Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-29T16:58:04+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 17e dimanche du temps ordinaire Année C : « Prier sans se lasser »2022-07-25T02:39:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-17e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Prier-sans-se-lasser _a1074.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/64228934-46109436.jpg2022-07-19T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Des chercheurs américains ont demandé dans une enquête auprès de gens qui étaient passés près de la mort ou qui avaient eu de grandes épreuves s'ils avaient pensé à prier dans ces moments-là : 95% ont répondu oui, même des gens qui d'habitude ne priaient pas.
Près de nous, on voit la même chose souvent. Les gens, même des gens pas très croyants, devant un cancer, devant un divorce vont penser à prier, vont faire prier pour eux. Ils sentent qu’ils ont besoin de chercher l’aide d’un autre, plus grand qu’eux.
I – Deux faits révélateurs
Eh bien! dans les lectures d’aujourd’hui on a deux épisodes où se manifeste le même besoin de chercher de l’aide et qui nous donnent un bel enseignement sur la prière.
Dans l’évangile, après avoir enseigné la prière du Notre Père, Jésus met en scène un voisin qui importune son ami jusqu'à ce que celui-ci lui réponde.
Dans la première lecture, c’est Abraham qui est en cause et qui, à la façon orientale, négocie même avec Dieu, 50, 45, 40, 30, 20 justes seront-ils suffisants pour retenir le châtiment qui se prépare? Abraham ne lâche pas.
Qu’est-ce que ces faits nous enseignent au sujet de la prière dans notre vie?
II - Prier c’est crier vers Dieu
Deux choses complémentaires, je pense.
La première qui est très claire et qui nous surprend peut-être un peu : Prier c’est crier vers Dieu, C’est même l’importuner, le « tanner » [québécisme synonyme d’importuner], c’est même parfois l’engueuler, se disputer avec lui comme on le voit dans certains psaumes.
Souvent on cherche à faire de belles prières. On ne réussit pas. On s’arrête et on ne prie plus. Alors que prier c’est dire ce qu’on a sur le cœur à Dieu comme à un ami proche, à qui on se confie. On lui parle de tout. C’est comme dans une famille. On ne se gêne pas avec lui. On ne se cache pas de lui.
C’est-ce que nous dit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui : « Demandez, cherchez, frappez.. .Dieu est votre père, si vous les pères de la terre donnez de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel vous écoutera et vous aidera par son Esprit Saint ».
Cela est bien beau et les textes d’aujourd’hui mettent cet aspect en évidence avec brio, mais on doit ajouter une deuxième chose à cela pour bien comprendre ce que c’est que prier.
III – Prier c’est écouter
Cette deuxième chose qui complète la première c’est que prier c’est écouter aussi.
Vous connaissez probablement cet épisode de la vie du Curé d’Ars où il se décide un jour à demander à un monsieur qu’il voyait souvent l’après-midi à l’église qu’est-ce qu’il y faisait. Et ce paysan de répondre en regardant le tabernacle où Jésus était présent « Je l’écoute, et il m’écoute » [dans le dialecte local « Je l’avise et il m’avise »]. Oui parler à Dieu, mais aussi se taire pour écouter.
Cela c’est difficile aujourd’hui. On a l’impression de perdre son temps. On arrive à la maison. Vite la télé. On regarde à tout moment sa page Facebook et ses textos (SMS) ou ses messages. On n’a pas le temps de méditer, de se replier sur soi un peu, de « jongler » [québécisme pour méditer], de s’arrêter, d’écouter. Un dialogue ça se fait à deux et Dieu me parle dans le silence de mon cœur. Pour cela il faut se taire. La prière personnelle disait sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) c’est une « conversation amoureuse dans un seul à seul avec Dieu dont on se sait aimé ».
En résumé, prier c’est donc, d’un côté, ne pas avoir peur de dire à Dieu ses besoins, de lui parler de notre vie, de nos enfants, de nos projets, de nos peurs, de nos problèmes, etc. C’est aussi, de l’autre côté, penser à l’écouter, à faire silence de temps en temps pour saisir les inspirations de l’Esprit Saint et entendre sa voix.
C’est ainsi que note prière deviendra de plus en plus un dialogue avec Dieu, une élévation de notre esprit et de notre cœur vers Dieu (comme le disait autrefois le Catéchisme de la Province de Québec dont les ainés se rappellent encore en empruntant la définition de la prière de saint Jean Damascène), une rencontre qui se continuera après notre mort où on récoltera ce qu’on aura semé, où l’on vivra éternellement ce qu’on aura commencé à vivre sur terre.
Conclusion
Redisons ensemble nos demandes personnelles et celles de toute l’Église en reprenant les paroles du Notre Père que nous récitons à chaque messe :
« Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
19 juillet 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
Alors le Seigneur dit :
« Comme elle est grande,
la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe !
Et leur faute, comme elle est lourde !
Je veux descendre pour voir
si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi.
Si c’est faux, je le reconnaîtrai. »
Les hommes se dirigèrent vers Sodome,
tandis qu’Abraham demeurait devant le Seigneur.
Abraham s’approcha et dit :
« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville.
Vas-tu vraiment les faire périr ?
Ne pardonneras-tu pas à toute la ville
à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ?
Loin de toi de faire une chose pareille !
Faire mourir le juste avec le coupable,
traiter le juste de la même manière que le coupable,
loin de toi d’agir ainsi !
Celui qui juge toute la terre
n’agirait-il pas selon le droit ? »
Le Seigneur déclara :
« Si je trouve cinquante justes dans Sodome,
à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. »
Abraham répondit :
« J’ose encore parler à mon Seigneur,
moi qui suis poussière et cendre.
Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq :
pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :
« Non, je ne la détruirai pas,
si j’en trouve quarante-cinq. »
Abraham insista :
« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le Seigneur déclara :
« Pour quarante,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère,
si j’ose parler encore.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »
Il déclara :
« Si j’en trouve trente,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit alors :
« J’ose encore parler à mon Seigneur.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »
Il déclara :
« Pour vingt,
je ne détruirai pas. »
Il dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »
Et le Seigneur déclara :
« Pour dix, je ne détruirai pas. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8)
R/ Le jour où je t’appelle,
réponds-moi, Seigneur. (cf. Ps 137, 3)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
dans le baptême,
vous avez été mis au tombeau avec le Christ
et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu
qui l'a ressuscité d’entre les morts.
Vous étiez des morts,
parce que vous aviez commis des fautes
et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair.
Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ :
il nous a pardonné toutes nos fautes.
Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous :
il l’a annulé en le clouant à la croix.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche du Carême Année C : « La transfiguration de Jésus sur le mont Thabor : lumière de l'Alliance Nouvelle »2022-03-06T23:39:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-du-Careme-Annee-C-La-transfiguration-de-Jesus-sur-le-mont-Thabor-lumiere-de-l-Alliance_a1053.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/61778889-44951734.jpg2022-03-08T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Ceux et celles qui font des mots croisés ont remarqué que dans la première lecture on dit qu’Abraham venait de la ville ou du village d’Our en Chaldée. On demande souvent dans les mots croisés le nom d’une ville ancienne de deux ou trois lettres. Et la réponse est Our ou Ur .
Il y a plus que les mots croisés ce matin qui nous parlent. Ce passage de la Genèse associé à celui de la Transfiguration de Jésus sur le mont Thabor nous rejoint par le fil conducteur qu’il établit entre Abraham et Jésus. Abraham vit une rencontre avec Dieu qui transfigure sa vie et Jésus devant les apôtres qui sont des témoins fiables voit lui aussi sa vie transfigurée.
Essayons d’aller un peu plus loin dans notre méditation sur cette épisode de la vie de Jésus que saint Luc vient de nous raconter.
I- Une histoire de famille
Le chrétien se rappelle durant le Carême son histoire de famille en relisant des passages de la Bible, car cette histoire de famille ne commence pas seulement avec l’arrivée de la foi chez nous par les missionnaires récollets et les missionnaires jésuites, saint François de Laval, apôtre de l'Amérique, et les autres. Elle ne commence même pas avec Jésus dont nous avons accueilli la naissance à Noël comme Sauveur du monde. Elle commence avec un personnage à nul autre pareil que la première lecture nous présente : Abraham qui, un jour, a vécu une rencontre inoubliable avec le Seigneur qui marquera tout le reste de l’histoire.
La première lecture nous la raconte avec des détails que les générations suivantes ont retenus et qui ont été transmis pour faire saisir la grandeur et le caractère unique de cette rencontre d'Abraham avec son Dieu. Dans ce récit, le Seigneur qui a fait sortir Abraham d’Our en Chaldée lui montre par un feu brûlant sur ses offrandes, « un brasier fumant et une torche enflammée », dit le texte de la lecture, qu’il s’est penché vers lui avec amour et miséricorde et il conclut une Alliance avec lui et sa descendance.
Dans cette présentation nous avons le fil conducteur de notre histoire de famille, pourrait-on dire, celle d’une Alliance qui se manifeste par un amour désintéressé et prévenant du Dieu découvert par Abraham, un Dieu qui lui dit qu’il sera pour toujours avec lui et ceux et celles qui, à sa suite, lui feront confiance.
II- Le récit de la transfiguration
La scène de la transfiguration de Jésus sur le Thabor ne peut se comprendre sans la mettre en relation avec cette alliance commencée avec Abraham. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les apôtres voient Jésus accompagné de Moïse et Élie qui représentent les successeurs d’Abraham dans le développement de l’Alliance du peuple hébreu, la descendance d’Abraham, avec son Dieu.
Cette union indissoluble du peuple hébreu avec son Dieu trouve son accomplissement total dans Jésus, le Fils de Dieu qui se manifeste dans le temps. Ce Fils de Dieu se fait l’un de nous. Rien ne le distingue au premier abord de ceux et celles qui l’entourent, mais il porte en lui une lumière à nulle autre pareille.
C’est cette lumière qui le transfigure devant ses apôtres qui ont reconnu déjà le caractère exceptionnel du Maître qu’ils ont décidé de suivre, mais sans jamais imaginer ce qu'ils entendent. En effet, de la nuée sur le mont Thabor, la voix qui se fait entendre : « Celui-ci est on Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le » les renverse. Ils découvrent que Jésus est non seulement l’Envoyé de Dieu, mais qu’il est Dieu, né de Dieu comme le dit le symbole de la foi de Nicée-Constantinople qu’on récitait à la messe autrefois et qui est parfois utilisé dans notre liturgie : « vrai Dieu, né du vrai Dieu - Deum verum de Deo natum ». (Voir à la fin le texte et la traduction française).
III- Application
Que retenir de cette méditation pour notre bénéfice personnel au cours de ce carême?
Une première chose, il me semble, serait que nous prenions conscience que par le baptême, Dieu qui nous a donné son Fils unique, qu'Il a ressuscité des morts, fait de nous ses frères et ses soeurs, des fils et des filles de Dieu, des enfants de Dieu, "héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ" (Romains 8, 17). Les catéchumènes qui se préparent au baptême font au cours du carême un chemin qui leur apprend comment vivre ce don merveilleux. Ayons une pensée pour eux et pour elles. Nous serons ainsi amenés à redécouvrir notre propre baptême qui a fait de nous des enfants de Dieu.
Deuxième chose à retenir, c’est celle de l’inattendu des visites de Dieu. Partis pour un moment de repos et de prière sur le mont Thabor, les apôtres ne s’attendaient pas à cette expérience. Ils se laissent aller au sommeil et c’est là que Dieu les rejoint et les réveille. Nous sommes souvent endormis aujourd’hui dans nos communautés et dans nos vies. Laissons Dieu nous réveiller et laissons-nous illuminer de sa présence toujours nouvelle.
Troisième chose à retenir de ces considérations, c’est que nous sommes envoyés pour partager ce qui nous a rejoint. Ce partage n’est pas celui des stars qui se mettent en avant, c’est celui de témoins qui par leurs gestes, par leurs paroles, par leur vie montrent qu’ils sont fils et filles de lumière. « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison ». (Mathieu 5, 14-15)
Conclusion
Que cette eucharistie, signe de la nouvelle Alliance voulue par Jésus le soir du Jeudi Saint, renouvelle en nous l’accueil de l’amour miséricordieux de Dieu qui fait alliance avec chacun et chacune de nous et qu'elle nous rende pour nos frères et sœurs des témoins de la miséricorde de Dieu en pratiquant durant notre carême les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles : « Si à travers les œuvres corporelles nous touchons la chair du Christ, écrit le pape François, dans nos frères et nos sœurs qui ont besoin d’être nourris, vêtus, hébergés, visités, les œuvres spirituelles quant à elles, - conseiller, enseigner, pardonner avertir, prier – touchent plus directement notre condition de pécheurs. C’est pourquoi les œuvres corporelles et les œuvres spirituelles ne doivent jamais être séparées. »
Bonne poursuite de votre carême !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
8 mars 2022
Le symbole de Nicée-Constantinople est la profession de foi chrétienne qui fut promulgué lors du concile de Nicée de 325 et complété lors du concile de Constantinople de 381 : de là l'expression « symbole de Nicée-Constantinople ». La liturgie catholique continue de le proposer dans la célébration de l'Eucharistie avec le Symbole des apôtres qui est le plus utilisé.
« Credo in unum Deum, Patrem omnipoténtem, factόrem cæli et terræ, visibílium όmnium, et invisibílium.
Et in unum Dόminum Iesum Christum, Fílium Dei unigénitum. Et ex Patre natum ante όmnia sæcula. Deum de Deo, lumen de lúmine, Deum verum de Deo vero. Génitum, non factum, consubstantiálem Patri : per quem όmnia facta sunt. »
« Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait]u. »
C'est nous qui soulignons
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Le Seigneur conclut une alliance avec Abraham, le croyant (Gn 15, 5-12.17-18)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
le Seigneur parlait à Abraham dans une vision.
Il le fit sortir et lui dit :
« Regarde le ciel,
et compte les étoiles, si tu le peux... »
Et il déclara :
« Telle sera ta descendance ! »
Abram eut foi dans le Seigneur
et le Seigneur estima qu’il était juste.
Puis il dit :
« Je suis le Seigneur,
qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée
pour te donner ce pays en héritage. »
Abram répondit :
« Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir
que je l’ai en héritage ? »
Le Seigneur lui dit :
« Prends-moi une génisse de trois ans,
une chèvre de trois ans,
un bélier de trois ans,
une tourterelle et une jeune colombe. »
Abram prit tous ces animaux,
les partagea en deux,
et plaça chaque moitié en face de l’autre ;
mais il ne partagea pas les oiseaux.
Comme les rapaces descendaient sur les cadavres,
Abram les chassa.
Au coucher du soleil,
un sommeil mystérieux tomba sur Abram,
une sombre et profonde frayeur tomba sur lui.
Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses.
Alors un brasier fumant et une torche enflammée
passèrent entre les morceaux d’animaux.
Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram
en ces termes :
« À ta descendance je donne le pays que voici,
depuis le Torrent d'Égypte jusqu'au Grand Fleuve, l'Euphrate. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 26 (27), 1, 7-8, 9abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »
C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.
J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
DEUXIÈME LECTURE
« Le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (Ph 3, 17 – 4, 1)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères,
ensemble imitez-moi,
et regardez bien ceux qui se conduisent
selon l’exemple que nous vous donnons.
Car je vous l’ai souvent dit,
et maintenant je le redis en pleurant :
beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ.
Ils vont à leur perte.
Leur dieu, c’est leur ventre,
et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ;
ils ne pensent qu’aux choses de la terre.
Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux,
d’où nous attendons comme sauveur
le Seigneur Jésus Christ,
lui qui transformera nos pauvres corps
à l’image de son corps glorieux,
avec la puissance active qui le rend même capable
de tout mettre sous son pouvoir.
Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection,
vous, ma joie et ma couronne,
tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.
– Parole du Seigneur.
OU LECTURE BREVE
DEUXIÈME LECTURE
« Le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (Ph 3, 20 – 4, 1)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux,
d’où nous attendons comme sauveur
le Seigneur Jésus Christ,
lui qui transformera nos pauvres corps
à l’image de son corps glorieux,
avec la puissance active qui le rend même capable
de tout mettre sous son pouvoir.
Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection,
vous, ma joie et ma couronne,
tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » (Lc 9, 28b-36)
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait,
l’aspect de son visage devint autre,
et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui :
c’étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ
qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ;
mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus,
et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui,
quand Pierre dit à Jésus :
« Maître, il est bon que nous soyons ici !
Faisons trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler,
qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ;
ils furent saisis de frayeur
lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils,
celui que j’ai choisi :
écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre,
il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence
et, en ces jours-là,
ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 17e dimanche du temps ordinaire Année C « Seigneur, apprends-nous à prier »2019-08-28T01:08:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-17e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Seigneur-apprends-nous-a-prier_a903.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/32550843-30318910.jpg2019-07-23T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Après avoir écouté les lectures, on pourrait qualifier ce dimanche de DIMANCHE DE LA PRIÈRE. En effet tant Abraham dont nous parle la première lecture que Jésus dans l’évangile nous font entrer dans l’expérience de la prière qui est ouverte à tous et à toutes,
I - Le « Notre Père »
Commençons par Jésus. Dans le texte de saint Luc, on le voit qui répond à une demande de ses disciples qui désirent avoir une prière comme les disciples de Jean-Baptiste. Quelle était cette prière reçue de Jean-Baptiste ? On n’en sait rien.
Jésus va obtempérer à la demande de ses disciples. Et cette réponse nous vaut ce qui est devenu depuis des siècles la marque caractéristique des chrétiens. En effet, le « Notre Père » n’est pas seulement une expression de notre prière personnelle, il est en même temps l’expression de ce que le Christ est venu donner au monde. Il est comme un résumé du programme de mission de Jésus.
Dans la version de Luc on a cinq demandes tandis que dans celle de saint Mathieu (Mathieu 6, 9-13) il y en a sept. Reprenons, si vous le voulez, chacune des demandes de saint Luc que nous venons d'entendre pour y entrer le mieux possible.
Le « Notre Père » se présente en deux parties très différentes. La première partie nous fait proclamer des demandes qui concernent Dieu lui-même tandis que la seconde nous tourne vers nos propres besoins. C’est la dimension verticale et la dimension horizontale qui se rencontrent dans ces mots et dans le cœur de Jésus qui veut nous y faire entrer.
La prière du « Notre Père » de saint Luc commence par l'invocation à Dieu « Père ». Ce mot est la nouveauté apportée par Jésus qui voit Dieu non pas comme une réalité lointaine mais comme quelqu'un proche de ses enfants comme un père. En araméen, la langue que parlait Jésus, le mot qui le dit est « Abba » ce qui se traduirait littéralement par « Papa ». Ce Père si proche est celui dont nous tirons mystérieusement notre origine et notre vie et il se distingue des autres pères par son caractère divin.
« Que ton Nom soit sanctifié » est la première demande. Le nom pour les juifs c’est la personne, c’est toute la réalité concrète de la personne et pas seulement une désignation commode. « Que ton soit sanctifié » revient à dire nous te reconnaissons toi notre Dieu comme le Saint des Saints. Ton nom est béni par ce que tu es celui qui répand tes bénédictions.
« Que ton règne vienne ». Le Règne de Dieu c’est le rayonnement de son amour pour le monde. Il s'agit d'un amour qui veut que toute personne soit sauvée, que la création soit libérée de ce qui la retient et que son Fils Jésus soit accueilli comme son Envoyé.
« Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour ». Le pain c’est bien sûr le pain matériel dont toute personne a besoin. C’est aussi le pain de la Parole de Dieu et celui du Corps et du Sang de Jésus que nous sommes invités à partager à chaque dimanche.
« Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. ». Le pardon des offenses revêt une place unique dans la prédication de Jésus lorsqu’il proclame le fameux « Aimez vos ennemis ». Le pardon pour Jésus n’a pas de limites comme l’amour miséricordieux de Dieu n’en a pas. Le « car nous-mêmes, nous pardonnons » est une invitation claire au sérieux de nos gestes et de nos choix pour Dieu. Nous serons jugés sur ce que nous aurons fait et non pas seulement sur ce que nous aurions voulu faire.
« Et ne nous laisse pas entrer en tentation ». La nouvelle traduction de cette demande met l'accent sur le soutien de notre Père dans les vicissitudes de la vie que nous lui remettons avec confiance puisqu’il nous l’a donnée ici-bas et l’a fait porteuse de vie éternelle.
II – Le récit de la conversation de Dieu avec Abraham
Continuons avec Abraham. La conversation où Abraham négocie avec Dieu relatée dans la première lecture est bien dans le style oriental.
Ce que j’en retiens c’est la familiarité qui se dégage de cet épisode et qui nous enseigne quelque chose de très important dans toute prière. La prière c’est d’abord et avant tout une personne qui s’exprime, qui prie. Ce ne sont pas des idées qu’on exprime ou des formules seulement. Dans la Bible, la révélation de la rencontre de Dieu avec Abraham, avec les prophètes et avec Jésus nous indique que notre Dieu entre en conversation avec nous. Sainte Thérèse d'Avila définissait la prière comme « une conversation amoureuse avec Dieu ». C’est là l’originalité de la prière dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. C’est un dialogue avec Dieu.
Les musulmans n’ont pas la même vision de la prière. Ils y sont très fidèles, plusieurs fois par jour, mais c’est toujours dans la récitation de formules, ou dans des postures extérieures qu’ils l’expriment. Je ne veux pas dire qu’il n’y a de dialogue avec Dieu dans leur prière mais l’insistance n’est pas tant là que dans les gestes et les paroles qu’on prononce fidèlement avec exactitude. Pour les chrétiens, au contraire, comme Jésus nous y invite dans l’évangile de saint Mathieu, ce qui est important ce ne sont pas les paroles mais ce qui est dans ton cœur. « Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra ». (Mathieu 6, 6)
III – Notre expérience de la prière : prier sans se lasser
Après l'expérience de la prière chez Jésus et Abraham, venons-en maintenant à la nôtre. Jésus après avoir donné une formule qui est le « Notre Père » ne veut pas qu’on s’y astreigne sans mettre dans notre prière nos besoins personnels, ce qui fait notre vie de tous le jours. C’est pourquoi il donne l’image de l’ami importun. Cette image nous invite à entrer dans une telle familiarité avec Dieu que nous pouvons même, à l’occasion, le poursuivre de nos demandes et de nos désirs sans retenue et sans gêne comme l'ami importun. « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira », dit Jésus. Car c’est cela la conversation amoureuse.
Cette homélie a voulu vous faire partager ma joie et mon amour de la prière. Celle-ci ne se réalise pas seulement à la messe le dimanche. Elle s'exprime en reprenant des paroles comme celles du « Notre Père », du « Je vous salue Marie » ou du « Gloire soit au Père » ou d'autres et en y mettant notre cœur et nos sentiments comme on le fait dans le chapelet.
La prière s’exprime aussi en laissant notre esprit rendre grâces à Dieu devant un beau coucher de soleil, en entendant des nouvelles qui sont parfois très inspirantes et quand elles ne le sont pas en priant pour ceux et celles qui sont dans le besoin, etc. Ainsi la prière fait partie de notre vie quotidienne. Elle ne s’identifie pas seulement à des paroles et à des lieux, mais elle est au plus intime de nous-même, dans le secret, et Dieu la voit même lorsque les autres ne la voient pas. Elle devient de plus en plus un état d'âme, une manière de se tenir devant Dieu.
Conclusion
Que notre DIMANCHE DE LA PRIÈRE cette année soit l’occasion pour chacun et chacune de se laisser entrer dans une conversation amoureuse avec Dieu de plus en plus fréquente préparant la grande conversation qui se vivra pour toujours lorsque nous aurons rejoint notre Père dans les cieux, ce que je nous souhaite à toutes et tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
23 juillet 2019
Lectures de la messe pour le 17e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome.
Alors le Seigneur dit :
« Comme elle est grande,
la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe !
Et leur faute, comme elle est lourde !
Je veux descendre pour voir
si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi.
Si c’est faux, je le reconnaîtrai. »
Les hommes se dirigèrent vers Sodome,
tandis qu’Abraham demeurait devant le Seigneur.
Abraham s’approcha et dit :
« Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ?
Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville.
Vas-tu vraiment les faire périr ?
Ne pardonneras-tu pas à toute la ville
à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ?
Loin de toi de faire une chose pareille !
Faire mourir le juste avec le coupable,
traiter le juste de la même manière que le coupable,
loin de toi d’agir ainsi !
Celui qui juge toute la terre
n’agirait-il pas selon le droit ? »
Le Seigneur déclara :
« Si je trouve cinquante justes dans Sodome,
à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. »
Abraham répondit :
« J’ose encore parler à mon Seigneur,
moi qui suis poussière et cendre.
Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq :
pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? »
Il déclara :
« Non, je ne la détruirai pas,
si j’en trouve quarante-cinq. »
Abraham insista :
« Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? »
Le Seigneur déclara :
« Pour quarante,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère,
si j’ose parler encore.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? »
Il déclara :
« Si j’en trouve trente,
je ne le ferai pas. »
Abraham dit alors :
« J’ose encore parler à mon Seigneur.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? »
Il déclara :
« Pour vingt,
je ne détruirai pas. »
Il dit :
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère :
je ne parlerai plus qu’une fois.
Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? »
Et le Seigneur déclara :
« Pour dix, je ne détruirai pas. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8)
R/ Le jour où je t’appelle,
réponds-moi, Seigneur. (cf. Ps 137, 3)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
Deuxième lecture
« Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
dans le baptême,
vous avez été mis au tombeau avec le Christ
et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu
qui l'a ressuscité d’entre les morts.
Vous étiez des morts,
parce que vous aviez commis des fautes
et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair.
Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ :
il nous a pardonné toutes nos fautes.
Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait
en raison des prescriptions légales pesant sur nous :
il l’a annulé en le clouant à la croix.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.
Quand il eut terminé,
un de ses disciples lui demanda :
« Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit :
« Quand vous priez, dites :
‘Père,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne.
Donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour chaque jour
Pardonne-nous nos péchés,
car nous-mêmes, nous pardonnons aussi
à tous ceux qui ont des torts envers nous.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
Jésus leur dit encore :
« Imaginez que l’un de vous ait un ami
et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :
‘Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi,
et je n’ai rien à lui offrir.’
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :
‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ;
mes enfants et moi, nous sommes couchés.
Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.
Eh bien ! je vous le dis :
même s’il ne se lève pas pour donner par amitié,
il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,
et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis :
Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,
lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion
quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 16e dimanche du temps ordinaire Année C « Dis-lui donc de m’aider »2019-07-16T03:13:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-16e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Dis-lui-donc-de-m-aider_a902.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/32550836-30318898.jpg2019-07-16T18:00:00+02:00Hermann Giguère
« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses » dit Jésus à Marthe. Tandis qu’à Marie, il dit qu’elle a choisi la meilleure part. On est toujours un peu surpris par cet épisode de l’évangile, même heurté – ma sœur me dit qu’elle ne peut supporter ce récit qui la chavire, elle qui met toute son énergie pour sa famille, ses enfants et ses petits-enfants.
Est-ce que Jésus ici est en train de dire que ça ne vaut pas la peine de se dévouer, de se démener pour sa famille, pour recevoir des parents ou des amis?
I – Deux visites
À première vue, on peut penser cela, mais ici Jésus ne veux pas, je pense, décerner un trophée et donner un prix d’excellence à l’une des deux sœurs. Jésus, à partir de ce fait de la vie courante (tout le monde sait un peu ce que c’est que de recevoir de la « visite » comme on dit au Québec) veut nous nous montrer et nous apprendre à bien recevoir les visites de Dieu dans notre vie, nous apprendre comment recevoir Dieu dans le quotidien, au travail, dans la prière, à l’Eucharistie, à la maison etc.
Dans la scène que raconte saint Luc, c’est Marthe et Marie qui sont les hôtesses, qui font l’hospitalité, qui reçoivent le Fils de Dieu : Jésus. Dans la première lecture, on nous présente aussi un personnage qui reçoit. C’est Abraham au chêne de Mambré qui se démène pour recevoir dignement des visiteurs (trois anges qui représentent les trois personnes de la Sainte Trinité). Il est comme Marthe. Il fait tuer un veau, sa femme prépare des galettes. C’est l’hospitalité chaleureuse des gens du désert qui s’exprime simplement.
II – Message
Quel est le message de ces deux scènes ? Dans le deux cas remarquez ceci : les hôtes (Marie et Marthe et Abraham) se rendent compte (Marthe peut-être moins) que finalement ce n’est pas eux qui reçoivent, qui accueillent les visiteurs, mais c’est leur visiteur lui-même (les anges, Dieu, Jésus) qui les reçoit, qui leur apporte sa présence, qui leur ouvre son intimité.
C’est un renversement : le visiteur (Dieu, Jésus) accueille la personne visitée. En français d’ailleurs le mot hôte se dit tant de la personne qui reçoit que de celle qui est reçue. Voilà une belle clé de lecture de ces textes.
Appliquons cela à la scène de l’évangile. Les reproches de Jésus à Marthe « tu en fais trop » sont plutôt une mise en garde. Jésus ici nous dit en somme : « Attention de seulement faire des choses et de ne pas être avec les personnes ».
Ça vous est sûrement arrivé de vous dire après que les visiteurs étaient partis (ou que vos enfants avaient quittés) « Mon Dieu, on a regardé la télé tout le temps, on a fait le tour des boutiques etc.., mais on n‘a pas pris le temps de se parler et surtout d’écouter celui ou celle qui était avec nous. Ce qui arrive c’est qu’on a peur, parfois, de ces moments plus vrais de partage, d’intimité. On les court-circuite On s’agite, on s’affaire, on a son travail, ses engagements, ses loisirs. Les enfants disent parfois à leurs parents « Tu n’as jamais le temps d’être là. Tu es toujours parti ». Ça peut être l’inverse aussi : « Tu es toujours sur ton cellulaire » diront les parents.
III – Le faire et l’être-avec
Vous voyez l’accent est mis sur le faire au lieu d’être mis sur l’être-avec. Et pourtant l’essentiel c’est l’être-avec. Voilà donc le message d’aujourd’hui dans l’évangile. Jésus nous rappelle que les relations avec les autres, ce n’est pas seulement de faire des choses pour eux ou pour elles, mais c’est de prendre le temps de les aimer. Comment? En les écoutant, en leur donnant du temps, en s’intéressant à leur personne, à ce qu’ils sont et non uniquement à ce qu’ils font.
Le message qu’on peut retenir c’est celui d’être des personnes dont les activités de service, de dévouement, de générosité (comme Marthe) sont animées par le désir de vivre à l’écoute de Jésus dans la prière (comme Marie). Pour cela il est bon de prendre des moments de tranquillité, même si ce n’est que quelques minutes ici et là. Tel est le message de Jésus : s'approcher des autres pour les servir comme Marthe et Abraham et rester en même temps à son écoute et à l’écoute de sa Parole comme Marie.
La scène de la visite de Jésus à Marthe et Marie suit la rencontre de Jésus avec le docteur de la Loi qui nous a valu la parabole du bon samaritain que nous avons entendue dimanche dernier. Saint Luc veut par cette scène de la visite de Jésus chez Marthe et Marie compléter l’enseignement du récit du bon samaritain en donnant ici la première place à l’écoute de Jésus et de sa Parole, alors que dans la parabole du bon samaritain, il mettait l’accent sur le service. Ces deux attitudes sont complémentaires. On n'a pas à choisir l'une ou l'autre, mais à les cultiver toutes les deux avec soin. L’important est de « chercher et trouver Dieu en toute chose » comme dit si bien saint Ignace de Loyola dans ses Exercices spirituels.
Conclusion
Je vous souhaite au cours de l’été de prendre quelques moments de pause où vous vous mettrez à l’écoute de vote cœur et de la Parole de Dieu devant un coucher de soleil, un paysage tout en couleur, une mer en mouvement, une rencontre inattendue etc. Pensez alors que Jésus fait une pause chez vous, une visite, comme il l’a fait chez Marthe et Marie et prenez le temps de l’accueillir.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
16 juillet 2019
Lectures de la messe pour le 16e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Mon seigneur, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur » (Gn 18, 1-10a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham,
qui était assis à l’entrée de la tente.
C’était l’heure la plus chaude du jour.
Abraham leva les yeux,
et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui.
Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente
et se prosterna jusqu’à terre.
Il dit :
« Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux,
ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur.
Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau,
vous vous laverez les pieds,
et vous vous étendrez sous cet arbre.
Je vais chercher de quoi manger,
et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin,
puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! »
Ils répondirent :
« Fais comme tu l’as dit. »
Abraham se hâta d’aller trouver Sara dans sa tente,
et il dit :
« Prends vite trois grandes mesures de fleur de farine,
pétris la pâte et fais des galettes. »
Puis Abraham courut au troupeau,
il prit un veau gras et tendre,
et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer.
Il prit du fromage blanc, du lait,
le veau que l’on avait apprêté,
et les déposa devant eux ;
il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre,
pendant qu’ils mangeaient.
Ils lui demandèrent :
« Où est Sara, ta femme ? »
Il répondit :
« Elle est à l’intérieur de la tente. »
Le voyageur reprit :
« Je reviendrai chez toi au temps fixé pour la naissance,
et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 14 (15), 2-3a, 3bc-4ab, 4d-5)
R/ Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? (Ps 14, 1a)
Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.
Il ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.
Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.
Deuxième lecture
« Le mystère qui était caché depuis toujours mais qui maintenant a été manifesté » (Col 1, 24-28)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
maintenant je trouve la joie dans les souffrances
que je supporte pour vous ;
ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ
dans ma propre chair,
je l’accomplis pour son corps qui est l’Église.
De cette Église, je suis devenu ministre,
et la mission que Dieu m’a confiée,
c’est de mener à bien pour vous l’annonce de sa parole,
le mystère qui était caché depuis toujours
à toutes les générations,
mais qui maintenant a été manifesté
à ceux qu’il a sanctifiés.
Car Dieu a bien voulu leur faire connaître
en quoi consiste la gloire sans prix de ce mystère
parmi toutes les nations :
le Christ est parmi vous,
lui, l’espérance de la gloire !
Ce Christ, nous l’annonçons :
nous avertissons tout homme,
nous instruisons chacun en toute sagesse,
afin de l’amener à sa perfection dans le Christ.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part » (Lc 10, 38-42)
Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Alléluia. (cf. Lc 8, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci
et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche du carême Année C « Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem » 2022-01-21T22:00:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-du-careme-Annee-C-Ils-parlaient-de-son-depart-qui-allait-s-accomplir-a-Jerusalem_a883.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/30072500-28849597.jpg2019-03-12T15:01:00+01:00Hermann Giguère
Le récit de l’événement de la Transfiguration de Jésus revient à chaque année lors du 2e dimanche du Carême. Ce n’est pas sans raison. Après avoir rappelé le combat de Jésus au désert, la liturgie nous le présente glorieux et lumineux, rempli de la présence de Dieu. Ce choix est important. Il met devant nos yeux Jésus qui se révèle comme le Fils bien-aimé de Dieu, son Envoyé. Jésus accomplit les promesses de Dieu et il réalise la Nouvelle Alliance avec lui.
Sa place est centrale dans l'histoire du salut. C'est pourquoi, la liturgie va nous rappeler dans les dimanches qui viennent quatre grands moments de l’histoire du salut tirés de l’Ancien Testament qui éclairent la mission de Jésus. Ce sont l’Alliance de Dieu avec Abraham, la révélation du nom de Dieu, la Pâque de l'entrée dans la Terre promise et le retour des exilés de Babylone. L'événement de la Transfiguration que nous raconte saint Luc les intègre de façon imagée par la présence de Moïse et d’Élie à côté de Jésus.
I – La scène de la Transfiguration
Saint Luc situe la scène de la Transfiguration sur une montagne qui n’est pas nommée, mais qu’on identifie aujourd’hui au Mont Thabor en Palestine. Ce n'est pas sans raison, car dans les Écritures la montagne est un symbole très présent pour marquer la proximité de Dieu. Elle est souvent le lieu où il se révèle comme lors de la remise des dix commandements à Moïse sur le mont Sinaï. Le décor choisi ici n’échappe pas à cette règle.
En montant avec Jésus sur la montagne, les disciples Pierre, Jacques et Jean sont prêts intérieurement à une rencontre. Celle-ci sera au-delà de toutes leurs attentes. On le voit par leur réactions : émerveillées, éblouis, comblés de paix, ils veulent seulement que ce moment s’éternise ; « Faisons trois tentes ». Ils réalisent aussi que celui qu’ils suivent depuis quelque temps n’est pas un jeune juif de Nazareth comme les autres. Non seulement, il est imprégné de l’histoire du peuple d'Israël comme ils le sont eux-mêmes, mais il se situe à un autre niveau où il prend le relais des grands prophètes qu'Élie représente.
L’éclat qu’ils perçoivent chez lui n’est pas seulement extérieur. La lumière qui les éblouit est celle d’une source intérieure. Ils ne peuvent en dire plus pour l’instant, mais ils resteront marqués à jamais par ce moment. Dans la seconde lettre attribuée à saint Pierre, on rappelle cet événement ainsi : « En effet, ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte ». (2 Pi 1, 16-18)
Les témoins de l’événement de la Transfiguration ont retenu l’essentiel : Jésus est le Fils-bien aimé du Père qui le donne à ses enfants pour leur salut ce que proclame la voix qui se fait entendre « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! ». La Transfiguration annonce, écrit saint Luc, le départ de Jésus « qui allait s’accomplir à Jérusalem ». Son départ, c’est le moment de la remise de sa vie à son Père que fera Jésus sur le Calvaire à Jérusalem. La vie tout entière de Jésus est une marche vers ce moment majeur où il offre tout ce qu’il est pour le salut de toute l’humanité. Ce faisant, Jésus accomplit en plénitude l’Alliance que Dieu a commencée depuis les jours d’Abraham.
II – Une alliance inédite
Cette Alliance de Dieu avec Abraham nous est relatée dans la première lecture qui nous raconte le moment où Abraham prend conscience que son Dieu s’est lié à lui par pure gratuité et qu’il ne l’abandonnera jamais lui et sa descendance. La Nouvelle Alliance en Jésus viendra compléter et accomplir totalement l'Alliance déjà en oeuvre en lui donnant sa forme définitive dans l'offrande que Jésus fera de sa vie.
La description de l'Alliance de Dieu avec Abraham est faite en utilisant les usages d’une culture qui n’est plus la nôtre, mais elle est parlante. Dans la culture ancienne, le feu symbolise la présence de Dieu, et les offrandes sont le signe de ce que les personnes sont prêtes à apporter dans le geste d’alliance. Elles y mettent le plus beau et le meilleur de ce qu’elles ont et de ce qu’elles sont sans exiger de retour. Et alors la merveille se produit, le feu de l’amour de leur Dieu prend ce qui a été apporté et le transforme en un feu divin qui les habitera tous les jours de leurs vies. Le sommeil d'Abraham est une image de l'abandon et de l'accueil total de l'action de Dieu sans poser de questions. Abraham reçoit la présence de Dieu comme un don gratuit.
III- Application
Avec ces images du feu et de la lumière, les textes des lectures d’aujourd’hui veulent ouvrir nos cœurs à ce qui nous dépasse. Le chemin du Carême ne fait pas que rappeler le souvenir des évènements de la vie de Jésus, il nous fait entrer dans un monde au-delà de nos espoirs humains et toucher du doigt le mystère d‘un Dieu qui se fait proche de nous comme il l'a fait pour Abraham et pour Jésus. Ce n'est pas un Dieu inaccessible que révèle la lumière éblouissante de la Transfiguration. Au contraire, elle le montre bien incarné dans son Fils qui s'est fait l'un de nous, vrai Dieu et vrai homme. « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Que cette Eucharistie fasse de nous des personnes de plus en plus attentives à la parole et à la présence du Fils bien-aimé qui veut nous entraîner à sa suite dans ce temps du Carême qui nous est donné pour nous renouveler et nous préparer aux Jours Saints et à Pâques.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
12 mars 2019
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Lectures pour le 2e dimanche du carême Année C
Première lecture
Le Seigneur conclut une alliance avec Abraham, le croyant (Gn 15, 5-12.17-18)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
le Seigneur parlait à Abraham dans une vision.
Il le fit sortir et lui dit :
« Regarde le ciel,
et compte les étoiles, si tu le peux... »
Et il déclara :
« Telle sera ta descendance ! »
Abram eut foi dans le Seigneur
et le Seigneur estima qu’il était juste.
Puis il dit :
« Je suis le Seigneur,
qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée
pour te donner ce pays en héritage. »
Abram répondit :
« Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir
que je l’ai en héritage ? »
Le Seigneur lui dit :
« Prends-moi une génisse de trois ans,
une chèvre de trois ans,
un bélier de trois ans,
une tourterelle et une jeune colombe. »
Abram prit tous ces animaux,
les partagea en deux,
et plaça chaque moitié en face de l’autre ;
mais il ne partagea pas les oiseaux.
Comme les rapaces descendaient sur les cadavres,
Abram les chassa.
Au coucher du soleil,
un sommeil mystérieux tomba sur Abram,
une sombre et profonde frayeur tomba sur lui.
Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses.
Alors un brasier fumant et une torche enflammée
passèrent entre les morceaux d’animaux.
Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram
en ces termes :
« À ta descendance je donne le pays que voici,
depuis le Torrent d'Égypte jusqu'au Grand Fleuve, l'Euphrate. »
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 26 (27), 1, 7-8, 9abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »
C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.
J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
Deuxième lecture
« Le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (Ph 3, 17 – 4, 1)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères,
ensemble imitez-moi,
et regardez bien ceux qui se conduisent
selon l’exemple que nous vous donnons.
Car je vous l’ai souvent dit,
et maintenant je le redis en pleurant :
beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ.
Ils vont à leur perte.
Leur dieu, c’est leur ventre,
et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ;
ils ne pensent qu’aux choses de la terre.
Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux,
d’où nous attendons comme sauveur
le Seigneur Jésus Christ,
lui qui transformera nos pauvres corps
à l’image de son corps glorieux,
avec la puissance active qui le rend même capable
de tout mettre sous son pouvoir.
Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection,
vous, ma joie et ma couronne,
tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.
– Parole du Seigneur.
OU LECTURE BREVE
Deuxième lecture
« Le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (Ph 3, 20 – 4, 1)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux,
d’où nous attendons comme sauveur
le Seigneur Jésus Christ,
lui qui transformera nos pauvres corps
à l’image de son corps glorieux,
avec la puissance active qui le rend même capable
de tout mettre sous son pouvoir.
Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection,
vous, ma joie et ma couronne,
tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » (Lc 9, 28b-36)
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il gravit la montagne pour prier.
Pendant qu’il priait,
l’aspect de son visage devint autre,
et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.
Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui :
c’étaient Moïse et Élie,
apparus dans la gloire.
Ils parlaient de son départ
qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ;
mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus,
et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui,
quand Pierre dit à Jésus :
« Maître, il est bon que nous soyons ici !
Faisons trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il ne savait pas ce qu’il disait.
Pierre n’avait pas fini de parler,
qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ;
ils furent saisis de frayeur
lorsqu’ils y pénétrèrent.
Et, de la nuée, une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils,
celui que j’ai choisi :
écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre,
il n’y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence
et, en ces jours-là,
ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année C « Faire route »2018-12-04T19:46:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Faire-route_a866.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/26916619-27400166.jpg2018-12-04T20:00:00+01:00Hermann Giguère
Les lectures de l’évangile dominical au cours de cette année liturgique - l’année C - qui est commencée dimanche dernier seront tirées de l’évangile selon saint Luc. Elles reprendront, bien entendu, des évènements et des paroles que rapportent les évangiles selon saint Mattieu ou selon saint Marc ou selon saint Jean, mais celui de saint Luc y mettra une touche particulière. Ce matin, en ce 2e dimanche de de l’Avent, avec les textes de la Parole de Dieu qui nous sont proposés nous entrons de plein pied dans cette tonalité particulière de l’évangile de saint Luc.
I – L’arrière-fond biblique
Pour désigner cette tonalité particulière de l’évangile selon saint Luc un exégète bien connu à Québec, l’abbé Alain Faucher, appelle l’évangile de saint Luc « l’évangile de l’histoire du salut ». Il écrit : « Luc est souvent considéré comme l’évangile de l’histoire du salut. Jésus y fait route vers le Père au milieu des humains. L’évangile utilise 50 fois le verbe ‘faire route’. Les temps arrivent à maturité dans l’Évangile selon Luc…la grâce de Dieu qui libère, guérit et sauve s’est manifestée dans la personne et l’action de Jésus » (revue Pastorale Québec vol. 130 n. 8 novembre 2018 p. 23).
Avec une telle perspective, saint Luc ne nous renvoie pas dans un monde éthéré ou perdu dans les nuages. Cette histoire du salut qui s’accomplit en plénitude en Jésus a des repères clairs et concrets. Elle s’inscrit dans le temps et l’espace. Elle a connu un long parcours.
L’Écriture Sainte la fait commencer au tout début de l’humanité dans le jardin d’Éden où Adam et Ève voulant se faire les égaux de Dieu entrent en conflit avec celui-ci. C’est ce qu’on a appelé le « péché originel ». L'histoire du salut est marquée par la miséricorde et l’amour de Dieu qui ne se dément pas et qui n’abandonne pas ses enfants. C’est pourquoi Dieu se manifeste à Abraham, puis à Moïse. Il se choisit un peuple, le peuple d’Israël, les fils et les filles d’Abraham pour le servir. Il le libère de l’esclavage d’Égypte. Pour le guider et l’instruire, il envoie les prophètes dont le dernier est Jean-Baptiste que l’évangile d’aujourd’hui nous présente.
II – Jean-Baptiste en marche dans la région du Jourdain
Ce Jean-Baptiste est présenté en marche sur les routes, en action pour annoncer la richesse et la beauté de l’Alliance de Dieu avec son peuple, de l'histoire du salut à l'oeuvre. Il prend le relais de tous les prophètes qui l’ont précédé. On l'a appelé, à juste titre, « le Précurseur » car il prépare le chemin pour le Sauveur que Dieu a promis depuis longtemps, Jésus, dont nous célébrerons la naissance à Noël. Avec raison, le Prions en Église canadien retient pour le 2e dimanche de l'Avent le mot « Préparer » qui s'insère bien dans la thématique générale proposée pour le temps de l'Avent en 2018 « Que devons-nous faire ? ».
Jean-Baptiste prépare la venue du Sauveur dans laquelle culminera l'histoire du salut. Les précisions historiques que saint Luc donne : « l’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée » etc. servent non seulement à situer le dernier des prophètes « fils de Zacharie », mais aussi et surtout à incarner le mystère du salut qui s'accomplit dans la venue du Sauveur promis qui naîtra à Bethléhem et que Jean-Baptiste baptisera plus tard.
Cette Bonne Nouvelle de la venue du Sauveur nous remplit de joie. Nous pouvons reprendre à notre compte les exclamations du livre de Baruc dans la première lecture en nous mettant à la place de Jérusalem : « Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel ».
Le Sauveur promis est venu, il est mort et il est ressuscité. Il continue de venir. Dans nos années du 21e siècle, les temps sont accomplis. Nous sommes les nouveaux auditeurs et les nouvelles auditrices de Jean-Baptiste. Préparons le chemin du Sauveur. C’est à nous que Jean-Baptiste parle. C’est nous qui avons à accueillir la Bonne Nouvelle qu’il proclame et à nous convertir en revivant le baptême que nous avons reçu. Le rappel de la prédication de Jean-Baptiste parcourant toute la région du Jourdain est une invitation à nous mettre en marche nous aussi sans tarder et sans hésitation dans cette nouvelle année que le Seigneur nous donne de vivre à l’école de saint Luc.
III - Des disciples en marche
Pour nous accompagner dans notre marche, nous avons des modèles dont la deuxième lecture fait état: les Philippiens que saint Paul loue pour leur accueil du message qu’ils ont reçu de lui.
Voilà des gens simples et ordinaires qui se situent dans une réponse empressée et concrète à l’appel qui leur a été fait de recevoir la Bonne Nouvelle de l’Évangile, c'est-à-dire Jésus lui-même Ressuscité et toujours vivant. « J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus » écrit saint Paul dans cette belle lettre aux chrétiens et chrétiennes de la ville de Philippes en Grèce.
Retenons que Dieu a commencé aussi en nous, comme chez les Philippiens, son beau travail et qu’il désire le poursuivre. Nous faisons route. Nous sommes le Peuple de Dieu en marche. Point n’est besoin de longue démonstration pour le comprendre, car si, au Québec, la stabilité des institutions semblait la priorité parfois, la débandade actuelle de ce que fut l’Église québécoise, nous oblige à réaliser dans les faits que l’Église est toujours en route, en marche.
Elle n’est pas uns institution figée, mais bien le Peuple de Dieu à l'écoute des signes des temps comme le souhaite le Concile Vatican II : « L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques» (Constitution L’Église dans le monde de ce temps article 4).
Comment le faire me demanderez-vous? Plusieurs voies sont possibles, celle que je nous conseille pour cette année c’est de nous décentrer de nos problèmes et de laisser l’Esprit de Dieu nous conduire et nous guider. Il n’y a pas de recette autre pour le Peuple de Dieu en route que de se laisser guider par celui qui en est l’âme et l’inspiration. L’Église n'est-elle pas, comme le répète souvent saint Paul, le Corps du Christ ?
Conclusion
Voilà quelques considérations que m’ont inspirées les textes de la Parole de Dieu aujourd’hui. Elles peuvent, je l’espère, nous permettre d’entrer dans ce chemin de l’histoire du salut qui s’accomplit en Jésus et que nous suivrons avec l’évangile selon saint Luc tout au cours des dimanches de la nouvelle année liturgique.
Notre route, notre marche n’est pas finie. À nous de la reprendre une autre fois, non pas pour nous diminuer, nous culpabiliser, mais pour aller plus loin en gardant les yeux fixés sur Jésus qui nous donne l’assurance de sa présence dans le Pain et le Vin consacrés que nous partageons et auxquels nous communions.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
Lectures de la messe du 2e dimanche de l'Avent Année C
Première lecture
« Dieu va déployer ta splendeur » (Ba 5, 1-9)
Lecture du livre du prophète Baruc
Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère,
et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu,
mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel,
car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms :
« Paix-de-la-justice »
et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur,
et regarde vers l’orient :
vois tes enfants rassemblés du couchant au levant
par la parole du Dieu Saint ;
ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
Tu les avais vus partir à pied,
emmenés par les ennemis,
et Dieu te les ramène, portés en triomphe,
comme sur un trône royal.
Car Dieu a décidé
que les hautes montagnes et les collines éternelles
seraient abaissées,
et que les vallées seraient comblées :
ainsi la terre sera aplanie,
afin qu’Israël chemine en sécurité
dans la gloire de Dieu.
Sur l’ordre de Dieu,
les forêts et les arbres odoriférants
donneront à Israël leur ombrage ;
car Dieu conduira Israël dans la joie,
à la lumière de sa gloire,
avec sa miséricorde et sa justice.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! (Ps 125, 3)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Deuxième lecture
« Dans la droiture, marchez sans trébucher vers le jour du Christ » (Ph 1, 4-6.8-11)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous,
c’est avec joie que je le fais,
à cause de votre communion avec moi,
dès le premier jour jusqu’à maintenant,
pour l’annonce de l’Évangile.
J’en suis persuadé,
celui qui a commencé en vous un si beau travail
le continuera jusqu’à son achèvement
au jour où viendra le Christ Jésus.
Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous
dans la tendresse du Christ Jésus.
Et, dans ma prière,
je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus
dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance
pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables
pour le jour du Christ,
comblés du fruit de la justice
qui s’obtient par Jésus Christ,
pour la gloire et la louange de Dieu.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net