Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-28T21:43:20+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le Baptême du Seigneur Année B « Une inauguration à nulle autre pareille »2024-01-09T14:33:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-Une-inauguration-a-nulle-autre-pareille_a1160.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/76400495-54595007.jpg2021-01-05T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous avez probablement participé à une inauguration d'un monument, d'un édifice ou du mandat de quelqu’un pour une nouvelle fonction : député, maire etc. Tous ces événements ont en commun un format particulier, à quelques exceptions près. En premier lieu, on rappelle le chemin qui a mené là, en deuxième lieu, on présente l'événement en l'entourant soit d'un décorum particulier soit d'éléments d'animation comme une vidéo par exemple, enfin, en troisième lieu, une inauguration nous projette en avant dans un avenir en partie inconnu.
Ce format s'applique admirablement au Baptême du Seigneur, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, que nous fêtons aujourd'hui. Cet événement est un événement inaugural, l’inauguration du ministère de Jésus. C'est ainsi que le voit l'évangéliste saint Marc qui le place au tout début de son évangile Reprenons, si vous le voulez bien, les trois aspects d'une inauguration signalés il y a un instant.
I- Le Baptême de Jésus : un événement attendu
Le premier aspect : quel est le chemin qui a mené jusque-là ?
Le Baptême de Jésus s'est préparé depuis longtemps. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, qui précède Jésus sur les bords du Jourdain espéraient et annonçaient la venue d'un Sauveur. Leur foi ne se laissait pas ébranler même lorsque tout paraissait perdu. Isaïe en témoigne ici dans la première lecture. « Consolez mon peuple…Voici votre Dieu… Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
Jean-Baptiste, lui, reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son Fils lui-même. C'est le grand mérite de Jean-Baptiste d'avoir su reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père, celui qu'on attendait. « Moi, je vous baptise avec de l’eau : mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » lit-on dans l’évangile qui vient d’être proclamé.
Liturgiquement, cette solennité du Baptême du Seigneur arrive à la fin du temps de Noël et dans le sillage de l'Épiphanie, la manifestation du Christ aux nations. Elle est, elle aussi, une manifestation de la mission de Jésus pour le salut du monde dont elle marque l’inauguration publique de façon percutante.
II- Le Baptême de Jésus : une scène puissante et resplendissante
Comment se passe cette inauguration du ministère de Jésus? C'est le deuxième aspect que je voudrais développer maintenant en suivant le texte de saint Marc..
Regardons le récit de saint Marc. Jésus arrive de Nazareth. Il vient vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste, textuellement « Jean le Baptiseur », donne depuis quelque temps, dans l’eau du Jourdain, un baptême de conversion qui invite les gens à changer leur cœur et à se tourner résolument vers Dieu, « à préparer à travers le désert le chemin du Seigneur… une route aplanie pour Dieu » comme le souhaitait Isaïe.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est le Sauveur promis « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ». Pour lui Jésus n'a pas besoin de ce genre de conversion. Cependant, en se mêlant à tout le peuple, Jésus fait comprendre à Jean-Baptiste qu'il désire être baptisé lui aussi, non parce qu'il a besoin de se convertir, mais parce qu'il porte les péchés et le poids des souffrances de ses frères et sœurs qu'il est venu libérer et sauver. Jésus en entrant dans le Jourdain assume cette mission extraordinaire qui sera la sienne : donner sa vie pour la multitude. Il sera ce Serviteur souffrant dont a parlé le prophète Isaïe (Isaïe 53, 1-12). Il ira jusqu'au bout et mourra sur une croix pour le salut du monde.
La scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Marc prend une allure théophanique. Elle revêt un éclat particulier. Des symboles l'accompagnent : les cieux se déchirent, l'Esprit descend sous la forme d'une colombe et une voix se fait entendre. Ces trois symboles viennent confirmer à Jean-Baptiste qu'il a vu juste.
Voilà comment se passe l'inauguration du ministère de Jésus. Venons-en maintenant au troisième aspect d'une inauguration que nous retrouvons dans la scène du Baptême de Jésus.
III- Le Baptême de Jésus : un commencement
Le troisième aspect d'une inauguration, comme on l'a dit au début, ouvre sur un avenir qu'on espère, mais qui n'est pas exempt d'inconnu. Il en est ainsi du Baptême de Jésus. Jésus en descendant dans l'eau du Jourdain s'engage à suivre le chemin que Dieu son Père lui a tracé. Il dit déjà dans son cœur de qu'il dira au Jardin des Oliviers lors de son agonie : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne ». (Luc 22,42).
Jésus sait que la route ne sera pas toujours facile, mais il accepte de la prendre avec générosité et sans regarder en arrière. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l'avant dans la voie d'un amour fou pour ses frères et sœurs. Il rétablira la créature blessée dans sa beauté originelle et, comme l’explique saint Paul aux Romains, par le baptême il fera de toute personne qui le suit une créature nouvelle « vivant pour Dieu ». « Car [le Christ] qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Romains 6, 10-11).
Conclusion
Quelle belle fête que cette solennité du Baptême du Seigneur. Elle fixe notre regard sur Jésus quittant sa vie tranquille d'humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l'amour de Dieu pour l'humanité toute entière. Nous le voyons répondre avec confiance à cette vocation qui est la sienne et qu'il suivra sans faillir même dans les pires souffrances. Et ainsi il deviendra par sa mort et sa résurrection le Premier-né d'une multitude de frères et de sœurs. Demandons-lui de nous garder, comme Lui, confiants en Dieu qui dit aujourd'hui à chacun et à chacune de nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée et je t'aime ».
Redisons, en terminant, les mots que nous avions dans la Prière d’ouverture : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé, accorde à tes fils et filles adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
8 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE pour le Baptême du Seigneur Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2, 4bcd, 5-6)
R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut ! (Is 12, 3)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÊME LECTURE
« L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang,
et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ;
or, le témoignage de Dieu a plus de valeur,
puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Alléluia. Alléluia.
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Baptême du Seigneur Année B « Une inauguration à nulle autre pareille »2021-01-06T03:02:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Bapteme-du-Seigneur-Annee-B-Une-inauguration-a-nulle-autre-pareille_a987.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/51708124-39623094.jpg2021-01-05T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous avez probablement participé à une inauguration d'un monument, d'un édifice ou du mandat de quelqu’un pour une nouvelle fonction : député, maire etc. Tous ces événements ont en commun un format particulier, à quelques exceptions près. En premier lieu, on rappelle le chemin qui a mené là, en deuxième lieu, on présente l'événement en l'entourant soit d'un décorum particulier soit d'éléments d'animation comme une vidéo par exemple, enfin, en troisième lieu, une inauguration nous projette en avant dans un avenir en partie inconnu.
Ce format s'applique admirablement au Baptême du Seigneur, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, que nous fêtons aujourd'hui. Cet événement est un événement inaugural, l’inauguration du ministère de Jésus. C'est ainsi que le voit l'évangéliste saint Marc qui le place au tout début de son évangile Reprenons, si vous le voulez bien, les trois aspects d'une inauguration signalés il y a un instant.
I- Le Baptême de Jésus : un événement attendu
Le premier aspect : quel est le chemin qui a mené jusque-là ?
Le Baptême de Jésus s'est préparé depuis longtemps. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, qui précède Jésus sur les bords du Jourdain espéraient et annonçaient la venue d'un Sauveur. Leur foi ne se laissait pas ébranler même lorsque tout paraissait perdu. Isaïe en témoigne ici dans la première lecture. « Consolez mon peuple…Voici votre Dieu… Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. »
Jean-Baptiste, lui, reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son Fils lui-même. C'est le grand mérite de Jean-Baptiste d'avoir su reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père, celui qu'on attendait. « Moi, je vous baptise avec de l’eau : mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » lit-on dans l’évangile qui vient d’être proclamé.
Liturgiquement, cette solennité du Baptême du Seigneur arrive à la fin du temps de Noël et dans le sillage de l'Épiphanie, la manifestation du Christ aux nations. Elle est, elle aussi, une manifestation de la mission de Jésus pour le salut du monde dont elle marque l’inauguration publique de façon percutante.
II- Le Baptême de Jésus : une scène puissante et resplendissante
Comment se passe cette inauguration du ministère de Jésus? C'est le deuxième aspect que je voudrais développer maintenant en suivant le texte de saint Marc..
Regardons le récit de saint Marc. Jésus arrive de Nazareth. Il vient vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste, textuellement « Jean le Baptiseur », donne depuis quelque temps, dans l’eau du Jourdain, un baptême de conversion qui invite les gens à changer leur cœur et à se tourner résolument vers Dieu, « à préparer à travers le désert le chemin du Seigneur… une route aplanie pour Dieu » comme le souhaitait Isaïe.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est le Sauveur promis « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ». Pour lui Jésus n'a pas besoin de ce genre de conversion. Cependant, en se mêlant à tout le peuple, Jésus fait comprendre à Jean-Baptiste qu'il désire être baptisé lui aussi, non parce qu'il a besoin de se convertir, mais parce qu'il porte les péchés et le poids des souffrances de ses frères et sœurs qu'il est venu libérer et sauver. Jésus en entrant dans le Jourdain assume cette mission extraordinaire qui sera la sienne : donner sa vie pour la multitude. Il sera ce Serviteur souffrant dont a parlé le prophète Isaïe (Isaïe 53, 1-12). Il ira jusqu'au bout et mourra sur une croix pour le salut du monde.
La scène du Baptême de Jésus telle que racontée par saint Marc prend une allure théophanique. Elle revêt un éclat particulier. Des symboles l'accompagnent : les cieux se déchirent, l'Esprit descend sous la forme d'une colombe et une voix se fait entendre. Ces trois symboles viennent confirmer à Jean-Baptiste qu'il a vu juste.
Voilà comment se passe l'inauguration du ministère de Jésus. Venons-en maintenant au troisième aspect d'une inauguration que nous retrouvons dans la scène du Baptême de Jésus.
III- Le Baptême de Jésus : un commencement
Le troisième aspect d'une inauguration, comme on l'a dit au début, ouvre sur un avenir qu'on espère, mais qui n'est pas exempt d'inconnu. Il en est ainsi du Baptême de Jésus. Jésus en descendant dans l'eau du Jourdain s'engage à suivre le chemin que Dieu son Père lui a tracé. Il dit déjà dans son cœur de qu'il dira au Jardin des Oliviers lors de son agonie : « Père que ta volonté se fasse et non la mienne ». (Luc 22,42).
Jésus sait que la route ne sera pas toujours facile, mais il accepte de la prendre avec générosité et sans regarder en arrière. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l'avant dans la voie d'un amour fou pour ses frères et sœurs. Il rétablira la créature blessée dans sa beauté originelle et, comme l’explique saint Paul aux Romains, par le baptême il fera de toute personne qui le suit une créature nouvelle « vivant pour Dieu ». « Car [le Christ] qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Romains 6, 10-11).
Conclusion
Quelle belle fête que cette solennité du Baptême du Seigneur. Elle fixe notre regard sur Jésus quittant sa vie tranquille d'humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l'amour de Dieu pour l'humanité toute entière. Nous le voyons répondre avec confiance à cette vocation qui est la sienne et qu'il suivra sans faillir même dans les pires souffrances. Et ainsi il deviendra par sa mort et sa résurrection le Premier-né d'une multitude de frères et de sœurs. Demandons-lui de nous garder, comme Lui, confiants en Dieu qui dit aujourd'hui à chacun et à chacune de nous : « Tu es mon fils bien-aimé, ma fille bien-aimée et je t'aime ».
Redisons, en terminant, les mots que nous avions dans la Prière d’ouverture : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé, accorde à tes fils et filles adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. »
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
5 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE pour le Baptême du Seigneur Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
CANTIQUE
(Is 12, 2, 4bcd, 5-6)
R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut ! (Is 12, 3)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !
DEUXIÊME LECTURE
« L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang,
et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ;
or, le témoignage de Dieu a plus de valeur,
puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Alléluia. Alléluia.
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia. (Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques Année A ou Dimanche de la Miséricorde divine « Vivant pour Dieu éternellement »2020-04-16T15:03:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-Annee-A-ou-Dimanche-de-la-Misericorde-divine-Vivant-pour-Dieu-eternellement_a946.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/42876803-35580786.jpg2020-04-14T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Habituellement, le 2e dimanche de Pâques que nous vivons met devant nos yeux les nouveaux baptisés qui depuis la Vigile pascale ont été revêtus d'un vêtement blanc marquant leur passage avec le Christ ressuscité vers une vie nouvelle pour Dieu. Hélas en 2020, en raison de la pandémie de la maladie du coronavirus COVID-19 les baptêmes dans la Nuit de Pâques n'ont pas eu lieu. Quoiqu'il en soit, le symbolisme de la liturgie demeure. Dans les temps anciens, les nouveaux baptisés portaient leur vêtement blanc, leur aube blanche, pendant toute la semaine et le huitième jour ils le déposaient à l'église et on donnait au 2e Dimanche de Pâques le nom de Dimanche « in albis ».
Depuis 2008, ce 2e dimanche de Pâques a été nommé par saint Jean-Paul II le Dimanche de la Miséricorde divine. Ce faisant il donnait suite au message diffusé par sainte Faustine Kowalska (25 août 1905-5 octobre 1938), religieuse polonaise du diocèse de Cracovie, lui demandant de répandre une image de Jésus miséricordieux où il est écrit « Jésus, j'ai confiance en toi » et de proposer que le 2e dimanche de Pâques soit celui de la Miséricorde divine.
Comment vivre les beautés de ce 2e Dimanche de Pâques dont les lectures sont des plus stimulantes ?
I - Pâques dure cinquante jours
Commençons par prendre conscience que la fête de Pâques s'étend sur cinquante jours que nous appelons le « Temps de Pâques ». On ne peut découvrir et expliciter toutes les richesses de Pâques en une seule fois. Il fait bon de se laisser habiter en profondeur par ce mystère fondamental de la foi chrétienne. En effet, comme dit saint Paul, si le Christ n'est pas ressuscité, ma foi est vaine (I Corinthiens 15, 14). Elle n'a pas de sens.
Au cours des jours du Temps pascal, nous sommes replongés dans les eaux de notre baptême, nous revivons les découvertes des Apôtres et des disciples après la Pentecôte, nous relisons les Écritures avec une lumière nouvelle et nous comprenons que Celui dont parlaient les Écritures de l'Ancien Testament depuis Abraham en passant par Moïse et les prophètes c'est Jésus.
Comme le proclame saint Pierre aux gens réunis autour de lui et des apôtres le jour de la Pentecôte « ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ » (Actes 2, 37). Oui! dans son abaissement sur la croix, Jésus a porté toutes les fragilités et les péchés du monde. Il a été relevé par Dieu qui l'a exalté et nous l'a donné comme « premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis » (I Corinthiens 15, 20), notre frère Premier-né "vivant pour Dieu éternellement". Il « est revenu à la vie, et c'est pour Dieu qu'il vit », écrit saint Paul (Romains 6, 10).
De même, comme baptisés, nous le suivons dans sa mort et sa résurrection. « Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (Romains 14, 8). C'est dans ce contexte baptismal que nous sommes passés avec Jésus de la mort à la vie, d'une mortalité marquée par la finitude à une vie qui ne finit plus, à la vie éternelle.
Comment recevoir ce Mystère de la Résurrection dans nos vies ?
II - La Résurrection de Jésus, une grâce à découvrir
Les trois lectures entendues seront ici pour nous autant de voies pour nous aider à entrer dans le Mystère de la Résurrection de Jésus.
La première nous indique que c'est en communauté que nous faisons une véritable rencontre du Christ ressuscité. Voyez la petite communauté naissante celle de de tous les croyants qu'on nous présente unie dans la même foi : « Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres. Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; se tenant dans le Temple et attirant de plus en plus de personnes qui adhèrent au Seigneur par la foi ». Le témoignage que nous avons à rendre encore aujourd'hui est le même. C'est celui d'une foi commune vécue en communauté qui interpelle dans notre monde éclaté et invite à reconnaître Jésus comme Seigneur et Sauveur.
La seconde lecture tirée de la Première Lettre attribuée a saint Pierre invite les personnes croyantes à exprimer sans peur leur foi dans l'héritage reçu de Jésus, un héritage de vie éternelle que les soucis et le temps ne peuvent amoindrir, un héritage qui mène dans l'intimité de Dieu en union avec Jésus Ressuscité. Comme dit saint Pierre, c'est « un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps. Aussi vous exultez de joie ». Nous sommes les héritiers et les héritières d'une Bonne Nouvelle dont notre monde a un grand besoin. Que notre vie laisse paraître la joie qui nous habite. Oui! Exultons de joie. Ceux et celless qui nous croiseront le remarqueront. C'est le plus beau témoignage que nous pouvons donner et qui est à la portée de toutes les personnes quelles qu'elles soient.
Enfin en troisième lieu, l'évangile nous présente deux visites de Jésus Ressuscité qui sont des rencontres inoubliables pour les disciples. L'une à tout le groupe au soir de Pâques sans la présence de Thomas et l'autre une semaine plus tard. Thomas en apprenant que les autres apôtres avait rencontré le Ressuscité ne voulait pas croire ce qu'on lui racontait. Et une semaine plus tard nous le retrouvons à genoux devant le Ressuscité lui disant « Mon Seigneur et mon Dieu ». Les hésitations et les doutes de Thomas ressemblent aux nôtres parfois. Nos sens et notre raison cherchent des preuves de la résurrection. Ils n'en auront jamais. C'est une affaire de foi, une foi qui s'appuie sur des témoins qui ont fait une rencontre avec le Ressuscité qui remplit leur cœur d'une présence à nulle autre pareille. C'est ce qu'ont vécu les premiers témoins : les apôtres, Marie-Madeleine, les disciples d'Emmaüs et c'est ce que nous sommes invités à vivre. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Nous sommes donc invités ce matin à recevoir le mystère de la Résurrection dans la foi à travers des questionnements parfois semblables à ceux de l'apôtre Thomas, mais avec une confiance absolue dans le témoignage des premiers disciples qui ont vu et reconnu la présence de Jésus Ressuscité toujours vivant.
III- La fête de la Miséricorde divine
Ajoutons en terminant un mot sur la fête de la Miséricorde divine associée au 2e Dimanche de Pâques. La prière « Jésus, j’ai confiance en toi » (Jezu ufam tobie en polonais) qui figure sur l’image de Jésus miséricordieux de sainte Faustine exprime notre assurance que Dieu ouvre ses bras à toutes les personnes sans faire de distinction car « la puissance de Dieu est amour et sa justice est miséricorde » dit justement le pape François dans un tweet posté sur son compte Twitter. Notre attitude de confiance est l’expression concrète de notre abandon à la Miséricorde divine. En nous jetant dans les bras de Jésus nous nous remettons totalement entre les mains de la Miséricorde divine.
Sainte Faustine propose des moyens concrets pour développer ce sens de la Miséricorde divine comme le chapelet de la miséricorde, l’arrêt pour un moment de prière dans l’après-midi à 15 heures l'heure de la mort du Christ en croix, la prière devant l’image de Jésus miséricordieux, la neuvaine de la miséricorde du Vendredi Saint au 2e dimanche de Pâques.
Ces gestes de dévotion ont été entérinés par l’autorité de l’Église en nommant le 2e dimanche de Pâques le Dimanche de la Miséricorde divine. Ils rejoignent plusieurs chrétiens et chrétiennes.
Conclusion
Que la célébration eucharistique de ce dimanche vécue soit en famille soit par internet ou par la télévision à cause du confinement où nous relègue la COVID-19 nous garde malgré tout dans la joie de Pâques et la confiance dans le Père qui a ressuscité Jésus pour en faire le Seigneur et le Sauveur de l’humanité.
Ainsi nous pourrons, chacun et chacune dans nos milieux de travail, dans nos familles, dans nos lieux de loisirs et/ou de retraite être des témoins que Jésus est vivant et que la puissance de Dieu qui l’a ressuscité des morts se manifeste principalement dans la miséricorde.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
14 avril 2020
« La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu'il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde. » (Petit Journal de saint Faustine Kowalska, § 699).
« Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier. » (Ibidem § 1517).
Lectures pour le 2e dimanche de Pâques
Première lecture
« Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun » (Ac 2, 42-47)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres
et à la communion fraternelle,
à la fraction du pain
et aux prières.
La crainte de Dieu était dans tous les cœurs
à la vue des nombreux prodiges et signes
accomplis par les Apôtres.
Tous les croyants vivaient ensemble,
et ils avaient tout en commun ;
ils vendaient leurs biens et leurs possessions,
et ils en partageaient le produit entre tous
en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur,
ils fréquentaient assidûment le Temple,
ils rompaient le pain dans les maisons,
ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ;
ils louaient Dieu
et avaient la faveur du peuple tout entier.
Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait
ceux qui allaient être sauvés.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 117 (118), 2-4, 13-15b, 22-24)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (Ps 117, 1)
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
On m’a poussé, bousculé pour m’abattre ;
mais le Seigneur m’a défendu.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Clameurs de joie et de victoire
sous les tentes des justes.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle ;
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Deuxième lecture
« Il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts » (1 P 1, 3-9)
Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre
Béni soit Dieu, le Père
de notre Seigneur Jésus Christ :
dans sa grande miséricorde,
il nous a fait renaître pour une vivante espérance
grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts,
pour un héritage qui ne connaîtra
ni corruption, ni souillure, ni flétrissure.
Cet héritage vous est réservé dans les cieux,
à vous que la puissance de Dieu garde par la foi,
pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps.
Aussi vous exultez de joie,
même s’il faut que vous soyez affligés,
pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ;
elles vérifieront la valeur de votre foi
qui a bien plus de prix que l’or
– cet or voué à disparaître
et pourtant vérifié par le feu –,
afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur
quand se révélera Jésus Christ.
Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ;
en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi,
vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire,
car vous allez obtenir le salut des âmes
qui est l’aboutissement de votre foi.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques Année C ou Dimanche de la Divine Miséricorde « Nous avons vu le Seigneur »2019-04-27T15:13:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-Annee-C-ou-Dimanche-de-la-Divine-Misericorde-Nous-avons-vu-le-Seigneur_a889.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/30791669-29254655.jpg2019-04-23T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Nous célébrons aujourd’hui le 2e dimanche de Pâques. On ne dit pas le 2e dimanche après Pâques, mais bien le 2e dimanche de Pâques parce que pendant 40 jours c’est la fête de Pâques qui se continue. C’est bien normal, car Pâques est le cœur de notre foi. C’est le Christ ressuscité que nous suivons et que nous reconnaissons toujours présent dans nos vies.
La liturgie de ce dimanche nous offre trois pistes pour vivre concrètement notre foi au Christ ressuscité. La première centre notre regard sur le Christ miséricordieux, la seconde nous ramène à notre baptême et la troisième est l’occasion d’une profession de foi en Jésus ressuscité.
I – Jésus miséricordieux
Le 2e dimanche de Pâques a été proclamé le Dimanche de la Divine Miséricorde par le pape saint Jean-Paul II le 30 avril 2000. C’est un choix qui répond aux démarches d’une religieuse polonaise, sainte Faustine Kowalska, à qui le Seigneur avait demandé de se consacrer à la promotion de la dévotion à la Divine Miséricorde en diffusant une image de Jésus miséricordieux et en sollicitant des autorités ecclésiastiques l’institution d’une fête de la Divine Miséricorde. « La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques » entend-elle Jésus lui dire un jour (Petit Journal de saint Faustine Kowalska, § 699).
L’image de Jésus miséricordieux diffusée par sainte Faustine que vous avez peut-être vue montre un Christ dont le cœur irradie des rayons de toutes les couleurs et sur laquelle est écrit « Jésus, j’ai confiance en Toi ! » (en polonais : « Jezu, ufam Tobie ! »).
Sainte Faustine recommande de s’arrêter à 15 heures à chaque jour pour faire mémoire de la mort de Jésus, de prier les litanies de la miséricorde et aussi à chaque année de commencer une neuvaine à la Divine Miséricorde le Vendredi Saint. C’est cette pratique qui explique le choix du 2e dimanche de Pâques comme fête de la Divine Miséricorde. En effet, si on commence un parcours de neuf jours le Vendredi Saint, on le termine le samedi suivant et le dimanche qui suit est le jour où on peut célébrer la fête de la Divine Miséricorde.
« Jésus, j’ai confiance en Toi ». Voilà la première piste de méditation pour notre célébration d’aujourd’hui.
II – Le dimanche des personnes nouvellement baptisées à Pâques appelé autrefois « Dimanche in albis » ou « Dimanche de la Quasimodo »
La seconde piste de médiation met devant nous la réalité de notre baptême. Elle m’inspire beaucoup parce qu'elle est enracinée dans les usages de la catéchèse baptismale des premiers siècles de l’Église. Le 2e dimanche de Pâques marquait et marque encore ajourd'hui la remise par les nouvelles personnes baptisées de leur vêtement blanc (leur aube) reçu la nuit de la Vigile pascale. Ce vêtement était porté autrefois pendant toute la semaine et le 2e dimanche de Pâques les personnes nouvellement baptisées étaient intégrées totalement à leur communauté chrétienne. Ils en faisaient partie désormais à part entière.
Pendant toute la semaine qu’on appelle l’ « octave de Pâques », dans l'Église ancienne, les personnes nouvellement baptisée avaient entendu des catéchèses sur leur foi pour entrer dans le mystère qu’elles vivaient, des « catéchèses mystagogiques » disait-on, qui les aidaient à se familiariser avec les nouvelles réalités de leur foi.
On ne peut faire autrement que de suivre le même chemin que les personnes nouvellement baptisées. Même si nous avons vécu notre baptême, pour la plupart, dans notre enfance, celui-ci produit sa grâce, sa vigueur et sa richesse sans défaillance tout au cours de nos vies. Par le baptême nous avons été comme le dit saint Paul « ensevelis avec le Christ, nous sommes ressuscités avec Lui » (Romains 6, 4 cf. aussi Colossiens 2, 12). Et avec lui nous sommes invités à vivre pour Dieu.
La vie chrétienne ne peut se réduire à des pratiques. Elle est d’abord et avant tout l’union à une personne, le Christ, qui nous entraîne avec lui. Nous n’avons jamais fini vivre et goûter les effets de cette relation. Nous pouvons avec joie nous associer à nos frères et sœurs nouvellement baptisés car pour nous aussi le chemin à la suite du Christ, même s’il est commencé depuis longtemps, est encore à découvrir et à approfondir dans notre vie de tous les jours.
III – Thomas, l’incrédule
La troisième piste de réflexion repose sur le récit très connu de l’apparition de Jésus à Thomas. L’évangile de saint Jean nous en raconte les détails. Les disciples ont déjà rencontré le Ressuscité dans un moment de présence intense où ils l’ont reconnu en entendant le souhait qu’il leur faisait : « La paix soit avec vous! ».
Thomas n’était pas avec eux. Il demande à se rendre compte par lui-même que Jésus est bien ressuscité. Et le miracle se produit. Jésus se tient de nouveau au milieu de ses disciples et Thomas est là.
La scène où il met sa main dans les plaies du Christ et les paroles qu’il prononce : « Mon Seigneur et mon Dieu » ont traversé les siècles. Elles ont inspiré des milliers et des milliers des personnes.
On peut se demander si Thomas était un incrédule irréductible. Je ne pense pas, car ce qui ressort du récit de saint Jean c’est que Thomas a besoin d’être certain que le Jésus que lui et les disciples rencontrent est bien le même que celui qu’ils ont côtoyé avant sa mort et qui est mort sur la croix quelques jours plus tôt. C'est ce qu'exprime symboliquement les paroles « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la arque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Saint Jean, en racontant cette scène de façon très colorée, veut ainsi nous faire comprendre que la résurrection de Jésus n’est pas un simple retour à la vie. Ce n’est pas comme si un cadavre revenait à la vie. C’est un mystère de foi où le Jésus mort sur la croix continue de vivre d’une autre façon, mystérieuse. qui le rend accessible à tout le monde pour les siècles des siècles.
Lorsque je participe à l’Eucharistie comme nous le faisons ce matin, c’est le Christ ressuscité que je rencontre. Il se présente à moi comme il l’a fait pour les disciples et pour Thomas. Est-ce que je suis prêt à lui dire et redire : « Mon Seigneur et mon Dieu » ?
Conclusion
Ces trois pistes de méditation nous permettent d’aller un peu plus loin dans notre foi en Jésus Ressuscité, Seigneur et Sauveur. Ce matin, nous sommes nourris et touchés par l’image de Jésus miséricordieux, par les nouveaux baptisés et par la scène de Thomas qui rencontre Jésus ressuscité.
Laissons-nous habiter par la personne du Christ qui est comme le dit l’Écriture l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin de tout, celui que Dieu nous a donné pour ramener l’humanité vers Lui.
Que le Seigneur Jésus nous illumine et nous remplisse de sa vie pendant tout le temps pascal et tous les jours de notre vie !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Lectures de la messe pour le 2e dimanche de Pâques Année C ou Dimanche de la Divine Miséricorde
Première lecture
« Des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachèrent au Seigneur » (Ac 5, 12-16)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
À Jérusalem,
par les mains des Apôtres,
beaucoup de signes et de prodiges
s’accomplissaient dans le peuple.
Tous les croyants, d’un même cœur,
se tenaient sous le portique de Salomon.
Personne d’autre n’osait se joindre à eux ;
cependant tout le peuple faisait leur éloge ;
de plus en plus, des foules d’hommes et de femmes,
en devenant croyants, s’attachaient au Seigneur.
On allait jusqu’à sortir les malades sur les places,
en les mettant sur des civières et des brancards :
ainsi, au passage de Pierre,
son ombre couvrirait l’un ou l’autre.
La foule accourait aussi des villes voisines de Jérusalem,
en amenant des gens malades ou tourmentés par des esprits impurs.
Et tous étaient guéris.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 117 (118), 2-4, 22-24, 25-27a)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (117, 1)
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Oui, que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !
Dieu, le Seigneur, nous illumine.
Deuxième lecture
« J’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » (Ap 1, 9-11a.12-13.17-19)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean
Moi, Jean, votre frère,
partageant avec vous la détresse,
la royauté et la persévérance en Jésus,
je me trouvai dans l’île de Patmos
à cause de la parole de Dieu
et du témoignage de Jésus.
Je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur,
et j’entendis derrière moi une voix forte,
pareille au son d’une trompette.
Elle disait :
« Ce que tu vois, écris-le dans un livre
et envoie-le aux sept Églises :
à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire,
Sardes, Philadelphie et Laodicée. »
Je me retournai pour regarder
quelle était cette voix qui me parlait.
M’étant retourné,
j’ai vu sept chandeliers d’or,
et au milieu des chandeliers un être
qui semblait un Fils d’homme,
revêtu d’une longue tunique,
une ceinture d’or à hauteur de poitrine.
Quand je le vis,
je tombai à ses pieds comme mort,
mais il posa sur moi sa main droite, en disant :
« Ne crains pas.
Moi, je suis le Premier et le Dernier,
le Vivant :
j’étais mort,
et me voilà vivant pour les siècles des siècles ;
je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
Écris donc ce que tu as vu,
ce qui est,
ce qui va ensuite advenir. »
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Le prêtre selon un séminariste d'aujourd'hui2013-11-05T20:37:00+01:00https://www.hgiguere.net/Le-pretre-selon-un-seminariste-d-aujourd-hui_a552.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/5817494-8673382.jpg2013-09-04T04:38:00+02:00léandre zéfack
Alors que la société connaît de multiples mutations à grande vitesse, on entend souvent dire dans les médias et ailleurs que l’Église doit suivre et s’adapter à son époque, d’où de nombreuses critiques sur la gestion des affaires de l’Église, des accusations à l’encontre des prêtres, religieux et religieuses, et même le rejet de Dieu dans certains cas. Lorsque j’ai fait part à des proches de mon appel vocationnel et de ma décision de suivre le Christ dans le sacerdoce, à plusieurs reprises il m’a été demandé si je n’avais pas peur de m’engager dans une institution aussi ringarde que l’Église Catholique ? Si la baisse des vocations et la désertification des églises ne me faisaient pas peur ? Si le célibat des prêtres ne me faisait pas peur ? Si j’étais conscient que je m’en allais pour devenir un pédophile ? Si ça ne me dérangeait pas de me retrouver dans une institution bornée, sectaire, fermée sur des questions tel l’accueil des personnes homosexuelles au sein de l’Église, l’ordination des femmes, le mariage des prêtres, etc.
Voilà autant de questions qui m’ont davantage motivé dans mon discernement vocationnel et surtout conforté dans mon choix de suivre le Christ malgré tous ces questionnements et ces critiques contre l’Église. Voilà autant de questions qui ont motivé la rédaction de cet article sur ce qui me semble être le prêtre d’aujourd’hui et de demain pour l’Église et la société, ainsi que le type de prêtre que je désire être plus tard si la vocation au sacerdoce se confirme au terme des années de discernement à venir.
Le prêtre d’aujourd’hui et de demain, c’est d’abord un « baptisé », un chrétien qui vit pleinement sa foi, qui est enraciné dans une culture, qui vit au milieu d’un peuple. On a longtemps mis le prêtre sur un autre pied d’escale, on même souvent fait de lui un superhomme. Pourtant, c’est un homme simple, un pauvre pécheur, un baptisé qui doit vivre son chemin de conversion au quotidien comme tout chrétien. Ceci signifie que le prêtre n’est pas un homme à part ni un homme extraordinaire, c’est un baptisé. Dans nos communautés chrétiennes, il est donc urgent que nous réapprenions à nous affirmer comme baptisés, et à mettre le prêtre dans cette même « catégorie », que nous acception que c’est un homme simple qui a besoin d’être porté par toute la communauté, et cela à tous les niveaux, que c’est seulement avec sa communauté qu’il vit pleinement sa vocation de prêtre au service de l’Église et du peuple de Dieu.
Le prêtre d’aujourd’hui et de demain, c’est d’abord un serviteur et non un maître. Suivre le Christ dans le sacerdoce c’est devenir un autre Christ, c’est-à-dire marcher à sa suite dans un détachement des choses matérielles pour une recherche sans fin des choses d’en haut. C’est accepter de quitter un certain confort pour vivre une proximité avec les plus pauvres. Un chrétien qui n’a jamais de pauvres à sa table est-ce vraiment un chrétien ? Est-ce vraiment un autre Christ ? Un chrétien qui ne se met jamais au service des autres, qui ne recherche que son propre intérêt est-il véritablement chrétien ? Il est de même pour le prêtre, car comme évoqué précédemment, c’est d’abord un baptisé.
Le prêtre d’aujourd’hui et de demain c’est d’abord un homme de prière. Pour aller vers ses frères et sœurs, pour se faire serviteur, si le prêtre ne va pas d’abord à la source s’abreuver, comment pourra-t-il avoir les ressources nécessaires pour son ministère ? C’est un homme qui vit une intimité profonde avec le Christ, qui repose sa tête sur le cœur du Christ et porte au Père l’humanité tout entière. Sans la prière, le prêtre n’est rien, il est réduit à un pauvre fonctionnaire qui remplit des tâches, et l’Église devient par la même occasion une simple ONG.
Le prêtre d’aujourd’hui et de demain est un homme qui vit de la Parole de Dieu, qui s’y conforme. Car la révélation et tous les enseignements du Christ s’y trouvent. C’est en le voyant vivre de cette Parole que toute la communauté chrétienne pourra s’en émerveiller et marcher elle aussi à la suite du Christ.
Le prêtre d’aujourd’hui et de demain est un homme qui n’a pas peur de refuser d’entrer dans un moule, qui ose aller à contre-courant de tout ce qui va à l’encontre de l’enseignement du Christ : l’Amour. C’est un homme qui refuse toute hypocrisie et dénonce jusqu’au prix de sa vie tout ce qui opprime l’Homme, tout ce qui éloigne l’Homme de son créateur, tout ce qui sépare les Hommes. C’est un homme qui donne sa vie gratuitement pour emmener l’humanité tout entière à Dieu sans distinction de race, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Il n’est pas le juge des âmes, mais celui qui les emmène au Christ. Il n’est pas l’ami de tous ces types de riches capitalistes qui ont pour seule devise « le profit, peu importe les moyens employés », mais l’ami des pauvres, des petits, des gens sans défense, des personnes marginalisées.
Le prêtre d’aujourd’hui et de demain est un homme de son temps, qui vit dans le monde sans être du monde, qui vit au cœur des préoccupations politiques, économiques, sociales, etc., des hommes et des femmes de son époque. C’est un homme qui va à la rencontre des autres, qui n’attend pas dans son confort que le monde vienne à lui. Le prêtre n’aura jamais la prétention de changer le monde à sa manière, il doit accepter que les églises soient vides, il doit être un homme d’écoute qui se laisse mouvoir par les motions de l’Esprit-Saint, un homme qui permet que la volonté de Dieu se fasse et non la sienne, qui fait advenir le règne de Dieu.
Le prêtre d’aujourd’hui et de demain est un homme fidèle à l’Église du Christ et à sa doctrine comme un époux envers son épouse. S’il n’aime pas l’Église et ne la défend pas au prix de sa vie, à quoi lui sert-il d’être chrétien ? C’est donc une attitude que doit avoir tout baptisé, et non pas seulement le prêtre. Mais, ce dernier doit être un exemple. Il doit aimer l’Église avec ses faiblesses et ses forces, et emmener tous les chrétiens et chrétiennes à vivre ce même Amour pour le Corps du Christ que forme l’Église.
Le prêtre aura beau avoir de grandes qualités humaines, des charismes particuliers, etc., si le Christ, la Parole et l’Amour ne sont pas au centre de sa vie, s’ils ne constituent pas son essence, il demeurera un fonctionnaire et un carriériste. Il est alors un véritable danger pour les âmes dont il a la charge et une plaie pour l’Église du Christ. Car point n’est besoin d’être prêtre pour être au service des autres. De nombreuses personnes se donnent corps et âmes, elles consacrent leur vie pour des causes louables et diverses : humanitaires, écologiques, etc., et font un travail remarquable. Si la vocation sacerdotale vient à être réduite à cela, il ne sera donc pas surprenant que le Christ et son Église soient bafoués et tirés vers le bas.
Léandre.
3 septembre 2013
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net