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Homélie pour les fidèles défunts, le 2 novembre : Une semence de vie éternelle

Homélie pour la commémoration des fidèles défunts au Séminaire de Québec 2 novembre 2006 Textes de l'Écriture: Isaïe, 25, 6a.7-9 Romains 8, 14-17 Jean 12,24-28 par le supérieur général, Mgr Hermann Giguère.



Le jugement dernier de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine à St-Pierre de Rome
Le jugement dernier de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine à St-Pierre de Rome
En ce jour de la commémoration des fidèles défunts, pour les croyants que nous sommes, ce n’est pas le « jour des morts », mais bien le « jour des vivants ». En effet, ce que nous célébrons dans la prière pour les défunts, c’est le lien durable avec ceux et celles qui nous ont précédés, un lien de souvenir et de mémoire mais aussi de tendresse et vie.

I- Un lien de souvenir et de mémoire

Le souvenir est une fonction importante de l’esprit humain. Le souvenir nous ramène au temps et il nous en fait percevoir la fugacité. Car se souvenir, c’est tenter de garder des traces de ce qui n’est plus. Le passé nous a quitté. Il ne reviendra plus. Tel est le lot de notre destinée humaine faite d’instants et de moments qui s’envolent les uns après les autres.

Sommes-nous pour autant comme des êtres à la dérive dans un immense chaos sans aucun sens? Non, nous dit Isaïe dans la première lecture. Un festin se prépare pour tous le peuples sur la montagne. Notre vie a un sens. Elle se morcelle dans le temps, bien sûr, mais elle est remplie d’une présence. Elle a été, elle est sauvée par Celui en qui nous espérons. « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés. » C’est lui le Seigneur qui a ressuscité Jésus d’entre les morts. Le premier il est passé de la mort à la vie nouvelle, premier-né d’une multitude de frères et sœurs.

Et c’est là que la liturgie de ce jour nous amène non seulement à nous souvenir mais à faire mémoire, car faire mémoire c’est plus que se souvenir, que retrouver des traces, c’est vivre une présence toujours actuelle. Faire mémoire, c’est, dans notre aujourd’hui, reconnaître le lien durable qui existe entre tous les membres du Corps mystique du Christ, pèlerins sur la terre, membres souffrants du purgatoire, bienheureux dans le ciel.

II- Un lien de tendresse et de vie

Pouvons-nous décrire plus précisément ce lien durable entre tous les membres du Corps mystique du Christ ?

L’évangile de ce jour nous donne une piste des plus stimulantes et nous permet d’en saisir un aspect essentiel.

C’est le mystère de la glorification de Jésus. : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai ». Tout se joue dans l’abaissement du Fils de Dieu sur la croix qui ouvre sur l’exaltation de la Résurrection. Le chemin de la glorification est une semence de vie éternelle. Le grain de blé jeté en terre meurt et il porte beaucoup de fruit. S’il ne meurt pas il reste seul. Jésus est lui-même le grain de blé qui fructifie par la mort. Par sa mort, il portera beaucoup de fruit, une riche moisson en ouvrant le salut non seulement aux Juifs, mais aussi aux païens et à toutes les nations invitées au « festin sur la montagne ».

Comment entrer dans ce mystère ? En devenant disciple et serviteur comme Jésus l’a été. Jésus nous montre que la vie présente ne peut tout donner, elle est un prélude à la vie qui se continue. Le texte de Jean à première vue semble opposer la vie présente et la vie à venir. Mais, en fait il n’en est rien. La glorification du Christ fait le lien entre les deux. Pour le croyant, la vie présente n’est pas détruite par la mort elle est transformée comme la semence, comme l’a été celle de Jésus que le Père a levé d’entre les morts et établi « Fils de Dieu avec puissance par sa Résurrection » comme le dit le début de la Lettre de saint Paul aux Romains ( Rm 1, 4).


Conclusion

C’est dans cet esprit de solidarité et de tendresse que nous nous rappelons ce soir de nos confrères Guy Frenette, Jean-Marc Barabé et Mgr Louis-Albert Vachon, de nos amis et de nos parents défunts, de nos frères et sœurs partageant maintenant le « festin sur la montagne ».
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Que notre prière s’unisse à la leur pour célébrer dans cette eucharistie, celui qui est toujours vivant : Jésus-Christ, hier, aujourd’hui et demain que nous annonçons dans cette Eucharistie, « jusqu’à ce qu’il vienne » (I Co 11, 26).

Amen!

Hermann Giguère, prêtre
Supérieur général du Séminaire de Québec
le 2 novembre 2006


Dimanche 5 Novembre 2006
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