
Vous avez raison. Mais quand vous dites « un mystère on ne peut pas le comprendre », vous vous placez sur le registre de la raison humaine. Et sur ce plan, toutes nos explications, toutes nos recherches, ne pourront jamais nous faire entrer dans le mystère. Elles nous en montreront les contours. Elles en décriront l’essentiel, mais elles ne l’expliqueront pas.
Alors, on s'arrête là ? Non, car il y a une autre voie pour mieux découvrir le mystère de la Sainte Trinité, c’est d’y entrer avec son cœur et non avec sa raison. Je vous invite à le faire avec moi en suivant le chemin des noms de Dieu dans la Bible.
I – Le nom de Dieu dans l'Ancien Testament
Dans l’Ancien Testament, Dieu se présente, non pas divisé, éparpillé dans diverses créatures ou leurs représentations. Il est le Créateur. Il se présente Un et unique (Deutéronome 6,4), toujours le même, à Abraham, Isaac et Jacob, et à leur descendance croyante (Exode 3, 6). Le nom du Dieu unique est «JE SUIS». Le juifs ne le prononcent pas et disent plutôt « LE SEIGNEUR » ou « ADONAÏ ». On dit parfois Yahweh ou Yahvé. (Exode 3, 6 cf. aussi 34, 5-6)
Le Nom divin ne peut être attribué à quoi que ce soit et à qui que ce soit d’autre que l’unique Dieu. C’est le sens du premier commandement de la Loi que Moïse a transmise de la part de Dieu (Exode 20, 3-4; Deutéronome 5,7). Le deuxième, c'est de ne pas invoquer le nom divin à tout propos, de façon insignifiante, ou même pour faire le mal (Exode 20, 7; Deutéronome 5, 11).
Tout cela exprime à la fois une proximité exclusive que Dieu veut créer avec son peuple et un respect pour la sainteté du Dieu unique. Dans l’Ancien Testament, les actes et les paroles des croyants sont toujours guidés par l’amour du Nom divin. (Deutéronome 6,5)
II – La nouveauté apportée par Jésus
C’est dans cette foi au Dieu unique, révélé à Abraham et à Moïse dans le Nom divin, que Jésus a été élevé car il était juif et membre du peuple de l’Alliance. Sa mission fut d’accomplir et de porter à sa plénitude l’Alliance de Dieu avec Abraham et Moïse.
Jésus met de l'avant une nouvelle image de Dieu. Il donne à Dieu le beau nom de PÈRE (« Abba » en araméen qui se traduit littéralement par PAPA). Déjà à 12 ans au Temple devant les docteurs de la Loi lorsque ses parents le retrouvent il leur dit « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ». (Luc 2, 49) La prière à Dieu qu'il donne à ses disciples et que nous répétons si souvent commence par « Notre Père ». (Mathieu 6, 9)
Dans sa prédication, Jésus parle souvent de ses relations particulières avec Dieu. Il se dit même « FILS DE DIEU»., ce qui suscitera bien des incompréhensions. On l’accusera de blasphème « Tu as dit : ‘Je suis Fils de Dieu’ » lui reproche le grand prêtre lors de son procès durant la Passion. (Mathieu 26, 62-65)
Pour compléter la révélation du Dieu Un et Trine, faite à Abraham et à Moïse, Jésus décrit le lien qu’il a avec son Père en le comparant au souffle qui nous fait vivre. Ce lien c’est celui de l’amour mutuel à nul autre pareil. Ce souffle de vie prend le nom d'ESPRIT SAINT, amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père. Le Dieu unique est un Dieu en trois personnes,
Telle est la nouveauté apportée par Jésus. Le nom de Dieu n’est pas seulement « JE SUIS ». Il est « JE SUIS PÈRE, FILS ET ESPRIT SAINT », un seul Dieu en trois personnes, ce qui veut dire qu’il est comme une famille. En lui nous pouvons nous reconnaître par les sentiments d’amour, de partage, de don qu’il met dans nos cœurs.
Même plus, Jésus nous dit qu’il habite en nous, qu’il n’est pas extérieur à nous, mais au fond de notre être même. « Si quelqu'un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. (Jean 14, 23)
Voilà, en quelques mots, des pistes de méditation pour la fête de la Sainte Trinité où nous vénérons le Dieu Un et Trine au coeur de notre foi.
III- Application
Les chrétiens ont depuis les tout débuts inscrit cette foi au Dieu Un et Trine dans leur vie et dans leurs célébrations de toutes sortes. Nous le faisons encore aujourd’hui.
Chaque messe commence par le signe de Croix accompagné des paroles « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Nous faisons spontanément la même chose lorsque nous nous mettons en prière à la chapelle, sur le bord de notre lit le soir, avant un repas ou avant le travail.
C’est encore « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » que le prêtre ou le diacre donne la bénédiction soit à la messe soit dans d’autres occasions.
Notre histoire de croyant est commencée à notre baptême où nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », lorsque la personne qui nous a baptisé a dit en versant l’eau sur notre tête « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Conclusion
Que cette messe qui nous réunit « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » nous aide à entrer dans ce grand mouvement d’amour qui est au cœur de la Trinité qui veut se faire une demeure en nous (Cf. Jean 14, 23). Ouvrons-lui la porte de notre coeur, car « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». (Jean 3,16)
Je vous refais en terminant le souhait de saint Paul : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 juin 2020
Le récit du baptême de Jésus par saint Mathieu est un récit qui nous raconte une expérience très personnelle de Jésus. Celle-ci marque un moment important dans sa vie. Le récit de saint Mathieu est très différent de celui de saint Marc (1, 9-11) ou de saint Luc (3,21-22) qui eux font de cet événement une sorte de théophanie, une manifestation éclatante de la puissance de Dieu qui accrédite publiquement son Envoyé.
I – La perspective de saint Mathieu
Saint Mathieu, sans mettre de côté l’aspect inaugural du ministère de Jésus puisqu’il situe le Baptême de Jésus au tout début de son évangile, va nous faire entrer, cependant, dans l’expérience intérieure de Jésus à ce moment-là. Et on le comprend, car pour Jésus ce moment était attendu et, en même temps, redouté parce qu’il marquait un changement radical dans sa vie.
Pour nous faire une petite idée de ce que Jésus vit à ce moment-là, prenons quelques comparaisons bien imparfaites, mais assez évocatrices. Pensez à des moments de changements importants que vous avez vécus comme, par exemple, la naissance de votre premier enfant, la rencontre de votre âme sœur, la décision d’aller étudier en Europe ou de partir collaborer à un organisme d’aide international comme médecins ou avocats sans frontières, votre premier emploi, votre entrée en retraite etc.
Ce sont des comparaisons, mais elles nous mettent sur la bonne voie pour méditer cette scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Mathieu.
II – Les effets de ce moment privilégié pour Jésus
En effet, saint Mathieu raconte la scène comme un souvenir que les disciples ont conservé. Ceux-ci ont décrit cette scène dans la lumière de la résurrection de Jésus qui illumine leur foi depuis la Pentecôte où ils ont compris le sens de sa vie et de son message. Dans notre scène, Jean-Baptiste passe au second plan. Il n’agit pas comme le Précurseur qui annonce la venue du Messie. Il agit plutôt comme un témoin qui respecte scrupuleusement la démarche de celui qui lui demande de le baptiser. C’est Jésus qui est au centre de la scène et non pas Jean-Baptiste.
Saint Mathieu à l’école des premiers disciples a retenu deux enseignements de ce baptême.
Le premier est exprimé par la vision des cieux ouverts et de l’Esprit qui descend sur Jésus : « Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui ». Jésus, à ce moment-là, apparaît comme celui qui porte en lui une puissance nouvelle qui dépasse les confins habituels de nos relations et de nos lieux d’appartenance pour entrer dans le monde autre où se tient Celui qui est le créateur et le maître de tout.
À cette vision des cieux ouverts et de la colombe qui représente l’Esprit, saint Mathieu ajoute une parole qui donne le sens de cet événement fondamental dans la vie de Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie ». Le Baptême de Jésus touche tout son être. Saint Mathieu nous montre ici que le fils de Marie et de Joseph réalise, dans ce moment d’intense émotion et de profond abandon à Dieu, que Dieu et lui sont un et qu’il peut et se doit de l’appeler son Père, ce qu’il fera dans toute sa prédication par la suite, car il est vraiment et réellement le Fils bien-aimé.
III – Application
Nous pouvons aujourd'hui nous laisser, nous aussi, habiter par cette présence de Dieu comme l'a fait Jésus. Comme Lui nous avons reçu le Baptême. Ce fut pour la plupart au moment de notre jeunesse ou de notre enfance. C’était une beau geste et une célébration liturgique, d’abord et avant tout, où se manifestait une présence et une grâce du Christ toute particulière nous faisant enfants de Dieu. En effet par le baptême nous sommes devenus, et nous le sommes toujours, de véritables enfants de Dieu (cf. I Jean 3, 1). Nous sommes entrés dans l’Église et nous avons été admis dans sa famille, pourrait-on dire.
Il reste qu'il y a un problème pour nous...presque toutes et tous. Ce baptême nous l’avons reçu alors que nous étions peu ou pas conscients des conséquences. Ce sont nos parents et nos parrains et marraines qui nous ont porté sur les fonds baptismaux. Il est bon de se rappeler cela et de se souvenir même de la date de notre baptême comme le suggère le pape François. Pourquoi ? Parce que cela nous donne l'occasion d’entrer maintenant - si ce n'est déjà fait - nous aussi dans la démarche de Jésus et de laisser l’Esprit nous prendre et nous rendre témoins pour la mission qui est la nôtre. Cette mission a toutes les variétés possibles. Elle n’est pas à sens unique et n’est pas limitée. L’Esprit souffle où il veut comme le dit saint Jean (cf. Jean 3, 8).
Nous sommes au début d’une nouvelle année, c'est le temps de laisser notre cœur et notre esprit préciser ce qui sera l’objet de nos efforts spéciaux. Pour ce faire il est bon de se concentrer dans la prière et dans la méditation personnelle comme Jésus l'a fait en allant vers Jean-Baptiste pour être baptisé.
Conclusion
À chaque Eucharistie, nous sommes invités à célébrer dans le signe du Pain et du Vin consacrés la venue de Jésus, le Fils bien-aimé, qui s’est donné pour nous et qui a fait de nous ses frères et ses sœurs.
Nous sommes dans une grande famille, celle du Corps du Christ, qui dépasse les horizons géographiques et sociaux. Ce matin, en ce jour du Baptême de Jésus, entrons comme Lui dans cette mission d’annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier selon notre vocation et selon les inspirations que l’Esprit - qui est descendu sur nous au baptême - mettra dans notre coeur.
Que la grâce de Dieu nous soit en aide !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
7 janvier 2020
LECTURES DE LA MESSE pour le Baptême du Seigneur Année A
PREMIÈRE LECTURE
« Voici mon serviteur, qui a toute ma faveur » (Is 42, 1-4.6-7)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
« Voici mon serviteur que je soutiens,
mon élu qui a toute ma faveur.
J’ai fait reposer sur lui mon esprit ;
aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton,
il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas,
jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre,
et que les îles lointaines
aspirent à recevoir ses lois.
Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ;
je te saisis par la main, je te façonne,
je fais de toi l’alliance du peuple,
la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles,
tu feras sortir les captifs de leur prison,
et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 28 (29), 1-2, 3ac-4, 3b.9c-10)
R/ Le Seigneur bénit son peuple
en lui donnant la paix. (Ps 28, 11b)
Rendez au Seigneur, vous, les dieux,
rendez au Seigneur gloire et puissance.
Rendez au Seigneur la gloire de son nom,
adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté.
La voix du Seigneur domine les eaux,
le Seigneur domine la masse des eaux.
Voix du Seigneur dans sa force,
voix du Seigneur qui éblouit.
Le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre,
Et tous dans son temple s’écrient : « Gloire ! »
Au déluge le Seigneur a siégé ;
il siège, le Seigneur, il est roi pour toujours !
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint » (Ac 10, 34-38)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée,
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« En vérité, je le comprends,
Dieu est impartial :
il accueille, quelle que soit la nation,
celui qui le craint
et dont les œuvres sont justes.
Telle est la parole qu’il a envoyée aux fils d’Israël,
en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ,
lui qui est le Seigneur de tous.
Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui. »
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Dès que Jésus fut baptisé, il vit l’Esprit de Dieu venir sur lui » (Mt 3, 13-17)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, le ciel s’est ouvert,
l’Esprit descend sur Jésus,
et la voix du Père domine les eaux :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! »
Alléluia. (cf. Mt 3, 16-17, Ps 28, 3)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Alors paraît Jésus.
Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain
auprès de Jean,
pour être baptisé par lui.
Jean voulait l’en empêcher et disait :
« C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi,
et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit :
« Laisse faire pour le moment,
car il convient
que nous accomplissions ainsi toute justice. »
Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé,
il remonta de l’eau,
et voici que les cieux s’ouvrirent :
il vit l’Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé
en qui je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois « Lumière des nations »2023-01-03T19:29:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-Lumiere-des-nations_a873.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/28307528-28001533.jpg2019-01-02T20:00:00+01:00Hermann Giguère
La fête d’aujourd’hui prolonge celle de Noël. Elle nous parle encore de la manifestation de Dieu dans le monde par la venue parmi nous de son Fils bien-aimé sous les traits d’un enfant. Trois personnages partis de loin sont venus l’adorer et lui offrir des présents. Ce sont les mages que la tradition a appelé les « Rois mages » dont saint Mathieu nous raconte la visite dans le texte de l’évangile qui vient d’être lu.
Plusieurs éléments de ce récit peuvent retenir notre attention avec profit, J’ai choisi l’étoile, le but du voyage des mages et les présents. Nous sommes nous aussi comme ces mages. Ils nous représentent bien. Commençons par l’étoile.
I – L’étoile
J’ai lu que des scientifiques ont cherché à découvrir ce qui s’était passé avec cette étoile que les mages ont vue. Il se peut disent certains que c’était le passage d’une comète qui laissait une trace visible dans le ciel. Peut-être! Toutefois, saint Mathieu donne à cette étoile un rôle bien particulier qui n’est pas une explication astronomique.
Premièrement, l’étoile des mages apparaît de façon subite et elle sort ceux qui l’observent de leur vie ordinaire. Elle est un signal qui les appelle à quelque chose de nouveau. Deuxièmement cette étoile des mages pour saint Mathieu indique le chemin à suivre pour entrer dans cette nouveauté qui apparaît sans savoir exactement où cela conduira. Et enfin, l'étoile des mages échappe à leurs regards à certains moments et elle disparaît totalement une fois qu'il sont arrivés à leur but.
Ces trois fonctions de l’étoile des mages : signal, chemin et guide s’appliquent très bien à nous aujourd’hui qui, comme les mages, cherchons à reconnaître l’action et la présence de Dieu dans nos vies.
Comme l’étoile des mages, Dieu apparait souvent de façon impromptue et subite dans nos vies. Il nous donne un signal. Et il nous mène hors des sentiers battus. Il nous provoque à sortir de nos habitudes pour aller vers des nouveautés où il nous attend. Soyons des personnes attentives aux signes de sa présence. En deuxième lieu, dans notre chemin de vie, comme les mages, nous avancerons avec confiance car notre route est remplie de la lumière de Dieu, de son amour et ainsi nous sommes conduits à la bonne destination. Troisièmement, pour nous aussi, comme il est arrivé aux mages, l’étoile de la présence de Dieu disparaîtra, se cachera parfois. Après avoir reçu des lumières, nous passerons à travers des moments de questionnement, de purification de notre foi. La présence de Dieu nous semblera disparue, puis tout à coup elle reviendra nous éclairer de nouveau. Comme les mages continuons notre chemin et soyons persévérants.
II – Le but du voyage des mages
Ce beau récit de la visite des mages, par ses détails nombreux et ses rebondissements, peut nous faire oublier que le personnage principal de ce récit ce ne sont pas les mages, mais Jésus lui-même dans sa mission pour le monde.
En effet, c'est la découverte de l'Enfant-Jésus qui est le but de leur voyage. Resplendit dans l’enfant qu'ils vénèrent le Sauveur du monde. Cet enfant est la lumière des nations. Tout petit à Bethléem dans les bras de sa maman il porte le poids du monde qu’il vient sauver et ramener à Dieu. Son nom Jésus veut dire « Sauveur ».
Les trois mages venus de loin symbolisent les nations qui recevront le message de Jésus qui n’est pas venu seulement pour les brebis d’Israël mais pour toutes les nations. Le salut est offert à toute personne qui croit en Jésus car, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture tirée de sa Lettre aux Éphésiens « toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile ».
Cette universalité du salut offert à toutes les nations est ce qui est célébré lorsque nous désignons cette fête d'aujourd'hui comme une « épiphanie ». Ce terme « épiphanie » vient du grec et il veut dire briller (phainein) sur (épi). La fête de l’Épiphanie est une apparition, une révélation, une manifestation de Dieu. La Jérusalem de la première lecture est l'image de cette manifestation de Dieu qui se continue : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore » proclame le prophète. On comprend que cette manifestation rende ceux et celles qui la vivent remplis de joie comme dans le cas des mages qui manifestent celle-ci par leurs présents.
III – Les présents
Les présents des mages que la tradition a retenu sont d'un symbolisme très riche pour nous.
L’or. C'est ce qui, en nous, a été reçu de Dieu, c’est notre vie, nos capacités personnelles, nos talents et nos ressources. C’est tout notre être, car comme Dieu le dit à chacun et chacune d'entre nous : « Tu as du prix à mes yeux et je t'aime ». (cf. Isaïe 43, 4) Nous sommes pour Dieu des personnes remplies de richesses de toutes sortes qu’il a déposées en nous de toute éternité. Voilà notre or.
L’encens. Cette image de l’encens qui parfume les lieux où il est employé et qui monte vers le ciel représente notre cœur, nos sentiments, notre amour, notre foi, notre espérance qui rayonnent autour de nous. Ceux et celles qui nous voient et nous rencontrent peuvent les percevoir et en rendre gloire à Dieu.
La myrrhe qui est une préparation qui sert à l’embaumement des corps nous rappelle que nos corps sont une demeure de Dieu, un temple de l’Esprit Saint et qu’après notre mort, ils revivront un jour dans la résurrection finale avec le Christ. Cette préparation qu’est la myrrhe est aussi un symbole de la mort de Jésus par laquelle nous sommes sauvés.
Conclusion
Comment vivre cette épiphanie que les mages ont vécue si ce n’est en faisant comme eux et... en retournant chez nous ? En effet, nos eucharisties nous invitent, après la rencontre avec le Christ à la messe, à sortir et à reprendre notre vie de tous les jours en y cherchant la présence de Jésus. Il se manifestera comme c'est arrivé pour les mages, soyons-en sûrs.
Ses manifestations ne seront pas des manifestations de gloire. Elles seront désarçonnantes. Elles se feront dans la faiblesse comme celle de l’enfant que les mages adorent. Je suis venu, dira Jésus plus tard, pour servir. Je ne suis pas un Sauveur qui affiche sa puissance, mais je suis un Sauveur humble venant vers vous tous et toutes et spécialement vers les pauvres et les petits qui m’accueillent (cf. Mathieu 20, 28).
Que ces pensées mûrissent en nous en ce jour de l’Épiphanie, une fête merveilleuse qui nous permet de retourner vers nos occupations remplis de la joie d’avoir rencontré le Sauveur de nos vies dans l’Enfant que nous avons vénéré à Noël et que nous vénérons de nouveau avec les mages en ce jour.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 janvier 2019
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Baptême du Seigneur Année B - 8 janvier 20182018-12-07T20:29:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-8-janvier-2018_a809.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/17669949-22099995.jpg2018-01-08T08:00:00+01:00Hermann Giguère
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peuples, un guide et un chef. Nous acceptons bien le témoignage des hommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
Première lecture
« Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut ! (Is 12, 3)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
Évangile
« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Alléluia. Alléluia.
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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