Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-28T20:38:03+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 2e dimanche du Carême Année A : « La transfiguration du Seigneur : une lumière divine à l'oeuvre »2023-02-26T20:58:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-du-Careme-Annee-A-La-transfiguration-du-Seigneur-une-lumiere-divine-a-l-oeuvre_a1108.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/70219787-49002223.jpg2023-02-28T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Comme à chaque année, le deuxième dimanche du Carême nous lisons le récit de la Transfiguration de Jésus. Cette année nous le lisons tel que le raconte l’évangéliste saint Mathieu parce c’est l’année liturgique A.
I – Le terme « transfiguration »
Que veut dire le mot « transfiguration » qui n’est pas un mot de tous le jours dans nos conversations?
Pour y comprendre quelque chose partons d’un exemple qui nous permettra d’aller plus loin.
Vous avez certainement vu un de ces programmes à la télévision où l'on invite une personne à se laisser transformer dans son look ou à permettre à une équipe de remodeler sa résidence. Puis à la fin, on nous présente le résultat : une dame transformée, transfigurée. On nous montre l’avant et l’après. La même chose pour la résidence. Et toutes les personnes présentes s’exclament « C’est incroyable, c’est formidable ». Certaines personnes se mettent à pleurer. Elles n’en attendaient pas tant.
C'est un pauvre exemple qui peut nous aider à comprendre les réactions des apôtres qui sont témoins de la Transfiguration de Jésus. C’est extraordinaire. Il a complètement changé.
Mais, il y a ici chez Jésus quelque chose de plus qu’un remodelage de la personne. Il faut se rappeler que, si les apôtres ont gardé si vivant le souvenir de cette Transfiguration de Jésus, c’est que non seulement ils ont été témoins, mais qu’eux aussi ont été transformés.
II – L’expérience des apôtres
Par cette scène de la Transfiguration, saint Mathieu veut nous faire comprendre que les apôtres ont expérimenté dans leur chair la face divine de cet homme avec qui ils voyageaient, ils mangeaient. Ils ont senti qu’il y avait en lui plus que ce qu’ils voyaient tous les jours : une lumière divine, une source, une beauté à nulles autres pareilles, un quelque chose qu’aucun autre homme n’avait. Et ça, ils l’ont expérimenté, ils l'ont comme touché du doigt et ils ne peuvent pas l’oublier. C'est ce que veut exprimer ce récit de la Transfiguration de Jésus sur le Thabor.
Pour Pierre, Jacques et Jean qui représentent tous les autres apôtres et les disciples de Jésus qui suivront au cours des âges, Jésus n’est pas seulement un homme, mais il est aussi divin, rempli de la lumière divine, de la beauté divine qui resplendit en lui. Il achève la révélation de Dieu à l’humanité commencée avec Abraham ce que la première lecture rappelle en le désignant par son nom sémite Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai ». C'est cette révélation qui se continue avec Moïse et se poursuit avec les prophètes. La présence de Moïse et d'Élie avec qui Jésus s'entretient dans le récit de la Transfiguration veut ainsi marquer la continuité du Dessein de Salut de Dieu sur l'humanité que Jésus accomplit totalement et définitivement, car il est la Parole de Dieu faite chair. Il est la révélation parfaite de Dieu à l’humanité.
Cette révélation de Dieu, cette lumière de Dieu, cette beauté de Dieu qui l’habite, Jésus ne veut pas les garder pour lui. Il veut les communiquer, les partager. Voilà la mission qu’il accomplit en prêchant, en guérissant, en allant jusqu'à mourir sur une croix. Jésus, la Lumière du monde, veut que celle-ci se répande et il la répand sur ceux et celles qui l’accueillent, qui le reconnaissent dans la foi comme l’envoyé du Père.
III- Application
Nous sommes de ceux-là et de celles-là. Par le baptême nous sommes devenus participants de la nature divine (II Pierre 1,4) frères et sœurs de Jésus par adoption. La lumière de Jésus est en nous, Elle est là et elle se répand autour de nous. « Vous êtes vous aussi la lumière du monde » nous dit Jésus dans le Discours sur la montagne de l’évangile de saint Mathieu (Mathieu 5, 14).
Comment « être la lumière du monde » ? En laissant la lumière de Dieu en nous passer à travers nos gestes, nos préoccupations, nos engagements. Si nous la reconnaissons en nous par la foi, elle nous transfigurera à notre tour, à notre insu même. Nous serons surpris d’entendre les gens dire : « Il ou elle a quelque chose de spécial. Quand je l’approche, elle ou lui, je me sens bien, je me sens meilleur. »
Hé oui! La lumière de Dieu passe de diverses façons. Elle peut resplendir comme un soleil qui envahit tout comme à la Transfiguration de Jésus, mais elle peut aussi transparaître dans des rayons plus minces et par intermittence. C’est toujours la même source lumineuse qui est à l’œuvre, Dieu lui-même par son Esprit et par ses dons.
Conclusion
Que cette Eucharistie nous aide de plus en plus à resplendir à notre façon comme Jésus qui n’a eu d’autre souci que d’aller vers les autres, d’aimer ses frères et sœurs en se donnant totalement, comme il le fait encore aujourd'hui dans cette Eucharistie où nous partageons son Corps et son Sang.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
28 février 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Vocation d’Abraham, père du peuple de Dieu (Gn 12, 1-4a)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là,
le Seigneur dit à Abram :
« Quitte ton pays,
ta parenté et la maison de ton père,
et va vers le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation,
je te bénirai,
je rendrai grand ton nom,
et tu deviendras une bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront ;
celui qui te maudira, je le réprouverai.
En toi seront bénies
toutes les familles de la terre. »
Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit,
et Loth s’en alla avec lui.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22)
R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi ! (Ps 32, 22)
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !
DEUXIÈME LECTURE
Dieu nous appelle et nous éclaire (2 Tm 1, 8b-10)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée
Fils bien-aimé,
avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.
Car Dieu nous a sauvés,
il nous a appelés à une vocation sainte,
non pas à cause de nos propres actes,
mais à cause de son projet à lui et de sa grâce.
Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus
avant tous les siècles,
et maintenant elle est devenue visible,
car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté :
il a détruit la mort,
et il a fait resplendir la vie et l’immortalité
par l’annonce de l’Évangile.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 12e dimanche du temps ordinaire Année B (Marc 4, 35-41) : « La tempête apaisée : un évènement qui ouvre les yeux »2021-06-29T20:01:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-12e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Marc-4-35-41-La-tempete-apaisee-un-evenement-qui-ouvre-les-yeux_a1013.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/55448819-41504946.jpg2021-06-15T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Vous avez peut-être déjà fait une expérience spéciale qui vous a laissé une leçon comme, par exemple, éviter un accident d’auto ou encore vivre un conflit avec quelqu’un. Par la suite, vous vous êtes dit en laissant tomber l’émotion et en y repensant, « il y a quelque chose à retenir pour moi là-dedans ». C’était toute une expérience vécue, mais c’est aussi pour vous un enseignement.
Hé bien! dans l’épisode de la tempête apaisée racontée par saint Marc, pour les disciples c’est un peu la même chose. Ils se rappellent, après la mort de Jésus un événement qui a été marquant pour eux. Ils le racontent autour d’eux parce qu’ils ont réalisé qu’il s’agissait là non seulement d’une expérience où ils avaient été mal pris sur le lac, mais parce qu’il y avait là quelque chose d'autre à retenir, que c’était pour eux un enseignement sur Jésus.
I – Il s’est fait homme
Quel est cet enseignement que nous avons à retenir de cet épisode de la vie de Jésus ? C’est celui que nous retrouvons dans le Je crois en Dieu (le Credo) que nous proclamons chaque dimanche : « Jésus est en même temps Dieu et homme ».
Ici dans la première partie du texte, le côté humain de Jésus ressort bien. Sa nature divine ne paraît pas. Il est entièrement homme. Il a les mêmes réactions que nous. Après une journée de prédication, le soir venu, Il est fatigué. il s’éloigne de la foule. Il cherche un peu de repos. Il dort sur le coussin à l’arrière du bateau conduit par les apôtres pour se rendre sur l’autre rive. Les vagues et la tempête qui surviennent ne réussissent pas à le réveiller tellement il dort profondément. Ce sont ses disciples qui doivent lui crier dans les oreilles. Il se réveille.
Vous voyez, Jésus est bien comme nous tous. Il n’échappe pas aux réalités de la vie ordinaire et courante. Il est vraiment un humain. C’est ce que nous dit le mystère de l’Incarnation. Dieu est venu parmi nous, comme un homme en tout semblable à nous. « Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme » dit le symbole (le credo ou le « Je crois en Dieu » ) de Nicée-Constantinople.
C’est une grâce extraordinaire de pouvoir toucher et voir Jésus comme l’ont fait les apôtres, de manger avec lui …mais c’est une plus grande grâce encore de découvrir son côté divin.
II – Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu
C’est ce que révèle la réaction de Jésus lorsqu’Il est réveillé par les disciples. Sa réaction va les surprendre au plus haut point, car Jésus est beaucoup plus qu’un agréable compagnon, qu’un bon prédicateur, qu’un guérisseur, il est le Fils de Dieu.
Lorsque Jésus se réveille que fait-il? Il agit comme Dieu lui-même aurait agi. Il se fait le maître du vent et de la mer. Il leur commande « Silence ». Les flots se calment et la tempête est apaisée. C'est le Fils de Dieu qui parle.
La réaction des disciples en est une de de surprise totale : « Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent? » se demandent-ils. En effet, Jésus n’agit pas ici comme un homme ordinaire. Il ne fait pas seulement invoquer la puissance de Dieu, mais il exerce celle-ci. La puissance de Dieu se manifeste en lui. Cela est au cœur de la prédication de Jésus qui ne cesse de rappeler qu’il ne parle pas de lui-même seulement, qu’il ne cherche pas sa volonté, mais qu’il vient de la part de Dieu pour sauver le monde, rapprocher l’humanité de Dieu, le Père de tous. Comme le dit le credo de Nicée-Constantinople : « Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu ». « Moi et le Père nous sommes uns, tout ce qui est à Lui est à moi » (Jean 10, 30) dit Jésus dans l’évangile de saint Jean.
Mais parce que Jésus est vraiment humain en tout, la puissance de Dieu qui est en lui reste cachée. Elle ne se révèle pas à tous. Elle se révèle à ceux et celles qui s’approchent de Jésus par le cœur, dans foi, ceux et celles qui vont au-delà des apparences. Ainsi l’apôtre Pierre le proclamera au nom de tous en disant à Jésus qui demande un jour aux disciples « Pour vous qui suis-je ? » « Tu es le Christ Sauveur, le Fils du Dieu vivant ». Et Jésus lui répondra alors : « Ce n’est pas la chair et le sang qui te font dire cela, mais mon Père qui est dans les cieux» (Mathieu 16, 16-17)
III- Application
Aujourd’hui, nous faisons l’expérience de Jésus qui semble dormir… dans le monde, dans l’Église, en nous. Et pourtant, il est là toujours présent et puissant pour nous sauver comme le dit saint Paul au début de l’épître aux Romains (Romains 1, 4-5). C’est notre foi qui est sollicitée, qui a besoin de s’aviver, de se réveiller. Nous sommes invités aujourd’hui à devenir des personnes chercheuses de Dieu, des hommes et des femmes qui se laissent préoccuper par le message et la personne de Jésus, qui se convertissent de jour en jour. Les épreuves, les échecs, les pauvretés comme les vagues de la mer ne peuvent arrêter la puissance du Christ ressuscité toujours vivant.
Conclusion
C’est une assurance et une espérance que portent les disciples de Jésus que nous sommes et à chaque Eucharistie, nous le proclamons en partageant le pain et le vin devenus son Corps et son Sang. Dans cette messe qui est le repas du Seigneur, prenons le temps de nous asseoir avec Jésus, et de le découvrir de plus en plus au cœur de note vie comme celui qui est la porte et le chemin vers Dieu.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
15 juin 2021
Symbole de Nicée-Constantinople
Le symbole de Nicée est une profession de foi chrétienne (credo) qui en résume les points fondamentaux. Il fut promulgué lors du concile de Nicée de 325 et complété lors du concile de Constantinople de 381. Cette profession de foi est parfois appelée « symbole de Nicée-Constantinople ».
La traduction officielle en français utilisée dans la liturgie catholique est la suivante :
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! » (Jb 38, 1.8-11)
Lecture du livre de Job
Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit :
« Qui donc a retenu la mer avec des portes,
quand elle jaillit du sein primordial ;
quand je lui mis pour vêtement la nuée,
en guise de langes le nuage sombre ;
quand je lui imposai ma limite,
et que je disposai verrou et portes ?
Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici !
tu n’iras pas plus loin,
ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(106 (107), 21a.22a.24, 25-26a.27b, 28-29, 30-31)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (106, 1)
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
qu’ils offrent des sacrifices d’action de grâce,
ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.
Il parle, et provoque la tempête,
un vent qui soulève les vagues :
portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,
leur sagesse était engloutie.
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.
Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,
d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.
DEUXIÈME LECTURE
« Un monde nouveau est déjà né » (2 Co 5, 14-17)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
l’amour du Christ nous saisit
quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous,
et qu’ainsi tous ont passé par la mort.
Car le Christ est mort pour tous,
afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes,
mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
Désormais nous ne regardons plus personne
d’une manière simplement humaine :
si nous avons connu le Christ de cette manière,
maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
Si donc quelqu’un est dans le Christ,
il est une créature nouvelle.
Le monde ancien s’en est allé,
un monde nouveau est déjà né.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (c)
Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Toute la journée,
Jésus avait parlé à la foule.
Le soir venu, Jésus dit à ses disciples :
« Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était,
dans la barque,
et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière.
Les disciples le réveillent et lui disent :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? »
Saisis d’une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, celui-ci,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 5e dimanche de Pâques (Année A) : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »2017-05-11T19:49:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-5e-dimanche-de-Paques-Annee-A-Je-suis-le-Chemin-la-Verite-et-la-Vie_a772.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/11367075-18954569.jpg2017-05-09T20:00:00+02:00Hermann Giguère
Quelle richesse dans les textes des lectures et de l’évangile de ce matin. Attardons-nous, si vous le voulez bien, sur la déclaration de Jésus dans l’évangile où il se présente comme « le Chemin, la Vérité et la Vie ». Cette affirmation aux disciples qui sont estomaqués, Philippe en particulier, n’est pas seulement une révélation sur qui est Jésus, mais elle est aussi la révélation d’un cheminement dans lequel le disciple de Jésus découvre son Maitre et Seigneur.
I – Je suis le Chemin
Commençons par l’affirmation « Je suis le Chemin ». On pense spontanément à des images de randonnées, de sentiers, de routes, de traces dans le sable, que sais-je? Ces images pour utiles qu’elles puissent être sont loin de la réalité qui est signifiée ici.
En effet, si Jésus se dit le « Chemin » c’est pour nous centrer sur son humanité. Il est le « Verbe de Dieu fait chair » comme le dit le prologue de l’Évangile de saint Jean. Son humanité assumée par la personne du Fils de Dieu est le moyen par lequel Dieu nous sauve et sauve le monde. Il n’y en a pas d’autres.
Jésus dans sa chair est l’un de nous, en tout semblable à nous sauf le péché. La merveilleuse Lettre aux Hébreux met dans la bouche du Verbe incarné cette parole « Tu m’as donné un corps pour faire ta volonté » (cf. Hébreux 10, 5). Jésus est l'unique médiateur entre Dieu et l'humanité, le seul Chemin.
Cette vérité essentielle au message de Jésus n’était pas encore parfaitement comprise des disciples qui se plaignaient de ne pas savoir où il s’en allait et qui demandaient « comment pourrions-nous savoir le chemin? » Ils s’imaginaient sans doute qu’ils auraient un code de conduite précis, une carte routière, des indications pratiques.
Jésus se contente de leur répondre « C’est moi qui suis le Chemin ». En d’autres termes : « Approchez-vous de moi dans la foi, entrez dans le mystère de l’amour de Dieu qui se révèle en moi et vous trouverez le chemin vers la maison de mon Père où une demeure vous attend ».
Vous voyez la profondeur et la richesse qu’il y a dans cette image du « Chemin » appliquée à Jésus. La révélation de Jésus ne s’arrête pas là il ajoute qu’il est la « Vérité » et la « Vie ».
II – Je suis la Vérité
Cheminer avec Jésus en nous unissant à lui, notre Chemin, avec qui nous partageons la même humanité c’est entrer dans le mystère du plan de Dieu sur nous et sur le monde. Si Jésus devient notre Chemin pour aller à Dieu, c'est parce que nous faisons l'effort de le connaître. C'est en le connaissant que l'on connaît le Père, dit-il.
Le cheminement du disciple ne se limite pas à l’émotion, à l’attachement sensible et sentimental à la personne de Jésus. Il suppose aussi la connaissance de ce qu’il est et de ce qu’il apporte au monde. On voit dans les évangiles plein de gens qui se limitent à regarder les miracles et les guérisons que fait Jésus. Il le leur reproche souvent. Souvenez-vous de ce reproche après la multiplication des pains où il leur dit : « Vous me suivez parce que vous avez mangé à votre faim, moi j’ai une autre nourriture qui est celle de faire la volonté de mon Père » (cf. Jean 6, 24-25).
Notre foi a besoin de se dire dans des gestes et des paroles inspirées d’une vraie connaissance de Dieu qui nous est transmise dans l'enseignement de Jésus. C'est là que Jésus nous apparaît comme la Vérité. Une foi qui se refuse à la connaissance, à la vérité, est une foi morte. « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu ».
Cette connaissance de la foi n’apporte pas toutes les réponses car elle est sans cesse en recherche comme le dit saint Thomas d’Aquin. Mais ce qui est important ici c’est de voir que si on entre dans cet effort de connaissance, Jésus nous mène au Père. Ceci se fera dans la prière, dans la fréquentation de la Parole de Dieu, des sacrements, dans les partages avec ses frères et sœurs, dans le service des plus pauvres, des blessés de la vie, des malades etc. sous le regard et l’inspiration de celui qui est la Vérité. Si nous négligeons cet effort, Jésus pourrait nous dire comme il le fait pour l'apôtre Philippe : « Tu ne me connais pas ».
III- Je suis la Vie
La troisième image celle de la « Vie » est d’une telle richesse qu’il est difficile de la commenter en quelques mots.
Elle peut indiquer, par exemple, la source de la vie qui anime le disciple. Ainsi du Baptême qui est source de vie pour le baptisé, qui met en lui la vie même de Dieu.
L'image de la "Vie" réfère souvent aussi à la Parole de Dieu ou à l’Eucharistie.
Dans notre extrait de l’évangile de saint Jean, Jésus met cette image de la « Vie » en lien plutôt avec ses fruits. « Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes » dit Jésus.
La vie de Dieu en nous n’est pas un trésor à sauvegarder pour soi. Elle se répand. Elle s’extériorise dans actes et des choix concrets. Ce que veut dire le mot « œuvres ». Il ne s’agit pas de constructions humaines, mais de réalisations dans la foi à la suite de Jésus.
Oh! Bien sûr, ces œuvres prendront forme dans un cadre humain, visible, mais elles seront avant tout l’action même de Dieu à l’oeuvre. Nous l’oublions souvent. Jésus nous le rappelle lorsqu’il dit : « le Père qui demeure en moi fais ses propres œuvres. » Et maintenant, c’est nous qui sommes envoyés pour continuer la mission de Jésus « qui part vers le Père ». C’est nous qui sommes en service comme les personnes que les apôtres choisissent au début de l’Église tel que le raconte la première lecture. Nous devenons chacun et chacune à notre façon les pierres vivantes qui entrent dans la construction de la demeure spirituelle de Dieu pour annoncer les merveilles de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière comme le dit si bien la Lettre de saint Pierre que nous avons entendue dans la deuxième lecture.
Conclusion
Nous pouvons avoir confiance que, malgré le départ visible de Jésus, il est toujours présent, car il est ressuscité. Nous pouvons parler, partager et manger avec lui comme les disciples. C'est le même Jésus que nous retrouvons ensemble dans nos célébrations eucharistiques où il se fait pour nous nourriture spirituelle sous les espèces du Pain et du Vin.
Quand nous communions, nous communions à Jésus « Chemin, Vérité et Vie » et chaque fois que nous le faisons nous annonçons que Dieu est fidèle dans son amour et sa miséricorde pour nous et pour toute l’humanité.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
9 mai 2017
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