« Tu l’as révélé aux tout-petits » Mathieu 11, 25 (Crédits photo : Domaine public)
Si c’était nécessaire, je donnerais comme titre à cette homélie : « les secrets de Dieu ». Il représenterait bien, je pense, le message de l’évangile d’aujourd’hui qui nous parle de Dieu et de notre relation à lui.
I - Un secret
Un secret ? Qu'est-ce que c’est ? Ça peut être deux choses.
D’abord, cela peut être quelque chose qu’on veut cacher, qu'on ne veut pas que les autres sachent : le montant de son salaire, par exemple pour prendre un exemple anodin. Cela peut aussi être plus sérieux parfois.
Un secret, aussi ça peut être quelque chose de très intime, personnel, qu’on ne dit pas à tout le monde. On le partage seulement avec ses amis, sa famille, ceux et celles qu’on aime. Et aussi quand on le partage, on s’attend que l’autre personne soit responsable, qu’elle ne rit pas de nous, qu’elle nous respecte.
Cela m’est arrivé souvent comme conseilleur spirituel, de partager ainsi des secrets. Parfois après plusieurs rencontres avec un séminariste, dans la confiance, il me révélait ce qui le faisait souffrir, le manque d’amour de son père, ses difficultés pour étudier, son manque d’argent …que sais-je… des choses encore plus intimes parfois.
II – Le lien avec l’évangile
Hé bien! C’est ce genre de secret, cette intimité, que Dieu veut partager avec nous. Il ne veut rien nous cacher, mais il attend pour se révéler, nous révéler son amour, que se crée avec lui une confiance, une intimité, un partage. C’est ce que dit le texte de l’évangile lorsqu’on y lit : « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » Et la suite : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ».
Bien sûr pour pouvoir entrer dans les secrets de Dieu, il faut le vouloir, il faut chercher…et pas seulement avec sa tête (les savants dont parle Jésus), avec son argent et ses influences (les puissants et les sages), mais d’abord et avant tout avec son cœur. C’est pourquoi, ce passage extraordinaire de l’évangile de saint Mathieu est au cœur de l’enseignement et de la prédication de Jésus. Dieu se révèle aux tout-petits. Et qui que nous soyons, devant Dieu nous sommes toujours des tout-petits, nous avons besoin de lui.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus dont la popularité dans le peuple de Dieu ne se dément pas l’avait bien compris. Pour Thérèse, nous n'avons pas à devenir petits, nous le sommes. Et c'est là que l'amour de Dieu nous rejoint et nous rencontre. Thérèse sait qu'elle est petite. Et elle prend conscience que Dieu aime ceux qui sont assez petits pour reconnaître qu'ils manquent de quelque chose
III- Application
La problématique aujourd’hui dans notre société riche exalte la performance et la réussite personnelle. Cette orientation - qui n’est pas mauvaise en soi - peut entraîner hélas! un manque d’ouverture à Dieu, aux choses spirituelles. On a presque tout : le confort, des biens en grand nombre, des connaissances. On risque de s'y enfermer et ainsi de ne plus désirer autre chose. On n’a plus besoin de Dieu. On ne reconnaît pas sa petitesse, sa pauvreté car, comme le souligne souvent le pape François, les petits et les pauvres s’en remettent plus facilement à Dieu.
C’est ce qu’un confrère missionnaire de retour du Paraguay en Amérique du Sud me confiait en me disant comment il trouvait cela dur depuis son retour au Québec. Je lui demandais pourquoi et il me répondait que là-bas les gens sont pauvres et démunis, mais ils se tournent facilement vers Dieu. Ils ne sont pas plus saints que nous autres, mais ils aiment partager, prier, manifester leur foi. La foi en Dieu fait partie intégrante de leur vie.
Ses réflexions me faisaient penser à l’évangile d’aujourd’hui et je me disais, oui, ici au Québec, peut-être qu'on se pense trop savants, trop fins, trop performants, trop bons. C’est pourquoi on ne sent plus le besoin de s’ouvrir à Dieu, d'aller vers des valeurs non uniquement matérielles, mais spirituelles comme l’amour, le pardon, la bonté, le partage, la foi en Dieu.
En tout cas, l’évangile d’aujourd’hui nous invite à faire confiance à l’amour de Dieu pour nous dans notre vie. Dieu s’attend qu’on lui partage nos secrets car il nous respecte dans ce que nous sommes. « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Conclusion
Oui, notre relation à Dieu est comme celle qu’on a avec quelqu’un dont on partage les secrets. On se confie à lui, on vit une intimité avec lui et on lui fait confiance en tout.
Que cette messe soit l’occasion d’ouvrir à Dieu notre cœur et nous pouvons être sûrs qu’en retour Dieu nous apportera la paix, la joie, le repos. C’est ce que je vous souhaite à toutes et à tous
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
1 juillet 2020
I - Un secret
Un secret ? Qu'est-ce que c’est ? Ça peut être deux choses.
D’abord, cela peut être quelque chose qu’on veut cacher, qu'on ne veut pas que les autres sachent : le montant de son salaire, par exemple pour prendre un exemple anodin. Cela peut aussi être plus sérieux parfois.
Un secret, aussi ça peut être quelque chose de très intime, personnel, qu’on ne dit pas à tout le monde. On le partage seulement avec ses amis, sa famille, ceux et celles qu’on aime. Et aussi quand on le partage, on s’attend que l’autre personne soit responsable, qu’elle ne rit pas de nous, qu’elle nous respecte.
Cela m’est arrivé souvent comme conseilleur spirituel, de partager ainsi des secrets. Parfois après plusieurs rencontres avec un séminariste, dans la confiance, il me révélait ce qui le faisait souffrir, le manque d’amour de son père, ses difficultés pour étudier, son manque d’argent …que sais-je… des choses encore plus intimes parfois.
II – Le lien avec l’évangile
Hé bien! C’est ce genre de secret, cette intimité, que Dieu veut partager avec nous. Il ne veut rien nous cacher, mais il attend pour se révéler, nous révéler son amour, que se crée avec lui une confiance, une intimité, un partage. C’est ce que dit le texte de l’évangile lorsqu’on y lit : « Personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » Et la suite : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ».
Bien sûr pour pouvoir entrer dans les secrets de Dieu, il faut le vouloir, il faut chercher…et pas seulement avec sa tête (les savants dont parle Jésus), avec son argent et ses influences (les puissants et les sages), mais d’abord et avant tout avec son cœur. C’est pourquoi, ce passage extraordinaire de l’évangile de saint Mathieu est au cœur de l’enseignement et de la prédication de Jésus. Dieu se révèle aux tout-petits. Et qui que nous soyons, devant Dieu nous sommes toujours des tout-petits, nous avons besoin de lui.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus dont la popularité dans le peuple de Dieu ne se dément pas l’avait bien compris. Pour Thérèse, nous n'avons pas à devenir petits, nous le sommes. Et c'est là que l'amour de Dieu nous rejoint et nous rencontre. Thérèse sait qu'elle est petite. Et elle prend conscience que Dieu aime ceux qui sont assez petits pour reconnaître qu'ils manquent de quelque chose
III- Application
La problématique aujourd’hui dans notre société riche exalte la performance et la réussite personnelle. Cette orientation - qui n’est pas mauvaise en soi - peut entraîner hélas! un manque d’ouverture à Dieu, aux choses spirituelles. On a presque tout : le confort, des biens en grand nombre, des connaissances. On risque de s'y enfermer et ainsi de ne plus désirer autre chose. On n’a plus besoin de Dieu. On ne reconnaît pas sa petitesse, sa pauvreté car, comme le souligne souvent le pape François, les petits et les pauvres s’en remettent plus facilement à Dieu.
C’est ce qu’un confrère missionnaire de retour du Paraguay en Amérique du Sud me confiait en me disant comment il trouvait cela dur depuis son retour au Québec. Je lui demandais pourquoi et il me répondait que là-bas les gens sont pauvres et démunis, mais ils se tournent facilement vers Dieu. Ils ne sont pas plus saints que nous autres, mais ils aiment partager, prier, manifester leur foi. La foi en Dieu fait partie intégrante de leur vie.
Ses réflexions me faisaient penser à l’évangile d’aujourd’hui et je me disais, oui, ici au Québec, peut-être qu'on se pense trop savants, trop fins, trop performants, trop bons. C’est pourquoi on ne sent plus le besoin de s’ouvrir à Dieu, d'aller vers des valeurs non uniquement matérielles, mais spirituelles comme l’amour, le pardon, la bonté, le partage, la foi en Dieu.
En tout cas, l’évangile d’aujourd’hui nous invite à faire confiance à l’amour de Dieu pour nous dans notre vie. Dieu s’attend qu’on lui partage nos secrets car il nous respecte dans ce que nous sommes. « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Conclusion
Oui, notre relation à Dieu est comme celle qu’on a avec quelqu’un dont on partage les secrets. On se confie à lui, on vit une intimité avec lui et on lui fait confiance en tout.
Que cette messe soit l’occasion d’ouvrir à Dieu notre cœur et nous pouvons être sûrs qu’en retour Dieu nous apportera la paix, la joie, le repos. C’est ce que je vous souhaite à toutes et à tous
Amen!
Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec
1 juillet 2020
LECTURES DE LA MESSE pour le 14e dimanche du temps ordinaire Année A
PREMIÈRE LECTURE
« Voici ton roi qui vient à toi : il est pauvre » (Za 9, 9-10)
Lecture du livre du prophète Zacharie
Ainsi parle le Seigneur :
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion !
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem !
Voici ton roi qui vient à toi :
il est juste et victorieux,
pauvre et monté sur un âne,
un ânon, le petit d’une ânesse.
Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre,
et de Jérusalem les chevaux de combat ;
il brisera l’arc de guerre,
et il proclamera la paix aux nations.
Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre,
et de l’Euphrate à l’autre bout du pays. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14)
R/ Mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom toujours et à jamais ! ou : Alléluia ! (Ps 144, 1)
Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi ;
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.
DEUXIÈME LECTURE
« Si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez » (Rm 8, 9.11-13)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous celle de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ
ne lui appartient pas.
Mais si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
donnera aussi la vie à vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette,
mais elle n’est pas envers la chair
pour devoir vivre selon la chair.
Car si vous vivez selon la chair,
vous allez mourir ;
mais si, par l’Esprit,
vous tuez les agissements de l’homme pécheur,
vous vivrez.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit la parole et dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
PREMIÈRE LECTURE
« Voici ton roi qui vient à toi : il est pauvre » (Za 9, 9-10)
Lecture du livre du prophète Zacharie
Ainsi parle le Seigneur :
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion !
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem !
Voici ton roi qui vient à toi :
il est juste et victorieux,
pauvre et monté sur un âne,
un ânon, le petit d’une ânesse.
Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre,
et de Jérusalem les chevaux de combat ;
il brisera l’arc de guerre,
et il proclamera la paix aux nations.
Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre,
et de l’Euphrate à l’autre bout du pays. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14)
R/ Mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom toujours et à jamais ! ou : Alléluia ! (Ps 144, 1)
Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi ;
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.
DEUXIÈME LECTURE
« Si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez » (Rm 8, 9.11-13)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous celle de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ
ne lui appartient pas.
Mais si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
donnera aussi la vie à vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette,
mais elle n’est pas envers la chair
pour devoir vivre selon la chair.
Car si vous vivez selon la chair,
vous allez mourir ;
mais si, par l’Esprit,
vous tuez les agissements de l’homme pécheur,
vous vivrez.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus prit la parole et dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Mardi 30 Juin 2020
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