Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-29T12:55:55+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 3e dimanche de Pâques Année B « Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures »2021-04-18T21:19:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-Paques-Annee-B-Alors-il-ouvrit-leur-intelligence-a-la-comprehension-des-Ecritures_a1002.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/53942361-40705442.jpg2021-04-13T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Il y dans les lectures de ce dimanche une admirable leçon pour le profit de notre vie chrétienne. Cette leçon nous est donnée par la prédication des apôtres dans les premières communautés chrétiennes et par les paroles de Jésus qu’ils ont retenues à l’effet de se référer toujours aux Écritures pour comprendre quelque chose dans ce qui se passait. C’est ce que les apôtres firent après la Pentecôte, c’est ce que nous sommes invités à faire nous aussi.
Commençons par regarder agir les apôtres premiers témoins de la résurrection de Jésus. La première lecture nous donne le témoignage de saint Pierre.
I - La prédication de Pierre
La première lecture illustre parfaitement la nécessaire référence aux Écritures que je viens de souligner. Toute la prédication de Pierre qui nous est rapportée est remplie de ce lien entre ce qui se passe ou s’est passé et les paroles données par Dieu par les prophètes au cours de l’histoire du peuple d’Israël, le peuple avec qui Dieu a fait la première alliance.
Pierre annonce qu’une nouvelle alliance s’est conclue dans le sang versé de Jésus. « Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie, souffrirait. »
Les paroles de Pierre sont très dures pour les juifs qui ont laissé tomber la première alliance en refusant d’en suivre l’aboutissement en Jésus, le Messie promis. « Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins. »
On peut comprendre que cette réalité d’un Messie souffrant était difficile à accepter pour les contemporains de Jésus qui attendait un libérateur et nouveau David. Mais, Pierre leur donne la preuve que c’est bien Jésus qui est le Messie attendu, car le Père l’a relevé de la mort, l’a ressucité pour le salut de tous. Sa mission comme l’expliquera plus tard la Lettre de saint Jean dont nous avons lu un passage il y a un instant est celle du pardon des péchés : « Jésus Christ, le Juste. C’est lui qui, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés, non seulement des nôtres, mais encore de ceux du monde entier. »
On ne comprend rien à la résurrection de Jésus si on ne la met pas en relation avec cette mission de Rédempteur que Dieu a confiée à Jésus. Jésus manifeste une obéissance totale à Dieu qui lui fait porter les péchés de ses frères et sœurs devant le Père et obtenir pour eux le pardon et la réconciliation. Et c’est pour cette raison que la gloire de la résurrection ne peut se séparer de son obéissance totale au Père qui réconcilie le monde avec Lui.
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais on est un peu déconcerté par la teneur de cette mission de Jésus et pourtant c’est ainsi que Dieu a voulu se manifester pleinement pour réconcilier le monde avec lui. En réponse aux promesses de la première Alliance, Jésus vient les accomplir et les rendre définitives. Désormais, en lui l’humanité est réconciliée avec Dieu.
II – La foi en la résurrection
Notre foi en la résurrection de Jésus ne peut se focaliser sur le côté inexplicable humainement de celle-ci. Elle se doit d’entrer dans le mouvement dont elle est l’aboutissement. En effet, elle est le fruit d’un long périple de Dieu avec son peuple et avec toute l’humanité. C’est ce périple qui nous est raconté dans les Écritures.
C’est pourquoi Jésus dans cette apparition aux disciples que nous raconte saint Luc dans l’extrait de son évangile qu’on vient de lire met les points sur les i. « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Jésus Ressuscité ne se contente pas d’un rappel. Il échange, longuement, peut-on penser, avec eux. « Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures ». Nous y sommes. Leur foi et la nôtre ne peuvent se passer de cette source essentielle que sont les Écritures.
Les apparitions de Jésus après la résurrection, comme celle-ci et celle aux disciples d’Emmaüs, n’ont d’autre but que de faire vivre aux disciples la continuité du plan de Dieu qui s’accomplit devant leurs yeux. Forts de cette expérience, les disciples sont invités par Jésus Ressuscité à la partager jusqu’aux confins du monde. « À vous d’en être les témoins » leur dit-il.
III – Application
L’application de ces lectures à notre vie aujourd’hui est facile. Nous sommes les héritiers des premiers disciples comme les chrétiens auxquels s’adressaient saint Luc. Nous cherchons comme eux à incarner notre foi en Jésus en le reconnaissant comme le Seigneur de nos vies.
Notre cheminement peut être assez lent, il peut prendre des directions inappropriées parfois, mais permettons à l’Esprit de nous accompagner sur notre route de croyants. Le monde où nous vivons a besoin d’entendre encore ce message d’amour de Dieu pour l’humanité qui est le cœur de la première Alliance et de l’Alliance nouvelle en Jésus.
La Lettre de Jean lue en deuxième lecture décrit notre action en quelques mots : « Gardons ses commandements ». Cette belle lettre les résumera avec raison dans le seul et unique commandement qui est le « aimez-vous les uns les autres » en disant « Si quelqu’un dit : ‘J’aime Dieu’, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas ». (I Jean 4, 20)
Conclusion
En ce beau dimanche demandons au Seigneur de mettre dans notre cœur l’amour qui a habité Jésus, un amour plus grand que notre cœur, un amour débordant de gestes et de paroles attentives aux autres. Ainsi nous vivrons comme des personnes ressuscitées, nées à une vie nouvelle dans le Christ. Nous laisserons celle-ci nous animer en fréquentant les Écritures et les Sacrements de l’Église.
C’est ce que nous faisons à chaque dimanche en partageant la Table de la Parole et la Table du Pain dans la célébration de l’Eucharistie en union avec nos frères et sœurs du monde entier. Bonne célébration!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
15 avril 2021
Citation de l'abbé Alain Faucher
Ce qui s’avère décisif pour rencontrer le Ressuscité, c’est la relecture d’expérience à la lumière des textes sacrés. Il s’agit de donner sens à des événements fondateurs selon les modalités proposées par Jésus lui-même. Une plongée dans le Premier Testament s’avère indispensable.
L'abbé Alain Faucher, bibliste professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval à Québec, dans le Feuillet biblique, no 2707.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
(Ac 3, 13-15.17-19)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là, devant le peuple, Pierre prit la parole :
« Hommes d’Israël,
le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
le Dieu de nos pères,
a glorifié son serviteur Jésus,
alors que vous, vous l’aviez livré,
vous l’aviez renié en présence de Pilate
qui était décidé à le relâcher.
Vous avez renié le Saint et le Juste,
et vous avez demandé
qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier.
Vous avez tué le Prince de la vie,
lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts,
nous en sommes témoins.
D’ailleurs, frères, je sais bien
que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs.
Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé
par la bouche de tous les prophètes :
que le Christ, son Messie, souffrirait.
Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu
pour que vos péchés soient effacés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(4, 2, 4.7, 9)
R/ Sur nous, Seigneur,
que s’illumine ton visage !
ou : Alléluia ! (4, 7b)
Quand je crie, réponds-moi,
Dieu, ma justice !
Toi qui me libères dans la détresse,
pitié pour moi, écoute ma prière !
Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle,
le Seigneur entend quand je crie vers lui.
Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? »
Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !
Dans la paix moi aussi,
je me couche et je dors,
car tu me donnes d’habiter, Seigneur,
seul, dans la confiance.
DEUXIÈME LECTURE
« C’est lui qui obtient le pardon de nos péchés et de ceux du monde entier » (1 Jn 2, 1-5a)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Mes petits enfants,
je vous écris cela pour que vous évitiez le péché.
Mais si l’un de nous vient à pécher,
nous avons un défenseur devant le Père :
Jésus Christ, le Juste.
C’est lui qui, par son sacrifice,
obtient le pardon de nos péchés,
non seulement des nôtres,
mais encore de ceux du monde entier.
Voici comment nous savons que nous le connaissons :
si nous gardons ses commandements.
Celui qui dit : « Je le connais »,
et qui ne garde pas ses commandements,
est un menteur :
la vérité n’est pas en lui.
Mais en celui qui garde sa parole,
l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur Jésus, ouvre-nous les Écritures !
Que notre cœur devienne brûlant
tandis que tu nous parles.
Alléluia. (cf. Lc 24, 32)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés, à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 3e dimanche de Pâques (Année B) « À vous d'en être témoins »2021-02-22T01:26:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-Paques-Annee-B-A-vous-d-en-etre-temoins_a827.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/19758339-23512284.jpg2018-04-10T20:00:00+02:00Hermann Giguère
C’est la Résurrection de Jésus qui illumine encore notre rassemblement de ce matin. Elle est le fil conducteur de ce temps de Pâques. Ce mystère au cœur de notre foi est un événement incroyable, un événement fondateur. Les témoins nous le racontent. Mais la Résurrection de Jésus est aussi remplie de fruits de toutes sortes qu’on n’a pas fini de découvrir. Ce matin, l’évangile nous permet d’en goûter trois en particulier.
I – Une présence dans la vie ordinaire
Le premier fruit qui nous est montré dans l’évangile d’aujourd’hui est celui de pouvoir partager autour de soi sa rencontre de Jésus-Christ. Cela se voit dans l’attitude des deux disciples d’Emmaüs qui ont croisé Jésus sur leur chemin sans le reconnaître d’abord, puis qui furent gagnés, par la suite, par ses paroles et ses gestes : partage de l’Écriture et partage du Pain. Tout brulants, ils le rencontrent dans la foi.
C’est cette foi en Lui qu’ils viennent partager avec les autres disciples. Ils racontent cette rencontre inouïe. Les mots leur manquent, et pourtant ils l’affirment avec assurance que Jésus était là bien vivant cheminant avec eux et partageant le pain rompu.
Cette foi n’est pas une foi commandée. C’est Jésus qui s’est révélé à eux. Il a fait irruption dans leur vie. Ils le disent simplement aux autres disciples. Vous voyez ici un témoignage au ras de la vie ordinaire. Ils retournent d’où ils sont venus. Ils revoient leurs proches et ils leur partagent leur rencontre.
N’est-ce pas une mission qui est accessible à chacune et à chacun de nous : dans nos milieux de travail, dans nos familles, dans les engagements de toutes sortes, dans les loisirs ?
Pourquoi, lorsqu’une occasion se présente dans la vie de chaque jour, ne pas dire ce qui nous fait vivre comme les disciples d’Emmaüs, car nous aussi nous rencontrons le Seigneur Ressuscité dans les sacrements, dans l’eucharistie, dans la prière, dans le service ?
Pourquoi ne pas le nommer à ceux et à celles que nous côtoyons au jour le jour ? C’est à la portée de tous et de toutes. On pense qu’il faut être inspiré ou qu’il faut avoir une situation spéciale comme celle des prêtres ou des évêques pour parler de Jésus, mais nous, comme les disciples d’Emmaüs, nous l’avons rencontré dans notre vie à diverses occasions et il est bon de le faire connaître autour de nous sans fanfaronnade et sans peur, simplement comme nous l’expérimentons.
II – Le Ressuscité est là : une présence à nulle autre pareille
Dans la deuxième partie de l’évangile, saint Luc revient sur la présence de Jésus qui se manifeste aux disciples. C’est le deuxième fruit de la Résurrection : une présence à nulle autre pareille. Jésus arrive à l’improviste, au moment où les disciples ne s’y attendaient pas : « Il fut présent au milieu d’eux ». C’est souvent comme cela dans notre vie. Il est là. Son souhait retentit : « La paix soit avec vous! ». Il s’agit d’une présence qui n’est pas destinée à inquiéter ou à écraser.
C’est pourquoi, ici saint Luc insiste – peut-être trop même – pour nous en convaincre : Jésus se laisse toucher, regarder. Il montre ses mains et ses pieds. Il en rajoute en mangeant un poisson devant le disciples. Ces détails s’adressent à nous, mais surtout à ceux et celles qui sont tentés de voir Jésus Ressuscité comme une autre personne que celle qui est morte sur la Croix.
Saint Luc est très clair là-dessus, Jésus Ressuscité est bien le même qui a souffert sur la croix et qui y est mort. C’est ce que les disciples ont compris très tôt. C’est ce qu’ils ont annoncé comme nous le dit le texte des Actes des Apôtres que nous avons lu. À ses auditeurs juifs, Pierre proclame : « Vous avez tué le Prince la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts nous en sommes témoins. D'ailleurs, frères je sais bien que vous avec agi dans l’ignorance, vous et vos chefs. Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’’il avait d’avance annoncé par la voix de tous les prophètes que le Christ, son Messie, souffrirait ».
La suite de cette annonce que font les disciples ( qu’on appelle le « kérygme » ) est interpellante pour eux et pour nous encore aujourd’hui : « Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés ».
III - Témoins de la Parole
Le troisième fruit de la Résurrection de Jésus est lié à l’écoute de la Parole de Dieu pour en être des témoins.
À la fin de l’évangile lu, Jésus, avant d’envoyer ses disciples comme témoins, leur enjoint de se laisser pénétrer de la Parole de Dieu. Il le fait lui-même avec eux : « Alors, il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures » écrit saint Luc. Puis, il rappelle en quelque mots l’essentiel de son message (le « kérigme ») à savoir que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour et que la conversion serait proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations en commençant par Jérusalem. La Parole de Dieu n’a pas perdu sa force. Elle est toujours là pour nous comme pour les disciples auxquels Jésus s'adresse.
« À vous d’en être témoins » conclut Jésus. Cette mission n’est pas réservée aux disciples qui ont rencontré Jésus après sa Résurrection. Elle s’est transmise à tous ceux et celles qui l’ont rencontré, comme vous et moi, dans la foi. Notre monde a besoin d’entendre une parole qui libère et qui lui donne espoir. Soyons convaincus que la rencontre de Jésus Ressuscité est possible pour ceux et celles qui en entendent parler. C’est en devenant témoins de Jésus Ressuscité que nous pouvons ouvrir de nouvelles avenues dans un monde écrasé par les guerres, les divisions et la corruption. Dans la Lettre de saint Jean que nous avons lue dans la deuxième lecture il est écrit : « Par son sacrifice, Jésus obtient la pardon de nos péchés, non seulement des nôtres, mais encore de ceux du monde entier ».
Conclusion
Que cette méditation qui nous a fait entrer dans la lumière de Jésus Ressuscité nous entraîne derrière Lui dans la vie de tous les jours. Que notre vie soit remplie de la lumière du Christ et que nous en soyons des témoins pour ceux et celles qui nous entourent.
Notre foi en la Résurrection de Jésus n’est pas une fuite dans les nuages. Elle est, au contraire, une option pour la vie dès maintenant. Confortés et soutenus par sa présence, nous proclamons notre foi lorsque nous le célébrons dans le Pain et Vin partagés pour le salut du monde comme nous le faisons actuellement avec nos frères et sœurs chrétiens réunis aux quatre coins du monde en ce dimanche, jour de la Résurrection du Seigneur. Bonne célébration!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
10 avril 2018
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Année paulienne : Homélie sur le discours de saint Paul à Athènes en Actes 17, 16-34 - Mercredi de la 6e semaine de Pâques.2009-11-15T18:51:00+01:00https://www.hgiguere.net/Annee-paulienne-Homelie-sur-le-discours-de-saint-Paul-a-Athenes-en-Actes-17-16-34-Mercredi-de-la-6e-semaine-de-Paques_a278.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1385704-1833521.jpg2009-05-19T17:08:00+02:00Hermann Giguère
Les lectures d’aujourd’hui demanderaient des commentaires assez développés, mais n’ayez crainte, je ne serai pas très long. Il reste qu’en cette année paulienne, le discours de saint Paul devant les Athéniens résonne à nos oreilles de façon interpellante. Le contenu de cette annonce de l’Évangile tranche avec celle de Pierre après la Pentecôte ou encore avec le discours de Paul à Antioche (Actes 13, 16-43) que nous avons lu au cours des dernières semaines. Il s’agit toujours du même Évangile bien sûr que Paul annonce, mais nous pouvons constater ici que Paul se préoccupe non seulement du contenu, mais aussi de la façon de transmettre ce contenu. Voilà pourquoi, ce discours de Paul aux Athéniens est des plus actuels pour nous.
I- Contexte : le deuxième voyage missionnaire
De l'an 49 à l'an 52, selon les spécialistes de saint Paul, celui-ci est engagé dans son deuxième voyage missionnaire qu’il commence à Antioche dans les difficultés avec Barnabé qu’il laisse pour traverser la Turquie actuelle avec Silas (Actes 15, 36-40). Plus de mille kilomètres. Il retrouve les communautés déjà fondées notamment celle des Galates et rencontre Timothée qui l’accompagnera pour le reste du voyage. Le groupe s’embarque pour la Macédoine, poursuit sa route, évangélisant Thessalonique et Bérée et Paul se retrouve à Athènes, la capitale culturelle de la Grèce. Il y est seul attendant que Timothée et Silas viennent le rejoindre.
Transportons-nous dans cette capitale il y a presque 2000 ans en même temps que Paul. La ville est une des plus belles villes de l’époque, pleine d’animation, de culture comme le sont aujourd’hui Paris ou New-York. Parcourons la ville avec Paul. Admirons-y les magnifiques bâtiments, les riches maisons sculptées en pierre blanche, les théâtres et les fontaines. Avec Paul, au fil de notre promenade, nous découvrons aussi les nombreux temples où l'on adorait une multitude de divinités. Petits temples bien souvent avec colonnades et frontons sculptés et décorés. Chaque temple a son dieu ou sa déesse.
II- Un discours exemplaire
Lorsqu’il commence à s’adresser aux gens réunis autour de lui à l’Aréopage, Paul se sert de cette visite pour en faire un point d’accrochage : « En effet, en parcourant la ville, et en observant vos monuments sacrés, j’y ai trouvé, en particulier, un autel portant cette inscription : ‘ Au dieu inconnu’ ».
Voilà le départ. Et le discours continue avec un souci remarquable de rejoindre les auditeurs. Cependant, remarquez-le, il y a plus qu’une technique de communication ici.
Autant, jusqu’ici on voyait Paul se faisant « juif avec les juifs », autant on le voit maintenant se faire « grec avec les grecs », autant on l’entendait citer plein de passages de l’Ancien Testament et se référer à l’histoire d’Israël, autant maintenant à Athènes on sent l’adaptation au milieu païen, mais le discours s’achève avec la proclamation de la résurrection de façon non équivoque. « [Dieu] a fixé le jour où il va juger l’univers avec justice, par un homme qu’il a désigné; il en a donné la garantie à tous en ressuscitant cet homme d’entre les morts. »
L’ensemble de l’argumentation va dans le sens d’un effort pour rejoindre ceux à qui Paul s’adresse pour la proclamation de l’Évangile. Ce discours est vraiment remarquable du point de vue de la communication, mais il n’est pas seulement un effort de communicateur, il est aussi la parole d’un évangélisateur.
III- Application
On parle volontiers dans le Québec d’aujourd’hui de « nouvelle évangélisation ». La Montée des Jeunes qui a eu lieu en fin de semaine dernière avait comme thème : « Missionnaire, ose le style saint Paul. » On trouve dans le discours à Athènes, un bel exemple du « style saint Paul», d'une véritable méthode d'évangélisation.
Paul se trouve à Athènes dans une situation inédite : - il est seul, sans aide ni équipe. Qu’est-ce que Paul fait dans un tel contexte? Premièrement, Paul commence par faire le tour de la ville pour prendre connaissance du milieu dans lequel il se trouve. Deuxièmement, il cherche des ponts par lesquels il peut, avec l’Évangile, rejoindre les Athéniens dans ce qu’ils croient. C’est pourquoi, Paul ne part pas, contrairement à l’accoutumée, des affirmations bibliques pour s’adresser aux Grecs. Il part des éléments connus de leur culture par lesquels il y a une porte d’entrée pour l’Évangile. Et, troisièmement, Paul proclame le kérigme : « Il est ressuscité, oui, cet homme est vraiment ressuscité » comme le chante notre liturgie pascale.
L'approche est différente de celle qu'il avait avec les juifs, mais son message ne change pas. Il demeure le même qu’à Antioche : Dieu a ressuscité Jésus pour en faire le Premier-Né d’une multitude de frères et sœurs, même si Paul sent que celui-ci est difficile à entendre pour les Grecs. En effet, on se moque de lui, mais ce n’est pas l’échec total, étant donné que naît à Athènes une petite communauté chrétienne : Denys, Damaris et quelques autres (Actes 17, 32- 34).
Le pape Paul VI écrivait dans l' Exhortation apostolique « Evangelii nuntiandi » : « Il n’y a pas d’évangélisation vraie si le nom, l’enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu ne sont pas annoncés.»
Et Jean-Paul II, faisant écho à ces paroles, écrit dans Novo millennio ineunte : « Nous ne sommes certes pas séduits par la perspective naïve qu'il pourrait exister pour nous, face aux grands défis de notre temps, une formule magique. Non, ce n'est pas une formule qui nous sauvera, mais une Personne, et la certitude qu'elle nous inspire : Je suis avec vous ! »
Conclusion
Cette méditation, plus longue que ce que je m’imaginais, nous garde, avec saint Paul, dans le sillage du texte de l’évangile de Jean qui nous invite à rester toujours attentifs à l’Esprit si nous voulons connaître et suivre Jésus. « Il reprend ce qui vient de moi, dit Jésus, pour vous le faire connaître. » (Jn 16,15)
Prions, chers amis, pour que nous sachions bien discerner les voies de l’Esprit pour notre Église d’aujourd’hui, pour notre communauté et pour notre cheminement de vie personnel,
Que cette Eucharistie nous donne d’être, de plus en plus, unis au Seigneur ressuscité comme des membres vivants et rayonnants de la beauté, de la bonté et de l’amour de Celui en qui « il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister » (Actes 17, 28).
Amen!
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec
20 mai 2009
Le pape Paul VI, de regrettée mémoire, a pris la peine de rappeler, dans son Exhortation apostolique « Evangelii nuntiandi » (8 décembre 1975) la nécessité d’une annonce explicite de l’Évangile. Il écrivait au numéro 22 : «La Bonne Nouvelle proclamée par le témoignage de vie devra donc être tôt ou tard proclamée par la parole de vie. Il n’y a pas d’évangélisation vraie si le nom, l’enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu ne sont pas annoncés. L’histoire de l’Église, depuis le discours de Pierre le matin de Pentecôte, s’entremêle et se confond avec l’histoire de cette annonce. À chaque nouvelle étape de l’histoire humaine, l’Église, constamment travaillée par le désir d’évangéliser, n’a qu’une hantise : qui envoyer annoncer le mystère de Jésus ? Dans quel langage annoncer ce mystère ? Comment faire pour qu’il retentisse et arrive à tous ceux qui doivent l’écouter ? »
Et Jean-Paul II faisant écho à ces paroles écrit dans Novo millennio ineunte (6 janvier 2001) : « Nous nous interrogeons avec un optimisme confiant, sans pour autant sous-estimer les problèmes. Nous ne sommes certes pas séduits par la perspective naïve qu'il pourrait exister pour nous, face aux grands défis de notre temps, une formule magique. Non, ce n'est pas une formule qui nous sauvera, mais une Personne, et la certitude qu'elle nous inspire : Je suis avec vous ! Il ne s'agit pas alors d'inventer un ‘nouveau programme’. Le programme existe déjà : c'est celui de toujours, tiré de l'Évangile et de la Tradition vivante. Il est centré, en dernière analyse, sur le Christ lui-même, qu'il faut connaître, aimer, imiter, pour vivre en lui la vie trinitaire et pour transformer avec lui l'histoire jusqu'à son achèvement dans la Jérusalem céleste. C'est un programme qui ne change pas avec la variation des temps et des cultures, même s'il tient compte du temps et de la culture pour un dialogue vrai et une communication efficace. Ce programme de toujours est notre programme pour le troisième millénaire » (Numéro 29).
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