Dans un peu plus d'une semaine, on va fêter Noël. On va fêter la naissance de Jésus. Et au même moment, on va rencontrer des membres de nos familles qui n’ont pas envie d’entendre parler de Jésus. J’aimerais vous proposer une réflexion sur nos relations avec les gens qui ne s’intéressent pas à Jésus. En s’inspirant de Jean Baptiste (Jn 1,6-8.19-28), est-ce qu’on peut préparer le chemin du Seigneur dans nos familles d’aujourd’hui, en sachant ce qu’elles sont ?
Jean Baptiste, on le connaît, c’est un gars qui annonçait l’arrivée du messie. Il y a des grandes foules qui venaient le voir et les gens étaient enthousiastes. Ils venaient confesser leurs péchés, ils étaient prêts à se mouiller, à se faire baptiser, ils voulaient changer de vie pour montrer qu’ils étaient prêts à accueillir le messie. Mais ce n’est pas d’eux-autres dont on nous parle dans l’Évangile d’aujourd’hui. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, on raconte que les Juifs de Jérusalem voulaient enquêter sur Jean Baptiste. Au lieu de se déplacer eux-mêmes pour aller voir Jean Baptiste, ils envoient une délégation d’enquêteurs pharisiens qui vont aller lui poser des questions à leur place et ensuite leur rapporter les réponses. Jean Baptiste est habitué de recevoir des gens qui parlent avec leur cœur et qui viennent confesser leurs péchés, mais aujourd’hui, ce n’est pas ça qui se passe. Il reçoit des enquêteurs qui n’ont pas envie de se mouiller, qui sont critiques, méfiants, distants, soupçonneux, anonymes : ils ne sont pas là pour parler avec leur cœur. Et c’est justement là le sujet de l’Évangile d’aujourd’hui: on raconte comment Jean Baptiste s’y prend pour témoigner de sa foi quand il parle à des gens fermés.
Qu’est-ce que Jean Baptiste dit aux pharisiens ? Il leur dit d’abord : «JE NE SUIS PAS LE MESSIE». C’est une réponse qui est spéciale parce que je trouve qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de monde qui se prennent pour le messie, autant des catholiques que des non-catholiques. Il y a des gens qu’à les écouter parler, on dirait qu’ils en savent des affaires sur la religion. Ils les ont les solutions. Ils savent quoi faire pour l’avenir de l’Église. Ils nous disent qu’est-ce qu’on devrait faire et qu’est-ce qu’on devrait penser. On a juste à faire ce qu’ils nous disent et tout va bien aller. Jean Baptiste, lui, il dit : «le messie, c’est pas moi, c’est quelqu’un d’autre. La lumière, c’est pas moi, c’est quelqu’un d’autre : je ne suis pas ici pour vous éclairer. Je ne suis pas ici pour vous faire la leçon. Je n’ai pas réponse à tout. Tout ce que je peux faire, c’est peut-être de vous suggérer de vous tourner vers le messie.»
Plus tard, Jean Baptiste va un peu plus loin et il dit : «AU MILIEU DE VOUS SE TIENT CELUI QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS : C’EST LUI QUI VIENT DERRIÈRE MOI, ET JE NE SUIS PAS DIGNE DE DÉFAIRE LA COURROIE DE SA SANDALE». Jean Baptiste ne fait pas de grands discours aux pharisiens, mais il les renvoie à leur expérience. Il leur dit que le messie est autour d’eux. Si, dans le temps des fêtes, il y a des gens qui viennent nous voir et qu’ils nous questionnent sur notre foi ou sur la religion, on pourrait peut-être leur répondre : «Je crois qu’il y a quelqu’un qui est au milieu de nous et je crois que ce quelqu’un- là, il est proche de toi». Il me semble que ça ressemblerait à la réponse de Jean Baptiste aux pharisiens.
J’aimerais poursuivre en vous parlant d’une expérience qu’on a vécue avec le comité de pastorale jeunesse. Vous savez qu’on a un comité jeunesse et le but de notre comité, c’est de rejoindre les gens qui sont loin de l’Église, en particulier les jeunes. Comme première activité, on a organisé une bénédiction des articles de sport dans une église. Je ne vous parlerai pas de toute la célébration, ce serait trop long, mais je voudrais parler d’un temps fort qu’on a vécu. On était rendus aux prières universelles, et on a demandé aux gens d’exprimer tout haut leurs prières, dans leurs mots à eux. Je me promenais dans l’église avec un micro sans fil. Il y avait 250 personnes dans l’église. Une des premières personnes qui a demandé le micro, c’est une adolescente et elle s’est mise à dire que ça allait mal dans sa vie et elle demandait à Dieu de l’aider. Par la suite, ça a créé un effet d’entraînement et il y a eu toutes sortes de personnes qui ont demandé le micro et qui nous ont parlé de leurs souffrances en demandant à Dieu de les aider. On a été touchés et on a été surpris de tout ce monde-là qui parlait de leurs souffrances dans l’église. Je dirais même que ça a été une expérience de joie, la joie intérieure qu’on ressent quand on se sent en communion les uns avec les autres. Et quand j’ai entendu ça, ça m’a ramené à l’Évangile d’aujourd’hui : «au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas». Je me suis dit : «Jésus est au milieu de nous, ici dans l’église, mais je ne le connaissais pas de cette manière-là». Pour moi c’était clair que c’est la voix de Jésus que j’entendais à travers la voix des gens souffrants qui étaient ici dans l’église.
Pour la suite de l’eucharistie, on pourrait demander au Seigneur de nous aider à se préparer à recevoir Jésus à Noël, pour nous-mêmes et pour nos familles. On pourrait lui demander de nous éclairer pour savoir comment préparer le chemin du Seigneur qui va naître dans nos familles … avec les vraies personnes qui en font partie, telles qu’elles sont.
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