Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-29T03:34:15+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le dimanche de Pâques 2024 Année B « Pâques, printemps de Dieu... »2024-03-25T12:30:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-dimanche-de-Paques-2024-Annee-B-Paques-printemps-de-Dieu_a1169.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/77063569-55904558.jpg2024-03-26T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Dans les contrées de l’hémisphère nord, Pâques coïncide avec le début du printemps. C’est pourquoi la fête de Pâques est associée à la nouveauté, à la renaissance. À la fin d’un hiver, rigoureux parfois, Pâques marque le début d’une saison nouvelle. Les fleurs font leur apparition comme les jacinthes, les jonquilles et les crocus qui pointent sous la neige. Autrefois nos grand-mères sortaient leurs chapeaux de paille et leur robes fleuries neuves pour la grand-messe du matin de Pâques. C’est dans le même esprit que se continue à New York la Easter Parade sur le 5ème Avenue.
Les mots : nouveauté, joie et espérance pourraient caractériser la fête de Pâques qui commence aujourd’hui et qui se continue les dimanches suivants jusqu'à la fête de l'Ascension.
I – Nouveauté
La nouveauté que représente la fête de Pâques se comprend si on se rappelle son origine lointaine qui remonte à la Pâque du peuple hébreu qui célébrait ainsi sa sortie d’Égypte où il était passé de l’esclavage à la liberté. Ce passage – ce que veut dire le mot Pâques en hébreu – a été au cœur de l’Alliance du peuple d’Israël avec Dieu et il l’est encore aujourd’hui pour nos frères et sœurs juifs
Les chrétiens ont donné à cette fête un sens nouveau. Elle célèbre la résurrection du Christ qui est passé de la mort à une vie nouvelle. Pâques est ainsi devenu, pour les chrétiens, le jour de la Résurrection de Jésus.
Marie Madeleine, Pierre et Jean dont il est question dans l’évangile, les autres apôtres, des femmes venues au tombeau, les disciples d'Emmaüs et plus de 500 frères, dira saint Paul, (I Corinthiens 15, 6) témoignent de cet évènement de la résurrection de Jésus qui change le monde.
Jésus mort sur la croix a été relevé du tombeau par son Père qui l’a établi Seigneur sur tout l'univers et sur tous les êtres vivants. Il devient selon l’expression du Père Teilhard De Chardin le « Point Omega » qui attire tout à lui et par qui toute la création rejoint Dieu le Père.
Quelle nouveauté extraordinaire! Dans cet esprit, il n’y a rien qui est impossible désormais. La mort et la vie sont réconciliés. Apparaît une vie nouvelle, une vie « pour Dieu » dit saint Paul (Romains 6, 10), dans laquelle le Christ nous entraîne et dont il vit éternellement.
II – Joie
Comment ne pas être dans la joie en réalisant que nous sommes appelés, qui que nous soyons, à suivre le Christ dans ce chemin nouveau et à entrer avec lui dans la vie en plénitude qu’il reçoit de Dieu et qu’il nous communique?
Les textes liturgiques laissent éclater cette joie avec emphase, en reprenant à tout moment des alléluias répétés, cette exclamation ALLELUIA qui est typique du temps de Pâques qui exprime la joie de fils et filles de Dieu renés de l’eau et de l’Esprit.
La joie de Pâques est une joie profonde qui touche tout l’être. Elle ne s’entend pas seulement d’une émotion passagère. Elle est une façon d’être, on pourrait dire un « état de joie ». La joie de Pâques irradie la vie des personnes baptisées d'une lumière qui rayonne autour d’elles. C’est une joie qui a vaincu le doute et qui se vit sans crainte car elle a trouvé la base où s’appuyer fermement : la résurrection de Jésus.
En effet, le Christ ressuscité envoie le message que la vie vaut la peine d’être vécue et que la mort n’est qu’un passage, car la vie à la suite de Jésus débouche sur la vie éternelle. Mort avec le Christ nous vivons en lui. Saint Paul l’écrit aux chrétiens de Rome lorsqu’il leur dit « pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » (Romains 10, 11). Refaisons souvent cette prière : « Père, accepte la vie que j'ai reçue de toi. Tu me l'as donnée sur la terre ici-bas pour qu'elle devienne porteuse de vie éternelle. Alleluia! Alleluia! »
III – Espérance
Les nouveautés de Pâques qu’un chansonnier liturgique québécois, le Père Robert Lebel, appelle « Printemps de Dieu, printemps du monde, printemps du cœur, printemps de Jésus-Christ » sont de l’ordre des semences qui nous sont données comme celles que nous mettons en terre en ce temps de printemps. Nouveautés remplies d’espoir, d’attente, d’ouverture.
Si Pâques relève d’une foi à toute épreuve qui proclame que Jésus est ressuscité - qu'il est vraiment ressuscité - cette fête engendre aussi l’espérance sous toutes ses facettes. Sans cette vertu d’espérance, notre foi est incomplète. L’espérance est la vertu de la route. Elle représente l’élan qui anime le marcheur, l’élan qui préside à tous les projets de renouveau. Oui, « cette petite fille espérance », comme disait Charles Péguy, a l’air toute petite, mais c’est elle qui, nous tenant par la main, nous guide vers le but recherché. Pour les baptisés que nous sommes ce but est l’entrée avec le Christ dans cette vie nouvelle qu’il expérimente comme ressuscité et à laquelle il nous associe par le baptême.
Le pape François décrit bien cela dans son Exhortation apostolique La Joie de l’Évangile : « La résurrection du Christ produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (La joie de l’Évangile numéro 278)
Conclusion
En conclusion de ce Carême où nous avons découvert la personne de Jésus de façon plus intime, que la fête de Pâques nous permette de nous laisser emporter avec lui dans la joie d’être aimé de Dieu notre Père et de le manifester autour de nous. Un chrétien joyeux est un chrétien missionnaire. Notre Pape François en est l’illustration parfaite.
Je reprends ses paroles pour vous souhaiter Joyeuses Pâques : « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs : écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique pour permettre à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité.»
Joyeuses Pâques!
Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité!
Χριστὸς ἀνέστη! Ἀληθῶς ἀνέστη!
Christos anesti! Alithos anesti!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
Robert Lebel est un prêtre et un chansonnier liturgique québécois bien connu non seulement au Québec mais également dans les Maritimes, dans l’Ouest Canadien, en France ainsi qu’en Belgique, où il voyage pour interpréter ses chants de louanges.
Paroles du chant Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde!
Pâques, printemps du cœur!
Pâques de Jésus-Christ!
1 - Quand renaîtront sur les branches
Les bourgeons inespérés,
Quand reviendront les oies blanches
De leurs terres d'émigrés,
Nous fêterons la revanche
Du présent sur le passé
Et comme au premier dimanche
Le retour du Premier-Né.
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde !
Pâques, printemps du cœur !
Pâques de Jésus Christ !
2 - Quand se fendront les embâcles
Sous la force des ruisseaux
Et que les rochers de glace
Laisseront jaillir les eaux,
Nous fêterons le miracle
De la brèche du tombeau
Et comme au premier dimanche
La victoire de l'Agneau.
3 - Quand s'agitera la terre
À l'approche des lueurs
Et que sur nos champs austères
S'allumeront les couleurs,
Nous fêterons le mystère
D'une croix chargée de fleurs
Et comme au premier dimanche
La lumière du Sauveur.
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
On peut aussi choisir le texte suivant.
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous
pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous
donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L'Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l'homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s'affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu'as-tu vu en chemin ? »
« J'ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j'ai vu la gloire du Réssuscité.
J'ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est réssuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre
et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Au lieu de cet Évangile, on peut lire celui qui a été lu à la Veillée pascale.
Pour la messe du soir de Pâques, on peut aussi lire l’Évangile de Luc 24,13-35.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Dimanche de Pâques 2023 Année A : « Recherchez les réalités d’en haut »2023-04-20T15:18:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-Paques-2023-Annee-A-Recherchez-les-realites-d-en-haut_a1113.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/70808973-49348170.jpg2023-04-04T18:00:00+02:00Hermann Giguère
À chaque célébration eucharistique, après la consécration, le président proclame : « Il est grand le mystère de la foi ». L’assemblée répond : « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Cette belle réponse de l’assemblée situe la résurrection de Jésus dans l’ensemble du mystère du Salut. Elle en est le cœur et elle ne peut être isolée de la Passion et du Retour du Christ en gloire. La résurrection n’est pas un prodige fantastique. Elle est un moment essentiel de notre foi en l’amour de Dieu qui se donne au monde dans son Fils Jésus. Elle nous invite comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture à « recherchez les réalités d’en haut ».
C’est ce que les premiers témoins que sont Marie-Madeleine, Pierre et Jean ont été amenés à faire à la suite de leur découverte du tombeau vide.
I – Les premiers arrivés au tombeau de Jésus
Mettons-nous à leur place. D’abord Marie-Madeleine. Pleine d’amour pour Jésus, elle ne l’oublie pas et vient avec cœur lui rendre les derniers hommages qui sont de nettoyer son corps, de le purifier et de le remettre en place. Ô surprise, elle ne trouve pas le corps dans le tombeau où on l’avait mis. Elle n’en croit pas ses yeux et s’en va prévenir Pierre.
Celui-ci avec l’autre disciple, probablement Jean, se rend au tombeau. Jean qui est plus jeune arrive avant lui. Il attend Pierre qui, lui, regarde à l’intérieur. Il aperçoit les linges posés à plat, le suaire (le linge qui avait enveloppé le corps de Jésus) roulé à part à sa place. Sous le choc, il laisse entrer l’autre disciple, Jean. Là se produit un événement majeur que l’évangéliste résume en deux mots qui sont la clé pour méditer ce mystère de la résurrection de Jésus : « Il vit, et il crut ».
II – Le mystère de la résurrection de Jésus
Pourquoi le disciple croit-il? On pourrait penser que le tombeau vide est suffisant pour cet acte de foi. Mais est-ce bien le cas?
La résurrection de Jésus ne se démontre pas par des preuves tangibles. Le tombeau vide n’est pas une preuve en soi. Il est un signe. Il n’est pas la raison de l’acte de foi du disciple. S’il croit à la résurrection de son Maître mort sur la croix deux jours plus tôt, c’est qu’il comprend en cet instant que le plan de Salut de Dieu, révélé dans les Écritures, s’achève dans la résurrection de son Fils qu’il relève du tombeau et qui continue ainsi d’être toujours vivant.
C’est pourquoi, nous le redisons à chaque messe comme je l’ai souligné en commençant : « Nous annonçons ta mort, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
III - Application
« Il vit et il crut ». En ce Dimanche de Pâques nous sommes invités à aller au tombeau nous aussi, à regarder à l’intérieur avec les yeux de notre imagination ce que saint Ignace de Loyola propose comme moyen de méditer et qu'il appelle "composition du lieu". Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, Jean, nous verrons dans notre esprit les linges et le suaire. Nous regarderons le lieu en détail, mais notre imagination sera impuissante à nous montrer Jésus ressuscité.
La seule voie qui nous est accessible c’est celle de la foi. Cette foi n’est pas une fuite en avant ou une représentation ésotérique, Elle s’appuie sur la Parole de Dieu. Celui-ci nous donne son Fils qui, par son abaissement de la Croix, mérite l’exaltation de la résurrection qui fait toutes choses nouvelles.
« Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, ma foi est vaine ». (I Corinthiens 15, 17). La résurrection de Jésus ouvre toute grande la porte des réalités d’en haut à ses frères et sœurs que nous sommes. Comme Jésus ressuscité qui désormais vit totalement pour Dieu et, avec lui, nous mourons à ce qui nous écrase. Nous nous relevons avec lui de nos tombeaux et nous vivons pour Dieu.
« Lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » écrit saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome. (Romains 6, 9-11)
Conclusion
Demandons au Seigneur en ce beau jour de Pâques de sortir de nos tombeaux de toutes sortes. C’est un jour de joie. C’est un jour de libération. Avec les nouveaux baptisés d’hier soir à la Vigile pascale, avec le Christ ressuscité, recherchons les choses d’en haut comme nous y invite saint Paul dans la deuxième lecture.
Nous pourrons ainsi apporter dans notre monde une note d’espérance et de joie. « La résurrection du Christ, écrit le pape François dans La joie de l’Évangile, produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (Evangelii Gaudium, 278)
Comme nos frères et sœurs chrétiens d’Orient, saluons-nous en ce jour de Pâques en disant : « Christos anesti. Alithos anesti! » « Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
4 avril 2023
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Joyeuses Pâques !
Regarde !
La pierre du tombeau a basculé
Elle laisse passer le Vivant.
Entre ciel et terre,
Déchirure de lumière
Éclatée en millions d’étincelles.
Joyeuse nouvelle portée au monde
Comme levain, semence et feu.
Dieu-passant
Dieu-passage
Dieu-Pâque !
Dieu pour toujours
Au milieu de nous!
Alleluia !
Laurette Lepage (Québec)
4 avril 2010
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (Ps 117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
OU AU CHOIX
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? »
« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 1er dimanche du Carême Année A : Jésus au désert2023-02-26T13:43:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-du-Careme-Annee-A-Jesus-au-desert_a1107.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69910253-48825430.jpg2023-02-21T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les lectures de ce premier dimanche du Carême nous présentent comme c’est l’habitude le récit de la tentation de Jésus au désert. On en a cette année le récit selon l'évangile de saint Mathieu. On y ajoute dans la première lecture celui du péché d’Adam. Ces deux récits ont comme cadre deux lieux où se joue un drame semblable.
I – Deux lieux de tentation
Le premier lieu, celui dont nous parle la première lecture, est le jardin d’Éden, le « paradis terrestre » comme on le dit couramment. Ce jardin créé par Dieu, selon le récit de la création que l’on trouve dans le livre de la Genèse, devient, dans notre récit, le jardin de la tentation. Nous y voyons Adam, l’ancêtre de l’humanité, subir la tentation où il est amené à choisir entre sa volonté propre et le respect de celle de son créateur qui lui a interdit de se substituer à lui en mangeant le fruit de l’arbre du bien et du mal. Adam va franchir les limites inscrites par Dieu lui-même en cédant au tentateur sous la forme d’un serpent.
La tentation de se prendre pour Dieu sera plus forte que son attachement à son créateur. Il désire se faire égal à Dieu et c’est le drame. Il en paiera les conséquences entraînant avec lui toute sa descendance Par lui, comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, le péché est entré dans le monde dès les origines.
Regardons maintenant un autre décor. C’est celui du désert où se retire Jésus. Le désert est lui aussi le lieu de la tentation. Dans l’histoire d’Israël on voit le peuple juif succomber plusieurs fois dans l’idolâtrie au cours de son séjour au désert. Le désert est ainsi un lieu où se joue le combat entre Dieu et Satan, entre Dieu et l’Adversaire.
En se retirant au désert, Jésus accepte d’entrer dans ce combat, d’affronter le tentateur directement. Après quarante jours, celui-ci survient et le récit nous raconte les trois approches choisies et le refus radical de Jésus de se laisser entraîner à mettre Dieu de côté comme Adam. Au contraire, il manifeste sa totale obéissance à Dieu et ainsi par l’obéissance d’un seul la multitude sera rendue juste comme le dit saint Paul. Rien ne pourra remettre en cause ce oui de Jésus qui est vainqueur du tentateur au désert.
II – Le choix de Jésus
Comment se manifeste la victoire de Jésus ? Le récit tout simple de saint Mathieu est très riche d’enseignement sur ce point.
Les trois tentations décrites nous ramènent à trois tendances de notre nature humaine, sources d’innombrables déroutes, de conflits et de misères. Ces tendances sont toujours à l’œuvre et Jésus les affronte parce qu’en lui c’est nous aussi qui sommes soumis aux avances de l’Adversaire. « Dans le Christ c’est toi qui était tenté » dit saint Augustin dans son commentaire du psaume 60.
La première tentation est représentée par la faim. Se nourrir est nécessaire pour toute personne. Sans nourriture pas de vie. C'est nécessaire pour la conservation de sa vie. Et le tentateur prend appui sur cette besoin inné dans l’humain pour le replier sur lui-même et lui fermer la porte du désir de transcendance, de l’invisible. Jésus est radical dans sa réponse « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
La seconde tentation fait appel à un orgueil démesuré, la vaine gloire, pour que Jésus se confronte à Dieu : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ». Et encore cette fois-ci, Jésus répond au tentateur en lui opposant la Parole de Dieu « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».
La troisième tentation est celle du pouvoir sous toutes ses formes représenté par les « rois de la terre ». Et pour la troisième fois, Jésus se réclame de la Parole de Dieu pour repousser cette tentation : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte ».
III – Application
Que retenir de ces deux récits, celui de la première lecture et celui de l'évangile ? La réponse se trouve dans la seconde lecture. Saint Paul y explique aux chrétiens de Rome que Jésus est le seul et unique Sauveur d’un monde qui hélas! à la suite du premier homme, Adam, s’est perdu dans le péché et la mort. « Ainsi la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché » écrit saint Paul. Cet situation d’éloignement de Dieu ne pouvait être brisée que par quelqu’un qui, lui, créerait de nouveaux liens et rétablirait la vie et l’amour dans le monde.
C’est Jésus, Fils de Dieu parmi ses frères et sœurs, qui sera le nouvel Adam et c’est par lui que toute créature sera réconciliée avec Dieu. Saint Paul l'affirme clairement lorsqu’il écrit « De même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie ».
Conclusion
Le début d’un nouveau Carême qui est toujours une belle montée vers Pâques est l’occasion pour nous de nous laisser entraîner dans le mouvement du Mystère du Salut que nous recevons en Jésus. Le pape Francois y insiste dans son message de Carême cette année : « Pour approfondir notre connaissance du Maître, pour comprendre et accueillir à fond le mystère du salut divin, réalisé dans le don total de soi par amour, il faut se laisser conduire par lui à l’écart et en hauteur, en se détachant des médiocrités et des vanités. Il faut se mettre en chemin, un chemin qui monte, qui exige effort, sacrifice, concentration, comme une excursion en montagne ».
Comme on nous l’a dit mercredi dernier, le jour du Mercredi des Cendres, « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Que notre Eucharistie aujourd'hui soit un moment de recueillement spécial et qu’elle nous aide à « nous laisse conduire l'écart et en hauteur » avec une ardeur renouvelée tout au cours du Carême en union avec Jésus, Celui qui est pour nous la Voie, la Vérité et la Vie (Jean 14, 6).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
21 février 2023
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Création et péché de nos premiers parents (Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a)
Lecture du livre de la Genèse
Le Seigneur Dieu modela l’homme
avec la poussière tirée du sol ;
il insuffla dans ses narines le souffle de vie,
et l’homme devint un être vivant.
Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient,
et y plaça l’homme qu’il avait modelé.
Le Seigneur Dieu fit pousser du sol
toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux ;
il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin,
et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Or le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs
que le Seigneur Dieu avait faits.
Il dit à la femme :
« Alors, Dieu vous a vraiment dit :
‘Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin’ ? »
La femme répondit au serpent :
« Nous mangeons les fruits des arbres du jardin.
Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin,
Dieu a dit :
‘Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas,
sinon vous mourrez.’ »
Le serpent dit à la femme :
« Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez,
vos yeux s’ouvriront,
et vous serez comme des dieux,
connaissant le bien et le mal. »
La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux,
qu’il était agréable à regarder
et qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence.
Elle prit de son fruit, et en mangea.
Elle en donna aussi à son mari,
et il en mangea.
Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent
et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 50 (51), 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17)
R/ Pitié, Seigneur,
car nous avons péché ! (cf. Ps 50, 3)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
DEUXIÈME LECTURE
« Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 12-19)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
nous savons que par un seul homme,
le péché est entré dans le monde,
et que par le péché est venue la mort ;
et ainsi, la mort est passée en tous les hommes,
étant donné que tous ont péché.
Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde,
mais le péché ne peut être imputé à personne
tant qu’il n’y a pas de loi.
Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse,
la mort a établi son règne,
même sur ceux qui n’avaient pas péché
par une transgression semblable à celle d’Adam.
Or, Adam préfigure celui qui devait venir.
Mais il n’en va pas du don gratuit comme de la faute.
En effet, si la mort a frappé la multitude
par la faute d’un seul,
combien plus la grâce de Dieu
s’est-elle répandue en abondance sur la multitude,
cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
Le don de Dieu et les conséquences du péché d’un seul
n’ont pas la même mesure non plus :
d’une part, en effet, pour la faute d’un seul,
le jugement a conduit à la condamnation ;
d’autre part, pour une multitude de fautes,
le don gratuit de Dieu conduit à la justification.
Si, en effet, à cause d’un seul homme,
par la faute d’un seul,
la mort a établi son règne,
combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul,
régneront-ils dans la vie,
ceux qui reçoivent en abondance
le don de la grâce qui les rend justes.
Bref, de même que la faute commise par un seul
a conduit tous les hommes à la condamnation,
de même l’accomplissement de la justice par un seul
a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain
la multitude a été rendue pécheresse,
de même par l’obéissance d’un seul
la multitude sera-t-elle rendue juste.
– Parole du Seigneur.
OU LECTURE BREVE
DEUXIÈME LECTURE
« Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 12.17-19)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères,
nous savons que par un seul homme,
le péché est entré dans le monde,
et que par le péché est venue la mort ;
et ainsi, la mort est passée en tous les hommes,
étant donné que tous ont péché.
Si, en effet, à cause d’un seul homme,
par la faute d’un seul,
la mort a établi son règne,
combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul,
régneront-ils dans la vie,
ceux qui reçoivent en abondance
le don de la grâce qui les rend justes.
Bref, de même que la faute commise par un seul
a conduit tous les hommes à la condamnation,
de même l’accomplissement de la justice par un seul
a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain
la multitude a été rendue pécheresse,
de même par l’obéissance d’un seul
la multitude sera-t-elle rendue juste.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Jésus jeûne quarante jours, puis est tenté (Mt 4, 1-11)
Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Ta Parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus fut conduit au désert par l’Esprit
pour être tenté par le diable.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits,
il eut faim.
Le tentateur s’approcha et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Mais Jésus répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le diable l’emmène à la Ville sainte,
le place au sommet du Temple
et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu,
jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi des ordres à ses anges,
et : Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui déclara :
« Il est encore écrit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne
et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.
Il lui dit :
« Tout cela, je te le donnerai,
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »
Alors, Jésus lui dit :
« Arrière, Satan !
car il est écrit :
C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras,
à lui seul tu rendras un culte. »
Alors le diable le quitte.
Et voici que des anges s’approchèrent,
et ils le servaient.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche de Pâques Année C : « Une présence dans la vie de tous les jours » 2022-04-27T04:00:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-Paques-Annee-C-Une-presence-dans-la-vie-de-tous-les-jours_a1060.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/62256228-45177966.jpg2022-04-26T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Dans l’épisode de l’évangile de saint Jean que nous venons d’entendre, on retrouve les disciples non plus à Jérusalem, mais en Galilée. Ils ont quitté les lieux des derniers moments de Jésus et des premières apparitions du Ressuscité. Ils ont repris leurs occupations habituelles. Ils se sont remis à la pêche. La rencontre avec Jésus sur le bord du lac tant pour Pierre que pour les autres ne se présente pas comme une occasion de témoignage, mais plutôt comme un moment de familiarité émouvante et de proximité. C’est le message à retenir ce matin. Regardons-y de plus près.
I – Un dialogue surprenant
La scène racontée nous montre Jésus qui s’adresse aux disciples sur un ton très familier : « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson? ». Puis quand ils débarquent sur la rive, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Et Jésus les invite à déjeuner avec lui.
Cette scène est touchante. Il ne s’agit pas d’une apparition où scintille la lumière, où brille le visage de Jésus, où ses vêtements sont plus blancs que la neige. Non, il s’agit de gestes et de paroles de la vie quotidienne. Le Ressuscité se montre aux disciples et s’approche d’eux comme il le faisait autrefois aux jours de sa vie terrestre. Leurs liens avec lui ne sont pas disparus, ils sont transformés
C’est pourquoi, l’auteur de l’évangile écrit que « c’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples ». Les apparitions de Jésus Ressuscité sont toutes des manifestations d’une présence nouvelle que les disciples expérimentent.
Les détails du récit sont là pour nous faire comprendre que cette présence du Ressuscité, même si elle est différente de sa présence terrestre, est une présence tout aussi réelle, une présence qu’on sent dans la vie de tous les jours.
Pas besoin de quitter ses occupations pour rencontrer Jésus. Comme les disciples, tu peux le rencontrer dans tes occupations habituelles : au travail, dans les conversations au téléphone ou pourquoi pas sur Twitter ou Facebook, dans les personnes que tu croises, dans tes amis, dans tes enfants, dans les jeunes, dans les personnes âgées etc.
II – M’aimes-tu?
Si nous continuons la lecture de ce beau texte, nous avons la fameuse scène avec saint Pierre où Jésus lui demande par trois fois « M’aimes-tu? ». Cette question touche l’intime de l’être. Elle fait écho au triple reniement de saint Pierre lors de la Passion. Elle lui donne l’occasion non seulement de regretter ce geste dans la cour du Grand Prêtre, mais elle lui permet de redire tout son amour pour celui qui l’a choisi comme Berger de ses brebis et dont il sera un témoin flamboyant comme nous le voyons dans la première lecture.
Dans cette rencontre touchante avec Jésus Ressuscité, le lien de Pierre avec le Ressuscité se présente comme un lien intime qui se développe dans un climat de partage personnel et d’amour confiant.
Cette rencontre qui touche l’intime de l’être n’est pas réservée à saint Pierre. C’est à chacun et à chacune de nous que Jésus dit ce matin « M’aimes-tu? ». En effet, Jésus continue de se manifester dans notre monde et dans nos vies comme il l’a fait pour les disciples sur le bord du lac. Il attend aussi des réponses d’amour et de foi. Il redit à chacun et à chacune : « Apportez de ce poisson que vous venez de prendre » « Venez déjeuner ».
III- Application
Notre Eucharistie dominicale est un repas où Jésus Ressuscité se manifeste à chaque fois dans le Pain et le Vin consacrés. Le sacrement de l’Eucharistie nous rassemble dans l’attente du Retour du Christ que nous annonçons « jusqu’à ce qu’il vienne » comme dit Saint Paul (I Corinthiens 11, 26). La nourriture qu’il nous propose pour notre pain quotidien, ce n’est plus du poisson grillé, mais son Corps et son Sang.
Le temps pascal nous permet de nous laisser imbiber profondément de la présence de Jésus Ressuscité, Celui qui est vivant hier, aujourd’hui et demain. Même lorsque sa présence semble disparaître, il ne faut pas se décourager. Il est toujours là. Comme les disciples ouvrons les yeux de la foi et nous pourrons dire « C’est le Seigneur ».
Conclusion
Vous voyez que ce beau récit de l’évangile de ce matin est rempli de richesse et de leçons qui peuvent nous aider à vivre mieux notre engagement de chrétien-croyant dans un monde où la foi en la Résurrection de Jésus disparaît souvent des écrans de radar. C’est à nous, à l’exemple de Pierre et des Apôtres dont parle la première lecture, d’être les témoins de tout cela et de crier à pleine voix comme il est dit dans la lecture de l’Apocalypse : « Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
26 avril 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Nous sommes les témoins de tout cela avec l’Esprit Saint » (Ac 5, 27b-32.40b-41)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
les Apôtres comparaissaient devant le Conseil suprême.
Le grand prêtre les interrogea :
« Nous vous avions formellement interdit
d’enseigner au nom de celui-là,
et voilà que vous remplissez Jérusalem
de votre enseignement.
Vous voulez donc faire retomber sur nous
le sang de cet homme ! »
En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent :
« Il faut obéir à Dieu
plutôt qu’aux hommes.
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus,
que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice.
C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé,
en faisant de lui le Prince et le Sauveur,
pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés.
Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela,
avec l’Esprit Saint,
que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »
Après avoir fait fouetter les Apôtres,
ils leur interdirent de parler au nom de Jésus,
puis ils les relâchèrent.
Quant à eux, quittant le Conseil suprême,
ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes
de subir des humiliations pour le nom de Jésus.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 29 (30), 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13)
R/ Je t’exalte, Seigneur,
tu m’as relevé.
ou : Alléluia. (Ps 29, 2a)
Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.
Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.
Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !
Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi ;
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !
DEUXIÈME LECTURE
« Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse » (Ap 5, 11-14)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean
Moi, Jean,
j’ai vu :
et j’entendis la voix d’une multitude d’anges
qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens ;
ils étaient des myriades de myriades,
par milliers de milliers.
Ils disaient d’une voix forte :
« Il est digne, l’Agneau immolé,
de recevoir puissance et richesse,
sagesse et force,
honneur, gloire et louange. »
Toute créature dans le ciel et sur la terre,
sous la terre et sur la mer,
et tous les êtres qui s’y trouvent,
je les entendis proclamer :
« À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau,
la louange et l’honneur,
la gloire et la souveraineté
pour les siècles des siècles. »
Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » ;
et les Anciens, se jetant devant le Trône, se prosternèrent.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-19)
Alléluia. Alléluia.
Le Christ est ressuscité,
le Créateur de l’univers,
le Sauveur des hommes.
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé,
Jésus dit à Simon-Pierre :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment,
plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :
« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :
« Seigneur, toi, tu sais tout :
tu sais bien que je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis :
quand tu étais jeune,
tu mettais ta ceinture toi-même
pour aller là où tu voulais ;
quand tu seras vieux,
tu étendras les mains,
et c’est un autre qui te mettra ta ceinture,
pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort
Pierre rendrait gloire à Dieu.
Sur ces mots, il lui dit :
« Suis-moi. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le Dimanche de Pâques 2022 : « Il vit et il cru »2022-04-17T13:44:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-Paques-2022-Il-vit-et-il-cru_a1058.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/61813558-44966950.jpg2022-04-12T18:00:00+02:00Hermann Giguère
À chaque célébration eucharistique, après la consécration, le président proclame : « Il est grand le mystère de la foi ». L’assemblée répond : « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Cette belle réponse de l’assemblée situe la résurrection de Jésus dans l’ensemble du mystère du Salut. Elle en est le cœur, mais elle ne peut être isolée de la Passion de Jésus ni de son Retour glorieux à la fin des temps. La résurrection est un moment essentiel de notre foi en l’amour de Dieu qui se donne au monde dans son Fils Jésus. Elle nous invite comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture à « rechercher les réalités d’en haut ». C’est ce que les premiers témoins que sont Marie-Madeleine, Pierre et Jean ont été amenés à faire à la suite de leur découverte du tombeau vide. Ils ont vu et il ont cru.
I – Les premiers arrivés au tombeau de Jésus
Mettons-nous à leur place. D’abord Marie-Madeleine. Pleine d’amour pour Jésus, elle ne l’oublie pas et vient avec cœur lui rendre un dernier hommage. Ô surprise, elle ne trouve pas le corps dans le tombeau où on l’avait mis. Elle n’en croit pas ses yeux et s’en va prévenir Pierre.
Celui-ci avec l’autre disciple, probablement Jean, se rend au tombeau. Jean qui est plus jeune arrive avant lui. Il attend Pierre qui, lui, regarde à l’intérieur. Il aperçoit les linges posés à plat, le suaire (le linge qui avait enveloppé le corps de Jésus) roulé à part à sa place. Sous le choc, il laisse entrer l’autre disciple, Jean. Là se produit un événement majeur que l’évangéliste résume en deux mots qui sont la clé pour méditer ce mystère de la résurrection de Jésus : « Il vit, et il crut ».
II – Le mystère de la résurrection de Jésus
Pourquoi le disciple croit-il? On pourrait penser que le tombeau vide est suffisant pour cet acte de foi. Mais est-ce bien le cas?
La résurrection de Jésus ne se démontre pas par des preuves tangibles. Le tombeau vide n’est pas une preuve en soi. Il est un signe. Il n’est pas la raison de l’acte de foi du disciple. S’il croit à la résurrection de son Maître mort sur la croix deux jours plus tôt, c’est qu’il comprend en cet instant que le plan de Salut de Dieu, révélé dans les Écritures, s’achève dans la résurrection de son Fils qu’il relève du tombeau et qui continue ainsi d’être toujours vivant.
C’est pourquoi, nous le redisons à chaque messe comme je l’ai souligné en commençant : « Nous annonçons ta mort, nous proclamons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire ».
III - Application
« Il vit et il crut ». En ce Dimanche de Pâques nous sommes invités à aller au tombeau nous aussi, à regarder à l’intérieur avec les yeux de notre imagination. Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, Jean, nous verrons les linges et le suaire. Nous regarderons le lieu en détail, mais notre imagination sera impuissante à nous montrer Jésus ressuscité.
La seule voie qui nous est accessible c’est celle de la foi. Cette foi n’est pas une fuite en avant ou une représentation ésotérique, Elle s’appuie sur la Parole de Dieu. Celui-ci nous donne son Fils qui, par son abaissement de la Croix, mérite l’exaltation de la résurrection qui fait toutes choses nouvelles.
« Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, ma foi est vaine ». (I Corinthiens 15, 17). La résurrection de Jésus ouvre toute grande la porte des réalités d’en haut à ses frères et sœurs que nous sommes. Comme Jésus ressuscité qui désormais vit totalement pour Dieu, nous mourons à ce qui nous écrase. Nous nous relevons avec Lui de nos tombeaux et nous vivons pour Dieu.
« Lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » écrit saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome. (Romains 6, 9-11)
Conclusion
Demandons au Seigneur en ce beau jour de Pâques de sortir de nos tombeaux de toutes sortes. C’est un jour de joie. C’est un jour de libération. Avec les nouveaux baptisés d’hier soir à la Vigile pascale, avec le Christ ressuscité, recherchons les choses d’en haut comme nous y invite saint Paul dans la deuxième lecture.
Nous pourrons ainsi apporter dans notre monde une note d’espérance et de joie. « La résurrection du Christ, écrit le pape François dans La joie de l’Évangile, produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (La joie de l'Évangile, 278)
Avec nos frères et sœurs chrétiens de tradition orientale, saluons-nous en ce jour de Pâques en disant : « Christos anesti. Alithos anesti! » « Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
12 avril 2022
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Joyeuses Pâques !
Regarde !
La pierre du tombeau a basculé
Elle laisse passer le Vivant.
Entre ciel et terre,
Déchirure de lumière
Éclatée en millions d’étincelles.
Joyeuse nouvelle portée au monde
Comme levain, semence et feu.
Dieu-passant
Dieu-passage
Dieu-Pâque !
Dieu pour toujours
Au milieu de nous!
Alleluia !
Laurette Lepage (Québec)
4 avril 2010
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (Ps 117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
OU AU CHOIX
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? »
« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche de Pâques Année B « Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures »2021-04-18T21:19:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-Paques-Annee-B-Alors-il-ouvrit-leur-intelligence-a-la-comprehension-des-Ecritures_a1002.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/53942361-40705442.jpg2021-04-13T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Il y dans les lectures de ce dimanche une admirable leçon pour le profit de notre vie chrétienne. Cette leçon nous est donnée par la prédication des apôtres dans les premières communautés chrétiennes et par les paroles de Jésus qu’ils ont retenues à l’effet de se référer toujours aux Écritures pour comprendre quelque chose dans ce qui se passait. C’est ce que les apôtres firent après la Pentecôte, c’est ce que nous sommes invités à faire nous aussi.
Commençons par regarder agir les apôtres premiers témoins de la résurrection de Jésus. La première lecture nous donne le témoignage de saint Pierre.
I - La prédication de Pierre
La première lecture illustre parfaitement la nécessaire référence aux Écritures que je viens de souligner. Toute la prédication de Pierre qui nous est rapportée est remplie de ce lien entre ce qui se passe ou s’est passé et les paroles données par Dieu par les prophètes au cours de l’histoire du peuple d’Israël, le peuple avec qui Dieu a fait la première alliance.
Pierre annonce qu’une nouvelle alliance s’est conclue dans le sang versé de Jésus. « Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé par la bouche de tous les prophètes : que le Christ, son Messie, souffrirait. »
Les paroles de Pierre sont très dures pour les juifs qui ont laissé tomber la première alliance en refusant d’en suivre l’aboutissement en Jésus, le Messie promis. « Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins. »
On peut comprendre que cette réalité d’un Messie souffrant était difficile à accepter pour les contemporains de Jésus qui attendait un libérateur et nouveau David. Mais, Pierre leur donne la preuve que c’est bien Jésus qui est le Messie attendu, car le Père l’a relevé de la mort, l’a ressucité pour le salut de tous. Sa mission comme l’expliquera plus tard la Lettre de saint Jean dont nous avons lu un passage il y a un instant est celle du pardon des péchés : « Jésus Christ, le Juste. C’est lui qui, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés, non seulement des nôtres, mais encore de ceux du monde entier. »
On ne comprend rien à la résurrection de Jésus si on ne la met pas en relation avec cette mission de Rédempteur que Dieu a confiée à Jésus. Jésus manifeste une obéissance totale à Dieu qui lui fait porter les péchés de ses frères et sœurs devant le Père et obtenir pour eux le pardon et la réconciliation. Et c’est pour cette raison que la gloire de la résurrection ne peut se séparer de son obéissance totale au Père qui réconcilie le monde avec Lui.
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais on est un peu déconcerté par la teneur de cette mission de Jésus et pourtant c’est ainsi que Dieu a voulu se manifester pleinement pour réconcilier le monde avec lui. En réponse aux promesses de la première Alliance, Jésus vient les accomplir et les rendre définitives. Désormais, en lui l’humanité est réconciliée avec Dieu.
II – La foi en la résurrection
Notre foi en la résurrection de Jésus ne peut se focaliser sur le côté inexplicable humainement de celle-ci. Elle se doit d’entrer dans le mouvement dont elle est l’aboutissement. En effet, elle est le fruit d’un long périple de Dieu avec son peuple et avec toute l’humanité. C’est ce périple qui nous est raconté dans les Écritures.
C’est pourquoi Jésus dans cette apparition aux disciples que nous raconte saint Luc dans l’extrait de son évangile qu’on vient de lire met les points sur les i. « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Jésus Ressuscité ne se contente pas d’un rappel. Il échange, longuement, peut-on penser, avec eux. « Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures ». Nous y sommes. Leur foi et la nôtre ne peuvent se passer de cette source essentielle que sont les Écritures.
Les apparitions de Jésus après la résurrection, comme celle-ci et celle aux disciples d’Emmaüs, n’ont d’autre but que de faire vivre aux disciples la continuité du plan de Dieu qui s’accomplit devant leurs yeux. Forts de cette expérience, les disciples sont invités par Jésus Ressuscité à la partager jusqu’aux confins du monde. « À vous d’en être les témoins » leur dit-il.
III – Application
L’application de ces lectures à notre vie aujourd’hui est facile. Nous sommes les héritiers des premiers disciples comme les chrétiens auxquels s’adressaient saint Luc. Nous cherchons comme eux à incarner notre foi en Jésus en le reconnaissant comme le Seigneur de nos vies.
Notre cheminement peut être assez lent, il peut prendre des directions inappropriées parfois, mais permettons à l’Esprit de nous accompagner sur notre route de croyants. Le monde où nous vivons a besoin d’entendre encore ce message d’amour de Dieu pour l’humanité qui est le cœur de la première Alliance et de l’Alliance nouvelle en Jésus.
La Lettre de Jean lue en deuxième lecture décrit notre action en quelques mots : « Gardons ses commandements ». Cette belle lettre les résumera avec raison dans le seul et unique commandement qui est le « aimez-vous les uns les autres » en disant « Si quelqu’un dit : ‘J’aime Dieu’, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas ». (I Jean 4, 20)
Conclusion
En ce beau dimanche demandons au Seigneur de mettre dans notre cœur l’amour qui a habité Jésus, un amour plus grand que notre cœur, un amour débordant de gestes et de paroles attentives aux autres. Ainsi nous vivrons comme des personnes ressuscitées, nées à une vie nouvelle dans le Christ. Nous laisserons celle-ci nous animer en fréquentant les Écritures et les Sacrements de l’Église.
C’est ce que nous faisons à chaque dimanche en partageant la Table de la Parole et la Table du Pain dans la célébration de l’Eucharistie en union avec nos frères et sœurs du monde entier. Bonne célébration!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
15 avril 2021
Citation de l'abbé Alain Faucher
Ce qui s’avère décisif pour rencontrer le Ressuscité, c’est la relecture d’expérience à la lumière des textes sacrés. Il s’agit de donner sens à des événements fondateurs selon les modalités proposées par Jésus lui-même. Une plongée dans le Premier Testament s’avère indispensable.
L'abbé Alain Faucher, bibliste professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval à Québec, dans le Feuillet biblique, no 2707.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
(Ac 3, 13-15.17-19)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là, devant le peuple, Pierre prit la parole :
« Hommes d’Israël,
le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
le Dieu de nos pères,
a glorifié son serviteur Jésus,
alors que vous, vous l’aviez livré,
vous l’aviez renié en présence de Pilate
qui était décidé à le relâcher.
Vous avez renié le Saint et le Juste,
et vous avez demandé
qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier.
Vous avez tué le Prince de la vie,
lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts,
nous en sommes témoins.
D’ailleurs, frères, je sais bien
que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs.
Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé
par la bouche de tous les prophètes :
que le Christ, son Messie, souffrirait.
Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu
pour que vos péchés soient effacés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(4, 2, 4.7, 9)
R/ Sur nous, Seigneur,
que s’illumine ton visage !
ou : Alléluia ! (4, 7b)
Quand je crie, réponds-moi,
Dieu, ma justice !
Toi qui me libères dans la détresse,
pitié pour moi, écoute ma prière !
Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle,
le Seigneur entend quand je crie vers lui.
Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? »
Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !
Dans la paix moi aussi,
je me couche et je dors,
car tu me donnes d’habiter, Seigneur,
seul, dans la confiance.
DEUXIÈME LECTURE
« C’est lui qui obtient le pardon de nos péchés et de ceux du monde entier » (1 Jn 2, 1-5a)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Mes petits enfants,
je vous écris cela pour que vous évitiez le péché.
Mais si l’un de nous vient à pécher,
nous avons un défenseur devant le Père :
Jésus Christ, le Juste.
C’est lui qui, par son sacrifice,
obtient le pardon de nos péchés,
non seulement des nôtres,
mais encore de ceux du monde entier.
Voici comment nous savons que nous le connaissons :
si nous gardons ses commandements.
Celui qui dit : « Je le connais »,
et qui ne garde pas ses commandements,
est un menteur :
la vérité n’est pas en lui.
Mais en celui qui garde sa parole,
l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur Jésus, ouvre-nous les Écritures !
Que notre cœur devienne brûlant
tandis que tu nous parles.
Alléluia. (cf. Lc 24, 32)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés, à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques ou Dimanche de la Miséricorde divine Année B « Huit jours plus tard... »2021-04-07T02:14:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-ou-Dimanche-de-la-Misericorde-divine-Annee-B-Huit-jours-plus-tard_a1001.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/53935996-40703090.jpg2021-04-06T18:01:00+02:00Hermann Giguère
Nous avons aujourd'hui dans l’évangile que je viens de lire deux rencontres de Jésus Ressuscité avec les siens. Saint Jean en a conservé le souvenir avec un soin précis et il raconte en détail ces deux rencontres. Il les situe dans le temps, la première, le soir de la Résurrection, et la seconde, huit jours plus tard. À ces deux rencontres rapportées par le récit de saint Jean, s'ajoute dans la première lecture tirée des Actes des Apôtres une autre rencontre avec Jésus dans la communauté chrétienne de Jérusalem des années plus tard.
Regardons de près chacune de ces rencontres pour en tirer un enseignement pour nous aujourd’hui : surprise d'une présence, vérité d'une présence et rayonnement d'une présence.
I - La surprise d’une présence
Commençons par la première rencontre qui a lieu le soir de Pâques. Saint Jean insiste pour montrer que celui que les disciples voient n'est pas comme un fantôme ni comme le héros d’une bande dessinée. Il est différent... mais il est le même qu’ils ont connu. Il n’est plus limité par les barrières humaines, comme « les portes du lieu où se trouvaient les disciples [qui] étaient verrouillées par crainte des Juifs ». Et saint Jean raconte que Jésus Ressuscité est là au milieu d’eux. C’est réellement lui, pas de doute possible, malgré la surprise de cette présence. Il leur montre ses mains et son côté marqués par les coups de la Passion.
C’est bien le Jésus qu’ils ont connu et aimé. Ils le voient réellement. Et la suite du récit de cette rencontre nous montre, selon saint Jean, comment les disciples vivent cette visite surprenante pour eux .
Ils le font dans une attitude ouverte et fraternelle. Le souhait de la paix les pénètre et ils auront à coeur de le transmettre à leur tour par la suite. Les disciples sont remplis de joie car ils peuvent vivre de nouveau leur relation avec Jésus dans la proximité et la confiance. Cette relation nouvelle va durer au-delà des jours et des lieux. Elle les fait entrer dans une vie qui n’a plus les limites qu’on connaît habituellement. Elle est d’un autre ordre. Elle est un don de Dieu que le Ressuscité fait partager.
Et puis saint Jean raconte que Jésus Ressuscité impose les mains aux disciples en leur disant: « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Et il ajoute en soufflant sur eux : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». Ces dernières paroles font partie des paroles essentielles qu’on a retenues de la prédication de Jésus qui est venu pour sauver ce qui était perdu (cf. Luc 19, 10) et pour remettre dans l'Amour de Dieu ceux et celles qui le reconnaissent comme leur Sauveur.
II - La vérité d’une présence
Cette reconnaissance de Jésus comme Sauveur qui réconcilie l’humanité avec le Père par sa Mort et sa Résurrection est bien mise en valeur dans la deuxième rencontre qui, huit jours plus tard, s’inscrit dans la suite de celle du soir de Pâques. Elle illustre la vérité d'une présence. C’est celui qui s’est joint aux autres disciples pour vérifier leurs dires, l’apôtre Thomas, qui en est le protagoniste.
Cette reconnaissance de Jésus Sauveur éclate à la fin de la rencontre dans le célèbre « Mon Seigneur et mon Dieu » que lance Thomas en se jetant aux pieds de Jésus. Cet acte de foi qui deviendra le modèle de tous les actes de foi que nous sommes appelés à faire s’est produit dans les hésitations et même les dénégations, mais il a transformé celui qui l'a fait.
Thomas, nous raconte saint Jean, se faisait provocant en disant « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »….je ne croirai pas que Jésus est toujours vivant. Et le Ressuscité entend cette provocation, il y répond de façon spectaculaire en disant à Thomas « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Thomas reconnaît son erreur, car oui! Jésus est bien toujours vivant, sa présence est bien vraie. Il s’écrit « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Tout est dit. Il n’y a rien à ajouter. Ce Jésus que Thomas a fréquenté de près est bien le Sauveur attendu par Israël. Il a vécu l’humiliation du Serviteur souffrant durant la Passion. Maintenant il est ressuscité et exalté par son Père qui le fait Seigneur et des morts et de vivants.
III – Le rayonnement d’une présence
Ce merveilleux texte de souvenirs de la présence de Jésus auprès de ses disciples le soir de Pâques que nous raconte saint Jean est accompagné dans la liturgie d’aujourd’hui par un autre texte qui nous est proposé dans la première lecture qui nous montre le rayonnement de la présence nouvelle de Jésus.
Ce texte des Actes des Apôtres rapporte des souvenirs qu’on doit à saint Luc qui nous manifeste dans ces quelques lignes comment la présence de Jésus reçue et découverte par les disciples après Pâques est allée bien au-delà de leurs personnes. Elle s’est incrustée, dirais-je, dans les cœurs de ceux et celles qui ont, comme Thomas, reconnu Jésus comme leur « Seigneur » et leur « Dieu » et elle a rayonné autour d'eux.
Nous en avons un merveilleux exemple dans ce texte de la première lecture. La présence du Ressuscité est au milieu des premiers chrétiens comme elle l'était au milieu des disciples le soir de Pâques. C'est cette présence du Seigneur Ressuscité qui fait que « la multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ». Ils forment ainsi une communauté tissée serrée qui partage et met tout en commun, même les ressources matérielles.
Cette communauté primitive de Jérusalem a essaimé en de nombreuses parties de l’empire romain, en Asie, en Grèce et même à Rome. Les textes d’aujourd’hui nous en donne une image qui révèle la puissance du Ressuscité et de son message que les disciples après la Pentecôte ont répandu autour d’eux et qui a réuni petit à petit de nombreuses personnes de toutes langues et de toutes nations dont nous sommes. Nous sommes, en effet, les héritiers de ces premiers chrétiens. Il nous revient à nous aussi d'aller proclamer le message de Jésus dans notre monde d’aujourd’hui.
Conclusion
Vous me demanderez comment le faire? La seconde lecture nous donne la meilleure réponse qui soit et que les chrétiens ont suivie – malhabilement parfois - au cours des siècles : « Croire que Jésus est le Fils de Dieu. C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang ». Le croire et le dire. Au Québec, on est devenu de personnes frileuses dans l'affirmation de notre foi au Christ. On veut se fondre dans la masse, on ne veut pas prendre trop de place, on porte avec un peu de peur les rejets et les sarcasmes etc.
« Croire et dire que Jésus est le Fils de Dieu » quelle belle mission ! Pour ce faire nous avons avec nous l’Esprit de Jésus qui ne nous fera jamais défaut. Le texte de la deuxième lecture le dit explicitement : « Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité ». Que l’Esprit soit avec vous et fasse de vous des témoins de Jésus-Christ, Fils de Dieu à qui nous redisons, comme Thomas « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Un mot en terminant pour souligner que le pape saint Jean-Paul II a fait de ce 2e Dimanche de Pâques le Dimanche de la Miséricorde divine en réponse aux demandes venues de sainte Faustine Kowalska (1905-1938) qui a vécu dans le diocèse de Cracovie dont il avait été évêque avant de devenir pape. Sainte Faustine demande de souligner à chaque jour le moment de la mort de Jésus en s'arrêtant à 3 heures de l'après-midi et recommande de répéter souvent l’invocation « Jésus, j’ai confiance en toi ». La dévotion au Christ miséricordieux a pris avec elle un élan remarquable dans tous les milieux grâce à une image qui est reproduite au peu partout où on voit les rayons de la miséricorde sortir en faisceau du Coeur de Jésus.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
6 avril 2021
« Car la foi de ceux qui n’ont pas vu se fonde en effet sur le témoignage des apôtres qui l’ont vu ressuscité et dont le témoignage est scellé par le martyre. Ils meurent en sachant qu’ils meurent dans le Christ et qu’ils ressusciteront en lui et avec lui. Fondée sur les apôtres, l’Église est sainte et "apostolique" et la foi de l’Église est partagée par tous ses membres. »
Ysabel de Andia
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32-35)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme ;
et personne ne disait
que ses biens lui appartenaient en propre,
mais ils avaient tout en commun.
C’est avec une grande puissance
que les Apôtres rendaient témoignage
de la résurrection du Seigneur Jésus,
et une grâce abondante reposait sur eux tous.
Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence,
car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons
les vendaient,
et ils apportaient le montant de la vente
pour le déposer aux pieds des Apôtres ;
puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(117 (118), 2-4, 16ab-18, 22-24)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (117,1)
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
Il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,
mais sans me livrer à la mort.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
DEUXIÈME LECTURE
« Tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde » (1 Jn 5, 1-6)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le dimanche de Pâques 2021 Année B « Pâques, printemps de Dieu... »2021-04-04T05:42:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-dimanche-de-Paques-2021-Annee-B-Paques-printemps-de-Dieu_a1000.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/52964549-40223216.jpg2021-03-30T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Dans les contrées de l’hémisphère nord, Pâques coïncide avec le début du printemps. C’est pourquoi la fête de Pâques est associée à la nouveauté, à la renaissance. À la fin d’un hiver, rigoureux parfois, Pâques marque le début d’une saison nouvelle. Les fleurs font leur apparition comme les jacinthes, les jonquilles et les crocus qui pointent sous la neige. Autrefois nos grand-mères sortaient leurs chapeaux de paille et leur robes fleuries neuves pour la grand-messe du matin de Pâques. C’est dans le même esprit que se continue à New York la Easter Parade sur le 5ème Avenue.
Cette année, malgré la pandémie de la CORONAVIRUS-19, nous pouvons laisser le joie de Pâques transparaître. La vie est plus forte que les virus.
Les mots : nouveauté, joie et espérance pourraient caractériser la fête de Pâques qui commence aujourd’hui et qui se continue les dimanches suivants jusqu'à la fête de l'Ascension.
I – Nouveauté
La nouveauté que représente la fête de Pâques se comprend si on se rappelle son origine lointaine qui remonte à la Pâque du peuple hébreu qui célébrait ainsi sa sortie d’Égypte où il était passé de l’esclavage à la liberté. Ce passage – ce que veut dire le mot Pâques en hébreu – a été au cœur de l’Alliance du peuple d’Israël avec Dieu et il l’est encore aujourd’hui pour nos frères et sœurs juifs
Les chrétiens ont donné à cette fête un sens nouveau. Elle célèbre la résurrection du Christ qui est passé de la mort à une vie nouvelle. Pâques est ainsi devenu, pour les chrétiens, le jour de la Résurrection de Jésus.
Marie Madeleine, Pierre et Jean dont il est question dans l’évangile, les autres apôtres, des femmes venues au tombeau, les disciples d'Emmaüs et plus de 500 frères, dira saint Paul, (I Corinthiens 15, 6) témoignent de cet évènement qui change le monde. Jésus mort sur la croix a été relevé du tombeau par son Père qui l’a établi Seigneur sur tout l'univers et sur tous les êtres vivants. Il devient selon l’expression du Père Teilhard De Chardin le « Point Omega » qui attire tout à lui et par qui toute la création rejoint Dieu le Père.
Quelle nouveauté extraordinaire! Dans cet esprit, il n’y a rien qui est impossible désormais. La mort et la vie sont réconciliés. Apparaît une vie nouvelle, une vie « pour Dieu » dit saint Paul (Romains 6, 10), dans laquelle le Christ nous entraîne et dont il vit éternellement.
II – Joie
Comment ne pas être dans la joie en réalisant que nous sommes appelés, qui que nous soyons, à suivre le Christ dans ce chemin nouveau et à entrer avec lui dans la vie en plénitude qu’il reçoit de Dieu et qu’il nous communique?
Les textes liturgiques laissent éclater cette joie avec emphase, en reprenant à tout moment des alléluias répétés, cette exclamation ALLELUIA qui est typique du temps de Pâques qui exprime la joie de fils et filles de Dieu renés de l’eau et de l’Esprit.
La joie de Pâques est une joie profonde qui touche tout l’être. Elle ne s’entend pas seulement d’une émotion passagère. Elle est une façon d’être, on pourrait dire un « état de joie ». La joie de Pâques irradie la vie des personnes baptisées d'une lumière qui rayonne autour d’elles. C’est une joie qui a vaincu le doute et qui se vit sans crainte car elle a trouvé la base où s’appuyer fermement : la résurrection de Jésus.
En effet, le Christ ressuscité envoie le message que la vie vaut la peine d’être vécue et que la mort n’est qu’un passage, car la vie à la suite de Jésus débouche sur la vie éternelle. Mort avec le Christ nous vivons en lui. Saint Paul l’écrit aux chrétiens de Rome lorsqu’il leur dit « pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » (Romains 10, 11). Refaisons souvent cette prière : « Père, accepte la vie que j'ai reçue de toi. Tu me l'as donnée sur la terre ici-bas pour qu'elle devienne porteuse de vie éternelle. Alleluia! Alleluia! »
III – Espérance
Les nouveautés de Pâques qu’un chansonnier liturgique québécois, le Père Robert Lebel, appelle « Printemps de Dieu, printemps du monde, printemps du cœur, printemps de Jésus-Christ » sont de l’ordre des semences qui nous sont données comme celles que nous mettons en terre en ce temps de printemps. Nouveautés remplies d’espoir, d’attente, d’ouverture.... Regardons le vaccin qui nous est offert contre la COVID-19 comme une semence à soutenir et à recevoir avec joie.
Si Pâques relève d’une foi à toute épreuve qui proclame que Jésus est ressuscité - qu'il est vraiment ressuscité - cette fête engendre aussi l’espérance sous toutes ses facettes. Sans cette vertu d’espérance, notre foi est incomplète. L’espérance est la vertu de la route. Elle représente l’élan qui anime le marcheur, l’élan qui préside à tous les projets de renouveau.
Oui, « cette petite fille espérance », comme disait Charles Péguy, a l’air toute petite, mais c’est elle qui, nous tenant par la main, nous guide vers le but recherché. Pour les baptisés que nous sommes ce but est l’entrée avec le Christ dans cette vie nouvelle qu’il expérimente comme ressuscité et à laquelle il nous associe par le baptême.
Le pape François décrit bien cela dans son Exhortation apostolique La Joie de l’Évangile : « La résurrection du Christ produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (La joie de l’Évangile numéro 278)
Conclusion
En conclusion de ce Carême où nous avons découvert la personne de Jésus de façon plus intime, que la fête de Pâques nous permette de nous laisser emporter avec lui dans la joie d’être aimé de Dieu notre Père et de le manifester autour de nous. Un chrétien joyeux est un chrétien missionnaire. Notre Pape François en est l’illustration parfaite.
Je reprends ses paroles pour vous souhaiter Joyeuses Pâques : « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs : écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique pour permettre à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité.»
Joyeuses Pâques!
Christ est ressuscité! Il est vraiment ressuscité!
Χριστὸς ἀνέστη! Ἀληθῶς ἀνέστη!
Christos anesti! Alithos anesti!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
Robert Lebel est un prêtre et un chansonnier liturgique québécois bien connu non seulement au Québec mais également dans les Maritimes, dans l’Ouest Canadien, en France ainsi qu’en Belgique, où il voyage pour interpréter ses chants de louanges.
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde!
Pâques, printemps du cœur!
Pâques de Jésus-Christ!
1 - Quand renaîtront sur les branches
Les bourgeons inespérés,
Quand reviendront les oies blanches
De leurs terres d'émigrés,
Nous fêterons la revanche
Du présent sur le passé
Et comme au premier dimanche
Le retour du Premier-Né.
Pâques, printemps de Dieu !
Pâques, printemps du monde !
Pâques, printemps du cœur !
Pâques de Jésus Christ !
2 - Quand se fendront les embâcles
Sous la force des ruisseaux
Et que les rochers de glace
Laisseront jaillir les eaux,
Nous fêterons le miracle
De la brèche du tombeau
Et comme au premier dimanche
La victoire de l'Agneau.
3 - Quand s'agitera la terre
À l'approche des lueurs
Et que sur nos champs austères
S'allumeront les couleurs,
Nous fêterons le mystère
D'une croix chargée de fleurs
Et comme au premier dimanche
La lumière du Sauveur.
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
On peut aussi choisir le texte suivant.
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous
pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous
donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L'Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l'homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s'affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu'as-tu vu en chemin ? »
« J'ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j'ai vu la gloire du Réssuscité.
J'ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est réssuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre
et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Au lieu de cet Évangile, on peut lire celui qui a été lu à la Veillée pascale.
Pour la messe du soir de Pâques, on peut aussi lire l’Évangile de Luc 24,13-35.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques Année A ou Dimanche de la Miséricorde divine « Vivant pour Dieu éternellement »2020-04-16T15:03:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-Annee-A-ou-Dimanche-de-la-Misericorde-divine-Vivant-pour-Dieu-eternellement_a946.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/42876803-35580786.jpg2020-04-14T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Habituellement, le 2e dimanche de Pâques que nous vivons met devant nos yeux les nouveaux baptisés qui depuis la Vigile pascale ont été revêtus d'un vêtement blanc marquant leur passage avec le Christ ressuscité vers une vie nouvelle pour Dieu. Hélas en 2020, en raison de la pandémie de la maladie du coronavirus COVID-19 les baptêmes dans la Nuit de Pâques n'ont pas eu lieu. Quoiqu'il en soit, le symbolisme de la liturgie demeure. Dans les temps anciens, les nouveaux baptisés portaient leur vêtement blanc, leur aube blanche, pendant toute la semaine et le huitième jour ils le déposaient à l'église et on donnait au 2e Dimanche de Pâques le nom de Dimanche « in albis ».
Depuis 2008, ce 2e dimanche de Pâques a été nommé par saint Jean-Paul II le Dimanche de la Miséricorde divine. Ce faisant il donnait suite au message diffusé par sainte Faustine Kowalska (25 août 1905-5 octobre 1938), religieuse polonaise du diocèse de Cracovie, lui demandant de répandre une image de Jésus miséricordieux où il est écrit « Jésus, j'ai confiance en toi » et de proposer que le 2e dimanche de Pâques soit celui de la Miséricorde divine.
Comment vivre les beautés de ce 2e Dimanche de Pâques dont les lectures sont des plus stimulantes ?
I - Pâques dure cinquante jours
Commençons par prendre conscience que la fête de Pâques s'étend sur cinquante jours que nous appelons le « Temps de Pâques ». On ne peut découvrir et expliciter toutes les richesses de Pâques en une seule fois. Il fait bon de se laisser habiter en profondeur par ce mystère fondamental de la foi chrétienne. En effet, comme dit saint Paul, si le Christ n'est pas ressuscité, ma foi est vaine (I Corinthiens 15, 14). Elle n'a pas de sens.
Au cours des jours du Temps pascal, nous sommes replongés dans les eaux de notre baptême, nous revivons les découvertes des Apôtres et des disciples après la Pentecôte, nous relisons les Écritures avec une lumière nouvelle et nous comprenons que Celui dont parlaient les Écritures de l'Ancien Testament depuis Abraham en passant par Moïse et les prophètes c'est Jésus.
Comme le proclame saint Pierre aux gens réunis autour de lui et des apôtres le jour de la Pentecôte « ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ » (Actes 2, 37). Oui! dans son abaissement sur la croix, Jésus a porté toutes les fragilités et les péchés du monde. Il a été relevé par Dieu qui l'a exalté et nous l'a donné comme « premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis » (I Corinthiens 15, 20), notre frère Premier-né "vivant pour Dieu éternellement". Il « est revenu à la vie, et c'est pour Dieu qu'il vit », écrit saint Paul (Romains 6, 10).
De même, comme baptisés, nous le suivons dans sa mort et sa résurrection. « Dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (Romains 14, 8). C'est dans ce contexte baptismal que nous sommes passés avec Jésus de la mort à la vie, d'une mortalité marquée par la finitude à une vie qui ne finit plus, à la vie éternelle.
Comment recevoir ce Mystère de la Résurrection dans nos vies ?
II - La Résurrection de Jésus, une grâce à découvrir
Les trois lectures entendues seront ici pour nous autant de voies pour nous aider à entrer dans le Mystère de la Résurrection de Jésus.
La première nous indique que c'est en communauté que nous faisons une véritable rencontre du Christ ressuscité. Voyez la petite communauté naissante celle de de tous les croyants qu'on nous présente unie dans la même foi : « Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres. Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; se tenant dans le Temple et attirant de plus en plus de personnes qui adhèrent au Seigneur par la foi ». Le témoignage que nous avons à rendre encore aujourd'hui est le même. C'est celui d'une foi commune vécue en communauté qui interpelle dans notre monde éclaté et invite à reconnaître Jésus comme Seigneur et Sauveur.
La seconde lecture tirée de la Première Lettre attribuée a saint Pierre invite les personnes croyantes à exprimer sans peur leur foi dans l'héritage reçu de Jésus, un héritage de vie éternelle que les soucis et le temps ne peuvent amoindrir, un héritage qui mène dans l'intimité de Dieu en union avec Jésus Ressuscité. Comme dit saint Pierre, c'est « un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps. Aussi vous exultez de joie ». Nous sommes les héritiers et les héritières d'une Bonne Nouvelle dont notre monde a un grand besoin. Que notre vie laisse paraître la joie qui nous habite. Oui! Exultons de joie. Ceux et celless qui nous croiseront le remarqueront. C'est le plus beau témoignage que nous pouvons donner et qui est à la portée de toutes les personnes quelles qu'elles soient.
Enfin en troisième lieu, l'évangile nous présente deux visites de Jésus Ressuscité qui sont des rencontres inoubliables pour les disciples. L'une à tout le groupe au soir de Pâques sans la présence de Thomas et l'autre une semaine plus tard. Thomas en apprenant que les autres apôtres avait rencontré le Ressuscité ne voulait pas croire ce qu'on lui racontait. Et une semaine plus tard nous le retrouvons à genoux devant le Ressuscité lui disant « Mon Seigneur et mon Dieu ». Les hésitations et les doutes de Thomas ressemblent aux nôtres parfois. Nos sens et notre raison cherchent des preuves de la résurrection. Ils n'en auront jamais. C'est une affaire de foi, une foi qui s'appuie sur des témoins qui ont fait une rencontre avec le Ressuscité qui remplit leur cœur d'une présence à nulle autre pareille. C'est ce qu'ont vécu les premiers témoins : les apôtres, Marie-Madeleine, les disciples d'Emmaüs et c'est ce que nous sommes invités à vivre. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Nous sommes donc invités ce matin à recevoir le mystère de la Résurrection dans la foi à travers des questionnements parfois semblables à ceux de l'apôtre Thomas, mais avec une confiance absolue dans le témoignage des premiers disciples qui ont vu et reconnu la présence de Jésus Ressuscité toujours vivant.
III- La fête de la Miséricorde divine
Ajoutons en terminant un mot sur la fête de la Miséricorde divine associée au 2e Dimanche de Pâques. La prière « Jésus, j’ai confiance en toi » (Jezu ufam tobie en polonais) qui figure sur l’image de Jésus miséricordieux de sainte Faustine exprime notre assurance que Dieu ouvre ses bras à toutes les personnes sans faire de distinction car « la puissance de Dieu est amour et sa justice est miséricorde » dit justement le pape François dans un tweet posté sur son compte Twitter. Notre attitude de confiance est l’expression concrète de notre abandon à la Miséricorde divine. En nous jetant dans les bras de Jésus nous nous remettons totalement entre les mains de la Miséricorde divine.
Sainte Faustine propose des moyens concrets pour développer ce sens de la Miséricorde divine comme le chapelet de la miséricorde, l’arrêt pour un moment de prière dans l’après-midi à 15 heures l'heure de la mort du Christ en croix, la prière devant l’image de Jésus miséricordieux, la neuvaine de la miséricorde du Vendredi Saint au 2e dimanche de Pâques.
Ces gestes de dévotion ont été entérinés par l’autorité de l’Église en nommant le 2e dimanche de Pâques le Dimanche de la Miséricorde divine. Ils rejoignent plusieurs chrétiens et chrétiennes.
Conclusion
Que la célébration eucharistique de ce dimanche vécue soit en famille soit par internet ou par la télévision à cause du confinement où nous relègue la COVID-19 nous garde malgré tout dans la joie de Pâques et la confiance dans le Père qui a ressuscité Jésus pour en faire le Seigneur et le Sauveur de l’humanité.
Ainsi nous pourrons, chacun et chacune dans nos milieux de travail, dans nos familles, dans nos lieux de loisirs et/ou de retraite être des témoins que Jésus est vivant et que la puissance de Dieu qui l’a ressuscité des morts se manifeste principalement dans la miséricorde.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
14 avril 2020
« La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu'il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde. » (Petit Journal de saint Faustine Kowalska, § 699).
« Dis, ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier. » (Ibidem § 1517).
Lectures pour le 2e dimanche de Pâques
Première lecture
« Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun » (Ac 2, 42-47)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres
et à la communion fraternelle,
à la fraction du pain
et aux prières.
La crainte de Dieu était dans tous les cœurs
à la vue des nombreux prodiges et signes
accomplis par les Apôtres.
Tous les croyants vivaient ensemble,
et ils avaient tout en commun ;
ils vendaient leurs biens et leurs possessions,
et ils en partageaient le produit entre tous
en fonction des besoins de chacun.
Chaque jour, d’un même cœur,
ils fréquentaient assidûment le Temple,
ils rompaient le pain dans les maisons,
ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ;
ils louaient Dieu
et avaient la faveur du peuple tout entier.
Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait
ceux qui allaient être sauvés.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 117 (118), 2-4, 13-15b, 22-24)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (Ps 117, 1)
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
On m’a poussé, bousculé pour m’abattre ;
mais le Seigneur m’a défendu.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Clameurs de joie et de victoire
sous les tentes des justes.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle ;
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Deuxième lecture
« Il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts » (1 P 1, 3-9)
Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre
Béni soit Dieu, le Père
de notre Seigneur Jésus Christ :
dans sa grande miséricorde,
il nous a fait renaître pour une vivante espérance
grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts,
pour un héritage qui ne connaîtra
ni corruption, ni souillure, ni flétrissure.
Cet héritage vous est réservé dans les cieux,
à vous que la puissance de Dieu garde par la foi,
pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps.
Aussi vous exultez de joie,
même s’il faut que vous soyez affligés,
pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ;
elles vérifieront la valeur de votre foi
qui a bien plus de prix que l’or
– cet or voué à disparaître
et pourtant vérifié par le feu –,
afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur
quand se révélera Jésus Christ.
Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ;
en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi,
vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire,
car vous allez obtenir le salut des âmes
qui est l’aboutissement de votre foi.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le dimanche de Pâques 2020 Année A « Ressuscités avec le Christ » 2020-04-11T04:04:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-dimanche-de-Paques-2020-Annee-A-Ressuscites-avec-le-Christ_a945.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/42875040-35580307.jpg2020-04-07T18:00:00+02:00Hermann Giguère
À chaque célébration eucharistique, après la consécration, le président proclame : « Il est grand le mystère de la foi ». L’assemblée répond : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Cette belle réponse de l’assemblée situe la résurrection de Jésus dans l’ensemble du mystère du Salut. Elle en est le cœur, mais elle ne peut être isolée de la Passion et du Retour du Christ en gloire. La résurrection n’est pas un prodige fantastique. Elle est un moment essentiel de notre foi en l’amour de Dieu qui se donne au monde dans son Fils Jésus. Elle nous invite comme le dit saint Paul dans la première lecture à « recherchez les réalités d’en haut ». C’est ce que les premiers témoins que sont Marie-Madeleine, Pierre et Jean ont été amenés à faire à la suite de leur découverte du tombeau vide.
I – Les premiers arrivés au tombeau de Jésus
Mettons-nous à leur place. D’abord Marie-Madeleine. Pleine d’amour pour Jésus, elle ne l’oublie pas et vient avec cœur lui rendre les derniers hommages qui sont de nettoyer son corps, de le purifier et de le remettre en place. Ô surprise, elle ne trouve pas le corps dans le tombeau où on l’avait mis. Elle n’en croit pas ses yeux et s’en va prévenir Pierre.
Celui-ci avec l’autre disciple, probablement Jean, se rend au tombeau. Jean qui est plus jeune arrive avant lui. Il attend Pierre qui, lui, regarde à l’intérieur. Il aperçoit les linges posés à plat, le suaire (le linge qui avait enveloppé le corps de Jésus) roulé à part à sa place. Sous le choc, il laisse entrer l’autre disciple, Jean. Là se produit un événement majeur que l’évangéliste résume en deux mots qui sont la clé pour méditer ce mystère de la résurrection de Jésus : « Il vit, et il crut ».
II – Le mystère de la résurrection de Jésus
Pourquoi le disciple croit-il? On pourrait penser que le tombeau vide est suffisant pour cet acte de foi. Mais n'est pas le cas.
La résurrection de Jésus ne se démontre pas par des preuves tangibles. Le tombeau vide n’est pas une preuve en soi. Il est un signe. Il n’est pas la raison de l’acte de foi du disciple. S’il croit à la résurrection de son Maître mort sur la croix deux jours plus tôt, c’est qu’il comprend en cet instant que le plan de Salut de Dieu, révélé dans les Écritures, s’achève dans la résurrection de son Fils qu’il relève du tombeau et qui continue ainsi d’être toujours vivant.
C’est pourquoi, nous le redisons à chaque messe comme je l’ai souligné en commençant : « Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire ».
III - Application
« Il vit et il crut ». En ce Dimanche de Pâques nous sommes invités à aller au tombeau nous aussi, à regarder à l’intérieur avec les yeux de notre imagination. Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, Jean, nous verrons les linges et le suaire. Nous regarderons le lieu en détail, mais notre imagination sera impuissante à nous montrer Jésus ressuscité.
La seule voie qui nous est accessible c’est celle de la foi. Cette foi n’est pas une fuite en avant ou une représentation ésotérique. Elle s’appuie sur la Parole de Dieu. Celui-ci nous donne son Fils qui, par son abaissement de la Croix, mérite l’exaltation de la résurrection qui fait toutes choses nouvelles.
« Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, ma foi est vaine ». (I Corinthiens 15, 17). La résurrection de Jésus ouvre toute grande la porte des réalités d’en haut à ses frères et sœurs que nous sommes. Comme Jésus ressuscité qui désormais vit totalement pour Dieu, et avec lui, nous mourons à ce qui nous écrase. Nous nous relevons avec lui de nos tombeaux et nous vivons pour Dieu.
« Lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » écrit saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome. (Romains 6, 9-11)
Conclusion
Demandons au Seigneur en ce beau jour de Pâques de sortir de nos tombeaux de toutes sortes. C’est un jour de joie. C’est un jour de libération. Avec le Christ ressuscité, recherchons les choses d’en haut comme nous y invite saint Paul dans la deuxième lecture car nous sommes ressuscités avec le Christ.
Nous pourrons ainsi apporter dans notre monde une note d’espérance et de joie. « La résurrection du Christ, écrit le pape François dans La joie de l’Évangile, produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (Evangelii Gaudium, 278)
Avec nos frères et sœurs chrétiens d’Orient saluons-nous en ce jour de Pâques en disant : « Christos anesti. Alithos anesti! » « Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ».
Que cette salutation, en cette période de pandémie du coronavirus, mette en nous et chez nos dirigeants un espoir fondé d'en sortir victorieux et nous donne l'énergie pour suivre les directives qui éloigneront de nous ce virus invisible mais bien présent et qui a déjà fauché des milliers de vies humaines. Ayons une pensée pour ces personnes décédées et confions les à la miséricorde du Seigneur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 avril 2020
__________________________________
Joyeuses Pâques !
Regarde !
La pierre du tombeau a basculé
Elle laisse passer le Vivant.
Entre ciel et terre,
Déchirure de lumière
Éclatée en millions d’étincelles.
Joyeuse nouvelle portée au monde
Comme levain, semence et feu.
Dieu-passant
Dieu-passage
Dieu-Pâque !
Dieu pour toujours
Au milieu de nous!
Alleluia !
Laurette Lepage (Québec)
4 avril 2010
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
7 avril 2020
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (Ps 117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
OU AU CHOIX
DEUXIÈME LECTURE
« Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit
pour que fermente toute la pâte ?
Purifiez-vous donc des vieux ferments,
et vous serez une pâte nouvelle,
vous qui êtes le pain de la Pâque,
celui qui n’a pas fermenté.
Car notre agneau pascal a été immolé :
c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête,
non pas avec de vieux ferments,
non pas avec ceux de la perversité et du vice,
mais avec du pain non fermenté,
celui de la droiture et de la vérité.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? »
« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Au lieu de cet Évangile, on peut lire celui qui a été lu à la Veillée pascale.
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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques Année C ou Dimanche de la Divine Miséricorde « Nous avons vu le Seigneur »2019-04-27T15:13:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-Annee-C-ou-Dimanche-de-la-Divine-Misericorde-Nous-avons-vu-le-Seigneur_a889.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/30791669-29254655.jpg2019-04-23T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Nous célébrons aujourd’hui le 2e dimanche de Pâques. On ne dit pas le 2e dimanche après Pâques, mais bien le 2e dimanche de Pâques parce que pendant 40 jours c’est la fête de Pâques qui se continue. C’est bien normal, car Pâques est le cœur de notre foi. C’est le Christ ressuscité que nous suivons et que nous reconnaissons toujours présent dans nos vies.
La liturgie de ce dimanche nous offre trois pistes pour vivre concrètement notre foi au Christ ressuscité. La première centre notre regard sur le Christ miséricordieux, la seconde nous ramène à notre baptême et la troisième est l’occasion d’une profession de foi en Jésus ressuscité.
I – Jésus miséricordieux
Le 2e dimanche de Pâques a été proclamé le Dimanche de la Divine Miséricorde par le pape saint Jean-Paul II le 30 avril 2000. C’est un choix qui répond aux démarches d’une religieuse polonaise, sainte Faustine Kowalska, à qui le Seigneur avait demandé de se consacrer à la promotion de la dévotion à la Divine Miséricorde en diffusant une image de Jésus miséricordieux et en sollicitant des autorités ecclésiastiques l’institution d’une fête de la Divine Miséricorde. « La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques » entend-elle Jésus lui dire un jour (Petit Journal de saint Faustine Kowalska, § 699).
L’image de Jésus miséricordieux diffusée par sainte Faustine que vous avez peut-être vue montre un Christ dont le cœur irradie des rayons de toutes les couleurs et sur laquelle est écrit « Jésus, j’ai confiance en Toi ! » (en polonais : « Jezu, ufam Tobie ! »).
Sainte Faustine recommande de s’arrêter à 15 heures à chaque jour pour faire mémoire de la mort de Jésus, de prier les litanies de la miséricorde et aussi à chaque année de commencer une neuvaine à la Divine Miséricorde le Vendredi Saint. C’est cette pratique qui explique le choix du 2e dimanche de Pâques comme fête de la Divine Miséricorde. En effet, si on commence un parcours de neuf jours le Vendredi Saint, on le termine le samedi suivant et le dimanche qui suit est le jour où on peut célébrer la fête de la Divine Miséricorde.
« Jésus, j’ai confiance en Toi ». Voilà la première piste de méditation pour notre célébration d’aujourd’hui.
II – Le dimanche des personnes nouvellement baptisées à Pâques appelé autrefois « Dimanche in albis » ou « Dimanche de la Quasimodo »
La seconde piste de médiation met devant nous la réalité de notre baptême. Elle m’inspire beaucoup parce qu'elle est enracinée dans les usages de la catéchèse baptismale des premiers siècles de l’Église. Le 2e dimanche de Pâques marquait et marque encore ajourd'hui la remise par les nouvelles personnes baptisées de leur vêtement blanc (leur aube) reçu la nuit de la Vigile pascale. Ce vêtement était porté autrefois pendant toute la semaine et le 2e dimanche de Pâques les personnes nouvellement baptisées étaient intégrées totalement à leur communauté chrétienne. Ils en faisaient partie désormais à part entière.
Pendant toute la semaine qu’on appelle l’ « octave de Pâques », dans l'Église ancienne, les personnes nouvellement baptisée avaient entendu des catéchèses sur leur foi pour entrer dans le mystère qu’elles vivaient, des « catéchèses mystagogiques » disait-on, qui les aidaient à se familiariser avec les nouvelles réalités de leur foi.
On ne peut faire autrement que de suivre le même chemin que les personnes nouvellement baptisées. Même si nous avons vécu notre baptême, pour la plupart, dans notre enfance, celui-ci produit sa grâce, sa vigueur et sa richesse sans défaillance tout au cours de nos vies. Par le baptême nous avons été comme le dit saint Paul « ensevelis avec le Christ, nous sommes ressuscités avec Lui » (Romains 6, 4 cf. aussi Colossiens 2, 12). Et avec lui nous sommes invités à vivre pour Dieu.
La vie chrétienne ne peut se réduire à des pratiques. Elle est d’abord et avant tout l’union à une personne, le Christ, qui nous entraîne avec lui. Nous n’avons jamais fini vivre et goûter les effets de cette relation. Nous pouvons avec joie nous associer à nos frères et sœurs nouvellement baptisés car pour nous aussi le chemin à la suite du Christ, même s’il est commencé depuis longtemps, est encore à découvrir et à approfondir dans notre vie de tous les jours.
III – Thomas, l’incrédule
La troisième piste de réflexion repose sur le récit très connu de l’apparition de Jésus à Thomas. L’évangile de saint Jean nous en raconte les détails. Les disciples ont déjà rencontré le Ressuscité dans un moment de présence intense où ils l’ont reconnu en entendant le souhait qu’il leur faisait : « La paix soit avec vous! ».
Thomas n’était pas avec eux. Il demande à se rendre compte par lui-même que Jésus est bien ressuscité. Et le miracle se produit. Jésus se tient de nouveau au milieu de ses disciples et Thomas est là.
La scène où il met sa main dans les plaies du Christ et les paroles qu’il prononce : « Mon Seigneur et mon Dieu » ont traversé les siècles. Elles ont inspiré des milliers et des milliers des personnes.
On peut se demander si Thomas était un incrédule irréductible. Je ne pense pas, car ce qui ressort du récit de saint Jean c’est que Thomas a besoin d’être certain que le Jésus que lui et les disciples rencontrent est bien le même que celui qu’ils ont côtoyé avant sa mort et qui est mort sur la croix quelques jours plus tôt. C'est ce qu'exprime symboliquement les paroles « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la arque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Saint Jean, en racontant cette scène de façon très colorée, veut ainsi nous faire comprendre que la résurrection de Jésus n’est pas un simple retour à la vie. Ce n’est pas comme si un cadavre revenait à la vie. C’est un mystère de foi où le Jésus mort sur la croix continue de vivre d’une autre façon, mystérieuse. qui le rend accessible à tout le monde pour les siècles des siècles.
Lorsque je participe à l’Eucharistie comme nous le faisons ce matin, c’est le Christ ressuscité que je rencontre. Il se présente à moi comme il l’a fait pour les disciples et pour Thomas. Est-ce que je suis prêt à lui dire et redire : « Mon Seigneur et mon Dieu » ?
Conclusion
Ces trois pistes de méditation nous permettent d’aller un peu plus loin dans notre foi en Jésus Ressuscité, Seigneur et Sauveur. Ce matin, nous sommes nourris et touchés par l’image de Jésus miséricordieux, par les nouveaux baptisés et par la scène de Thomas qui rencontre Jésus ressuscité.
Laissons-nous habiter par la personne du Christ qui est comme le dit l’Écriture l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin de tout, celui que Dieu nous a donné pour ramener l’humanité vers Lui.
Que le Seigneur Jésus nous illumine et nous remplisse de sa vie pendant tout le temps pascal et tous les jours de notre vie !
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Lectures de la messe pour le 2e dimanche de Pâques Année C ou Dimanche de la Divine Miséricorde
Première lecture
« Des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachèrent au Seigneur » (Ac 5, 12-16)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
À Jérusalem,
par les mains des Apôtres,
beaucoup de signes et de prodiges
s’accomplissaient dans le peuple.
Tous les croyants, d’un même cœur,
se tenaient sous le portique de Salomon.
Personne d’autre n’osait se joindre à eux ;
cependant tout le peuple faisait leur éloge ;
de plus en plus, des foules d’hommes et de femmes,
en devenant croyants, s’attachaient au Seigneur.
On allait jusqu’à sortir les malades sur les places,
en les mettant sur des civières et des brancards :
ainsi, au passage de Pierre,
son ombre couvrirait l’un ou l’autre.
La foule accourait aussi des villes voisines de Jérusalem,
en amenant des gens malades ou tourmentés par des esprits impurs.
Et tous étaient guéris.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(Ps 117 (118), 2-4, 22-24, 25-27a)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (117, 1)
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Oui, que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !
Dieu, le Seigneur, nous illumine.
Deuxième lecture
« J’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » (Ap 1, 9-11a.12-13.17-19)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean
Moi, Jean, votre frère,
partageant avec vous la détresse,
la royauté et la persévérance en Jésus,
je me trouvai dans l’île de Patmos
à cause de la parole de Dieu
et du témoignage de Jésus.
Je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur,
et j’entendis derrière moi une voix forte,
pareille au son d’une trompette.
Elle disait :
« Ce que tu vois, écris-le dans un livre
et envoie-le aux sept Églises :
à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire,
Sardes, Philadelphie et Laodicée. »
Je me retournai pour regarder
quelle était cette voix qui me parlait.
M’étant retourné,
j’ai vu sept chandeliers d’or,
et au milieu des chandeliers un être
qui semblait un Fils d’homme,
revêtu d’une longue tunique,
une ceinture d’or à hauteur de poitrine.
Quand je le vis,
je tombai à ses pieds comme mort,
mais il posa sur moi sa main droite, en disant :
« Ne crains pas.
Moi, je suis le Premier et le Dernier,
le Vivant :
j’étais mort,
et me voilà vivant pour les siècles des siècles ;
je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
Écris donc ce que tu as vu,
ce qui est,
ce qui va ensuite advenir. »
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche de Pâques (Année B) « À vous d'en être témoins »2021-02-22T01:26:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-Paques-Annee-B-A-vous-d-en-etre-temoins_a827.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/19758339-23512284.jpg2018-04-10T20:00:00+02:00Hermann Giguère
C’est la Résurrection de Jésus qui illumine encore notre rassemblement de ce matin. Elle est le fil conducteur de ce temps de Pâques. Ce mystère au cœur de notre foi est un événement incroyable, un événement fondateur. Les témoins nous le racontent. Mais la Résurrection de Jésus est aussi remplie de fruits de toutes sortes qu’on n’a pas fini de découvrir. Ce matin, l’évangile nous permet d’en goûter trois en particulier.
I – Une présence dans la vie ordinaire
Le premier fruit qui nous est montré dans l’évangile d’aujourd’hui est celui de pouvoir partager autour de soi sa rencontre de Jésus-Christ. Cela se voit dans l’attitude des deux disciples d’Emmaüs qui ont croisé Jésus sur leur chemin sans le reconnaître d’abord, puis qui furent gagnés, par la suite, par ses paroles et ses gestes : partage de l’Écriture et partage du Pain. Tout brulants, ils le rencontrent dans la foi.
C’est cette foi en Lui qu’ils viennent partager avec les autres disciples. Ils racontent cette rencontre inouïe. Les mots leur manquent, et pourtant ils l’affirment avec assurance que Jésus était là bien vivant cheminant avec eux et partageant le pain rompu.
Cette foi n’est pas une foi commandée. C’est Jésus qui s’est révélé à eux. Il a fait irruption dans leur vie. Ils le disent simplement aux autres disciples. Vous voyez ici un témoignage au ras de la vie ordinaire. Ils retournent d’où ils sont venus. Ils revoient leurs proches et ils leur partagent leur rencontre.
N’est-ce pas une mission qui est accessible à chacune et à chacun de nous : dans nos milieux de travail, dans nos familles, dans les engagements de toutes sortes, dans les loisirs ?
Pourquoi, lorsqu’une occasion se présente dans la vie de chaque jour, ne pas dire ce qui nous fait vivre comme les disciples d’Emmaüs, car nous aussi nous rencontrons le Seigneur Ressuscité dans les sacrements, dans l’eucharistie, dans la prière, dans le service ?
Pourquoi ne pas le nommer à ceux et à celles que nous côtoyons au jour le jour ? C’est à la portée de tous et de toutes. On pense qu’il faut être inspiré ou qu’il faut avoir une situation spéciale comme celle des prêtres ou des évêques pour parler de Jésus, mais nous, comme les disciples d’Emmaüs, nous l’avons rencontré dans notre vie à diverses occasions et il est bon de le faire connaître autour de nous sans fanfaronnade et sans peur, simplement comme nous l’expérimentons.
II – Le Ressuscité est là : une présence à nulle autre pareille
Dans la deuxième partie de l’évangile, saint Luc revient sur la présence de Jésus qui se manifeste aux disciples. C’est le deuxième fruit de la Résurrection : une présence à nulle autre pareille. Jésus arrive à l’improviste, au moment où les disciples ne s’y attendaient pas : « Il fut présent au milieu d’eux ». C’est souvent comme cela dans notre vie. Il est là. Son souhait retentit : « La paix soit avec vous! ». Il s’agit d’une présence qui n’est pas destinée à inquiéter ou à écraser.
C’est pourquoi, ici saint Luc insiste – peut-être trop même – pour nous en convaincre : Jésus se laisse toucher, regarder. Il montre ses mains et ses pieds. Il en rajoute en mangeant un poisson devant le disciples. Ces détails s’adressent à nous, mais surtout à ceux et celles qui sont tentés de voir Jésus Ressuscité comme une autre personne que celle qui est morte sur la Croix.
Saint Luc est très clair là-dessus, Jésus Ressuscité est bien le même qui a souffert sur la croix et qui y est mort. C’est ce que les disciples ont compris très tôt. C’est ce qu’ils ont annoncé comme nous le dit le texte des Actes des Apôtres que nous avons lu. À ses auditeurs juifs, Pierre proclame : « Vous avez tué le Prince la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts nous en sommes témoins. D'ailleurs, frères je sais bien que vous avec agi dans l’ignorance, vous et vos chefs. Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’’il avait d’avance annoncé par la voix de tous les prophètes que le Christ, son Messie, souffrirait ».
La suite de cette annonce que font les disciples ( qu’on appelle le « kérygme » ) est interpellante pour eux et pour nous encore aujourd’hui : « Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés ».
III - Témoins de la Parole
Le troisième fruit de la Résurrection de Jésus est lié à l’écoute de la Parole de Dieu pour en être des témoins.
À la fin de l’évangile lu, Jésus, avant d’envoyer ses disciples comme témoins, leur enjoint de se laisser pénétrer de la Parole de Dieu. Il le fait lui-même avec eux : « Alors, il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures » écrit saint Luc. Puis, il rappelle en quelque mots l’essentiel de son message (le « kérigme ») à savoir que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour et que la conversion serait proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations en commençant par Jérusalem. La Parole de Dieu n’a pas perdu sa force. Elle est toujours là pour nous comme pour les disciples auxquels Jésus s'adresse.
« À vous d’en être témoins » conclut Jésus. Cette mission n’est pas réservée aux disciples qui ont rencontré Jésus après sa Résurrection. Elle s’est transmise à tous ceux et celles qui l’ont rencontré, comme vous et moi, dans la foi. Notre monde a besoin d’entendre une parole qui libère et qui lui donne espoir. Soyons convaincus que la rencontre de Jésus Ressuscité est possible pour ceux et celles qui en entendent parler. C’est en devenant témoins de Jésus Ressuscité que nous pouvons ouvrir de nouvelles avenues dans un monde écrasé par les guerres, les divisions et la corruption. Dans la Lettre de saint Jean que nous avons lue dans la deuxième lecture il est écrit : « Par son sacrifice, Jésus obtient la pardon de nos péchés, non seulement des nôtres, mais encore de ceux du monde entier ».
Conclusion
Que cette méditation qui nous a fait entrer dans la lumière de Jésus Ressuscité nous entraîne derrière Lui dans la vie de tous les jours. Que notre vie soit remplie de la lumière du Christ et que nous en soyons des témoins pour ceux et celles qui nous entourent.
Notre foi en la Résurrection de Jésus n’est pas une fuite dans les nuages. Elle est, au contraire, une option pour la vie dès maintenant. Confortés et soutenus par sa présence, nous proclamons notre foi lorsque nous le célébrons dans le Pain et Vin partagés pour le salut du monde comme nous le faisons actuellement avec nos frères et sœurs chrétiens réunis aux quatre coins du monde en ce dimanche, jour de la Résurrection du Seigneur. Bonne célébration!
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
10 avril 2018
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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques (Année B) ou Dimanche de la Miséricorde divine « Mon Seigneur et mon Dieu » 2019-03-06T18:43:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-Annee-B-ou-Dimanche-de-la-Misericorde-divine-Mon-Seigneur-et-mon-Dieu_a826.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/19758051-23512212.jpg2018-04-03T20:00:00+02:00Hermann Giguère
Nous sommes toujours dans la lumière de Pâques. C'est pourquoi, la liturgie intitule ce dimanche « deuxième dimanche de Pâques » et non pas premier dimanche après Pâques. Pâques se continue. Le pape saint Jean-Paul II a ajouté à cette réalité pascale le thème de la miséricorde divine en en faisant le Dimanche de la Miséricorde divine en réponse aux demandes venues de Sainte Faustine qui a vécu dans le diocèse de Cracovie dont il avait été évêque avant de devenir pape.
I - L'accueil de la miséricorde divine
Cette thématique de la miséricorde divine est profondément reliée au mystère de la Résurrection de Jésus que Pâques nous fait célébrer. En effet, dans le message de sainte Faustine, c'est tout le mystère pascal qui est en cause. En demandant de souligner à chaque jour le moment de la mort de Jésus en s'arrêtant à 3 heures de l'après-midi et en proposant la prière « Jésus, j'ai confiance en toi », la dévotion à la miséricorde divine ne se fixe pas sur celle-ci comme un simple attribut de Dieu. Elle nous renvoie à la logique de l'Incarnation où nous vénérons Jésus comme le don de Dieu à l'humanité. Oui! en Jésus, c'est le Fils bien-aimé du Père qui vient parmi nous. Il partage notre condition humaine. Nous pouvons maintenant aller vers lui et par lui vers Dieu. Lorsque nous lui disons « Jésus, j'ai confiance en toi », nous entrons avec lui dans le chemin de la miséricorde divine qui reflète un amour éternel de Dieu pour ses enfants et une proximité des tous les instants.
Le chemin de la miséricorde est proposé à tous les baptisés. Leurs coeurs se laissent émouvoir par les souffrances du monde. Devant l'ampleur de celles-ci, les baptisés seraient écrasés s'ils ne pouvaient, en disant « Jésus, j'ai confiance en toi », mettre toute leur confiance en Celui qui a vaincu le monde.
Cet acte de foi en Jésus, souvent repris, est le message premier de sainte Faustine qui recommande de le répéter dans son coeur et en paroles et de le faire aussi de diverses façons comme dans les litanies ou le chapelet de la miséricorde divine. Je ne m'étends pas plus longuement sur la dévotion à la miséricorde divine. Les lectures de la messe nous gardent dans le sillage de la fête de Pâques qui dure 50 jours, jusqu'à la fête de la Pentecôte. Je voudrais m'y attarder un peu maintenant.
II - L'Esprit à l'oeuvre
Lorsque j'ai entendu les textes de la messe d'aujourd'hui j'ai été frappé par le fait que ce que la première lecture nous raconte s'est passé après la Pentecôte, après la descente de l'Esprit sur les Apôtres. « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme » est-il écrit. Le résultat de la foi en la résurrection du Christ animée par son Esprit cimente les gens les uns avec les autres. Elle crée une communauté où le partage est le coeur de celle-ci. Remplis de Jésus, les premiers chrétiens, loin de se replier sur une expérience extraordinaire de rencontre avec le Ressuscité, sont ancrés dans leur vie concrète qui est transformée par l'action de l'Esprit en eux. Le message de Jésus n'a plus besoin de mots, il est leur vie.
S'ils peuvent agir ainsi c'est qu'ils ont reçu la Bonne Nouvelle du Salut à travers des témoins dont les plus importants sont les Apôtres qui ont suivi Jésus tout au long de son ministère. On les voit dans l'évangile avec Jésus Ressuscité qui leur donne l'Esprit Saint. En effet, ceux-ci, après la Résurrection de Jésus, ont reçu l'Esprit Saint de façon spéciale pour être les piliers, les fondations, de l'Église, de la communauté des croyants et croyantes.
En soufflant sur eux, ici dans l'épisode que nous raconte l'évangile, Jésus leur donne d'être, dans leur mission, les acteurs privilégiés de sa miséricorde pour toute personne : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés,ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». Ce don sera une partie importante de leur ministère futur et de celui de l'Église.
C'est non seulement un pouvoir qui leur est donné mais c'est surtout une mission dans la ligne de l'amour de Dieu pour ses enfants que Jésus a comparé dans la parabole de l'enfant prodigue au père qui accueille son fils avec joie après les frasques de ce dernier. « Tes péchés te sont pardonnés ». Le père de la parabole fait tuer le veau gras et offre un festin pour son fils qui était perdu et qui est revenu. C'est ce que fait Dieu, notre Père miséricordieux, pour chacun et chacune de nous.
Cette miséricorde prend corps dans le ministère que les apôtres reçoivent de Jésus Ressuscité et qui est devenu au fil des siècles le Sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation sur lequel insiste souvent le pape François. Ce sacrement est le sacrement de la miséricorde divine.
III - Un acte de foi renouvelée
On voit dans la suite du texte de l'évangile le cheminement personnel d'un de ces piliers de l'Église que sont les Apôtres. Il s'agit de l'apôtre Thomas. Celui-ci fait partie du groupe, mais il désire, comme il le dit, voir de ses yeux et toucher de sa main le Christ ressuscité. Le témoignage des autres disciples ne lui suffit pas. Nous sommes nous aussi souvent comme lui, nous sommes « Thomas ».
Lors de la visite de Jésus qui nous est racontée où Thomas est présent Jésus le provoque en lui disant « Mets ta main ». En d'autres termes : « Continue tes recherches avec ton bon sens et ton intelligence », mais aussi, en sous-entendu, «ouvre ton coeur en même temps à ma présence dans la foi qui va au-delà des preuves scientifiques ou matérielles, de ce que tu peux toucher avec ta main. C'est ainsi que tu me rencontreras ».
Et la rencontre se produit. « Mon Seigneur et mon Dieu » s'écrie Thomas. A-t-il pleuré de joie ? Je ne sais. Mais il s'est totalement remis à Jésus, relevé des morts et vivant pour toujours en Dieu. Il ne rencontre pas une autre personne que celle qu'il a connue. Dans la foi, il reconnaît que c'est bien ce Jésus qu'il a fréquenté durant sa vie antérieure qui est là. Il sera désormais présent à tous les moments de sa vie. Il demeurera toujours avec lui. C'est cette Bonne Nouvelle du Salut qu'il ira proclamer jusqu'aux Indes, dit-on.
Conclusion
Vous voyez que ce dimanche nous apporte de belles pistes de réflexion et nous invite ainsi 1) à l'accueil de la miséricorde divine 2) à la redécouverte de l'action de l'Esprit Saint dans l'Église 3) à un acte de foi renouvelée en la Seigneurie de Jésus Christ lui disant avec Thomas « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Que cette Eucharistie qui nous a permis de partager ensemble la Parole de Dieu nous nourrisse au point où, comme les premiers chrétiens, nous saurons partager du fond du coeur avec nos frères et soeurs et ainsi, comme le dit des Apôtres la première lecture, rendre témoignage à la résurrection du Christ « avec grande puissance ».
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
16 avril 2019
Lectures de la messe pour le 2e dimanche de Pâques (Année B)
Première lecture
« Un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32-35)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme ;
et personne ne disait
que ses biens lui appartenaient en propre,
mais ils avaient tout en commun.
C’est avec une grande puissance
que les Apôtres rendaient témoignage
de la résurrection du Seigneur Jésus,
et une grâce abondante reposait sur eux tous.
Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence,
car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons
les vendaient,
et ils apportaient le montant de la vente
pour le déposer aux pieds des Apôtres ;
puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.
– Parole du Seigneur.
Psaume
(117 (118), 2-4, 16ab-18, 22-24)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (117,1)
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
Il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,
mais sans me livrer à la mort.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Deuxième lecture
« Tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde » (1 Jn 5, 1-6)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
– Parole du Seigneur.
Évangile
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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O FILII ET FILIAE Hymne pascale traditionnelle : musique, paroles latines et françaises Méditation pour le Dimanche "in albis"2023-04-09T13:54:00+02:00https://www.hgiguere.net/O-FILII-ET-FILIAE-Hymne-pascale-traditionnelle-musique-paroles-latines-et-francaises-Meditation-pour-le-Dimanche-in_a782.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/12561317-19568906.jpg2017-04-23T23:19:00+02:00Hermann Giguère
Note: L'octave du dimanche de Pâques s'appelait dimanche "in albis" (en français "en aubes"), car les nouveaux baptisés portaient le vêtement blanc - l'aube - toute la semaine de l'octave de Pâques. On revient à cette tradition dans plusieurs diocèses comme celui de Paris en France.
Le deuxième dimanche de Pâques - devenu par une décision de saint Jean-Paul II le Dimanche de la miséricorde divine - le chant d'entrée commence par les mots "Quasi modo geniti infantes..." (en français "Comme des enfants nouveau-nés..."). On a longtemps appelé ce dimanche, le dimanche de la Quasimodo. C'était, avant le Concile Vatican II, le dernier dimanche pour "faire ses pâques" c'est-à-dire se confesser et communier.
O FILII ET FILIAE
R. Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !
1. O filii et filiae,
Rex coelestis, Rex gloriae
morte surrexit hodie. Alleluia'' !
2. Et mane prima sabbati
Ad ostium monumenti
Accessérunt discipuli. Alleluia'' !
3. Et Maria Magdalene,
et Iacobi, et Salome
Venerunt corpus ungere. Alleluia !
4. In albis sedens angelus
praedixit mulieribus:
Quia surrexit Dominus. Alleluia !
5. Et Ioannes apostolus
cucurrit Petro citius,
Ad sepulcrum venit prius. Alleluia !
6. Discipulis astantibus,
in medio stetit Christus,
dicens: Pax vobis omnibus. Alleluia !
7. In intelléxit Didymus
Quia surrexerat Iesus,
Remansit fere dubius, Alleluia !
8. Vide Thoma, vide latus,
vide pedes, vide manus,
Noli esse incredulus. Alleluia.
9. Quando Thomas vidit Christum,
Pedes, manus, latus suum,
Dixit, Tu es Deus meus. Alleluia.
10. Beati qui non viderunt,
Et firmiter crediderunt,
Vitam aeternam habebunt. Alleluia.
11. In hoc festo sanctissimo
Sit laus et jubilatio!
Benedicamus Domino. Alleluia.
12. De quibus nos humillimas
Devotas atque debitas
Deo dicamus gratias. Alleluia.
R. Alléluia ! Alléluia !
Alléluia !
1 O Fils et Filles,
Le Roi des cieux, le Roi de gloire
A surgi de la mort aujourd'hui, alléluia !
2 Et le matin du premier jour après le Sabbat,
Jusqu’à la porte du monument,
S’approchèrent les disciples, alléluia !
3 Et Marie Madeleine
Et Marie mère de Jacques
Sont venues embaumer le Corps, alléluia !
4 Un ange, assis, vêtu de blanc,
Dit aux femmes :
« Le Seigneur est ressuscité. » alléluia !
5 Et Jean l'Apôtre,
Court plus vite que Pierre,
Et arrive le premier au tombeau.| Alléluia !
6 Les disciples étant présents,
Jésus parut au milieu d'eux et leur dit :
« Que la paix soit au milieu de vous tous. » Alléluia !
7 Dès que Didyme apprit
Que Jésus était ressuscité,
Il demeura presque dans le doute. Alléluia !
8 Thomas, vois mon côté, lui dit Jésus,
Vois mes pieds, vois mes mains,
Et ne reste pas incrédule. Alléluia !
9 Quand Thomas eut vu le côté du Christ,
Les pieds et ses mains,
Il s’écria : Vous êtes mon Dieu. Alléluia.
10 Heureux ceux qui sans avoir vu,
Ont cru d’une ferme foi,
Ils posséderont la vie éternelle. Alléluia.
11 Célébrons cette très sainte solennité
Par des cantiques de louanges et d’allégresses !
Bénissons le Seigneur. Alléluia !
12 Rendons à Dieu avec le dévouement et la reconnaissance,
Qui lui sont dus, de très humbles actions de grâces,
Pour tous ses bienfaits. Alléluia
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« Victimae paschali laudes » : Message de Pâques2022-04-30T03:38:00+02:00https://www.hgiguere.net/Victimae-paschali-laudes-Message-de-Paques_a174.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/884948-1089447.jpg2017-04-16T20:36:00+02:00Webmestre
"Victimæ paschali laudes immolent christiani..."
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L'Agneau a racheté les brebis;
le Christ innocent a réconcilié
l'homme pécheur avec le Père.
Les paroles de la Séquence pascale expriment admirablement le mystère qui s'accomplit dans la Pâque du Christ. Elles font apparaître la force rénovatrice qui se dégage de la résurrection. Avec les armes de l'amour, Dieu a vaincu le péché et la mort. Le Fils éternel, qui s'est dépouillé lui-même pour prendre la condition du serviteur obéissant jusqu'à la mort sur la croix (cf. Ph 2, 7-8) , a vaincu le mal à la racine, ouvrant aux cœurs repentants le chemin du retour au Père.Il est la Porte de la Vie qui, à Pâques, triomphe sur les portes de l'enfer. Il est la Porte du salut, grande ouverte pour tous, la porte de la divine miséricorde, qui jette une lumière nouvelle sur l'existence humaine.
Le Christ ressuscité montre des chemins d'espérance, pour que nous y avancions ensemble envers un monde plus juste et plus solidaire, où l'égoïsme aveugle de quelques-uns ne l'emporte pas sur le cri de douleur d'un grand nombre, réduisant des populations entières à des conditions de misère avilissante. Que le message de vie, dont l'ange près de la pierre roulée du sépulcre se fait l'écho, l'emporte sur la dureté des cœurs, conduise au dépassement des barrières injustifiées et favorise une rencontre féconde entres les peuples et entre les cultures.
Que l'image de l'homme nouveau, qui resplendit sur le visage du Christ, pousse tous les hommes à reconnaître la valeur intangible de la vie humaine; qu'elle suscite des réponses appropriées à l'exigence toujours plus profonde de justice et de chances égales dans les différents domaines de la vie sociale; qu'elle engage les individus et les États au plein respect des droits essentiels et authentiques, fondés sur la nature même de l'être humain.
Seigneur Jésus, notre Paix (cf. Ep 2, 14),
Verbe incarné il y a deux mille ans,
qui, en ressuscitant, as vaincu le mal et le péché,
donne à l'humanité du troisième millénaire
une paix juste et durable;
conduis à une bonne issue les dialogues entrepris
par des hommes de bonne volonté qui,
bien qu'au milieu de nombreuses perplexités et de nombreuses difficultés,
entendent mettre fin aux conflits préoccupants en Afrique,
aux combats armés dans certains pays d'Amérique latine,
aux tensions persistantes qui meurtrissent
le Moyen Orient, de vastes zones de l'Asie
et certaines régions d'Europe.
Aide les nations à dépasser les rivalités anciennes et nouvelles,
en rejetant tout sentiment de racisme et de xénophobie.
Puisse la terre entière,
inondée par la splendeur de la résurrection,
se réjouir car "la lumière du Roi éternel
a vaincu les ténèbres du monde" (Annonce pascale).
Oui, le Christ est ressuscité victorieux,
et il a offert à l'homme,
héritier d'Adam dans le péché et dans la mort,
un nouvel héritage de vie et de gloire.
Jean-Paul II (Pâques 2000)
O FILII ET FILIAE
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Joyeuses Pâques !
Regarde !
La pierre du tombeau a basculé
Elle laisse passer le Vivant.
Entre ciel et terre,
Déchirure de lumière
Éclatée en millions d’étincelles.
Joyeuse nouvelle portée au monde
Comme levain, semence et feu.
A la fin du mois de février 2013, le cardinal Jorge Mario Bergoglio avait enregistré un message destiné à être diffusé par la télévision du diocèse de Buenos Aires à l’occasion de la fête de Pâques. C'était juste avant qu'il ne devienne le pape François .Peu après l’annonce de renonciation au pontificat de Benoît XVI, en effet, l’archevêque de la capitale argentine avait demandé aux responsables de la chaîne télévisée du diocèse d’enregistrer son traditionnel message de vœux avant de devoir partir pour l’Italie. Cette très brève vidéo a été difffusée par le quotidien argentin «La Nación».
On y voit le cardinal Bergoglio en clergyman mais sans croix pectorale, ainsi qu’il avait l’habitude de le faire lorsqu’il vivait encore en Argentine. On entend son message en espagnol.
En voici la traduction :
«Nul n’a plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis, affirme-t-il, et Lui (le Christ, ndlr) l’a donnée pour nous. Pour toi. Pour moi. Il l’a reprise et il nous accompagne avec sa vie en plénitude. Laisse-toi accompagner par Lui. Il t’aime. Pâques, c’est Jésus vivant».
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Homélie pour le Dimanche de Pâques 2017 (Année A) : « Recherchez les réalités d’en haut »2022-04-14T16:56:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-Paques-2017-Annee-A-Recherchez-les-realites-d-en-haut_a768.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/11367032-18954473.jpg2017-04-11T20:00:00+02:00Hermann Giguère
À chaque célébration eucharistique, après la consécration, le président proclame : « Il est grand le mystère de la foi ». L’assemblée répond : « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».
Cette belle réponse de l’assemblée situe la résurrection de Jésus dans l’ensemble du mystère du Salut. Elle en est le cœur, mais elle ne peut être isolée de la Passion et du Retour du Christ en gloire. La résurrection n’est pas un prodige fantastique. Elle est un moment essentiel de notre foi en l’amour de Dieu qui se donne au monde dans son Fils Jésus. Elle nous invite comme le dit saint Paul dans la première lecture à « recherchez les réalités d’en haut ». C’est ce que les premiers témoins que sont Marie-Madeleine, Pierre et Jean ont été amenés à faire à la suite de leur découverte du tombeau vide.
I – Les premiers arrivés au tombeau de Jésus
Mettons-nous à leur place. D’abord Marie-Madeleine. Pleine d’amour pour Jésus, elle ne l’oublie pas et vient avec cœur lui rendre les derniers hommages qui sont de nettoyer son corps, de le purifier et de le remettre en place. Ô surprise, elle ne trouve pas le corps dans le tombeau où on l’avait mis. Elle n’en croit pas ses yeux et s’en va prévenir Pierre.
Celui-ci avec l’autre disciple, probablement Jean, se rend au tombeau. Jean qui est plus jeune arrive avant lui. Il attend Pierre qui, lui, regarde à l’intérieur. Il aperçoit les linges posés à plat, le suaire (le linge qui avait enveloppé le corps de Jésus) roulé à part à sa place. Sous le choc, il laisse entrer l’autre disciple, Jean. Là se produit un événement majeur que l’évangéliste résume en deux mots qui sont la clé pour méditer ce mystère de la résurrection de Jésus : « Il vit, et il crut ».
II – Le mystère de la résurrection de Jésus
Pourquoi le disciple croit-il? On pourrait penser que le tombeau vide est suffisant pour cet acte de foi. Mais est-ce bien le cas?
La résurrection de Jésus ne se démontre pas par des preuves tangibles. Le tombeau vide n’est pas une preuve en soi. Il est un signe. Il n’est pas la raison de l’acte de foi du disciple. S’il croit à la résurrection de son Maître mort sur la croix deux jours plus tôt, c’est qu’il comprend en cet instant que le plan de Salut de Dieu, révélé dans les Écritures, s’achève dans la résurrection de son Fils qu’il relève du tombeau et qui continue ainsi d’être toujours vivant.
C’est pourquoi, nous le redisons à chaque messe comme je l’ai souligné en commençant : « Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire ».
III - Application
« Il vit et il crut ». En ce Dimanche de Pâques nous sommes invités à aller au tombeau nous aussi, à regarder à l’intérieur avec les yeux de notre imagination. Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, Jean, nous verrons les linges et le suaire. Nous regarderons le lieu en détail, mais notre imagination sera impuissante à nous montrer Jésus ressuscité.
La seule voie qui nous est accessible c’est celle de la foi. Cette foi n’est pas une fuite en avant ou une représentation ésotérique, Elle s’appuie sur la Parole de Dieu. Celui-ci nous donne son Fils qui, par son abaissement de la Croix, mérite l’exaltation de la résurrection qui fait toutes choses nouvelles.
« Si le Christ n’est pas ressuscité, dit saint Paul, ma foi est vaine ». (I Corinthiens 15, 17). La résurrection de Jésus ouvre toute grande la porte des réalités d’en haut à ses frères et sœurs que nous sommes. Comme Jésus ressuscité qui désormais vit totalement pour Dieu et avec lui nous mourons à ce qui nous écrase. Nous nous relevons avec lui de nos tombeaux et nous vivons pour Dieu.
« Lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » écrit saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome. (Romains 6, 9-11)
Conclusion
Demandons au Seigneur en ce beau jour de Pâques de sortir de nos tombeaux de toutes sortes. C’est un jour de joie. C’est un jour de libération. Avec les nouveaux baptisés d’hier soir à la Vigile pascale, avec le Christ ressuscité, recherchons les choses d’en haut comme nous y invite saint Paul dans la deuxième lecture.
Nous pourrons ainsi apporter dans notre monde une note d’espérance et de joie. « La résurrection du Christ, écrit le pape François dans La joie de l’Évangile, produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante! » (Evangelii Gaudium, 278)
Avec nos frères et sœurs chrétiens d’Orient, durement éprouvés par les attentats en Égypte le Dimanche des Rameaux, saluons-nous en ce jour de Pâques en disant : « Christo anesti. Alethos anesti! » « Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
11 avril 2017
__________________________________
Joyeuses Pâques !
Regarde !
La pierre du tombeau a basculé
Elle laisse passer le Vivant.
Entre ciel et terre,
Déchirure de lumière
Éclatée en millions d’étincelles.
Joyeuse nouvelle portée au monde
Comme levain, semence et feu.
Dieu-passant
Dieu-passage
Dieu-Pâque !
Dieu pour toujours
Au milieu de nous!
Alleluia !
Laurette Lepage (Québec)
4 avril 2010
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Homélie pour le Dimanche de Pâques 2016 : « Il est ressuscité, vraiment ressuscité. Alleluia! »2022-02-10T20:25:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-Paques-2016-Il-est-ressuscite-vraiment-ressuscite-Alleluia_a702.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/9021670-14326764.jpg2016-03-26T20:21:00+01:00Hermann Giguère
Nos frères et soeurs non-chrétiens nous demandent avec raison à quoi rime cette résurrection du Christ. Il est vraiment ressuscité, vous dites? La résurrection! Un tout petit mot, mais c’est quoi? Très difficile d’en parler. Voici quelques réflexions que m'ont inspiré les textes du dimanche de Pâques et de son Octave..
Les philosophes et les scientifiques restent impuissants pour répondre à la question de la résurrection, alors que sur une question comme celle du mal et de la souffrance dans le monde, ils réfléchissent sagement et construisent des théories basées sur des observations rationnelles. L'approche intellectuelle, reconnaissons-le, peut apporter beaucoup sur une question comme celle-là, alors que pour la résurrection, elle doit déclarer forfait.
Les chrétiens, de leur côté, utilisent avec profit une approche factuelle intéressante lorsqu'ils méditent sur la Passion du Christ, par exemple. Qu'on pense au film de Mel Gilson intitulé « La Passion », à « Jésus de Nazareth » de Franco Zeffirelli ou encore à la dévotion au Chemin de Croix dont les 14 stations sont représentées dans chacune de nos églises et chapelles.
Mais avez-vous remarqué, il n'y a pas de « Chemin de Résurrection ».
Pourquoi? C'est une bonne question. Et poser la question, nous amène à chercher une réponse.
J'ai trouvé une piste de réponse, je crois, dans les textes du début des Actes des apôtres que nous avons lisons tout au cours de l'Octave de Pâques. Je vous la partage bien simplement.
La résurrection n'est pas un objet d'étude, c'est une expérience de rencontre. C'est à cette rencontre que nous renvoie les disciples d'Emmaüs dont parle l'évangile de Luc au chapitre 24, versets 13 à 33. Et dans le dernier chapitre de l'évangile de Marc, il est question de Marie Madeleine, des disciples en chemin pour aller à la campagne (probablement les disciples d'Emmaüs dont parle saint Luc), des Onze qui tous rencontrent le Ressuscité. Dans la foi, ils le reconnaissent. Ils vivent sa présence d'une façon nouvelle.
Voici, sommairement dit, ce qu'est la résurrection : vivre une rencontre avec le Christ sous un mode personnel dans la foi.
Comment peut se faire une telle rencontre? Voilà une belle question. Les textes des Actes des apôtres nous enseignent qu'on ne peut vivre cette expérience de la rencontre du Ressuscité que dans une ouverture totale à l'Esprit. C'est Lui qui nous fait reconnaître que ce Jésus qui a été crucifié, Dieu l'a relevé et rendu puissant pour nous sauver » (Rm 1, 2-4 et Ep 1,20-23).
« Convertissez-vous, vous recevrez alors de don du Saint-Esprit » dit Pierre aux personnes rassemblées autour des apôtres à la Pentecôte. Souvenez-vous donc toujours de ceci : c'est l'Esprit qui ouvre les yeux de ceux et celles qui voient et rencontrent le Ressuscité. L'abandon sans condition à l'action de l'Esprit en nous ouvre sur une plénitude de vie avec le Christ ressuscité où nous sommes « vivants pour Dieu en Jésus-Christ » (Romains 6, 11).
Je termine ce mot en soulignant que les récits des apparitions du Christ ressuscité notent souvent une première réaction d'incrédulité. « Quand ils entendirent qu'il était vivant et qu'elle [Marie Madeleine] l'avait vu, ils refusèrent de croire. » « Ceux-ci revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. » « ...il leur reprocha leur incrédulité et leur endurcissement parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. » (Marc 16, 10 ss)
Vous voyez. La rencontre n'advient pas par les raisonnements et les preuves. Elle est impalpable. Pensez à vos rencontres les plus belles : dans l'amour entre conjoints, dans le don total, dans la compassion etc. Ainsi de la rencontre avec le Ressuscité. Elle se fait lorsque les yeux de la foi s'ouvrent sur une présence autre, transformante et resplendissante. « Mystère de la foi ».
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec,
le 22 mars 2016.
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La tentation contre la foi, de faire comme si Dieu n’existait pas, une tentation de notre époque et de nos milieux - Homélie pour le 1er dimanche du Carême Année A2014-03-13T01:02:00+01:00https://www.hgiguere.net/La-tentation-contre-la-foi-de-faire-comme-si-Dieu-n-existait-pas-une-tentation-de-notre-epoque-et-de-nos-milieux_a583.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/6395446-9647087.jpg2014-03-08T22:26:00+01:00Marc Bouchard
Voilà que, comme chaque année, l’Église nous invite à entrer en carême. Une démarche qui fait peut-être sourire bien des gens et dont les médias ne parlent plus. Pourtant, le carême revient, à chaque printemps et il annonce, prépare la fête chrétienne par excellence, Pâques, une fête que tout le monde va célébrer et avec joie.
À la messe des prochains dimanches, cinq récits évangéliques vont être proposés à notre réflexion, à notre prière : les tentations de Jésus, la transfiguration, la rencontre de la Samaritaine, la guérison de l’aveugle-né, la résurrection de Lazare. C’est depuis les débuts de l’Église que ces évangiles sont expliqués aux catéchumènes, à ceux et celles qui se préparent au baptême célébré dans la nuit de Pâques, cinq récits qui leur font connaitre celui qu’ils ont pris la décision de suivre.
Cinq évangiles qui vont nous parler, à nous disciples de Jésus, nous rappeler qu’être baptisés est un appel incessant à nous mettre à sa suite, à marcher avec lui. Si nous voulons demeurer disciples du Seigneur dans ce contexte qui est le nôtre aujourd’hui, il est bon de profiter de cette démarche du carême pour affermir la foi de notre baptême.
Pour nous y introduire, l’Église par la liturgie de ce premier dimanche nous fait lire trois textes des Saintes Écritures, des Paroles qui peuvent nourrir notre réflexion, notre prière, et éclairer notre vie de chaque jour. Le récit de saint Matthieu sur les tentations de Jésus au désert ; un passage de la lettre de saint Paul aux Romains où sont mis en parallèle Adam et Jésus ; et ce récit toujours étonnant du livre de la Genèse nous racontant la faute d’Adam et Ève.
Les tentations de Jésus… Avant d’entreprendre la mission qui lui est confiée, mission dont il a pris peu à peu conscience et dont il voit de plus en plus où ça peut le conduire, Jésus sent le besoin de se retirer à l’écart. Durant quarante jours, précise le récit, le temps que Jésus se donne pour s’interroger sur lui-même et sur ce que sera sa vie. Comment va-t-il répondre à cet appel qui l’habite, lui, homme de Nazareth, de Galilée ? Comment va-t-il s’y prendre pour interpeller tous ces gens, que la vie va lui faire rencontrer, pour leur révéler que Dieu est leur Père, un Père qui les aime ?
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim, dit le récit, qui donne aussitôt la parole au tentateur : Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent du pain. Non, lui répond Jésus. Il refuse carrément d’utiliser pour lui-même, pour son bien-être personnel ce pouvoir qui est en lui. C’est pour les autres qu’il le fera ! N’est-ce pas ce que diront le miracle de la multiplication des pains, et aussi l’institution de l’Eucharistie.
Une deuxième tentation : le démon propose à Jésus de l’amener sur le sommet du temple et devant la foule, toujours nombreuse, de se jeter en bas, assuré que les anges de Dieu vont le sauver. Un prodige qui va attirer l’attention sur lui. Jésus ne s’est pas laissé prendre par le jeu du sensationnel. C’est vrai qu’il fera des miracles, et en grand nombre, mais ce sera toujours pour sortir des gens d’une situation difficile, apporter du bonheur, ce sera toujours aussi pour appeler à la foi.
Le démon intervient une troisième fois et c’est pour suggérer à Jésus de s’engager à la conquête du monde, donc de prendre la voie de la puissance, du pouvoir, de la gloire. C’est d’ailleurs ce que beaucoup de ses concitoyens attendaient du Messie ; cet appel lui sera adressé plus d’une fois, même par certains de ses disciples. La liturgie de la Semaine Sainte va nous rappeler que Jésus a préféré se faire serviteur, il lavera les pieds de ses disciples ; il se fera même le serviteur souffrant, il mourra sur une croix. Une route difficile, exigeante qui le mènera au matin de Pâques, à la gloire de la Résurrection.
Comme première lecture, on nous a fait entendre le récit de la tentation d’Adam et Ève au paradis. Nous savons bien qu’il ne s’agit pas là d’un récit historique, les auteurs du livre de la Genèse n’étaient pas des historiens. Ils se sont servis de belles images pour faire comprendre à leurs lecteurs d’hier et d’aujourd’hui, pour nous faire voir et comprendre la présence du mal dans notre vie, dans la vie du monde et nous indiquer comment nous en libérer.
Ce récit ne veut vraiment pas orienter notre attention sur un fruit quelconque ou sur quelque rapport sexuel interdit. Il nous renvoie à cette tentation si souvent présente dans la vie de toute personne humaine, dans notre vie, celle de vouloir devenir comme des dieux. Le texte le dit clairement : Vous serez comme des dieux. Le « Vous » dont il est question, c’est Adam et Ève, mais Adam et Ève, c’est l’humanité, toute l’humanité, et c’est nous.
La tentation importante, dans la vie d’un baptisé, ce n’est pas la gourmandise ou la paresse ou l’orgueil ou la domination des autres. La tentation la plus grave pour un baptisé porte précisément sur sa relation filiale avec Dieu. C’est évident que l’adversaire de Dieu attaque aujourd’hui les baptisés, plus que jamais, sur leur qualité de croyants, de croyantes, sur leur foi. Le tentateur essaie et il réussit trop souvent à les persuader qu’ils doivent s’appuyer sur leurs propres façons de voir et se contenter des nourritures terrestres.
Il faut bien constater que le travail, les études, l’argent, le sport, les amusements et même une vie humainement honnête prennent souvent, dans la vie des baptisés, la place de la Table de la Parole, de la Table de l’Eucharistie, là où ils sont invités à se nourrir. Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, dit Jésus, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
La tentation contre la foi, la tentation d’oublier Dieu, de faire comme s’il n’existait pas, sûrement une tentation de notre époque et de nos milieux. Se dire athée aujourd’hui ne cause aucun problème, ça se dit sans aucune gêne. On découvre qu’on peut très bien vivre sans Dieu. Et si on dit croire en Dieu, on ne veut surtout pas qu’il dérange et alors on rejette toute religion, ne voyant là rien d’intéressant, rien d’utile.
Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul met en opposition Adam et Jésus. Par Adam, le péché est entré dans le monde, mais avec Jésus nous entrons dans le refus du mal sous toutes ses formes, nous entrons dans le monde de la grâce et de la gratuité, dans le monde de la réconciliation, de l’amour.
Ne faisons pas du carême un simple exercice de prière, de pénitence, de partage. Notre manière personnelle de vivre le carême doit nous faire entrer davantage dans ce monde que le Fils de Dieu est venu recréer. Il ne faut pas que nous ignorions l’appel que le Seigneur nous adresse par cette démarche du carême. Face à l’athéisme qui se répand autour de nous, que le carême de cette année affermisse notre foi en Jésus, lui seul peut nous sauver en nous apprenant à faire large place dans notre vie à Dieu, son Père et notre Père.
Chanoine Marc Bouchard
Séminaire de Québec
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« Reconnaître le Ressuscité, vivant maintenant et pour toujours » : Homélie pour le 2e dimanche de Pâques Année C 2013-04-07T17:49:00+02:00https://www.hgiguere.net/Reconnaitre-le-Ressuscite-vivant-maintenant-et-pour-toujours-Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-Paques-Annee-C_a528.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/5390524-8041600.jpg2013-04-05T20:53:00+02:00Marc Bouchard
Quand vous venez recevoir la communion, le prêtre vous présente l’hostie en disant : « Le Corps du Christ » ; vous répondez « Amen ». Votre « Amen » signifie : « Oui, je crois que ce pain est le Corps du Christ ». Votre « Amen » est un acte de foi en la présence réelle du Christ dans ce morceau de pain qui vous est offert.
Le Corps du Christ ! Est-ce celui de l’enfant de Bethléem, ou du jeune ouvrier de Nazareth, ou de l’adulte parcourant les routes de la Palestine, proclamant la Bonne Nouvelle du salut ? Est-ce le corps de Jésus vivant sa passion, mourant sur la croix ? … Oui…, oui, mais l’Eucharistie est le sacrement, le signe sensible de la présence réelle du Christ au milieu de nous rassemblés en son nom, et en chacune, chacun de nous quand nous rompons et partageons le pain.
Le Christ dont notre rassemblement et le pain que nous allons partager disent la présence vivante dans notre monde, maintenant, c’est le Christ ressuscité. Le Corps du Christ auquel nous allons communier, c’est ce Corps qui est apparu vivant au matin de Pâques, c’est Jésus, celui que les apôtres, les disciples ont reconnu, et non sans hésitation, le Ressuscité, vivant maintenant et pour toujours.
Chaque fois que vous dites « Amen » en recevant l’hostie, vous manifestez, vous affirmez votre foi dans ce mystère que nous célébrons, avec toute l’Église, en ce temps pascal, ce mystère que rappelle ce cierge allumé, présent à chacune de nos eucharisties. « Amen », oui, je crois que le Christ est ressuscité, oui, je crois qu’il m’est possible de vivre en sa présence, oui, je crois qu’il vient demeurer en moi. C’est le sens du mot « Amen », au moment de la communion, un mot plein de sens pour nous, chrétiens, chrétiennes, disciples du Ressuscité.
La résurrection du Christ ! Toute la révélation biblique, cette longue histoire que la Bible nous raconte, conduit, aboutit à ces récits évangéliques que la liturgie nous fait lire en ce temps pascal. Le cardinal Lustiger, ancien archevêque de Paris, qui était de religion juive, baptisé, devenu chrétien à l’âge de quinze ans, refusait qu’on dise de lui qu’il était converti. Il disait que son passage à la foi en Jésus le Ressuscité n’était pas une conversion, que ce changement dans sa vie s’inscrivait tout simplement dans la continuité de sa démarche de foi, là où l’avait conduit sa foi dans les Écritures, dans la Parole de Dieu.
Au cœur du mystère chrétien, il y a cet événement que nous avons célébré solennellement samedi et dimanche derniers, que nous célébrons de nouveau en ce deuxième dimanche de Pâques, que nous célébrons chaque dimanche. Au cœur de la foi chrétienne, il y a le mystère de Pâques, la résurrection du Christ, et en conséquence, notre résurrection.
Les deux récits d’apparition que nous lisons aujourd’hui ont été écrits par saint Jean parce qu’ils nous disent que Celui qui est ressuscité au matin de Pâques, c’est bien Celui qui est passé par la mort trois jours auparavant. Celui qui est ressuscité et qui vient les rencontrer, c’est bien celui qu’ils ont connu et avec qui ils ont vécu.
Dans les heures qui ont suivi la mort de Jésus, les apôtres, les disciples vivaient quelque chose de tragique, de difficile, l’expérience qu’ils avaient vécue avec lui leur paraissait ne mener nulle part et les remplissait de crainte. Le récit, rapportant l’expérience de la mort de leur Maître telle qu’ils l’ont vécue, dit bien que ce soir-là, le soir du premier jour de la semaine, et donc le soir même de Pâques, « ils avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur ». Il nous est facile d’imaginer leur incompréhension, leur tristesse, leur inquiétude : ils craignaient d’être arrêtés eux aussi et qu’il leur arrive ce qui était arrivé à leur Maître. « Ils avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient ».
Voilà que Jésus se présente et leur dit : « La paix soit avec vous !» Et il ajoute : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Il vient leur parler de paix et de mission. Il met la paix dans leur cœur et il leur dit d’ouvrir les portes, de sortir sur la place publique et de parler de lui. « De même que le Père m’a envoyé… » Les problèmes, les difficultés, le tragique de la vie, Jésus a connu tout cela et il dit à ses disciples qu’ils peuvent comme lui ressusciter à une autre vie et tout de suite.
Jésus est bel et bien vivant au milieu de ses disciples rassemblés, et pour le prouver, il leur montre ses plaies qui sont les marques de sa crucifixion; la résurrection ne nie pas la mort. Même si tout cela peut leur paraître incompréhensible, saint Jean dit : Les disciples furent remplis de joie. C’est inouï ce qui leur arrive. L’évangéliste poursuit son récit : Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous.
Les apôtres, les disciples peuvent être dans la paix, non pas comme si rien n’était arrivé, mais malgré ce qui est arrivé, parce que la paix du Ressuscité est plus forte que tout ce qui peut arriver. De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Cette paix que je vous donne, allez la porter aux autres, elle est plus forte que tout ce qui peut vous arriver.
Quand nous disons « Amen ! » au moment de communier, nous affirmons reconnaître le Ressuscité, présent sous ce signe du pain. Nous reconnaissons Jésus vivant, le Christ, le Seigneur, qui vient nous offrir sa paix, nous libérer de nos inquiétudes, ou bien nous rendre capables de les vivre ; il vient nous libérer de nos tristesses, de nos peurs, ou bien nous rendre capables de les dépasser.
Il vient nous dégager de tout ce qui nous tient enfermés et il nous dit de faire rayonner autour de nous cette lumière que lui, le Ressuscité, fait briller en nous, cette lumière qui est joie et paix. N’est-ce pas ce que le Pape François a dit, nous a dit, cette semaine, dans une de ses homélies : La joie de savoir que Jésus est vivant, l’espérance qui remplit le cœur ne peuvent être contenues. Nous croyons en un Ressuscité qui a vaincu le mal et la mort. Ayons le courage de sortir pour apporter cette joie et cette lumière dans tous les lieux de notre vie. La Résurrection du Christ est notre plus grande certitude, c’est notre trésor le plus précieux. Comment ne pas partager avec les autres ce trésor, cette certitude ?
Monsieur le chanoine Marc Bouchard
Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
Le 7 avril 2013
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La résurrection, c'est quoi?2012-04-15T17:13:00+02:00https://www.hgiguere.net/La-resurrection-c-est-quoi_a463.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/4092893-6216056.jpg2012-04-13T23:25:00+02:00Hermann Giguère
Les philosophes et les scientifiques restent impuissants pour répondre à la question de la résurrection, alors que sur une question comme celle du mal et de la souffrance dans le monde, ils réfléchissent sagement et construisent des théories basées sur des observations rationnelles. L'approche intellectuelle, reconnaissons-le, peut apporter beaucoup sur une question comme celle-là, alors que pour la résurrection, elle doit déclarer forfait.
Les chrétiens, de leur côté, utilisent avec profit une approche factuelle intéressante lorsqu'ils méditent sur la Passion du Christ, par exemple. Qu'on pense au film de Mel Gilson intitulé « La Passion », à « Jésus de Nazareth » de Franco Zeffirelli ou encore à la dévotion au Chemin de Croix dont les 14 stations sont représentées dans chacune de nos églises et chapelles.
Mais avez-vous remarqué, il n'y a pas de « Chemin de Résurrection ».
Pourquoi? C'est une bonne question. Et poser la question, nous amène à chercher une réponse.
J'ai trouvé une piste de réponse, je crois, dans les textes du début des Actes des apôtres que nous avons lu tout au cours de l'Octave de Pâques. Je vous la partage bien simplement.
La résurrection n'est pas un objet d'étude, c'est une expérience de rencontre. C'est à cette rencontre que nous renvoie le dernier chapitre de l'évangile de Marc. Marie Madeleine, les disciples en chemin pour aller à la campagne (probablement une référence aux disciples d'Emmaüs dont parle l'évangile de Luc au chapitre 24, versets 13 à 33), les Onze rencontrent le Ressuscité. Dans la foi, ils le reconnaissent. Ils vivent sa présence d'une façon nouvelle.
Voici, sommairement dit, ce qu'est la résurrection : vivre une rencontre avec le Christ sous un mode personnel dans la foi.
Comment peut se faire une telle rencontre? Voilà une belle question. Les textes des Actes des apôtres nous enseignent qu'on ne peut vivre cette expérience de la rencontre du Ressuscité que dans une ouverture totale à l'Esprit. C'est Lui qui nous fait reconnaître que ce Jésus qui a été crucifié, Dieu l'a relevé et rendu puissant pour nous sauver » (Rm 1, 2-4 et Ep 1,20-23).
« Convertissez-vous, vous recevrez alors de don du Saint-Esprit » dit Pierre aux personnes rassemblées autour des apôtres à la Pentecôte. Souvenez-vous donc toujours de ceci : c'est l'Esprit qui ouvre les yeux de ceux et celles qui voient et rencontrent le Ressuscité. L'abandon sans condition à l'action de l'Esprit en nous ouvre sur une plénitude de vie avec le Christ ressuscité où nous sommes « vivants pour Dieu en Jésus-Christ » (Rm 6, 11).
Je termine ce mot en soulignant que les récits des apparitions du Christ ressuscité notent souvent une première réaction d'incrédulité. « Quand ils entendirent qu'il était vivant et qu'elle [Marie Madeleine] l'avait vu, ils refusèrent de croire. » « Ceux-ci revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. » « ...il leur reprocha leur incrédulité et leur endurcissement parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité. » (Mc 16, 10 ss)
Vous voyez. La rencontre n'advient pas par les raisonnements et les preuves. Elle est impalpable. Pensez à vos rencontres les plus belles : dans l'amour entre conjoints, dans le don total, dans la compassion etc. Ainsi de la rencontre avec le Ressuscité. Elle se fait lorsque les yeux de la foi s'ouvrent sur une présence autre, transformante et resplendissante. « Mystère de la foi ».
Mgr Hermann Giguère P.H.
Supérieur général du Séminaire de Québec, le 29 mars 2008.
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