Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-29T15:10:06+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 27e dimanche du temps ordinaire Année B : « Ce que Dieu a uni... »2021-09-27T18:24:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-27e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Ce-que-Dieu-a-uni_a1028.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/57702658-42716111.jpg2021-09-28T18:00:00+02:00Hermann Giguère
En écoutant la première lecture et l’évangile, nous voici ce matin amenés dans un sujet discuté, controversé et palpitant cependant puisqu’il touche toute l’Église et toutes les communautés chrétiennes. Il s’agit du rapport de l’homme et de la femme, de leur union dans le mariage et de leur témoignage dans la société.
I – Des discussions vives autrefois et aujourd’hui
Lorsqu’on s’arrête à l’évangile qui vient d’être lu, on voit que, du temps de Jésus, comme aujourd'hui, des questions concrètes se posaient. Jésus est confronté à celles-ci. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit des réglementations concernant le divorce où un mari pouvait renvoyer sa femme. La loi juive donnait des précisions qui sont rapportées ici.
Le temps a passé et ce ne sont plus seulement les juifs qui ont établi des règles pour le divorce. Nos états modernes l’ont fait. Ils ont prévu aussi une protection pour les couples qui ne veulent pas s’engager dans un mariage même civil. D'un autre côté, la question des divorcés remariés suscite de nombreuses interrogations dans l’Église. Le pape François a convoqué en 2015 les évêques pour une réunion, un Synode sur la famille, où la question a été discutée. On y a rappelé la doctrine traditionnelle en ouvrant toutefois à la conscience bien formée des personnes les décisions de fréquenter ou non l’Eucharistie, pour les personnes divorcées et remariées, en faisant un cheminement de discernement.
Nous avons ici dans les paroles de Jésus, sans les précisions que les cas concrets demandent, le rappel de la doctrine traditionnelle de l’Église catholique.
II – Un héritage à conserver et à valoriser
Dans une société comme la nôtre où les situations de couples sont si diversifiées, où existent même des reconnaissances juridiques de couples de même sexe, les paroles de Jésus paraissent à contre-courant. Pourtant, en reprenant ce qu’on trouve dans le récit du livre de la Genèse que nous a rappelé la première lecture, ces paroles de Jésus font état d'un héritage à conserver.
C’est dire la continuité qu’il y a dans la réponse de Jésus. Celui-ci ne se trouve pas autorisé à dire autre chose que ce qui est déjà et il rappelle, avec à-propos, la parole de Genèse : « Ce que Dieu a uni, que homme ne le sépare pas ». Il s’agit ici de ce qu’on a appelé, dans un terme technique, l’indissolubilité du mariage que les premiers chrétiens ont adoptée d’emblée. Saint Paul le dit clairement dans sa lettre aux Corinthiens.
Cet héritage est basé sur une vision de l'être humain dans sa nature d’être sexué, d’homme et de femme, et sur la complémentarité de ceux-ci. Toute cette vision conduit à favoriser le développement d’un amour stable dans le couple chrétien et amène en même temps une richesse très intimement liée à celui-ci dans la famille qui, par les enfants, crée une nouvelle église, pourrait-on dire. En effet les époux chrétiens deviennent comme le dit saint Paul une image des relations du Christ et de l’Église, avec leurs enfants ils forment le noyau d’une église domestique où tous sont accueillis et se soutiennent mutuellement.
Voilà l’héritage et le plan de Dieu pour les époux que les paroles de Jésus nous invitent à proposer.
III- Application
Comme on l’a dit en commençant, les réalisations concrètes souffrent bien des variations et des divergences. Le document final du Synode sur la famille en 2015 le constate lorsqu'il écrit : « Dans la formation à la vie conjugale et familiale, l’approche pastorale devra tenir compte de la pluralité des situations concrètes » (Numéro 34). Il n’est pas dans mon propos ici de juger ces situations, mais j'aimerais toutefois rappeler qu'il y a un principe qui doit toujours être mis de l'avant, c’est celui de respecter les personnes sans les juger.
Ainsi, on peut voir les paroles de Jésus, non pas comme des paroles qui enferment les personnes dans des cadres étouffants, mais plutôt comme des paroles qui rappellent l’héritage et le sens profond de l’union de l’homme et de la femme. Dans les cheminements des couples qui ont la foi, il sera parfois difficile de réaliser pleinement les souhaits des paroles de Jésus, mais il faut toujours être attentif aux valeurs qui, elles, doivent être protégées et développées.
Dans le mariage chrétien comme le dit le Synode sur la famille de 2015 les époux cultivent l’amour et l’entraide mutuelle qui est leur premier but. Ils se donnent l’un à l’autre totalement dans une union corps et âmes et ils acceptent que leur amour se prolonge dans des enfants qu’ils reçoivent comme un cadeau du Seigneur. Ils sont ouverts sur la société qui les entoure et sur les autres auxquels ils ne restent jamais étrangers.
Voici un extrait du document final de ce Synode de 2015 qui le dit bien : « L’homme et la femme accueillent ce don [de l'amour] et en prennent soin afin que leur amour puisse durer toujours. Face à la sensibilité de notre temps et aux difficultés effectives à maintenir des engagements définitifs, l’Église est appelée à proposer les exigences et le projet de vie de l’évangile de la famille et du mariage chrétien. » (Numéro 48) Et plus loin, les membres du Synode continuent en disant : « Selon l’ordre de la création, l’amour conjugal entre un homme et une femme et la transmission de la vie sont ordonnés l’un à l’autre (cf. Genèse 1, 27-28). De cette façon, le Créateur a fait participer l’homme et la femme à l’œuvre de sa création et a en même temps fait d’eux des instruments de son amour, leur confiant la responsabilité de l’avenir de l’humanité à travers la transmission de la vie humaine. » (Numéro 63)
Conclusion
Voilà quelques réflexions choisies parmi plusieurs possibilités. Ce qui est le plus important ce ne sont pas mes réflexions, mais la vie des couples chrétiens. Ils sont sur un chemin où ils s’ouvrent aux appels de Dieu. Chaque couple et chaque famille sont appelés à être à leur façon une image de l’amour et de la fidélité de Dieu pour son Peuple.
N’ayons pas peur de les confier au Seigneur dans une prière fréquente. Les difficultés d’aujourd’hui touchent les jeunes couples en particulier, ils ont besoin de notre soutien et de notre prière.
Que ce repas à la table de la famille de Dieu que forme la communauté chrétienne réunie autour de la Parole de Dieu et du Corps et du Sang du Christ nourrisse tous nos repas familiaux et annonce le repas éternel dans la gloire du ciel auquel nous aspirons toutes et tous et auquel nous sommes toutes et tous appelés.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
28 septembre 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Tous deux ne feront plus qu’un » (Gn 2, 18-24)
Lecture du livre de la Genèse
Le Seigneur Dieu dit :
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul.
Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela
toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l’homme
pour voir quels noms il leur donnerait.
C’étaient des êtres vivants,
et l’homme donna un nom à chacun.
L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.
Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,
et l’homme s’endormit.
Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes,
puis il referma la chair à sa place.
Avec la côte qu’il avait prise à l’homme,
il façonna une femme
et il l’amena vers l’homme.
L’homme dit alors :
« Cette fois-ci, voilà l’os de mes os
et la chair de ma chair !
On l’appellera femme – Ishsha –,
elle qui fut tirée de l’homme – Ish. »
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-6)
R/ Que le Seigneur nous bénisse
tous les jours de notre vie ! (cf. Ps 127, 5ac)
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie,
et tu verras les fils de tes fils. Paix sur Israël.
DEUXIÈME LECTURE
« Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés doivent tous avoir même origine » (He 2, 9-11)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges,
nous le voyons couronné de gloire et d’honneur
à cause de sa Passion et de sa mort.
Si donc il a fait l’expérience de la mort,
c’est, par grâce de Dieu, au profit de tous.
Celui pour qui et par qui tout existe
voulait conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire ;
c’est pourquoi il convenait qu’il mène à sa perfection, par des souffrances,
celui qui est à l’origine de leur salut.
Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés
doivent tous avoir même origine ;
pour cette raison,
Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères,
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-16)
Alléluia. Alléluia.
Si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous ;
en nous, son amour atteint la perfection.
Alléluia. (1 Jn 4, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
des pharisiens abordèrent Jésus
et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :
« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
Jésus leur répondit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
Ils lui dirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d’établir un acte de répudiation. »
Jésus répliqua :
« C’est en raison de la dureté de vos cœurs
qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison,
les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur déclara :
« Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre
devient adultère envers elle.
Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre,
elle devient adultère. »
Des gens présentaient à Jésus des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-12)
En ce temps-là,
des pharisiens abordèrent Jésus
et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient :
« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
Jésus leur répondit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
Ils lui dirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d’établir un acte de répudiation. »
Jésus répliqua :
« C’est en raison de la dureté de vos cœurs
qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création,
Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison,
les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur déclara :
« Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre
devient adultère envers elle.
Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre,
elle devient adultère. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 2e dimanche du temps ordinaire Année C : « Faites tout ce qu’il vous dira »2019-01-16T02:34:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-C-Faites-tout-ce-qu-il-vous-dira_a875.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/28897681-28235995.jpg2019-01-15T20:00:00+01:00Hermann Giguère
Il y a quelque temps un de mes neveux a fait son mariage à la manière hindoue à cause de son épouse et des parents de celle-ci qui le désiraient ardemment.
Ce fut une célébration grandiose qui dura deux jours. Toute une fête. Il ne s'agissait pas seulement de l'échange de consentements, mais il s'agissait d’un événement social pour la famille, les amis et amies et les personnes invitées.
I – Les noces de Cana
Je pense qu'il s'agit de quelque chose de semblable aux noces de Cana. Jésus s'y présente au mariage d'une connaissance avec sa mère Marie. C'est tout un évènement pour les personnes invitées et pour les gens de Cana.
Ce n'est pas pour rien que le premier miracle de Jésus se joue dans ce contexte. Saint Jean veut lui donner un relief et une publicité qui attirent l'attention, car il est le signe que Jésus se laisse arracher à sa vie antérieure pour aller vers ce que saint Jean appelle son Heure c'est-à-dire la réalisation de sa mission sur la terre.
Ce miracle est donc le signe du don que Jésus fera lorsque cette Heure sera venue où ce ne sera plus du vin qui coulera mais son sang versé pour le salut du monde.
II – Le rôle de Marie, mère de Jésus
Dans ce premier miracle de Jésus que raconte saint Jean, celui-ci a voulu donner à la mère de Jésus, Marie, une place particulière. Ses paroles nous interpellent ainsi que la réponse de Jésus.
« Ils n'ont plus de vin » dit Marie. Elle l'a remarqué comme toute personne habituée à recevoir de la visite à la maison. Elle le constate et le dit à Jésus en sollicitant implicitement qu'il fasse quelque chose. Elle ne le demande pas carrément, mais elle fait état de la situation. Jésus semble indifférent : « Femme que me veux-tu? » et pourtant la suite de la scène montre qu’il est touché par cette constatation de sa mère. Celle-ci, connaissant bien Jésus et sachant qu’il s'est désormais lancé dans sa mission d’annoncer la Bonne nouvelle, dit aux serveurs : « Faites tout ce qu’il vous dira ».
Cette indication de Marie a traversé les siècles Elle nous est répétée encore aujourd’hui. C’est le message principal de cette scène unique dans les évangiles où l’on voit Marie et Jésus en interaction.
Marie qui est aussi notre mère nous dit la même chose à chaque fois que nous nous tournons vers elle : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Rendue dans la gloire du ciel avec son Fils, elle ne cesse de nous soutenir par son intercession pour réaliser ce que Jésus désire pour nous.
III- Le rassemblement dominical
Ce miracle qui a lieu dans un grand rassemblement est aussi le signe du rassemblement que nous avons en communauté à chaque dimanche dans la célébration de l’Eucharistie.
L’Eucharistie est le signe que nous sommes membres d’une communauté, d’un corps où chaque personne l’enrichit par ses dons comme dit saint Paul dans la deuxième lecture : « Les dons de la grâce sont variés, écrit saint Paul aux fidèles de Corinthe, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous ». Par la suite, saint Paul fait une énumération détaillée de ce qu’il a pu observer chez les Corinthiens et dans les autres communautés qu'il a fondées. Cette liste peut nous être encore bien utile aujourd’hui.
Un baptisé n’est pas un être isolé dans sa recherche et dans sa foi. Il est solidaire de tous ceux et celles qui comme lui cherchent et croient en Jésus. Il le manifeste, en particulier, par le signe de l’Eucharistie qui est le sacrement où Jésus se donne à nous, le sacrement qui rappelle sa Mort et sa Résurrection et qui nous rassemble dans son amour.
Comme le mariage de Cana, le rassemblement des baptisés est un rassemblement social, mais il est aussi un échange, la rencontre de l'Église, Épouse du Christ, avec son Époux, le Christ lui-même. Il est une fête pour les fidèles qui s'y retrouvent et il est, comme le dira saint Paul, l’annonce du Royaume à venir (I Corinthiens 11, 26), des noces éternelles dans la gloire du Père.
Conclusion
Nous avons parcouru rapidement cette belle scène des noces de Cana. Retenons la conclusion qu’en tire saint Jean : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit… Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. »
Jésus continue de manifester sa gloire dans chaque Eucharistie et aussi dans notre monde de diverses façons, mais plus particulièrement à travers les pauvres qui sont aussi sa présence parmi nous. Comme ses disciples, croyons en lui et il nous le rendra de mille manières en faisant déborder nos outres de bon vin. C’est ce que je nous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
15 janvier 2019
______________________________________________________________________
Lectures de la messe du 2e dimanche du temps ordinaire Année C
Première lecture
« Comme la jeune mariée fait la joie de son mari » (Is 62, 1-5)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas,
et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse
que sa justice ne paraisse dans la clarté,
et son salut comme une torche qui brûle.
Et les nations verront ta justice ;
tous les rois verront ta gloire.
On te nommera d’un nom nouveau
que la bouche du Seigneur dictera.
Tu seras une couronne brillante
dans la main du Seigneur,
un diadème royal
entre les doigts de ton Dieu.
On ne te dira plus : « Délaissée ! »
À ton pays, nul ne dira : « Désolation ! »
Toi, tu seras appelée « Ma Préférence »,
cette terre se nommera « L’Épousée ».
Car le Seigneur t’a préférée,
et cette terre deviendra « L’Épousée ».
Comme un jeune homme épouse une vierge,
ton Bâtisseur t’épousera.
Comme la jeune mariée fait la joie de son mari,
tu seras la joie de ton Dieu.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 7-8a, 9a.10ac)
R/ Racontez à tous les peuples
les merveilles du Seigneur ! (Ps 95, 3)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !
De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !
Rendez au Seigneur, familles des peuples,
rendez au Seigneur, la gloire et la puissance,
rendez au Seigneur la gloire de son nom.
Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté.
Allez dire aux nations : Le Seigneur est roi !
Il gouverne les peuples avec droiture.
Deuxième lecture
« L’unique et même Esprit distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier » (1 Co 12, 4-11)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
les dons de la grâce sont variés,
mais c’est le même Esprit.
Les services sont variés,
mais c’est le même Seigneur.
Les activités sont variées,
mais c’est le même Dieu
qui agit en tout et en tous.
À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit
en vue du bien.
À celui-ci est donnée, par l’Esprit,
une parole de sagesse ;
à un autre,
une parole de connaissance,
selon le même Esprit ;
un autre reçoit, dans le même Esprit,
un don de foi ;
un autre encore, dans l’unique Esprit,
des dons de guérison ;
à un autre est donné d’opérer des miracles,
à un autre de prophétiser,
à un autre de discerner les inspirations ;
à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ;
à l’autre, de les interpréter.
Mais celui qui agit en tout cela,
c’est l’unique et même Esprit :
il distribue ses dons, comme il le veut,
à chacun en particulier.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée » (Jn 2, 1-11)
Alléluia. Alléluia.
Dieu nous a appelés par l’Évangile
à entrer en possession de la gloire
de notre Seigneur Jésus Christ.
Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
il y eut un mariage à Cana de Galilée.
La mère de Jésus était là.
Jésus aussi avait été invité au mariage
avec ses disciples.
Or, on manqua de vin.
La mère de Jésus lui dit :
« Ils n’ont pas de vin. »
Jésus lui répond :
« Femme, que me veux-tu ?
Mon heure n’est pas encore venue. »
Sa mère dit à ceux qui servaient :
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
Or, il y avait là six jarres de pierre
pour les purifications rituelles des Juifs ;
chacune contenait deux à trois mesures,
(c’est-à-dire environ cent litres).
Jésus dit à ceux qui servaient :
« Remplissez d’eau les jarres. »
Et ils les remplirent jusqu’au bord.
Il leur dit :
« Maintenant, puisez,
et portez-en au maître du repas. »
Ils lui en portèrent.
Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.
Il ne savait pas d’où venait ce vin,
mais ceux qui servaient le savaient bien,
eux qui avaient puisé l’eau.
Alors le maître du repas appelle le marié
et lui dit :
« Tout le monde sert le bon vin en premier
et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.
Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.
C’était à Cana de Galilée.
Il manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 27e dimanche du temps ordinaire Année B « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »2018-10-03T19:42:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-27e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Ce-que-Dieu-a-uni-que-l-homme-ne-le-separe-pas-_a855.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/22786335-25333364.jpg2018-10-02T20:00:00+02:00Hermann Giguère
En écoutant la première lecture et l’évangile, nous voici ce matin amenés dans un sujet discuté, controversé et palpitant cependant puisqu’il touche toute l’Église et toutes les communautés chrétiennes. Il s’agit du rapport de l’homme et de la femme, de leur union dans le mariage et de leur témoignage dans la société.
I – Des discussions vives autrefois et aujourd’hui
Lorsqu’on s’arrête à l’évangile qui vient d’être lu, on voit que, du temps de Jésus, des questions concrètes se posaient. Il est confronté à celles-ci. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit des réglementations concernant le divorce où un mari pouvait renvoyer sa femme. La loi juive donnait des précisions qui sont rapportées ici.
Le temps a passé et ce ne sont plus seulement les juifs qui ont établi des règles pour le divorce. Nos états modernes l’ont fait. Ils ont prévu aussi une protection pour les couples qui ne veulent pas s’engager dans un mariage même civil. D'un autre côté, la question des divorcés remariés suscite de nombreuses interrogations dans l’Église. Le pape François a convoqué en 2015 les évêques pour une réunion, un Synode sur la famille, où la question a été discutée. On y a rappelé la doctrine traditionnelle en ouvrant toutefois les décisions de fréquenter ou non l’Eucharistie pour les personnes divorcées et remariées à la conscience bien formée des personnes dans cette situation au cours d’un cheminement de discernement.
Nous avons ici dans les paroles de Jésus, sans les précisions que les cas concrets demandent, le rappel de la doctrine traditionnelle de l’Église catholique.
II – Un héritage à conserver et à valoriser
Dans une société comme la nôtre où les situations de couples sont si diversifiées, où existent même des reconnaissances juridiques de couples de même sexe, les paroles de Jésus paraissent à contre-courant. Pourtant, en reprenant ce qu’on trouve dans le récit du livre de la Genèse que nous a rappelé la première lecture, ces paroles de Jésus font état d'un héritage à conserver.
C’est dire la continuité qu’il y a dans la réponse de Jésus. Celui-ci ne se trouve pas autorisé à dire autre chose que ce qui est déjà et il rappelle, avec à-propos, la parole de Genèse : « Ce que Dieu a uni, que homme ne le sépare pas ». Il s’agit ici de ce qu’on a appelé, dans un terme technique, l’indissolubilité du mariage que les premiers chrétiens ont adopté d’emblée. Saint Paul le dit clairement dans sa lettre aux Corinthiens.
Cet héritage est basé sur une vision de l'être humain dans sa nature d’être sexué, d’homme et de femme, et sur la complémentarité de ceux-ci. Toute cette vision conduit à favoriser le développement d’un amour stable dans le couple chrétien et amène en même temps une richesse très intimement liée à celui-ci dans la famille qui, par les enfants, crée une nouvelle église, pourrait-on dire. En effet les époux chrétiens deviennent comme le dit saint Paul une image des relations du Christ et de l’Église, avec leurs enfants ils forment le noyau d’une église domestique où tous sont accueillis et se soutiennent mutuellement.
Voilà l’héritage et le plan de Dieu pour les époux que les paroles de Jésus nous invitent à proposer.
III- Application
Comme on l’a dit en commençant, les réalisations concrètes souffrent bien des variations et des divergences. Le document final du Synode sur la famille en 2015 le constate lorsqu'il écrit : « Dans la formation à la vie conjugale et familiale, l’approche pastorale devra tenir compte de la pluralité des situations concrètes » (Numéro 34). Il n’est pas dans mon propos ici de juger ces situations, mais j'aimerais toutefois rappeler qu'il y a un principe qui doit toujours être mis de l'avant, c’est celui de respecter les personnes sans les juger.
Ainsi, on peut voir les paroles de Jésus, non pas comme des paroles qui enferment les personnes dans des cadres étouffants, mais plutôt comme des paroles qui rappellent l’héritage et le sens profond de l’union de l’homme et de la femme. Dans les cheminements des couples qui ont la foi, il sera parfois difficile de réaliser pleinement les souhaits des paroles de Jésus,mais il faut toujours être attentif aux valeurs qui, elles, doivent être protégées et développées.
Dans le mariage chrétien comme le dit le Synode sur la famille de 2015 les époux cultivent l’amour et l’entraide mutuelle qui est leur premier but. Ils se donnent l’un à l’autre totalement dans une union corps et âmes et ils acceptent que leur amour se prolonge dans des enfants qu’ils reçoivent comme un cadeau du Seigneur. Ils sont ouverts sur la société qui les entoure et sur les autres auxquels ils ne restent jamais étrangers.
Voici un extrait du document final de ce Synode de 2015 qui le dit bien : « L’homme et la femme accueillent ce don [de l'amour] et en prennent soin afin que leur amour puisse durer toujours. Face à la sensibilité de notre temps et aux difficultés effectives à maintenir des engagements définitifs, l’Église est appelée à proposer les exigences et le projet de vie de l’évangile de la famille et du mariage chrétien. » (Numéro 48) Et plus loin, les membres du Synode continuent en disant : « Selon l’ordre de la création, l’amour conjugal entre un homme et une femme et la transmission de la vie sont ordonnés l’un à l’autre (cf. Genèse 1, 27-28). De cette façon, le Créateur a fait participer l’homme et la femme à l’œuvre de sa création et a en même temps fait d’eux des instruments de son amour, leur confiant la responsabilité de l’avenir de l’humanité à travers la transmission de la vie humaine. » (Numéro 63)
Conclusion
Voilà quelques réflexions choisies parmi plusieurs possibilités. Ce qui est le plus important ce ne sont pas mes réflexions, mais la vie des couples chrétiens. Ils sont sur un chemin où ils s’ouvrent aux appels de Dieu. Chaque couple et chaque famille sont appelés à être à leur façon une image de l’amour et de la fidélité de Dieu pour son Peuple.
N’ayons pas peur de les confier au Seigneur dans une prière fréquente. Les difficultés d’aujourd’hui touchent les jeunes en particulier, ils ont besoin de notre soutien et de notre prière.
Que ce repas à la table de la famille de Dieu que forme la communauté chrétienne réunie autour de la Parole de Dieu et du Corps et du Sang du Christ nourrisse tous nos repas familiaux et annonce le repas éternel dans la gloire du ciel auquel nous aspirons toutes et tous et auquel nous sommes toutes et tous appelés.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
2 octobre 2018
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Homélie pour le 27e dimanche du temps ordinaire Année B (Marc 10, 2-12) : « L'amour est notre mission »2018-05-04T03:14:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-27e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Marc-10-2-12-L-amour-est-notre-mission_a665.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/8321465-13032550.jpg2015-09-30T03:16:00+02:00Hermann Giguère
Dans le sillage de la VIIIe Rencontre internationale des familles qui s'est terminée à Philadelphie dimanche dernier 27 septembre 2015, les textes des lectures d'aujourd'hui nous permettent de nous en approprier le thème qui était "L'amour est notre mission : la famille pleinement vivante". Sans l'amour du couple, homme et femme, la famille est un vain mot, elle s'étiole et perd sa vie. En effet, au coeur du couple, homme et femme, c'est l'amour qui explique tout, qui vivifie tout, qui s'épanouit.
Regardons ensemble le parcours de l'amour dans le couple et la famille.
I - La source
Commençons par en chercher la source. Et c'est le pape François qui nous guidera vers elle.
Pour répondre à cette question, le pape François dans son intervention improvisée à la Veillée de prière le samedi soir à Philadelphie a raconté l'épisode suivant de sa vie. Un jour, dit-il, un enfant me demande à brûle-pourpoint après une catéchèse sur la création : qu'est-ce que faisait Dieu avant de créer le monde? J'ai été surpris de la question, continue le pape, puis j'ai réfléchi rapidement et la réponse m'est venue. Je vous la donne.
Avant de créer le monde, ai-je dit alors à mon jeune interlocuteur, Dieu vivait l'amour. Le Père aimait le Fils, le Fils aimait le Père et tous les deux aimaient l'Esprit Saint qui à son tour les aimait. Dieu est un foyer d'amour et cet amour, il n'a pas voulu le garder seulement pour lui, c'est pourquoi, il a créé le monde qui est un reflet de son amour. Toute la création est à son image et en particulier les êtres humains qu'il a créés à sa ressemblance et qui peuvent voir et reconnaître ce qu'il a fait, qui peuvent, s'ils le veulent, entrer dans ce grand mouvement d'amour.
Ainsi pour répondre à notre question, la source de notre mission d'amour est dans l'amour de Dieu au sein de la Trinité qui n'arrête jamais de se répandre dans le monde. Pour assurer cette épanchement d'amour continuel, Dieu a créé comme le dit le texte de la Genèse que nous venons de lire l'homme et la femme pour qu'ils ne fassent qu'un dans une seule chair: "Tous deux ne feront plus qu'un." Ce mystère de l'union de l'homme et de la femme est celui du mariage dont parle Jésus dans l'évangile.
II - Le défi
Unis dans une seule chair par le mariage, les époux reflètent sur la terre l'amour qu'il y a en Dieu, dans la Trinité. Cela ne va pas sans tensions ni sans échecs. Ainsi, dans l'Évangile Jésus accueille la question des ses auditeurs qui font état de ces échecs possibles que Moïse dans l'Ancien Testament avaient reconnus en ouvrant la porte à une forme de divorce.
Jésus tout en sachant que la vie dans le mariage est un incroyable défi ne se laisse pas démonter et il préfère regarder la puissance de l'amour que Dieu met dans le coeur des époux. Ceux-ci pour Jésus ne bâtissent pas leur relation en milieu fermé. Ils entrent dans un mouvement d'amour qui les dépasse et ainsi, malgré leurs limites, ils peuvent envisager avec confiance le défi de vivre cette union dans une seule chair en prenant modèle, comme le dira saint Paul plus tard, sur le Christ et l'Église qui ne sont qu'un et dont l'amour est le ciment. En effet, le Christ a tellement aimé l'Église qu'il a donné sa vie pour elle, dira saint Paul (Éphésiens 5, 25).
Il reste que le défi est un défi qui n'est pas affronté une fois pour toutes. C'est un défi quotidien. On a l'habitude de dire que l'on ne se marie pas seulement le jour de l'échange des consentements, mais qu'on se marie à chaque jour. Toute journée devrait se terminer dans une union renouvelée pour les époux et s'il y a eu quelques heurts, il ne faut jamais s'endormir avant de s'être réconciliés. C'est là un énorme défi qui s'ajoute aux autres, mais avec la grâce du sacrement de mariage tout est possible.
III- La récompense
Le chemin du mariage chrétien ne serait pas possible sans la grâce du sacrement de mariage comme nous venons de la dire, mais aussi sans la bénédiction du Seigneur à travers la famille qui se crée autour des époux. Ceux-ci, la plupart du temps, deviennent parents. Leur amour fleurit dans des êtres qu'ils reçoivent de Dieu et qu'ils aiment d'un amour à nul autre pareil dans une "famille pleinement vivante". Ainsi cette grand-maman qui écrivait dans son journal à la fin de sa longue vie : "J'ai tellement aimé mes enfants. Cela a été mon plus grand bonheur....La tendresse et l'amour sont comme une eau qui court. Plus on donne, plus il en vient. "
En effet, l'amour des parents pour leurs enfants continue sur la terre l'amour de Dieu où il prend sa source. Il ne peut se réduire à aucun autre amour, Il unit tout ce que Dieu donne, tout ce que les époux partagent et tout ce qu'ils sont. Il est le mouvement même du don qui ne se referme pas sur soi mais qui, comme l'amour de Dieu, devient créateur. Quelle belle mission! Oui, peuvent dire les couples chrétiens et les familles chrétiennes "l'amour est notre mission".
Comme nous y invite la scène finale du texte de l'évangile qui a été lu tout à l'heure : "Laissez venir à vous les petits enfants" comme le fait Jésus. Ils sont des modèles d'abandon et d'accueil. Leur petitesse les rend fragiles et dépendants, mais en même temps ouverts et confiants. Ils sont la récompense des couples chrétiens qui les reçoivent comme un cadeau précieux, signes de l'amour de Dieu qui "court et se donne" dans jamais retourner en arrière.
Conclusion
Que cette Eucharistie dans le sillage de la Rencontre internationale des familles à Philadelphie et dans la perspective de la deuxième étape du Synode sur la famille dont le pape François a fait l'ouverture solennelle à Saint-Pierre de Rome ce matin soit pour nous un moment fort d'amour et d'abandon confiant à l'amour de la Trinité, Père, Fils et Esprit qui continue de se répandre dans toutes les créatures et particulièrement dans les couples et les familles qui en sont des signes visibles dans notre monde d'aujourd'hui.
Que le Pain de vie partagé soit le soutien et la nourriture de vos couples et de vos familles !
Amen!
Mgr Hermann Giguère
Séminaire de Québec
30 septembre 2015
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Note sur les divorcés-remariés et l’accès aux sacrements de Pénitence et d’Eucharistie2015-04-18T04:16:00+02:00https://www.hgiguere.net/Note-sur-les-divorces-remaries-et-l-acces-aux-sacrements-de-Penitence-et-d-Eucharistie_a581.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/6336468-9556606.jpg2014-02-18T03:27:00+01:00Pierre Gaudette
Mgr PIerre Gaudette a été professeur d'Éthique fondamentale à l'Université Laval pendant de nombreuses années et titulaire d'un cours sur les divorcés-remariés. De 2002 à 2008 il a été secrétaire de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec. Il a été membre de la Commission théologique internationale. Son expertise et sa compétence lui ont permis de regarder toute la question de l'accès aux sacrements des divorcés-remariés avec des points de vue qui ouvrent des perspectives nouvelles sur cette question qui est à l'ordre du jour du Consistoire extraordinaire des cardinaux avec le pape François à Rome les 20 et 21 février 2014.
La citation de saint Cyprien de Carthage sur les lapsi (chrétiens qui sous la crainte du martyre avaient renié leur foi devant les persécuteurs) que Mgr Gaudette nous propose en Annexe "mérite réflexion, écrit-il, et, me semble-t-il, ouvre une porte intéressante".
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Homélie de mariage : « Dieu unit ceux qui s’aiment »2014-02-19T02:32:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-de-mariage-Dieu-unit-ceux-qui-s-aiment_a548.html2013-08-20T20:27:00+02:00Hermann Giguère
« Dieu unit ceux qui s’aiment » chantait Édit Piaf. Ce pourrait être le titre de mon homélie qui m’est inspiré par le choix que Véronique et Charles-André on fait pour les lectures qui viennent d’être proclamées qui nous parlent de l’amour, ce qui est tout à fait approprié pour une célébration de mariage comme celle-ci.
I- La place unique de l’amour dans la vie des baptisés
L’amour! L’amour c’est tout un monde. Dans la première lecture que nous avons entendue, saint Paul en fait une description extraordinaire.
Il commence par affirmer la place unique de l’amour dans la vie de chacun « S’il me manque l’amour, je ne suis rien ». Rien de moins.
Et pour être bien sûr qu’on le comprenne vraiment, il continue « J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. » Voilà qui est clair. L’amour est tout. « S’il me manque l’amour, je ne suis rien. »
Mais pour donner à l’amour la première place dans une vie, il ne suffit pas de le dire, de le savoir dans sa tête, il faut le vivre au fil des jours, dans le quotidien. C’est là que se révèlent les diverses facettes de l’amour. Saint Paul en est bien conscient et il va dans la suite de ce beau texte sur l’amour énumérer quelques signes où on reconnaît le véritable amour.
Relisons-les dans votre livret et, pendant un moment de silence que nous ferons, choisissez ceux qui correspondent à votre expérience d’amour.
« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête; il ne cherche pas son intérêt, il ne s’emporte pas, il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. »
Moment de silence.
II- L’amour humain, reflet de l’amour de Dieu pour l’humanité
Vous me direz, c’est la description d’un amour idéal. Oui! Mais pourquoi ne pas le rechercher cet amour idéal…tout en sachant qu’il ne sera jamais atteint parfaitement, car c’est en aimant qu’on apprend à aimer.
Véronique et Charles-André, vous avez commencé à vivre une histoire d’amour ensemble depuis quelques années. Vous avez appris à aimer petit à petit. Vous voulez continuer pour tout le temps. Votre geste d’aujourd’hui dans la démarche du mariage veut officialiser ce beau projet devant la société et devant Dieu. Vous vous mariez religieusement parce que vous croyez que votre amour ne se suffit pas à lui-même. Vous croyez qu’il est lié à un amour plus grand, celui de Dieu qui en s’incarnant dans le Christ Jésus a épousé l’humanité lui manifestant qu’Il aime chacun et chacune d’entre nous comme un enfant chéri, car Dieu est Amour.
Dans le texte de l’évangile que je viens de lire à la question qu’on pose à Jésus en lui demandant quel est le plus grand commandement, celui-ci répond « C’est l’amour »…un point c’est tout, comme saint Paul qui écrivait : « S’il me manque l’amour, je ne suis rien. »
Cet amour dont parle Jésus c’est l’amour qui te tourne vers Celui qui t’a donné la vie, Dieu ton Père – le premier commandement - et c’est l’amour qui te fait regarder les autres comme des frères et des sœurs – le second qui lui est semblable.
Sans l’amour, le monde dépérit. Sans l’amour la violence triomphe. Sans l’amour, les familles se disloquent. Sans l’amour, les cœurs se rétrécissent et se durcissent. Sans l’amour les couples se retrouvent dans les conflits insolubles. Sans l’amour, les enfants manquent d’air etc. Je pourrais continuer encore longuement sur cette lancée…mais, je m’arrête maintenant.
.
Véronique et Charles-André en vous engageant dans le mariage vous serez maintenant pour nous des signes visibles de ce qu’est l’Amour avec un grand « A ». Vous serez ainsi à votre façon des reflets de Dieu qui est Amour. C’est lui qui vous gardera unis pour toujours. Je vous le souhaite ardemment.
Conclusion
Que cette célébration religieuse et civile en même temps du mariage de Véronique et Charles-André nous permette de nous ouvrir encore plus à ce don de l’Amour qui se manifeste dans toute sa beauté dans l’union conjugale et qui pour les époux baptisés est le signe d’un Amour qui les dépasse, celui de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut imaginer et que l’on connaîtra parfaitement un jour. C’est ce que je souhaite à toutes et à tous.
Amen !
Il est temps maintenant d’accompagner Véronique et Charles-André dans leur échange de consentements dont nous serons les témoins privilégiés. Je les invite à se lever et à venir me rejoindre en avant.
Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
le 17 août 2013
Notes sur l'église Notre-Dame des Victoires à Québec
Elle est située sur la Pace Royale qui elle-même occupe en partie le site de l'Habitation construite par Champlain, le fondateur de Québec, en 1608. Sa construction a commencé en 1687 et a été terminée en 1723. À l'origine consacrée à l'Enfant-Jésus, en 1690 elle a reçu le nom de Notre-Dame-de-la-Victoire à la suite de la retraite de l'amiral anglais William Phips. En 1711, elle a été renommée à nouveau, sous le vocable de Notre-Dame-des-Victoires, après la dispersion de la flotte britannique commandée par l'amiral Hovenden Walker.
Le 9 août 1759, l'église a été détruite lors du bombardement britannique de la Basse-Ville qui a précédé la bataille des plaines d'Abraham. Jean Baillargé, maître charpentier, rétablit la sacristie en 1762 et s'emploie dès l'année suivante à relever l'église de ses ruines. La reconstruction s'échelonne sur plusieurs années pour atteindre son terme en 1766. En 1816, une réfection totale fut confiée à François Baillairgé.
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"Communio nuptialis" Orient et Occident en dialogue sur l'amour humain et la famille2010-05-17T02:17:00+02:00https://www.hgiguere.net/Communio-nuptialis-Orient-et-Occident-en-dialogue-sur-l-amour-humain-et-la-famille_a333.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1955894-2691754.jpg2010-03-20T20:01:00+01:00Hermann Giguère
Voici le programme de cet évênement avec quelques commentaires sur les conférences du cardinal Ouellet (Québec) et celle du professeur Leb Vasile (Roumanie).
La première session en après-midi le 16 mars 2010 présidée par Monseigneur Jean Laffitte, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille a traité de la communion des personnes comme source de dialogue entre Dieu et l'homme. On a abordé le thème de l'être humain comme image de Dieu, puis celui de la beauté de la rencontre entre homme et femme.
Le lendemain, 17 mars 2010, la seconde session en avant-midi s'est arrêté à la question du symbole anthropologique des noces ainsi que celui du "Sacrement des noces". "Le sacrement du mariage basé sur un amour exclusif et définitif, a-t-on noté, devient l'icône du rapport de Dieu avec son peuple et viceversa : la façon d'aimer Dieu devient la mesure de l'amour humain."
La troisième session en après-midi a débuté par l'Intervention du cardinal Ouellet sur la tâche de la famille, Église domestique, dans le troisième millénaire. Le cardinal Ouellet a souligné dans son exposé théologique que l'amour des époux est échange avec le Christ qui leur donne l'amour trinitaire. Ce don provoque une ouverture sur la communion dans la famille, sur l'apostolat et sur la société. Il résume par trois mots les principales tâches de la famille au seuil du troisième millénaire : unité, service et fécondité.
Le professeur Leb Vasile, de la Faculté théologique orthodoxe de Clug (Roumanie) aborda les défis de la famille pour le futur dans la société et dans le monde. Professeur d'histoire, monsieur Vasile, s'attache à une analyse concrète des défis qui attendent la famille et il met en évidence des statistiques sur la natalité qui font réfléchir. Après les avoir commentées brièvement, il replace la famille dans le contexte du mariage orthodoxe qui est vu comme une "anamnèse" continuelle qui en fait une action de grâces, une actuation et une prophétie qui espère l'accomplissement total toujours à venir. Il en vient par la suite aux points à surveiller pour affronter les défis actuels du mariage et de la famille en tenant compte de l'enfant et de l'activité des parents (père et mère). Il souligne, entre autres, 1) la nécessité d'un politique famillale de la part des états comme des allocations familiales etc.; 2) la reconnaissance du statut de la mère au foyer; 3) le soutien aux parents par des congés de paternité et de maternité; 4) l'importance de ne pas confondre politique familiale et politique sociale.
Retenons, en terminant ce bref compte-rendu, cette citation de Benoît XVI dans Deus caritas est : "L 'Esprit Saint est ausi une force qui transforme le coeur de la communauté ecclésiale afin qu'elle soit dans le monde témoin de l'amour du Père qui veut faire de toute l'humanité dans son Fils une unique famille." ( n. 19)
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Homélie de mariage : "Laisser des traces"2013-08-21T14:23:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-de-mariage-Laisser-des-traces_a246.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/1198814-1559234.jpg2004-08-17T02:27:00+02:00Hermann Giguère
Lors d’une rencontre de famille à Sutton au début de cette année, Serge a surpris tout le monde, et notamment la principale intéressée, en se mettant un genou à terre pour lui demander de l’épouser. Émotions, rires, félicitations.
Quelques semaines plus tard, les futurs époux me contactent pour me demander de présider à leur mariage qu’ils désirent faire à l’église. J’accepte, naturellement.
Je sais que depuis, ils ont pris la peine de suivre la préparation au mariage religieux qu’offre la paroisse de St-Blaise, qu’ils ont, bien sûr, réfléchi encore sur leur démarche et qu’ils sont conscients du pas qu’ils feront devant nous aujourd’hui.
I- Des traces d’amour qui manifestent la beauté de la vie
Leur amour a déjà laissé des traces importantes. C’est lui qui les a réuni d’abord en couple, puis c’est lui qui s’est prolongé dans une belle petite fille, Catherine, que j’ai eu le plaisir de baptiser en septembre dernier.
Laisser des traces, c’est le propre, c’est l’essentiel de l’amour. Certains diront, oui, mais ces traces sont parfois malheureuses. Elles peuvent, hélas! susciter des blessures longues à guérir, engendrer des deuils difficiles à vivre. Oui, mais des traces d’amour, ce sont aussi des traces de vie, c’est vivre, c’est la vie qui se développe, qui grandit, qui évolue.
La vie, en effet, est un don merveilleux que nous partageons tous. C’est le mouvement, l’être, la croissance, la nouveauté, l’imprévu, la satisfaction. « Que c’est beau la vie » comme chantait Jean Ferrat.
Rachel et Serge apprécient la vie dans toutes ses dimensions. Ce qui est vivant les fascine. Regardez autour d’eux; il y a Catherine, bien sûr, mais aussi chevaux, chiens, poules, lapins et que sais-je encore. L’étape qu’ils vivent aujourd’hui en se mariant à l’église ne changera pas leur trajectoire de vie, mais elle laissera des traces d’amour, elle aussi.
II- Des traces qui sont des semences de vie éternelle en Jésus-Christ
Ces traces laissées par leur amour béni à l’église prendront, nous le souhaitons, des formes et des couleurs inspirées du message de Jésus-Christ chez qui ils chercheront et trouveront inspiration, courage et élan.
En effet, Jésus, ce galiléen d’il y a 2000 ans, toujours vivant pour les croyants et croyantes qui le reconnaissent comme leur Seigneur et Sauveur, ce Jésus a vécu un amour fou pour l’humanité, pour l’Église, pour nous. Il nous reste uni de façon mystérieuse dans cet amour comme le sont l’époux et l’épouse. Il se fait l’Époux de toute l’humanité.
C’est ce que l’union du mariage signifie pour un chrétien croyant. Les baptisés qui s’unissent dans une relation d’époux et d’épouse nous permettent d’imaginer un peu ce qu’est la relation que Jésus-Christ a avec chacun et chacune d’entre nous. Comme tout amour, celle-ci laisse et laissera des traces qui ne s’effacent pas, des semences de vie éternelle que nous espérons dans la foi.
Conclusion
Que cette célébration religieuse du mariage de Rachel et Serge nous permette de nous ouvrir encore plus à ce don de la vie qui se manifeste ici dans toute sa beauté et qui pour les baptisés est l’annonce d’une vie qui ne finit pas, d’un banquet céleste auquel nous sommes tous conviés.
Amen
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Il est temps maintenant d’accompagner Rachel et Serge dans leur échange de consentements. Je les invite à se lever et à venir me rejoindre en avant.
Hermann Giguère, prêtre
le 14 août 2004
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