Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-28T17:37:00+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour la fête de la Sainte Trinité Année A : « Les noms de Dieu… » 2023-06-03T02:43:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-Annee-A-Les-noms-de-Dieu_a1122.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/72201515-50248738.jpg2023-05-30T18:00:00+02:00Hermann Giguère
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous » nous a dit saint Paul dans la deuxième lecture. C’est le souhait qu’il faisait en terminant sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe.
Cette petite phrase résume toute la foi de l’Église que nous partageons et que nous redisons chaque dimanche dans le « Je crois en Dieu ». Le Dieu des chrétiens est un Dieu unique en trois personnes, ce qui lui donne une couleur particulière que je vais essayer de mieux découvrir avec vous.
Essayer de mieux le découvrir? Est-ce possible? La Sainte Trinité est un mystère avons-nous appris. Et un mystère, on ne peut pas le comprendre.
Vous avez raison. Mais quand vous dites « un mystère on ne peut pas le comprendre », vous vous placez sur le registre de la raison humaine. Et sur ce plan, toutes nos explications, toutes nos recherches, ne pourront jamais nous faire entrer dans le mystère. Elles nous en montreront les contours. Elles en décriront l’essentiel, mais elles ne l’expliqueront pas. Alors, on s'arrête là ? Non, car il y a une autre voie pour mieux découvrir le mystère de la Sainte Trinité, c’est d’y entrer avec son cœur et non avec sa raison. Je vous invite à le faire avec moi en suivant le chemin des noms de Dieu dans la Bible.
I – Le nom de Dieu dans l'Ancien Testament
Dans l’Ancien Testament, Dieu se présente, non pas divisé, éparpillé dans diverses créatures ou leurs représentations. Il est le Créateur. Il se présente Un et unique (Deutéronome 6,4), toujours le même, à Abraham, Isaac et Jacob, et à leur descendance croyante (Exode 3, 6). Le nom du Dieu unique est «JE SUIS». Le juifs ne le prononcent pas et disent plutôt « LE SEIGNEUR » ou « ADONAÏ ». On dit parfois Yahweh ou Yahvé. (Exode 3, 6 cf. aussi 34, 5-6)
Le Nom divin ne peut être attribué à quoi que ce soit et à qui que ce soit d’autre que l’unique Dieu. C’est le sens du premier commandement de la Loi que Moïse a transmise de la part de Dieu (Exode 20, 3-4; Deutéronome 5,7). Le deuxième, c'est de ne pas invoquer le nom divin à tout propos, de façon insignifiante, ou même pour faire le mal (Exode 20, 7; Deutéronome 5, 11).
Tout cela exprime à la fois une proximité exclusive que Dieu veut créer avec son peuple et un respect pour la sainteté du Dieu unique. Dans l’Ancien Testament, les actes et les paroles des croyants sont toujours guidés par l’amour du Nom divin (Deutéronome 6,5).
II – La nouveauté apportée par Jésus
C’est dans cette foi au Dieu unique, révélé à Abraham et à Moïse dans le Nom divin, que Jésus a été élevé car il était juif et membre du peuple de l’Alliance. Sa mission fut d’accomplir et de porter à sa plénitude l’Alliance de Dieu avec Abraham et Moïse.
Mais Jésus apportera une nouvelle image de Dieu. Il donne à Dieu le beau nom de PÈRE (« Abba » en Araméen qui se traduit littéralement par PAPA). Déjà à 12 ans au Temple devant les docteurs de la Loi lorsque ses parents le retrouvent il leur dit « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ». (Luc 2, 49) La prière à Dieu qu'il donne à ses disciples commence par « Notre Père » (Mathieu 6, 9)
Dans sa prédication, il parle souvent de ses relations particulières avec Dieu. Il se dit même « FILS DE DIEU». Ce qui suscitera des incompréhensions. On l’accusera de blasphème « Tu as dit : ‘Je suis Fils de Dieu’ » lui reproche le Grand Prêtre lors de son procès durant la Passion. (Mathieu 26, 62-65)
Et pour compléter la révélation du Dieu Un et Trine, Dieu unique en trois personnes, Jésus décrit le lien qu’il a avec son Père en le comparant au souffle qui nous fait vivre. Ce lien c’est celui de l’amour mutuel à nul autre pareil. Ce souffle de vie prend le nom d'ESPRIT SAINT, amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père.
Telle est la nouveauté apportée par Jésus. Le nom de Dieu n’est pas seulement « JE SUIS ». Il est « JE SUIS PÈRE, FILS ET ESPRIT SAINT », un seul Dieu en trois personnes, ce qui veut dire qu’il est comme une famille. En lui nous pouvons nous reconnaitre par les sentiments d’amour, de partage, de don qu’il met dans nos cœurs. Même plus, Jésus nous dit qu’il habite en nous, qu’il n’est pas extérieur à nous, mais au fond de notre être même. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. (Jean 14, 23)
Voilà, en quelques mots, des pistes de méditation pour la fête de la Sainte Trinité où nous vénérons le Dieu Un et Trine au coeur de notre foi.
III- Application
Les chrétiens ont depuis les tout débuts inscrit cette foi au Dieu Un et Trine dans leur vie et dans leurs célébrations de toutes sortes. Nous le faisons encore aujourd’hui.
Chaque messe commence par le signe de Croix accompagné des paroles « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Nous faisons spontanément la même chose lorsque nous nous mettons en prière à la chapelle, sur le bord de notre lit le soir, avant un repas ou avant le travail.
C’est encore « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » que le prêtre ou le diacre donne la bénédiction soit à la messe soit dans d’autres occasions.
Notre histoire de croyant est commencée à notre baptême où nous avons étés plongés dans la mort et la résurrection du Christ « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » lorsque la personne qui nous a baptisé a dit en versant l’eau sur notre tête « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Conclusion
Que cette messe qui nous a réunis « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » nous aide à entrer dans ce grand mouvement d’amour qui est au cœur de la Trinité qui veut se faire une demeure en nous (Cf. Jean 14, 23). Ouvrons-lui la porte de notre coeur.
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
30 mai 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Le Seigneur, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux » (Ex 34, 4b-6.8-9)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
Moïse se leva de bon matin, et il gravit la montagne du Sinaï
comme le Seigneur le lui avait ordonné.
Il emportait les deux tables de pierre.
Le Seigneur descendit dans la nuée
et vint se placer là, auprès de Moïse.
Il proclama son nom qui est : LE SEIGNEUR.
Il passa devant Moïse et proclama :
« LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR,
Dieu tendre et miséricordieux,
lent à la colère, plein d’amour et de vérité. »
Aussitôt Moïse s’inclina jusqu’à terre et se prosterna.
Il dit :
« S’il est vrai, mon Seigneur, que j’ai trouvé grâce à tes yeux,
daigne marcher au milieu de nous.
Oui, c’est un peuple à la nuque raide ;
mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés,
et tu feras de nous ton héritage. »
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Dn 3, 52, 53, 54, 55, 56)
R/ À toi, louange et gloire éternellement ! (Dn 3, 52)
Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères : R/
Béni soit le nom très saint de ta gloire : R/
Béni sois-tu dans ton saint temple de gloire : R/
Béni sois-tu sur le trône de ton règne : R/
Béni sois-tu, toi qui sondes les abîmes : R/
Toi qui sièges au-dessus des Kéroubim : R/
Béni sois-tu au firmament, dans le ciel, R/
DEUXIÈME LECTURE
« La grâce de Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit » (2 Co 13, 11-13)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
soyez dans la joie,
cherchez la perfection,
encouragez-vous,
soyez d’accord entre vous,
vivez en paix,
et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.
Saluez-vous les uns les autres
par un baiser de paix.
Tous les fidèles vous saluent.
Que la grâce du Seigneur Jésus Christ,
l’amour de Dieu
et la communion du Saint-Esprit
soient avec vous tous.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Dieu a envoyé son Fils, pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 16-18)
Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (cf. Ap 1, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ;
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour la fête de la Sainte Trinité Année C : « En intercommunion... »2022-06-06T00:09:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-Annee-C-En-intercommunion_a1068.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/63449400-45739671.jpg2022-06-07T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Nos frères et soeurs d'origine grecque ont un beau mot pour parler de la Trinité. Ce mot, vous le reconnaîtrez, a des allures de chorégraphie qui est l'ensemble des mouvements d'une danse ou d'un ballet, ce mot, c'est le mot « périchorèse ». Il n'est pas nécessaire de le retenir, mais c'est sa signification qui va me guider dans cette homélie.
I- Trois en Un : une révélation progressive
Commençons par mettre les choses en place pour cette divine chorégrahie qu'est la Trinité. Le terme « trinité » le dit. Il s'agit de trois personnes, ces personnes dans notre foi issue des grands conciles de l'Antiquité se nomment le Père, le Fils et l'Esprit. Elles se sont révélées chacune à leur façon au cours de l'histoire du Salut.
Dans l'Ancien Testament, on pourrait dire que c'est le Père qui a occupé toute la place, puis avec la naissance de Jésus a commencé ce qu'on pourrait appeler le temps de la manifestation du Fils, le Verbe de Dieu fait chair et enfin depuis la Pentecôte s'est établi le temps de l'Esprit. Une des strophes de l'hymne traditionnelle Veni Creator Spiritus résume cela admirablement. En voici la traduction française :
Fais que par toi nous connaissions le Père
Et découvrions le Fils,
Et qu'en toi, leur commun Esprit,
Nous croyions en tout temps.
Cette vision qui sépare les trois personnes ne doit pas cependant les isoler. Chacune porte en elle la manifestation des deux autres. Nul ne peut connaître le Père s'il ne connaît le Fils, dit Jésus, et l'Esprit est envoyé par le Père qui le donne pour rappeler tout ce qu'il a révélé sur son Fils : « Il redira tout ce qu'Il a entendu...Il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jean 16, 13-14). Il est l'Esprit du Père et du Fils.
Peut-on aller plus loin pour parler du mystère de la Trinité toujours présente dans nos prières liturgiques qui se font au nom du Père, du Fils et de l'Esprit?
C'est là que nos frères et soeurs grecques nous ouvrent une porte lumineuse avec la « périchorèse » dont je voudrais maintenant vous entretenir un peu.
II - Intercommunion et interpénétration
Notre vision de la Trinité est celle d'une réalité complexe, bien sûr, mais que la doctrine chrétienne nous décrit avec des mots comme « Trinité une et indivise », « trois personnes mais une seule nature », « relation de filiation entre le Père et le Fils », « relation d'un amour commun entre les trois qui se nomme l'Esprit Saint » etc.
Ces quelques mots sont bien faibles pour nous faire entrer dans le mystère de la Trinité. C'est là que le mot de « périchorèse » vient à notre secours et nous place non plus sur le plan des idées, mais sur celui de la vie trinitaire dont nous sommes participants par notre Baptême fait « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Au IVe siècle les Pères de l'Église grecque ont inventé ce nouveau mot, intraduisible en français, pour rendre compte de cette réalité qui dépasse totalement nos capacités humaines. Et ce terme qu'ils inventèrent, ils ne l'ont pas emprunté au vocabulaire de la philosophie, mais à celui de la musique et de la danse. Dans ce mot il y a la même racine qui donne le mot « chœur » lorsqu'on parle d'un « choeur de chant » d'une « chorale ». Vous voyez ce que les Pères de l'Église grecque voulaient qu'on retienne de la Trinité. Pour eux, la Trinité est comme un choeur de chant ou une troupe qui danse en choeur où chaque chantre ou chaque danseur se fond dans l'ensemble tout en restant lui-même au maximum, où chacun s'efface pour laisser la place à l'autre, tout en s'élançant pour occuper sa place, ce qui demande un mouvement incessant.
Ainsi, on pourrait dire que l'essentiel de la vie trinitaire est l' « intercommunion » et l' « interpénétration » réciproques des Personnes de la Trinité que les théologiens ont appelées la « cicumincession ». L'une des expressions évangéliques les plus claires de cela se lit en saint Jean: «Je suis dans le Père et le Père est en Moi» (Jean 15,16). Les Personnes sont l'une dans l'autre, l'une pour l'autre, sans rien garder pour elles. « Le Père est en Moi et Je suis dans le Père » (Jean 10, 30; 14, 10.) Nul ne peut connaître le Père s'il ne connaît le Fils dit Jésus et l'Esprit est envoyé par le Père qui le donne pour rappeler tout ce qu'il a révélé sur son Fils. Il est l'Esprit du Père et du Fils (Jean 14, 26).
III - Application
Voilà pour les explications sur la « périchorèse », mais ne nous arrêtons pas là. En cette fête de la Trinité prenons le temps de nous tourner vers le don qui nous est fait de la présence continuelle de la Trinité au fond de nous, de l' « inhabitation » de la Trinité en nous par la grâce. « Demeurez en moi comme moi en vous », dit Jésus. Cette belle réalité de la présence de la Trinité en nous peut nous nourrir à chaque instant comme elle a nourri une sainte carmélite, contemporaine de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui s’appelle sainte Élisabeth de la Trinité (1880-1906), carmélite de Dijon, qui a été canonisée par le pape Françöis en 2016. Soeur Élisabeth de la Trinité nous a laissé une prière extraordinaire à la Trinité qui a inspiré toute sa vie et sa spiritualité et qui a connu un diffusion mondiale. Nous terminerons en en lisant quelques passages :
O MON DIEU, TRINITÉ QUE J'ADORE,
Aidez-moi à m'oublier entièrement
pour m'établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité.
Que rien ne puisse troubler ma paix,
ni me faire sortir de vous, ô mon immuable,
mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre mystère.
Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos.
Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice (…)
Ö mes trois, mon Tout, ma Béatitude…
Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en vous,
en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs.
Conclusion
Que cette Eucharistie dominicale nous voit ouverts et ouvertes à la présence de la Trinité en nous de telle sorte que nous laissions l'Esprit chanter les louanges du Père qui nous envoie son Fils par qui nous pouvons nous aussi rendre gloire à Dieu et entrer dans le mouvement d'amour sur le monde qui part du cœur de Dieu, Père, Fils et Esprit dont nous serons ainsi des témoins humbles mais resplendissants.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
7 juin 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
La Sagesse a été conçue avant l’apparition de la terre (Pr 8, 22-31)
Lecture du livre des Proverbes
Écoutez ce que déclare la Sagesse de Dieu :
« Le Seigneur m’a faite pour lui,
principe de son action,
première de ses œuvres, depuis toujours.
Avant les siècles j’ai été formée,
dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée,
quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
Avant que les montagnes ne soient fixées,
avant les collines, je fus enfantée,
avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace,
les éléments primitifs du monde.
Quand il établissait les cieux, j’étais là,
quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,
qu’il amassait les nuages dans les hauteurs
et maîtrisait les sources de l’abîme,
quand il imposait à la mer ses limites,
si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre,
quand il établissait les fondements de la terre.
Et moi, je grandissais à ses côtés.
Je faisais ses délices jour après jour,
jouant devant lui à tout moment,
jouant dans l’univers, sur sa terre,
et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 8, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ Ô Seigneur, notre Dieu,
qu’il est grand, ton nom,
par toute la terre ! (Ps 8, 2)
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.
Les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux.
DEUXIÈME LECTURE
Vers Dieu par le Christ dans l’amour répandu par l’Esprit (Rm 5, 1-5)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
nous qui sommes devenus justes par la foi,
nous voici en paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus Christ,
lui qui nous a donné, par la foi,
l’accès à cette grâce
dans laquelle nous sommes établis ;
et nous mettons notre fierté
dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.
Bien plus, nous mettons notre fierté
dans la détresse elle-même,
puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ;
la persévérance produit la vertu éprouvée ;
la vertu éprouvée produit l’espérance ;
et l’espérance ne déçoit pas,
puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs
par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (Ap 1, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 7e dimanche de Pâques Année C : « Viens, Seigneur Jésus ! »2022-05-26T04:23:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-7e-dimanche-de-Paques-Annee-C-Viens-Seigneur-Jesus-_a1064.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/62256408-45177991.jpg2022-05-24T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Les textes des lectures d’aujourd’hui en ce dimanche entre l’Ascension et celui de la Pentecôte illustrent ce qu’est la vie du disciple qui partage celle de Jésus ressuscité. Reprenons chacune des lectures dans cette perspective.
I -Un modèle pour nous
Dans la première lecture, le martyre de saint Étienne auquel participe saint Paul, ardent adversaire alors des premières communautés chrétiennes, nous fait entrer dans l’intimité de ce disciple de Jésus hors pair que fut Étienne qui servait les plus pauvres avec générosité et affection. Le récit des Actes des Apôtres nous livre quelque chose de ce que fut la relation personnelle d’Étienne avec Jésus. Étienne représente tous ceux et celles qui ont cru à la résurrection de Jésus sur le témoignage des premiers disciples Pierre et Jean, Marie- Madeleine, les disciples d'Emmaüs, Thomas ou encore les 500 frères dont parle Saint Paul dans une de ses lettres ( 1 Corinthiens 15, 6).
Étienne est ainsi un peu comme nous et il peut nous servir de modèle. Il n'a pas connu Jésus directement. Nous aussi. Il l'a connu par les premiers témoins de la résurrection. Nous aussi. Il s’appuie sur leur parole et leur témoignage. Nous aussi. On voit, d'autre part, que cette foi qui est en lui est une foi à transporter les montagnes comme le souhaite Jésus dans les évangiles. Il est tellement uni à Jésus qu’il l’aperçoit déjà avant de mourir. Il s’identifie à lui en pardonnant à ses meurtriers. Il laisse un message de paix et d’amour en donnant sa vie comme Jésus l’a fait pour ses frères et sœurs.
C’est tout un témoignage qu’il donne. Il sera à l’instar des Apôtres un témoin, ce que veut dire le mot martyr en grec. Il inspirera nombre de personnes dans l’histoire, notamment ceux et celles qui, comme lui, auront à donner leur vie pour le Christ lors des persécutions dans l’empire romain. Il inspire encore aujourd’hui nombre de chrétiens et chrétiennes, témoins du Christ et martyrs à leur tour, qui vivent dans des pays où ils sont persécutés pour leur foi et dont certains donneront leur vie pour le Christ comme ce laïc catholique pakistanais, Shahbaz Bhatti, ministre pakistanais des minorités religieuses, qui a été assassiné le 2 mars 2011 et dont la cause de béatification et de canonisation a été ouverte en 2016. Voir le lien à la fin.
II - Une inspiration
La deuxième lecture nous fait entrer, sous forme poétique, dans la vie des disciples des premières communautés chrétiennes. On sait que l'écrit de l'Apocalypse date de la fin du premier siècle après Jésus-Christ. Les persécutions contre les chrétiens sont déjà commencées comme celle de Néron en 64. L’auteur du livre de l’Apocalypse désire soutenir et encourager les chrétiens à persévérer malgré les embûches et les obstacles qu'ils rencontrent.
En s’adressant aux premiers disciples des églises naissantes autour de la mer Méditerranée l’auteur met dans la bouche de Jésus ces paroles que nous avons entendues : « Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. » L'image des « vêtements » renvoie au « vêtement blanc » du Baptême. La persécution est une purification. Elle ouvre les portes de la ville c'est-à-dire du Royaume de Dieu.
C’est là un message d’encouragement à la persévérance dans la foi reçue des Apôtres. Cette persévérance s’appuie sur une conviction ferme, celle de la présence toujours vivante de Jésus ressuscité. C’est pourquoi la prière de ces communautés se concentre dans l’invocation : « Viens, Saigneur, Viens ».
Cette invocation a franchi les siècles. Nous aussi nous sommes dans une Église écrasée de toutes parts, nous sommes à contre-courant et ce dont nous avons besoin c’est de nous tourner vers Celui qui est, comme le cite le début de cette deuxième lecture, l’Alpha et l'Oméga - le début et la fin de tout – et de lui dire avec insistance « Viens ». Nous le faisons à chaque Eucharistie de façon spéciale après la consécration lorsque nous reprenons une des invocations proposées par la liturgie qui est la suivante « Proclamons le mystère de la Foi » à laquelle l’assemblée répond : « Gloire à toi qui était mort, gloire à toi qui es vivant, notre Sauveur et notre Dieu : Viens, Seigneur Jésus! »
III- Un héritage
La lecture de l’évangile nous renvoie à notre vie à nous de disciple de Jésus en présentant un extrait des paroles de Jésus lors de la dernière Cène. On constate par celles-ci que Jésus est conscient qu’il a un héritage à transmettre, un héritage qu'il désire partager avec ses disciples.
Le moment est solennel. En levant les yeux au ciel, Jésus laisse son coeur parler. Et, en même temps, il insiste pour montrer qu’il le fait dans une union totale avec son Père. Jésus ne se sépare jamais de Celui qui l’a envoyé. Il entre totalement dans le message d’amour du Père. « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. ».
Jésus sait déjà le soir de la Cène qu’il ira jusqu’à donner sa vie dans cette fidélité incrustée en lui depuis toujours comme lui fait dire l’auteur de la Lettre aux Hébreux en utilisant un psaume : « Père tu m’as donné un corps et me voici pour faire ta volonté » (cf. Hébreux 10, 5-7). Faire la volonté de Dieu, c'est entrer dans le mouvement d'amour entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint au sein de la Trinité qui se répand sur les disciples que nous sommes. C'est le souhait que Jésus fait aux Apôtres autour de lui le soir de la Cène et à tous ceux et celles qui les suivront. Que « l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux ». Tel est l’héritage de Jésus pour ceux et celles qui le suivent.
Cet héritage nous est confié et nous sommes invités nous aussi à être des hommes et des femmes témoins de l'amour de Dieu autour de nous, dans nos sociétés et dans nos pays.
Conclusion
Que les fruits de la rencontre de Jésus ressuscité continuent de s’exprimer dans nos vies et dans notre Église. « Oui! Seigneur, viens! » nous t’attendons. Que le Pain et le Vin consacrés que nous recevons ce matin nous soutiennent dans notre route de disciples du Seigneur Ressuscité à l'école des personnes qui nous ont précédés comme saint Étienne et les fidèles des premières générations chrétiennes.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
24 mai 2022
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Pour mieux connaître Shabbaz Bhatti on peut se référer à Wikipedia qui cite son testament spirituel dont voici un extrait : « Je veux seulement une place aux pieds de Jésus. Je veux que ma vie, mon caractère, mes actions parlent pour moi et disent que je suis en train de suivre Jésus-Christ. Ce désir est si fort en moi que je me considérerais comme un privilégié si - dans mon effort et dans cette bataille qui est la mienne pour aider les nécessiteux, les pauvres, les chrétiens persécutés du Pakistan - Jésus voulait accepter le sacrifice de ma vie. Je veux vivre pour le Christ et pour Lui je veux mourir. Je ne ressens aucune peur dans ce pays. »
Les lectures affichées ci-dessous sont celles du calendrier romain. Pour ce jour, il existe des lectures spécifiques pour : Afrique, Canada
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Voici que je contemple le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Ac 7, 55-60)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
Étienne était en face de ses accusateurs.
Rempli de l’Esprit Saint,
il fixait le ciel du regard :
il vit la gloire de Dieu,
et Jésus debout à la droite de Dieu.
Il déclara :
« Voici que je contemple les cieux ouverts
et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »
Alors ils poussèrent de grands cris
et se bouchèrent les oreilles.
Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui,
l’entraînèrent hors de la ville
et se mirent à le lapider.
Les témoins avaient déposé leurs vêtements
aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.
Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi :
« Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »
Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte :
« Seigneur, ne leur compte pas ce péché. »
Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 96 (97), 1-2b, 6.7c, 9)
R/ Le Seigneur est roi,
le Très-Haut sur toute la terre !
ou : Alléluia ! (Ps 96, 1a.9a)
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
justice et droit sont l’appui de son trône.
Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.
À genoux devant lui, tous les dieux !
Tu es, Seigneur, le Très-Haut
sur toute la terre :
tu domines de haut tous les dieux.
DEUXIÈME LECTURE
« Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 12-14.16-17.20)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean
Moi, Jean,
j’ai entendu une voix qui me disait :
« Voici que je viens sans tarder,
et j’apporte avec moi le salaire
que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait.
Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier,
le commencement et la fin.
Heureux ceux qui lavent leurs vêtements :
ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie
et, par les portes, ils entreront dans la ville.
Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange
vous apporter ce témoignage au sujet des Églises.
Moi, je suis le rejeton, le descendant de David,
l’étoile resplendissante du matin. »
L’Esprit et l’Épouse disent :
« Viens ! »
Celui qui entend, qu’il dise :
« Viens ! »
Celui qui a soif,
qu’il vienne.
Celui qui le désire,
qu’il reçoive l’eau de la vie,
gratuitement.
Et celui qui donne ce témoignage déclare :
« Oui, je viens sans tarder. »
– Amen ! Viens, Seigneur Jésus !
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Qu’ils deviennent parfaitement un » (Jn 17, 20-26)
Alléluia. Alléluia.
Je ne vous laisserai pas orphelins, dit le Seigneur,
je reviens vers vous, et votre cœur se réjouira.
Alléluia. (cf. Jn 14, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,
afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste,
le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu,
et ceux-ci ont reconnu
que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom,
et je le ferai connaître,
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,
et que moi aussi, je sois en eux. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de la Sainte Famille Année C le 26 décembre 20212021-12-25T15:51:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Famille-Annee-C-le-26-decembre-2021_a1042.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/60004942-43983969.jpg2021-12-21T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. L’évangile nous présente un épisode des plus intéressants de la vie familiale de Jésus avec ses parents. C’est d’ailleurs le seul qui nous est rapporté avant qu’il ne quitte sa famille pour aller prêcher sur les routes de Palestine.
Regardons de plus près cette scène de Jésus au Temple pour en tirer une nourriture spirituelle pour aujourd’hui.
I – La scène de Jésus au Temple
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais, de prime abord, je suis surpris de cette scène. Ce n’est pas tous les adolescents du temps de Jésus qui se sentaient le goût de rencontrer des gens avertis dans leur foi et des maîtres comme ceux que saint Luc appelle les docteurs de la Loi. Par quels détours Jésus est-il passé pour arriver à cette rencontre ? On peut imaginer divers stratagèmes pour ce faire, mais on ne sait vraiment pas comment Jésus a fait pour se rendre auprès des docteurs de la Loi.
Pour moi, là n'est pas la question. La question importante est plutôt pourquoi cette démarche lui tenait-elle à cœur ? Voilà la question qui m'a intéressé. Pour y répondre j'ai vu un jeune Jésus, un jeune comme les autres, imprégné des usages juifs et de la Parole de Dieu qu’il écoutait tous les sabbats à Nazareth. En passant à l’adolescence. comme la plupart des adolescents, il se posait des questions sur ce qu’il deviendrait. Il connaissait l’histoire de Samuel - racontée dans la première lecture - offert par ses parents au service du Seigneur à sa naissance et qui devint un grand prophète, celle aussi d'autres prophètes comme Isaïe, Ézéchiel ou Jérémie. Lui, Jésus, que deviendrait-il?
Ce cheminement se faisait dans le silence éclairé par la lumière que Dieu avait mise en lui depuis sa naissance. J’imagine que déjà Jésus comprenait qu’il était appelé à une mission spéciale. Et sa réponse à ses parents qui le retrouvent après des jours de recherche en donne l’essentiel : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Reconnaissons dans cette réponse que saint Luc met dans la bouche du jeune Jésus la perception et l’affirmation d’un lien particulier avec Dieu, un lien d’intimité et d’union qui se démarque des images d’un Dieu vengeur, culpabilisant ou justicier au profit d’un Dieu proche et miséricordieux comme un père. On voit déjà poindre la figure du père de l’enfant prodigue qui sera au coeur de l'enseignement de Jésus. Et sur la croix une de ses dernières paroles sera adressée à son Père: « Père entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23, 46).
II – La réaction de Marie et de Joseph
Regardons maintenant Marie et Joseph. Ils sont très près de leur fils. Ils le connaissent bien, mais là ils sont mystifiés en entendant une réponse qu'ils ne comprennent pas. En effet, ils sont de bons parents. Ils sont revenus sur leurs pas pour retrouver leur fils. Ils ne sont pas loin de penser à une fugue. Mais ils découvrent tout autre chose. Un adolescent qui, épris de la Parole de Dieu, a voulu la connaître encore mieux à l’écoute de ceux qui la proclament avec autorité. Et dans le temps qu'il passe avec eux, il se laisse aller à partager ce qu’il en vit. Et ô surprise! les savants sont fascinés par cet adolescent. Ils lui posent leurs questions. Ils écoutent ses réponses.
On peut penser que Jésus, de son côté, est surpris de lui-même. Et c’est dans cette rencontre avec les docteurs de la Loi que saint Luc situe l’éveil messianique de Jésus qui se découvre une vocation qui dépasse le contexte familial habituel. Il entrevoit qu’il est le Fils bien-aimé de Dieu. Cette révélation mûrira pendant de nombreuses années, mais elle ne disparaîtra jamais de son esprit et de sa vie.
Remercions saint Luc de nous avoir gardé le souvenir de cette première irruption de Dieu Père dans la vie de Jésus, une irruption qui laissera de nombreuses traces dans sa prédication plus tard et qu’il mettra au cœur de sa prière et de celle de ses disciples dont nous sommes à qui il dit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. » (Luc 11, 2)
III – Application
Quel lien avec la fête de la Saint Famille pouvons-nous faire à partir de ces considérations ? C’est une bonne question.
Une première réponse pourrait être que dans toute famille la priorité est aux relations entre les personnes, des relations d’intimité et de respect comme on le voit dans cette scène où Marie et Joseph respectent la réponse de Jésus même s'ils ne la comprennent pas encore. La vie de la famille fournit une voie pour aller à Dieu. C’est à l’intérieur de sa famille humaine que le jeune Jésus chemine et qu’il découvre sa mission. Il est respecté dans ses choix et il est aimé par son père et sa mère. Il en est de même encore aujourd'hui pour nos jeunes.
Deuxième réponse : la famille n’est pas exempte de tensions et de moments difficiles parfois, comme les craintes et les peurs qu’ont vécues Marie et Joseph en constatant la disparition de leur fils et en le cherchant jusqu'à Jérusalem. La vie familiale est faite de hauts et de bas. C’est pourquoi, la prière et le dialogue sont une nécessité dans toute vie familiale : les parents avec les enfants, les enfants entre eux, avec d’autres familles lorsque l’occasion se présente.
La troisième réponse nous amène sur le terrain des vocations de chaque personne dans les familles. Il est essentiel que chaque personne dans la famille soit reconnue pour elle-même avec ses qualités et ses limites aussi, qu’elle soit soutenue et surtout qu’elle ne soit jamais dévalorisée par des comparaisons blessantes. La couleur particulière de chaque personne enrichit la famille qui ainsi devient de plus en plus en plus l’image de la richesse de l’amour de Dieu pour ses enfants : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » nous dit la deuxième lecture.
Bien sûr, ces trois réponses présentent un idéal de vie familiale. La réalité concrète est souvent plus contrastée, mais ne laissons pas celle-ci nous enlever le goût de mettre nos efforts pour arriver à une vie familiale sur le modèle de celle de Jésus, Marie et Joseph que l’Église nous invite à célébrer même si nous n’en connaissons pas les circonstances concrètes hormis cet épisode de Jésus au Temple.
Ce n’est pas une raison pour nous priver de l’imaginer et de prier pour que nous soyons de plus en plus comme Jésus « chez notre Père », car Dieu est notre famille.
Conclusion
La fête de la Sainte Famille a été très importante au Québec jusqu’à tout récemment. Elle prenait place au milieu des célébrations familiales du temps des Fêtes et du Jour de l’An. Elle était l’occasion d’échanges et de réjouissances. Les plus anciens s’en rappellent avec joie. Les temps ont changé. Les familles sont parfois éclatées ou sont reconstituées. Cela ne doit pas nous empêcher d’y mettre ce qui est au cœur de toutes nos relations : l’amour.
Que cette Eucharistie qui nous nourrit au Sacrement de l’amour nous en remplisse et que nous devenions pour tous ceux et celles que nous fréquentons des frères et des sœurs, car nous sommes tous et toutes, fils et filles d’un même Père des cieux, appelés enfants de Dieu comme le dit saint Paul.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 décembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Samuel demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie » (1 S 1, 20-22.24-28)
Lecture du premier livre de Samuel
Elcana s’unit à Anne sa femme,
et le Seigneur se souvint d’elle.
Anne conçut
et, le temps venu, elle enfanta un fils ;
elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce)
car, disait-elle,
« Je l’ai demandé au Seigneur. »
Elcana, son mari, monta au sanctuaire
avec toute sa famille
pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel
et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant.
Mais Anne n’y monta pas.
Elle dit à son mari :
« Quand l’enfant sera sevré,
je l’emmènerai :
il sera présenté au Seigneur,
et il restera là pour toujours. »
Lorsque Samuel fut sevré,
Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ;
l’enfant était encore tout jeune.
Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans,
un sac de farine et une outre de vin.
On offrit le taureau en sacrifice,
et on amena l’enfant au prêtre Éli.
Anne lui dit alors :
« Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie !
Aussi vrai que tu es vivant,
je suis cette femme qui se tenait ici près de toi
pour prier le Seigneur.
C’est pour obtenir cet enfant que je priais,
et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande.
À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose.
Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. »
Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10)
R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! (Ps 83, 5a)
De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.
DEUXIÈME LECTURE
« Nous sommes appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jn 3, 1-2.21-24)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu
– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.
Or, voici son commandement :
mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;
et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour la fête de la Sainte Trinité (Année B) « Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit »2021-05-30T04:03:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-Annee-B-Au-nom-du-Pere-et-du-Fils-et-du-Saint-Esprit_a1010.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/54933178-41253203.jpg2021-05-25T18:00:00+02:00Hermann Giguère
En commençant le temps après la Pentecôte, la liturgie dominicale, met devant nos yeux en ce premier dimanche le mystère de la Très Sainte Trinité. Elle le fait en nous le proposant non pas d’une façon intellectuelle, mais par un texte de l’évangile de saint Mathieu que nous venons de lire où il est dit « De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
I – La Parole de Dieu sur la Trinité dans l'évangile de saint Mathieu
Plusieurs personnes croient en Dieu. Les musulmans, par exemple, affichent leur foi en un Dieu unique comme le font aussi les Juifs. La première lecture nous le dit clairement : « C’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre ».
Les chrétiens eux aussi croient en un Dieu unique, mais pour eux ce Dieu unique est un Dieu Père, Fils et Esprit Saint, c'est la Trinité. Le texte de saint Mathieu est clair là-dessus : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».
Les chrétiens ont reçu cette révélation et l’ont intériorisée au cours des siècles, notamment durant les premiers siècles de l’histoire de l’Église où on s’est posé un certain nombre de questions comme : « Est-ce que le Fils était en-dessous du Père? », « Est-ce que Jésus était Dieu? » « Est-ce que l’Esprit Saint était un personne? » etc. On en est venu dans la prière et dans la méditation à une synthèse vivante de la foi en la Trinité où ce sont les relations des trois Personnes entre elles et avec nous qui prennent le devant de la scène.
Le salut nous fait entrer dans une communion intime avec Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. Dieu ne s’est pas contenté de nous faire savoir qu’il existait - ce serait déjà très beau - mais il nous a révélé qu’ils sont trois à l’œuvre dans le monde pour sauver toute l’humanité : le Père qui nous aime, qui veut notre salut, qui est à l’origine de notre salut; le Fils l’envoyé du Père en qui se réalise notre salut par sa Mort et sa Résurrection et le Saint Esprit qui habite en nos cœurs, qui nous fait vivre et prier en fils et filles de Dieu.
Voilà la Parole de Dieu qui nous est proposée aujourd’hui. Notre Dieu est un Dieu Vivant et non pas une abstraction, un Dieu lointain, froid et impersonnel, mais un Dieu où se vit une communion et des relations vivantes. On pourrait dire que la Trinité est comme une famille où chacun et chacune a sa place et où chaque personne contribue à l’unité de l’ensemble.
II – Application
Quelle est maintenant la portée actuelle de cette révélation du Dieu Un et Trine ? Cette révélation qui rejoint nos cœurs est évoquée à chaque fois que nous faisons le signe de la Croix où nous disons, un peu machinalement parfois, « Au nom du Père et de Fils et du Saint-Esprit ».
Ce signe de la croix que nous traçons sur nous en honneur des trois personnes de la Trinité n'est pas un geste proposé à notre seule intelligence. Savoir qu'il y a trois Personnes en Dieu et un seul Dieu, c’est bien, c’est même très bien, mais aujourd’hui la Parole de Dieu nous montre que la Trinité c’est le mystère d’un Dieu présent dans nos vies et dans son Église. C’est le mystère d’une vie. Pour nous ce qui est important, ce n’est pas seulement le fait de croire qu’il y a trois Personnes en Dieu, c’est l’expérience vitale de quelqu'un qui se rend compte que, par le Baptême qu’il a reçu, il est en communion avec des personnes vivantes. C’est celle de quelqu'un qui se sait fils ou fille d’un Père qui l’aime, qui lui fait partager, grâce au don de l’Esprit Saint qui habite en nos cœurs, la vie même du Christ ressuscité auprès du Père
Chers frères et sœurs, est-ce que c’est cela le mystère de Sainte Trinité pour vous ? Est-ce que c’est cette relation vivante avec un Dieu Père, Fils et Saint Esprit qui agit dans nos vies, avec qui nous partageons la vie nouvelle : la vie de la grâce reçue de Dieu lui-même qui fait de nous comme le dit la Lettre de saint Pierre des « personnes participantes de la nature divine » par la grâce de Dieu. « De la sorte nous sont accordés les dons promis, si précieux et si grands, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine, et que vous échappiez à la dégradation produite dans le monde par la convoitise», lit-on dans ce passage ( 2 Pierre 1, 4) .
Conclusion
En terminant, prenons un instant pour reconnaître et goûter la présence de la Trinité au profond de nous-mêmes et tournons-nous vers elle en redisant ces belles paroles de sainte Élisabeth de la Trinité, jeune carmélite de Dijon (1880-1906) : « Ô mes trois, mon Tout, ma Béatitude… Ensevelissez-vous en moi pour que je m'ensevelisse en vous, en attendant d'aller contempler en votre lumière l'abîme de vos grandeurs. »
C’est ainsi que les paroles de notre Credo - le « Je crois en Dieu» - ne sont plus vides des sens, mais pleines d’une richesse vivifiante
« Je crois en Dieu le Père, Tout-Puissant…
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur…
Je crois au Saint-Esprit ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
25 mai 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« C’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre » (Dt 4, 32-34.39-40)
Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple :
« Interroge donc les temps anciens qui t’ont précédé,
depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre :
d’un bout du monde à l’autre,
est-il arrivé quelque chose d’aussi grand,
a-t-on jamais connu rien de pareil ?
Est-il un peuple qui ait entendu comme toi
la voix de Dieu parlant du milieu du feu,
et qui soit resté en vie ?
Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation,
de venir la prendre au milieu d’une autre,
à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats,
à main forte et à bras étendu,
et par des exploits terrifiants
– comme tu as vu le Seigneur ton Dieu
le faire pour toi en Égypte ?
Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur :
c’est le Seigneur qui est Dieu,
là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ;
il n’y en a pas d’autre.
Tu garderas les décrets et les commandements du Seigneur
que je te donne aujourd’hui,
afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie
sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu, tous les jours. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(32 (33), 4-5, 6.9, 18-19, 20.22)
R/ Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu. (32, 12a)
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l’univers, par le souffle de sa bouche.
Il parla, et ce qu’il dit exista ;
il commanda, et ce qu’il dit survint.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
DEUXIÈME LECTURE
« Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; en lui nous crions “Abba !”, Père ! » (Rm 8, 14-17)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères,
tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu,
ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves
et vous ramène à la peur ;
mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
et c’est en lui que nous crions « Abba ! »,
c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants,
nous sommes aussi ses héritiers :
héritiers de Dieu,
héritiers avec le Christ,
si du moins nous souffrons avec lui
pour être avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20)
Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (cf. Ap 1, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de la Sainte Trinité Année A - Les noms de Dieu2020-06-06T17:03:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-Annee-A-Les-noms-de-Dieu_a954.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/44922382-36505738.jpg2020-06-02T19:10:00+02:00Hermann Giguère
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous » nous a dit saint Paul dans la deuxième lecture. C’est le souhait qu’il faisait en terminant sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe.
Cette petite phrase résume toute la foi de l’Église que nous partageons et que nous redisons chaque dimanche dans le « Je crois en Dieu ». Le Dieu des chrétiens est un Dieu unique en trois personnes, ce qui lui donne une couleur particulière que je vais essayer de mieux découvrir avec vous.
Essayer de mieux le découvrir? Est-ce possible? La Sainte Trinité est un mystère avons-nous appris. Et un mystère, on ne peut pas le comprendre.
Vous avez raison. Mais quand vous dites « un mystère on ne peut pas le comprendre », vous vous placez sur le registre de la raison humaine. Et sur ce plan, toutes nos explications, toutes nos recherches, ne pourront jamais nous faire entrer dans le mystère. Elles nous en montreront les contours. Elles en décriront l’essentiel, mais elles ne l’expliqueront pas.
Alors, on s'arrête là ? Non, car il y a une autre voie pour mieux découvrir le mystère de la Sainte Trinité, c’est d’y entrer avec son cœur et non avec sa raison. Je vous invite à le faire avec moi en suivant le chemin des noms de Dieu dans la Bible.
I – Le nom de Dieu dans l'Ancien Testament
Dans l’Ancien Testament, Dieu se présente, non pas divisé, éparpillé dans diverses créatures ou leurs représentations. Il est le Créateur. Il se présente Un et unique (Deutéronome 6,4), toujours le même, à Abraham, Isaac et Jacob, et à leur descendance croyante (Exode 3, 6). Le nom du Dieu unique est «JE SUIS». Le juifs ne le prononcent pas et disent plutôt « LE SEIGNEUR » ou « ADONAÏ ». On dit parfois Yahweh ou Yahvé. (Exode 3, 6 cf. aussi 34, 5-6)
Le Nom divin ne peut être attribué à quoi que ce soit et à qui que ce soit d’autre que l’unique Dieu. C’est le sens du premier commandement de la Loi que Moïse a transmise de la part de Dieu (Exode 20, 3-4; Deutéronome 5,7). Le deuxième, c'est de ne pas invoquer le nom divin à tout propos, de façon insignifiante, ou même pour faire le mal (Exode 20, 7; Deutéronome 5, 11).
Tout cela exprime à la fois une proximité exclusive que Dieu veut créer avec son peuple et un respect pour la sainteté du Dieu unique. Dans l’Ancien Testament, les actes et les paroles des croyants sont toujours guidés par l’amour du Nom divin. (Deutéronome 6,5)
II – La nouveauté apportée par Jésus
C’est dans cette foi au Dieu unique, révélé à Abraham et à Moïse dans le Nom divin, que Jésus a été élevé car il était juif et membre du peuple de l’Alliance. Sa mission fut d’accomplir et de porter à sa plénitude l’Alliance de Dieu avec Abraham et Moïse.
Jésus met de l'avant une nouvelle image de Dieu. Il donne à Dieu le beau nom de PÈRE (« Abba » en araméen qui se traduit littéralement par PAPA). Déjà à 12 ans au Temple devant les docteurs de la Loi lorsque ses parents le retrouvent il leur dit « Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ». (Luc 2, 49) La prière à Dieu qu'il donne à ses disciples et que nous répétons si souvent commence par « Notre Père ». (Mathieu 6, 9)
Dans sa prédication, Jésus parle souvent de ses relations particulières avec Dieu. Il se dit même « FILS DE DIEU»., ce qui suscitera bien des incompréhensions. On l’accusera de blasphème « Tu as dit : ‘Je suis Fils de Dieu’ » lui reproche le grand prêtre lors de son procès durant la Passion. (Mathieu 26, 62-65)
Pour compléter la révélation du Dieu Un et Trine, faite à Abraham et à Moïse, Jésus décrit le lien qu’il a avec son Père en le comparant au souffle qui nous fait vivre. Ce lien c’est celui de l’amour mutuel à nul autre pareil. Ce souffle de vie prend le nom d'ESPRIT SAINT, amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père. Le Dieu unique est un Dieu en trois personnes,
Telle est la nouveauté apportée par Jésus. Le nom de Dieu n’est pas seulement « JE SUIS ». Il est « JE SUIS PÈRE, FILS ET ESPRIT SAINT », un seul Dieu en trois personnes, ce qui veut dire qu’il est comme une famille. En lui nous pouvons nous reconnaître par les sentiments d’amour, de partage, de don qu’il met dans nos cœurs.
Même plus, Jésus nous dit qu’il habite en nous, qu’il n’est pas extérieur à nous, mais au fond de notre être même. « Si quelqu'un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. (Jean 14, 23)
Voilà, en quelques mots, des pistes de méditation pour la fête de la Sainte Trinité où nous vénérons le Dieu Un et Trine au coeur de notre foi.
III- Application
Les chrétiens ont depuis les tout débuts inscrit cette foi au Dieu Un et Trine dans leur vie et dans leurs célébrations de toutes sortes. Nous le faisons encore aujourd’hui.
Chaque messe commence par le signe de Croix accompagné des paroles « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Nous faisons spontanément la même chose lorsque nous nous mettons en prière à la chapelle, sur le bord de notre lit le soir, avant un repas ou avant le travail.
C’est encore « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » que le prêtre ou le diacre donne la bénédiction soit à la messe soit dans d’autres occasions.
Notre histoire de croyant est commencée à notre baptême où nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », lorsque la personne qui nous a baptisé a dit en versant l’eau sur notre tête « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Conclusion
Que cette messe qui nous réunit « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » nous aide à entrer dans ce grand mouvement d’amour qui est au cœur de la Trinité qui veut se faire une demeure en nous (Cf. Jean 14, 23). Ouvrons-lui la porte de notre coeur, car « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». (Jean 3,16)
Je vous refais en terminant le souhait de saint Paul : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, soient avec vous ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 juin 2020
On entre dans le mystère de la Sainte Trinité par le chemin de l’expérience intérieure et non pas par la simple réflexion théologique. La Trinité n’est pas seulement un mystère, une vérité à croire, un dogme central de notre foi, c’est le cœur de la vie chrétienne.
Notre expérience du mystère de la Sainte Trinité s'est commencée au moment de notre baptême. Lorsque quelqu’un est baptisé la personne qui célèbre dit « Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Par ces paroles et par l’eau qu’on verse sur son front, elle est comme plongé dans l’amour de Père, du Fils et du Saint Esprit.
Ce jour de la fête de la Sainte Trinité est donc une belle occasion de poursuivre ce qui a débuté à notre Baptême. Suivons le chemin que nous indique chacune des personnes de la Trinité : l'Esprit Saint, le Fils bien-aimé et le Père.
I - La personne de l’Esprit Saint
Le chemin à prendre pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité commence avec l'Esprit Saint. C'est la personne de la Trinité qui est souvent oubliée, mais c'est peut-être la plus importante. L’Esprit Saint en effet est comme un souffle. (cf. Jean 3, 8) Il ne donne pas des ordres comme un supérieur, un maître ou un surveillant. Il inspire les personnes. Il agit dans leur intérieur. Il ouvre leur cœur, il éclaire leur intelligence, il fortifie leur volonté dans les bons choix.
L’enseignement de l’Église a retenu comme signes de l'action de l’Esprit dans la vie des personnes baptisées la liste de sept dons qu’on appelle les dons du Saint Esprit. Je ne vous demande pas de les nommer – encore que certaines personnes, j’en suis sûr, pourraient le faire avec brio – mais je prends le temps de vous les énumérer : le don de sagesse, le don d’intelligence, le don de science, le don de force, le don de conseil, le don de piété et le don de crainte de Dieu. Ces sept dons sont accompagnés des fruits de l'Esprit. Saint Paul dans sa lettre au Galates résume ainsi les fruits de l’Esprit « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi ». (Galates 5, 22-23).
Tous ces dons et ces fruits se résument dans celui de l’amour- agapè qu’on nomme aussi la charité, cet amour qui, non seulement vient de Dieu, mais qui est en Dieu, qui est l’amour même du Père pour le Fils et l’Esprit, du Fils pour le Père et l’Esprit et de l’Esprit pour le Père et le Fils car comme le dit l’Écriture : Dieu est Amour. Et « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » rappelle avec justesse saint Paul dans l’extrait de sa lettre au Galates que nous venons de lire dans la deuxième lecture.
II - La personne du Fils
Continuons notre chemin pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité avec le Fils bien aimé, la deuxième personne de la Trinité. L'amour au sein de la Trinité dont on vient de parler s’est manifesté par la venue du Fils bien-aimé dans le monde. Celui-ci s’est fait homme en Jésus sans quitter sa vie avec le Père et l’Esprit. C’est pourquoi, si souvent dans les évangiles et notamment dans l’évangile de saint Jean Jésus nous parle de son union avec le Père « Le Père et moi, nous sommes UN » (Jean 10, 30). L’évangile de ce matin nous le redit : « Tout ce que possède le Père est à moi ».
Cette union de Jésus avec le Père a fait l’objet de nombreuses discussions de théologiens, surtout dans les premiers siècles de l’Église où deux Conciles se sont penchés sur cette question car il y avait des déviations. Certains voyaient Jésus comme étant le Fils de Dieu qui avait fait semblant d’être comme nous, un genre de robot humain, et d’autres ne voulaient pas que Jésus fut plus qu’un être humain. Ces hérésies ont été condamnées et on a toujours tenu que le mystère de la Trinité fait partie de la révélation du vrai Dieu qui se manifeste d’abord à Abraham comme un seul Dieu, puis qu’on découvre dans le Nouveau Testament, avec l’enseignement de Jésus, comme un Dieu Un et Trine, un seul Dieu en trois personnes.
Retenons que le Fils bien-aimé se fait l’un de nous tout en demeurant au sein de la Trinité. Jésus est vrai homme et vrai Dieu. Et comme le dit saint Paul, « ayant la condition de Dieu, ( il ) ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ». (Philippiens 2, 6-7)
III – La personne du Père
Au terme de notre chemin pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité, nous rencontrons la figure du Père éternel qui envoie son Fils dans le monde pour nous sauver en se faisant l’un de nous. C’est le mystère de l’Incarnation et en parlant de mystère de l’Incarnation, on est amené à se tourner vers Dieu le Père car c’est lui qui est vu comme l’origine et le commencement de tout. Ce qui fait dire à saint Jean « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». (Jean 3, 16)
Ce don va permettre à Dieu de se révéler sous un jour encore jamais atteint avec le peuple d’Israël. Cette révélation est extraordinaire. Elle nous révèle que notre Dieu est Père. Dans la prédication de Jésus, en effet, celui-ci ne se contente pas de parler de son Père, mais il enseigne à ses disciples à dire à Dieu « Notre Père ». (Mathieu 6, 9 et ss.) La paternité de Dieu qui est représentée de façon particulière par Dieu le Père est une paternité qui se réalise dans le Fils bien-aimé, le Fils « par nature » disent les théologiens, et cette paternité se donne des fils et les filles « par adoption » que nous sommes. Saint Paul l’avait compris et le rappelait ainsi aux chrétiens de Rome : « Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; nous crions ‘ Abba ! ‘ c’est-à-dire : Père ! » (Romains 8, 15)
Conclusion
Je m’arrête, car vous voyez que le mystère de la Trinité est inépuisable. Il n’est pas seulement un dogme de la foi que nous proclamons chaque dimanche dans le Je crois en Dieu . Il est le chemin dans lequel depuis notre baptême nous sommes entrés et dans lequel nous avançons en reconnaissant, dans l'Esprit Saint, Jésus comme le Fils bien-aimé de Dieu, notre Père, jusqu’au jour où, comme dit saint Paul, « nous le verrons face à face » (1 Corinthiens 13, 12). Ce que je nous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
11 juin 2019
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Lectures de la messe de la solennité de la Très Sainte Trinité
Première lecture
La Sagesse a été conçue avant l’apparition de la terre (Pr 8, 22-31)
Lecture du livre des Proverbes
Écoutez ce que déclare la Sagesse de Dieu :
« Le Seigneur m’a faite pour lui,
principe de son action,
première de ses œuvres, depuis toujours.
Avant les siècles j’ai été formée,
dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée,
quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
Avant que les montagnes ne soient fixées,
avant les collines, je fus enfantée,
avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace,
les éléments primitifs du monde.
Quand il établissait les cieux, j’étais là,
quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,
qu’il amassait les nuages dans les hauteurs
et maîtrisait les sources de l’abîme,
quand il imposait à la mer ses limites,
si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre,
quand il établissait les fondements de la terre.
Et moi, je grandissais à ses côtés.
Je faisais ses délices jour après jour,
jouant devant lui à tout moment,
jouant dans l’univers, sur sa terre,
et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 8, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ Ô Seigneur, notre Dieu,
qu’il est grand, ton nom,
par toute la terre ! (Ps 8, 2)
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.
Les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux.
Deuxième lecture
Vers Dieu par le Christ dans l’amour répandu par l’Esprit (Rm 5, 1-5)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
nous qui sommes devenus justes par la foi,
nous voici en paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus Christ,
lui qui nous a donné, par la foi,
l’accès à cette grâce
dans laquelle nous sommes établis ;
et nous mettons notre fierté
dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.
Bien plus, nous mettons notre fierté
dans la détresse elle-même,
puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ;
la persévérance produit la vertu éprouvée ;
la vertu éprouvée produit l’espérance ;
et l’espérance ne déçoit pas,
puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs
par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (Ap 1, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de la Sainte Trinité lors du 50e anniversaire d’ordination presbytérale de Mgr Hermann Giguère, P.H.2016-05-18T03:28:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Trinite-lors-du-50e-anniversaire-d-ordination-presbyterale-de-Mgr-Hermann-Giguere-P-H_a479.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/4342393-6545699.jpg2012-06-03T03:29:00+02:00Hermann Giguère
Pouvez-vous, ceux et celles qui le veulent, faire avec moi le geste du signe de la croix en disant les paroles qui l’accompagnent : « Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. » Voilà le nom des trois personnes de la Sainte Trinité.
I – Un Dieu en trois personnes
En effet, pour les chrétiens qui partagent avec les musulmans et les juifs la croyance en un Dieu unique, le Dieu auquel ils croient est un Dieu en trois personnes qui est comme une famille, pourrait-on dire.
Pourquoi? Parce que leur Dieu se préoccupe des autres. Il n’est pas une Dieu lointain, renfermé dans « son palais de silence ». C’est un Dieu qui donne la vie, qui s’incarne parmi nous en son Fils et qui nous envoie l’Esprit Saint pour nous suivre et nous inspirer qui que nous soyons et pour tous les temps.
Voilà! C’est un résumé rapide de ce que je crois avec mes frères et sœurs chrétiens sur la Sainte Trinité que les catholiques fêtent de façon particulière aujourd’hui dans le monde entier
II – Ma vocation de prêtre
Mais ce qui est le plus intéressant, ce n’est pas uniquement ce que je crois à propos de la Sainte Trinité, mais c’est ce que j’en fais.
En effet, être croyant est une décision personnelle que j’ai prise tout jeune et qui a inspiré mon choix de vie depuis 50 ans. Est-ce à dire que ce choix a été facile? Non, ce ne fut pas toujours facile. Il y eut plusieurs questionnements, mais ce qui m’a soutenu et stimulé était en dehors de moi. Ce furent les gens de toutes sortes, riches et pauvres, instruits et peu instruits, urbains et campagnards etc. pour qui je me suis toujours considéré en service de diverses façons.
Car la vocation de prêtre, c’est bien cela : être un serviteur de ceux et celles qui viennent vers lui, être un signe que Jésus n’est pas mort sur la croix pour rien, donner à chacun et à chacune une raison de vivre et d’espérer, Ce que l’évangile de saint Jean exprime par cette belle phrase mise dans la bouche de Jésus : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10, 10).
« Pour qu’ils aient la vie ». C’est cette phrase que j’avais prise comme devise lors du choix de ma vocation en finissant mon cours classique.
II – La beauté de la foi
Je suis très heureux de partager cette célébration des 50 ans de mon ordination à la prêtrise avec ma famille et quelques amis très chers. Ainsi pour moi, les racines humaines sont toujours présentes et ce que j’ai été et ce que veux continuer à être ne me sépare pas des défis, des questionnements, des enjeux, des peines, des joies de mes frères et sœurs humains.
Pour moi c’est la beauté, de la foi chrétienne que de nous révéler que le Dieu de Jésus-Christ est proche de l’humanité, qu’il ne vient pas nous promettre un avenir séparé de notre vie actuelle. Lorsque je pense à la vie éternelle à laquelle je crois, je pense à ma vie de maintenant qui est le commencement de cette vie qui ne finira pas. C’est bien sûr mystérieux, mais c’est un choix d’y croire ou non.
Vous voyez que je me laisse emporter un peu par la beauté de ce que je crois, mais, que voulez-vous, on ne dure pas 50 ans dans une voie et un chemin difficile parfois, si on y est pas heureux et comblé de quelque façon. Cela a été mon cas. Vous en avez été partie prenante bien souvent sans le savoir et encore aujourd’hui où l’âge s’avance, sans pour autant détruire mon enthousiasme et ma joie.
Mgr Hermann Giguère, ptre p.h.
Supérieur général du Séminaire de Québec
Le 3 juin 2012
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net