Carrefour Kairos - Site personnel d`Hermann Giguèrehttps://www.hgiguere.net/2024-03-28T10:15:10+01:00Webzine Maker46.814776-71.2https://www.hgiguere.net/favicon.icohttps://www.hgiguere.net/var/style/logo.jpg?v=1219314725Homélie pour le 5e dimanche du temps ordinaire Année B « Allons ailleurs »2024-01-29T22:55:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-5e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Allons-ailleurs_a1161.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/77062979-55904333.jpg2024-01-30T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Pour décrire le déroulement de nos journées, en s'amusant on utilise parfois une formule un peu caricaturale, mais assez juste par ailleurs, et on dit avec une pointe d’humour : ma vie quotidienne c'est « métro, boulot, dodo ».
Dans l’évangile de ce jour on a le portrait d’une journée typique de Jésus que je résumerais, de façon plus sérieuse, avec une autre formule : « les trois P pour Présence, Prière et Parole ». Pendant tout le ministère public de Jésus ses journées seront vécues la plupart du temps sur ce modèle avec des variantes bien sûr, mais en retenant toujours ces trois priorités : présence, prière et parole.
I – Présence
Commençons par la présence. Il s’agit ici d’une présence de Jésus à la vie ordinaire des gens. Il vit avec ses disciples au fil des jours. Ici, on le voit s’arrêter avec eux dans la famille de deux d’entre eux, Simon - qui est un autre nom de saint Pierre - et André, son frère, les premiers qui l’ont suivi. Ils arrivent à l’Improviste et la maîtresse de maison – la belle-mère de Simon-Pierre – fait de la fièvre. Elle se désole de ne pouvoir s‘occuper d’eux. Jésus est touché et il s'approche simplement, lui prend la main et la fait se lever. La fièvre la quitte. Aussitôt elle est sur ses pieds.
Ce beau geste de Jésus n’est nullement une geste isolé. Devant des gens démunis et/ou mal pris, il apporte son aide. Ici, il libère cette femme de sa fièvre. Il le fait dans le cadre d’une proximité et d’une chaleur familiales. Il veut ainsi être présent à la vie et aux préoccupations de ceux et celles qu’il fréquente. Les gens le comprennent bien et saint Marc nous dit qu’ils courent après lui. « La ville entière se pressait à sa porte ».
À partir de cet épisode de la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre, retenons que Jésus n’est pas sur un nuage, il est à côté de moi, présent dans ma vie de chaque jour et toujours prêt à me sortir de mes maux. Il apporte paix et joie dans la vie de ceux et celles qui veulent bien l’accueillir comme la belle-mère de Simon-Pierre.
II – Prière
La présence aux autres ne peut se vivre en vase clos. Elle suppose une ouverture. Cette ouverture où la puiser ? La réponse que nous donne Jésus, par son exemple ici, est celle de la prière. Avant l’aube, il se rend dans un endroit désert pour prier. « Le lendemain, écrit saint Marc, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait ».
Quelle est sa prière ? L’évangile d’aujourd’hui ne donne pas de précision, mais nous savons par d’autres passages des évangiles que dans sa prière Jésus ne cessait de s’écrier « Abba, Père ». Il nous a laissé l’essentiel de sa prière dans le fameux et traditionnel Notre Père que nous récitons à chaque messe. Il l'a transmis de vive voix à ses apôtres comme nous le raconte l'évangile de saint Mathieu : « Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. ». (Mathieu 6, 9).
On peut penser aussi que sa prière était remplie d’abandon à la volonté de son Père. On le voit bien dans cette phrase qui nous est restée de sa prière au jardin des Oliviers avant qu'il soit livré par Judas : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (Luc 22, 42). C’est aussi la même prière d’abandon qu’il fait sur la croix lorsque crie : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46).
Vous voyez que les journées de Jésus ne se passaient pas sans ces moments de pause et de répit consacrés à la prière dans le brouhaha des activités.
Ne pourrions-nous pas, nous aussi dans notre « métro, boulot, dodo » prendre le temps de faire des pauses, d’utiliser une partie du temps de nos déplacements dans des moyens de transport public pour prier le chapelet ou lire sur notre téléphone intelligent un passage de l’Écriture et le méditer ? Au volant de notre voiture, sans perdre l’attention nécessaire à une conduite prudente, pourquoi ne pas écouter une musique qui élève notre esprit et notre cœur ou répéter une invocation comme celle du pèlerin russe « Seigneur Jésusf, Fils de Dieu Sauveur, aie pitié de moi pécheur » ou une autre selon nos inspirations personnelles ?
III – Parole
Présence, prière, et comme troisième priorité des journées de Jésus nous décelons celle de la parole.
C’est bien normal me direz-vous. Jésus a consacré sa vie publique à la prédication. Vous avez raison. Dans son évangile saint Marc raconte la prédication de Jésus à partir de son baptême par Jean-Baptiste jusqu’à sa mort et sa résurrection. Il ne veut pas faire une biographie de Jésus. Avec les apôtres qui ont connu Jésus et les membres des premières communautés chrétiennes il veut nous aider à conserver le message de Jésus pour mieux le transmettre. Ces communautés dont il fait partie ne se considèrent pas comme des bénéficiaires favorisés et refermés sur eux-mêmes. Elles ont retenu qu’elles sont envoyées pour témoigner du message de Jésus, de sa parole : « Allons ailleurs dans les villages voisins, disait Jésus, afin que là aussi je proclame l’Évangile; car c’est pour cela que je suis sorti ».
Concernant le ministère de la prédication de Jésus, revenons à la première partie de l’évangile que nous venons de lire. Jésus, après la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre, multiplie les signes de l’origine divine de sa prédication, de son message qui marque la venue des temps nouveaux : guérisons des malades et expulsions de beaucoup de démons qu’il empêche de parler de lui, car ce qui est important pour lui ce ne sont pas ces guérisons et ces expulsions en elles-mêmes, c’est la main de Dieu qui est à l’œuvre dans ces gestes.
Il est difficile pour nous, dans une civilisation de l’immédiateté à travers les médias sociaux, de comprendre l’impact de ce ministère de guérison de Jésus dont saint Marc a conservé plusieurs exemples et sur lequel il revient souvent pour marquer le rayonnement du message de Jésus. Si saint Marc le fait c'est pour montrer que la parole, la prédication de Jésus, est une œuvre de l’Esprit et que la Bonne nouvelle c’est Jésus lui-même.
Conclusion
« Présence, prière, parole » tel fut le « métro, boulot, dodo » de Jésus. Ces trois temps : présence, prière, parole peuvent aussi se vivre par chacun et chacune dans sa condition de vie. Ils reflèteront notre identité chrétienne. Ils feront de nous des évangélisateurs et des évangélisatrices, des disciples-missionnaires. C'est saint Paul qui disait dans la deuxième lecture : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ». Nous ne sommes pas des saint Paul, mais nous pouvons témoigner de la Bonne Nouvelle qui nous fait vivre, de la présence du Christ ressuscité. Saint Paul y a consacré toute sa vie à la suite d’un appel particulier. Nous, nous pouvons le faire à notre façon en écoutant les appels que l’Esprit Saint met en nous et en essayant d'y répondre le mieux possible.
Que cette célébration eucharistique dominicale fasse de nous des disciples de plus en plus fascinés par Jésus et qu’elle nous soutienne par sa présence particulière dans le Pain et le Vin qui sont la nourriture qu’il nous a laissée pour accomplir cette mission d’annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle, jusqu’aux extrémités de la terre.
Amen !
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
30 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je ne compte que des nuits de souffrance » (Jb 7, 1-4.6-7)
Lecture du livre de Job
Job prit la parole et dit :
« Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée,
il fait des journées de manœuvre.
Comme l’esclave qui désire un peu d’ombre,
comme le manœuvre qui attend sa paye,
depuis des mois je n’ai en partage que le néant,
je ne compte que des nuits de souffrance.
À peine couché, je me dis :
“Quand pourrai-je me lever ?”
Le soir n’en finit pas :
je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube.
Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand,
ils s’achèvent faute de fil.
Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle,
mes yeux ne verront plus le bonheur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 146 (147a), 1.3, 4-5, 6-7)
R/ Bénissons le Seigneur
qui guérit nos blessures !
ou : Alléluia ! (Ps 146, 3)
Il est bon de fêter notre Dieu,
il est beau de chanter sa louange :
il guérit les cœurs brisés
et soigne leurs blessures.
Il compte le nombre des étoiles,
il donne à chacune un nom ;
il est grand, il est fort, notre Maître :
nul n’a mesuré son intelligence.
Le Seigneur élève les humbles
et rabaisse jusqu’à terre les impies.
Entonnez pour le Seigneur l’action de grâce,
jouez pour notre Dieu sur la cithare !
DEUXIÈME LECTURE
« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16-19.22-23)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
annoncer l’Évangile,
ce n’est pas là pour moi un motif de fierté,
c’est une nécessité qui s’impose à moi.
Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
Certes, si je le fais de moi-même,
je mérite une récompense.
Mais je ne le fais pas de moi-même,
c’est une mission qui m’est confiée.
Alors quel est mon mérite ?
C’est d’annoncer l’Évangile
sans rechercher aucun avantage matériel,
et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l’Évangile.
Oui, libre à l’égard de tous,
je me suis fait l’esclave de tous
afin d’en gagner le plus grand nombre possible.
Avec les faibles, j’ai été faible,
pour gagner les faibles.
Je me suis fait tout à tous
pour en sauver à tout prix quelques-uns.
Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile,
pour y avoir part, moi aussi.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39)
Alléluia. Alléluia.
Le Christ a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
Alléluia. (Mt 8, 17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm,
Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean,
dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit,
elle avait de la fièvre.
Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha,
la saisit par la main
et la fit lever.
La fièvre la quitta,
et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal
ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies,
et il expulsa beaucoup de démons ;
il empêchait les démons de parler,
parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube.
Il sortit et se rendit dans un endroit désert,
et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent :
« Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit :
« Allons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame l’Évangile ;
car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée,
proclamant l’Évangile dans leurs synagogues,
et expulsant les démons.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 3e dimanche du temps ordinaire Année B : « Croyez à l'Évangile »2024-01-15T15:18:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Croyez-a-l-Evangile_a1158.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/76400432-54594694.jpg2024-01-16T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes entrés depuis dimanche dernier dans ce que l’Église appelle le Temps ordinaire. C’est un temps où la liturgie nous déroule plus en détail la mission et la prédication de Jésus. Elle le fait cette année avec l’évangéliste saint Marc qui a consigné les façons de faire des premières communautés chrétiennes et les témoignages des personnes survivantes qui avaient connu Jésus. On dit que la dernière de ces personnes serait l’apôtre saint Jean mort en l’an 101 après Jésus-Christ à l’âge de 90 ans.
I – La mission de Jésus dans la mémoire des premières communautés chrétiennes
Le texte de l’évangile que nous venons d’entendre présente les souvenirs des débuts de la prédication de Jésus qu'on a gardés dans les premières communautés chrétiennes . On y voit Jésus se lançant à son corps défendant sur les routes de Palestine pour proclamer ce qu’il a dans le cœur depuis longtemps. Il a, semble-t-il, attendu que la mission de Jean-Baptiste qui l’avait présenté comme l’Agneau de Dieu se termine puisque par ordre d’Hérode celui-ci est arrêté. L’arrestation de Jean-Baptiste est comme un signal pour Jésus.
Désormais, Jésus sort de l’ombre de Nazareth. Il parcourt la Galilée. Il se rend dans les villes plus peuplées. C’est là qu’il sort de sa réserve de jeune juif observant la loi mosaïque à la lettre pour annoncer une autre loi, une autre alliance qui remplacera l’ancienne.
Ce message est simple c’est, en un mot, un Évangile, une Bonne Nouvelle, ce que veut dire le mot « évangile » en grec. « Croyez à l’Évangile ». Saint Marc le rapporte explicitement en écrivant que Jésus disait : « Les temps sont accomplis le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».
La tâche d’annoncer cette Bonne Nouvelle est immense. Jésus perçoit tout de suite, au commencement de son ministère, qu’il ne peut se contenter d’y aller en solo. Il choisit de s’adjoindre des aides, des personnes qui collaboreront avec lui au fil des jours, qui le suivront, qui l’aimeront et qui le soutiendront.
Nous avons dans l’évangile de ce matin, les souvenirs aussi du choix des premières personnes qui s’attacheront à Jésus de façon radicale et absolue.
II – Les premiers appelés
Ces personnes ont des noms précis qu’on a retenus. Certains, comme l’évangéliste saint Marc, les ont connus en personne. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Galilée près de Nazareth. Ils s’appellent Simon et André – Simon recevra de Jésus plus tard le nom de Pierre -. Ils sont des disciples de Jean-Baptiste qui ont déjà rencontré Jésus comme nous l’avons vu dans l’évangile de dimanche dernier. Puis il y a Jacques et Jean, les fils de Zébédée.
Ce quatuor de pêcheurs est interpellé par Jésus de façon claire et directe. On voit que Jésus est décidé à s’entourer d’aides et de disciples qui s’attacheront à lui. En effet, il ne se contente pas de leur dire « J’ai besoin de vous ». Il les invite à le suivre, à vivre avec lui et à quitter leurs occupations actuelles. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ».
C’est toute une invitation pour des pêcheurs qui ne sont jamais sortis de chez eux. C’est une surprise car ils ne se sentent pas à la hauteur de cet appel. Et pourtant, ils décident de passer à un niveau supérieur dans leur vie. Ils acceptent de quitter la pêche qui les fait vivre et de plonger dans un avenir inconnu que Jésus leur décrit avec les mots « je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ».
Du point de vue de Jésus, leur réponse affirmative lui révèle l’attention de Dieu qui lui donne la force et les moyens de réaliser l’annonce de la Bonne nouvelle, de l’Évangile, en mettant dans le cœur de ces premiers appelés le courage et l’audace de répondre oui.
Ces premiers disciples sont des gens qui croient à l’Évangile et qui se mettent à la suite de Jésus, non seulement de façon symbolique mais de façon concrète. Ils quittent tout. Ils l’accompagnent dans son quotidien, dans ses tournées de prédication. Ils l’écoutent avidement. Et petit à petit, ils entrent dans le même chemin où Jésus a accepté d’aller. Ils ne savent pas encore où cela les conduira, mais ils le suivent avec confiance et avec amour.
III – Application
Ces premiers disciples de Jésus sont pour nous des modèles comme ils le furent pour les premiers chrétiens. Après la Résurrection de Jésus et après la descente de l’Esprit sur eux à la Pentecôte, ils sillonnèrent le monde méditerranéen, le monde connu d’alors en proclament la Bonne Nouvelle que Jésus est toujours vivant et qu’il ne meurt plus (cf. Actes des Apôtres 2, 29-36 Discours de Pierre). Avec des compagnons et des compagnes animés du même feu, ils créèrent les premières Églises dont parlent saint Paul : l’Église de Corinthe, l’Église d’Éphèse, l’Église de Thessalonique, l’Église de Rome etc. Ils ont pu dire alors « l’Évangile, la Bonne Nouvelle, est proclamée à toute créature dans le monde entier » comme le souhaitait Jésus (Marc 16, 15).
Nous sommes leur descendance dans la foi en cette Bonne Nouvelle de l'Évangile toujours actuelle. Comme eux nous sommes invités par Jésus à le suivre et à marcher derrière lui. La seule différence c’est que notre suite de Jésus n’est pas une suite physique sur des chemins géographiques, elle est, sur de nouveaux chemins, une imitation de ce qu’il a été.
Ces chemins que nous tracent l’imitation de Jésus sont aussi variés que le sont les personnes et les groupes qui décident de l'accepter comme leur Seigneur et Sauveur, mais ils se résument tous dans le seul et unique commandement de l’Alliance nouvelle : « Aimez-vous les uns les autres ». Le dernier des apôtres saint Jean l’avait bien compris et ses disciples aussi qui lui faisaient dire dans une lettre qui lui est attribuée : « Mes petits enfants… Tel est le message que vous avez entendu depuis le commencement : aimons-nous les uns les autres ». (1 Jean 3, 11)
Nous sommes chanceux de pouvoir nous rattacher à une lignée de personnes témoins de la Bonne nouvelle au fil des âges et nous sommes invités à l’être nous aussi dans notre temps. Une société telle que la nôtre, même si elle apporte bien des réponses aux désirs des humains, ne donne pas toutes les réponses.
Au contraire, elle nous invite à regarder plus loin et plus haut. Elle nous donne l’occasion de partager comme les pêcheurs de Galilée notre amour de Celui que nous avons décidé de suivre et d’imiter. C’est dans des petits gestes à notre portée qu’apparaitra la lumière qui nous habite, la Bonne nouvelle de l’amour gratuit de Dieu pour chaque personne car, quelle qu’elle soit, elle a du prix aux yeux de Dieu, notre Père.
Conclusion
Nous nous retrouvons chaque dimanche pour un moment de pause et de ressourcement dans la messe dominicale. Nous y rencontrons, sous les signes du Pain et du Vin, Jésus lui-même. Sa voix résonne en notre cœur comme pour les premiers disciples : « Venez à ma suite ». N’ayons pas peur de quitter nos filets et de répondre à son invitation. C'est la grâce que je nous souhaite de tout coeur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
16 janvier 2024
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Les gens de Ninive se détournèrent de leur conduite mauvaise » (Jon 3, 1-5.10)
Lecture du livre de Jonas
La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas :
« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne,
proclame le message que je te donne sur elle. »
Jonas se leva et partit pour Ninive,
selon la parole du Seigneur.
Or, Ninive était une ville extraordinairement grande :
il fallait trois jours pour la traverser.
Jonas la parcourut une journée à peine
en proclamant :
« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »
Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu.
Ils annoncèrent un jeûne,
et tous, du plus grand au plus petit,
se vêtirent de toile à sac.
En voyant leur réaction,
et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise,
Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi,Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
DEUXIÈME LECTURE
« Il passe, ce monde tel que nous le voyons » (1 Co 7, 29-31)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
je dois vous le dire : le temps est limité.
Dès lors,
que ceux qui ont une femme
soient comme s’ils n’avaient pas de femme,
ceux qui pleurent,
comme s’ils ne pleuraient pas,
ceux qui ont de la joie,
comme s’ils n’en avaient pas,
ceux qui font des achats,
comme s’ils ne possédaient rien,
ceux qui profitent de ce monde,
comme s’ils n’en profitaient pas vraiment.
Car il passe,
ce monde tel que nous le voyons.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Après l’arrestation de Jean le Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Passant le long de la mer de Galilée,
Jésus vit Simon et André, le frère de Simon,
en train de jeter les filets dans la mer,
car c’étaient des pêcheurs.
Il leur dit :
« Venez à ma suite.
Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets,
ils le suivirent.
Jésus avança un peu
et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient dans la barque et réparaient les filets.
Aussitôt, Jésus les appela.
Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers,
ils partirent à sa suite.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le Dimanche de la Pentecôte Année A : « Ils se trouvaient tous ensemble »2023-06-03T02:43:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-la-Pentecote-Annee-A-Ils-se-trouvaient-tous-ensemble_a1121.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/72043542-50160504.jpg2023-05-23T18:00:00+02:00Hermann Giguère
La première lecture tirée des Actes des Apôtres nous en met plein la vue. Quelle conclusion pour la fête de Pâques qui a duré cinquante jours (c’est ce que veut dire le mot Pentecôte qui vient du grec). S’arrêter aux détails de ce merveilleux récit, pilier de la prédication des Apôtres, n’est pas interdit. Mais il semble important aussi de cerner quelques éléments essentiels dans les aspects multiples de cette solennité illustrant l’action de l’Esprit Saint dans les débuts de l’Église.
I – La scène de l’effusion de l’Esprit
Commençons par situer la scène de l’événement de la Pentecôte.
Après l’Ascension, saint Luc raconte que les Apôtres dont il donne les noms se retrouvaient dans ce qu’il appelle la Chambre Haute – que la tradition a nommé le Cénacle -, qu’ils y choisirent Mathias comme remplaçant de Judas qui avait trahi Jésus. Les Douze y demeuraient « assidus a la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus et avec ses frères. » (Actes des Apôtres 1, 14).
Cette note est importante pour nous. Elle nous autorise à penser que lorsque saint Luc écrit au début du récit de la Pentecôte, « les frères se trouvaient réunis tous ensemble », il s'agit du même groupe.
C'est important pour nous. Pourquoi ? Parce qu’au Cénacle l’Esprit Saint ne s’est pas manifesté seulement aux Douze Apôtres qui deviendront les messagers privilégiés de l’Évangile. Il est aussi descendu sur tout le groupe. « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit». (Actes des Apôtres 2, 4) C’est pourquoi, on voit souvent des icônes où Marie est au milieu des apôtres et sur elle, comme sur eux, plane une colombe ou descendent des langues de feu, symboles de l’Esprit Saint.
Ainsi, la mission d’annoncer l’Évangile n’est pas réservée aux prêtres et aux évêques. Elle touche tous les chrétiens représentés par Marie, plusieurs femmes et de nombreux frères.
C’est un beau message que confirme, si c’était nécessaire, la deuxième lecture où saint Paul emploie l’image du Corps pour montrer que chaque partie a sa place et où il rappelle aux Corinthiens que « chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous ».
Il n’y a aucune limite au don de l’Esprit. Et pour être plus clair encore, saint Paul précise que « tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps ».
II- Les deux facettes de l’action de l’Esprit Saint
Regardons maintenant comment s’actualise l’action de l’Esprit d’après le récit de la Pentecôte.
Elle s’actualise dans deux directions « ad extra » et « ad intra » disaient les théologiens.
« Ad extra » : c’est l’action de l’Esprit qui est dirigée vers l’extérieur, qui se répand sans limites, une expansion que Jésus voit jusqu’aux extrémités de la terre. Pour ce faire, Jésus rappelle souvent, comme il le fait ici, que ses disciples sont envoyés. « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. ». Et dans l’évangile que nous avons lu, il souligne, parmi plusieurs autres, un des aspects essentiels de cet envoi : porter le pardon à tous, manifester à toute personne la miséricorde de Dieu Père.
« Ad intra » : c’est l’intériorisation de l’action de l’Esprit qui habite dans le baptisé. La personne baptisée se voit et se sent remplie d’une puissance et d’une audace qui ne viennent pas d’elle-même. Mais ce qui est encore plus frappant, c’est qu’elle est entraînée à vivre une expérience unique de rencontre de Jésus Seigneur Ressuscité des morts. Désormais, elle ne peut s’empêcher de partager cette richesse qui donne sens à sa vie illuminée par la présence continuelle de l’Esprit Saint.
III – Les retombées
L’action de l’Esprit s’est manifestée avec éclat le jour de la Pentecôte. Et elle s’est continuée dans les siècles suivants, jusqu’à nous. Les Douze Apôtres, de peureux et craintifs qu’ils étaient, sont devenus des prédicateurs convaincants. Ils ont proclamé avec insistance et sans répit que le Jésus qui avait été crucifié était ressuscité, qu’il était Celui qu’on attendait, que Dieu l’avait établi Seigneur pour donner la vie à toute personne qui s’approcherait de lui dans la foi et une conversion sincère. C’est ce qu’on appelle le « kérygme » ou première proclamation de l’Évangile qui est des plus actuelle pour nous.
« Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » disaient-ils devant le Conseil suprême et le grand prêtre qui les interrogeaient. (Actes 4, 20) De même les autres disciples dont on parle furent les relais de cette prédication. Ils se réunissaient, ils mettaient tout en commun, ils se supportaient au point ou leur groupe augmentait rapidement. Ils donnaient ainsi le témoignage d’une vie transformée par l’amour de Dieu et le souci des autres. (Actes des Apôtres 2, 41-47)
Conclusion
Que cette solennité de la Pentecôte cette année soit pour nous l’occasion de prendre conscience de l’action de l’Esprit Saint toujours présente dans les personnes et dans l’Église. Lorsqu’on voit, dans les églises anciennes, la chute des vocations et des baptêmes, la raréfaction des personnes pratiquantes, le mépris qui fond souvent sur ces Églises à cause de leurs limites et de leurs erreurs passées, les poursuites pour abus sexuels etc. nous avons besoin de revenir à cette conviction que Dieu n'abandonne pas son Église.
L’action de l’Esprit Saint peut nous révéler encore des surprises. L’élection du Pape François en fut une, comme on le voit par la richesse de son ministère. D’autres surprises nous attendent si nous savons, comme disciples, autour de Marie, nous unir dans la prière et demander pour notre temps une nouvelle Pentecôte et une nouvelle effusion de l’Esprit Saint.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
23 mai 2023
MESSE DU JOUR
PREMIÈRE LECTURE
« Tous furent remplis de l’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. Ps 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
la terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
« C’est dans un unique Esprit que nous tous avons été baptisés pour former un seul corps » (1 Co 12, 3b-7.12-13)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
personne n’est capable de dire :
« Jésus est Seigneur »
sinon dans l’Esprit Saint.
Les dons de la grâce sont variés,
mais c’est le même Esprit.
Les services sont variés,
mais c’est le même Seigneur.
Les activités sont variées,
mais c’est le même Dieu
qui agit en tout et en tous.
À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit
en vue du bien.
Prenons une comparaison :
le corps ne fait qu’un,
il a pourtant plusieurs membres ;
et tous les membres, malgré leur nombre,
ne forment qu’un seul corps.
Il en est ainsi pour le Christ.
C’est dans un unique Esprit, en effet,
que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres,
nous avons été baptisés pour former un seul corps.
Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut de ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen.
ÉVANGILE
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie : recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 19-23)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C’était après la mort de Jésus ;
le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 4e dimanche du temps ordinaire Année A « Heureux, êtes-vous si... » : Les Béatitudes du Royaume2023-01-23T19:15:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Heureux-etes-vous-si-Les-Beatitudes-du-Royaume_a1103.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69908453-48824686.jpg2023-01-24T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous connaissez bien ces paroles de Jésus qui se nomment les « Béatitudes ». Elles inaugurent un grand entretien que présente saint Mathieu au chapitre 5 de son évangile et qu'on a appelé le « Discours sur la montagne ». Les « Béatitudes » sont la porte d’entrée de ce « Discours ou sermon sur la montagne » dont les prochains dimanches nous présenteront des extraits. Ce matin, laissons-nous interpeller par les paroles de Jésus au début de son entretien qui nous donnent ce qui pour lui est l’essentiel de son message.
I– Un message qui renverse les perspectives habituelles
Notons tout d’abord le caractère non seulement percutant mais à contre-courant de ces paroles. Dans une perspective humaine à courte vue, comme il arrive souvent, le bonheur se retrouve dans les possessions de toutes sortes, dans la reconnaissance sociale, et dans la réussite à tous les niveaux.
Or, Jésus prend la contrepartie de cette vision et proclame heureuses les personnes qui sont pauvres de cœur, celles qui pleurent, celles qui ont faim et soif de justice, celles qui sont persécutées. Avouez que c’est un message qui renverse nos façons habituelles de voir. Et pourtant, Jésus en fait la base de sa prédication du Royaume de Dieu parmi nous.
Pourquoi? La réponse se trouve dans la vie entière de Jésus lui-même, l’Envoyé du Père des cieux pour nous révéler sa bonté, son amour et sa miséricorde. En effet, Jésus qui se présentera comme le Fils de Dieu apporte un message d’amour universel destiné d’abord aux humbles et aux petits comme l’annonce le prophète Sophonie dans le texte de la première lecture: « Vous tous, les humbles du pays, ... cherchez la justice, cherchez l'humilité... Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit : il prendra pour abri le nom du Seigneur ».
Notre Dieu ne se présente pas comme un Maître souverain, éloigné et distant. Il s’incarne dans la vie de Jésus et à travers Lui il prend nos misères et nos faiblesses sur ses épaules. Il se fait proche.
II – Une invitation à se mettre en marche
C'est important de bien saisir que le message de Jésus est avant tout la révélation d’un Dieu bon et miséricordieux qui se préoccupe de chacun et chacune de nous avec attention et avec amour, car c'est le cœur de l’Évangile annoncé par Jésus, de la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus
Ainsi, en commençant sa prédication sur les routes de Palestine, Jésus pose au point de départ ce qui doit servir de vision fondamentale pour tout le reste. Il le fait dans des phrases qui sont restées présentes au cours des siècles malgré leur formulation surprenante. En effet, Jésus emploie « heureux » ou « bienheureux » pour désigner ceux et celles qui sont le plus loin des réussites humaines habituelles. Ils sont «heureux » parce que dans leurs situations particulières, ils vivent la présence de Dieu qui est avec eux et avec elles, qui les consolent non seulement dans le futur, mais qui est déjà en action dans leur vie.
Cette idée est mise de l'avant par un traducteur de la Bible d’origine juive, André Chouraqui, qui propose de rendre le mot hébreu qu’on a traduit par « heureux » par « en marche » au sens de se lever debout et de marcher avec confiance dès maintenant sans attendre. Quelle belle traduction qui nous donne le goût de relire les béatitudes avec un regard nouveau en leur restituant leur caractère subversif et révolutionnaire! Je vous lis ce que cela donne comme traduction :
En marche, les humiliés du souffle! Oui, le royaume des ciels est à eux!
En marche, les endeuillés! Oui, ils seront réconfortés!
En marche, les humbles! Oui, ils hériteront la terre!
En marche, les affamés et les assoiffés de justice! Oui, ils seront rassasiés!
En marche, les matriciels [les miséricordieux] ! Oui, ils seront matriciés [ils obtiendront miséricorde] !
En marche, les cœurs purs! Oui, ils verront Dieu. [Chouraqui écrit Élohims, qui est un des noms de Dieu dans l’Ancien Testament].
En marche, les faiseurs de paix! Oui, ils seront criés fils de Dieu!
En marche, les persécutés à cause de la justice! Oui, le royaume des ciels est à eux!
En marche, quand ils vous outragent et vous persécutent, en mentant vous accusent de tout crime, à cause de moi.
Au lieu de lire ces maximes comme des promesses de récompense à venir, lisons-les plutôt comme des réalisations à chérir et à privilégier dans le temps présent.
III – Les béatitudes du pape François pour aujourd’hui
C’est ce qu’a fait le pape François dans une homélie lors de la messe de la Toussaint en 2016 en Suède. « Les béatitudes, dit-il, sont de quelque manière la carte d’identité du chrétien, qui l’identifie comme disciple de Jésus ». Et le pape de poursuivre avec une application actualisée des béatitudes de Jésus en ajoutant aux béatitudes de l’Évangile, six béatitudes d’aujourd’hui que je vous livre, en terminant.
Voici les six « nouvelles béatitudes» proposées par le pape François pour vivre les souffrances et les angoisses de notre époque avec un esprit renouvelé:
Bienheureux ceux qui supportent avec foi les maux que d’autres leur infligent et pardonnent du fond du cœur ;
bienheureux ceux qui regardent dans les yeux les rejetés et les marginalisés en leur manifestant de la proximité ;
bienheureux ceux qui reconnaissent Dieu dans chaque personne et luttent pour que d’autres le découvrent aussi ;
bienheureux ceux qui protègent et sauvegardent la maison commune ;
bienheureux ceux qui renoncent à leur propre bien-être pour le bien d’autrui ;
bienheureux ceux qui prient et travaillent pour la pleine communion des chrétiens… ils sont tous porteurs de la miséricorde et de la tendresse de Dieu, et ils recevront certainement de lui la récompense méritée.
Conclusion
Laissons-nous habiter, dans cette Eucharistie, par le présence vivifiante de Jésus qui est au cœur de notre vie et de la vie de l’Église. C’est en le suivant avec confiance et en nous laissant remuer par ses paroles que les Béatitudes seront l'inspiration de nos vies et que nous développerons, de plus en plus, un regard nouveau sur nos frères et sœurs à l’image de celui de Dieu notre Père.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
29 janvier 2023
___
Nathan André Chouraqui(né le 11 août 1917 à Aïn Témouchent, Algérie et mort le 9 juillet 2007 à Jérusalem), était un avocat, écrivain, penseur et homme politique franco-israélien, connu pour sa traduction de la Bible, dont la publication, à partir des années 1970, donne un ton différent à sa lecture.
Pour la traduction des Béatitudes de Mathieu au chapitre 5 , Chouraqui précise : en hébreu, le mot (qu’on traduit habituellement par « Heureux » en français) que Jésus aurait utilisé est "ashreï" qui est une exclamation au pluriel construit, d'une racine "ashar" qui implique, non pas l'idée d'un vague bonheur hédoniste, mais la rectitude, "iashar", de l’homme en marche sur une route qui va droit vers Dieu.
ECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit » (So 2, 3 ; 3, 12-13)
Lecture du livre du prophète Sophonie
Cherchez le Seigneur,
vous tous, les humbles du pays,
qui accomplissez sa loi.
Cherchez la justice,
cherchez l’humilité :
peut-être serez-vous à l’abri
au jour de la colère du Seigneur.
Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ;
il prendra pour abri le nom du Seigneur.
Ce reste d’Israël ne commettra plus d’injustice ;
ils ne diront plus de mensonge ;
dans leur bouche, plus de langage trompeur.
Mais ils pourront paître et se reposer,
nul ne viendra les effrayer.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 145 (146), 7, 8, 9ab.10b)
R/ Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux ! ou : Alléluia ! (Mt 5, 3)
Le Seigneur fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain,
le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.
Le Seigneur protège l’étranger,
il soutient la veuve et l’orphelin,
le Seigneur est ton Dieu pour toujours.
DEUXIÈME LECTURE
« Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi » (1 Co 1, 26-31)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien :
parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes,
ni de gens puissants ou de haute naissance.
Au contraire, ce qu’il y a de fou dans le monde,
voilà ce que Dieu a choisi,
pour couvrir de confusion les sages ;
ce qu’il y a de faible dans le monde,
voilà ce que Dieu a choisi,
pour couvrir de confusion ce qui est fort ;
ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde,
ce qui n’est pas,
voilà ce que Dieu a choisi,
pour réduire à rien ce qui est ;
ainsi aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu.
C’est grâce à Dieu, en effet, que vous êtes dans le Christ Jésus,
lui qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu,
justice, sanctification, rédemption.
Ainsi, comme il est écrit :
Celui qui veut être fier,
qu’il mette sa fierté dans le Seigneur.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Heureux les pauvres de cœur » (Mt 5, 1-12a)
Alléluia. Alléluia.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux !
Alléluia. (Mt 5, 12)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
voyant les foules,
Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 3e dimanche du temps ordinaire Année A : « Il proclamait l'Évangile du Royaume » 2023-01-18T16:26:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Il-proclamait-l-Evangile-du-Royaume_a1102.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69669701-48683628.jpg2023-01-17T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous connaissez les expressions « vie cachée » et « vie publique » pour désigner les deux étapes de la vie de Jésus. On souligne ainsi non seulement le cadre extérieur de sa vie mais aussi le fait que pendant trente ans, plus ou moins, sa divinité est restée cachée. Il était un habitant de Nazareth comme les autres, le fils du charpentier Joseph. À partir du moment où Jésus quitte Nazareth et s’en vient à Capharnaüm, il est mu par une motivation profonde de faire connaître qu’il n’est pas comme les autres, qu’il peut se dire le Fils de Dieu comme l'Esprit le lui a fait connaître lors de son baptême par Jean-Baptiste.
Ce sera le cœur de sa prédication : révéler à ses contemporains et à tous ceux et celles qui viendront plus tard l’amour qu’il partage avec Dieu son Père dans l’Esprit Saint pour ses enfants qui sont ses frères et ses soeurs, « héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ ». (Romains 5, 18)
I - Capharnaüm, le rendez-vous des nations
L’évangile d’aujourd’hui nous fait connaître l’endroit où Jésus a commencé sa vie publique, Le choix qu’il fait de s’installer à Capharnaüm est des plus intéressants. Cette ville qui aujourd’hui est en ruine, mais qu’on visite avec émotion, était au temps de Jésus un carrefour de commerce et d’échanges. Elle était très cosmopolite. On l'a appelée le « rendez-vous des nations ». Outre les juifs, des romains, des syriens, des habitants de la Cisjordanie, de Sion au Liban etc. y venaient pour commercer et certains s’y établissaient. Ce qui fait que nous sommes très loin de l’atmosphère qui régnait à Nazareth, petite bourgade juive où tout le monde se connaissait et où la vie se déroulait sur un rythme marqué par les fêtes juives. Capharnaüm vivait à un rythme différent.
Jésus en est conscient. Il veut porter le message qui est en lui à toutes les nations. Il se présentera comme Celui qui est attendu par Israël, le Messie, mais déjà, dans les débuts de sa prédication, son regard se porte plus loin, aux périphéries, vers les nations païennes.
Jésus commence à Capharnaüm une vie publique sous le signe de l’ouverture, des défis de la rencontre de la diversité et de l’annonce d’un Royaume différent des autres royaumes de la terre.
Voilà pour le portrait de Jésus qui nous est donné ce matin. D'ici Pâques, les évangiles des dimanches nous en révéleront encore beaucoup plus. Pour l'instant, contentons-nous de ce portrait mais sans oublier le reste de l'évangile qui vient d'être lu.
II – Les premiers appels
À ce portrait de Jésus, s’ajoute un geste remarquable qui nous est raconté dans la seconde partie de l’évangile. Il s’agit du récit de la vocation de Pierre et André et de Jean et Jacques, fils de Zébédée, quatre pêcheurs dont il fera des « pêcheurs d’hommes ».
Ce qui est à retenir ici, au-delà de l’appel auquel ces quatre premiers apôtres répondent avec empressement, c’est le fait que Jésus décide de les associer à sa mission dès le point de départ. Jésus au lieu de se lancer dans sa prédication seul sur les chemins de la Palestine se liera avec ces premiers apôtres qui seront accompagnés par la suite d’autres apôtres pour former le groupe des Douze, et aussi de femmes et de disciples qui vont le suivre tout au cours de son ministère.
Au lieu de choisir des gens instruits et savants, Jésus arrête son choix sur des petits, des pêcheurs, plus tard sur un collecteur d’impôt, Mathieu (Marc 2, 13-17), puis sur des amis de ceux-ci, même des pécheresses comme Marie-Madeleine ou Marie de Magdala (Luc 8, 2), des laissés pour compte. Il n’avait pas devant lui des gens exceptionnels. C’était du monde bien ordinaire qui l’entourait, mais ce qui est constant chez ces personnes c’est l’attachement à Jésus. Ils ont foi en lui. « À qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? » dira Pierre à Jésus un jour où presque tout le monde le quittait (Jean 6, 68). Ce choix de Jésus illustre déjà l’essentiel de sa mission qu’il résumera dans cette phrase : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10).
III – Le coaching de Jésus
Avec ses apôtres et ses disciples, que fera Jésus tout au cours de sa vie publique ? Il va les former petit à petit, en les surprenant bien souvent. Un de mes amis, jeune prêtre, a développé avec brio les méthodes de Jésus en les nommant du « coaching » et en expliquant que « coaching » vient du mot français « cocher ». Comme le cocher qui guide son attelage et le dirige dans la bonne direction, Jésus va « coacher » ses apôtres et ses disciples pendant trois ans. Il prendra le temps de les guider et de les diriger.
Nous avons beaucoup à apprendre sur ces façons de faire et c’est dans les évangiles qu’on voit le « coaching » de Jésus à l’œuvre.
Il le fait par l’enseignement qu’il donne à tous et qu’il explique en particulier aux disciples.
Il le fait par une convivialité de tous les instants.
Il le fait par des moments de feu comme lors de la Transfiguration.
Il le fait par une mort qui les décontenancera au plus point.
Toute cette démarche que les disciples vont vivre avec Jésus leur apparaîtra dans toute sa richesse après la résurrection. C’est ce qui arrive aux disciples d’Emmaüs qui, après avoir marché avec Jésus de Jérusalem à Emmaüs et l’avoir écouté leur expliquer les Écritures sans le reconnaître, voient leur yeux s’ouvrir en partageant le pain avec ce visiteur qu’il reconnaissent alors comme le Christ ressuscité (Luc 24, 13-35).
Conclusion
Recueillons aujourd’hui ces souvenirs des débuts de la vie publique de Jésus en nous laissant habiter par un désir de le suivre comme les premiers apôtres, de nous laisser « coacher » par lui. Demandons à l’Esprit Saint de renouveler notre ardeur et notre désir de témoigner de Jésus dans un monde qui a bien besoin de son message d’amour et de miséricorde.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le 16 janvier 2023
ECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Dans la Galilée des nations le peuple a vu se lever une grande lumière (Is 8, 23b – 9, 3)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Dans un premier temps, le Seigneur a couvert de honte
le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ;
mais ensuite, il a couvert de gloire
la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain,
et la Galilée des nations.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 26 (27), 1, 4abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie.
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
DEUXIÈME LECTURE
« Tenez tous le même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous » (1 Co 1, 10-13.17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ :
ayez tous un même langage ;
qu’il n’y ait pas de division entre vous,
soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions.
Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères,
par les gens de chez Chloé,
qu’il y a entre vous des rivalités.
Je m’explique.
Chacun de vous prend parti en disant :
« Moi, j’appartiens à Paul »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Apollos »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Pierre »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens au Christ ».
Le Christ est-il donc divisé ?
Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ?
Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
Le Christ, en effet, ne m’a pas envoyé pour baptiser,
mais pour annoncer l’Évangile,
et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine,
ce qui rendrait vaine la croix du Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-23)
Alléluia. Alléluia.
Jésus proclamait l’Évangile du Royaume,
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Comme il marchait le long de la mer de Galilée,
il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre,
et son frère André,
qui jetaient leurs filets dans la mer ;
car c’étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez à ma suite,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean,
qui étaient dans la barque avec leur père,
en train de réparer leurs filets.
Il les appela.
Aussitôt, laissant la barque et leur père,
ils le suivirent.
Jésus parcourait toute la Galilée ;
il enseignait dans leurs synagogues,
proclamait l’Évangile du Royaume,
guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 2e dimanche du temps ordinaire Année A : « Un tournant dans la vie d’un jeune juif fervent » 2023-01-14T13:44:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Un-tournant-dans-la-vie-d-un-jeune-juif-fervent_a1101.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/69669425-48683430.jpg2023-01-10T18:00:00+01:00Hermann Giguère
L’évangile de saint Jean ne raconte rien de la vie de Jésus avant sa rencontre avec son cousin Jean-Baptiste sur les bords du Jourdain. Ce qui nous est présenté aujourd’hui au début du récit de la vie et de la prédication de Jésus, c’est le moment où la vie de Jésus a pris un tournant qui sera sans retour en arrière et qui le mènera jusqu’à la Passion où il mourra sur la croix pour ressusciter trois jours plus tard.
Regardons d’un peu plus près ce qu’a été ce tournant fondamental dans la vie de Jésus
I – Un jeune juif comme les autres
Nous savons par les autres évangélistes, notamment, saint Luc, que Jésus a été élevé à Nazareth auprès de son père, Joseph, et de sa mère, Marie et avec la nombreuse parenté dont parlent les évangiles en plusieurs endroits.. C’est là, qu’après son adolescence dont saint Luc raconte un épisode, celui de la disparition et du recouvrement de Jésus au Temple de Jérusalem lors d’un pèlerinage (Luc 2, 41-50), il a grandi « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2, 52).
Il semblerait qu’il soit demeuré avec ses parents comme un bon enfant juif. Il exerçait le même métier que son père Joseph : le métier de charpentier (Marc 6, 3 et Mathieu 13, 55).
Qu’est-ce qui va l’amener à quitter Nazareth pour venir se faire baptiser par Jean-Baptiste? On peut penser qu’il s’agit d’une décision mûrement réfléchie. Jésus est vraisemblablement dans la trentaine. Ses perceptions de la religion juive qu’il connaît bien et qu’il pratique avec ferveur lui indiquent une voie qui le rejoint et qui éveille ce qui est déjà en lui par la main de Dieu. Il se sent destiné à autre chose qu'au métier de charpentier.
C’est pourquoi, on peut penser qu’après une bonne réflexion et un bon discernement, il décide, en ces jours où il entend parler de son cousin qui prêche sur les bords du Jourdain, de prendre son courage à deux mains, pourrait-on dire, et de se lancer sans filet de secours, de s'engager dans un tournant où il accepte d’avance de ne revenir en arrière pour aucune raison.
Nous avons donc devant nous un homme mûr, dans la trentaine, qui décide par lui-même de se manifester comme serviteur de Dieu. Il est enflammé par le désir de consacrer sa vie au service du Dieu de l'Alliance avec Abraham, du Dieu de son peuple, du Dieu qui remplit sa vie depuis toujours. Il le fait de son plein gré. C’est une décision humaine généreuse comme chez bien d’autres personnes avant lui.
Ce qui est différent ce sont les résultats immédiats de cette décision que l’évangile nous présente.
II – La manifestation de l’Esprit en Jésus
Réécoutons le témoignage de Jean-Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu … si je suis venu baptiser dans l’eau c’est pour qu’il soit manifesté à Israël... J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit ‘ Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint. Moi, j’ai vu et je rends témoignage que c’est lui le Fils de Dieu ».
« C’est lui le Fils de Dieu ». Le jeune juif de Nazareth, venu humblement se consacrer à Dieu, entend cette révélation extraordinaire. Il ne peut qu’en être bouleversé au plus haut point. Le tournant qui l’a amené sur les bords du Jourdain prend une direction qui lui donne un éclairage nouveau sur ce qu’il est et ce que Dieu attend de Lui. Ces mots résonnent pour lui comme quelque chose qu’il sentait en lui depuis longtemps. Ils sont une confirmation de ce qu’il vit dans son être profond.
Il ne s’agit plus d’un tournant comme un changement de carrière, il s’agit ici d’un tournant qui touche l’être même de la personne. Vous avez peut-être déjà vécu des situations un peu semblables. Par exemple, vous vous rapprochez d’une personne ou vous fréquentez un groupe, vous vous y engagez et hop ! vous avez la vocation, vous avez le feu sacré, vous êtes dans votre élément, vous êtes comblés. C’est un exemple, mais qui est encore bien loin de ce que Jésus vit sur les bords du Jourdain. Il n’est pas seulement comblé. Son être est profondément touché. Il l’est au point où il sera pour toujours consacré à faire la volonté de son Père et à la manifester à ses contemporains et au monde entier par ses disciples après la Pentecôte.
Comme le dit Jean-Baptiste, c’est lui le Fils de Dieu et nul ne pourra connaître le Père si ce n’est par lui (Jean 10, 30). En ce moment, tout est là, mais c’est au cours des années à venir que cette réalité se laissera mieux découvrir par Jésus et qu’elle le mènera sur les chemins de la Palestine pour annoncer l’amour de Dieu, son Père, pour l’humanité tout entière. Comme l'annonce le prophète Isaïe dans la première lecture en mettant les paroles suivantes dans la bouche du Seigneur : « Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ».
III- Application
Après avoir médité sur la venue de Dieu à la crèche de Bethléem dans un enfant nouveau-né, nous sommes maintenant invités à regarder non plus un enfant, mais un homme adulte qui se lance dans un chemin inédit et qui décide d’aller jusqu’au bout sur ce chemin.
Le jeune juif de Nazareth s’est transformé en un homme qui se sent investi par l’Esprit d’une mission à nulle autre pareille : révéler au monde l'amour d’un Dieu Père qui amènera à leur achèvement les promesses de l’Alliance faite avec Abraham, Isaac et Jacob, avec le peuple d'Israël.
Son message risque de créer des peurs ou des oppositions. C’est ce qui se passera au cours des années de la vie publique et de la prédication de Jésus, comme nous le verrons dans les dimanches qui viennent, avant de culminer dans le drame de la Passion où l’Agneau sera immolé.
Nous sommes invités ce matin à fixer nos yeux sur Jésus, à le regarder avec attention dans ses gestes d'homme qui nous révèlent les attentes de Dieu sur lui et sur ceux et celles qui voudront bien le suivre.
L’appel à le suivre retentit encore de nos jours. Sommes-nous prêts nous aussi à prendre les tournants que Dieu nous prépare? Ils peuvent être de toutes sortes : réconciliation, pardon, acceptation d’une maladie, d’une diminution, de la mort, de l’incompréhension, de la venue d'un enfant, du départ de ses parents pour une résidence de personnes âgées etc.
Conclusion
Que le Corps et le Sang du Christ partagés en communauté nous rendent de plus en plus ouverts aux tournants que la vie nous amène. Soyons assurés que dans nos décisions de prendre les tournants qui se présentent dans nos vies, l’Esprit de Jésus sera toujours là et que notre abandon permettra à Dieu de transformer ce qui doit l’être et de faire grandir en nous celui ou celle qu’il a aimé de toute éternité, car, comme le dit si bien le prophète Isaïe dans la première lecture, c’est Lui qui nous a façonné de toute éternité .
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
10 janvier 2023
Commentaire reçu d'un fidèle lecteur
Bonjour Hermann, ce texte d’homélie me rappelle à un travail de collégial que j’avais intitulé La foi de Jésus.Mon professeur m’avait indiqué que c’était une bizarre d’idée de parler ainsi de Jésus comme un croyant puisqu’il était Fils de Dieu. Cependant de lire les évangiles avec l’intention de tenter de lire la foi de cet homme-là, juif, croyant, spirituel, bien ancré dans la réalité de son temps, visionnaire aussi, et de le voir se découvrir fils, au fil des jours, fils de Dieu tout en étant fils de Marie et Joseph. Et il a tenu des propos révolutionnaires sur la justice, la recherche de vérité, la relation intime au Père (Quand tu veux prier, entre dans ta chambre , ferme la porte. N’en fais pas l’étalage pour être vu), l’attention au plus petit, le jugement sur la profondeur des actes posés, tant de propos qui culminent dans les béatitudes. J’ai depuis longtemps pensé que ce n’est pas un petit enfant qu’on rencontre dans la crèche, mais l’espoir qu’on met en lui : l’attente n’est pas finie, elle commence, déjà là, mais encore à venir. Et ce regard me porte à penser que c’est le même regard qu’il faut porter sur soi-même et notre prochain. Bonne journée. Alain
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je fais de toi la lumière des nations pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 3.5-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Le Seigneur m’a dit :
« Tu es mon serviteur, Israël,
en toi je manifesterai ma splendeur. »
Maintenant le Seigneur parle,
lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère
pour que je sois son serviteur,
que je lui ramène Jacob,
que je lui rassemble Israël.
Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur,
c’est mon Dieu qui est ma force.
Et il dit :
« C’est trop peu que tu sois mon serviteur
pour relever les tribus de Jacob,
ramener les rescapés d’Israël :
je fais de toi la lumière des nations,
pour que mon salut parvienne
jusqu’aux extrémités de la terre. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 39 (40), 2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd.11cd)
R/ Me voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté. (cf. Ps 39, 8a.9a)
D’un grand espoir j’espérais le Seigneur :
il s’est penché vers moi
Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.
Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens. »
Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j’aime :
ta loi me tient aux entrailles.
Vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
J’ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.
DEUXIÈME LECTURE
« À vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ » (1 Co 1, 1-3)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Paul, appelé par la volonté de Dieu
pour être apôtre du Christ Jésus,
et Sosthène notre frère,
à l’Église de Dieu qui est à Corinthe,
à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus
et sont appelés à être saints
avec tous ceux qui, en tout lieu,
invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
leur Seigneur et le nôtre.
À vous, la grâce et la paix,
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34)
Alléluia. Alléluia.
« Le Verbe s’est fait chair,
il a établi parmi nous sa demeure.
À tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. »
Alléluia. (cf. Jn 1, 14a.12a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
voyant Jésus venir vers lui,
Jean le Baptiste déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde ;
c’est de lui que j’ai dit :
L’homme qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était.
Et moi, je ne le connaissais pas ;
mais, si je suis venu baptiser dans l’eau,
c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage :
« J’ai vu l’Esprit
descendre du ciel comme une colombe
et il demeura sur lui.
Et moi, je ne le connaissais pas,
mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit :
‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer,
celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’
Moi, j’ai vu, et je rends témoignage :
c’est lui le Fils de Dieu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année A « Jean, le Baptiste ouvre un chemin difficile, mais exaltant »2022-12-13T23:17:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-A-Jean-le-Baptiste-ouvre-un-chemin-difficile-mais-exaltant_a1093.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/68335900-48099155.jpg2022-11-29T18:00:00+01:00Hermann Giguère
L’évangile de saint Mathieu qui vient d’être lu est si riche et rempli de réminiscences de l’Ancien Testament qu’il nous laisse un peu abasourdis. Je me contenterai de regarder avec vous ce matin les trois personnages qui sont mis à l’œuvre : Jean, le Baptiste, le groupe des auditeurs et « Celui qui doit venir ». C’est en les regardant qu’on entrera dans ce chemin de l’Avent qui nous conduit à Noël, un chemin difficile, mais exaltant .
I- Jean, le Baptiste
Commençons par le premier personnage qui est introduit tout au début de la lecture : « En ces jours-là, parait Jean, le Baptiste ».
Jean se manifeste dans le désert. Il paraît à la face des contemporains. Et comment est-il caractérisé? Comme un baptiseur. Il est le Baptiste. En plongeant les gens qui se rassemblent autour de lui dans l'eau du Jourdain, il les invite par ce geste du baptême à une démarche de conversion où il leur faut se laisser « purifier et refaire » par Dieu. Ce faisant, il leur signifie que les temps sont accomplis : « le Royaume de Dieu est proche. »
Envoyé par Dieu, comme le furent les prophètes dont il rappelle le message, il est « celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : ' Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers' ».
Le personnage de Jean, le Baptiste, qui est mis en scène ici annonce des temps nouveaux, un accomplissement, un salut qui était attendu depuis longtemps. Ce salut demande un accueil vrai et inconditionnel. Cet accueil ne va pas se faire sans se laisser dépouiller, purifier de ses vues propres pour les ajuster à celles de Dieu.
C’est en regardant les auditeurs qui se pressent autour de Jean, le Baptiste, qu’on apprend comment le faire.
II- La cohorte des auditeurs
Ceux qui se pressent autour de Jean, le Baptiste, sont pour la plupart des gens simples venus de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain. Y a-t-il des femmes parmi eux? C’est une bonne question à laquelle je ne puis répondre, hélas. Mais souhaitons qu’il y en ait eu.
À ces auditeurs, Jean, le Baptiste, rappelle l’enseignement des prophètes, mais il le fait non plus en vue d’un Jour du Seigneur lointain, mais dans un ton où c’est la proximité de sa Venue qui ressort, une Venue qui demande qu’on ouvre son cœur et son esprit, qu’on change ses priorités. Il y a maintenant une urgence et, parmi ses auditeurs, il y a aussi des pharisiens et des saducéens, deux groupes particuliers de fidèles, qui se font tabasser : « engeance de vipères... produisez donc un fruit digne de conversion », car, ce sont ceux qui sont les plus susceptibles de rester attachés à leurs pratiques, à leurs sécurités, à leurs rites, à leurs habitudes et ainsi de s’enfermer dans un nombrilisme délétère qui les empêchera de voir Celui qui vient. Ne sommes-nous pas pharisiens ou sadducéens...parfois nous aussi?
III – Celui qui vient
« Celui qui vient », c’est le troisième personnage dont je voulais vous parler. Remarquez que Jean, le Baptiste, ne met pas de nom encore sur ce personnage, il laisse chaque personne s’en approcher à sa façon en relisant les Écritures qui le présente comme « un rameau qui sortira de la souche de Jessé, père de David , un rejeton qui jaillira de ses racines ». Et ce sera alors le commencement d’un monde nouveau de paix, de joie, de bonheur, de justice . « Les petits seront jugés avec droiture, le loup habitera avec l’agneau, il n’y aura plus de corruption, la connaissance de Dieu remplira tout le pays » nous dit le prophète Isaïe dans la première lecture.
Quelles belles images, n’est-ce pas? Elles expriment un idéal vers lequel nous continuons de marcher à la suite de « Celui qui vient » dont le nom est Jésus, le Verbe de Dieu fait homme, le Christ qui sauve toute l’humanité, non seulement les juifs, le peuple élu, mais aussi toutes les nations comme le dit saint Paul aux Romains dans la deuxième lecture : « Il s’est fait le serviteur des Juifs, en raison de la fidélité de Dieu, pour réaliser les promesses faites à nos pères; quant aux nations, c’est en raison de sa miséricorde qu’elles rendent gloire à Dieu »
Nos vies de chrétiens et de chrétiennes du XXIe siècle restent marquées par cette prédication de Jean, le Baptiste. C’est pourquoi à chaque année durant le temps de l’Avent nous l’écoutons. Ses interpellations retentissent dans nos coeurs et nous invitent à préparer nous aussi les voies du Seigneur humblement selon nos pauvres moyens.
Conclusion
Que cette méditation que m’a inspirée ce texte si riche vous rejoigne dans vos vies et qu’elle prépare pour vous le chemin de la Nativité du Seigneur que nous fêterons à Noël en reconnaissant l'Enfant de la crèche, emmailloté et couché dans une mangeoire, comme le don merveilleux de Dieu le Père pour notre salut et pour le salut du monde. «Debout! Veillons».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
29 novembre 2022
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ce jour-là,
un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David,
un rejeton jaillira de ses racines.
Sur lui reposera l’esprit du Seigneur :
esprit de sagesse et de discernement,
esprit de conseil et de force,
esprit de connaissance et de crainte du Seigneur
– qui lui inspirera la crainte du Seigneur.
Il ne jugera pas sur l’apparence ;
il ne se prononcera pas sur des rumeurs.
Il jugera les petits avec justice ;
avec droiture, il se prononcera
en faveur des humbles du pays.
Du bâton de sa parole, il frappera le pays ;
du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant.
La justice est la ceinture de ses hanches ;
la fidélité est la ceinture de ses reins.
Le loup habitera avec l’agneau,
le léopard se couchera près du chevreau,
le veau et le lionceau seront nourris ensemble,
un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture,
leurs petits auront même gîte.
Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ;
sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main.
Il n’y aura plus de mal ni de corruption
sur toute ma montagne sainte ;
car la connaissance du Seigneur remplira le pays
comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé
sera dressée comme un étendard pour les peuples,
les nations la chercheront,
et la gloire sera sa demeure.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 12-13, 17)
R/ En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des temps. (cf. Ps 71, 7)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Que son nom dure toujours ;
sous le soleil, que subsiste son nom !
En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ;
que tous les pays le disent bienheureux !
DEUXIÈME LECTURE
Le Christ sauve tous les hommes (Rm 15, 4-9)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
tout ce qui a été écrit à l'avance dans les livres saints
l’a été pour nous instruire,
afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures,
nous ayons l’espérance.
Que le Dieu de la persévérance et du réconfort
vous donne d’être d’accord les uns avec les autres
selon le Christ Jésus.
Ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix,
vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Accueillez-vous donc les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu.
Car je vous le déclare : le Christ s’est fait le serviteur des Juifs,
en raison de la fidélité de Dieu,
pour réaliser les promesses faites à nos pères ;
quant aux nations, c'est en raison de sa miséricorde
qu'elles rendent gloire à Dieu,
comme le dit l’Écriture :
C’est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations,
je chanterai ton nom.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ces jours-là,
paraît Jean le Baptiste,
qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole
prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau,
et une ceinture de cuir autour des reins ;
il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain
se rendaient auprès de lui,
et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain
en reconnaissant leurs péchés.
Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
se présenter à son baptême,
il leur dit :
« Engeance de vipères !
Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit digne de la conversion.
N’allez pas dire en vous-mêmes :
‘Nous avons Abraham pour père’ ;
car, je vous le dis :
des pierres que voici,
Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :
tout arbre qui ne produit pas de bons fruits
va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau,
en vue de la conversion.
Mais celui qui vient derrière moi
est plus fort que moi,
et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il tient dans sa main la pelle à vanner,
il va nettoyer son aire à battre le blé,
et il amassera son grain dans le grenier ;
quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 2e dimanche de l'Avent Année C : « Un avenir prometteur »2021-12-09T21:56:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-C-Un-avenir-prometteur_a1037.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/59540429-43734610.jpg2021-11-30T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Les lectures de ce deuxième dimanche de l'Avent, nous invitent à voir ce que Dieu a commencé de faire pour son peuple et pour l'humanité sous l'image de la Jérusalem dont parle le prophète Baruc : « Jérusalem quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours ». Le prophète dirige notre regard vers un avenir prometteur. Les textes de dimanche dernier à travers les images du Retour du Fils de l’homme nous parlaient de l'essentiel de la venue du Sauveur : notre rédemption et notre salut. Les textes de ce dimanche-ci nous disent comment y entrer et les faire nôtres.
I - L'action de Dieu se manifeste dès maintenant dans nos vies
Notre rédemption et notre salut sont des réalités qui sont déjà là. L'évangile qui vient d'être proclamé le dit clairement en présentant Jean-Baptiste, le Précurseur de la venue de Jésus. Cette présentation sur laquelle j’aimerais m’attarder un peu nous éclaire sur cet avenir prometteur que présente le prophète Baruc.
En effet, l'arrivée de Jean-Baptiste se situe dans un temps déterminé comme le précise le début de l'Évangile : " L'an quinze du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d'Iturée etc." Ces précisions ne sont pas seulement intéressantes parce qu'elles nous décrivent un arrière-fond historique, mais surtout parce qu'elles nous renseignent sur la façon dont Dieu vient au secours de l'humanité. L’évangéliste n’utilise plus des images comme lorsqu’il parle du Retour du Christ à la fin des temps, il nous situe dans le temps réel. L'action de Dieu est concrète. Elle est insérée dans la vie des gens.
Ici il est question de Jean-Baptiste dont la mission sera celle de précurseur de la venue de Jésus qui lui aussi, Verbe de Dieu, habitera parmi nous dans la chair et le temps. Jean-Baptiste le dernier des prophètes est un envoyé de Dieu. Son arrivée marque la fin de l'attente d'un Sauveur, elle inaugure la Nouvelle Alliance et prépare de façon immédiate la venue du Sauveur dans le monde.
Dans cette venue, tout être vivant verra le salut de Dieu. Les ravins seront comblés, les montagnes et les collines abaissées, les routes aplanies proclame Jean-Baptiste reprenant les paroles de Baruc (Luc 3, 6). L'action de Dieu est déjà présente. Dieu devance notre attente.
Ainsi, aujourd'hui les textes ne nous parlent pas d'une venue du Salut, d'un Retour du Christ à attendre. Non! Ils nous disent que Dieu est là dans vos vies. Comme on le chante avec raison "Tu es là au cœur de nos vies Et c'est toi qui nous fait vivre! Bien vivant, ô Jésus-Christ".
II - Un Salut en voie d'achèvement
Et ce que Dieu fait en chacune de nos vies, il va continuer de le faire jusqu'à l’achèvement final. C'est exactement ce que dit saint Paul aux chrétiens de la ville de Philippes qu'il a évangélisés avec ses amis Silas et Luc.
Écoutez: "Et puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu'il le continuera jusqu'à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus [...] dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est plus important [...] ainsi vous marcherez sans trébucher vers le jour du Christ."
Nous sommes en l'an 2021, la pandémie de la Covid-19 continue de frapper même si nous commençons a voir - au Québec du moins - une certaine stabilisation et que nous pouvons entrevoir la lumière au bout du tunnel, on est toujours en recherche de réponses aux changements climatiques, et les affrontements ne sont pas disparus comme au Soudan, mais nous sommes là en chair et en os, ne nous laissons pas abattre. Le Salut est déjà commencé. Il est là en voie d'achèvement avec notre participation généreuse et attentive.
Le temps de l'Avent prépare à la fête de Noël, à la venue du Christ. Si nous y revenons à chaque année c'est parce que cette venue n'est jamais terminée. La naissance du Christ dans nos vies n'est pas faite une fois pour toutes. Le Christ continue de naître en nous et dans le monde jusqu'à la fin des temps.
III- Application
Retenons, frères et soeurs, que le temps de l'Avent est un temps de cheminement dans la foi, un temps de pèlerinage intérieur et un temps d'exercice de la charité autour de nous dans des gestes de partage de toutes sortes.
Ce dernier volet est très présent dans les usages et les traditions reliées au Temps des Fêtes qui le reflètent avec bonheur : cueillette de vêtements, panier de nourriture, quête de la guignolée au Québec (voir note à la fin) et que sais-je encore? Même si ces gestes font partie d'un décor qui semble étranger à la fête de Noël, n'ayons pas peur d'y entrer avec un esprit qui correspond à nos choix personnels et d'y voir des occasions de vivre le temps de l'Avent comme une venue du Sauveur déjà présent sous diverses formes dans notre monde, des formes de présence qui sont comme des "semences du Verbe" .
Conclusion
Oui, réjouis-toi, Jérusalem! "Debout vois tes enfants rassemblés du levant au couchant par la parole du Dieu Saint". Accueillons ces paroles d'espérance avec un cœur ouvert et un engagement concret pour vivre la venue du Sauveur dans nos vies de chaque jour.
Que cette Eucharistie où celui-ci se fait présent dans son Corps et dans son Sang manifeste notre engagement à sa suite et notre foi dans l'amour et la miséricorde de Dieu qui rejoint toutes les personnes quelles qu'elles soient.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Séminaire de Québec
Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval
30 novembre 2021
Note sur la guignolée
"La guignolée est, au Québec, écrit-on dans l'Encyclopédie de l'Agora, une fête du partage qui, à l'origine avait lieu la veille du Nouvel An et témoignait de la solidarité des habitants d'un rang, alors que d'autres formes d'entraide se limitaient aux voisins immédiats ou étaient pratiquées à l'échelle de la paroisse entière. Si elle a conservé des racines religieuses, païennes et chrétiennes, cette quête s'étend désormais à tout le mois de décembre, soutenue par les médias."
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Dieu va déployer ta splendeur » (Ba 5, 1-9)
Lecture du livre du prophète Baruc
Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère,
et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu,
mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel,
car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms :
« Paix-de-la-justice »
et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur,
et regarde vers l’orient :
vois tes enfants rassemblés du couchant au levant
par la parole du Dieu Saint ;
ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
Tu les avais vus partir à pied,
emmenés par les ennemis,
et Dieu te les ramène, portés en triomphe,
comme sur un trône royal.
Car Dieu a décidé
que les hautes montagnes et les collines éternelles
seraient abaissées,
et que les vallées seraient comblées :
ainsi la terre sera aplanie,
afin qu’Israël chemine en sécurité
dans la gloire de Dieu.
Sur l’ordre de Dieu,
les forêts et les arbres odoriférants
donneront à Israël leur ombrage ;
car Dieu conduira Israël dans la joie,
à la lumière de sa gloire,
avec sa miséricorde et sa justice.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! (Ps 125, 3)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
DEUXIÈME LECTURE
« Dans la droiture, marchez sans trébucher vers le jour du Christ » (Ph 1, 4-6.8-11)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères,
à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous,
c’est avec joie que je le fais,
à cause de votre communion avec moi,
dès le premier jour jusqu’à maintenant,
pour l’annonce de l’Évangile.
J’en suis persuadé,
celui qui a commencé en vous un si beau travail
le continuera jusqu’à son achèvement
au jour où viendra le Christ Jésus.
Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous
dans la tendresse du Christ Jésus.
Et, dans ma prière,
je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus
dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance
pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables
pour le jour du Christ,
comblés du fruit de la justice
qui s’obtient par Jésus Christ,
pour la gloire et la louange de Dieu.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)
Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère,
Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée,
son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide,
Lysanias en Abilène,
les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,
la parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain,
en proclamant un baptême de conversion
pour le pardon des péchés,
comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé,
toute montagne et toute colline seront abaissées ;
les passages tortueux deviendront droits,
les chemins rocailleux seront aplanis ;
et tout être vivant verra le salut de Dieu.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le Dimanche de la Pentecôte Année B « Selon le don de l’Esprit »2021-05-16T22:06:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-Dimanche-de-la-Pentecote-Annee-B-Selon-le-don-de-l-Esprit_a1008.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/54714577-41134299.jpg2021-05-18T18:00:00+02:00Hermann Giguère
La fête d’aujourd’hui, la Pentecôte, est une des plus grandes fêtes de l’année liturgique. Elle termine le cycle liturgique de Pâques. Les textes que nous avons lus ont une chose en commun : ils redisent pour notre profit que l’Évangile qui a été annoncé par Jésus a une dimension universelle. Il ne s’agit pas du message d'un club sectaire et refermé sur lui-même, mais d’un message à portée universelle.
I – La description de la Pentecôte par saint Luc
Dans la première lecture saint Luc, dans la description qu’il donne de l’évènement de la Pentecôte qu’ont vécu les apôtres, Marie, la mère de Jésus et quelques autres disciples, insiste tout long de son récit pour marquer que ce moment est une mission tournée vers le monde entier.
Ainsi, comme illustration, il nous présente un phénomène où tous entendent les disciples « parler dans leurs langues des merveilles de Dieu ». « Chacun d’eux entendaient dans son propre dialecte ceux qui parlaient » écrit-il. Phénomène inexplicable scientifiquement, mais signe évident de l'universalité du message de Jésus qui rejoint tout le monde peu importe son histoire, son origine ou sa langue.
Pour nous le faire voir, saint Luc comme un bon reporter, prend la peine d’énumérer les contrées de provenance des auditeurs et auditrices rassemblés auprès des disciples : Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes.
On le voit par cette énumération, le mystère de la Pentecôte est présenté comme une porte ouverte sur la nouveauté et la diversité que souffle l’Esprit. « Chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit » commente saint Luc.
Voilà un message important à retenir : le don de l’Esprit n'est pas une charge qui écrase, mais plutôt un souffle qui libère ce qu’il y a de mieux en chacun et chacune de nous. L’Esprit nous est donné comme pour les apôtres, Marie et les disciples pour nous permettre d’être nous-mêmes à la suite de Jésus. Dans l’Évangile Jésus dira que le rôle de l’Esprit c’est de recevoir ce qui vient de Jésus pour nous le faire connaître.
Oh! bien sûr, les voies de l’Esprit sont parfois déroutantes et elles peuvent aussi être l’occasion de mauvaises interprétations. Mais les dangers de se laisser aller à l’écoute de l’Esprit ne doivent jamais éteindre son action. Hélas! Dans l’Église, on parfois préféré la sécurité du bien faire, les certitudes faciles à l’ouverture aux nouveautés de l’écoute et de la liberté de l’Esprit.
Il faut refaire souvent la prière du pape Jean XXIII qui demandait en 1959 que le concile Vatican II soit comme une nouvelle Pentecôte : « Renouvelez de nos jours vos prodiges, comme en une autre Pentecôte, et faites de la Sainte Église, toute rassemblée pour une prière plus fervente autour de Marie, Mère de Jésus, et guidée par Pierre, le règne du Divin Sauveur, règne de vérité, de justice, d’amour et de paix ».
II – Le fruit de l’Esprit
Comment bien discerner l’action de l’Esprit me direz-vous ? Nous avons la réponse en relisant l’extrait de la lettre de saint Paul aux Galates qui nous est présenté ce matin.
En deux mots : regardez quel fruit est produit. Pour saint Paul le fruit de l’Esprit a plusieurs facettes : il est amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. Et il explique que là, ce n’est pas la Loi qui intervient, c’est l’action de l’Esprit qui se manifeste, c’est lui qui nous fait vivre et puisqu’il en est ainsi il conclut : « Marchons sous la conduite de l’Esprit ».
Toutes ces facettes de l’action de l'Esprit se résument dans le premier mot qu’emploie saint Paul et qui contient tout le reste : le fruit de l’Esprit est l’amour. Ainsi, se manifeste le grand mouvement qui habite la Trinité où l’Esprit Saint est l’Amour du Père et du Fils que Dieu nous donne avec abondance lorsque nous savons l’accueillir.
Les apôtres l’ont fait et ils ont été transformés pour toujours. De peureux qu’ils étaient, ils sont devenus des missionnaires qui sont allés aux extrémités du monde. De pauvres pêcheurs illettrés, l’Esprit a fait des prédicateurs charismatiques. D'hommes et de femmes sans moyens, devenus remplis de l’Esprit, ils ont manifesté la puissance de Jésus Ressuscité pour la transformation du monde. Leur exemple est une leçon qui peut nous rejoindre encore aujourd’hui.
III - L’action de l’Esprit Saint : une action toujours actuelle
Ce qu’il y a de beau dans la fête d’aujourd’hui, c’est qu’elle n’est pas un simple souvenir, une commémoration, mais la prise de conscience dans nos vies et dans nos communautés chrétiennes de l’action de l’Esprit Saint que Jésus dans l’évangile appelle le Défenseur qu’il nous enverra d’auprès du Père et qui restera avec nous pour nous permettre de rendre témoignage. Il nous fera reconnaître tout ce que Jésus a apporté.
Cette mission de l’Esprit Saint, bien sûr, ne se réalise pas forcément en un instant. Elle accompagne le chemin des disciples de Jésus au cours de leur vie et de leurs choix. Les pentecôtes subites sont plutôt rares à moins que le Seigneur veuille donner un signe spécial comme dans le cas de la Pentecôte qu’ont vécu les disciples à Jérusalem.
En règle générale, l’action de l'Esprit se déroule dans le creux de la vie quotidienne comme une inspiration et une présence qui élève nos cœurs, anime nos actes et guide nos choix.
N’ayons pas peur de prier souvent l’Esprit Saint en diverses occasions. Sa lumière et son inspiration ne nous feront pas défaut.
Conclusion
Comme le chante la séquence de la liturgie d’aujourd’hui disons en terminant : « Viens Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens lumière de nos cœurs… Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. »
Amen !
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
18 mai 2021
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Voici la Prière « Ô Saint Esprit » du Saint Pape Jean XXIII (1881-1963) canonisé le 27 avril 2014 par le Pape François.
La Prière du Pape Jean XXIII « Ô Saint Esprit » :
« Ô Saint Esprit, achevez en nous l'œuvre commencée par Jésus ; donnez force et constance à la prière que nous faisons au nom du monde entier ; hâtez pour chacun de nous l'heure où nous accéderons à une profonde vie intérieure ; donnez son élan à notre apostolat, qui veut atteindre tous les hommes et tous les peuples, tous ceux qui sont rachetés par le Sang du Christ et tout son héritage. Mortifiez en nous notre présomption naturelle et élevez-nous jusqu'à la sainte humilité, la vraie crainte de Dieu, le courage généreux. Qu'aucune attache terrestre ne nous empêche de faire honneur à notre vocation ; qu'aucun intérêt, par lâcheté de notre part, ne lèse les exigences de la justice ; qu'aucun calcul ne réduise l'immensité de la charité aux étroitesses de nos petits égoïsmes. Que tout soit grand en nous : la recherche et le culte de la vérité, la promptitude de notre sacrifice, jusqu'à la croix et la mort ; et enfin, que tout corresponde à la dernière prière du Fils à son Père céleste et à cette effusion de grâces que le Père et le Fils veulent répandre par vous, Esprit d'amour, sur l'Église et sur ses institutions, sur chaque âme et chaque peuple. Amen. »
Saint Pape Jean XXIII (1881-1963)
MESSE DU JOUR
PREMIÈRE LECTURE
« Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur !
La terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
« Le fruit de l’Esprit » (Ga 5,16-25)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères,
je vous le dis :
marchez sous la conduite de l’Esprit Saint,
et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair.
Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit,
et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair.
En effet, il y a là un affrontement
qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez.
Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit,
vous n’êtes pas soumis à la Loi.
On sait bien à quelles actions mène la chair :
inconduite, impureté, débauche,
idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité,
jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme,
envie, beuveries, orgies
et autres choses du même genre.
Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait :
ceux qui commettent de telles actions
ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu.
Mais voici le fruit de l’Esprit :
amour, joie, paix, patience,
bonté, bienveillance, fidélité,
douceur et maîtrise de soi.
En ces domaines, la Loi n’intervient pas.
Ceux qui sont au Christ Jésus
ont crucifié en eux la chair,
avec ses passions et ses convoitises.
Puisque l’Esprit nous fait vivre,
marchons sous la conduite de l’Esprit.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE
()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous les fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen.
ÉVANGILE
« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand viendra le Défenseur,
que je vous enverrai d’auprès du Père,
lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père,
il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage,
car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour l'Ascension du Seigneur Année B « Enlevé au ciel et assis à la droite de Dieu »2021-05-14T02:45:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-l-Ascension-du-Seigneur-Annee-B- Enleve-au-ciel-et-assis-a-la-droite-de-Dieu _a1006.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/54713970-41134093.jpg2021-05-10T18:00:00+02:00Hermann Giguère
Aujourd’hui nous célébrons l’Ascension du Seigneur. Cette solennité liturgique s’inscrit dans la suite de la fête de Pâques. Elle marque le départ de Jésus qui dorénavant ne sera plus avec ses disciples comme il l’a été auparavant. Relisons ensemble ce qui nous est présenté ce matin concernant ce mystère de l’Ascension dans l’évangile et dans la première lecture.
I – Le récit de l’Ascension
Le récit de l’évangile de saint Marc est très bref. Il résume le tout en quelques lignes que je vous relis : « Le Seigneur Jésus, est-il écrit, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. » C’est tout.
Quant à saint Luc, dans la première lecture, il est plus loquace. Son récit situe l’épisode quarante jours après Pâques. Ce que nous retenons encore aujourd’hui pour la fête de l’Ascension, le jeudi de la 6e semaine après Pâques. En certains endroits, comme au Canada, la fête est reportée de quelques jours pour être célébrée le dimanche suivant.
Saint Luc dans son récit nous montre les disciples réunis autour de Jésus dans un repas où celui-ci leur explique que son départ leur ouvrira un espace nouveau où ils seront les protagonistes de l’annonce du Royaume : « vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ». Il s’efface et leur promet l’assistance de l’Esprit Saint pour cette mission.
C’est une des plus belles leçons qu’on peut retenir du mystère de l’Ascension, à savoir que le départ et l’absence de Jésus ouvrent la porte à une nouvelle présence qui se continuera tout au long des siècles. Ce sont désormais les disciples qui sont les hérauts, les messagers de la Bonne Nouvelle. C’est ce que l’évangile de saint Marc s’emploie à développer en s’adressant aux chrétiens des débuts.
II – L’envoi des disciples
En effet, après avoir dit que Jésus a été enlevé et s’est assis à la droite de Dieu, l’évangile de saint Marc rappelle aux disciples qu’ils sont envoyés pour proclamer la Bonne Nouvelle : « Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile c’est-à-dire la Bonne Nouvelle ».
L’évangile de saint Marc se termine ainsi car il avait comme fil conducteur la Bonne Nouvelle qu’est Jésus et son message. En effet, dès les premiers versets saint Marc présente son récit comme l’annonce de la Bonne Nouvelle. Il débute par ces mots : « Commencement de l’Évangile [la Bonne Nouvelle] de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». Le départ de Jésus ne change rien à cette annonce de l’Évangile, la Bonne Nouvelle. Ce qui est différent c’est qu’il disparaît de leurs yeux, mais il sera toujours avec eux.
Ils pourront le constater par les signes qui sont énumérés ici. Cette liste apparaît plutôt insolite à nos oreilles. Mais elle ne peut être mise de côté. Car c’est par les signes que se révèle la présence du Ressuscité. Les signes sont une forme d’enseignement sur lui, sur ce qu’il est, sur sa mission et sur son message. Ceux qui sont énumérés ici visent avant tout à manifester qu’en Jésus éclate la puissance de Dieu. Ils sortent de l’ordinaire par leur caractère miraculeux pour nous faire comprendre qu’en Jésus, Dieu agit au-delà de nos attentes et nos vues purement humaines.
Il faut, je pense, regarder autour de nous aujourd’hui pour reconnaître des signes semblables adaptés à nos conditions de vie présentes. Ces signes d’aujourd’hui se concentrent alors autour de la miséricorde et de la compassion. C’est du moins la pensée du pape François qui ne cesse de le répéter. Sans mettre de côté les signes plus extraordinaires qu’énumère saint Marc, très prisés chez nos frères et sœurs évangéliques, force nous est de constater que nos contemporains sont bien plus rejoints par les gestes de miséricorde, de compassion, d’entraide, de luttes pour la justice que par les guérisons de maladies de toutes sortes dont la médecine peut prendre soin. Voilà où regarder pour voir les nouveaux signes qui disent la présence toujours vivante de Jésus monté au ciel et assis à la droite de Dieu.
III - Application
Ces considérations que la fête de l’Ascension m’a inspirées me paraissent stimulantes pour notre vie chrétienne. Le départ de Jésus lors de l’Ascension marque le début d’une absence qui ouvre une porte toute grande à la démarche de ceux et celle qui le suivent. C’est à eux et à elles que revient la tâche de le rendre présent.
Par leurs rassemblements, par leur écoute de sa Parole, par le partage de son Corps et de son Sang, ils deviennent eux-mêmes des signes de sa présence. On chante avec raison en s’inspirant de saint Paul « Vous êtes le Corps du Christ, vous êtes le Sang du Christ, alors, qu’avez-vous fait de lui? »
Plutôt que d’imaginer l’Ascension comme la fin d’une belle histoire, nous somme invités à voir ce mystère comme le début d’une grande histoire, d’un long périple dont nous sommes les participants et les participantes. C’est l’histoire de l’Église qui commence, une histoire aux multiples renversements, remplie de beauté, mais aussi de laideurs, une histoire de sainteté mais aussi de méchancetés. Et pourtant, Jésus prend le risque de quitter les siens pour leur laisser le soin de le rendre présent autour d’eux et dans l’histoire.
Quelle belle mission pour nous aujourd’hui. Nous nous demandons souvent devant la situation de la foi dans les sociétés industrialisées comme les nôtres s’il est encore possible de rencontrer Jésus. La réponse est oui. Il est là par toi ou par moi qui rend témoignage par sa vie et ses engagements qu’il est toujours vivant
Conclusion
La célébration de l’Eucharistie est pour nous le lieu indispensable de la rencontre de Jésus enlevé au ciel et assis à la droite tu Père. Lorsque nous célébrons ensemble, il est là avec nous intercédant et nous unissant à lui dans la liturgie céleste autour de Dieu à laquelle nous sommes tous et toutes conviés pour l’éternité.
Faisons maintenant notre profession de foi et disons avec cœur aujourd’hui : « Je crois en Jésus-Christ… qui est monté aux cieux et qui est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant ».
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
10 mai 2021
LECTURES DE LA MESSE pour l'Ascension du Seigneur Année B
PREMIÈRE LECTURE
« Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva » (Ac 1, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Cher Théophile,
dans mon premier livre
j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné
depuis le moment où il commença,
jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel,
après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions
aux Apôtres qu’il avait choisis.
C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ;
il leur en a donné bien des preuves,
puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu
et leur a parlé du royaume de Dieu.
Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux,
il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem,
mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père.
Il déclara :
« Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :
alors que Jean a baptisé avec l’eau,
vous, c’est dans l’Esprit Saint
que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »
Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient :
« Seigneur, est-ce maintenant le temps
où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
Jésus leur répondit :
« Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments
que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais vous allez recevoir une force
quand le Saint-Esprit viendra sur vous ;
vous serez alors mes témoins
à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient,
il s’éleva,
et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.
Et comme ils fixaient encore le ciel
où Jésus s’en allait,
voici que, devant eux,
se tenaient deux hommes en vêtements blancs,
qui leur dirent :
« Galiléens,
pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?
Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous,
viendra de la même manière
que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(46 (47), 2-3, 6-7,8-9)
R/ Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
ou : Alléluia ! (46, 6)
Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu par vos cris de joie !
Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable,
le grand roi sur toute la terre.
Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
Sonnez pour notre Dieu, sonnez,
sonnez pour notre roi, sonnez !
Car Dieu est le roi de la terre,
que vos musiques l’annoncent !
Il règne, Dieu, sur les païens,
Dieu est assis sur son trône sacré.
DEUXIÈME LECTURE
« Parvenir à la stature du Christ dans sa plénitude » (Ep 4, 1-13)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
moi qui suis en prison à cause du Seigneur,
je vous exhorte donc à vous conduire
d’une manière digne de votre vocation :
ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience,
supportez-vous les uns les autres avec amour ;
ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit
par le lien de la paix.
Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance,
de même il y a un seul Corps et un seul Esprit.
Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous,
au-dessus de tous,
par tous, et en tous.
À chacun d’entre nous, la grâce a été donnée
selon la mesure du don fait par le Christ.
C’est pourquoi l’Écriture dit :
Il est monté sur la hauteur, il a capturé des captifs,
il a fait des dons aux hommes.
Que veut dire : Il est monté ?
– Cela veut dire qu’il était d’abord descendu
dans les régions inférieures de la terre.
Et celui qui était descendu
est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux
pour remplir l’univers.
Et les dons qu’il a faits,
ce sont les Apôtres,
et aussi les prophètes, les évangélisateurs,
les pasteurs et ceux qui enseignent.
De cette manière, les fidèles sont organisés
pour que les tâches du ministère soient accomplies
et que se construise le corps du Christ,
jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble
à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu,
à l’état de l’Homme parfait,
à la stature du Christ dans sa plénitude.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu » (Mc 16, 15-20)
Alléluia. Alléluia.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples,
dit le Seigneur.
Moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde.
Alléluia. (Mt 28, 19a.20b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé
sera sauvé ;
celui qui refusera de croire
sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils expulseront les démons ;
ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains
et, s’ils boivent un poison mortel,
il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s’en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus,
après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel
et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux,
ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile.
Le Seigneur travaillait avec eux
et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 5e dimanche du temps ordinaire Année B « Allons ailleurs »2021-02-03T02:51:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-5e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Allons-ailleurs_a992.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/52322332-39929683.jpg2021-02-02T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Pour décrire le déroulement de nos journées, en s'amusant on utilise parfois une formule un peu caricaturale, mais assez juste par ailleurs, et on dit avec une pointe d’humour : ma vie quotidienne c'est « métro, boulot, dodo ».
Dans l’évangile de ce jour on a le portrait d’une journée typique de Jésus que je résumerais, de façon plus sérieuse, avec une autre formule : « les trois P pour Présence, Prière et Parole ». Pendant tout le ministère public de Jésus ses journées seront vécues la plupart du temps sur ce modèle avec des variantes bien sûr, mais en retenant toujours ces trois priorités : présence, prière et parole.
I – Présence
Commençons par la présence. Il s’agit ici d’une présence de Jésus à la vie ordinaire des gens. Il vit avec ses disciples au fil des jours. Ici, on le voit s’arrêter avec eux dans la famille de deux d’entre eux, Simon - qui est un autre nom de saint Pierre - et André, son frère, les premiers qui l’ont suivi. Ils arrivent à l’Improviste et la maîtresse de maison – la belle-mère de Simon-Pierre – fait de la fièvre. Elle se désole de ne pouvoir s‘occuper d’eux. Jésus est touché et il s'approche simplement, lui prend la main et la fait se lever. La fièvre la quitte. Aussitôt elle est sur ses pieds.
Ce beau geste de Jésus n’est nullement une geste isolé. Devant des gens démunis et/ou mal pris, il apporte son aide. Ici, il libère cette femme de sa fièvre. Il le fait dans le cadre d’une proximité et d’une chaleur familiales. Il veut ainsi être présent à la vie et aux préoccupations de ceux et celles qu’il fréquente. Les gens le comprennent bien et saint Marc nous dit qu’ils courent après lui. « La ville entière se pressait à sa porte ».
Est-ce que nous prenons la peine de consacrer du temps à ceux et à celles que nous aimons? Est-ce que nous écoutons les peines de nos proches? Est-ce que les problèmes de notre monde comme celui des réfugiés ou celui de la pandémie de la coronavirus Covid-19 nous rejoignent ? Est-ce que nous regardons nos frères et sœurs humains comme des fils et des filles de Dieu, comme Jésus Christ lui-même parmi nous ainsi que nous y invite l’évangile de saint Mathieu que vous connaissez bien ? Saint Mathieu fait dire à Jésus au jour du jugement « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu 25, 35-36).
À partir de cet épisode de la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre, retenons que Jésus n’est pas sur un nuage, il est à côté de moi, présent dans ma vie de chaque jour et toujours prêt à me sortir de mes maux. Il apporte paix et joie dans la vie de ceux et celles qui veulent bien l’accueillir comme la belle-mère de Simon-Pierre.
II – Prière
La présence aux autres ne peut se vivre en vase clos. Elle suppose une ouverture. Cette ouverture où la puiser ? La réponse que nous donne Jésus, par son exemple ici, est celle de la prière. Bien avant l’aube, il se rend dans un endroit désert pour prier. « Le lendemain, écrit saint Marc, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait ».
Quelle est sa prière ? L’évangile d’aujourd’hui ne donne pas de précision, mais nous savons par d’autres passages des évangiles que dans sa prière Jésus ne cessait de s’écrier « Abba, Père ». Il nous a laissé l’essentiel de sa prière dans le fameux et traditionnel Notre Père que nous récitons à chaque messe. Il l'a transmis de vive voix à ses apôtres comme nous le raconte l'évangile de saint Mathieu : « Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. ». (Mathieu 6, 9).
On peut penser aussi que sa prière était remplie d’abandon à la volonté de son Père. On le voit bien dans cette phrase qui nous est restée de sa prière au jardin des Oliviers avant qu'il soit livré par Judas : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (Luc 22, 42). C’est aussi la même prière d’abandon qu’il fait sur la croix lorsque crie : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46).
Vous voyez que les journées de Jésus ne se passaient pas sans ces moments de pause et de répit consacrés à la prière dans le brouhaha des activités.
Ne pourrions-nous pas, nous aussi dans notre « métro, boulot, dodo » prendre le temps de faire des pauses, d’utiliser une partie du temps de nos déplacements dans des moyens de transport public pour prier le chapelet ou lire sur notre téléphone intelligent un passage de l’Écriture et le méditer ? Au volant de notre voiture, sans perdre l’attention nécessaire à une conduite prudente, pourquoi ne pas écouter une musique qui élève notre esprit et notre cœur ou répéter une invocation comme celle du pèlerin russe « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur » ou une autre selon nos inspirations personnelles ?
III – Parole
Présence, prière, et comme troisième priorité des journées de Jésus nous décelons celle de la parole.
C’est bien normal me direz-vous. Jésus a consacré sa vie publique à la prédication. Vous avez raison. Dans son évangile saint Marc raconte la prédication de Jésus à partir de son baptême par Jean-Baptiste jusqu’à sa mort et sa résurrection. Il ne veut pas faire une biographie de Jésus. Avec les apôtres qui ont connu Jésus et les membres des premières communautés chrétiennes il veut nous aider à conserver le message de Jésus pour mieux le transmettre. Ces communautés dont il fait partie ne se considèrent pas comme des bénéficiaires favorisés et refermés sur eux-mêmes. Elles ont retenu qu’elles sont envoyées pour témoigner du message de Jésus, de sa parole : « Allons ailleurs dans les villages voisins, disait Jésus, afin que là aussi je proclame l’Évangile; car c’est pour cela que je suis sorti ».
Concernant le ministère de la prédication de Jésus, revenons à la première partie de l’évangile que nous venons de lire. Jésus, après la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre, multiplie les signes de l’origine divine de sa prédication, de son message qui marque la venue des temps nouveaux : guérisons des malades et expulsions de beaucoup de démons qu’il empêche de parler de lui, car ce qui est important pour lui ce ne sont pas ces guérisons et ces expulsions en elles-mêmes, c’est la main de Dieu qui est à l’œuvre dans ces gestes.
Il est difficile pour nous, dans une civilisation de l’immédiateté à travers les médias sociaux, de comprendre l’impact de ce ministère de guérison de Jésus dont saint Marc a conservé plusieurs exemples et sur lequel il revient souvent pour marquer le rayonnement du message de Jésus. Si saint Marc le fait c'est pour montrer que la parole, la prédication de Jésus, est une œuvre de l’Esprit et que la Bonne nouvelle c’est Jésus lui-même.
Conclusion
« Présence, prière, parole » tel fut le « métro, boulot, dodo » de Jésus. Ces trois temps : présence, prière, parole peuvent aussi se vivre par chacun et chacune dans sa condition de vie. Ils reflèteront notre identité chrétienne. Ils feront de nous des évangélisateurs et des évangélisatrices, des disciples-missionnaires. C'est saint Paul qui disait dans la deuxième lecture : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ». Nous ne sommes pas des saint Paul, mais nous pouvons témoigner de la Bonne Nouvelle qui nous fait vivre, de la présence du Christ ressuscité. Saint Paul y a consacré toute sa vie à la suite d’un appel particulier. Nous, nous pouvons le faire à notre façon en écoutant les appels que l’Esprit Saint met en nous et en essayant d'y répondre le mieux possible.
Que cette célébration eucharistique dominicale fasse de nous des disciples de plus en plus fascinés par Jésus et qu’elle nous soutienne par sa présence particulière dans le Pain et le Vin qui sont la nourriture qu’il nous a laissée pour accomplir cette mission d’annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle, jusqu’aux extrémités de la terre.
Amen !
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
26 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Je ne compte que des nuits de souffrance » (Jb 7, 1-4.6-7)
Lecture du livre de Job
Job prit la parole et dit :
« Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée,
il fait des journées de manœuvre.
Comme l’esclave qui désire un peu d’ombre,
comme le manœuvre qui attend sa paye,
depuis des mois je n’ai en partage que le néant,
je ne compte que des nuits de souffrance.
À peine couché, je me dis :
“Quand pourrai-je me lever ?”
Le soir n’en finit pas :
je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube.
Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand,
ils s’achèvent faute de fil.
Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle,
mes yeux ne verront plus le bonheur. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 146 (147a), 1.3, 4-5, 6-7)
R/ Bénissons le Seigneur
qui guérit nos blessures !
ou : Alléluia ! (Ps 146, 3)
Il est bon de fêter notre Dieu,
il est beau de chanter sa louange :
il guérit les cœurs brisés
et soigne leurs blessures.
Il compte le nombre des étoiles,
il donne à chacune un nom ;
il est grand, il est fort, notre Maître :
nul n’a mesuré son intelligence.
Le Seigneur élève les humbles
et rabaisse jusqu’à terre les impies.
Entonnez pour le Seigneur l’action de grâce,
jouez pour notre Dieu sur la cithare !
DEUXIÈME LECTURE
« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16-19.22-23)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
annoncer l’Évangile,
ce n’est pas là pour moi un motif de fierté,
c’est une nécessité qui s’impose à moi.
Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
Certes, si je le fais de moi-même,
je mérite une récompense.
Mais je ne le fais pas de moi-même,
c’est une mission qui m’est confiée.
Alors quel est mon mérite ?
C’est d’annoncer l’Évangile
sans rechercher aucun avantage matériel,
et sans faire valoir mes droits de prédicateur de l’Évangile.
Oui, libre à l’égard de tous,
je me suis fait l’esclave de tous
afin d’en gagner le plus grand nombre possible.
Avec les faibles, j’ai été faible,
pour gagner les faibles.
Je me suis fait tout à tous
pour en sauver à tout prix quelques-uns.
Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile,
pour y avoir part, moi aussi.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39)
Alléluia. Alléluia.
Le Christ a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
Alléluia. (Mt 8, 17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm,
Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean,
dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit,
elle avait de la fièvre.
Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha,
la saisit par la main
et la fit lever.
La fièvre la quitta,
et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal
ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies,
et il expulsa beaucoup de démons ;
il empêchait les démons de parler,
parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube.
Il sortit et se rendit dans un endroit désert,
et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent :
« Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit :
« Allons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame l’Évangile ;
car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée,
proclamant l’Évangile dans leurs synagogues,
et expulsant les démons.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche du temps ordinaire Année B « Croyez à l'Évangile »2021-01-18T13:05:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-Croyez-a-l-Evangile_a990.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/51939820-39744326.jpg2021-01-19T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Nous sommes entrés depuis dimanche dernier dans ce que l’Église appelle le Temps ordinaire. C’est un temps où la liturgie nous déroule plus en détail la mission et la prédication de Jésus. Elle le fait cette année avec l’évangéliste saint Marc qui a consigné les façons de faire des premières communautés chrétiennes et les témoignages des personnes survivantes qui avaient connu Jésus. On dit que la dernière de ces personnes serait l’apôtre saint Jean mort en l’an 101 après Jésus-Christ à l’âge de 90 ans.
I – La mission de Jésus dans la mémoire des premières communautés chrétiennes
Le texte de l’évangile que nous venons d’entendre présente les souvenirs des débuts de la prédication de Jésus qu'on a gardés dans les premières communautés chrétiennes . On y voit Jésus se lançant à son corps défendant sur les routes de Palestine pour proclamer ce qu’il a dans le cœur depuis longtemps. Il a, semble-t-il, attendu que la mission de Jean-Baptiste qui l’avait présenté comme l’Agneau de Dieu se termine puisque par ordre d’Hérode celui-ci est arrêté. L’arrestation de Jean-Baptiste est comme un signal pour Jésus.
Désormais, Jésus sort de l’ombre de Nazareth. Il parcourt la Galilée. Il se rend dans les villes plus peuplées. C’est là qu’il sort de sa réserve de jeune juif observant la loi mosaïque à la lettre pour annoncer une autre loi, une autre alliance qui remplacera l’ancienne.
Ce message est simple c’est, en un mot, un Évangile, une Bonne Nouvelle, ce que veut dire le mot « évangile » en grec. « Croyez à l’Évangile ». Saint Marc le rapporte explicitement en écrivant que Jésus disait : « Les temps sont accomplis le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».
La tâche d’annoncer cette Bonne Nouvelle est immense. Jésus perçoit tout de suite, au commencement de son ministère, qu’il ne peut se contenter d’y aller en solo. Il choisit de s’adjoindre des aides, des personnes qui collaboreront avec lui au fil des jours, qui le suivront, qui l’aimeront et qui le soutiendront.
Nous avons dans l’évangile de ce matin, les souvenirs aussi du choix des premières personnes qui s’attacheront à Jésus de façon radicale et absolue.
II – Les premiers appelés
Ces personnes ont des noms précis qu’on a retenus. Certains, comme l’évangéliste saint Marc, les ont connus en personne. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Galilée près de Nazareth. Ils s’appellent Simon et André – Simon recevra de Jésus plus tard le nom de Pierre -. Ils sont des disciples de Jean-Baptiste qui ont déjà rencontré Jésus comme nous l’avons vu dans l’évangile de dimanche dernier. Puis il y a Jacques et Jean, les fils de Zébédée.
Ce quatuor de pêcheurs est interpellé par Jésus de façon claire et directe. On voit que Jésus est décidé à s’entourer d’aides et de disciples qui s’attacheront à lui. En effet, il ne se contente pas de leur dire « J’ai besoin de vous ». Il les invite à le suivre, à vivre avec lui et à quitter leurs occupations actuelles. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ».
C’est toute une invitation pour des pêcheurs qui ne sont jamais sortis de chez eux. C’est une surprise car ils ne se sentent pas à la hauteur de cet appel. Et pourtant, ils décident de passer à un niveau supérieur dans leur vie. Ils acceptent de quitter la pêche qui les fait vivre et de plonger dans un avenir inconnu que Jésus leur décrit avec les mots « je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ».
Du point de vue de Jésus, leur réponse affirmative lui révèle l’attention de Dieu qui lui donne la force et les moyens de réaliser l’annonce de la Bonne nouvelle, de l’Évangile, en mettant dans le cœur de ces premiers appelés le courage et l’audace de répondre oui.
Ces premiers disciples sont des gens qui croient à l’Évangile et qui se mettent à la suite de Jésus, non seulement de façon symbolique mais de façon concrète. Ils quittent tout. Ils l’accompagnent dans son quotidien, dans ses tournées de prédication. Ils l’écoutent avidement. Et petit à petit, ils entrent dans le même chemin où Jésus a accepté d’aller. Ils ne savent pas encore où cela les conduira, mais ils le suivent avec confiance et avec amour.
III – Application
Ces premiers disciples de Jésus sont pour nous des modèles comme ils le furent pour les premiers chrétiens. Après la Résurrection de Jésus et après la descente de l’Esprit sur eux à la Pentecôte, ils sillonnèrent le monde méditerranéen, le monde connu d’alors en proclament la Bonne Nouvelle que Jésus est toujours vivant et qu’il ne meurt plus (cf. Actes des Apôtres 2, 29-36 Discours de Pierre). Avec des compagnons et des compagnes animés du même feu, ils créèrent les premières Églises dont parlent saint Paul : l’Église de Corinthe, l’Église d’Éphèse, l’Église de Thessalonique, l’Église de Rome etc. Ils ont pu dire alors « l’Évangile, la Bonne Nouvelle, est proclamée à toute créature dans le monde entier » comme le souhaitait Jésus (Marc 16, 15).
Nous sommes leur descendance dans la foi en cette Bonne Nouvelle de l'Évangile toujours actuelle. Comme eux nous sommes invités par Jésus à le suivre et à marcher derrière lui. La seule différence c’est que notre suite de Jésus n’est pas une suite physique sur des chemins géographiques, elle est, sur de nouveaux chemins, une imitation de ce qu’il a été.
Ces chemins que nous tracent l’imitation de Jésus sont aussi variés que le sont les personnes et les groupes qui décident de l'accepter comme leur Seigneur et Sauveur, mais ils se résument tous dans le seul et unique commandement de l’Alliance nouvelle : « Aimez-vous les uns les autres ». Le dernier des apôtres saint Jean l’avait bien compris et ses disciples aussi qui lui faisaient dire dans une lettre qui lui est attribuée : « Mes petits enfants… Tel est le message que vous avez entendu depuis le commencement : aimons-nous les uns les autres ». (1 Jean 3, 11)
Nous sommes chanceux de pouvoir nous rattacher à une lignée de personnes témoins de la Bonne nouvelle au fil des âges et nous sommes invités à l’être nous aussi dans notre temps. Une société telle que la nôtre, même si elle apporte bien des réponses aux désirs des humains, ne donne pas toutes les réponses.
Au contraire, elle nous invite à regarder plus loin et plus haut. Elle nous donne l’occasion de partager comme les pêcheurs de Galilée notre amour de Celui que nous avons décidé de suivre et d’imiter. C’est dans des petits gestes à notre portée qu’apparaitra la lumière qui nous habite, la Bonne nouvelle de l’amour gratuit de Dieu pour chaque personne car, quelle qu’elle soit, elle a du prix aux yeux de Dieu, notre Père.
Conclusion
Nous nous retrouvons chaque dimanche pour un moment de pause et de ressourcement dans la messe dominicale. Nous y rencontrons, sous les signes du Pain et du Vin, Jésus lui-même. Sa voix résonne en notre cœur comme pour les premiers disciples : « Venez à ma suite ». N’ayons pas peur de quitter nos filets et de répondre à son invitation. C'est la grâce que je nous souhaite de tout coeur.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
19 janvier 2021
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Les gens de Ninive se détournèrent de leur conduite mauvaise » (Jon 3, 1-5.10)
Lecture du livre de Jonas
La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas :
« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne,
proclame le message que je te donne sur elle. »
Jonas se leva et partit pour Ninive,
selon la parole du Seigneur.
Or, Ninive était une ville extraordinairement grande :
il fallait trois jours pour la traverser.
Jonas la parcourut une journée à peine
en proclamant :
« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »
Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu.
Ils annoncèrent un jeûne,
et tous, du plus grand au plus petit,
se vêtirent de toile à sac.
En voyant leur réaction,
et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise,
Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi,Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
DEUXIÈME LECTURE
« Il passe, ce monde tel que nous le voyons » (1 Co 7, 29-31)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
je dois vous le dire : le temps est limité.
Dès lors,
que ceux qui ont une femme
soient comme s’ils n’avaient pas de femme,
ceux qui pleurent,
comme s’ils ne pleuraient pas,
ceux qui ont de la joie,
comme s’ils n’en avaient pas,
ceux qui font des achats,
comme s’ils ne possédaient rien,
ceux qui profitent de ce monde,
comme s’ils n’en profitaient pas vraiment.
Car il passe,
ce monde tel que nous le voyons.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Après l’arrestation de Jean le Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Passant le long de la mer de Galilée,
Jésus vit Simon et André, le frère de Simon,
en train de jeter les filets dans la mer,
car c’étaient des pêcheurs.
Il leur dit :
« Venez à ma suite.
Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets,
ils le suivirent.
Jésus avança un peu
et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient dans la barque et réparaient les filets.
Aussitôt, Jésus les appela.
Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers,
ils partirent à sa suite.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Tiré du site internet Carrefour Kairos, site internet d'Hermann Giguère www.hgiguere.net
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Homélie pour le 3e dimanche du temps ordinaire (Année A) : « Il proclamait l'Évangile du Royaume » 2020-01-21T13:21:00+01:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-Il-proclamait-l-Evangile-du-Royaume_a753.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/10764345-17765394.jpg2020-01-21T18:00:00+01:00Hermann Giguère
Vous connaissez les expressions « vie cachée » et « vie publique » pour désigner les deux étapes de la vie de Jésus. On souligne ainsi non seulement le cadre extérieur de sa vie mais aussi le fait que pendant trente ans, plus ou moins, sa divinité est restée cachée. Il était un habitant de Nazareth comme les autres, le fils du charpentier Joseph. À partir du moment où Jésus quitte Nazareth et s’en vient à Capharnaüm, il est mu par une motivation profonde de faire connaître qu’il n’est pas comme les autres, qu’il peut se dire le Fils de Dieu comme l'Esprit le lui a fait connaître lors de son baptême par Jean-Baptiste.
Ce sera le cœur de sa prédication : révéler à ses contemporains et à tous ceux et celles qui viendront plus tard l’amour qu’il partage avec Dieu son Père dans l’Esprit Saint pour ses enfants qui sont ses frères et ses soeurs, « héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ ». (Romains 5, 18)
I - Capharnaüm, le rendez-vous des nations
L’évangile d’aujourd’hui nous fait connaître l’endroit où Jésus a commencé sa vie publique, Le choix qu’il fait de s’installer à Capharnaüm est des plus intéressants. Cette ville qui aujourd’hui est en ruine, mais qu’on visite avec émotion, était au temps de Jésus un carrefour de commerce et d’échanges. Elle était très cosmopolite. On l'a appelée le « rendez-vous des nations ». Outre les juifs, des romains, des syriens, des habitants de la Cisjordanie, de Sion au Liban etc. y venaient pour commercer et certains s’y établissaient. Ce qui fait que nous sommes très loin de l’atmosphère qui régnait à Nazareth, petite bourgade juive où tout le monde se connaissait et où la vie se déroulait sur un rythme marqué par les fêtes juives. Capharnaüm vivait à un rythme différent.
Jésus en est conscient. Il veut porter le message qui est en lui à toutes les nations. Il se présentera comme Celui qui est attendu par Israël, le Messie, mais déjà, dans les débuts de sa prédication, son regard se porte plus loin, aux périphéries, vers les nations païennes.
Jésus commence à Capharnaüm une vie publique sous le signe de l’ouverture, des défis de la rencontre de la diversité et de l’annonce d’un Royaume différent des autres royaumes de la terre.
Voilà pour le portrait de Jésus qui nous est donné ce matin. D'ici Pâques, les évangiles des dimanches nous en révéleront encore beaucoup plus. Pour l'instant, contentons-nous de ce portrait mais sans oublier le reste de l'évangile qui vient d'être lu.
II – Les premiers appels
À ce portrait de Jésus, s’ajoute un geste remarquable qui nous est raconté dans la seconde partie de l’évangile. Il s’agit du récit de la vocation de Pierre et André et de Jean et Jacques, fils de Zébédée, quatre pêcheurs dont il fera des « pêcheurs d’hommes ».
Ce qui est à retenir ici, au-delà de l’appel auquel ces quatre premiers apôtres répondent avec empressement, c’est le fait que Jésus décide de les associer à sa mission dès le point de départ. Jésus au lieu de se lancer dans sa prédication seul sur les chemins de la Palestine se liera avec ces premiers apôtres qui seront accompagnés par la suite d’autres apôtres pour former le groupe des Douze, et aussi de femmes et de disciples qui vont le suivre tout au cours de son ministère.
Au lieu de choisir des gens instruits et savants, Jésus arrête son choix sur des petits, des pêcheurs, plus tard sur un collecteur d’impôt, Mathieu (Marc 2, 13-17), puis sur des amis de ceux-ci, même des pécheresses comme Marie-Madeleine ou Marie de Magdala (Luc 8, 2), des laissés pour compte. Il n’avait pas devant lui des gens exceptionnels. C’était du monde bien ordinaire qui l’entourait, mais ce qui est constant chez ces personnes c’est l’attachement à Jésus. Ils ont foi en lui. « À qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? » dira Pierre à Jésus un jour où presque tout le monde le quittait (Jean 6, 68). Ce choix de Jésus illustre déjà l’essentiel de sa mission qu’il résumera dans cette phrase : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10).
III – Le coaching de Jésus
Avec ses apôtres et ses disciples, que fera Jésus tout au cours de sa vie publique ? Il va les former petit à petit, en les surprenant bien souvent. Un de mes amis, jeune prêtre, a développé avec brio les méthodes de Jésus en les nommant du « coaching » et en expliquant que « coaching » vient du mot français « cocher ». Comme le cocher qui guide son attelage et le dirige dans la bonne direction, Jésus va « coacher » ses apôtres et ses disciples pendant trois ans. Il prendra le temps de les guider et de les diriger.
Nous avons beaucoup à apprendre sur ces façons de faire et c’est dans les évangiles qu’on voit le « coaching » de Jésus à l’œuvre.
Il le fait par l’enseignement qu’il donne à tous et qu’il explique en particulier aux disciples.
Il le fait par une convivialité de tous les instants.
Il le fait par des moments de feu comme lors de la Transfiguration.
Il le fait par une mort qui les décontenancera au plus point.
Toute cette démarche que les disciples vont vivre avec Jésus leur apparaîtra dans toute sa richesse après la résurrection. C’est ce qui arrive aux disciples d’Emmaüs qui, après avoir marché avec Jésus de Jérusalem à Emmaüs et l’avoir écouté leur expliquer les Écritures sans le reconnaître, voient leur yeux s’ouvrir en partageant le pain avec ce visiteur qu’il reconnaissent alors comme le Christ ressuscité (Luc 24, 13-35).
Conclusion
Recueillons aujourd’hui ces souvenirs des débuts de la vie publique de Jésus en nous laissant habiter par un désir de le suivre comme les premiers apôtres, de nous laisser « coacher » par lui. Demandons à l’Esprit Saint de renouveler notre ardeur et notre désir de témoigner de Jésus dans un monde qui a bien besoin de son message d’amour et de miséricorde.
En ce Dimanche de la Parole de Dieu que l'Esprit Saint fasse de nous des gens qui ont à coeur de porter la Parole de Dieu dans leurs familles, dans leurs milieux de travail et de loisirs et dans la société pour que le souhait du pape François la fin de sa Lettre apostolique ou Motu proprio se réalise : Que le Dimanche de la Parole de Dieu puisse faire grandir dans le peuple de Dieu la religiosité et l’assiduité familière avec les Saintes Écritures, comme l’auteur sacré l'enseignait déjà dans les temps anciens « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique » (Deutéronome 30, 14).
Amen!
Mgr Hermann Giguère P. H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec
le 21 janvier 2020
Lien pour le texte du Motu proprio du pape François sur le Dimanche de la Parole de DieuAPERUIT ILLIS
LECTURES DE LA MESSE pour le 3e dimanche du temps ordinaire (Année A)
PREMIÈRE LECTURE
Dans la Galilée des nations le peuple a vu se lever une grande lumière (Is 8, 23b – 9, 3)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Dans un premier temps, le Seigneur a couvert de honte
le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ;
mais ensuite, il a couvert de gloire
la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain,
et la Galilée des nations.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 26 (27), 1, 4abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie.
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
DEUXIÈME LECTURE
« Tenez tous le même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous » (1 Co 1, 10-13.17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ :
ayez tous un même langage ;
qu’il n’y ait pas de division entre vous,
soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions.
Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères,
par les gens de chez Chloé,
qu’il y a entre vous des rivalités.
Je m’explique.
Chacun de vous prend parti en disant :
« Moi, j’appartiens à Paul »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Apollos »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens à Pierre »,
ou bien :
« Moi, j’appartiens au Christ ».
Le Christ est-il donc divisé ?
Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ?
Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
Le Christ, en effet, ne m’a pas envoyé pour baptiser,
mais pour annoncer l’Évangile,
et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine,
ce qui rendrait vaine la croix du Christ.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-23)
Alléluia. Alléluia.
Jésus proclamait l’Évangile du Royaume,
et guérissait toute maladie dans le peuple.
Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
Comme il marchait le long de la mer de Galilée,
il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre,
et son frère André,
qui jetaient leurs filets dans la mer ;
car c’étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez à ma suite,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean,
qui étaient dans la barque avec leur père,
en train de réparer leurs filets.
Il les appela.
Aussitôt, laissant la barque et leur père,
ils le suivirent.
Jésus parcourait toute la Galilée ;
il enseignait dans leurs synagogues,
proclamait l’Évangile du Royaume,
guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
– Acclamons la Parole de Dieu.
OU LECTURE BREVE
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth
et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord de la mer de Galilée,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,
une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le royaume des Cieux est tout proche. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Homélie pour le 14e dimanche du temps ordinaire Année B « D’où cela lui vient-il ? »2018-07-03T22:56:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-14e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-B-D-ou-cela-lui-vient-il_a842.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/22101519-24936468.jpg2018-07-03T20:00:00+02:00Hermann Giguère
Excursus : Un petit mot sur les frères et sœurs de Jésus. La tradition très ancienne de l’Église a toujours tenu que Jésus n’a pas eu de frères ou de sœurs au sens strict de ces termes. Le mot grec ici employé « adelphoi » sert à désigner des parents plus ou moins éloignés. Il s’agirait donc dans les évangiles d’un usage semblable à celui des vietnamiens ou des africains qui appellent volontiers leurs cousins et cousines, frères et sœurs. Voilà! Revenons maintenant à la scène racontée par saint Marc.
I - Une visite dans son patelin
L’évangile commence en disant que Jésus se rend dans son lieu d’origine avec ses disciples. On peut s’imaginer cette visite à Nazareth comme celles que nous faisons dans nos familles en venant ici au lac. C’est toujours agréable de retrouver des lieux qu’on aime et des gens connus. Jésus, peut-on penser, en profite pour faire connaitre aussi ses nouveaux amis, ses disciples, Pierre, Jacques, Jean, André etc.
Ce qui est différent de nos visites à la maison paternelle ou au chalet, c’est que Jésus ne se contente pas de faire des salutations d’usage et de prendre du temps pour se rappeler des souvenirs avec un tel ou une telle, de vivre de bons moments, ce qu’il a fait j’en suis sûr, mais, il fait passer sa visite à une vitesse supérieure, pourrait-on dire, car, après les papotages de circonstance : la température, les nouveautés du village, les décès etc. il prend la parole pour exprimer ce qu’il l’habite maintenant qu’il est parti pour réaliser une mission qu’il avait en lui, mais qu’il n’avait pas fait connaitre quand il était le charpentier que tous fréquentaient vivant près de sa famille et de sa parenté.
Ne voilà-t-il pas que maintenant il se permet de parler en clair de cette mission qui lui a été confirmée par son cousin Jean-Baptiste qui l'a appelé l’Agneau de Dieu et par la parole de Dieu qui s'est faite entendre lors de son baptême : « Voici mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».?
Jésus depuis lors s’est mis à révéler ce qui l’habite : sa proximité avec Dieu et son Alliance qui veut rejoindre tout le monde et manifester l'amour de Dieu pour chacun et chacune, un amour qui n’écrase pas, mais qui libère, qui n’est pas fait uniquement de rites et d’observances, un amour gratuit que les disciples reçoivent et qu’ils vivent en faisant la même chose que leur Père, en s’aimant les uns les autres.
II – Des paroles qui dérangent
Quel message! C’est ce message qui sidère les auditeurs et les auditrices de Nazareth qui se demandent d’où lui viennent ces pensées, d'où lui vient cette assurance? Il parle avec autorité. On ne le reconnait pas. Il n’est plus seulement ce jeune homme pieux et fidèle à la prière chaque semaine à la synagogue, serviable et aimable pour tous et toutes. Il parle avec son cœur et il parle au nom de Dieu.
Certains s’en offusquent. Ils sont choqués.
Jésus loin de les envoyer paître se contente de noter leur manque de foi. Il ne se laisse pas arrêter par ce contretemps. Il laisse son village. Sa visite se termine là et il part pour aller dans d’autres villages. Il se situe ainsi dans la lignée des prophètes comme Ezékiel, dont il est question dans la première lecture. Celui-ci ne se décourage pas. Il reste fidèle à annoncer le salut de Dieu même à des gens au « visage dur » et au « cœur obstiné » qui s’en désintéresse. Jésus se chauffera du même bois et cela le mènera jusqu’à la croix, mais, pour l’instant, il n’insiste pas. Chaque chose en son temps.
II - Application
Dans cette visite de Jésus à Nazareth, on a ce matin une belle scène vivante et très près de nous. On peut s’identifier à Jésus qui revient chez lui et comprendre que le contact avec les proches à qui on se confie dans ce qui nous fait vivre comme le fait Jésus n’est pas toujours facile.
Des amis chrétiens qui sont très impliqués dans leur foi, qui exercent diverses professions et métiers et qui se rencontrent une fois par semaine pour se ressourcer m’ont raconté leur façon de faire au travail et ou dans des rencontres sociales. Pour dire leur foi, par exemple, ils soulignent un lundi matin qu’ils ont été à la messe en fin de semaine ou encore qu’ils vont faire suivre la catéchèse à leur fils ou à leur fille, par exemple etc.
La réaction de leurs amis leur permettra de doser leur annonce de l’évangile. Ils ont trois façons qui correspondent à la lumière rouge ou jaune ou verte, disent-ils, dépendant des réactions des personnes avec qui elles parlent. Dans certains cas, on en restera au neutre - c'est la lumière rouge - en attendant une autre occasion pour parler de la foi. Dans d’autres cas, on verra une avance possible mais sans trop d'intérêt, on se contentera alors de continuer un peu sur le sujet - c'est la lumière jaune - mais sans aller plus loin. Enfin dans d'autres cas, ce sera l’occasion de parler plus à fond de ce qui les fait vivre - c'est la lumière verte - et ainsi de témoigner de l’Évangile et de devenir des disciples-missionnaires comme le souhaite le pape François.
Conclusion
Cet épisode de la visite de Jésus dans son village de Nazareth est pour nous l’occasion de reconnaitre que son enseignement vient de Dieu. Il est l’Envoyé de Dieu parmi nous. C'est pourquoi, nous pouvons le suivre avec confiance malgré les questionnements, les doutes parfois qui nous envahissent, car il n'est pas facile aujourd’hui d’affirmer qu’on est croyants et disciples de Jésus.
Que cette Messe nous aide à être de plus en plus convaincus de ce que nous avons reçu en étant baptisés dans la foi en Jésus-Christ vivant et ressuscité. On voit Jésus ici ce matin parcourant les chemins des villages de Galilée. Il parcourt encore nos chemins et il nous dit le même message à savoir que Dieu a tellement aimé le monde qu'Il nous a donné son Fils unique pour que nous ayons la vie éternelle (cf. Jean 6, 12).
C’est ce que je vous souhaite à toutes et à tous.
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
3 juillet 2018
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Homéllies dominicales de Mgr Hermann Giguère Liste de distribution Inscription2017-04-11T20:23:00+02:00https://www.hgiguere.net/Homellies-dominicales-de-Mgr-Hermann-Giguere-Liste-de-distribution-Inscription_a781.htmlhttps://www.hgiguere.net/photo/art/imagette/11922326-19378007.jpg2017-04-10T01:18:00+02:00Hermann Giguère
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