Carrefour Kairos Hermann Giguère Page personnelle

DERNIÈRES HOMÉLIES
Cliquez sur DERNIÈRES HOMÉLIES pour lire l'homélie du dimanche. Bienvenue!

           

Homélie pour le 24e dimanche du temps ordinaire Année C : « L'amour a toujours le dernier mot »

Homélies dominicales pour les temps liturgiques. Homélie pour le 24e dimanche du temps ordinaire Année C le 11 septembre 2022 par Mgr Hermann Giguère P.H. du Séminaire de Québec. Textes : Exode 32, 7-14, I Timothée 1, 12-17 et Luc 15, 1-32 (la brebis perdue et le fils prodigue).



Le Retour du fils prodigue (en néerlandais, « Terugkeer van de Verloren Zoon ») tableau de Rembrandt, peint en 1668 (Domaine public)
Le Retour du fils prodigue (en néerlandais, « Terugkeer van de Verloren Zoon ») tableau de Rembrandt, peint en 1668 (Domaine public)
Il y une peinture célèbre, celle de Rembrandt que vous avez sûrement vue souvent, qui porte sur cet épisode de l'enfant prodigue, mais qui met l'accent plutôt sur le père miséricordieux.. On voit le fils prodigue à genoux et un homme plus âgé au visage doux et bon qui l’entoure de ses bras dont l'un ressemble à celui d'une femme, d'une mère, le tout dans une lumière diffuse et dans des teintes douces. Le peintre a compris le sens premier de cette parabole qu’on a appelée la plupart du temps « la parabole de l’enfant prodigue », alors que qu’elle raconte la « miséricorde d’un père » et qu’elle pourrait s’appeler plutôt « la parabole du Père miséricordieux ».

Cette parabole est un récit et une mise en scène des plus animées et des plus parlantes. Elle est portée par les interactions des trois personnages sur lesquels nous nous arrêterons brièvement à tour de rôle car, remarquez-le bien, nous pouvons à des degrés divers être chacun de ces personnages à un moment ou l’autre. Ils coexistent en nous pour le meilleur et pour le pire. Suivons les personnages de la parabole dans l’ordre du récit.

I - Le jeune fils

Il se jette aux genoux de son père pour exprimer sa conversion. Conversion au sens fort du terme veut dire « retournement » « changement ». C’est le sens du terme grec « metanoia ». C'est pourquoi, le fils prodigue se jette à genoux devant son père.

Même physiquement, se mettre à genoux demande un effort. Ce n’est pas facile. Aujourd’hui avec le temps et avec les limites de l’âge les dangers de cette manœuvre pour l’équilibre frappent bien des gens. Ils ne peuvent pas se mettre à genoux physiquement, on le comprends, mais ils peuvent le faire spirituellement comme l'a fait l’enfant prodigue.

Si nous nous mettons à genoux devant Dieu, si nous nous retournons vers Dieu, nous entrons dans une démarche de changement, un changement radical parfois où nous confessons que nous avons péché : « J’ai péché contre toi, Père ». Mais ce changement est aussi une démarche continuelle à poursuivre car, comme le dit saint Paul, les ténèbres et la lumière, le mal et le péché cohabitent toujours en nous : « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » (Romains 7, 19).

II - Le père

Si nous tournons notre regard vers le deuxième acteur de ce récit, le père, ce qui nous frappe dans le tableau de Rembrandt ce sont les bras ouverts qui encerclent le fils retrouvé.

Ces bras ouverts sont un symbole puissant d’un amour toujours prêt à se manifester, un amour qui désire la vie du pécheur et non sa mort, un amour désintéressé et inconditionnel. Oui, tel est l’amour du Père des cieux.

Les parents savent un peu ce qu’il en coûte de recevoir un fils ou une fille qui revient de loin parfois. Leur amour ne pose pas de question. Tel est l’amour du Père miséricordieux qui nous a donné Jésus, son Fils Bien-aimé pour notre salut et le salut du monde. Tel est l’amour du Père miséricordieux qui surpasse tout ce qu’on peut imaginer « folie pour les hommes » , mais « sagesse pour Dieu » (I Corinthiens 1, 25 ss.).

Il ne s’agit pas, par ailleurs, d’un amour qui se ferme les yeux sur l’autre, qui reste à un niveau superficiel et qui permet tout. Au contraire, cet amour fait grandir. Cet amour respecte la personne dans ce qu’elle est au plus profond d’elle-même. Cet amour te permet de devenir ce que tu es réellement « un fils » ou « une fille » bien-aimés de Dieu. « Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils du Père…vous n’êtes plus esclaves, mais enfants du Père » proclame saint Paul aux Romains (Romains 8, 15).

III - Le fils aîné

Enfin, venons-en au fils aîné. Il est en retrait dans le tableau de Rembrandt. Il murmure et se « défoule », dirait-on en québécois. Le récit de l’évangile nous rapporte les paroles qui lui sont prêtées. "Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Et quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras."

Que penser de ce personnage? Il nous interroge, car il a de bons arguments. Il souhaite ce qu'on appellerait aujourd'hui la "parité", le même traitement que son frère. mais il en reste à ce plan du "donnant-donnant", de la justice étroite et matérielle. Ce qui cloche, c’est son refus d’entrer dans le mouvement d’amour du père. Il se tient à l’écart dans son monde pour se protéger, pour ne pas se remettre en question. Bien sûr qu’il a été un bon fils. Mais où était son cœur pendant tout ce temps? S’est-il contenté de suivre des préceptes uniquement?

La question se pose non seulement pour lui mais pour chacun et à chacune d’entre nous. « Ce ne sont pas ceux qui disent ‘Seigneur’ qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père » (Romains 2, 13), ceux et celles qui entrent dans le mouvement d’amour de Dieu qui se donne et qui sauve.

Conclusion

Que cette célébration dominicale dans le sillage de ce texte si riche de la parabole du Père miséricordieux, nous invite à nous mettre en marche pour entrer de plus en plus dans le mouvement d’amour du Père qui nous accueille à sa table sous les signes du Pain et du Vin partagés.

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec


6 septembre 2022




LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire » (Ex 32, 7-11.13-14)
Lecture du livre de l’Exode

En ces jours-là,
le Seigneur parla à Moïse :
« Va, descends,
car ton peuple s’est corrompu,
lui que tu as fait monter du pays d’Égypte.
Ils n’auront pas mis longtemps
à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre !
Ils se sont fait un veau en métal fondu
et se sont prosternés devant lui.
Ils lui ont offert des sacrifices en proclamant :
‘Israël, voici tes dieux,
qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.’ »

Le Seigneur dit encore à Moïse :
« Je vois que ce peuple
est un peuple à la nuque raide.
Maintenant, laisse-moi faire ;
ma colère va s’enflammer contre eux
et je vais les exterminer !
Mais, de toi, je ferai une grande nation. »
Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu
en disant :
« Pourquoi, Seigneur,
ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple,
que tu as fait sortir du pays d’Égypte
par ta grande force et ta main puissante ?
Souviens-toi de tes serviteurs,
Abraham, Isaac et Israël,
à qui tu as juré par toi-même :
‘Je multiplierai votre descendance
comme les étoiles du ciel ;
je donnerai, comme je l’ai dit,
tout ce pays à vos descendants,
et il sera pour toujours leur héritage.’ »
Le Seigneur renonça
au mal qu’il avait voulu faire à son peuple.

– Parole du Seigneur.

PSAUME
(Ps 50 (51), 3-4, 12-13, 17.19)
R/ Oui, je me lèverai,
et j’irai vers mon Père. (Lc 15, 18)

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

DEUXIÈME LECTURE
« Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Tm 1, 12-17)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre à Timothée

Bien-aimé,
je suis plein de gratitude
envers celui qui me donne la force,
le Christ Jésus notre Seigneur,
car il m’a estimé digne de confiance lorsqu’il m’a chargé du ministère,
moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent.
Mais il m’a été fait miséricorde,
car j’avais agi par ignorance,
n’ayant pas encore la foi ;
la grâce de notre Seigneur a été encore plus abondante,
avec la foi, et avec l’amour qui est dans le Christ Jésus.

Voici une parole digne de foi,
et qui mérite d’être accueillie sans réserve :
le Christ Jésus est venu dans le monde
pour sauver les pécheurs ;
et moi, je suis le premier des pécheurs.
Mais s’il m’a été fait miséricorde,
c’est afin qu’en moi le premier,
le Christ Jésus montre toute sa patience,
pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en lui,
en vue de la vie éternelle.

Au roi des siècles,
au Dieu immortel, invisible et unique,
honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE
« Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15, 1-32)
Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !’
Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’
Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »

Jésus dit encore :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.



OU LECTURE BREVE

ÉVANGILE
« Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15, 1-10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !’
Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une,
ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison,
et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?
Quand elle l’a retrouvée,
elle rassemble ses amies et ses voisines
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’
Ainsi je vous le dis :
Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se convertit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Mardi 6 Septembre 2022
Lu 1686 fois




Actualités et documents | Allocutions et conférences | Homélies | Réflexions | Actualité SME Archives | SME-Info Archives | Nominations SME Archives | Année jubilaire François de Laval 2008 | Année sacerdotale | 350e du SME


Cliquez sur le nom de la rubrique au début de l'article pour avoir la liste des articles précédents dans la même rubrique.





Cliquez pour des explications sur le sigle SME qui identifie le Séminaire de Québec depuis ses origines
Porte cochère du Vieux Séminaire

Séminaire de Québec
1, rue des Remparts
Québec,QC
Canada
G1R 5L7
tél.:418-692-3981
téléc.:418-692-4345


Pour nous rejoindre veuillez envoyer vos messages en cliquant ici.