Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-28T10:18:21+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le dimanche de Pâques 2024 Année B « Pâques, printemps de Dieu... »2024-03-25T12:30:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-dimanche-de-Paques-2024-Annee-B-Paques-printemps-de-Dieu_a1169.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/77063569-55904558.jpg2024-03-26T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Dans les contrées de l’hémisphère nord, Pâques coïncide avec le début du printemps. C’est pourquoi la fête de Pâques est associée à la nouveauté, à la renaissance. À la fin d’un hiver, rigoureux parfois, Pâques marque le début d’une saison nouvelle. Les fleurs font leur apparition comme les jacinthes, les jonquilles et les crocus qui pointent sous la neige. Autrefois nos grand-mères sortaient leurs chapeaux de paille et leur robes fleuries neuves pour la grand-messe du matin de Pâques. C’est dans le même esprit que se continue à New York la Easter Parade sur le 5ème Avenue.
Les mots : nouveauté, joie et espérance pourraient caractériser la fête de Pâques qui commence aujourd’hui et qui se continue les dimanches suivants jusqu'à la fête de l'Ascension.
I – Nouveauté
La nouveauté que représente la fête de Pâques se comprend si on se rappelle son origine lointaine qui remonte à la Pâque du peuple hébreu qui célébrait ainsi sa sortie d’Égypte où il était passé de l’esclavage à la liberté. Ce passage – ce que veut dire le mot Pâques en hébreu – a été au cœur de l’Alliance du peuple d’Israël avec Dieu et il l’est encore aujourd’hui pour nos frères et sœurs juifs
Les chrétiens ont donné à cette fête un sens nouveau. Elle célèbre la résurrection du Christ qui est passé de la mort à une vie nouvelle. Pâques est ainsi devenu, pour les chrétiens, le jour de la Résurrection de Jésus.
Marie Madeleine, Pierre et Jean dont il est question dans l’évangile, les autres apôtres, des femmes venues au tombeau, les disciples d'Emmaüs et plus de 500 frères, dira saint Paul, (I Corinthiens 15, 6) témoignent de cet évènement de la résurrection de Jésus qui change le monde.
Jésus mort sur la croix a été relevé du tombeau par son Père qui l’a établi Seigneur sur tout l'univers et sur tous les êtres vivants. Il devient selon l’expression du Père Teilhard De Chardin le « Point Omega » qui attire tout à lui et par qui toute la création rejoint Dieu le Père.
Quelle nouveauté extraordinaire! Dans cet esprit, il n’y a rien qui est impossible désormais. La mort et la vie sont réconciliés. Apparaît une vie nouvelle, une vie « pour Dieu » dit saint Paul (Romains 6, 10), dans laquelle le Christ nous entraîne et dont il vit éternellement.
II – Joie
Comment ne pas être dans la joie en réalisant que nous sommes appelés, qui que nous soyons, à suivre le Christ dans ce chemin nouveau et à entrer avec lui dans la vie en plénitude qu’il reçoit de Dieu et qu’il nous communique?
Les textes liturgiques laissent éclater cette joie avec emphase, en reprenant à tout moment des alléluias répétés, cette exclamation ALLELUIA qui est typique du temps de Pâques qui exprime la joie de fils et filles de Dieu renés de l’eau et de l’Esprit.
La joie de Pâques est une joie profonde qui touche tout l’être. Elle ne s’entend pas seulement d’une émotion passagère. Elle est une façon d’être, on pourrait dire un « état de joie ». La joie de Pâques irradie la vie des personnes baptisées d'une lumière qui rayonne autour d’elles. C’est une joie qui a vaincu le doute et qui se vit sans crainte car elle a trouvé la base où s’appuyer fermement : la résurrection de Jésus.
En effet, le Christ ressuscité envoie le message que la vie vaut la peine d’être vécue et que la mort n’est qu’un passage, car la vie à la suite de Jésus débouche sur la vie éternelle. Mort avec le Christ nous vivons en lui. Saint Paul l’écrit aux chrétiens de Rome lorsqu’il leur dit « pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » (Romains 10, 11). Refaisons souvent cette prière : « Père, accepte la vie que j'ai reçue de toi. Tu me l'as donnée sur la terre ici-bas pour qu'elle devienne porteuse de vie éternelle. Alleluia! Alleluia! »
III – Espérance
Les nouveautés de Pâques qu’un chansonnier liturgique québécois, le Père Robert Lebel, appelle « Printemps de Dieu, printemps du monde, printemps du cœur, printemps de Jésus-Christ » sont de l’ordre des semences qui nous sont données comme celles que nous mettons en terre en ce temps de printemps. Nouveautés remplies d’espoir, d’attente, d’ouverture.
Si Pâques relève d’une foi à toute épreuve qui proclame que Jésus est ressuscité - qu'il est vraiment ressuscité - cette fête engendre aussi l’espérance sous toutes ses facettes. Sans cette vertu d’espérance, notre foi est incomplète. L’espérance est la vertu de la route. Elle représente l’élan qui anime le marcheur, l’élan qui préside à tous les projets de renouveau. Oui, « cette petite fille espérance », comme disait Charles Péguy, a l’air toute petite, mais c’est elle qui, nous tenant par la main, nous guide vers le but recherché. Pour les baptisés que nous sommes ce but est l’entrée avec le Christ dans cette vie nouvelle qu’il expérimente comme ressuscité et à laquelle il nous associe par le baptême.
Le pape François décrit bien cela dans son Exhortation apostolique La Joie de l’Évangile : « La résurrection du Christ produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (La joie de l’Évangile numéro 278)
Conclusion
En conclusion de ce Carême où nous avons découvert la personne de Jésus de façon plus intime, que la fête de Pâques nous permette de nous laisser emporter avec lui dans la joie d’être aimé de Dieu notre Père et de le manifester autour de nous. Un chrétien joyeux est un chrétien missionnaire. Notre Pape François en est l’illustration parfaite.
Je reprends ses paroles pour vous souhaiter Joyeuses Pâques : « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs : écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique pour permettre à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité.»
Joyeuses Pâques!
Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité!
Χριστὸς ἀνέστη! Ἀληθῶς ἀνέστη!
Christos anesti! Alithos anesti!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
Robert Lebel est un prêtre et un chansonnier liturgique québécois bien connu non seulement au Québec mais également dans les Maritimes, dans l’Ouest Canadien, en France ainsi qu’en Belgique, où il voyage pour interpréter ses chants de louanges.
Paroles du chant Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde!
Pâques, printemps du cœur!
Pâques de Jésus-Christ!
1 - Quand renaîtront sur les branches
Les bourgeons inespérés,
Quand reviendront les oies blanches
De leurs terres d'émigrés,
Nous fêterons la revanche
Du présent sur le passé
Et comme au premier dimanche
Le retour du Premier-Né.
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde !
Pâques, printemps du cœur !
Pâques de Jésus Christ !
2 - Quand se fendront les embâcles
Sous la force des ruisseaux
Et que les rochers de glace
Laisseront jaillir les eaux,
Nous fêterons le miracle
De la brèche du tombeau
Et comme au premier dimanche
La victoire de l'Agneau.
3 - Quand s'agitera la terre
À l'approche des lueurs
Et que sur nos champs austères
S'allumeront les couleurs,
Nous fêterons le mystère
D'une croix chargée de fleurs
Et comme au premier dimanche
La lumière du Sauveur.
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
On peut aussi choisir le texte suivant.
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous
pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous
donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L'Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l'homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s'affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu'as-tu vu en chemin ? »
« J'ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j'ai vu la gloire du Réssuscité.
J'ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est réssuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre
et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Au lieu de cet Évangile, on peut lire celui qui a été lu à la Veillée pascale.
Pour la messe du soir de Pâques, on peut aussi lire l’Évangile de Luc 24,13-35.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête du Christ, Roi de l'Univers Année A « ...c'est à moi que vous l'avez fait »2023-12-09T16:32:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-du-Christ-Roi-de-l-Univers-Annee-A-c-est-a-moi-que-vous-l-avez-fait_a1148.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75527597-53002380.jpg2023-11-21T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les évangiles donnent à Jésus plusieurs titres. Le plus fréquent est celui dhttps://www.hgiguere.net/admin/list/all/page/e Christ qui veut dire l’Envoyé de Dieu, le Messie. On dit donc couramment Jésus-Christ en parlant de Jésus.
D’autres noms sont aussi utilisés comme Berger, Maître, Serviteur, Fils de l’homme, Fils de Dieu, Agneau de Dieu etc. Aujourd’hui, nous fêtons Jésus sous son titre de Roi. Ce titre il se l’est attribué lui-même lorsque durant sa passion Pilate lui a demandé « Es-tu le roi des Juifs ? » et qu’il lui a répondu : « C’est toi-même qui le dis. » (Marc 15, 2)
La fête du Christ-Roi est donc pour nous une occasion d’entrer plus à fond dans le mystère de Jésus dont nous voulons être des disciples fidèles et sincères.
I - Le sens du titre de Roi dans l’Écriture Sainte
Pour bien recevoir et comprendre le titre de « Roi de l’Univers » appliqué à Jésus, il faut remonter dans le temps et revenir aux rois que le Peuple juif a eus avant Jésus. David et Salomon en sont les plus connus. Jésus se situe dans cette lignée. Il est de la lignée de David dira saint Mathieu au début de son évangile (Mathieu 1, 1 et ss.) C’est dire qu’il en perpétue l’héritage et la mission. Il est le Roi attendu et annoncé par les prophètes.
Dans l’Israël ancien, le Roi est avant tout l’Élu de Dieu. Son pouvoir ne vient pas de lui-même et il ne doit pas l’exercer pour son bénéfice personnel. Le psaume 71 (72) le décrit avec poésie et avec justesse : « Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux... qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur ! Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération ! Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie. » (versets 4-5 et 12-13)
Ce portrait s’applique parfaitement à la royauté du Christ. Jésus est le Roi parfait. Élu de Dieu, par sa mort et sa résurrection il donne corps au nouveau Peuple de Dieu. Il y établit son Règne et il en fait son Royaume. « Tout sera sous le pouvoir du Fils, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture, lui-même se mettra sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.»
II – L’évangile d’aujourd’hui
Ceci étant dit, l’évangile choisi pour cette fête du Christ-Roi en cette année liturgique A nous présente notre Roi sous un jour particulier. Dans son Royaume les « grands » et les « nobles » sont les pauvres et les marginaux, ce que nous illustrent les paroles très connues de l’évangile qui vient d’être lu. « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu 25, 35-36)
Ces paroles mettent au premier rang du Royaume de Jésus les gens dans le besoin, les pauvres, les marginaux etc. Elles retentissent toujours avec force dans nos assemblées. Elles ne peuvent nous laisser indifférents. C’est elles qui ont inspiré des gens comme saint François d’Assise qui a épousé Dame Pauvreté, comme sainte Mère Teresa qui a donné sa vie pour les mourants et les personnes abandonnées.
Les paroles de l'évangile selon saint Mathieu s’adressent à l’Église et à nous tous et toutes. Elles retentissent en cette fête du Christ Roi comme une invitation à ouvrir la porte pour que le Christ entre dans nos vies de chaque jour à travers des gestes simples et à la portée de toutes et de tous : moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète...en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, selon les mots du pape François.
III – Application
Le message à retenir aujourd’hui en cette fête du Christ, Roi de l’Univers, c’est que nous ne pouvons pas célébrer la Royauté du Christ et son Royaume sans mettre devant nos yeux ceux et celles qui sont sa présence réelle dans le monde.
Nous sommes invités à faire l’effort de les reconnaître autour de nous. Pour ce faire, il nous est donné ce matin un critère que l’Église a reconnu comme étant le signe indissociable de la sainteté des disciples de Jésus lorsqu’il s’agit de procéder à une béatification et à une canonisation : reconnaître la présence de Jésus dans l’autre, en particulier dans le plus démuni et le plus pauvre, en d’autres mots, dans le service du prochain. Il nous est peut-être arrivé d'avoir été sourds à ces invitations et même de ne pas avoir voulu reconnaître Jésus dans cette personne importune, ce visiteur non-désiré, ce jeune délaissé, qui sais-je encore ? C’est l’occasion aujourd’hui d’en demander pardon et de nous relancer sur le chemin de l’accueil inconditionnel que nous propose Jésus.
Le pape François reprend souvent ces invitations avec ardeur. Sa préoccupation pour les réfugiés, les pauvres, les gens des périphéries, les laissés pour compte en fait un modèle à suivre dans nos choix personnels comme disciples-missionnaires.
Conclusion
Le passage de l’évangile qui accompagne la Fête du Christ, Roi de l’Univers cette année nous a permis de découvrir une facette parfois ignorée de la Royauté de Jésus. Le titre de Roi qu’on attribue à Jésus ne le place pas au-dessus de ses frères et sœurs, bien au contraire, il indique une proximité à nulle autre pareille.
Que cette Eucharistie en nous unissant au Christ glorieux toujours vivant pour nous sauver nous aide à reconnaître la présence de Jésus dans les personnes que nous rencontrons, dans celles qui s’adressent à nous, dans celles qui dépendent de nous, dans toute personne dans le besoin : enfants, parents âgés, grands-parents, pauvres, handicapés, malades etc.
Chaque fois que nous le ferons, nous entendrons alors le Roi nous dire : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 novembre 2023
ECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Toi, mon troupeau, voici que je vais juger entre brebis et brebis » (Ez 34, 11-12.15-17)
Lecture du livre du prophète Ézékiel
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis,
et je veillerai sur elles.
Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau
quand elles sont dispersées,
ainsi je veillerai sur mes brebis,
et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées
un jour de nuages et de sombres nuées.
C’est moi qui ferai paître mon troupeau,
et c’est moi qui le ferai reposer,
– oracle du Seigneur Dieu.
La brebis perdue, je la chercherai ;
l’égarée, je la ramènerai.
Celle qui est blessée, je la panserai.
Celle qui est malade, je lui rendrai des forces.
Celle qui est grasse et vigoureuse,
je la garderai, je la ferai paître selon le droit.
Et toi, mon troupeau
– ainsi parle le Seigneur Dieu –,
voici que je vais juger entre brebis et brebis,
entre les béliers et les boucs.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer. (cf. Ps 22, 1)
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
DEUXIÈME LECTURE
« Il remettra le pouvoir royal à Dieu le Père, et ainsi, Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 20-26.28)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
Et le dernier ennemi qui sera anéanti,
c’est la mort.
Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils,
lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père
qui lui aura tout soumis,
et ainsi, Dieu sera tout en tous.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Il siégera sur son trône de gloire et séparera les hommes les uns des autres » (Mt 25, 31-46)
Alléluia. Alléluia.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père.
Alléluia. (Mc 11, 9b-10a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des boucs :
il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
‘Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume
préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’
Alors les justes lui répondront :
‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?
tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’
Et le Roi leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.’
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,
dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ;
j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ;
j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ;
j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’
Alors ils répondront, eux aussi :
‘Seigneur, quand t’avons-nous vu
avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?’
Il leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l’avez pas fait
à l’un de ces plus petits,
c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’
Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel,
et les justes, à la vie éternelle. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 32e dimanche du temps ordinaire Année A : « L'Époux s'en vient »2023-11-22T17:22:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-32e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-L-Epoux-s-en-vient_a1145.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/75268780-52659001.jpg2023-11-07T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les jeunes filles prévoyantes et des jeunes filles insouciantes (qu’autrefois on nommait les vierges sages et les vierges folles). Icone byzantine moderne (Crédits photo : iconreader.wordpress.com )
L’histoire des jeunes filles prévoyantes et des jeunes filles insouciantes (qu’autrefois on nommait les vierges sages et les vierges folles) est bien étrange pour des oreilles du 21e siècle. Les jeunes filles d’aujourd’hui ne s’y retrouvent nullement.
C’est donc un récit marqué par les usages du temps de Jésus. Si nous nous donnons la peine d’y entrer cependant, il en ressort un très beau message concernant la venue de Jésus aujourd’hui dans nos vies et à la fin des temps.
I – La parabole des jeunes filles
La parabole fait référence aux rites des noces en Palestine au temps de Jésus. Deux cortèges de jeunes filles sont mis en scène. Leurs déplacements s’expliquent par le fait que l’époux quittait sa résidence pour venir rencontrer celle qu’il épousait. Celle-ci l’attendait. Ses amies, ses dames d’honneur, formaient un cortège pour aller chercher le futur époux et l’accompagner aux noces.
C’est au cours de ces déplacements que nous voyons deux genres de jeunes filles : le prévoyantes (les sages) et les insouciantes (les folles).
Les premières ont rempli leur lampe d’huile et en ont apporté en réserve. Les secondes sont parties sans se poser de question. Et ce qui devait arriver arriva, l’époux tarde on ne sait trop pourquoi. Les jeunes filles s’endorment et c’est en entendant le cri « Voici l’Époux » qu’elles se réveillent et rallument leurs lampes. Les prévoyantes ont ce qu’il faut tandis que pour le insouciantes l’huile fait défaut. Elles manqueront la fête et resteront en dehors car la porte leur sera fermée.
II – Les images et les symboles
Les images de cette parabole sont faciles à comprendre pour nous.
L’époux représente, bien sûr, Jésus lui-même qui veut s’unir à chaque disciple dans une relation personnelle d’amour et de fidélité où toute la vie de la personne est engagée.
L’huile qui remplit les lampes est l’Évangile lui-même, la Parole de Dieu, qui permet d’être éclairé, de se tenir dans l’attente, d’accompagner l’Époux et de vivre avec lui les noces éternelles, les Noces de l’Agneau (Apocalypse 19, 7).
Les jeunes filles représentent les disciples de Jésus. Elles nous interrogent sur le genre de disciples que nous voulons être.
Arrêtons-nous un moment sur leurs comportements.
Les jeunes filles insouciantes ne sont pas de mauvaises personnes. Elles vont à la recherche de l’Époux qui est Jésus-lui-même comme nous l'avons dit. Elles écoutent la Parole de Dieu mais celle-ci ne s’enracine pas comme Jésus le dira dans la parabole du semeur (Matthieu 13, 1-23). Leurs actes ne correspondent pas à cette Parole. L’Évangile se résume à des mots. Il ne remplit pas leur vie comme l’huile remplit la lampe. Elles crient « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous », mais encore là ce sont des mots. Et on peut penser que Jésus leur dira comme il l'a fait pour les pharisiens « ce n’est pas en me disant : ‘ Seigneur! Seigneur !’ qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux » (Mathieu 7, 21).
« Faire la volonté du Père des cieux... » Voilà le chemin qu’ont choisi les jeunes filles prévoyantes (les vierges sages). Elles sont prêtes à suivre l’Époux et à aller jusqu’au bout. Elles remplissent leur lampe de cette huile qu'est l’Évangile lui-même. Cela signifie qu’elles savent reconnaître les appels et les passages de l’Époux. Voilà notre modèle de disciples. C’est un chemin qui n'est pas toujours facile, car l’Évangile vient déranger nos sécurités, brûler nos égoïsmes, élargir nos étroitesses et ouvrir nos cœurs.
III- Application
Dans cette parabole Jésus reconnaIt ceux et celles qui savent le reconnaître. Notre relation avec Dieu c'est un échange, une alliance, une vie où les mots doivent se manifester dans des actes et des œuvres.
Aujourd’hui dans notre monde, il y a beaucoup de manifestations de l’Époux qui est Jésus lui-même. Est-ce que nous savons être vigilants? Là est toute la question. Notre rencontre du Seigneur ne nous sépare pas du monde. Au contraire, la Parole de Dieu reçue et aimée s’incarne dans toute la vie. La vigilance qui nous est demandée est de porter attention à la présence de Jésus parmi nous maintenant et lors de son retour à la fin des temps dont la seconde lecture fait état et que nous espérons.
La vigilance se traduit dans la prière et dans des actes concrets : service, partage, compassion, accueil etc. Elle s'appuie sur l’espérance qui nous inscrit dans la durée. Cette belle vertu de l’espérance est une des trois vertus théologales. Elle nous fait transcender les temps en nous gardant les yeux fixés vers l’invisible que nous attendons pour être « pour toujours avec le Seigneur » comme le dit saint Paul dans la seconde lecture.
Le Catéchisme de l’Église catholique l’exprime bien lorsqu’il présente la vertu d’espérance. Je cite : « L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. » (Catéchisme de l’Église catholique n. 1817)
Vous voyez que cette histoire des jeunes filles prévoyantes et des jeunes filles insouciantes, malgré son caractère suranné, porte un message qui, lui, ne l’est pas du tout. Cette invitation à la vigilance concerne non seulement les individus disciples de Jésus, mais toutes les communautés chrétiennes. C’est important d’être conscient que tous ensemble nous formons le Peuple de Dieu et que je ne suis disciple prévoyant ou prévoyante dont la lampe est remplie de l'Évangile, de la Parole de Dieu, que si je le suis en communion avec mes frères et sœurs.
Conclusion
Que notre communion au Corps et au Sang du Christ raffermisse en nous l’espérance joyeuse de son Retour. Qu'elle nous garde vigilants et unis dans une espérance tenace avec tous nos frères et sœurs. Ainsi nous découvrirons cette Sagesse dont parle la première lecture qui nous apparaîtra avec un visage souriant, et qui viendra à notre rencontre (Sagesse 6, 16). C'est ce que je nous souhaite à toutes et à tous!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
7 novembre 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Le Seigneur rassemble toutes les nations dans la paix éternelle du royaume de Dieu (Is 2, 1-5)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Parole d’Isaïe,
– ce qu’il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem.
Il arrivera dans les derniers jours
que la montagne de la maison du Seigneur
se tiendra plus haut que les monts,
s’élèvera au-dessus des collines.
Vers elle afflueront toutes les nations
et viendront des peuples nombreux.
Ils diront : « Venez !
montons à la montagne du Seigneur,
à la maison du Dieu de Jacob !
Qu’il nous enseigne ses chemins,
et nous irons par ses sentiers. »
Oui, la loi sortira de Sion,
et de Jérusalem, la parole du Seigneur.
Il sera juge entre les nations
et l’arbitre de peuples nombreux.
De leurs épées, ils forgeront des socs,
et de leurs lances, des faucilles.
Jamais nation contre nation
ne lèvera l’épée ;
ils n’apprendront plus la guerre.
Venez, maison de Jacob !
Marchons à la lumière du Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 121 (122), 1-2, 3-4ab, 4cd-5, 6-7, 8-9)
R/ Dans la joie, nous irons
à la maison du Seigneur. (cf. Ps 121, 1)
Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un !
C’est là que montent les tribus,
les tribus du Seigneur.
C’est là qu’Israël doit rendre grâce
au nom du Seigneur.
C’est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs,
le bonheur dans tes palais ! »
À cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : « Paix sur toi ! »
À cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.
DEUXIÈME LECTURE
« Le salut est plus près de nous » (Rm 13, 11-14a)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
vous le savez : c’est le moment,
l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil.
Car le salut est plus près de nous maintenant
qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants.
La nuit est bientôt finie,
le jour est tout proche.
Rejetons les œuvres des ténèbres,
revêtons-nous des armes de la lumière.
Conduisons-nous honnêtement,
comme on le fait en plein jour,
sans orgies ni beuveries,
sans luxure ni débauches,
sans rivalité ni jalousie,
mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)
Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme il en fut aux jours de Noé,
ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
En ces jours-là, avant le déluge,
on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
les gens ne se sont doutés de rien,
jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis :
telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs :
l’un sera pris, l’autre laissé.
Deux femmes seront au moulin en train de moudre :
l’une sera prise, l’autre laissée.
Veillez donc,
car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient.
Comprenez-le bien :
si le maître de maison
avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,
il aurait veillé
et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 25e dimanche du temps ordinaire Année C : « L’éloge de ce gérant malhonnête... »2022-09-16T03:14:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-25e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-L-eloge-de-ce-gerant-malhonnete_a1082.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/65368486-46656729.jpg2022-09-13T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Hé oui! Le maître qui fait l’éloge de ce gérant malhonnête c'est bien Jésus. On est renversé de cet éloge provocant. Ce n’est pas le seul endroit dans les évangiles où Jésus dans sa prédication utilise des comparaisons qui surprennent. S'il était parmi nous aujourd’hui, il ferait sûrement souvent la Une des journaux ou des actualités télévisées.
Si les premiers disciples ont conservé ces paroles dérangeantes de Jésus, même si elles surprennent, c’est qu’ils y ont trouvé des points essentiels de son message qu’ils ont voulu transmettre aux générations futures dont nous sommes.
Le point essentiel qui se dégage de l'histoire ou parabole racontée par Jésus qui nous est relatée dans l’évangile que je viens de lire est résumé dans les dernières phrases : « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Alors pourquoi louer le gérant malhonnête et dire de se faire des amis avec l’argent sale? C'est vraiment déroutant.
I - Le contexte
Commençons par regarder où saint Luc a situé cette histoire ou parabole de Jésus dans son récit, c’est ce qu’on appelle le contexte. Jésus est en train de marcher vers Jérusalem où il prévoit qu’il sera arrêté car, malgré l’attention des foules qui l’écoutent, il sent l’opposition des élites en particulier des pharisiens qu’il dérange par ses enseignements.
Nous le voyons aujourd’hui alors qu'il s’adresse de façon spéciale aux disciples. Il n’est pas en discussion avec les pharisiens comme quelques pages plus haut. Il ne parle pas à toute la foule en général. Il cible ses disciples, c’est-à-dire, ceux que nous connaissons, le groupe des Douze Apôtres, plusieurs femmes qui le suivent, des gens de toutes conditions qui font partie de son groupe rapproché et qui vivent près de lui.
Ces disciples nous représentent. Ainsi on peut dire que ce que Jésus leur dit, c'est à nous qu’il le dit. Alors que retenir pour nous aujourd’hui de cette histoire de l’intendant malhonnête loué par Jésus
II – La parabole
Commençons par revoir le texte de saint Luc.
On peut penser que Jésus a peut-être été inspiré dans la mise en scène de cette histoire ou parabole par un fait divers comme on en voit parfois dans le milieu des affaires où un notaire par exemple, un conseiller financier ou autre s’approprie l’argent qui lui a été confié et s’en sert pour son profit personnel.
Une tuile tombe sur la tête du gérant de la parabole. Il est remercié sans ménagement. Son patron lui demande de fermer ses livres et de lui remettre sa démission.
Sa réaction est rapide. Il n'a aucun problème de conscience. Il se voit dans la dèche, mais il est encore gérant. Il se tourne de bord rapidement, sans se questionner sur l’éthique ou la morale de ses gestes. Il saute à pieds joints dans la corruption planifiée. « Je sais ce que je vais faire ». Il prend le téléphone, dirait-on aujourd'hui, et en un tour de main de façon non seulement habile, mais malhonnête, il faut le dire, il coupe les comptes de débiteurs de son patron pour s’assurer de leur gratitude. Ces façons de faire existent encore hélas! aujourd’hui comme nous le révèle parfois les actualités.
Mais là n’est pas le point que Jésus veut nous faire retenir.
III – La pointe de la parabole
Dans les évangiles, lorsque Jésus propose une histoire ou une parabole, ce qui est important c’est ce que les exégètes appellent la pointe de la parabole, le point essentiel qu’on veut faire ressortir en racontant cette histoire.
Ici la pointe de la parabole est bien claire. Jésus fait l’éloge du gérant malhonnête, non pas à cause de sa malhonnêteté, mais à cause de son audace et de son habileté dans les circonstances. Jésus ne loue pas les malversations du gérant, mais, chez celui-ci, il retient son esprit de décision dans les circonstances où il peut encore agir et se faire un avenir.
C’est ce qui peut s’appliquer à tous les disciples de Jésus. Nous avons à nous décider de le suivre avec audace malgré les circonstances difficiles parfois. Nous sommes ici-bas de passage et nous attendons son Retour glorieux. Notre avenir se joue aujourd’hui, car la vie éternelle qui nous est promise est déjà commencée. Jésus nous dit ainsi « Soyez audacieux et décidés dans le monde présent en vous rappelant l’espérance du monde à venir que vous portez en vous ».
Ce message rejoint la première lecture où le prophète Amos condamne les agissements à courte vue de ceux qui oppriment le peuple et l’exploite sans scrupule. Ils seront désavoués par Dieu « Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits » et ils demeureront privés de sa présence.
Conclusion
Nous avons parcouru sobrement cette parabole de Jésus qui est dérangeante. Il faut la recevoir de la bonne façon. Le message est clair : « Nous avons à choisir entre Dieu et l’argent. Nous ne pouvons avoir deux maitres ».
Choisir de suivre Jésus est un choix qui prend dans nos vies la place prépondérante. Ce choix se renouvelle pour nous à chaque dimanche à l’Eucharistie. Nous pouvons malgré nos faiblesses dire à Jésus « C’est toi que j’aime et que je veux suivre ».
Il nous écoute demander pardon dans la partie pénitentielle au début de la messe, dans le « Seigneur prend pitié », puis il se donne à nous dans sa Parole et son Corps et son Sang qui nous soutiennent sur le chemin que nous avons choisi avec audace et décision. Bonne suite de célébration!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
18 septembre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Contre ceux qui « achètent le faible pour un peu d’argent » (Am 8, 4-7)
Lecture du livre du prophète Amos
Écoutez ceci, vous qui écrasez le malheureux
pour anéantir les humbles du pays,
car vous dites :
« Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée,
pour que nous puissions vendre notre blé ?
Quand donc le sabbat sera-t-il fini,
pour que nous puissions écouler notre froment ?
Nous allons diminuer les mesures,
augmenter les prix et fausser les balances.
Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent,
le malheureux pour une paire de sandales.
Nous vendrons jusqu’aux déchets du froment ! »
Le Seigneur le jure par la Fierté de Jacob :
Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 112 (113), 1-2, 5-6, 7-8)
R/ Louez le nom du Seigneur :
de la poussière il relève le faible.
ou : Alléluia ! (Ps 112, 1b.7a)
Louez, serviteurs du Seigneur,
louez le nom du Seigneur !
Béni soit le nom du Seigneur,
maintenant et pour les siècles des siècles !
Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ?
Lui, il siège là-haut.
Mais il abaisse son regard
vers le ciel et vers la terre.
De la poussière il relève le faible,
il retire le pauvre de la cendre
pour qu’il siège parmi les princes,
parmi les princes de son peuple.
DEUXIÈME LECTURE
« J’encourage à faire des prières pour tous les hommes à Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 1-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Bien-aimé,
j’encourage, avant tout,
à faire des demandes, des prières,
des intercessions et des actions de grâce
pour tous les hommes,
pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent l’autorité,
afin que nous puissions mener notre vie
dans la tranquillité et le calme,
en toute piété et dignité.
Cette prière est bonne et agréable
à Dieu notre Sauveur,
car il veut que tous les hommes soient sauvés
et parviennent à la pleine connaissance de la vérité.
En effet, il n’y a qu’un seul Dieu,
il n’y a aussi qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes :
un homme, le Christ Jésus,
qui s’est donné lui-même
en rançon pour tous.
Aux temps fixés, il a rendu ce témoignage,
pour lequel j’ai reçu la charge de messager et d’apôtre
– je dis vrai, je ne mens pas –
moi qui enseigne aux nations la foi et la vérité.
Je voudrais donc qu’en tout lieu les hommes prient
en élevant les mains,
saintement, sans colère ni dispute.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » (Lc 16, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
Alléluia. (cf. 2 Co 8, 9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Un homme riche avait un gérant
qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
Il le convoqua et lui dit :
‘Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ?
Rends-moi les comptes de ta gestion,
car tu ne peux plus être mon gérant.’
Le gérant se dit en lui-même :
‘Que vais-je faire,
puisque mon maître me retire la gestion ?
Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force.
Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire,
pour qu’une fois renvoyé de ma gérance,
des gens m’accueillent chez eux.’
Il fit alors venir, un par un,
ceux qui avaient des dettes envers son maître.
Il demanda au premier :
‘Combien dois-tu à mon maître ?’
Il répondit :
‘Cent barils d’huile.’
Le gérant lui dit :
‘Voici ton reçu ;
vite, assieds-toi et écris cinquante.’
Puis il demanda à un autre :
‘Et toi, combien dois-tu ?’
Il répondit :
‘Cent sacs de blé.’
Le gérant lui dit :
‘Voici ton reçu, écris 80’.
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête
car il avait agi avec habileté ;
en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux
que les fils de la lumière.
Eh bien moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » (Lc 16, 10-13)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 1er dimanche de l'Avent Année C : « Voici venir des jours »2021-12-03T22:10:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Voici-venir-des-jours_a1036.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59184470-43543689.jpg2021-11-23T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Au début d'une nouvelle année liturgique, c'est un message d'espérance qui nous est donné aujourd’hui. Notre regard se tourne vers l'avenir, vers un horizon qui n'est pas fermé et qui ouvre toutes les possibilités. Les textes de la Parole de Dieu vont dans ce sens. en particulier celui du prophète Jérémie. Le texte de l’évangile selon saint Luc, lui, est comme un traitement-choc. Et le témoignage de saint Paul emboîte le pas en présentant le Retour du Christ comme très prochain.
I- Un germe est là
Dans la première lecture. le prophète Jérémie utilise une belle image qui est celle d’une éclosion, d’une naissance, d’une croissance. Il parle d’un germe. Le germe est inclus dans la semence, il l’est aussi dans l’enfant qui naît, dans les efforts d’apprentissage, dans les premiers pas d'une carrière, d'un amour ou encore d'une vocation etc.
Je trouve cette image des plus adaptées pour nous faire entrer dans le cheminement que nous propose l’Église à travers la liturgie tout au cours de l’année et des temps liturgiques comme celui de l’Avent que nous commençons, de Noël, du Carême, de Pâques, de la Pentecôte et de celui qu’on appelle le temps ordinaire.
Cette image m’a remémoré un passage d’un auteur qu’un de mes professeurs au Collège de Lévis, l’abbé Réal Fortin, citait souvent. Il s’agit d’une phrase de Nicolas Boileau (1636-1711) dans L’Art poétique devenue une formule maintes fois répétée maintenant : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ».
C’est ce que nous sommes invités à faire à chaque année qui se déroule au fil des jours avec ou sans soubresauts, mais qui nous rapproche toujours du Jour du Seigneur. Notre histoire personnelle, celle de l’Église et celle du monde sont habitées par la force et la vie du Germe que Dieu a mis au cœur de notre vie, qui est son Verbe incarné, Jésus toujours présent et vivant parmi nous, car comme le dit le Prologue de l’évangile selon saint Jean « le Verbe de Dieu a habité parmi nous » (Jean 1, 12).
Alors, allons-y ! Mettons-nous en marche - c'est ce que veut dire le mot SYNODALITÉ qui vient du mot synode « sun-odos » , c’est-à-dire « route ensemble » - mettons-nous donc en marche ensemble une nouvelle fois, remettons sur le métier notre ouvrage, pour entrer dans la suite de Jésus que l'Année liturgique nous dévoilera dans ses agissements et dans son enseignement.
II- Une révélation qui dérange
Alors, me demanderez-vous, pourquoi, en ce début du temps de l'Avent, toutes ces catastrophes et ces chambardements que raconte saint Luc nous sont-ils présentés ?
La réponse c’est que saint Luc ne prétend pas décrire l’avenir avec une précision d'historien. Il a un autre but qui est celui de stimuler les communautés chrétiennes à se laisser habiter de la présence de Jésus Sauveur ici et maintenant et de ne pas attendre à la fin. Le texte de l’évangile selon saint Luc est comme un traitement-choc. Il brasse la cage, comme on dit au Québec, pour que les gens réagissent dès maintenant.
Ainsi, avec ces images si vivantes et saisissantes, saint Luc encourage les chrétiens à rester éveillés et à prier en tout temps. Les cataclysmes annoncés ne sont pas là pour eux-mêmes. Ils sont une porte d'entrée vers un monde nouveau. Et cette entrée ne peut être retardée. Il n'est pas nécessaire d'attendre le dernier moment. C'est maintenant que le Christ vient.
Saint Luc veut secouer l’apathie, l’indifférence et la lassitude qui peuvent gagner les communautés. Les images fortes invitent à se réveiller, à se tenir debout, à vivre une attente ouverte de ce que le Christ apporte au monde et qu’il mènera à son terme lors de son Retour dans la gloire.
III- Le Retour du Seigneur
Dans la seconde lecture le message de saint Paul est le même. Celui-ci est très explicite. Il invite les Thessaloniciens à regarder en avant, à vivre l’attente du Seigneur dans l'espérance et dans la confiance, remplis de la présence de leur Sauveur déjà là et qui viendra définitivement un jour les prendre avec lui. Le témoignage de saint Paul fait écho à l'évangile en présentant le Retour du Christ comme très prochain.
Au moment où il écrivait cette lettre, environ 30 ans après la mort de Jésus, saint Paul s’attendait de voir le Retour du Seigneur de son vivant. Par la suite il a compris que ce Retour est un mystère qui se révélera avec le temps et il est entré dans l’essentiel de toute vie chrétienne : vivre avec le Christ ici et maintenant. Ainsi il écrira plus tard aux Galates : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». (Galates 2, 20)
Nous sommes à l’aise avec cette perspective de saint Paul qui nous est familière car notre attente du Retour du Christ se fait dans la foi. Nous n’en savons ni l’heure ni le moment. Nous sommes ainsi invités à devenir des chercheurs et des chercheuses de Dieu au fil des jours. C’est le message que je veux vous laisser ce matin à la suite de Saint Paul : « Restez éveillés. Les temps sont accomplis. Voici venir des jours ».
Conclusion
Efforçons-nous de suivre le mouvement de cette histoire du salut dans laquelle le Christ nous fait entrer par notre Baptême. N’ayons pas peur de remettre notre ouvrage sur le métier comme le dit la citation de mon professeur de littérature au collège que je vous répète en terminant : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ». Oui, « avec Lui, espérer encore ». comme le dit si bien le thème de l'Avent 2021 choisi par Novalis pour le Prions en Église canadien.
Cette nouvelle année liturgique va nous donner l'occasion de nous rappeler, pour les méditer et les approfondir, les mystères de la vie du Christ, de sa naissance à sa Résurrection et à son Ascension auprès de son Père. Ce faisant nous serons amenés à les vivre plus à fond. C’est ce que je nous souhaite, à tous et à toutes, pour cette nouvelle Année liturgique qui commence.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
23 novembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je ferai germer pour David un Germe de justice » (Jr 33, 14-16)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –
où j’accomplirai la parole de bonheur
que j’ai adressée à la maison d’Israël
et à la maison de Juda :
En ces jours-là, en ce temps-là,
je ferai germer pour David un Germe de justice,
et il exercera dans le pays le droit et la justice.
En ces jours-là, Juda sera sauvé,
Jérusalem habitera en sécurité,
et voici comment on la nommera :
« Le-Seigneur-est-notre-justice. »
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.
DEUXIÈME LECTURE
« Que le Seigneur affermisse vos cœurs lors de la venue de notre Seigneur Jésus » (1 Th 3, 12 – 4, 2)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
Frères,
que le Seigneur vous donne,
entre vous et à l’égard de tous les hommes,
un amour de plus en plus intense et débordant,
comme celui que nous avons pour vous.
Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs,
les rendant irréprochables en sainteté
devant Dieu notre Père,
lors de la venue de notre Seigneur Jésus
avec tous les saints. Amen.
Pour le reste, frères, vous avez appris de nous
comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ;
et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà.
Faites donc de nouveaux progrès,
nous vous le demandons,
oui, nous vous en prions dans le Seigneur Jésus.
Vous savez bien quelles instructions
nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28.34-36)
Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées
par le fracas de la mer et des flots.
Les hommes mourront de peur
dans l’attente de ce qui doit arriver au monde,
car les puissances des cieux seront ébranlées.
Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée,
avec puissance et grande gloire.
Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.
Tenez-vous sur vos gardes,
de crainte que votre cœur ne s’alourdisse
dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie,
et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste
comme un filet ;
il s’abattra, en effet,
sur tous les habitants de la terre entière.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous aurez la force
d’échapper à tout ce qui doit arriver,
et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 33e dimanche du temps ordinaire Année B : « Le figuier qui verdit »2021-11-07T21:56:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-33e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Le-figuier-qui-verdit_a1034.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/58887471-43368120.jpg2021-11-09T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les jeunes, et les moins jeunes aussi, de nos jours aiment bien regarder des vidéos ou des films qui racontent des histoires remplies de péripéties. Les effets techniques sont au rendez-vous comme dans le dernier James Bond « Mourir peut attendre » qui vient de sortir sur nos écrans. Ce sont les voitures qui se poursuivent, des personnages qui changent d’aspect, des mondes inconnus qui apparaissent sur les écrans etc. Ce sont bien sûr des images et on aime les regarder. Pourquoi? Pour en ressentir une émotion, pour sortir de son quotidien, pour vivre des choses nouvelles ou inconnues, que sais-je?
Ce mot d’introduction vise à nous faire mieux entrer dans les lectures que la Parole de Dieu nous propose aujourd’hui. Ces lectures, celle du prophète Daniel et celle de l’évangile selon saint Marc, sont du même genre que les vidéos ou les films dont je parlais il y un instant. Ce sont des images qui sont là pour nous faire entrer dans des émotions et dans un monde nouveau qui est celui de la Révélation divine. Voir la note à la fin sur le style apocalyptique.
I - Le prophète Daniel
Commençons par le prophète Daniel. Ce qui est décrit vise la situation des juifs en ce temps-là. Ils ont persécutés par un roi qui veut les éliminer, Antiochus Épiphane vers 175 avant Jésus-Christ. Ils vivent dans la détresse. Ils sont écrasés. Certains remettent en cause leur foi. C’est une détresse qui apparaît insurmontable.
Et le message que le prophète apporte c’est qu’il y a une issue qui, même si elle n’est pas visible maintenant, sera un jour de joie et un jour de libération.
En d’autres termes, le bien triomphera du mal. La victoire est assurée. Les péripéties engagent la vie maintenant, mais au final elles ne n’empêcheront pas le bien de triompher. C’est un message que les juifs reçurent avec joie. Et leur foi fut récompensée plus tard lorsque vint Celui qu’ils attendaient, Jésus le Sauveur du monde, le Messie.
L’action de Dieu dans le monde ne se laisse jamais arrêter quoiqu’il en soit des tourmentes de l’Histoire. Elles seront toujours passagères. C'est l’amour de Dieu qui triomphera.
II - L’évangile
Cet enseignement rejoint celui de l’évangile. Les images de Jésus sont fortes. « Après une grande détresse, dit Jésus, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées ». Le monde est transformé. C’est la fin d’un monde.
Et apparaît Celui qui le renouvelle totalement : Le Fils de l’Homme, Jésus, le Christ, qui viendra « dans les nuées avec grande puissance et avec gloire ».
Pour nous faire mieux entrer dans cette nouveauté remplie d’espérance, Jésus nous donne l’image du figuier, un arbre de Palestine qui lorsqu'il entre en dormance semble mort, alors qu’à la saison suivante les bourgeons éclatent et lui redonnent vigueur et beauté.
Il en est ainsi de ce qui est vécu par la communauté de Rome à laquelle saint Marc s’adresse dans son évangile. Au moment où il leur écrit ce récit, les chrétiens et les chrétiennes de Rome, comme les juifs du temps d’Antiochus Épiphane, connaissent eux aussi les persécutions. C’est l’époque de l’empereur Néron. Les chrétiens sont hors-la-loi et pourchassés. Les paroles de Jésus seront pour eux un soutien inestimable dans leur résistance et dans leur résilience. Non! ils ne se laisseront pas abattre, car comme le figuier ils reverront la lumière.
Oui! Encore ici, le message donné par Jésus est un message d’espoir comme celui de Daniel. Le mal a beau nous entourer, il ne triomphera pas. C’est le bien, l’amour qui aura le dernier mot. Se lèvera un monde nouveau où Dieu « essuiera toute larme de [nos] yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » (Apocalypse 21,4).
III – Application
Nous ne sommes plus « en ce temps-là » bien sûr, au temps d'Antiochus Épiphane ou de Néron , nous vivons « en ce temps-ci ». Et comme « en ce temps-là » cependant, les nuages sont importants dans le monde d’aujourd’hui. Les croyants et l’Église connaissent de durs moments : désaffectation des personnes, mise au rancart de la religion, séquelles des abus sexuels etc. pour n’en nommer que quelques-uns.
Mais l’horizon n’est pas rempli que de problèmes à résoudre avec sagesse, il nous montre aussi la place de tous ceux et celles qui témoignent dans leur vie de la présence du Fils de l’homme, le Christ, déjà là Ressuscité et vivant pour nous sauver. Même si on ne la voit pas extérieurement, l'action de Dieu habite ceux et celles qui se remettent à Lui avec foi comme nos devanciers des temps perturbés d'autrefois.
Les baptisés attendent le Retour du Christ dans l’espérance. Cette attente ne les sort pas des réalités présentes qu'ils vivent dans la foi. Malgré les détresses, les malheurs, les difficultés, ils ont la promesse que l’amour aura le dernier mot, que le monde nouveau viendra.
C’est vers ce monde que tous et toutes nous nous dirigeons. Il n’empêche pas de vivre dans celui-ci. Au contraire, c’est parce que nous sommes bien insérés dans celui-ci que nous pouvons, comme le figuier, voir des pousses nouvelles apparaître.
Le monde à venir est déjà commencé.
Conclusion
Quelle belle leçon et quel beau message nous sont livrés aujourd’hui à travers des images dignes des vidéos et films d’action. Oui! Nous en avons l’assurance, le bien est plus fort que le mal, la vie est plus forte que la mort.
Faisons cette prière : « Seigneur Jésus, nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de ton Retour, mais nous t’attendons et nous sommes sûrs que tes paroles ne passeront pas. Que ton Esprit nous fasse comprendre à quel point elles donnent sens aux événements de notre vie, les plus marquants comme les plus simples. À travers ceux-ci, nous apprenons l’amour du Père qui fait de toi notre Sauveur et nous désirons demeurer unis à toi maintenant et pour l’éternité ».
Soulignons en terminant que ce dimanche, le 33e dimanche du temps ordinaire avant la fête du Christ-Roi, à la demande du pape François est devenu la Journée Mondiale des Pauvres. La première édition de la Journée Mondiale des Pauvres a eu lieu le 19 novembre 2017 et cette année la 5ème Journée Mondiale des Pauvres a lieu le dimanche 14 novembre 2021. Le Pape François a publié le 13 juin 2021, message qui annonce le thème de cette journée : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Marc 14,7).
Le style apocalyptique utilise de nombreux symboles pour produire une émotion et un message. Chaque détail symbolique contribue à la recherche d'une signification d’ensemble sur le plan de la foi. L’apocalyptique aime accumuler les métaphores et les images. Le mot « apocalypse » est la transcription d’un terme grec (ἀποκάλυψις / apokálupsis) qui signifie « dévoilement » ou, sous un aspect religieux, « révélation ». Ce genre littéraire est particulièrement approprié pour décrire les réalités divines transcendantes, en révéler la richesse et la profondeur. Le modèle du genre se trouve dans le livre de Daniel dans l'Ancien Testament et dans le livre de l'Apocalypse du Nouveau Testament.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« En ce temps-ci, ton peuple sera délivré » (Dn 12, 1-3)
Lecture du livre du prophète Daniel
En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges,
celui qui se tient auprès des fils de ton peuple.
Car ce sera un temps de détresse
comme il n’y en a jamais eu
depuis que les nations existent,
jusqu’à ce temps-ci.
Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré,
tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre.
Beaucoup de gens qui dormaient
dans la poussière de la terre
s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle,
les autres pour la honte et la déchéance éternelles.
Ceux qui ont l’intelligence resplendiront
comme la splendeur du firmament,
et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude
brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 15 (16), 5.8, 9-10, 11)
R/ Garde-moi, mon Dieu,
j’ai fait de toi mon refuge. (Ps 15, 1)
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !
DEUXIÈME LECTURE
« Par son unique offrande, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie » (He 10, 11-14.18)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Dans l’ancienne Alliance,
tout prêtre, chaque jour, se tenait debout dans le Lieu saint
pour le service liturgique,
et il offrait à maintes reprises les mêmes sacrifices,
qui ne peuvent jamais enlever les péchés.
Jésus Christ, au contraire,
après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice,
s’est assis pour toujours à la droite de Dieu.
Il attend désormais
que ses ennemis soient mis sous ses pieds.
Par son unique offrande,
il a mené pour toujours à leur perfection
ceux qu’il sanctifie.
Or, quand le pardon est accordé,
on n’offre plus le sacrifice pour le péché.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde » (Mc 13, 24-32)
Alléluia. Alléluia.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous pourrez vous tenir debout devant le Fils de l’homme.
Alléluia. (cf. Lc 21, 36)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« En ces jours-là,
après une grande détresse,
le soleil s’obscurcira
et la lune ne donnera plus sa clarté ;
les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées
avec grande puissance et avec gloire.
Il enverra les anges
pour rassembler les élus des quatre coins du monde,
depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.
Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier :
dès que ses branches deviennent tendres
et que sortent les feuilles,
vous savez que l’été est proche.
De même, vous aussi,
lorsque vous verrez arriver cela,
sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis :
cette génération ne passera pas
avant que tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront,
mes paroles ne passeront pas.
Quant à ce jour et à cette heure-là,
nul ne les connaît,
pas même les anges dans le ciel,
pas même le Fils,
mais seulement le Père. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le dimanche de Pâques 2021 Année B « Pâques, printemps de Dieu... »2021-04-04T05:42:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-dimanche-de-Paques-2021-Annee-B-Paques-printemps-de-Dieu_a1000.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/52964549-40223216.jpg2021-03-30T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Dans les contrées de l’hémisphère nord, Pâques coïncide avec le début du printemps. C’est pourquoi la fête de Pâques est associée à la nouveauté, à la renaissance. À la fin d’un hiver, rigoureux parfois, Pâques marque le début d’une saison nouvelle. Les fleurs font leur apparition comme les jacinthes, les jonquilles et les crocus qui pointent sous la neige. Autrefois nos grand-mères sortaient leurs chapeaux de paille et leur robes fleuries neuves pour la grand-messe du matin de Pâques. C’est dans le même esprit que se continue à New York la Easter Parade sur le 5ème Avenue.
Cette année, malgré la pandémie de la CORONAVIRUS-19, nous pouvons laisser le joie de Pâques transparaître. La vie est plus forte que les virus.
Les mots : nouveauté, joie et espérance pourraient caractériser la fête de Pâques qui commence aujourd’hui et qui se continue les dimanches suivants jusqu'à la fête de l'Ascension.
I – Nouveauté
La nouveauté que représente la fête de Pâques se comprend si on se rappelle son origine lointaine qui remonte à la Pâque du peuple hébreu qui célébrait ainsi sa sortie d’Égypte où il était passé de l’esclavage à la liberté. Ce passage – ce que veut dire le mot Pâques en hébreu – a été au cœur de l’Alliance du peuple d’Israël avec Dieu et il l’est encore aujourd’hui pour nos frères et sœurs juifs
Les chrétiens ont donné à cette fête un sens nouveau. Elle célèbre la résurrection du Christ qui est passé de la mort à une vie nouvelle. Pâques est ainsi devenu, pour les chrétiens, le jour de la Résurrection de Jésus.
Marie Madeleine, Pierre et Jean dont il est question dans l’évangile, les autres apôtres, des femmes venues au tombeau, les disciples d'Emmaüs et plus de 500 frères, dira saint Paul, (I Corinthiens 15, 6) témoignent de cet évènement qui change le monde. Jésus mort sur la croix a été relevé du tombeau par son Père qui l’a établi Seigneur sur tout l'univers et sur tous les êtres vivants. Il devient selon l’expression du Père Teilhard De Chardin le « Point Omega » qui attire tout à lui et par qui toute la création rejoint Dieu le Père.
Quelle nouveauté extraordinaire! Dans cet esprit, il n’y a rien qui est impossible désormais. La mort et la vie sont réconciliés. Apparaît une vie nouvelle, une vie « pour Dieu » dit saint Paul (Romains 6, 10), dans laquelle le Christ nous entraîne et dont il vit éternellement.
II – Joie
Comment ne pas être dans la joie en réalisant que nous sommes appelés, qui que nous soyons, à suivre le Christ dans ce chemin nouveau et à entrer avec lui dans la vie en plénitude qu’il reçoit de Dieu et qu’il nous communique?
Les textes liturgiques laissent éclater cette joie avec emphase, en reprenant à tout moment des alléluias répétés, cette exclamation ALLELUIA qui est typique du temps de Pâques qui exprime la joie de fils et filles de Dieu renés de l’eau et de l’Esprit.
La joie de Pâques est une joie profonde qui touche tout l’être. Elle ne s’entend pas seulement d’une émotion passagère. Elle est une façon d’être, on pourrait dire un « état de joie ». La joie de Pâques irradie la vie des personnes baptisées d'une lumière qui rayonne autour d’elles. C’est une joie qui a vaincu le doute et qui se vit sans crainte car elle a trouvé la base où s’appuyer fermement : la résurrection de Jésus.
En effet, le Christ ressuscité envoie le message que la vie vaut la peine d’être vécue et que la mort n’est qu’un passage, car la vie à la suite de Jésus débouche sur la vie éternelle. Mort avec le Christ nous vivons en lui. Saint Paul l’écrit aux chrétiens de Rome lorsqu’il leur dit « pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » (Romains 10, 11). Refaisons souvent cette prière : « Père, accepte la vie que j'ai reçue de toi. Tu me l'as donnée sur la terre ici-bas pour qu'elle devienne porteuse de vie éternelle. Alleluia! Alleluia! »
III – Espérance
Les nouveautés de Pâques qu’un chansonnier liturgique québécois, le Père Robert Lebel, appelle « Printemps de Dieu, printemps du monde, printemps du cœur, printemps de Jésus-Christ » sont de l’ordre des semences qui nous sont données comme celles que nous mettons en terre en ce temps de printemps. Nouveautés remplies d’espoir, d’attente, d’ouverture.... Regardons le vaccin qui nous est offert contre la COVID-19 comme une semence à soutenir et à recevoir avec joie.
Si Pâques relève d’une foi à toute épreuve qui proclame que Jésus est ressuscité - qu'il est vraiment ressuscité - cette fête engendre aussi l’espérance sous toutes ses facettes. Sans cette vertu d’espérance, notre foi est incomplète. L’espérance est la vertu de la route. Elle représente l’élan qui anime le marcheur, l’élan qui préside à tous les projets de renouveau.
Oui, « cette petite fille espérance », comme disait Charles Péguy, a l’air toute petite, mais c’est elle qui, nous tenant par la main, nous guide vers le but recherché. Pour les baptisés que nous sommes ce but est l’entrée avec le Christ dans cette vie nouvelle qu’il expérimente comme ressuscité et à laquelle il nous associe par le baptême.
Le pape François décrit bien cela dans son Exhortation apostolique La Joie de l’Évangile : « La résurrection du Christ produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (La joie de l’Évangile numéro 278)
Conclusion
En conclusion de ce Carême où nous avons découvert la personne de Jésus de façon plus intime, que la fête de Pâques nous permette de nous laisser emporter avec lui dans la joie d’être aimé de Dieu notre Père et de le manifester autour de nous. Un chrétien joyeux est un chrétien missionnaire. Notre Pape François en est l’illustration parfaite.
Je reprends ses paroles pour vous souhaiter Joyeuses Pâques : « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs : écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique pour permettre à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité.»
Joyeuses Pâques!
Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité!
Χριστὸς ἀνέστη! Ἀληθῶς ἀνέστη!
Christos anesti! Alithos anesti!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
Robert Lebel est un prêtre et un chansonnier liturgique québécois bien connu non seulement au Québec mais également dans les Maritimes, dans l’Ouest Canadien, en France ainsi qu’en Belgique, où il voyage pour interpréter ses chants de louanges.
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde!
Pâques, printemps du cœur!
Pâques de Jésus-Christ!
1 - Quand renaîtront sur les branches
Les bourgeons inespérés,
Quand reviendront les oies blanches
De leurs terres d'émigrés,
Nous fêterons la revanche
Du présent sur le passé
Et comme au premier dimanche
Le retour du Premier-Né.
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde !
Pâques, printemps du cœur !
Pâques de Jésus Christ !
2 - Quand se fendront les embâcles
Sous la force des ruisseaux
Et que les rochers de glace
Laisseront jaillir les eaux,
Nous fêterons le miracle
De la brèche du tombeau
Et comme au premier dimanche
La victoire de l'Agneau.
3 - Quand s'agitera la terre
À l'approche des lueurs
Et que sur nos champs austères
S'allumeront les couleurs,
Nous fêterons le mystère
D'une croix chargée de fleurs
Et comme au premier dimanche
La lumière du Sauveur.
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
On peut aussi choisir le texte suivant.
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous
pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous
donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L'Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l'homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s'affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu'as-tu vu en chemin ? »
« J'ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j'ai vu la gloire du Réssuscité.
J'ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est réssuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre
et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Au lieu de cet Évangile, on peut lire celui qui a été lu à la Veillée pascale.
Pour la messe du soir de Pâques, on peut aussi lire l’Évangile de Luc 24,13-35.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête du Christ, Roi de l'Univers Année A « ...c'est à moi que vous l'avez fait »2021-10-07T15:00:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-du-Christ-Roi-de-l-Univers-Annee-A-c-est-a-moi-que-vous-l-avez-fait_a978.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/48955218-38234132.jpg2020-11-17T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les évangiles donnent à Jésus plusieurs titres. Le plus fréquent est celui de Christ qui veut dire l’Envoyé de Dieu, le Messie. On dit donc couramment Jésus-Christ en parlant de Jésus.
D’autres noms sont aussi utilisés comme Berger, Maître, Serviteur, Fils de l’homme, Fils de Dieu, Agneau de Dieu etc. Aujourd’hui, nous fêtons Jésus sous son titre de Roi. Ce titre il se l’est attribué lui-même lorsque durant sa passion Pilate lui a demandé « Es-tu le roi des Juifs ? » et qu’il lui a répondu : « C’est toi-même qui le dis. » (Marc 15, 2)
La fête du Christ-Roi est donc pour nous une occasion d’entrer plus à fond dans le mystère de Jésus dont nous voulons être des disciples fidèles et sincères.
I - Le sens du titre de Roi dans l’Écriture Sainte
Pour bien recevoir et comprendre le titre de « Roi de l’Univers » appliqué à Jésus, il faut remonter dans le temps et revenir aux rois que le Peuple juif a eus avant Jésus. David et Salomon en sont les plus connus. Jésus se situe dans cette lignée. Il est de la lignée de David dira saint Mathieu au début de son évangile (Mathieu 1, 1 et ss.) C’est dire qu’il en perpétue l’héritage et la mission. Il est le Roi attendu et annoncé par les prophètes.
Dans l’Israël ancien, le Roi est avant tout l’Élu de Dieu. Son pouvoir ne vient pas de lui-même et il ne doit pas l’exercer pour son bénéfice personnel. Le psaume 71 (72) le décrit avec poésie et avec justesse : « Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux... qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur ! Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération ! Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie. » (versets 4-5 et 12-13)
Ce portrait s’applique parfaitement à la royauté du Christ. Jésus est le Roi parfait. Élu de Dieu, par sa mort et sa résurrection il donne corps au nouveau Peuple de Dieu. Il y établit son Règne et il en fait son Royaume. « Tout sera sous le pouvoir du Fils, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture, lui-même se mettra sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.»
II – L’évangile d’aujourd’hui
Ceci étant dit, l’évangile choisi pour cette fête du Christ-Roi en cette année liturgique A nous présente notre Roi sous un jour particulier. Dans son Royaume les « grands » et les « nobles » sont les pauvres et les marginaux, ce que nous illustrent les paroles très connues de l’évangile qui vient d’être lu. « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu 25, 35-36)
Ces paroles mettent au premier rang du Royaume de Jésus les gens dans le besoin, les pauvres, les marginaux etc. Elles retentissent toujours avec force dans nos assemblées. Elles ne peuvent nous laisser indifférents. C’est elles qui ont inspiré des gens comme saint François d’Assise qui a épousé Dame Pauvreté, comme sainte Mère Teresa qui a donné sa vie pour les mourants et les personnes abandonnées.
Les paroles de l'évangile selon saint Mathieu s’adressent à l’Église et à nous tous et toutes. Elles retentissent en cette fête du Christ Roi comme une invitation à ouvrir la porte pour que le Christ entre dans nos vies de chaque jour à travers des gestes simples et à la portée de toutes et de tous : moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète...en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, selon les mots du pape François.
III – Application
Le message à retenir aujourd’hui en cette fête du Christ, Roi de l’Univers, c’est que nous ne pouvons pas célébrer la Royauté du Christ et son Royaume sans mettre devant nos yeux ceux et celles qui sont sa présence réelle dans le monde.
Nous sommes invités à faire l’effort de les reconnaître autour de nous. Pour ce faire, il nous est donné ce matin un critère que l’Église a reconnu comme étant le signe indissociable de la sainteté des disciples de Jésus lorsqu’il s’agit de procéder à une béatification et à une canonisation : reconnaître la présence de Jésus dans l’autre, en particulier dans le plus démuni et le plus pauvre, en d’autres mots, dans le service du prochain. Il nous est peut-être arrivé d'avoir été sourds à ces invitations et même de ne pas avoir voulu reconnaître Jésus dans cette personne importune, ce visiteur non-désiré, ce jeune délaissé, qui sais-je encore ? C’est l’occasion aujourd’hui d’en demander pardon et de nous relancer sur le chemin de l’accueil inconditionnel que nous propose Jésus.
Le pape François reprend souvent ces invitations avec ardeur. Sa préoccupation pour les réfugiés, les pauvres, les gens des périphéries, les laissés pour compte en fait un modèle à suivre dans nos choix personnels comme disciples-missionnaires.
Conclusion
Le passage de l’évangile qui accompagne la Fête du Christ, Roi de l’Univers cette année nous a permis de découvrir une facette parfois ignorée de la Royauté de Jésus. Le titre de Roi qu’on attribue à Jésus ne le place pas au-dessus de ses frères et sœurs, bien au contraire, il indique une proximité à nulle autre pareille.
Que cette Eucharistie en nous unissant au Christ glorieux toujours vivant pour nous sauver nous aide à reconnaître la présence de Jésus dans les personnes que nous rencontrons, dans celles qui s’adressent à nous, dans celles qui dépendent de nous, dans toute personne dans le besoin : enfants, parents âgés, grands-parents, pauvres, handicapés, malades etc.
Chaque fois que nous le ferons, nous entendrons alors le Roi nous dire : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
17 novembre 2020
Quand on voyage on poursuit un itinéraire et lorsqu'on a fait le parcours rempli d'imprévus parfois, on se désole que ce soit la fin. Quand la fin arrive, on se dit à la prochaine fois. Et la vie reprend dans le quotidien et dans les activités habituelles.
Ce matin les textes de l'Écriture nous préviennent que notre parcours sur la terre comme individu et comme Église ne se termine pas comme se terminent nos voyages ou nos randonnées. Il n'y a pas de « à la prochaine fois » avant de se quitter. Il y a une fin, bien sûr, mais c'est une fin qui transforme tout. C'est une fin qui est un nouveau commencement, une fin qui bouscule les personnes, leurs assurances, leur environnement spirituel et physique. Une fin qui ouvre « un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Bernard Tapie disait avant son décès en 2021 : " la mort c'est la définition du départ de la vie."
Voilà en quelques mots, le message des textes de la fin de l'année liturgique qui nous a permis de revivre tous les mystères de la vie de Jésus. Ces textes nous mettent devant les yeux un ultime mystère, celui du Retour du Christ à la fin des temps.
I - Le prophète Daniel
Remplie d'images qui nous sont assez étrangères, le récit du prophète Daniel dans la première lecture présente un tableau symbolique de ce Retour du Christ où celui qu'il appelle le "Fils de l'Homme" se manifeste dans une théophanie flamboyante. On peut appliquer ce titre de "Fils de l'Homme" à Jésus qui l’a fait lui-même dans les évangiles (cf. Marc 4, 63; Luc 9, 22 et 26).
Pourquoi Jésus va-t-il utiliser cette image du « Fils de l’Homme » empruntée au prophète Daniel? La réponse est obvie. Jésus utilise cette image parce qu'elle permet de comprendre sa mission.
Comme le personnage de Daniel, Jésus ne vient pas pour lui-même, ni de lui-même, il est un Envoyé. Il est le Messie promis par Dieu à son peuple. Sa venue se fait dans l'histoire "au temps de l'empereur Auguste", dans une famille bien précise celle de Marie et Joseph, mais sa venue transcende le temps et l'histoire, ce que les images du prophète Daniel montrent bien. Sa venue est un mystère qui est commencée au temps de sa vie mortelle, qui se déroule dans le temps de l’Église et dans chacune de nos vies et qui s’achève dans la gloire du ciel. Jésus vivant hier, aujourd’hui et demain. Il est venu, il vient et il reviendra dans la gloire comme de « Fils de l’Homme » dont parle Daniel.
II - Les recommandations de l'évangile
Dans l'évangile de saint Marc, Jésus nous parle lui-même de son Retour dans la gloire à la fin des temps. Il montre qu’il assume totalement et pleinement sa mission, une mission qui touche tout l'univers.
Le Verbe de Dieu ayant pris chair, le monde ne peut plus être comme avant. Il est transformé. Et comme dans tout changement, il y un avant et un après. Le monde matériel lui-même est changé. La comparaison avec le figuier va dans ce sens. Durant l’hiver, il est au repos, mais au printemps ses branches deviennent tendres et les feuilles sortent, il se transforme et renaît (Mc 13,28). Le Retour du Christ et la venue du Fils de l'Homme, pour imprévus qu'ils soient - "Quant au jour et à l'heure nul ne les connaît...seulement le Père les connaît" - ne manqueront pas de tout transformer et de tout renouveler selon le plan de Dieu.
Jésus invite à la vigilance, à veiller pour ne pas se laisser dépasser par les événements. Et il assure ses disciples que malgré les bouleversements qui peuvent se produire, sa présence intime et glorieuse ne leur manquera pas. Il sera toujours là, près d'eux et de ceux et celles qui les suivront.
Présence réconfortante, mais aussi présence transformante. Toute la création qui est en attente de rédemption est alors emmenée près du Père à la suite de Jésus qui par sa résurrection ouvre la porte qui désormais ne sera plus jamais fermée.
III- Application
Que retenir pour nous des lectures de ce dimanche qui est l'avant-dernier de l'année liturgique, le dernier étant le dimanche du Christ Roi? La réponse se trouve dans la deuxième lecture où la lettre aux Hébreux nous présente Jésus comme le grand prêtre unique par qui tout passe pour devenir une agréable offrande à Dieu.
Jésus est le chemin par lequel nous pouvons aller à Dieu avec confiance. "Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté". Note rencontre de Dieu ne se fait pas seulement à la fin de notre vie, mais tous les jours de celle-ci. C'est toute notre vie qui devient une offrande à Dieu en union avec l'offrande de sa vie que fait Jésus.
Ce "sacrifice spirituel" culmine dans l'offrande finale à la fin de notre vie où nous serons transformés et où nous deviendrons totalement semblables à Jésus le Fils Bien-Aimé du Père. Nous lui serons unis alors dans la gloire du ciel, "pour les siècles des siècles".
Conclusion
Que cette célébration nous permette de vivre déjà cette rencontre transformante avec Dieu que Jésus nous annonce puisque sous les signes du Pain et du Vin, nous sommes unis de façon mystérieuse dans la foi à Jésus qui est là au cœur de nos vies et que nous attendons dans l'espérance... « jusqu’à ce qu’il vienne » ( I Corinthiens 11, 26).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
10 novembre 2015
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête du Christ, Roi de l'Univers : faire entrer notre « microréalité » dans la« macroréalité » divine 2017-11-22T04:30:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-du-Christ-Roi-de-l-Univers-faire-entrer-notre-microrealite-dans-la-macrorealite-divine_a619.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/7190691-11032777.jpg2014-11-19T20:20:00+01:00Hermann Giguère
Une image : deux mots très connus « micro » et « macro ». Je m’explique. Il n’y a pas de « macroréalité » sans « microréalité ». En informatique, par exemple, les Gigabytes sont faits de millions de bytes. Les corps vivants renferment des milliers de cellules. L’univers est constitué de milliards d’atomes.
En utilisant cette image, essayons d'entrer dans le mystère de la Seigneurie de Jésus-Christ, Roi de l'Univers.
I - Le Dessein de Dieu
Il en est du Dessein de Dieu comme d'une « macroréalité » qui met de l’avant l’histoire du salut, le mouvement du monde, de l’humanité, de l’univers tout entier. « La création entière, dans sa propre nature, était remodelée au service de tes décrets pour que tes enfants soient gardés sains et saufs. » nous dit le livre de la Sagesse (18, 14-16).
L’Évangile nous donne une clef pour entrer dans ce grand mouvement dont nous sommes partie prenante à notre niveau de la « microréalité » : se faire petit comme un enfant : "Celui-là qui se fera petit comme cet enfant, voilà le plus grand dans le Royaume des cieux" dit Jésus" (Matthieu 18, 4). Présenter sa pauvreté et sa misère devant Dieu avec humilité comme la veuve dont Jésus fait la louange : " Vraiment, je vous le déclare, cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres...elle a pris sur sa misère pour mettre tout ce qu'elle avait pour vivre." ( Luc 21, 3-4).
C'est ainsi qu'en se faisant petit et pauvre, on entre dans ce grand mouvement du Dessein d’Amour de Dieu sur le monde, dans cette « macroréalité » Tout notre être s'ouvre pour accueillir l'irruption de Dieu dans nos vies en développant une attitude d'attente joyeuse comme nous y invite le pape François dans "Evangelii gaudium". [
II - Découvrir le Corps Mystique
À la fin de l’année liturgique nous sommes invités par la liturgie à regarder en avant vers le Christ, Roi de l’Univers dont nous attendons le Retour, à vivre les questionnements de la foi, les inquiétudes de la vie, à faire confiance au jour le jour dans la patience et la persévérance.
Ce faisant, nous entrons dans le mouvement intense, la « macroréalité » du Retour de l'univers à Dieu dont il vient, emportés vers le Christ, « Commencement – Alpha » et « Fin – Omega » de l’histoire comme l’expriment si bellement les inscriptions gravées sur le cierge qu’on bénit lors de la Veillée pascale à Pâques. Sur la cire du cierge il y a une croix rouge. Dans chacun des angles formés par les bras sont inscrits un des quatre chiffres du millésime de l’année. Au-dessus et au-dessous de la croix, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec (Alpha et Omega) manifestent que le Christ est commencement et fin de toutes choses.
Cette communion de toutes ces petites réalités, « microréalités », que nous sommes dans un immense mouvement d’amour nous l’appelons à la suite de saint Paul le « Corps Mystique » dont nous sommes des éléments indispensables unis ensemble et au Christ, un Corps où chaque membre, chaque partie, chaque « microréalité » a sa place et sert au bien de l’ensemble, de la « macroréalité ».
III - Application
Souvenons-nous de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui, durant sa maladie, offrait ses pas pour un missionnaire qui avait besoin d’énergie pour continuer.
Pensons à tous ces aînés, à nos parents, diminués dans leur santé, qui nous disent parfois « je n’ai rien fait », mais qui ont été, comme Thérèse, une petite personne de la « microréalité » qui constitue toute la beauté de l’univers dans le Dessein de Dieu.
Souhaitons que cette fête du Christ, Roi de l'univers, soit vécue en union à nos frères et sœurs répandus de par le monde et qu'elle nous fasse entrer de plus en plus dans ce mystère de l’attente du Retour du Christ glorieux « jusqu’à ce qu’il vienne » comme dit saint Paul aux Corinthiens en leur décrivant le Repas du Seigneur (I Co 11, 26).
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Homélie pour Noël : « Une lumière a resplendi »2015-12-19T15:42:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-Noel-Une-lumiere-a-resplendi_a570.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/6155557-9196294.jpg2013-12-20T02:50:00+01:00Hermann Giguère
Vous êtes venu ce soir à la messe de Noël à la Chapelle du Lac Poulin parce que c’est beau, c’est priant, c’est joyeux, parce que ça vous rappelle des souvenirs d’enfance, parce que vous avez été invité par un parent, parce après la célébration vous avez une rencontre de famille, parce que vous venez chanter dans la chorale…que sais-je. Mais au-delà de ces raisons de circonstance, je vous assure qu’il se passera quelque chose ici ce soir que vous n’attendiez peut-être pas. Je ne sais pas exactement quoi, mais j’en suis sûr. Ensemble ouvrons nos yeux, nos bras et nos cœurs.
I- Une lumière inattendue
Commençons par écouter le prophète Isaïe. C’est un vieux texte qui date de 700 ans avant Jésus-Christ. Il nous parle du peuple qui marche dans les ténèbres. Il s’agit du peuple d’Israël qui a séjourné au désert pendant de longues années, qui s’est fatigué, qui s’est découragé parfois. Mais Dieu ne l’a pas abandonné. Dieu est toujours là, même si on ne le voit pas. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu la lumière ».
N’est-ce pas ce qui arrive aux bergers dans le récit de l’Évangile? Ils sont avec leurs brebis. Ils n’attendent rien de spécial. Ils sont de simples gardiens de moutons. Ils gagnent leur vie modestement. Et voilà que tout à coup le ciel d’ouvre devant eux. Une lumière resplendit et le chant des anges les rejoint. Ils sont sortis d’eux-mêmes. On ne les reconnaît plus. Ils accourent à la crèche où se trouve l’Enfant-Jésus avec Marie et Joseph.
Les bergers voient non seulement un enfant nouveau-né mais, éclairés par cette lumière qui a resplendi en eux, ils reconnaissent en cet enfant le Sauveur annoncé par les prophètes, la manifestation tangible de l’amour et de la miséricorde de Dieu pour son peuple et pour l’humanité toute entière. Voilà une situation exceptionnelle.
Marie et Joseph penchés sur le berceau du nouveau-né ne savent pas trop quoi penser. Ils écoutent les bergers. Cet enfant n’est-il pas comme tous les autres enfants? Il a besoin de sa mère et de son père. Il ne peut rien faire sans eux. Leur cœur s’émeut. Pourquoi, leur enfant serait-il différent des autres enfants?
II- Un Dieu devenu l’un de nous
Voilà LA question. N’est-ce pas la même question que nous nous posons? En quoi l’Enfant-Jésus de la crèche est-il différent des autres enfants?
La réponse c’est qu’il ne l’est pas. Il est semblable en tout. Il pleure. Il ne fait pas ses nuits. Il sourit. C’est cela qui est le mystère de l’Incarnation qui est au cœur de notre foi.
Ce mystère nous dit que Dieu, dans cet enfant qui deviendra grand, qui mourra sur la croix et qui ressuscitera, a habité parmi nous. Dieu non seulement est venu nous visiter, mais il s’est fait l’un de nous. C’est toute la beauté du christianisme. Pour les chrétiens, Dieu n’est pas loin dans un palais de roi, mais il est là à côté de nous. Il se dévoile en Jésus et il nous appelle chacun et chacune par nos noms et prénoms. Il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de tous les croyants et croyantes qui nous ont précédés. Il est le Dieu de mes parents, de mes grands parents, de mes ancêtres dans la foi, des martyrs et des saints et saintes qui ont créé l’Église ici sur notre terre québécoise.
C’est ce que le pape François disait dans sa dernière audience le18 décembre 2013 : « Dieu est avec nous et Dieu a encore confiance en nous. Il est généreux, ce Dieu Père ! Il vient habiter avec les hommes, il choisit la terre pour demeure, afin d’être avec l’homme et de se laisser trouver là où l’homme passe ses journées dans la joie et dans la douleur. Par conséquent, la terre n’est plus seulement une ‘vallée de larmes’, mais le lieu où Dieu lui-même a planté sa tente, le lieu de la rencontre de Dieu avec l’homme, de la solidarité de Dieu avec les hommes. »
III- Une rencontre inévitable
La fête de Noël c’est cela d’abord et avant tout, c’est la fête de la rencontre de l’humanité avec Dieu en la personne de Jésus, vrai homme et vrai Dieu.
Vous êtes venus ici, au-delà des raisons qui vous ont amenés à la Chapelle du Lac Poulin, vous êtes venu, dis-je, pour une rencontre inévitable où Dieu vous attend. Pour chacun et chacune de nous le ciel s’ouvre ce soir comme pour les bergers et une lumière resplendit. Croyez-moi elle est là cette lumière. Elle est au-dedans de nous. Les anges reprennent pour nous le chant du « Gloire à Dieu » car nous savons que nous ne sommes jamais seuls.
Depuis le premier Noël, depuis cette naissance unique et incomparable à Bethléem, Dieu est avec nous de façon concrète. Il fait partie de notre vie et de notre destin pour toujours. Il nous permet de toujours garder une espérance active, de chérir cette petite lumière qui nous guide par monts et par vaux, à travers les hivers et les étés, appuyés sur Celui qui se donne totalement dans la pauvreté et l'humilité de l'étable de Bethléem.
Conclusion
Vous voyez que vous aviez un rendez-vous inattendu ici ce soir. Vous en sortirez renouvelés et différents…même si vous ne vous en rendez pas compte tout de suite.
Je vous bénis pour votre participation à cette célébration. Je reconnais le poids de vos préoccupations, mais je vous redis le message merveilleux de cette nuit unique dans l’histoire du monde : une lumière a resplendi dans les ténèbres… dans vos ténèbres, dans mes ténèbres. Elle est là et elle ne s’éteindra jamais et vous ne serez plus jamais les mêmes comme les bergers…c’est la grâce que je vous souhaite à toutes et à tous.
Amen !
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
le 24 décembre 2013
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" Petite lumière dans la nuit, l'espérance ne fais pas atteindre monts et merveille : elle fait espérer en celui qui comble plus que nos désirs" (Père Paul Daladier S.J. dans la revue Signes)
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En la fête de la Sainte Famille, une célébration simple de la fête patronale du Séminaire de Québec2014-12-28T14:39:00+01:00https://www.hgiguere.net/En-la-fete-de-la-Sainte-Famille-une-celebration-simple-de-la-fete-patronale-du-Seminaire-de-Quebec_a447.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/3596588-5204813.jpg2011-12-31T02:17:00+01:00Webmestre
Rien de bien spécial, si ce n'est la chaleur et la joie d'être ensemble en famille comme le souhaitait notre fondateur, saint François de Laval, qui a donné la Sainte Famille comme patronne à la Société des prêtres du Séminaire de Québec qu'il fonda en 1663 et qu'il appela alors "le Séminaire des Missions-Étrangères de Québec sous le vocable de la Sainte Famille".
Au cours de son homélie le Supérieur général, Mgr Hermann Giguère P.H. a rappelé que la fête liturgique date de 1929 et que c'est en 1969 qu'elle a été placée le dimanche qui suit la fête de la Nativité. Il a souligné aussi que Mgr de Laval voyait dans la Sainte Famille non seulement un modèle mais une réalisation particulière de fraternité, de douceur et d'affection dans un abandon total au Dieu de l'impossible comme y invitent les textes du jour racontant la naissance d'Isaac, la foi d'Abraham et de Sara et l'espérance du viellard Syméon ainsi que de la prophétesse Anne. Il a terminé en invitant ses confrères à redire aujourd'hui la réponse de Marie à l'ange Gabriel "Qu'il me soit fait selon ta Parole!"
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Homélie pour les fidèles défunts : « En cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets »2018-11-02T02:15:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-les-fideles-defunts-En-cette-vie-ou-nous-esperons-le-bonheur-que-tu-promets_a306.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1682371-2269721.jpg2009-11-02T14:26:00+01:00Hermann Giguère
En ce jour de la Commémoration des fidèles défunts, je vous propose cette année trois mots pour guider notre méditation : «mémoire», «espérance», «promesse». Ils rejoignent bien les textes que nous venons de lire.
I- « Serviteurs fidèles et avisés »
Nous faisons mémoire aujourd’hui de façon spéciale de trois de nos confrères qui nous ont quitté au cours de la dernière année ainsi que de tous nos parents et amis défunts.
Nos confrères furent, chacun à leur manière, des serviteurs fidèles et avisés en réponse à leur appel au ministère presbytéral qu’ils ont exercé avec générosité dans des tâches nombreuses et variées. Nos parents et amis ont cherché à répondre le mieux possible aux appels de Dieu dans leur vie. Notre prière pour les défunts qui nous ont été proches garde non seulement leur mémoire, mais elle manifeste une communion qui défie et transcende le temps et l’espace.
En lien avec eux nous sommes invités à raviver notre espérance et à vivre aujourd’hui dans la confiance en la promesse d’un bonheur éternel qui nous attend comme le dit si bien la prière après le Notre Père : « Seigneur, rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et l’Avènement de Jésus-Christ notre Sauveur. »
C’est en m’inspirant que cette prière que j’aimerais commenter maintenant les deux autres mots que j’ai retenus pour notre méditation : «espérance» et «promesse».
II- « En cette vie où nous espérons... »
« Espérance », la toute petite vertu comme la qualifiait Péguy. « Espérance » qui n’est pas un simple espoir, ni un souhait jeté en l’air sans trop y croire. Petite vertu, peut-être, mais immense mouvement de l’être qui se tend vers l’infini en s’appuyant sur Celui qui ne peut décevoir : le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et le Père de Jésus Sauveur.
C'est dans ce mouvement de l'espérance que « la mort est surpassée, détruite pour toujours » nous dit le prophète Isaïe dans la première lecture : « En lui nous espérions, et il nous a sauvés ». Voilà le résultat : non seulement à venir, mais déjà présent en cette vie. En Jésus, l’amour infini du Père nous rejoint, nous renouvelle, nous sauve. Il nous recrée dans une beauté qui resplendit de sa gloire. Le salut nous est donné comme un don et en même temps un gage d’éternité commencée.
Comme l’explique saint Paul « l’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur; c’est un Esprit qui fait de vous des fils.» Et il continue « Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ. » Tout est dit.
L’espérance chrétienne est ancrée (ne la représente-t-on pas par le symbole de l'ancre dans la tradition iconographique voir les notes à ce sujet plus bas) dans cette certitude d’un amour qui n’a pas de limites, qui est sans retour et dont nous vivons maintenant comme l’ébauche de ce que ce sera dans la pleine lumière. Nous pouvons espérer car nous sommes sauvés, devenus fils et héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ.
Et c’est ici que le terme promesse prend tout son sens.
III- « …le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur »
La prière que j’ai citée tout à l’heure précise le sens de la promesse. Il s’agit de bonheur (de béatitude disait saint Thomas d’Aquin). Qu’est-ce à dire? Une promesse de plénitude comme on ne peut l’imaginer, une plénitude qui n’arrive pas au terme d’efforts, aussi héroïques soient-ils, mais qui survient comme un don, celui d’une présence, d’une relation vivante et continue « Là où je suis, là aussi sera mon serviteur ». La promesse c'est le bonheur d'être avec le Christ non seulement maintenant, mais pour toujours lors de son Retour.
Les premiers chrétiens ont pensé un moment que cette présence qui se vérifierait dans le Retour du Christ serait le lot des nouveaux convertis dans un avenir à mesure humaine, de leur vivant même. Mais saint Paul les a amenés à percevoir que cette présence du Christ glorieux les rejoignait déjà de façon mystérieuse sous un mode de relation personnelle, d’une relation filiale dans laquelle il les invite à plonger avec confiance en fils de Dieu, sans esprit de crainte et sans peur.
Mystère tout de même que ce que vivent les fidèles défunts pour lesquels nous offrons nos prières. Mystère de cet espace qui précède la Parousie, le Retour du Christ qui nous emportera avec lui, Ressuscité et Glorieux, où « le Seigneur essuiera les larmes de tous les visages » dans un monde nouveau que nous attendons aujourd’hui dans la foi, mais qui brillera de la Gloire du Père.
Conclusion
En cette célébration nous pouvons porter dans nos « vases fragiles » la certitude que nos défunts connaissent « ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’être humain, tout ce que Dieu prépare pour ceux qui l’aiment » (I Corinthiens 2.9). En refaisant les gestes de Jésus sur le pain et le vin nous redisons et nos proclamons notre espérance appuyée sur sa promesse « jusqu’à ce qu’il vienne ».
Amen !
Mgr Hermann Giguère P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
Le 2 novembre 2009
Sculpture dans la pierre qui se trouve dans les Catacombes de Priscille à Rome (IIIe siècle)
L'ancre est une figure voilée de la croix. Devenue le symbole de l'espérance du salut, elle est associée aux poissons qui désignent les nouveaux chrétiens. On trouvera plus bas sur une autre image une variation moderne de ce symbolisme. L'ancre, symbole de la stabilité, était devenue au IIe siècle l'image privilégiée de l'espérance (Hébreux, 6, 19). Clément d'Alexandrie dans le Pédagogue nomme l'ancre parmi les signes qu'il recommande aux fidèles de graver sur leurs anneaux. Ce symbole de l'Église paléochrétienne apparaît dans la première moitié du IIe siècle, connaît son apogée au IIIe pour disparaître au cours du IVe siècle (Tome I, vol 2 col 1999-2031 du Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie.- Paris : Letouzay et Ané, 1907-1951)
Variation moderne d'un artiste québécois, Ulric Bilodeau, pour la patène de mon calice fait par Gilles Beaugrand, orfèvre de Montréal (Canada), en 1962.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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« Sauvés par l'Espérance », la seconde encyclique de Benoît XVI2008-01-29T22:41:00+01:00https://www.hgiguere.net/Sauves-par-l-Esperance--la-seconde-encyclique-de-Benoit-XVI_a150.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/787314-963934.jpg2007-11-30T03:33:00+01:00Hermann Giguère
Le secret a été bien gardé : chacun attendait une encyclique « politique » sur la doctrine sociale de l’Église. Or, le pape rend public vendredi 30 novembre un texte de type plus théologique, sur l’espérance. Comme la première, publiée fin janvier 2006 et consacrée à l’amour (Deus caritas est), cette seconde encyclique de Benoît XVI devrait être courte et personnelle : c’est lui-même qui l’a écrite, du début à la fin, cet été.
Benoît XVI a donc choisi d’offrir aux catholiques, pour l’Avent, une méditation sur la vertu théologale de l’espérance. « Spe salvi facti sumus », écrit-il pour commencer : « Dans l’espérance nous avons tous été sauvés, dit saint Paul aux Romains et à nous aussi. » On peut s’attendre à ce que le pape théologien réponde ainsi aux critiques modernes de l’espérance chrétienne, celles des Lumières, de Nietzsche ou de Marx.
« Spe Salvi » est une méditation sur le thème de l'espérance chrétienne qui s'inspire de la Lettre de Saint Paul aux Romains, chapitre 8 verset 24 : « c’est en espérance que nous avons été sauvés ».
Le Pape a travaillé sur cette Encyclique pendant son séjour estival à Lorenzago de Cadore. Le texte est maintenant prêt, même si on n'a pas encore de certitudes sur la date de publication, vu que le texte est en phase de traduction. A l'heure actuelle, il n'est donc pas encore possible de savoir la date précise de la signature du document, qui pourrait être le premier dimanche de l'Avent (période de l'espérance chrétienne) ou le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception.
L'Encyclique, comme cela se produit traditionnellement, sortira en latin, italien et, également, en anglais, français, espagnol, allemand. La première Encyclique de Benoît XVI, qui est datée de Noël (25 décembre 2005), est sortie le 24 janvier 2006 et s'intitule « Deus Caritas Est ».
Dimanche, le 2 décembre 2007, avant la bénédiciton à l'Angélus, le pape Benoît XVI a expliqué lui-même ainsi le but de son encyclique:« L’homme est racheté par l’amour ». C'est pour Benoît XVI le résumé de son encyclique sur l’espérance chrétienne, « Spe salvi qui reprend le texte de saint Paul« Spe salvi facti sumus – Dans l’espérance nous avons tous été sauvés » (Epître aux Romains 8, 24) ».
« La science contribue beaucoup au bien de l’humanité - sans aucun doute -, mais elle n’est pas en mesure de le racheter. L’homme est racheté par l’amour, qui rend la vie personnelle et sociale bonne et belle », a souligné le pape.
Benoît XVI a souligné combien l’espérance est liée à la foi, dans le Nouveau Testament et dans la vie des saints. Mais le pape a expliqué surtout la racine de cette espérance chrétienne : la foi dans la miséricorde et la bonté de Dieu : « C’est un don qui change la vie de qui le reçoit, comme le démontre l’expérience de tant de saints et de saintes. En quoi consiste cette expérience, si grande et si ‘fiable’ qu’elle nous fait dire qu’en elle nous avons le ‘salut’ ? Elle consiste, en substance, dans la connaissance de Dieu, dans la découverte de son cœur de Père bon et miséricordieux ».
C’est justement ce Père très bon que Jésus de Nazareth est venu révélé, a expliqué le pape en disant : « Jésus, par sa mort sur la croix et par sa résurrection, nous a révélé son visage, le visage d’un Dieu tellement grand dans l’amour qu’il nous communique une espérance inébranlable, que pas même la mort ne peut entamer, parce que la vie de qui se confie à ce Père s’ouvre sur la perspective de la béatitude éternelle ».
L’espérance chrétienne est donc, pour Benoît XVI, une espérance qui naît de la foi dans le Dieu qui est Amour, le « Père miséricordieux qui « a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils unique », afin que les hommes et avec eux toutes les créatures, puissent avoir la vie en abondance ».
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net