La Parole de Dieu est une lampe pour mes pas et une lumière sur ma route.

Jésus se prend en main, il se bénit lui-même, il montre qu'il a mal et il se donne. Eucharistie du Jeudi saint.


Rédigé le Mercredi 27 Mars 2013 à 20:05 | Lu 812 fois | 1 commentaire(s)


Homélie pour le Jeudi saint (cf. Jean 13,1-15; 1 Corinthiens 11,23-26; avril 2011)


Jésus se prend en main, il se bénit lui-même, il montre qu'il a mal et il se donne. Eucharistie du Jeudi saint.
Ce soir, Jésus trouve ça dur. Il sait qu’il va se faire tuer demain. C’est aussi ce soir que Jésus fait l’institution de l’eucharistie. On raconte que la nuit où il fut livré, Jésus PRIT du pain, en rendant grâce il le BÉNIT, il le ROMPIT et le DONNA à ses disciples en disant : «prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous». On est habitué d’entendre ces paroles-là toutes les messes et je vous propose qu’on les regarde pour voir qu’est-ce qu’elles nous disent sur la manière dont Jésus vit son jeudi saint. Et surtout comment il fait pour faire face à la souffrance. 

Jusqu’à aujourd’hui, Jésus est habitué d’être un gars autonome. C’est lui qui mène ses affaires, c’est lui qui décide de comment il organise ses journées. Mais à partir de ce soir, les choses sont en train de changer. Il y a des militaires qui vont venir le chercher à Gethsémani et demain il y a d’autres militaires qui vont l’amener de force jusqu’à la croix. On dirait qu’à partir de ce soir, Jésus ne pourra plus mener sa vie par lui-même. Il va subir des épreuves qu’il n’a pas choisies et il y a des gens qui vont l’obliger à faire des choses qu’il ne voulait pas. Il n’y a pas juste Jésus à qui ça arrive. Ça nous arrive à tout le monde de traverser des épreuves qu’on n’a pas choisies et de rencontrer des gens qui essaient de nous imposer des choses qu’on ne voulait pas. Qu’est-ce que Jésus fait ce soir ? Il prend un morceau de pain comme celui-là dans ses mains. Ce pain-là c’est Jésus lui-même en personne. Jésus décide de SE prendre en main. Il refuse de se laisser aller ou de se laisser dépérir. Il continue de prendre des décisions. JÉSUS PRIT du PAIN.

Jusqu’à aujourd’hui, Jésus est habitué d’être un homme populaire. Il y a plein de monde qui l’aime, mais à partir de cette nuit ça va être le contraire. Jésus va perdre sa réputation. Il y a des gens qui vont l’humilier et qui vont rire de lui. Nous quand il y a des gens qui rient de nous autres, on a tendance à se cacher et à ne pas voir personne. Mais Jésus, il n’est pas comme nous. Il a toujours son morceau de pain, ce pain-là c’est toujours lui-même en personne. Jésus décide de bénir le pain, il décide de se bénir lui-même. Même quand tout le monde veut rire de lui, lui il continue de se trouver bon et il ne se gêne pas pour le dire. Jésus BÉNIT LE PAIN.

Jusqu’à aujourd’hui, Jésus pouvait se fier à ses apôtres, mais à partir de ce soir, ce ne sera plus pareil. Judas a décidé de le trahir et ça, c’est un coup dur pour Jésus. On dirait que Jésus ne le prend pas de se faire trahir par un des ses propres apôtres. C’est comme si on avait attaqué Jésus au cœur, dans son point faible. Ça lui fait mal c’est effrayant. Jésus est troublé, il est comme cassé en deux.  Ce que Jésus fait, il brise son morceau de pain en plusieurs morceaux. Il rompit le pain. Il montre à tout le monde ce qui est en train de se passer, Jésus est brisé en morceaux. Nous quand ça va mal dans notre vie, on essaie des fois de jouer aux durs. On essaie de dire que ça ne fait pas mal.  Mais Jésus n’est pas comme nous. Quand ça fait mal, il ne fait pas semblant que ça ne fait pas mal. Il ne se gêne pas pour le montrer : JÉSUS ROMPIT LE PAIN. 

Après ça, Jésus décide de DONNER le pain à ses disciples en leur disant : prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous. Jésus se donne en personne à ses disciples. Et pour les aider à comprendre, il décide de faire un autre geste, il leur lave les pieds. Dans l’évangile qu’on a entendu, on dit que Jésus se «LÈVE DE TABLE» et il «SE MET À LAVER LES PIEDS DES DISCIPLES». Quand on dit que Jésus se LÈVE de table, le mot LEVER est très important parce qu’on va utiliser le même mot le jour de Pâques. Dimanche, Jésus va se LEVER d’entre les morts, il va ressusciter. C’est exactement le même mot dans la Bible. Alors quand on dit que Jésus se lève de table pour laver les pieds des disciples, on pourrait dire qu’il commence déjà à ressusciter parce qu’il agit comme un vivant qui se tient debout dans son épreuve. Et c’est exactement à ce moment-là qu’il décide de faire ce qu’il trouve le plus important au monde :il s’occupe des gens qu’il aime. Il lave les pieds de ses disciples. Quand j’entends ça, ça me fait penser à des personnes âgées que j’ai connues. Ces gens-là, ce qui les garde en vie, ce qui les rend vivants, ce qui les rend de bonne humeur, c’est de s’occuper de leurs enfants et de leurs petits enfants. Même la veille de leur mort, quand on les visite à l’hôpital, elles s’informent de leurs enfants pour s’assurer qu’ils vont bien. C’est ça que fait Jésus. Il se donne, il s’occupe de NOUS autres. CECI EST MON CORPS LIVRÉ POUR VOUS. Il se met à NOTRE service.

Ce soir Jésus ne va pas bien parce qu’il sait ce qui s’en vient dans les prochaines heures. Mais Jésus garde la tête haute, il se ressaisit, il se prend en main, il continue de croire en lui-même et de s’aimer lui-même, il dit ouvertement ce qui va mal et il se lève debout pour se mettre à notre service. Dans quelques instants, on va revivre le lavement des pieds. Jésus va nous laver les pieds à chacun de nous. Si vous le voulez, laissons Jésus vaincre la mort à sa manière à lui, c’est-à-dire en nous aimant, c’est-à-dire en nous lavant les pieds, c’est-à-dire en s’occupant de nous.

Textes commentés
«Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture. Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! » Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi. »
Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, ... mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : « Vous n'êtes pas tous purs. »  Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous. »» (Jean 13,1-15)

«Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j'ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur : la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.» (1 Corinthiens 11,23-26)




1.Posté par Réal Mercier le 28/03/2013 21:23
Bravo encore une fois Roger!
La lecture de ton homélie m'a permis de vivre un peu de la célébration à l'église, car un empêchement familial m'a empêché d'y être. Merci encore.

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
< >

Profil
Roger Laroche
Roger Laroche
J'ai fait un stage dans l'Unité pastorale du Vieux-Beauport à Québec. Je suis psychologue et j'ai travaillé durant plusieurs années dans les hôpitaux de Montréal. Je suis à l'origine du Comité Jeunesse 12-35 ans du Vieux-Beauport qui offre des activités aux ados et aux jeunes adultes. Dans ce blogue, je mets en ligne mes principales prises de parole et des commentaires que je vous partage avec joie. En espérant que tout cela saura vous plaire.




Twitter
Facebook
Rss
Google+
YouTube


Partager ce site

Archives