Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttp://www.hgiguere.net/2024-03-29T10:22:56+01:00Webzine Maker46.814776-71.2http://www.hgiguere.net/favicon.icohttp://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour Noël 2021 « Une double naissance »2021-12-25T15:52:00+01:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-Noel-2021-Une-double-naissance_a1040.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540660-43734712.jpg2021-12-20T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Le nom officiel de la fête de Noël chez les catholiques c’est la Nativité de Jésus. Nous fêtons à Noël la naissance de Jésus. Vous ne serez donc pas surpris que le thème de mon homélie ce soir tourne autour de la naissance. Laissons-nous toucher par cette naissance que nous célébrons ce soir. Elle ressemble à toutes les autres mais elle a quelque chose de spécial.
Regardons-y de plus près si vous le voulez.
I – Une venue au monde à Bethléem
À Noël est apparue à Bethléem le plus grand et surprenant signe de l'amour de Dieu, la naissance de Jésus à Bethléem que saint Luc vient de nous raconter en détail dans un récit que vous connaissez bien.
C'est une naissance annoncée depuis longtemps, mais combien surprenante. Jésus n'est pas le fils d'une princesse, ne vient pas d'une famille importante, Jésus n'a pas choisi une grande ville, un grand Empire... Il est pauvre parmi les pauvres, il fait partie des périphéries dont parle souvent le pape François. Sa naissance était attendue "depuis plus de quatre mille ans" chantons-nous dans le chant de Noël : "Il est né le divin Enfant".
Le prophète Isaïe dont nous avons lu un extrait dans la première lecture annonce cette venue en disant : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre une lumière a resplendi ». Et continue Isaïe : "Oui! un enfant nous est né un fils nous a été donné....Voilà ce que fait l'amour invincible du Seigneur de l'univers".
Ainsi, la crèche est un signe de l'amour invincible de Dieu, d'un Dieu qui se laisse toucher par les misères de ses enfants.
Dieu ne fait pas que parler d'amour, il est Amour. La venue de son Fils Jésus dans le monde à Bethléem vient dissiper les ténèbres du péché et de l'erreur, rendre à l'humanité sa lumière divine. "Le peuple qui marchait dans le ténèbres a vu se lever une grand lumière".
II– Une naissance dans le coeur
À Noël on pourrait se contenter du souvenir de cette première naissance, mais ne soyez pas surpris par ce que je vais dire : il y a deux naissances de Jésus celle de Bethléem et une autre. L'autre naissance où se fait-elle? Oui! Vous avez trouvé la réponse : cette deuxième naissance de Jésus se fait dans notre cœur.
Car voyez-vous Dieu manifeste son amour à Bethléem dans la famille de Marie et Joseph, aux bergers qui entendent le chant des anges leur annonçant qu’un Sauveur est né, puis aux rois mages qui l’ont cherché en venant de lointaines contrées.
Il continue de le faire aujourd'hui. Il veut habiter dans ton cœur, il veut que celui-ci devienne une crèche où il sera bien reçu, une crèche où il pourra recevoir des visiteurs comme les bergers et les mages des temps modernes : tes enfants, tes amis, les personnes mal prises et les gens venus de loin comme les mages. Chacun et chacune de nous est un aubergiste qui décide s'il y a de la place pour Jésus chez lui.
Voilà ce que je vous propose de retenir ce soir : Noël c'est une double naissance celle de Jésus dans le monde à Bethléem et celle de Jésus dans notre âme pour développer une relation personnelle avec Dieu. L'enfant né il y a 2000 ans continue de naître aujourd'hui.
Conclusion
C’est ainsi que notre monde ravagé par de multiples misères peut espérer un avenir meilleur. Jésus n'a-t-il pas dit être la lumière du monde? N'a-t-il pas annoncé que ceux qui le suivront ne marcheront pas dans les ténèbres mais recevront la lumière de la vie?
Je vous souhaite un Joyeux Noël d'ouverture et de partage...tout en respectant les règles sanitaires en application un peu partout actuellement. Et confions au Seigneur nos intentions et nos beaux désirs au cours de cette messe pour que la paix s’installe de plus en plus dans le monde, dans nos familles et dans nos cœurs.
C'est la grâce que je vous souhaite.
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
20 décembre 2021
MESSE DE LA NUIT
PREMIÈRE LECTURE
« Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
Et les bottes qui frappaient le sol,
et les manteaux couverts de sang,
les voilà tous brûlés :
le feu les a dévorés.
Oui, un enfant nous est né,
un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ;
son nom est proclamé :
« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort,
Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »
Et le pouvoir s’étendra,
et la paix sera sans fin
pour le trône de David et pour son règne
qu’il établira, qu’il affermira
sur le droit et la justice
dès maintenant et pour toujours.
Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc)
R/ Aujourd'hui, un Sauveur nous est né :
c'est le Christ, le Seigneur. (cf. Lc 2, 11)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !
De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !
Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.
Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.
Il jugera le monde avec justice
et les peuples selon sa vérité !
DEUXIÈME LECTURE
« La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes » (Tt 2, 11-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite
Bien-aimé,
la grâce de Dieu s’est manifestée
pour le salut de tous les hommes.
Elle nous apprend à renoncer à l’impiété
et aux convoitises de ce monde,
et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable,
avec justice et piété,
attendant que se réalise la bienheureuse espérance :
la manifestation de la gloire
de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ.
Car il s’est donné pour nous
afin de nous racheter de toutes nos fautes,
et de nous purifier
pour faire de nous son peuple,
un peuple ardent à faire le bien.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)
Alléluia. Alléluia.
Je vous annonce une grande joie :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur !
Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
– ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,
vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem.
Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
Il venait se faire recenser avec Marie,
qui lui avait été accordée en mariage
et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là,
le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers
qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs
pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas,
car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
]]>
Homélie pour le 5e dimanche de Pâques (Année A) : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »2017-05-11T19:49:00+02:00http://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-5e-dimanche-de-Paques-Annee-A-Je-suis-le-Chemin-la-Verite-et-la-Vie_a772.htmlhttp://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/11367075-18954569.jpg2017-05-09T20:00:00+02:00Hermann Giguère
Quelle richesse dans les textes des lectures et de l’évangile de ce matin. Attardons-nous, si vous le voulez bien, sur la déclaration de Jésus dans l’évangile où il se présente comme « le Chemin, la Vérité et la Vie ». Cette affirmation aux disciples qui sont estomaqués, Philippe en particulier, n’est pas seulement une révélation sur qui est Jésus, mais elle est aussi la révélation d’un cheminement dans lequel le disciple de Jésus découvre son Maitre et Seigneur.
I – Je suis le Chemin
Commençons par l’affirmation « Je suis le Chemin ». On pense spontanément à des images de randonnées, de sentiers, de routes, de traces dans le sable, que sais-je? Ces images pour utiles qu’elles puissent être sont loin de la réalité qui est signifiée ici.
En effet, si Jésus se dit le « Chemin » c’est pour nous centrer sur son humanité. Il est le « Verbe de Dieu fait chair » comme le dit le prologue de l’Évangile de saint Jean. Son humanité assumée par la personne du Fils de Dieu est le moyen par lequel Dieu nous sauve et sauve le monde. Il n’y en a pas d’autres.
Jésus dans sa chair est l’un de nous, en tout semblable à nous sauf le péché. La merveilleuse Lettre aux Hébreux met dans la bouche du Verbe incarné cette parole « Tu m’as donné un corps pour faire ta volonté » (cf. Hébreux 10, 5). Jésus est l'unique médiateur entre Dieu et l'humanité, le seul Chemin.
Cette vérité essentielle au message de Jésus n’était pas encore parfaitement comprise des disciples qui se plaignaient de ne pas savoir où il s’en allait et qui demandaient « comment pourrions-nous savoir le chemin? » Ils s’imaginaient sans doute qu’ils auraient un code de conduite précis, une carte routière, des indications pratiques.
Jésus se contente de leur répondre « C’est moi qui suis le Chemin ». En d’autres termes : « Approchez-vous de moi dans la foi, entrez dans le mystère de l’amour de Dieu qui se révèle en moi et vous trouverez le chemin vers la maison de mon Père où une demeure vous attend ».
Vous voyez la profondeur et la richesse qu’il y a dans cette image du « Chemin » appliquée à Jésus. La révélation de Jésus ne s’arrête pas là il ajoute qu’il est la « Vérité » et la « Vie ».
II – Je suis la Vérité
Cheminer avec Jésus en nous unissant à lui, notre Chemin, avec qui nous partageons la même humanité c’est entrer dans le mystère du plan de Dieu sur nous et sur le monde. Si Jésus devient notre Chemin pour aller à Dieu, c'est parce que nous faisons l'effort de le connaître. C'est en le connaissant que l'on connaît le Père, dit-il.
Le cheminement du disciple ne se limite pas à l’émotion, à l’attachement sensible et sentimental à la personne de Jésus. Il suppose aussi la connaissance de ce qu’il est et de ce qu’il apporte au monde. On voit dans les évangiles plein de gens qui se limitent à regarder les miracles et les guérisons que fait Jésus. Il le leur reproche souvent. Souvenez-vous de ce reproche après la multiplication des pains où il leur dit : « Vous me suivez parce que vous avez mangé à votre faim, moi j’ai une autre nourriture qui est celle de faire la volonté de mon Père » (cf. Jean 6, 24-25).
Notre foi a besoin de se dire dans des gestes et des paroles inspirées d’une vraie connaissance de Dieu qui nous est transmise dans l'enseignement de Jésus. C'est là que Jésus nous apparaît comme la Vérité. Une foi qui se refuse à la connaissance, à la vérité, est une foi morte. « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu ».
Cette connaissance de la foi n’apporte pas toutes les réponses car elle est sans cesse en recherche comme le dit saint Thomas d’Aquin. Mais ce qui est important ici c’est de voir que si on entre dans cet effort de connaissance, Jésus nous mène au Père. Ceci se fera dans la prière, dans la fréquentation de la Parole de Dieu, des sacrements, dans les partages avec ses frères et sœurs, dans le service des plus pauvres, des blessés de la vie, des malades etc. sous le regard et l’inspiration de celui qui est la Vérité. Si nous négligeons cet effort, Jésus pourrait nous dire comme il le fait pour l'apôtre Philippe : « Tu ne me connais pas ».
III- Je suis la Vie
La troisième image celle de la « Vie » est d’une telle richesse qu’il est difficile de la commenter en quelques mots.
Elle peut indiquer, par exemple, la source de la vie qui anime le disciple. Ainsi du Baptême qui est source de vie pour le baptisé, qui met en lui la vie même de Dieu.
L'image de la "Vie" réfère souvent aussi à la Parole de Dieu ou à l’Eucharistie.
Dans notre extrait de l’évangile de saint Jean, Jésus met cette image de la « Vie » en lien plutôt avec ses fruits. « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes » dit Jésus.
La vie de Dieu en nous n’est pas un trésor à sauvegarder pour soi. Elle se répand. Elle s’extériorise dans actes et des choix concrets. Ce que veut dire le mot « œuvres ». Il ne s’agit pas de constructions humaines, mais de réalisations dans la foi à la suite de Jésus.
Oh! Bien sûr, ces œuvres prendront forme dans un cadre humain, visible, mais elles seront avant tout l’action même de Dieu à l’oeuvre. Nous l’oublions souvent. Jésus nous le rappelle lorsqu’il dit : « le Père qui demeure en moi fais ses propres œuvres. » Et maintenant, c’est nous qui sommes envoyés pour continuer la mission de Jésus « qui part vers le Père ». C’est nous qui sommes en service comme les personnes que les apôtres choisissent au début de l’Église tel que le raconte la première lecture. Nous devenons chacun et chacune à notre façon les pierres vivantes qui entrent dans la construction de la demeure spirituelle de Dieu pour annoncer les merveilles de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière comme le dit si bien la Lettre de saint Pierre que nous avons entendue dans la deuxième lecture.
Conclusion
Nous pouvons avoir confiance que, malgré le départ visible de Jésus, il est toujours présent, car il est ressuscité. Nous pouvons parler, partager et manger avec lui comme les disciples. C'est le même Jésus que nous retrouvons ensemble dans nos célébrations eucharistiques où il se fait pour nous nourriture spirituelle sous les espèces du Pain et du Vin.
Quand nous communions, nous communions à Jésus « Chemin, Vérité et Vie » et chaque fois que nous le faisons nous annonçons que Dieu est fidèle dans son amour et sa miséricorde pour nous et pour toute l’humanité.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
9 mai 2017
Si vous avez des problèmes à vous inscrire avec le formulaire ci-haut, ce qui peut arriver parfois, vous pouvez m'envoyer votre inscription en cliquant ici. Merci!
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net