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Homélie pour le 2e dimanche de Pâques (Année B) ou Dimanche de la Miséricorde divine « Mon Seigneur et mon Dieu »

Homélies dominicales pour les temps liturgiques par Mgr Hermann Giguère P.H. du Séminaire de Québec. Homélie du 8 avril 2018 Année B. Textes: Actes des Apôtres 4, 32-35, I Jean 5, 1-6 et Jean 20, 19-31.



Huile sur panneau dans l'église Saint-Thomas, une église romane située à Llupia dans le département français des Pyrénées-Orientales. Premier quart du XVIe siècle par le Maître de Llupia (Crédits photo : Commune de Llupia). C'est en 1998 , lors des travaux de restauration du retable baroque de l'église de Saint-Thomas que des panneaux gothiques peints d'un ancien retable ont été découverts.
Huile sur panneau dans l'église Saint-Thomas, une église romane située à Llupia dans le département français des Pyrénées-Orientales. Premier quart du XVIe siècle par le Maître de Llupia (Crédits photo : Commune de Llupia). C'est en 1998 , lors des travaux de restauration du retable baroque de l'église de Saint-Thomas que des panneaux gothiques peints d'un ancien retable ont été découverts.
Nous sommes toujours dans la lumière de Pâques. C'est pourquoi, la liturgie intitule ce dimanche « deuxième dimanche de Pâques » et non pas premier dimanche après Pâques. Pâques se continue. Le pape saint Jean-Paul II a ajouté à cette réalité pascale le thème de la miséricorde divine en en faisant le Dimanche de la Miséricorde divine en réponse aux demandes venues de Sainte Faustine qui a vécu dans le diocèse de Cracovie dont il avait été évêque avant de devenir pape.

I - L'accueil de la miséricorde divine

Cette thématique de la miséricorde divine est profondément reliée au mystère de la Résurrection de Jésus que Pâques nous fait célébrer. En effet, dans le message de sainte Faustine, c'est tout le mystère pascal qui est en cause. En demandant de souligner à chaque jour le moment de la mort de Jésus en s'arrêtant à 3 heures de l'après-midi et en proposant la prière « Jésus, j'ai confiance en toi », la dévotion à la miséricorde divine ne se fixe pas sur celle-ci comme un simple attribut de Dieu. Elle nous renvoie à la logique de l'Incarnation où nous vénérons Jésus comme le don de Dieu à l'humanité. Oui! en Jésus, c'est le Fils bien-aimé du Père qui vient parmi nous. Il partage notre condition humaine. Nous pouvons maintenant aller vers lui et par lui vers Dieu. Lorsque nous lui disons « Jésus, j'ai confiance en toi », nous entrons avec lui dans le chemin de la miséricorde divine qui reflète un amour éternel de Dieu pour ses enfants et une proximité des tous les instants.

Le chemin de la miséricorde est proposé à tous les baptisés. Leurs coeurs se laissent émouvoir par les souffrances du monde. Devant l'ampleur de celles-ci, les baptisés seraient écrasés s'ils ne pouvaient, en disant « Jésus, j'ai confiance en toi », mettre toute leur confiance en Celui qui a vaincu le monde.

Cet acte de foi en Jésus, souvent repris, est le message premier de sainte Faustine qui recommande de le répéter dans son coeur et en paroles et de le faire aussi de diverses façons comme dans les litanies ou le chapelet de la miséricorde divine. Je ne m'étends pas plus longuement sur la dévotion à la miséricorde divine. Les lectures de la messe nous gardent dans le sillage de la fête de Pâques qui dure 50 jours, jusqu'à la fête de la Pentecôte. Je voudrais m'y attarder un peu maintenant.

II - L'Esprit à l'oeuvre

Lorsque j'ai entendu les textes de la messe d'aujourd'hui j'ai été frappé par le fait que ce que la première lecture nous raconte s'est passé après la Pentecôte, après la descente de l'Esprit sur les Apôtres. « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme » est-il écrit. Le résultat de la foi en la résurrection du Christ animée par son Esprit cimente les gens les uns avec les autres. Elle crée une communauté où le partage est le coeur de celle-ci. Remplis de Jésus, les premiers chrétiens, loin de se replier sur une expérience extraordinaire de rencontre avec le Ressuscité, sont ancrés dans leur vie concrète qui est transformée par l'action de l'Esprit en eux. Le message de Jésus n'a plus besoin de mots, il est leur vie.

S'ils peuvent agir ainsi c'est qu'ils ont reçu la Bonne Nouvelle du Salut à travers des témoins dont les plus importants sont les Apôtres qui ont suivi Jésus tout au long de son ministère. On les voit dans l'évangile avec Jésus Ressuscité qui leur donne l'Esprit Saint. En effet, ceux-ci, après la Résurrection de Jésus, ont reçu l'Esprit Saint de façon spéciale pour être les piliers, les fondations, de l'Église, de la communauté des croyants et croyantes.

En soufflant sur eux, ici dans l'épisode que nous raconte l'évangile, Jésus leur donne d'être, dans leur mission, les acteurs privilégiés de sa miséricorde pour toute personne : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés,ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». Ce don sera une partie importante de leur ministère futur et de celui de l'Église.

C'est non seulement un pouvoir qui leur est donné mais c'est surtout une mission dans la ligne de l'amour de Dieu pour ses enfants que Jésus a comparé dans la parabole de l'enfant prodigue au père qui accueille son fils avec joie après les frasques de ce dernier. « Tes péchés te sont pardonnés ». Le père de la parabole fait tuer le veau gras et offre un festin pour son fils qui était perdu et qui est revenu. C'est ce que fait Dieu, notre Père miséricordieux, pour chacun et chacune de nous.

Cette miséricorde prend corps dans le ministère que les apôtres reçoivent de Jésus Ressuscité et qui est devenu au fil des siècles le Sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation sur lequel insiste souvent le pape François. Ce sacrement est le sacrement de la miséricorde divine.

III - Un acte de foi renouvelée

On voit dans la suite du texte de l'évangile le cheminement personnel d'un de ces piliers de l'Église que sont les Apôtres. Il s'agit de l'apôtre Thomas. Celui-ci fait partie du groupe, mais il désire, comme il le dit, voir de ses yeux et toucher de sa main le Christ ressuscité. Le témoignage des autres disciples ne lui suffit pas. Nous sommes nous aussi souvent comme lui, nous sommes « Thomas ».

Lors de la visite de Jésus qui nous est racontée où Thomas est présent Jésus le provoque en lui disant « Mets ta main ». En d'autres termes : « Continue tes recherches avec ton bon sens et ton intelligence », mais aussi, en sous-entendu, «ouvre ton coeur en même temps à ma présence dans la foi qui va au-delà des preuves scientifiques ou matérielles, de ce que tu peux toucher avec ta main. C'est ainsi que tu me rencontreras ».

Et la rencontre se produit. « Mon Seigneur et mon Dieu » s'écrie Thomas. A-t-il pleuré de joie ? Je ne sais. Mais il s'est totalement remis à Jésus, relevé des morts et vivant pour toujours en Dieu. Il ne rencontre pas une autre personne que celle qu'il a connue. Dans la foi, il reconnaît que c'est bien ce Jésus qu'il a fréquenté durant sa vie antérieure qui est là. Il sera désormais présent à tous les moments de sa vie. Il demeurera toujours avec lui. C'est cette Bonne Nouvelle du Salut qu'il ira proclamer jusqu'aux Indes, dit-on.


Conclusion

Vous voyez que ce dimanche nous apporte de belles pistes de réflexion et nous invite ainsi 1) à l'accueil de la miséricorde divine 2) à la redécouverte de l'action de l'Esprit Saint dans l'Église 3) à un acte de foi renouvelée en la Seigneurie de Jésus Christ lui disant avec Thomas « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Que cette Eucharistie qui nous a permis de partager ensemble la Parole de Dieu nous nourrisse au point où, comme les premiers chrétiens, nous saurons partager du fond du coeur avec nos frères et soeurs et ainsi, comme le dit des Apôtres la première lecture, rendre témoignage à la résurrection du Christ « avec grande puissance ».

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec


16 avril 2019


Lectures de la messe pour le 2e dimanche de Pâques (Année B)

Première lecture
« Un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32-35)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme ;
et personne ne disait
que ses biens lui appartenaient en propre,
mais ils avaient tout en commun.
C’est avec une grande puissance
que les Apôtres rendaient témoignage
de la résurrection du Seigneur Jésus,
et une grâce abondante reposait sur eux tous.
Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence,
car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons
les vendaient,
et ils apportaient le montant de la vente
pour le déposer aux pieds des Apôtres ;
puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.

– Parole du Seigneur.
Psaume
(117 (118), 2-4, 16ab-18, 22-24)

R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia ! (117,1)

Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
Il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,
mais sans me livrer à la mort.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Deuxième lecture
« Tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde » (1 Jn 5, 1-6)

Lecture de la première lettre de saint Jean

Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.

Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?

C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.

– Parole du Seigneur.
Évangile
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)

Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

C’était après la mort de Jésus.
Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :

« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

– Acclamons la Parole de Dieu.

















Mardi 3 Avril 2018
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