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Homélie pour la fête de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie : « J'irai la voir un jour »

Homélie pour la fête de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie à la Chapelle du Lac Poulin le 15 août 2021 « J'irai la voir un jour » . Homélies dominicales pour les temps liturgiques par Mgr Hermann Giguère P. H. du Séminaire de Québec. Textes : Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab, 1 Co 15, 20-27a et Luc 1, 39-56.



L'Assomption de la Vierge Marie par Bartolomé Esteban Murillo 1670 Musée de l'Hermitage à St-Petersbourg (Domaine public)
L'Assomption de la Vierge Marie par Bartolomé Esteban Murillo 1670 Musée de l'Hermitage à St-Petersbourg (Domaine public)
En préparant cette homélie, j'ai eu un flash. Je me suis rappelé spontanément en pensant à la fête d'aujourd'hui, l'Assomption de la Vierge Marie au ciel, au cantique de mes jeunes années « J'irai la voir un jour ». Je l'ai trouvé sur YouTube et je vous lis les paroles du premier couplet « J'irai la voir un jour ! Au ciel dans ma patrie. Oui j'irai voir Marie, Ma joie et mon amour. » (voir la suite à la fin de cette homélie)

Après m’être arrêté un peu à ce souvenir, je me suis demandé, comme vous le faites sûrement en ce moment, ce que veut dire pour notre foi : « Marie est montée au ciel ».

I - La proclamation de la foi en l'Assomption de Marie au ciel

C'est ce qu'on appelle le dogme de l'Assomption qui a été officialisé publiquement par le pape Pie XII le 1 novembre 1950 alors qu’on célébrait la fête de l’Assomption depuis des siècles.

Dans cette proclamation du dogme de l'Assomption le pape dit : «Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. »

Il y a deux choses à retenir dans cette proclamation : d’une part, la fin du cours de la vie sur terre de Marie, sa mort paisible tel un sommeil que la tradition appelle la « Dormition de la Vierge » et, d’autre part, ce que chante le cantique cité : la montée de Marie au ciel, son « Assomption » qui est la non-corruption de son corps et sa montée au ciel.

Eh oui! l’Assomption ne veut pas dire que Marie n’est pas morte. Elle veut dire que sa mort paisible a été suivie immédiatement de sa montée au ciel près de son Fils Jésus ressuscité qui y siège à la droite de Dieu le Père.

En faisant cette proclamation, le Pape reconnaît que l’Église catholique considère que les traditions anciennes qui ont donné naissance aux célébrations liturgiques de l’Assomption étaient conformes au dépôt de la Foi de l’Église. Et si l’on a besoin d’autres faits pour appuyer cette tradition, on constate que, contrairement à ce qui se produit pour le saints et le saintes il n’y a jamais eu mention au cours de l’histoire de reliques du corps de la Vierge Marie qu’on aurait conservées quelques part..

II – Une vie d’obéissance à Dieu

Maintenant, si nous nous demandons quel est pour nous le sens de ce mystère de l’Assomption de Marie, nous comprenons facilement qu’il est comme le sommet d’une vie toute donnée à Dieu.

Ce don a commencé dans la réponse à l’ange Gabriel « Qu’il m’advienne selon ta parole ». Par ce oui Marie acceptait, dans la foi elle aussi, de porteur en elle comme maman le Sauveur du monde. Et tout de suite, comme nous le raconte l’évangile qu’on vient de lire, elle est partie visiter sa cousine Élisabeth enceinte de Jean-Baptiste qui sera le précurseur du Messie et qui baptisera Jésus.

Élisabeth reconnaît la grâce que Dieu a faite à Marie et lui dit : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ». La suite de l'extait de l'évangile que je viens de lire reprends les paroles du Magnificat que saint Luc met dans la bouche de Marie. Ce poème que nous récitons souvent au Bréviaire chante le salut offert par Dieu en Jésus, le fils de Marie et le Sauveur qu’il donne à son peuple : « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. »

III - Application

Comme Marie nous avons à devenir pauvre ou à le rester pour accueillir le don de Dieu. Notre pauvreté comme celle de Marie est une ouverture à la volonté de Dieu et une disponibilité totale à sa volonté.

Et déjà nous pouvons non seulement la prier, mais nous unir à elle dans la gloire du Ciel. Cette gloire qui est la sienne maintenant ne l’empêche pas de se pencher vers nous comme une mère vers ses enfants conformément à ce que son Fils lui a demandé sur la croix en disant à saint Jean « Voici ta mère » et à Marie « Voici ton fils » (Jean 19, 26-27). Retenons que c’est le rôle particulier et unique de Marie au ciel de rester toujours tournée vers ses enfants de la terre. Nous pouvons la prier sans crainte. Elle est toujours à l’écoute.

Dans cet esprit, on a donné à Marie depuis des siècles le titre de Mère de l’Église. Et le pape François, en 2018, a institué une mémoire obligatoire de ce titre de la Vierge Marie, Mère de l'Église le lundi après la Pentecôte. Il a signé son décret le 11 février 2018, au 160e anniversaire des apparitions de la Sainte Vierge à Lourdes.

Conclusion

Que cette Eucharistie où nous sommes rassemblés par la présence de Jésus dans son Corps et dans son Sang, nous garde proche de sa Mère qui l’a rejoint dans la gloire du ciel. Et chantons dans notre coeur comme autrefois : « J’irai la voir un jour au ciel dans ma patrie ».

Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

10 août 2021

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J'irai la voir un jour

Cliquez ici pour l'écouter sur YouTube

Refrain :
Au ciel, au ciel, au ciel,
J'irai la voir un jour,
Au ciel, au ciel, au ciel,
J'irai la voir un jour.

1.
J'irai la voir un jour !
Au ciel dans ma patrie.
Oui j'irai voir Marie,
Ma joie et mon amour.

2.
J'irai la voir un jour,
C'est le cri d'espérance
Qui calme ma souffrance
Au terrestre séjour.

3.
J'irai la voir un jour,
La Vierge incomparable,
La Mère toute aimable
Que chante mon amour.

4.
J'irai la voir un jour,
J'irai m'unir aux anges
Et dire ses louanges
Au ciel, avec sa cour.

5.
J'irai la voir un jour,
J'irai près de son trône :
C'est là que Dieu couronne
Les fils de son amour.

6.
J'irai la voir un jour,
J'irai loin de la terre
Sur le Cœur de ma Mère
Reposer sans retour.

MESSE DU JOUR pour l'Assomption de la Vierge Marie

PREMIÈRE LECTURE
« Une Femme, ayant le soleil pour manteau et la lune sous les pieds » (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab)
Lecture de l'Apocalypse de saint Jean

Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit,
et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire.

Un grand signe apparut dans le ciel :
une Femme,
ayant le soleil pour manteau,
la lune sous les pieds,
et sur la tête une couronne de douze étoiles.
Elle est enceinte, elle crie,
dans les douleurs et la torture d’un enfantement.
Un autre signe apparut dans le ciel :
un grand dragon, rouge feu,
avec sept têtes et dix cornes,
et, sur chacune des sept têtes, un diadème.
Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel,
les précipita sur la terre.
Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter,
afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle,
celui qui sera le berger de toutes les nations,
les conduisant avec un sceptre de fer.
L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône,
et la Femme s’enfuit au désert,
où Dieu lui a préparé une place.
Alors j’entendis dans le ciel une voix forte,
qui proclamait :
« Maintenant voici le salut,
la puissance et le règne de notre Dieu,
voici le pouvoir de son Christ ! »

– Parole du Seigneur.

PSAUME
(Ps 44, (45), 11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16)
R/ Debout, à la droite du Seigneur,
se tient la reine, toute parée d’or. (cf. Ps 44, 10b)

Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

DEUXIÈME LECTURE
« En premier, le Christ ; ensuite, ceux qui lui appartiennent » (1 Co 15, 20-27a)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
car il a tout mis sous ses pieds.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE
« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

– Acclamons la Parole de Dieu.


Mardi 10 Août 2021
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