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Homélie pour le 12e dimanche du temps ordinaire Année B (Marc 4, 35-41) : « La tempête apaisée : un évènement qui ouvre les yeux »

Homélies dominicales pour les temps liturgiques par Mgr Hermann Giguère P. H. du Séminaire de Québec. Homélie pour le 12e dimanche du temps ordinaire Année A à la Chapelle du Lac Poulin le 20 juin 2021. Textes : (Job 38, 1.8-11, 2 Corinthiens 5, 14-17 et Marc 4, 35-41.



Crédits photo : Domaine public
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Vous avez peut-être déjà fait une expérience spéciale qui vous a laissé une leçon comme, par exemple, éviter un accident d’auto ou encore vivre un conflit avec quelqu’un. Par la suite, vous vous êtes dit en laissant tomber l’émotion et en y repensant, « il y a quelque chose à retenir pour moi là-dedans ». C’était toute une expérience vécue, mais c’est aussi pour vous un enseignement.

Hé bien! dans l’épisode de la tempête apaisée racontée par saint Marc, pour les disciples c’est un peu la même chose. Ils se rappellent, après la mort de Jésus un événement qui a été marquant pour eux. Ils le racontent autour d’eux parce qu’ils ont réalisé qu’il s’agissait là non seulement d’une expérience où ils avaient été mal pris sur le lac, mais parce qu’il y avait là quelque chose d'autre à retenir, que c’était pour eux un enseignement sur Jésus.

I – Il s’est fait homme

Quel est cet enseignement que nous avons à retenir de cet épisode de la vie de Jésus ? C’est celui que nous retrouvons dans le Je crois en Dieu (le Credo) que nous proclamons chaque dimanche : « Jésus est en même temps Dieu et homme ».

Ici dans la première partie du texte, le côté humain de Jésus ressort bien. Sa nature divine ne paraît pas. Il est entièrement homme. Il a les mêmes réactions que nous. Après une journée de prédication, le soir venu, Il est fatigué. il s’éloigne de la foule. Il cherche un peu de repos. Il dort sur le coussin à l’arrière du bateau conduit par les apôtres pour se rendre sur l’autre rive. Les vagues et la tempête qui surviennent ne réussissent pas à le réveiller tellement il dort profondément. Ce sont ses disciples qui doivent lui crier dans les oreilles. Il se réveille.

Vous voyez, Jésus est bien comme nous tous. Il n’échappe pas aux réalités de la vie ordinaire et courante. Il est vraiment un humain. C’est ce que nous dit le mystère de l’Incarnation. Dieu est venu parmi nous, comme un homme en tout semblable à nous. « Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme » dit le symbole (le credo ou le « Je crois en Dieu » ) de Nicée-Constantinople.

C’est une grâce extraordinaire de pouvoir toucher et voir Jésus comme l’ont fait les apôtres, de manger avec lui …mais c’est une plus grande grâce encore de découvrir son côté divin.

II – Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu

C’est ce que révèle la réaction de Jésus lorsqu’Il est réveillé par les disciples. Sa réaction va les surprendre au plus haut point, car Jésus est beaucoup plus qu’un agréable compagnon, qu’un bon prédicateur, qu’un guérisseur, il est le Fils de Dieu.

Lorsque Jésus se réveille que fait-il? Il agit comme Dieu lui-même aurait agi. Il se fait le maître du vent et de la mer. Il leur commande « Silence ». Les flots se calment et la tempête est apaisée. C'est le Fils de Dieu qui parle.

La réaction des disciples en est une de de surprise totale : « Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent? » se demandent-ils. En effet, Jésus n’agit pas ici comme un homme ordinaire. Il ne fait pas seulement invoquer la puissance de Dieu, mais il exerce celle-ci. La puissance de Dieu se manifeste en lui. Cela est au cœur de la prédication de Jésus qui ne cesse de rappeler qu’il ne parle pas de lui-même seulement, qu’il ne cherche pas sa volonté, mais qu’il vient de la part de Dieu pour sauver le monde, rapprocher l’humanité de Dieu, le Père de tous. Comme le dit le credo de Nicée-Constantinople : « Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu ». « Moi et le Père nous sommes uns, tout ce qui est à Lui est à moi » (Jean 10, 30) dit Jésus dans l’évangile de saint Jean.

Mais parce que Jésus est vraiment humain en tout, la puissance de Dieu qui est en lui reste cachée. Elle ne se révèle pas à tous. Elle se révèle à ceux et celles qui s’approchent de Jésus par le cœur, dans foi, ceux et celles qui vont au-delà des apparences. Ainsi l’apôtre Pierre le proclamera au nom de tous en disant à Jésus qui demande un jour aux disciples « Pour vous qui suis-je ? » « Tu es le Christ Sauveur, le Fils du Dieu vivant ». Et Jésus lui répondra alors : « Ce n’est pas la chair et le sang qui te font dire cela, mais mon Père qui est dans les cieux» (Mathieu 16, 16-17)

III- Application

Aujourd’hui, nous faisons l’expérience de Jésus qui semble dormir… dans le monde, dans l’Église, en nous. Et pourtant, il est là toujours présent et puissant pour nous sauver comme le dit saint Paul au début de l’épître aux Romains (Romains 1, 4-5). C’est notre foi qui est sollicitée, qui a besoin de s’aviver, de se réveiller. Nous sommes invités aujourd’hui à devenir des personnes chercheuses de Dieu, des hommes et des femmes qui se laissent préoccuper par le message et la personne de Jésus, qui se convertissent de jour en jour. Les épreuves, les échecs, les pauvretés comme les vagues de la mer ne peuvent arrêter la puissance du Christ ressuscité toujours vivant.

Conclusion

C’est une assurance et une espérance que portent les disciples de Jésus que nous sommes et à chaque Eucharistie, nous le proclamons en partageant le pain et le vin devenus son Corps et son Sang. Dans cette messe qui est le repas du Seigneur, prenons le temps de nous asseoir avec Jésus, et de le découvrir de plus en plus au cœur de note vie comme celui qui est la porte et le chemin vers Dieu.

Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec


15 juin 2021



Symbole de Nicée-Constantinople


Le symbole de Nicée est une profession de foi chrétienne (credo) qui en résume les points fondamentaux. Il fut promulgué lors du concile de Nicée de 325 et complété lors du concile de Constantinople de 381. Cette profession de foi est parfois appelée « symbole de Nicée-Constantinople ».


La traduction officielle en français utilisée dans la liturgie catholique est la suivante :

Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.

Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait.

Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin.

Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.



















LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE
« Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! » (Jb 38, 1.8-11)
Lecture du livre de Job

Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit :
« Qui donc a retenu la mer avec des portes,
quand elle jaillit du sein primordial ;
quand je lui mis pour vêtement la nuée,
en guise de langes le nuage sombre ;
quand je lui imposai ma limite,
et que je disposai verrou et portes ?
Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici !
tu n’iras pas plus loin,
ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” »

– Parole du Seigneur.

PSAUME
(106 (107), 21a.22a.24, 25-26a.27b, 28-29, 30-31)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (106, 1)

Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
qu’ils offrent des sacrifices d’action de grâce,
ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.

Il parle, et provoque la tempête,
un vent qui soulève les vagues :
portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,
leur sagesse était engloutie.

Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.

Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,
d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.

DEUXIÈME LECTURE
« Un monde nouveau est déjà né » (2 Co 5, 14-17)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
l’amour du Christ nous saisit
quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous,
et qu’ainsi tous ont passé par la mort.
Car le Christ est mort pour tous,
afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes,
mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
Désormais nous ne regardons plus personne
d’une manière simplement humaine :
si nous avons connu le Christ de cette manière,
maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
Si donc quelqu’un est dans le Christ,
il est une créature nouvelle.
Le monde ancien s’en est allé,
un monde nouveau est déjà né.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE
« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (c)
Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Toute la journée,
Jésus avait parlé à la foule.
Le soir venu, Jésus dit à ses disciples :
« Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était,
dans la barque,
et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière.
Les disciples le réveillent et lui disent :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? »
Saisis d’une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, celui-ci,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Mardi 15 Juin 2021
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