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Parler de Dieu aux Québécois - Jésus parle à sa propre famille et à son village de Nazareth


Rédigé le Dimanche 3 Février 2013 à 15:42 | Lu 584 fois | 0 commentaire(s)


Homélie pour le 14e dimanche du temps ordinaire - Jésus à Nazareth face à sa famille et à son village (Année B, cf. Marc 6,1-6; Ézéchiel 2,2-5; 2Corinthiens 12,7-10; juillet 2012)


Parler de Dieu aux Québécois - Jésus parle à sa propre famille et à son village de Nazareth
Ici dans la paroisse, j’ai rencontré beaucoup de gens qui m’ont parlé de comment c’est difficile de parler de la foi dans leur famille. En particulier, il y a des parents qui auraient donc aimé ça réussir à convaincre leurs enfants de venir à l’église… Ce que vous vivez dans votre famille et avec vos enfants, Jésus a vécu quelque chose de semblable avec sa propre famille ... à Nazareth. 

Jésus était devenu un homme populaire. Il parlait avec autorité et il y a des grandes foules qui venaient l’écouter. En plus de ça, Jésus avait en lui une grande puissance de guérison et il y a beaucoup de monde qui venaient le voir pour se faire guérir. Mais dans l’Évangile d’aujourd’hui, ça ne se passe pas de même. Jésus se rend à Nazareth et il prend la parole pour enseigner l’Évangile. La foule qui est devant lui, ce sont les gens du village où il a grandi et ce sont les membres de sa propre famille, les gens de sa parenté. Mais là, chose curieuse, au lieu d’écouter ce que Jésus a à dire, les gens se mettent à chialer. «On l’ connaît ce Jésus-là : on a vécu avec lui. D’où est-ce qu’il sort pour nous parler d’même ? Où est-ce qu’il a appris à faire des miracles ?» En fait, les gens de Nazareth refusent de croire en Jésus. Ils le regardent de haut et ils ne le prennent pas au sérieux. Et ça a deux conséquences sur Jésus. D’abord, probablement que Jésus s’est senti rejeté. Jésus parlait avec son cœur de choses qui étaient importantes pour lui, mais les gens de son village et les gens de sa famille ne l’ont pas accepté. Probablement que Jésus a trouvé ça dur. Mais en plus de ça, on dit que Jésus «ne pouvait accomplir aucun miracle». Il ne pouvait pas faire de miracles parce que les gens ne croyaient pas en lui. Conclusion : la visite de Jésus à Nazareth, ça ressemble à un gros échec. Jésus n’a pas l’air d’avoir réussi à convertir personne et il n’a pas été capable de guérir ceux qui auraient pu avoir besoin de lui. Qu’est-ce que fait Jésus face à ça ? Il s’en va de là et il va annoncer l’Évangile ailleurs.

Si on revient chez nous, j’ai consulté les derniers sondages qui parlent de la réaction des Québécois face à Jésus et face à l’Église. Ce qu’on dit, c’est que la majorité des Québécois ont perdu confiance dans l’Église catholique. Ils sont méfiants et hostiles à l’égard de l’Église et ils croient de moins en moins en Dieu. C’est comme s’ils disaient :«l’Église, on la connaît. On a grandi avec. Elle est rendue trop humaine, pas assez divine. Ce qu’elle dit, ça ne nous intéresse pas. On ne veut pas en entendre parler.»… Il y a deux conséquences à ça. Premièrement, c’est difficile pour les chrétiens de prendre la parole. Deuxièmement, ça peut nous arriver de penser que ça ferait donc du bien à plusieurs de personnes de croire en Jésus, mais elles n’en veulent pas. On ne peut pas faire plus pour les aider : on est impuissants. Conclusion : il y a beaucoup de ressemblances entre les habitants de Nazareth, la famille de Jésus ... et les Québécois.

Qu’est-ce que Jésus fait face à ça ? Je retiens 3 attitudes dans l’Évangile d’aujourd’hui. D’abord, Jésus a pris la parole. Il devait se douter que ça allait être difficile à Nazareth (il connaissait son monde), mais il est allé rencontrer les gens de son village et il est allé parler aux gens de sa famille. C’est comme pour le prophète Ézéchiel dans la première lecture. À son époque, le peuple juif s’était rebellé contre Dieu, mais Dieu a dit à Ézéchiel : «lève-toi debout et va parler au peuple.» C’est ça que Jésus a fait... Deuxièmement, Jésus a reconnu qu’il y avait un problème. Il a reconnu que les membres de sa famille et les habitants de Nazareth, ils n’avaient pas la foi, ils ne croyaient pas en lui. Jésus n’a pas fait semblant que c’était pas vrai ou que c’était pas si pire que ça. Troisièmement, Jésus n’a pas essayé de convertir les gens de force. Les gens sont parfaitement libres d’accepter ou de refuser l’Évangile. Jésus ne s’est pas comporté comme une sorte de conquérant qui aurait essayé de forcer les gens à croire en lui. Il a été capable de décrocher, il ne s’est pas brûlé à vouloir rejoindre à tout prix des gens pas intéressés. Il est parti de là et il a continué à évangéliser, mais ailleurs.

Pour aller plus loin dans notre réflexion, j’aimerais dire quelques mots sur l’expérience de saint Paul. Saint Paul, c’est un gars qui était habitué à vivre des échecs. Il annonçait l’Évangile, mais ça lui est arrivé souvent de se faire insulter et de se faire mettre dehors. Il a souvent été condamné à la torture. La plupart du temps, il a fait comme Jésus : quand ça ne marchait pas à une place, il allait annoncer l’Évangile ailleurs... Un jour, il a fait une grande expérience spirituelle (c’est de ça dont on nous parle dans la deuxième lecture). Saint Paul a parlé à Jésus de ses problèmes et Jésus lui a répondu : «ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. Je ne te demande pas d’être un superhéros. Je te demande juste d’être un être humain avec tes faiblesses et peut-être de reconnaître et d’accepter tes faiblesses. C’est dans tes faiblesses que la puissance de Dieu va passer. Je te demande juste d’accueillir la grâce de Dieu dans ta vie. »

Alors si vous le voulez, d’ici la fin de l’eucharistie, on pourrait parler à Dieu de nos difficultés, lui parler de nos échecs, lui parler de ce qui ne va pas. Et on pourrait s’ouvrir à la grâce, laisser Dieu faire son travail dans nos faiblesses, dans nos échecs… et dans nos impuissances. 

Textes commentés

L'esprit vint en moi, il me fit mettre debout, et j'entendis le Seigneur qui me parlait ainsi :« Fils d'homme, je t'envoie vers les fils d'Israël, vers ce peuple de rebelles qui s'est révolté contre moi. Jusqu'à ce jour, eux et leurs pères se sont soulevés contre moi, et les fils ont le visage dur, et le cœur obstiné. C'est à eux que je t'envoie, et tu leur diras : 'Ainsi parle le Seigneur Dieu...' Alors, qu'ils écoutent ou qu'ils s'y refusent — car c'est une engeance de rebelles —, ils sauront qu'il y a un prophète au milieu d'eux. » (Ez 2,2-5)

Frères, les révélations que j'ai reçues sont tellement exceptionnelles que, pour m'empêcher de me surestimer, j'ai dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour m'empêcher de me surestimer. Par trois fois, j'ai prié le Seigneur de l'écarter de moi. Mais il m'a déclaré : « Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. C'est pourquoi j'accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. (2Co 12,7-10)

Jésus est parti pour son pays, et ses disciples le suivent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient : « D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses soeurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à cause de lui. Jésus leur disait : « Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Il s'étonna de leur manque de foi. Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant. (Mc 6,1-10)
 



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Profil
Roger Laroche
Roger Laroche
J'ai fait un stage dans l'Unité pastorale du Vieux-Beauport à Québec. Je suis psychologue et j'ai travaillé durant plusieurs années dans les hôpitaux de Montréal. Je suis à l'origine du Comité Jeunesse 12-35 ans du Vieux-Beauport qui offre des activités aux ados et aux jeunes adultes. Dans ce blogue, je mets en ligne mes principales prises de parole et des commentaires que je vous partage avec joie. En espérant que tout cela saura vous plaire.




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