Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-29T09:17:26+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, le 1er janvier, le Jour de l'An Année A « Et moi, je les bénirai »2019-12-27T13:23:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-Sainte-Marie-Mere-de-Dieu-le-1er-janvier-le-Jour-de-l-An-Annee-A-Et-moi-je-les-benirai_a930.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/39488431-33971181.jpg2019-12-27T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Ce premier jour de l'année est une rencontre traditionnelle au Québec. C'est aussi une visite à l'église pour offrir cette nouvelle année au Seigneur. Vous l'avez faite avec joie. Tout en célébrant la venue d'une nouvelle année, nous sommes invités par la liturgie à regarder Marie sous son titre de Mère de Dieu (théotokos en grec) et le pape François nous invite à prier pour la paix dans le monde car c'est aussi la Journée pour la paix.
J'ai trouvé un fil conducteur pour mon homélie où ces trois thèmes sont réunis harmonieusement. Je vous le partage simplement. Ce fil conducteur m'a été inspiré par la première lecture. En effet quoi de plus beau que de commencer l'année en célébrant l'action de Dieu toujours à l'œuvre dans nos vies et dans le monde ici et maintenant.
I – Une présence toujours là
C’est l’essentiel de cette bénédiction de l'Ancien Testament qu’on trouve dans le Deutéronome qu'on vient d'entendre et qui était très appréciée de saint François d'Assise qui en avait fait son passeport pourrait-on dire. « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » Il la répétait à tout moment. Il en avait fait un résumé en deux mots qui sont devenus une salutation répandue par la suite « Pax et Bonum » ce qui veut dire « Paix et Bien ».
Je fais ce matin la même chose que saint François et je reprends les mots de l’Écriture et je vous dis, moi aussi, du fond de mon cœur : « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde ! Qu’il fasse briller sur vous son visage, qu’il vous prenne en grâce ! Qu’il tourne vers vous son visage de bonté et de miséricorde et qu’il vous apporte la paix dans vos cœurs, dans vos familles et dans notre monde! »
Au cours de cette nouvelle année, vivons dans la foi avec la certitude d’une présence vivante de Dieu qui est déjà là dans nos vies. Remettons-lui la nôtre pour qu’elle devienne porteuse de vie éternelle. C’est ce que je vous souhaite. Amen!
Je ne peux terminer sur ces vœux qui sont bien de circonstance sans dire un mot des deux autres sujets de cette fête du 1er janvier.
II- Marie, Mère de Dieu
La fête de Marie, Mère de Dieu est une belle occasion de célébrer l’action de Dieu dans le monde par le don de son Fils bien-aimé qui prend corps dans le sein de la Vierge Marie qu’on peut ainsi appeler Mère de Dieu (théotokos en grec).
Quoi de plus beau que ce mystère d’un Dieu qui se fait l’un de nous. Marie a accueilli dans la foi ce don de Dieu en devenant mère. Saint Augustin dit que Marie est Mère de Dieu de deux façons. Tout d’abord parce qu’elle a porté le Fils de Dieu et lui a donné naissance. Ensuite - et il insiste sur ce point - parce qu’elle a eu foi en la Parole de Dieu qui lui annonçait que celui qu’elle portait en elle était le Fils de Dieu.
Elle est Mère de Dieu, dira-il, parce qu'elle a « conçu d'abord dans son cœur et ensuite dans son sein » (Discours, 215, 4). « Marie est plus heureuse de comprendre la foi au Christ, écrit-il, que de concevoir la chair du Christ. Sa liaison maternelle ne lui eût servi de rien, si elle n'avait été plus heureuse de porter le Christ dans son cœur que de le porter dans sa chair ». C’est pourquoi, l’évangile de ce jour nous rappelle que « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ».
La foi se développe dans la méditation et la prière. Elle est une voie qui nous fait entrer dans les pensées et le plan de Dieu sur nous et sur le monde. Notre Dieu est celui de qui vient tout bien et toute grâce. Que notre nouvelle année soit marquée par cette foi en son action et en sa présence et à l’exemple de Marie prenons le temps de regarder ce qui se passe et de le méditer dans nos cœurs à la lumière de la Parole de Dieu.
III – La Journée mondiale de la paix
Enfin quoi de plus beau que de voir l’action de Dieu à l’œuvre dans notre monde pour faire surgir un monde meilleur, un monde où les gens s'entendent au lieu de se détruire, où chacun a sa place et son rôle et est respecté, un monde où règne la paix.
Si la paix qu'on souhaite est un don de Dieu, elle est aussi une tâche qui repose sur nos épaules. Sans nous la paix demeure une entreprise illusoire. C'est chacun et chacune de nous qui doit devenir un instrument de paix, tout d'abord en nous, autour de nous, puis dans notre milieu et dans le monde.
Nos prédécesseurs ont mobilisé des millions de personnes pour la protéger cette paix lors des conflits mondiaux de 1914 et 1939. Elle est toujours à risque et nous devons nous rappeler les dangers qui la guette. Que cette année 2020 qui commence nous voit prêts à répondre présents aux appels de la paix autour de nous et dans le monde.
Conclusion
Redisons en terminant cette belle prière de saint François d’Assise que vous connaissez sûrement :
Oh ! Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix :
Où est la haine, que j’apporte l’Amour.
Où est l’offense, que j’apporte le Pardon.
Où est la discorde, que j’apporte l’Union.
Où est le doute, que j’apporte la Foi.
Où est l’erreur que j’apporte la Vérité.
Où est le désespoir, que j’apporte l’Espérance.
Où est la tristesse, que j’apporte la Joie.
Où sont les ténèbres, que j’apporte la Lumière.
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
27 décembre 2019
LECTURES DE LA MESSE pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, le 1er janvier, le Jour de l'An Année A
PREMIÈRE LECTURE
« Ils invoqueront mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai » (Nb 6, 22-27)
Lecture du livre des Nombres
Le Seigneur parla à Moïse. Il dit :
« Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras :
Voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël :
“Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
qu’il t’apporte la paix !”
Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël,
et moi, je les bénirai. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 66 (67), 2-3, 5, 6.8)
R/ Que Dieu nous prenne en grâce
et qu’il nous bénisse ! (Ps 66, 2a)
Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.
Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.
Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu'ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !
DEUXIÈME LECTURE
« Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4-7)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
lorsqu’est venue la plénitude des temps,
Dieu a envoyé son Fils,
né d’une femme
et soumis à la loi de Moïse,
afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi
et pour que nous soyons adoptés comme fils.
Et voici la preuve que vous êtes des fils :
Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs,
et cet Esprit crie
« Abba ! », c’est-à-dire : Père !
Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils,
et puisque tu es fils, tu es aussi héritier :
c’est l’œuvre de Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » (Lc 2, 16-21)
Alléluia. Alléluia.
À bien des reprises, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils.
Alléluia. (cf. He 1, 1-2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,
et ils découvrirent Marie et Joseph,
avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire.
Après avoir vu,
ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé
au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient
de ce que leur racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ;
ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,
selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour,
celui de la circoncision,
l’enfant reçut le nom de Jésus,
le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 14e dimanche du temps ordinaire Année B « D’où cela lui vient-il ? »2018-07-03T22:56:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-14e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-D-ou-cela-lui-vient-il_a842.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/22101519-24936468.jpg2018-07-03T20:00:00+02:00Hermann Giguère
Excursus : Un petit mot sur les frères et sœurs de Jésus. La tradition très ancienne de l’Église a toujours tenu que Jésus n’a pas eu de frères ou de sœurs au sens strict de ces termes. Le mot grec ici employé « adelphoi » sert à désigner des parents plus ou moins éloignés. Il s’agirait donc dans les évangiles d’un usage semblable à celui des vietnamiens ou des africains qui appellent volontiers leurs cousins et cousines, frères et sœurs. Voilà! Revenons maintenant à la scène racontée par saint Marc.
I - Une visite dans son patelin
L’évangile commence en disant que Jésus se rend dans son lieu d’origine avec ses disciples. On peut s’imaginer cette visite à Nazareth comme celles que nous faisons dans nos familles en venant ici au lac. C’est toujours agréable de retrouver des lieux qu’on aime et des gens connus. Jésus, peut-on penser, en profite pour faire connaitre aussi ses nouveaux amis, ses disciples, Pierre, Jacques, Jean, André etc.
Ce qui est différent de nos visites à la maison paternelle ou au chalet, c’est que Jésus ne se contente pas de faire des salutations d’usage et de prendre du temps pour se rappeler des souvenirs avec un tel ou une telle, de vivre de bons moments, ce qu’il a fait j’en suis sûr, mais, il fait passer sa visite à une vitesse supérieure, pourrait-on dire, car, après les papotages de circonstance : la température, les nouveautés du village, les décès etc. il prend la parole pour exprimer ce qu’il l’habite maintenant qu’il est parti pour réaliser une mission qu’il avait en lui, mais qu’il n’avait pas fait connaitre quand il était le charpentier que tous fréquentaient vivant près de sa famille et de sa parenté.
Ne voilà-t-il pas que maintenant il se permet de parler en clair de cette mission qui lui a été confirmée par son cousin Jean-Baptiste qui l'a appelé l’Agneau de Dieu et par la parole de Dieu qui s'est faite entendre lors de son baptême : « Voici mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».?
Jésus depuis lors s’est mis à révéler ce qui l’habite : sa proximité avec Dieu et son Alliance qui veut rejoindre tout le monde et manifester l'amour de Dieu pour chacun et chacune, un amour qui n’écrase pas, mais qui libère, qui n’est pas fait uniquement de rites et d’observances, un amour gratuit que les disciples reçoivent et qu’ils vivent en faisant la même chose que leur Père, en s’aimant les uns les autres.
II – Des paroles qui dérangent
Quel message! C’est ce message qui sidère les auditeurs et les auditrices de Nazareth qui se demandent d’où lui viennent ces pensées, d'où lui vient cette assurance? Il parle avec autorité. On ne le reconnait pas. Il n’est plus seulement ce jeune homme pieux et fidèle à la prière chaque semaine à la synagogue, serviable et aimable pour tous et toutes. Il parle avec son cœur et il parle au nom de Dieu.
Certains s’en offusquent. Ils sont choqués.
Jésus loin de les envoyer paître se contente de noter leur manque de foi. Il ne se laisse pas arrêter par ce contretemps. Il laisse son village. Sa visite se termine là et il part pour aller dans d’autres villages. Il se situe ainsi dans la lignée des prophètes comme Ezékiel, dont il est question dans la première lecture. Celui-ci ne se décourage pas. Il reste fidèle à annoncer le salut de Dieu même à des gens au « visage dur » et au « cœur obstiné » qui s’en désintéresse. Jésus se chauffera du même bois et cela le mènera jusqu’à la croix, mais, pour l’instant, il n’insiste pas. Chaque chose en son temps.
II - Application
Dans cette visite de Jésus à Nazareth, on a ce matin une belle scène vivante et très près de nous. On peut s’identifier à Jésus qui revient chez lui et comprendre que le contact avec les proches à qui on se confie dans ce qui nous fait vivre comme le fait Jésus n’est pas toujours facile.
Des amis chrétiens qui sont très impliqués dans leur foi, qui exercent diverses professions et métiers et qui se rencontrent une fois par semaine pour se ressourcer m’ont raconté leur façon de faire au travail et ou dans des rencontres sociales. Pour dire leur foi, par exemple, ils soulignent un lundi matin qu’ils ont été à la messe en fin de semaine ou encore qu’ils vont faire suivre la catéchèse à leur fils ou à leur fille, par exemple etc.
La réaction de leurs amis leur permettra de doser leur annonce de l’évangile. Ils ont trois façons qui correspondent à la lumière rouge ou jaune ou verte, disent-ils, dépendant des réactions des personnes avec qui elles parlent. Dans certains cas, on en restera au neutre - c'est la lumière rouge - en attendant une autre occasion pour parler de la foi. Dans d’autres cas, on verra une avance possible mais sans trop d'intérêt, on se contentera alors de continuer un peu sur le sujet - c'est la lumière jaune - mais sans aller plus loin. Enfin dans d'autres cas, ce sera l’occasion de parler plus à fond de ce qui les fait vivre - c'est la lumière verte - et ainsi de témoigner de l’Évangile et de devenir des disciples-missionnaires comme le souhaite le pape François.
Conclusion
Cet épisode de la visite de Jésus dans son village de Nazareth est pour nous l’occasion de reconnaitre que son enseignement vient de Dieu. Il est l’Envoyé de Dieu parmi nous. C'est pourquoi, nous pouvons le suivre avec confiance malgré les questionnements, les doutes parfois qui nous envahissent, car il n'est pas facile aujourd’hui d’affirmer qu’on est croyants et disciples de Jésus.
Que cette Messe nous aide à être de plus en plus convaincus de ce que nous avons reçu en étant baptisés dans la foi en Jésus-Christ vivant et ressuscité. On voit Jésus ici ce matin parcourant les chemins des villages de Galilée. Il parcourt encore nos chemins et il nous dit le même message à savoir que Dieu a tellement aimé le monde qu'Il nous a donné son Fils unique pour que nous ayons la vie éternelle (cf. Jean 6, 12).
C’est ce que je vous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
3 juillet 2018
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour la fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, le 1er janvier 2018, le Jour de l'An et Journée mondiale pour la paix 2017-12-21T22:27:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-Sainte-Marie-Mere-de-Dieu-le-1er-janvier-2018-le-Jour-de-l-An-et-Journee-mondiale-pour-la_a807.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/17669869-22099957.jpg2017-12-28T20:00:00+01:00Hermann Giguère
Cette fête d’obligation au Canada qui est une mémoire dans les autres pays ouvre trois pistes à notre méditation : le titre de Mère de Dieu donné à la Vierge Marie, le 50e anniversaire de la Journée internationale pour la paix et la bénédiction et les vœux du Jour de l’An.
I- Marie Mère de Dieu
« Marie, Mère de Dieu » : ce titre donné à Marie a été l’objet d’une longue réflexion. C’est un concile œcuménique, le concile de Nicée en 431, qui consacre définitivement le titre de Mère de Dieu (Theotoxos en grec) donné à Marie. Tout le mystère de la maternité divine réside dans la phrase de saint Paul dans la deuxième lecture : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme ».
Cette phrase résume de façon concise les deux facettes de la maternité de Marie : « né d’une femme » et « Dieu a envoyé son Fils ».
Né d’une femme, Jésus est pleinement humain. Il a été porté par sa mère comme tous les enfants. Elle l’a mis au monde puis avec saint Joseph elle l’a nourri, élevé et éduqué comme un bon Juif attaché à l’Alliance de Dieu avec son peuple choisi et portant dans sa chair le signe de cette appartenance : la circoncision qui était d’ailleurs fêtée autrefois le premier janvier. Jésus est donc pleinement humain dans son corps, dans sa chair, dans son esprit et Marie est sa mère bénie entre toutes les femmes.
Ce qui la distingue des autres mères de la terre, c’est qu’elle a porté en elle celui qui est le Fils de Dieu, car, comme le dit si bien saint Paul « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme ». C’est notre foi et nous reconnaissons le Fils de Dieu dans l’enfant de Marie. C’est pourquoi, on peut la vénérer comme la Mère de Dieu, non pas qu’elle ait engendré Dieu, mais parce qu’elle a engendré Celui qui a été reconnu comme le Fils de Dieu envoyé par son Père pour le salut du monde.
Voilà un petit résumé pour expliquer le sens de cette fête de Marie Mère de Dieu fixée au premier janvier de chaque année depuis la réforme liturgique du Concile Vatican II.
II - La journée pour la paix
Cette fête de Marie, Mère de Dieu, se conjugue avec la Journée mondiale pour la paix proclamée en 1967 par le pape Paul VI. Cette journée placée au tout début de l’année se veut un rappel pour toute l’année. Nos années ne peuvent se passer sans avoir comme horizon, partagé par des millions de personnes, celui de la paix universelle. Dans le message du pape François pour la Journée mondiale pour la paix en 2018 celui-ci écrit « Que la paix soit sur toutes les personnes et toutes les nations de la terre ! » Et il consacre son message à tous « ceux qui souffrent le plus de son absence. Parmi ceux-ci, que je porte dans mes pensées et dans ma prière, je veux une fois encore rappeler les plus de 250 millions de migrants dans le monde, dont 22 millions et demi sont des réfugiés ».
Dans les familles ou dans les communautés chrétiennes les tensions dégénèrent souvent en affrontements. Les sentiments de rejets, de refus, de fermeture s’installent alors au détriment d’un climat d’écoute et de compréhension. La paix disparaît. Il nous revient de travailler à être et à devenir selon la belle expression de saint François d’Assise des instruments de paix comme le dit cette prière qui lui est attribuée et que je récite avec vous ce matin en vous demandant de la faire vôtre :
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie ».
III – Les vœux pour la Nouvelle Année
Passons maintenant au troisième point de mon homélie celui de la bénédiction et des vœux pour la Nouvelle Année. Chaque nouvelle année ouvre un espace où se bâtit non seulement un avenir mais où se vit notre vie présente.
Celle-ci est marquée par les années passées ou par les années à venir dépendant de nos âges. L’aîné se prend à faire le point et à revenir sur ce qu’a été sa vie. Il la revoit avec joie et avec peine parfois. Mais il sait qu’elle n’est pas terminée. Il la chérit et il la reçoit de Dieu comme un cadeau qu’il lui remettra le moment voulu. Les plus jeunes, enfants, ados, hommes et femmes d’âge mur sont remplis d'énergie, de projets, de rêves et ils sont souvent emportés dans un tourbillon d'activités. Ils feront bien au cours de la prochaine année de s’asseoir et de tenter de faire un bilan de temps à autre.
Ce n’est peut-être pas aujourd’hui même que ce conseil peut se mettre en pratique, mais il fait partie de mes souhaits pour la Nouvelle Année. Pourquoi ne pas décider de se donner du temps cette année pour vivre notre vie non pas toujours à la course mais en y ménageant des moments de pause et de paix avec ses proches, avec ses enfants, avec de nouvelles connaissances etc.? Vous verrez que si vous vous donnez la peine de mettre un peu de bonne volonté, c’est réalisable même si c’est difficile de le faire. Mais cela vaut la peine d’essayer. Et vous ne le regretterez pas.
Conclusion
En terminant, je vous bénis avec ces mots de la première lecture : « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde ! Que le Seigneur fasse briller sur vous son visage, qu'il se penche vers vous ! Que le Seigneur tourne vers vous son visage, qu'il vous apporte la paix ! »
Et je complète en faisant le geste du signe de la Croix sur chacun et chacune de vous : « Que Dieu Tout-Puissant vous bénisse au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen!»
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec