Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-28T16:09:33+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour la Solennité de la Transfiguration du Seigneur Année A « Il fut transfiguré devant eux »2023-08-03T14:57:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-Solennite-de-la-Transfiguration-du-Seigneur-Annee-A-Il-fut-transfigure-devant-eux_a1131.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/73120519-50877689.jpg2023-08-01T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Le cœur d’une personne est un vase profond. Dans le cas de Jésus, c’est un fond rempli de lumière et de beauté qui déploient la gloire de Dieu même.
C'est ce qui nous est révélé dans le mystère de la Transfiguration. Cette scène sur le mont Thabor essaie de décrire avec des mots humains et des images tirées de l’Écriture quelque chose de cette gloire de Dieu qui est apparue en Jésus et que les disciples ont perçue au cours de cette scène comme le rappelle la deuxième lecture.
Regardons cette mise en scène et ce qu'elle nous dit.
I – La scène et ses acteurs
Revenons au récit de saint Mathieu. Il campe la scène avec Jésus comme protagoniste entouré de ses disciples les plus porches Pierre, Jacques et Jean et il ajoute deux autres personnages : Moïse et Élie.
Les apôtres ici nous représentent. Ils tiennent la place de tous ceux et celles qui connaissent Jésus et qui croient en lui comme nous. Les apôtres ont fréquenté Jésus. Ils l’ont écouté. Ils l’aiment. Pour eux c’est un compagnon de tous les jours. C’est aussi un grand prophète. Ils soupçonnent qu’il a quelque chose de plus que les autres prophètes dont on leur a parlé. Mais c’est tout.
Et voilà que sur cette montagne Jésus subit devant eux une transformation, une transfiguration. La lumière intérieure qui l’habite dans le fond de lui-même resplendit à leurs yeux et à leur cœur d’une façon extraordinaire. Non seulement ils sont éblouis, mais ils sont apeurés. Ils tombent par terre. C’est ce qui arrive quand on s’approche de près de la gloire de Dieu. Elle rayonne et en même temps elle impressionne. Elle rend muets les croyants qui saisissent la distance entre leur petitesse et la grandeur de Dieu.
C’est ce qui nous arrive, à nous aussi, quand, au cours d’une prière fervente, nous entrons dans l’intimé divine, dans une proximité avec Dieu qui le rend proche de nous et qui, en même temps, nous fait voir sa gloire au-delà de tout ce qu’on peut imaginer.
On vit alors comme sur le Thabor une transfiguration nous aussi à l’image de celle de Jésus. La gloire de Dieu se déploie en nous malgré nos limites et nos faiblesses. Comme l'apôtre Pierre nous avons envie de dire « On est si bien ici. Restons-y et faisons trois tentes ».
Tout serait bien ainsi pensons-nous. Pourtant, le plan de Dieu ne peut se réaliser sans que nous soyons introduits dans toute son intimité. Et c’est là que les deux autres acteurs de la scène de la Transfiguration, Moïse et Élie, prennent toute leur importance. Ils figurent ce plan de Dieu qui est commencé dans l’Alliance avec le Peuple élu dans l’Ancien Testament, qui s’est développé avec Moïse qui a amené le peuple élu dans la Terre promise et avec les prophètes qui comme Élie ont aidé le peuple élu à rester fidèle à cette Alliance.
Celle-ci s’est accomplie totalement, en plénitude, en Jésus, le Messie envoyé par Dieu pour donner le salut à tout le peuple et l’offrir non seulement au peuple élu, mais à tous les peuples de la terre.
Mais voilà que ce plan va se réaliser d’une manière particulière. La lumière divine qui est en Jésus et qu’expérimente les apôtres sera cachée par l’abaissement qu’il vivra comme Fils de Dieu en mourant sur la croix.
II – L’action dans cette scène
J’ai tenté malhabilement peut-être de vous refaire vivre la scène décrite par saint Mathieu en y ajoutant mes commentaires.
J’ai dit en la présentant que Jésus en était le protagoniste et que les apôtres Pierre, Jacques et Jean ainsi que Moïse et Élie en étaient des acteurs privilégiés.
Si je me limite à ces personnages, je pense que je passe à côté de ce qui est décrit par saint Mathieu. En effet, l’acteur principal, c’est la lumière d’une blancheur extrême symbole de la gloire de Dieu.
L’acteur principal c’est Dieu lui-même qui se révèle proche de nous. Et les paroles entendues par les autres acteurs « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » retentissent comme une révélation qui rejoint non seulement les personnes en cause mais tous les croyants au fil des temps de l’histoire.
En Jésus Dieu est apparu parmi nous. En Jésus, il s’est révélé comme un Père. Par Jésus, le Fils bien-aimé, il fait de nous tous ses fils et ses filles. Voilà la merveille du mystère de la Transfiguration. Les éclats de la scène très théâtrale sur la mont Thabor nous orientent vers une réalité de tous les jours où Dieu se fait l’un de nous, où il est Emmanuel, Dieu-avec-nous. Notre regard change quand nous montons sur le Thabor. Nous découvrons en Jésus le vrai Sauveur et le vrai Prophète.
Conclusion
Je suis conscient que ces commentaires restent bien imparfaits pour nous faire entrer dans ce mystère de la Transfiguration du Seigneur. Jésus l’a vécu dans sa chair et il a laissé paraître la lumière de Dieu en lui. « Dieu, né de Dieu, Lumière, née de la Lumière, » disons-nous dans le Crédo de Nicée-Constantinople.
Demandons à Dieu que nos vies illuminées par la lumière divine, laissent transparaître un peu de celle-ci. Ainsi nos frères et sœurs verront par nous quelque chose de la gloire de Dieu, car comme le dit saint Irénée, un Père de l'Église, évêque de Lyon au deuxième siècle, « la gloire de Dieu c’est la personne humaine ». La gloire de Dieu n’éclate pas seulement dans les cieux, dans le monde invisible et céleste, elle se déploie aussi dans le monde visible. Jésus en est le dépositaire qui dans sa Transfiguration la laisse apparaître à ses disciples privilégiés Pierre, Jacques et Jean et à ceux et celles qui les suivent.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
6 août 2023
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LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Son habit était blanc comme la neige » (Dn 7, 9-10.13-14)
Lecture du livre du prophète Daniel
La nuit, au cours d’une vision,
moi, Daniel, je regardais :
des trônes furent disposés,
et un Vieillard prit place ;
son habit était blanc comme la neige,
et les cheveux de sa tête, comme de la laine immaculée ;
son trône était fait de flammes de feu,
avec des roues de feu ardent.
Un fleuve de feu coulait, qui jaillissait devant lui.
Des milliers de milliers le servaient,
des myriades de myriades se tenaient devant lui.
Le tribunal prit place et l’on ouvrit des livres.
Je regardais, au cours des visions de la nuit,
et je voyais venir, avec les nuées du ciel,
comme un Fils d’homme ;
il parvint jusqu’au Vieillard,
et on le fit avancer devant lui.
Et il lui fut donné
domination, gloire et royauté ;
tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues
le servirent.
Sa domination est une domination éternelle,
qui ne passera pas,
et sa royauté,
une royauté qui ne sera pas détruite.
– Parole du Seigneur.
OU BIEN
PSAUME
(Ps 96, 1-2, 4-5, 6.9)
R/ Le Seigneur est roi,
le Très-Haut sur toute la terre (Ps 96, 1a.9a)
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
Ténèbre et nuée l'entourent,
justice et droit sont l'appui de son trône.
Quand ses éclairs illuminèrent le monde,
la terre le vit et s'affola ;
les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,
devant le Maître de toute la terre.
Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.
Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre,
tu domines de haut tous les dieux.
DEUXIÈME LECTURE
« Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue » (2 P 1, 16-19)
Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre Apôtre
Bien-aimés,
ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués
que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue
de notre Seigneur Jésus Christ,
mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur.
Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire
quand, depuis la Gloire magnifique,
lui parvint une voix qui disait :
Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ;
en lui j’ai toute ma joie.
Cette voix venant du ciel,
nous l’avons nous-mêmes entendue
quand nous étions avec lui sur la montagne sainte.
Et ainsi se confirme pour nous la parole prophétique ;
vous faites bien de fixer votre attention sur elle,
comme sur une lampe brillant dans un lieu obscur
jusqu’à ce que paraisse le jour
et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le !
Alléluia. (Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »
Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de la Sainte Famille Année C le 26 décembre 20212021-12-25T15:51:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Famille-Annee-C-le-26-decembre-2021_a1042.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/60004942-43983969.jpg2021-12-21T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. L’évangile nous présente un épisode des plus intéressants de la vie familiale de Jésus avec ses parents. C’est d’ailleurs le seul qui nous est rapporté avant qu’il ne quitte sa famille pour aller prêcher sur les routes de Palestine.
Regardons de plus près cette scène de Jésus au Temple pour en tirer une nourriture spirituelle pour aujourd’hui.
I – La scène de Jésus au Temple
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais, de prime abord, je suis surpris de cette scène. Ce n’est pas tous les adolescents du temps de Jésus qui se sentaient le goût de rencontrer des gens avertis dans leur foi et des maîtres comme ceux que saint Luc appelle les docteurs de la Loi. Par quels détours Jésus est-il passé pour arriver à cette rencontre ? On peut imaginer divers stratagèmes pour ce faire, mais on ne sait vraiment pas comment Jésus a fait pour se rendre auprès des docteurs de la Loi.
Pour moi, là n'est pas la question. La question importante est plutôt pourquoi cette démarche lui tenait-elle à cœur ? Voilà la question qui m'a intéressé. Pour y répondre j'ai vu un jeune Jésus, un jeune comme les autres, imprégné des usages juifs et de la Parole de Dieu qu’il écoutait tous les sabbats à Nazareth. En passant à l’adolescence. comme la plupart des adolescents, il se posait des questions sur ce qu’il deviendrait. Il connaissait l’histoire de Samuel - racontée dans la première lecture - offert par ses parents au service du Seigneur à sa naissance et qui devint un grand prophète, celle aussi d'autres prophètes comme Isaïe, Ézéchiel ou Jérémie. Lui, Jésus, que deviendrait-il?
Ce cheminement se faisait dans le silence éclairé par la lumière que Dieu avait mise en lui depuis sa naissance. J’imagine que déjà Jésus comprenait qu’il était appelé à une mission spéciale. Et sa réponse à ses parents qui le retrouvent après des jours de recherche en donne l’essentiel : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Reconnaissons dans cette réponse que saint Luc met dans la bouche du jeune Jésus la perception et l’affirmation d’un lien particulier avec Dieu, un lien d’intimité et d’union qui se démarque des images d’un Dieu vengeur, culpabilisant ou justicier au profit d’un Dieu proche et miséricordieux comme un père. On voit déjà poindre la figure du père de l’enfant prodigue qui sera au coeur de l'enseignement de Jésus. Et sur la croix une de ses dernières paroles sera adressée à son Père: « Père entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23, 46).
II – La réaction de Marie et de Joseph
Regardons maintenant Marie et Joseph. Ils sont très près de leur fils. Ils le connaissent bien, mais là ils sont mystifiés en entendant une réponse qu'ils ne comprennent pas. En effet, ils sont de bons parents. Ils sont revenus sur leurs pas pour retrouver leur fils. Ils ne sont pas loin de penser à une fugue. Mais ils découvrent tout autre chose. Un adolescent qui, épris de la Parole de Dieu, a voulu la connaître encore mieux à l’écoute de ceux qui la proclament avec autorité. Et dans le temps qu'il passe avec eux, il se laisse aller à partager ce qu’il en vit. Et ô surprise! les savants sont fascinés par cet adolescent. Ils lui posent leurs questions. Ils écoutent ses réponses.
On peut penser que Jésus, de son côté, est surpris de lui-même. Et c’est dans cette rencontre avec les docteurs de la Loi que saint Luc situe l’éveil messianique de Jésus qui se découvre une vocation qui dépasse le contexte familial habituel. Il entrevoit qu’il est le Fils bien-aimé de Dieu. Cette révélation mûrira pendant de nombreuses années, mais elle ne disparaîtra jamais de son esprit et de sa vie.
Remercions saint Luc de nous avoir gardé le souvenir de cette première irruption de Dieu Père dans la vie de Jésus, une irruption qui laissera de nombreuses traces dans sa prédication plus tard et qu’il mettra au cœur de sa prière et de celle de ses disciples dont nous sommes à qui il dit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. » (Luc 11, 2)
III – Application
Quel lien avec la fête de la Saint Famille pouvons-nous faire à partir de ces considérations ? C’est une bonne question.
Une première réponse pourrait être que dans toute famille la priorité est aux relations entre les personnes, des relations d’intimité et de respect comme on le voit dans cette scène où Marie et Joseph respectent la réponse de Jésus même s'ils ne la comprennent pas encore. La vie de la famille fournit une voie pour aller à Dieu. C’est à l’intérieur de sa famille humaine que le jeune Jésus chemine et qu’il découvre sa mission. Il est respecté dans ses choix et il est aimé par son père et sa mère. Il en est de même encore aujourd'hui pour nos jeunes.
Deuxième réponse : la famille n’est pas exempte de tensions et de moments difficiles parfois, comme les craintes et les peurs qu’ont vécues Marie et Joseph en constatant la disparition de leur fils et en le cherchant jusqu'à Jérusalem. La vie familiale est faite de hauts et de bas. C’est pourquoi, la prière et le dialogue sont une nécessité dans toute vie familiale : les parents avec les enfants, les enfants entre eux, avec d’autres familles lorsque l’occasion se présente.
La troisième réponse nous amène sur le terrain des vocations de chaque personne dans les familles. Il est essentiel que chaque personne dans la famille soit reconnue pour elle-même avec ses qualités et ses limites aussi, qu’elle soit soutenue et surtout qu’elle ne soit jamais dévalorisée par des comparaisons blessantes. La couleur particulière de chaque personne enrichit la famille qui ainsi devient de plus en plus en plus l’image de la richesse de l’amour de Dieu pour ses enfants : « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » nous dit la deuxième lecture.
Bien sûr, ces trois réponses présentent un idéal de vie familiale. La réalité concrète est souvent plus contrastée, mais ne laissons pas celle-ci nous enlever le goût de mettre nos efforts pour arriver à une vie familiale sur le modèle de celle de Jésus, Marie et Joseph que l’Église nous invite à célébrer même si nous n’en connaissons pas les circonstances concrètes hormis cet épisode de Jésus au Temple.
Ce n’est pas une raison pour nous priver de l’imaginer et de prier pour que nous soyons de plus en plus comme Jésus « chez notre Père », car Dieu est notre famille.
Conclusion
La fête de la Sainte Famille a été très importante au Québec jusqu’à tout récemment. Elle prenait place au milieu des célébrations familiales du temps des Fêtes et du Jour de l’An. Elle était l’occasion d’échanges et de réjouissances. Les plus anciens s’en rappellent avec joie. Les temps ont changé. Les familles sont parfois éclatées ou sont reconstituées. Cela ne doit pas nous empêcher d’y mettre ce qui est au cœur de toutes nos relations : l’amour.
Que cette Eucharistie qui nous nourrit au Sacrement de l’amour nous en remplisse et que nous devenions pour tous ceux et celles que nous fréquentons des frères et des sœurs, car nous sommes tous et toutes, fils et filles d’un même Père des cieux, appelés enfants de Dieu comme le dit saint Paul.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 décembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Samuel demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie » (1 S 1, 20-22.24-28)
Lecture du premier livre de Samuel
Elcana s’unit à Anne sa femme,
et le Seigneur se souvint d’elle.
Anne conçut
et, le temps venu, elle enfanta un fils ;
elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce)
car, disait-elle,
« Je l’ai demandé au Seigneur. »
Elcana, son mari, monta au sanctuaire
avec toute sa famille
pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel
et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant.
Mais Anne n’y monta pas.
Elle dit à son mari :
« Quand l’enfant sera sevré,
je l’emmènerai :
il sera présenté au Seigneur,
et il restera là pour toujours. »
Lorsque Samuel fut sevré,
Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ;
l’enfant était encore tout jeune.
Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans,
un sac de farine et une outre de vin.
On offrit le taureau en sacrifice,
et on amena l’enfant au prêtre Éli.
Anne lui dit alors :
« Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie !
Aussi vrai que tu es vivant,
je suis cette femme qui se tenait ici près de toi
pour prier le Seigneur.
C’est pour obtenir cet enfant que je priais,
et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande.
À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose.
Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. »
Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10)
R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! (Ps 83, 5a)
De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.
DEUXIÈME LECTURE
« Nous sommes appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jn 3, 1-2.21-24)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu
– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.
Or, voici son commandement :
mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;
et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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