Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-28T15:39:39+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois 2024 année B : « Marcher, se prosterner, repartir comme les mages »2024-01-09T14:34:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2024-annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a1155.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75838433-53431802.jpg2024-01-02T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l'Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l'universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.
I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages - c'est le mot de l'évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite - venus d’on ne sait où représentent l'humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».
II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l'occasion aujourd'hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C'est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C'est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n'est pas faite d'éclats passagers à la manière d'un gala ou d'un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l'avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien "La gloire de Dieu c'est l'homme vivant". Sa gloire rayonne dans l'humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.
III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c'est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l'étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.
Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
2 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE pour l'Épiphanie du Seigneur
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur Année C ou fête des Rois "Adorer, offrir, marcher"2022-01-02T04:51:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-Annee-C-ou-fete-des-Rois-Adorer-offrir-marcher_a1043.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/60022535-43993678.jpg2021-12-28T18:00:00+01:00Hermann Giguère
La fête de l'Épiphanie nous ramène chaque année le beau récit de la parabole des Rois mages que l'évangile désigne seulement comme des "mages". La tradition subséquente en fait des rois. Il n'est pas besoin de pouvoir vérifier l'historicité de cette histoire pour en tirer profit pour notre aventure spirituelle. Dans cette parabole des Mages, l'évangéliste saint Mathieu en résume bien le message. Ces trois personnages que la tradition a appelé Gaspard, Melchior et Balthazar sont pour nous des modèles dans notre cheminement de foi par les gestes qu'ils posent dans ce récit. Reprenons ensemble le récit qu'on vient de lire.
I- Adoration
La première chose qui nous frappe lorsque les Mages ont rencontré Jésus, c'est l'adoration. Ils cherchaient Celui qui est au-dessus de tout, le Seigneur des seigneurs. Ils ne se laissent pas décourager par ce qu'ils voient : un enfant sur la paille. Au contraire, ils s'agenouillent et ils reconnaissent Celui que le monde attendait.
Ils l'adorent puisqu'en lui ils découvrent la manifestation de Dieu au monde non seulement pour le peuple d'Israël, mais pour tous les peuples comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture : "les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Évangile." (Éphésiens 3, 6)
Le mot ÉPIPHANIE qui vient du grec signifie cela. "επι" (epi) veut dire "sur" et φαίνω (phaïnò) "phanie" "apparition". Le terme grec peut ainsi se traduire par "manifestation", "rendre visible", "apparaître", "être évident". En Jésus Dieu s'est manifesté dans la chair, l'amour de Dieu est apparu dans le monde (Tite 3, 4-5). Cet amour de Dieu s'est manifesté sous les traits d'un enfant qui deviendra le Sauveur de l'humanité par son obéissance à Dieu et par le don de sa vie pour ses frères et soeurs.
Comment ne pas se prosterner devant lui? Comme les mages. Lorsque nous faisons ce geste d'adoration nous reconnaissons la grandeur de l'amour de notre Dieu créateur et nous l'assurons non seulement de nos remerciements, mais aussi nous nous inclinons devant sa volonté de salut qui rejoint tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux. Nous reconnaissons que ce n'est pas nous qui donnons ce Salut dont a tant besoin l'humanité, mais que ce Salut est un pur don gratuit de sa part.
II- Offrande
Les gestes d'adoration se prolongent nécessairement chez les adorateurs et les adoratrices par un mouvement d'offrande. C'est ce qui est symbolisé par les offrandes des Mages: l'or, l'encens et la myrrhe (une sorte de résine aromatique qui a des propriétés antiseptiques).
Les Mages ont offert leurs trésors à Jésus et toi n'as-tu pas quelque chose à donner toi aussi penses-tu?
Bien sûr, nous n'avons pas à apporter les mêmes offrandes. Nous ne sommes pas des rois. Nous sommes ce que nous sommes. Nous sommes renvoyés à nous-mêmes, à nos misères, à nos biens et à nos talents.
Nos misères reconnues et assumées dans la foi peuvent être le plus beau don à l'Enfant Jésus. Nos biens et nos talents déposés à la crèche, eux, manifesteront la volonté de nous désapproprier de nous-mêmes et de nous ouvrir à l'action de Dieu. "Avant d'adorer cet enfant, décharge-toi de tout ce qui t'encombre" nous dit saint Jean Chrysostome, le grand prédicateur à la "bouche d'or", dans une belle homélie de l'Épiphanie (IVe siècle).
Misères et limites assumées, biens et richesses, talents et qualités mis au service de Dieu et de ses frères et soeurs.
Quelles belles offrandes. C'est l'encens de notre petitesse et de nos misères qui plaît à Dieu, l'or de nos biens et richesses matérielles et spirituelles que nous lui cédons et la myrrhe de nos talents et qualités naturels reçus du créateur que nous offrons pour sa gloire,
III- La longue marche
Le Mages ne se laissent pas enfermer dans l'étable de Bethléem. Aussitôt qu'ils le peuvent, ils cherchent un chemin pour regagner leur pays et ce faisant. ils deviennent des messagers de la Bonne Nouvelle annoncée par la naissance de cet Enfant: "Un Sauveur nous est né" avait dit l'Ange aux bergers lors de la naissance de Jésus (Luc 2, 11) . Ce message ils le répercuteront dans leurs contrées et dans leurs milieux respectifs. Un message qui déborde les frontières du Peuple d'Israël. Un message universel pour l'humanité toute entière.
C'est dans le caractère universel du Salut donné en Jésus que réside la beauté de ce mystère de l'Épiphanie - de la Manifestation du Christ aux nations.
Lorsque nous sommes fatigués en regardant autour de nous, que nous voyons la désaffectation religieuse de nos contemporains, au Québec notamment et lorsque, d'autre part, nous reconnaissons dans les jeunes générations des attentes spirituelles évidentes, nous sommes invités comme les Rois mages à faire route avec nos contemporains, vieux et jeunes. et à leur dire "Un Sauveur nous est donné".
Nous aurons au cours de la nouvelle année des occasions de le faire soyez-en sûrs, car cette Bonne nouvelle est toujours actuelle.
Conclusion
La parabole des Mages ne peut nous laisser indifférents. Au lieu de nous demander : est-ce bien une étoile qui les a guidés, regardons plutôt les gestes qu'ils ont posés : adoration, offrande et longue marche. À leur exemple, efforçons-nous de cultiver ces trois gestes dans nos vies.
Cette Eucharistie déjà nous met en marche, elle nous fait entrer en adoration et elle nous permet de présenter notre vie à Dieu en offrande spirituelle en union avec celle du Christ.
Vivons ces moments ce matin en union avec nos frères et soeurs de tous les horizons et de toutes les nations.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
28 décembre 2021
Les noms traditionnels de « Gaspard, Melchior et Balthazar » apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle intitulé Excerpta Latina Barbari conservé à la Bibliothèque nationale de France à Paris.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. Ps 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois 2021 Année B : « Marcher, se prosterner, repartir comme les mages »2021-01-01T19:22:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-2021-Annee-B-Marcher-se-prosterner-repartir-comme-les-mages_a988.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/51709648-39623734.jpg2020-12-29T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Aujourd’hui c’est la fête de l’Épiphanie qu’on appelait autrefois la fête des Rois. « Épiphanie » vient d’un mot grec qui veut dire « manifestation » , « révélation ». La fête de l'Épiphanie se situe dans la foulée de la manifestation de l’amour de Dieu qui apparaît dans l’Enfant de la crèche à Noël. Elle célèbre l'universalité du salut offert à toutes les nations. Nous célébrons donc aujourd’hui la manifestation ou la révélation du Christ lumière pour toutes les nations.
I – Épiphanie : une manifestation de la Lumière
Cette vérité nous est présentée dans un merveilleux récit qui dit tout avec des symboles qui ont traversé les âges : les présents (l’or, l’encens et la myrrhe), les chameaux, les vêtements précieux, la prosternation devant la mangeoire où se trouve l’Enfant Jésus à côté de Marie et Joseph. De superbes tableaux de maîtres flamands en particulier nous ont transmis ces images.
Les mages - c'est le mot de l'évangile, la dévotion populaire en a fait des rois par la suite - venus d’on ne sait où représentent l'humanité entière. Avec le temps on leur a donné des noms : Balthasar, Melchior et Gaspard et on a marqué leurs origines diverses en mettant un noir parmi eux. Il n’y a pas de limites au salut de Dieu. Son amour n’a pas de frontières. Sa lumière luit pour toutes les nations.
Les textes des lectures y insistent. « Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi » avons-nous entendu dans la première lecture du prophète Isaïe. Et dans sa lettre aux Éphésiens dont nous avons lu un extrait dans la deuxième lecture saint Paul dit : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps ».
II– La gloire de Dieu
La belle fête de l’Épiphanie, de la manifestation de Dieu au monde, est pour nous l'occasion aujourd'hui de chanter la gloire de Dieu qui resplendit partout et pour tous. C'est ce à quoi nous invite le prophète Isaïe dans la première lecture s’adressant à Jérusalem qui représente l’Église dont nous sommes les membres : « Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi… sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière ».
Pour nous, nouvelle Jérusalem, la gloire de Dieu prend sa source dans une mangeoire où repose un tout petit enfant. C'est le paradoxe de la présence de Dieu parmi nous. Sa gloire n'est pas faite d'éclats passagers à la manière d'un gala ou d'un festival où les divas et les stars déambulent. Elle est au creux de la vie du monde, dans les situations les plus humbles et dans les personnes quelles qu’elles soient. Elle est à la portée de toutes et de tous. Un grand évêque saint Irénée l'avait bien compris et il nous a laissé une formule célèbre qui le dit bien "La gloire de Dieu c'est l'homme vivant". Sa gloire rayonne dans l'humanité rachetée où luit sa Lumière faite chair dans cet enfant devant qui se prosternent les mages.
III – Application
Comment recevoir cette manifestation, cette révélation de la lumière de Dieu en Jésus que les mages ont découvert ? Les mages peuvent nous servir de modèles. Comme eux nous sommes invités à marcher, à nous prosterner et à repartir.
Marcher : c'est en marchant que se fait le chemin. Le chemin c’est la marche elle-même. Nous sommes des voyageurs en marche vers la patrie céleste (cf. Hébreux 11, 13). Nous avançons péniblement parfois, mais nous pouvons toujours, comme les mages, faire confiance à l'étoile de la présence du Seigneur qui guide nos vies
Se prosterner : c’est un attitude que nous avons à redécouvrir car, malgré sa proximité que nous révèle la naissance de Jésus à Bethléem, notre Dieu est toujours le Tout Autre, Il est le Tout. Nous ne pouvons nous en approcher que dans l’humilité et la révérence. Cela ne l’éloigne pas de nous, au contraire. En nous prosternant devant lui nous reconnaissons au plus profond de nous sa présence qui donne la vie et l’être.
Repartir : le chrétien croyant ne vit pas refermé sur lui-même car il sait que son Dieu remplit l’univers et que toute créature lui appartient. Il se sent envoyé pour proclamer sa foi en Lui à l’exemple des mages qui avaient rencontré le Dieu de leurs attentes dans l’Enfant de la mangeoire et qui s’en allèrent d’où ils étaient venus remplis d’une lumière nouvelle qui irradiait autour d’eux. Ils sont les premiers apôtres et les premiers évangélisateurs.
Voilà pour nous des modèles pour vivre notre foi aujourd’hui. Comme eux, nous marchons, nous nous prosternons et nous repartons.
Conclusion
Dans ces gestes nous sommes soutenus par l’assurance que nous sommes précédés par Celui que nous vénérons : Jésus le Fils du Père dont nous attendons le Retour. Il est au ciel dans la gloire du Père priant sans cesse pour nous et avec nous (cf. Hébreux 7, 25). Par cette Eucharistie, nous nous associons à lui et nous devenons les mages des temps modernes pour la plus grande gloire de Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE pour l'Épiphanie du Seigneur
PREMIÈRE LECTURE
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis !
Elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Voici que les ténèbres couvrent la terre,
et la nuée obscure couvre les peuples.
Mais sur toi se lève le Seigneur,
sur toi sa gloire apparaît.
Les nations marcheront vers ta lumière,
et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux alentour, et regarde :
tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ;
tes fils reviennent de loin,
et tes filles sont portées sur la hanche.
Alors tu verras, tu seras radieuse,
ton cœur frémira et se dilatera.
Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi,
vers toi viendront les richesses des nations.
En grand nombre, des chameaux t’envahiront,
de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha.
Tous les gens de Saba viendront,
apportant l’or et l’encens ;
ils annonceront les exploits du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur,
se prosterneront devant toi. (cf. 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
DEUXIÈME LECTURE
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
vous avez appris, je pense,
en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m’a fait connaître le mystère.
Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.
Ce mystère,
c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,
au même corps,
au partage de la même promesse,
dans le Christ Jésus,
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée,
au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient
arrivèrent à Jérusalem
et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,
et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,
pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée,
car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda,
tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda,
car de toi sortira un chef,
qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret
pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient
les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile,
ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;
et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour l'Épiphanie du Seigneur ou Fête des Rois « Lumière des nations »2023-01-03T19:29:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Epiphanie-du-Seigneur-ou-Fete-des-Rois-Lumiere-des-nations_a873.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/28307528-28001533.jpg2019-01-02T20:00:00+01:00Hermann Giguère
La fête d’aujourd’hui prolonge celle de Noël. Elle nous parle encore de la manifestation de Dieu dans le monde par la venue parmi nous de son Fils bien-aimé sous les traits d’un enfant. Trois personnages partis de loin sont venus l’adorer et lui offrir des présents. Ce sont les mages que la tradition a appelé les « Rois mages » dont saint Mathieu nous raconte la visite dans le texte de l’évangile qui vient d’être lu.
Plusieurs éléments de ce récit peuvent retenir notre attention avec profit, J’ai choisi l’étoile, le but du voyage des mages et les présents. Nous sommes nous aussi comme ces mages. Ils nous représentent bien. Commençons par l’étoile.
I – L’étoile
J’ai lu que des scientifiques ont cherché à découvrir ce qui s’était passé avec cette étoile que les mages ont vue. Il se peut disent certains que c’était le passage d’une comète qui laissait une trace visible dans le ciel. Peut-être! Toutefois, saint Mathieu donne à cette étoile un rôle bien particulier qui n’est pas une explication astronomique.
Premièrement, l’étoile des mages apparaît de façon subite et elle sort ceux qui l’observent de leur vie ordinaire. Elle est un signal qui les appelle à quelque chose de nouveau. Deuxièmement cette étoile des mages pour saint Mathieu indique le chemin à suivre pour entrer dans cette nouveauté qui apparaît sans savoir exactement où cela conduira. Et enfin, l'étoile des mages échappe à leurs regards à certains moments et elle disparaît totalement une fois qu'il sont arrivés à leur but.
Ces trois fonctions de l’étoile des mages : signal, chemin et guide s’appliquent très bien à nous aujourd’hui qui, comme les mages, cherchons à reconnaître l’action et la présence de Dieu dans nos vies.
Comme l’étoile des mages, Dieu apparait souvent de façon impromptue et subite dans nos vies. Il nous donne un signal. Et il nous mène hors des sentiers battus. Il nous provoque à sortir de nos habitudes pour aller vers des nouveautés où il nous attend. Soyons des personnes attentives aux signes de sa présence. En deuxième lieu, dans notre chemin de vie, comme les mages, nous avancerons avec confiance car notre route est remplie de la lumière de Dieu, de son amour et ainsi nous sommes conduits à la bonne destination. Troisièmement, pour nous aussi, comme il est arrivé aux mages, l’étoile de la présence de Dieu disparaîtra, se cachera parfois. Après avoir reçu des lumières, nous passerons à travers des moments de questionnement, de purification de notre foi. La présence de Dieu nous semblera disparue, puis tout à coup elle reviendra nous éclairer de nouveau. Comme les mages continuons notre chemin et soyons persévérants.
II – Le but du voyage des mages
Ce beau récit de la visite des mages, par ses détails nombreux et ses rebondissements, peut nous faire oublier que le personnage principal de ce récit ce ne sont pas les mages, mais Jésus lui-même dans sa mission pour le monde.
En effet, c'est la découverte de l'Enfant-Jésus qui est le but de leur voyage. Resplendit dans l’enfant qu'ils vénèrent le Sauveur du monde. Cet enfant est la lumière des nations. Tout petit à Bethléem dans les bras de sa maman il porte le poids du monde qu’il vient sauver et ramener à Dieu. Son nom Jésus veut dire « Sauveur ».
Les trois mages venus de loin symbolisent les nations qui recevront le message de Jésus qui n’est pas venu seulement pour les brebis d’Israël mais pour toutes les nations. Le salut est offert à toute personne qui croit en Jésus car, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture tirée de sa Lettre aux Éphésiens « toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile ».
Cette universalité du salut offert à toutes les nations est ce qui est célébré lorsque nous désignons cette fête d'aujourd'hui comme une « épiphanie ». Ce terme « épiphanie » vient du grec et il veut dire briller (phainein) sur (épi). La fête de l’Épiphanie est une apparition, une révélation, une manifestation de Dieu. La Jérusalem de la première lecture est l'image de cette manifestation de Dieu qui se continue : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore » proclame le prophète. On comprend que cette manifestation rende ceux et celles qui la vivent remplis de joie comme dans le cas des mages qui manifestent celle-ci par leurs présents.
III – Les présents
Les présents des mages que la tradition a retenu sont d'un symbolisme très riche pour nous.
L’or. C'est ce qui, en nous, a été reçu de Dieu, c’est notre vie, nos capacités personnelles, nos talents et nos ressources. C’est tout notre être, car comme Dieu le dit à chacun et chacune d'entre nous : « Tu as du prix à mes yeux et je t'aime ». (cf. Isaïe 43, 4) Nous sommes pour Dieu des personnes remplies de richesses de toutes sortes qu’il a déposées en nous de toute éternité. Voilà notre or.
L’encens. Cette image de l’encens qui parfume les lieux où il est employé et qui monte vers le ciel représente notre cœur, nos sentiments, notre amour, notre foi, notre espérance qui rayonnent autour de nous. Ceux et celles qui nous voient et nous rencontrent peuvent les percevoir et en rendre gloire à Dieu.
La myrrhe qui est une préparation qui sert à l’embaumement des corps nous rappelle que nos corps sont une demeure de Dieu, un temple de l’Esprit Saint et qu’après notre mort, ils revivront un jour dans la résurrection finale avec le Christ. Cette préparation qu’est la myrrhe est aussi un symbole de la mort de Jésus par laquelle nous sommes sauvés.
Conclusion
Comment vivre cette épiphanie que les mages ont vécue si ce n’est en faisant comme eux et... en retournant chez nous ? En effet, nos eucharisties nous invitent, après la rencontre avec le Christ à la messe, à sortir et à reprendre notre vie de tous les jours en y cherchant la présence de Jésus. Il se manifestera comme c'est arrivé pour les mages, soyons-en sûrs.
Ses manifestations ne seront pas des manifestations de gloire. Elles seront désarçonnantes. Elles se feront dans la faiblesse comme celle de l’enfant que les mages adorent. Je suis venu, dira Jésus plus tard, pour servir. Je ne suis pas un Sauveur qui affiche sa puissance, mais je suis un Sauveur humble venant vers vous tous et toutes et spécialement vers les pauvres et les petits qui m’accueillent (cf. Mathieu 20, 28).
Que ces pensées mûrissent en nous en ce jour de l’Épiphanie, une fête merveilleuse qui nous permet de retourner vers nos occupations remplis de la joie d’avoir rencontré le Sauveur de nos vies dans l’Enfant que nous avons vénéré à Noël et que nous vénérons de nouveau avec les mages en ce jour.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
3 janvier 2019
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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L'Épiphanie, la fête des Rois, une rencontre interculturelle exceptionnelle à Québec2013-01-13T21:48:00+01:00http://www.hgiguere.net/L-Epiphanie-la-fete-des-Rois-une-rencontre-interculturelle-exceptionnelle-a-Quebec_a509.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/5098968-7609503.jpg2013-01-06T23:48:00+01:00Webmestre
C'est dans cette esprit d'universalité que l'Église de Québec tient chaque année en la fête de l'Épiphanie ce rassemblement interculturel. Lancé, il y a dix ans, la rencontre interculturelle annuelle se continue. Le cardinal Ouellet la présidait avec enthousiasme et son successeur, Mgr Gérald C. Lacroix, archevêque de Québec, continue de le faire avec le même enthousiasme. Cette année, il a présidé la fête accompagné des deux évêques auxiliaires à Québec, Mgr Gaétan Proulx et Mgr Denis Grondin. L'église Saint-Ignace-de-Giffard était remplie en ce 6 janvier 2013 pour une célébration eucharistique haute en couleurs qui s'est tenue à 14 heures. L'un des prêtres de l'équipe pastorale a estimé la foule à plus de 800 personnes. Environ 30 prêtres et diacres permanents étaient présents.
Après une entrée solennelle, un groupe huron-wendat a procéder au rite de la fumée qui sert à purifier l'assemblée et les lieux. Ce rite a rappelé Mgr Lacroix a été fait à la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome lors de la canonisation de Kateri Tekakwitha.
Par la suite un superbe Gloire à Dieu a été interprété par la chorale des jeunes vietnamiens. Après les lectures en espagnol et en anglais, le diacre a proclamé l'évangile. Dans son homélie Mgr Lacroix a souligné que la fête d'aujourd'hui marque non seulement les provenances diverses des différents groupes, mais aussi la diversité et l'universalité de l'Église. L'acceuil que l'Église de Québec, a-t-il dit, fait à ces personnes qui s'installent parmi nous est comme un cadeau de remerciement pour l'accueil que bien des contrées on fait aux missionnaires québécois dans le passé. Il a même demandé aux personnes présentes qui avaient oeuvré sur ce plan à se lever. Il a continué son homélie en citant le texte d'un des premiers tweets du pape BenoÎt XVI qui répondait ainsi à quelqu'un qui lui demandait comment vivre l'Année de la foi : "En parlant avec Jésus dans la prière, en écoutant ce qu'il vous dit dans l'Évangile et en le voyant dans ceux qui sont dans le besoin". Mgr Lacroix a commenté chacun des ces aspects de la vie chrétienne avant de revenir sur l'universalité de la fête qui nous invite à ne pas rester "enfermés", mais à s'ouvrir le coeur à la diversité et à la richesse des autres.
La célébration s'est continuée par des intentions de prière diverses langues : innu, polonais, français, italien, arabe. Le groupe huron-wendat a chanté pendant l'offertoire un chant datant de 1697. Le Saint, Saint, Saint a été interprété par un groupe africain sans sa langue maternelle. Après la communion, Mgr Lacroix accompagné du curé, l'abbé Réal Grenier et du diacre, est allé devant la crêche se recueillir pour un moment d'adoration et il a invité l'assemblée à faire de même au début de cette nouvelle année car d'est dans l'adoration, selon lui, que se trouve la voie pour aller de l'avant sur le chemin de la nouvelle évangélisation.
À la fin de la messe on a invité toutes les personnes présentes au sous-sol de l'église pour un café et pour échanger.
L'organisation de cette fête exceptionnelle était sous la responsabilité d'un comité diocésain animé par un diacre permanent qui se consacre depuis plusieurs années au service des immigrants, monsieur Claude Couillard que l'on voit dans la photo ci-contre avec Carlos, un colombien qui a choisi Québec il y a quatre ans et à qui il a enseigné le français.
Comme l'événement a été retransmis en direct sur le réseau de télévision diocésaine ECDQ.tv, on peut grâce à Livestream regarder la célébration en tout temps en cliquant ici.
Merci de votre visite.
Vidéo de 6:14 minutes d'ECDQ.tv : images de la fête, bref extrait de l'homélie de Mgr Lacroix et entrevues de l'abbé Louis-André Naud et de l'abbé Réal Grenier sur le sens de la fête de l'Épiphanie
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Un jour des Rois pas comme les autres: visite au monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu du Sacré-Coeur à Québec2012-02-24T02:07:00+01:00http://www.hgiguere.net/Un-jour-des-Rois-pas-comme-les-autres-visite-au-monastere-des-Augustines-de-l-Hotel-Dieu-du-Sacre-Coeur-a-Quebec_a448.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/3640327-5327567.jpg2012-01-08T20:16:00+01:00Webmestre
En effet, les Augustines du monastère de l'Hôpital du Sacré-Coeur sont éternellement reconnaissantes aux prêtres du Séminaire de Québec de les avoir aidées au début de 20e siècle à se sortir de l'Impasse financière où elles se trouvaient alors. On se rappellera que c'est la cardinal Taschereau, ancien supérieur du Séminaire de Québec, qui, en 1873, donna son nom actuel à l'hôpital Hôtel-Dieu-du-Sacré-Cœur, puis qui établit en 1876 la confrérie du Sacré-Cœur de Jésus « en la Chapelle de l'Hôpital du Sacré Cœur de Jésus ». En 1903, on construit un monastère afin d’accommoder les sœurs Augustines, qui y consacrent tout leur temps. Voir Le secret de Marie-Louise dans Histoires oubliées .
Soeur Chantal Bergeron A.M.J., prieure, et soeur Lili Richard A,M.J., son assistante, ainsi que toute la communauté se sont retrouvées avec le Supérieur général pour un repas fraternel rempli d'échanges et de partages des plus stimulants.
C'était la dixième fois que l'actuel Supérieur général du Séminaire de Québec faisait cette "visite du Jour de l'An". Après le repas, il a signé le Livre d'Or du monastère pendant que les soeurs chantaient accompagnées au piano par soeur Chantal.
Mgr Giguère a annoncé aux religieuses que les fêtes du 350e anniversaire de la fondation du Séminaire de Québec seraient lancées le 8 décembre 2012 et se continueraient tout au long de l'année 2013 à travers de nombreuses acitivités et divers évênements pour le grand public comme une expostion au Musée de l'Amérique française sur les collections des beaux-arts du Séminaire de Québec et un spectable dans la Cour du Vieux -Séminaire pendant le mois de juillet 2013.
Cette rencontre toujours attendue avec joie témoigne de la vitalité de cette communauté des Augustines du monastère de l'Hôtel-Dieu du Sacré-Coeur et des liens toujours vivants etntre celle -ci et la communauté des prêtres du Séminaire de Québec.