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Monsieur le Chanoine Jacques Lemieux, prêtre du Séminaire, est nommé doyen et président du chapitre métropolitain de Québec



Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
Le 6 avril 2006, notre confrère, Monsieur le chanoine Jacques Lemieux, ancien supérieur du SME, a été nommé par Mgr l'Archevêque Doyen et président du Chapitre métropolitain de Québec en remplacement de Monsieur le chanoine Jean-Charles Racine, ancien curé de la cathédrale et prêtre du Séminaire. La nouvelle nous en est parvenue récemment. Nous lui souhaitons beaucoup de bonheur dans cette tâche qui lui échoit et nous lui offrons nos plus sincères félicitations.

Monsieur Lemieux est chanoine depuis 1993. Le Chapitre des chanoines de Québec est un Chapitre cathédral qui continue de célébrer tous les jours l'Office divin ainsi que l'Eucharistie au choeur.

Le Chapitre métropolitain de Québec est le plus vieux en Amérique du Nord si on exclut le Mexique. En effet, il a été érigé officiellement le 6 novembre 1674 par le premier évêque du diocèse, le bienheureux François de Laval. Le second supérieur du Séminaire, l'abbé Louis Ango des Maizerets, fut membre de ce premier Chapitre.

Après la conquête anglaise, le Chapitre élit en 1764 l’abbé de Mongolfier, un sulpicien, comme nouvel évêque. Le gouverneur Murray refuse l’élection. Il accepte un peu plus tard que le Chapitre procède plutôt à une présentation. C’est alors que Mgr Jean-Olivier Briand, vicaire général, est choisi et agréé par le gouverneur. Le Chapitre est aboli en 1774 à la suite d'un rapport daté du 10 juillet 1769 remis au gouverneur anglais (voir le texte à la fin de cet article). Ce rapport recommandait de supprimer le Chapitre et aussi, entre autres, de "nationaliser", dirait-on aujourd'hui, tous les biens immobiliers des jésuites (dont 7 seigneuries et un collège qui devint caserne de soldats).

Le Chapitre des chanoines sera érigé de nouveau par la bulle « Apostolicis litteris » du 20 juin 1914, établi de fait par Mgr Louis-Nazaire Bégin par un mandement du 4 avril 1915 et installé par lui le 9 juin 1915.. Celui-ci y nomme trois prêtres du Séminaire Mgr Gosselin, supérieur général, l’abbé Gignac et l’abbé Pelletier Pour la petite histoire, notons que le Conseil du Séminaire, craignant que cette responsabilité ne nuise à celles que ces prêtres exerçaient déjà, jugea bon de s’assurer auprès de Mgr Bégin que s’ils acceptaient le canonicat le Séminaire ne serait privé en rien de leurs services.

Depuis sa restauration en 1914, le Chapitre des chanoines, exerce son ministère de prière quotidiennement par la célébration de l’Office divin et de l’Eucharistie et il entoure l'évêque lors des célébrations que celui-ci préside à la basilique-cathédrale. Jusqu’en 1981, le Chapitre des chanoines de Québec patronnait un chœur de jeunes chanteurs, la Petite maîtrise Notre-Dame, fondée en 1915 à la demande du cardinal Louis-Nazaire Bégin afin de doter la basilique de Québec d'une maîtrise pour chanter la messe capitulaire, la grand-messe et les offices, et d'éduquer les jeunes garçons par le chant choral. Le choeur devint en 1947 les Petits chanteurs à la croix de bois de Québec, à la suite de son affiliation à la Fédération internationale des Pueri Cantores. En 1954, il prit le nom de Maîtrise du Chapitre de Québec. En 1981, il adopta le nom de Maîtrise des Petits chanteurs de Québec suite à des modifications importantes.

En effet, la Maîtrise, telle que connue jusqu'en 1981, accueillait les garçons âgés de 9 à 12 ans. La Commission des écoles catholiques de Québec assurait la formation scolaire tandis que le chapitre des chanoines de Québec veillait à la formation spirituelle et au cours de musique et de chant obligatoire, de piano, violon ou flûte à bec au choix. Elle fut dirigée par l’abbé Placide Gagnon (1915-19), l’abbé Joseph De Smet (1919-53), l’abbé Fernand Biron (1953-54), le chanoine Georges Marchand (1954-77), monsieur Jean-Eudes Beaulieu (1977-80) et madame Marie-Andrée Paré (1980-82). En 1981, le chapitre des chanoines se désista de son oeuvre, n'étant plus en mesure de répondre aux buts déterminés par les fondateurs. La Commission des écoles catholiques de Québec prit alors totalement en charge la maîtrise qui devint une école mixte accueillant garçons et filles de la quatrième à la sixième année et qui est connu maintenant sous le nom de Maîtrise des Petits chanteurs de Québec. Depuis 1998, celle-ci est sous la direction musicale de Céline Binet.

La Maîtrise des Petits chanteurs de Québec continue de participer aux célébrations eucharistiques dominicales à la cathédrale et elle donne de nombreux concerts.



Le rapport du 10 juillet 1769 était produit au très honorable lord du comité du très honorable Conseil privé de Sa Majesté, chargé des affaires des plantations et portait sur l’état de la province de Québec Archives canadiennes Documents constitutionnels> 6-7 Edouard VII A. 357 ). Dans une note de bas de page, le caractère secret de ce document est ainsi indiqué « Ce rapport vous est transmis dans le plus grand secret et vous devrez non seulement prendre garde qu’aucune partie n’en soit communiquée à qui que ce soit, mais en toute conversation au sujet de difficultés et de doutes qui peuvent surgir, vous devez éviter qu’on en saisisse autre chose que vos affaires personnelles. Je désire surtout que vous rapportiez la copie de ce rapport et qu’il ne soit permis à personne d’en prendre connaissance. » L’importance de ce document à la source même de u[l’Acte de Québec de 1774]u est incontestable et certains passages montrent qu'il a pesé lourd dans l’avenir de la colonie. Nous nous limitons à citer ici ce qui concerne plus directement les communautés religieuses et les prêtres diocésains. Les mesures proposées dans le rapport de ce conseil, qui semblent requérir l'intervention de l'autorité législative, sont surtout celles qui ont pour objet, l'abolition immédiate ou la réforme graduelle des diverses communautés religieuses, que nous ne croyons pas en général nécessaires au libre exercice de la religion de l'Église de Rome, dont la tolérance est accordée par le traité de Paris, et qui en somme, sont des institutions qui, par leur nature et leurs tendances, ne devraient pas être tolérées dans une colonie britannique. " Il est bien vrai que plusieurs communautés religieuses devraient être préservées entièrement en vertu des conditions de la capitulation, lors de la reddition du Canada à la Grande Bretagne, mais nous nous permettrons de faire remarquer que cette capitulation ne peut être considérée autrement que comme un accord temporaire entre les officiers de côté et d'autre, sujet à la décision finale des Souverains des parties contractantes. Et dans le cas qui nous intéresse, les Souverains, par un traité solennel, ont déterminé quelles seront en matière religieuse les conditions des habitants du Canada qui par le traité sont devenus sujets britanniques. En sorte que nous croyons que la capitulation est maintenant hors de question et que nous devons nous en rapporter entièrement au quatrième article du Traité de Paris qui n'accorde rien de plus à l'égard de la religion de l'Église de Rome, que le libre exercice de cette religion par les nouveaux sujets, en tant que le permettent les lois de l'Angleterre. En cette occurrence, nous croyons qu'il doit être recommandé à la législature de Québec de voter une loi ou des lois en vue de réformer les diverses communautés religieuses de la manière suivante, savoir 1e l'ordre des Jésuites sera entièrement aboli et leurs terres et propriétés de toutes sortes, la propriété mobilière étant seule exceptée, dévolues à Sa Majesté, ses héritiers et successeurs pour être affectées aux services publics… 2e le chapitre de Québec composé d'un doyen et de douze chanoines sera aboli; 3e la charge de commissaire provincial des récollets sera abolie et il sera défendu à cette communauté d'admettre à l'avenir aucun père ou aucun frère; leurs revenus seront dévolus à Sa Majesté, ses héritiers et successeurs pour des fins d'utilité publique dans la colonie et distribués par la Couronne à raison du décès des membres actuels…, afin qu'à l'époque de l'extinction complète de la communauté par suite de ces mesures, ses terres et ses maisons constituent un fonds dont la Couronne disposerait pour les besoins publics; 4e il y aura fusion des séminaires de Québec et de Montréal et cette institution restera à Québec sous l'autorité d'un même supérieur, en vue de fournir les prêtres nécessaires pour remplir la charge de pasteurs des paroisses; le nombre de ceux qui seront admis à devenir prêtres sera limité et les revenus seront dévolus à Sa Majesté, à ses héritiers et successeurs pour être appliqués, selon que la Couronne le jugera à propos, au soutien de ce séminaire et à d'autres fins d'utilité publique dans la colonie; 5e il ne sera toléré à l'avenir aucune admission, prononciation de vœu ou profession dans les communautés religieuses de femmes et les revenus de ces communautés, à mesure que le nombre en diminuera, seront dévolus comme précédemment, à Sa Majesté, à ses héritiers et successeurs pour être employés à des fins d'utilité publique dans la colonie…; (texte cité dans "Entente de principe d’ordre général entre les premières nations de Mamuitun et de Nutashkuan et le Gouvernement du Québec et le Gouvernement du Canada. Réflexions sur la portée de l’entente de principe d’ordre général entre certains peuples innu et Québec et Ottawa" par Me Georges Emery, c.r. tiré de http://www.vigile.net/ds-societe/docs3/8-emery.html )


Le second supérieur du Séminaire, l'abbé Louis Ango des Maizerets, fut membre du premier chapitre en 1684. Voici quelque notes sur lui. Né en Normandie, l'abbé Louis Ango Des Maizerets (1636-1721) arrive à Québec en 1663 et y exercera de nombreuses fonctions. Il sera le second supérieur du Séminaire de Québec, une charge qu'il partage tour à tour pendant 31 ans avec l'abbé Henri de Bernières, arrivé à Québec en même temps que Mgr de Laval en 1659. Lorsqu'il n'est pas supérieur, il remplit la fonction de premier assistant et, par intervalles, celle de procureur. À l'occasion, on le voit aussi exercer son ministère comme curé à L'Ange-Gardien et à la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec. En 1668, Mgr de Laval http://www.francoisdelaval.com lui confie la direction du Petit séminaire, alors simple résidence pour des étudiants du Collège des Jésuites qui pensent à devenir prêtres. Quand le chapitre de Québec est institué, en 1684, il en est un des premiers chanoines. À plusieurs reprises, on lui confie la direction spirituelle des sœurs de l'Hôtel-Dieu ou de l'Hôpital Général et Mgr de Laval en fait même son vicaire général. Alors qu'il est supérieur du Séminaire, Monsieur des Maizerets aura à surmonter de lourdes pertes matérielles occasionnées à l'institution par le siège de Phips en 1690 et par les deux grands incendies de 1701 et de 1705.


Samedi 15 Avril 2006
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