La Parole de Dieu est une lampe pour mes pas et une lumière sur ma route.

Le pouvoir d'écraser Dieu. Le pain descendu du ciel.


Rédigé le Lundi 10 Juin 2013 à 15:33 | Lu 599 fois | 0 commentaire(s)


Homélie pour la Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ (année A; cf. Jean 6,51-58; juin 2011)


Le pouvoir d'écraser Dieu. Le pain descendu du ciel.
Dans la première lecture qu’on a entendue, on nous parle du peuple juif qui a vécu 40 ans dans le désert. Et pendant qu’ils étaient dans le désert, ils ont traversé une dure épreuve. Ils ont connu la pauvreté et ils ont senti la faim. Et cette histoire-là des Juifs dans le désert, elle n’est pas encore finie. Ici dans la paroisse, il y a des gens qui connaissent la pauvreté, il y a des gens qui manquent d’argent pour leur épicerie. Mais il n’y a pas seulement de la pauvreté matérielle. Il y a des gens qui sont malades ou qui sont blessés par la vie de toutes sortes de manières. Je vous propose qu’on relise la Parole de Dieu d’aujourd’hui pour chercher ce que Dieu veut nous dire. 

Si on revient dans le temps du désert, les Juifs manquaient de nourriture et Dieu ne les a pas laissés tomber, il leur a donné à manger. Ils appelaient ça de la MANNE. C’est une sorte de nourriture qui est apparue comme ça dans le désert, ils ne savaient pas trop ce que c’était, mais ils savaient que ça venait de Dieu. Dans l’Évangile, on a la même chose qui se produit. Jésus est avec une grande foule de gens qui ont faim et il décide de faire la multiplication des pains pour leur donner à manger. Les gens ne savaient pas trop d’où il venait ce pain-là, mais ils savaient que ça venait de Dieu. Et la même histoire se répète ici dans la paroisse. Il y a des gens qui ont faim, mais il y a aussi du monde qui leur donne à manger. Il y a des organismes comme la St-Vincent de Paul et la communauté Agapè qui donnent du pain aux pauvres. Ce pain-là, on ne sait pas trop d’où il sort, mais on sait que c’est un pain qui vient de Dieu. C’est du pain qui vient de Dieu parce qu’il vient de la charité de la population et la charité, ça vient de Dieu. À chaque fois qu’on donne aux pauvres, on donne aussi quelque chose de la présence réelle de Jésus. Et chaque fois qu’on accepte de se laisser aimer ou de recevoir la charité des autres, on accepte de recevoir la présence réelle de Jésus. C’est déjà un début d’eucharistie.

Mais Jésus ne veut pas seulement nous rendre des services, il vient aussi nous visiter à la maison. Dans l’Évangile, il disait : «Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui». Aimez-vous ça avoir de la visite ? Supposons que quelqu’un vous demande d’aller demeurer chez vous pendant une semaine, allez-vous être content ? Est-ce que ça va vous déranger ? Et là vous allez peut-être dire : «ça dépend c’est qui» et «ça dépend si j’ai eu le temps de faire mon ménage». Quand on va communier, il y a quelque chose comme ça qui se passe. Jésus nous demande : «est-ce que je peux venir demeurer chez toi ? Vas-tu être content ? Est-ce que ça va te déranger ?» Jésus nous invite à l’accueillir dans notre cœur pour qu’il demeure avec nous, dans nos affaires … même si on n’a pas eu le temps de faire notre ménage.

Mais Jésus ne vient pas juste nous visiter à la maison. Il y a quelque chose de plus précis qu’on souligne aujourd’hui avec la fête du St-Sacrement. Jésus nous propose de demeurer avec nous avec son corps. Je me suis souvent dit: «ça aurait donc été le fun de vivre il y a 2000 ans pour pouvoir voir Jésus en chair et en os». Mais un jour, je me suis rendu compte que je le voyais toutes les fois que je venais à l’église. C’est le même Jésus qu’il y a 2000 ans, ici dans l’église avec son corps. On peut l’entendre dans l’évangile, on peut le voir, le toucher et le goûter dans l’eucharistie. Et quand on dit que Jésus est là avec son corps, ce n’est pas rien. On sait que notre corps, c’est ben important. Si on veut en savoir plus, on pourrait interroger les malades. Les malades savent c’est quoi l’importance du corps : ils l’ont appris par l’expérience. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand on va communier, on ne fait pas une démarche intellectuelle. On fait quelque chose de physique. On part de notre banc, on va recevoir la communion, et là on rencontre le corps de Jésus. C’est un corps à corps entre le corps de Jésus et notre corps à nous. Dieu vient nous toucher dans ce qu’on a de plus précieux : notre corps. Il est avec nous avec notre santé et nos maladies. Notre corps est tellement important pour Jésus que c’est là qu’il vient nous rejoindre.

Il y a des gens pour qui c’est difficile de venir communier parce qu’ils ont eu des mauvaises expériences. Il y a des gens qui sont en maudit après l’Église ou qui sont en maudit après Dieu pour toutes sortes de raisons. Il y en a qui ont peur de se «faire avoir» ou encore de se faire écraser. Moi-même, j’ai déjà eu des peurs de ce genre-là. Je vous propose que relise encore l’Évangile : il nous dit quelque chose de plus précis sur la relation de Jésus avec nous : «celui qui MANGE ma chair et boit mon sang a la vie éternelle». Le verbe MANGER dans cette phrase-là, c’est un verbe qui veut dire «mâcher» ou «croquer avec ses dents» : «celui qui mâche ma chair et boit mon sang a la vie éternelle». Quand on reçoit Jésus à la communion, ce n’est pas Jésus qui essaie de nous écraser, c’est nous qui sommes capables d’écraser Dieu. C’est comme si Jésus voulait tellement qu’on le croie quand il nous dit qu’il nous aime, qu’il a décidé de se faire fragile et vulnérable. Il ne peut pas être plus vulnérable que ça : un morceau de pain entre nos dents.

Tout à l’heure, on va aller communier au corps de Jésus et ensuite on va faire une procession pour fêter la présence spéciale de Jésus dans l’eucharistie. On va voir Jésus le «pain vivant descendu du ciel». Laissons Jésus se manifester à nous … et adorons-le.  



Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
< >

Vendredi 24 Mai 2013 - 15:15 Recevoir l'Esprit saint. Pentecôte.


Profil
Roger Laroche
Roger Laroche
J'ai fait un stage dans l'Unité pastorale du Vieux-Beauport à Québec. Je suis psychologue et j'ai travaillé durant plusieurs années dans les hôpitaux de Montréal. Je suis à l'origine du Comité Jeunesse 12-35 ans du Vieux-Beauport qui offre des activités aux ados et aux jeunes adultes. Dans ce blogue, je mets en ligne mes principales prises de parole et des commentaires que je vous partage avec joie. En espérant que tout cela saura vous plaire.




Twitter
Facebook
Rss
Google+
YouTube


Partager ce site

Archives