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Ne plus avoir honte de son corps


Rédigé le Dimanche 23 Décembre 2012 à 16:00 | Lu 702 fois | 0 commentaire(s)


Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent (Année C, cf. Lc 1,39-45, décembre 2012)


On est quasiment arrivés à Noël et j’aurais le goût de vous demander : comment ça va ? En particulier : comment ça va dans votre corps ? Si je vous pose la question, c’est parce que c’est le thème que j’aimerais vous proposer aujourd’hui : comment Dieu vient nous rejoindre dans notre corps. Pour ça, j’aimerais vous parler d’Élisabeth. 

C’est qui, ça, Élisabeth ? Élisabeth est une personne âgée qui vivait avec son mari. Élisabeth et son mari étaient des personnes très religieuses. Ils suivaient les commandements du Seigneur d’une manière irréprochable. Mais Élisabeth avait un problème : elle avait honte de son corps. Il y a beaucoup de gens aujourd’hui qui ont honte de leur corps d’une manière ou d’une autre. Encore cette semaine, j’étais à une fête avec un groupe et il y a une fille qui disait qu’elle ne se trouvait pas belle et qu’elle n’aimait pas ça se montrer. Élisabeth, elle, ce qu’elle vivait, c’est qu’elle était stérile. Elle n’a jamais été capable d’avoir d’enfants et elle avait honte de ça. Elle priait pour avoir des enfants, mais ça ne marchait pas. C’était quelque chose de tellement important qu’on l’appelait «la stérile». Aujourd’hui, quand on va dans les écoles, on dit souvent que les enfants sont méchants parce qu’ils se crient des noms. Mais dans le village d’Élisabeth, son surnom c’était «la stérile». Quand les gens parlaient de «la stérile», tout le monde savait c’était qui. C’était humiliant de vivre ça. Mais un jour, Élisabeth finit par tomber enceinte. Elle est contente que ça lui arrive, mais en même temps pas tant que ça parce qu’elle ne veut pas que personne ne sache qu’elle attend un enfant. On dirait qu’elle porte encore des traces de honte. 

Rendue au sixième mois de sa grossesse, elle reçoit une visite imprévue. Il y a une jeune adolescente enceinte qui entre dans sa maison. Cette jeune-là, elle vient juste de faire un voyage de 150 km à la grosse vitesse, en bonne partie dans les montagnes, exprès pour venir la voir, elle. Et là, on dit que l’adolescente «salue» Élisabeth. On ne sait pas quels mots elle a utilisés pour saluer Élisabeth. Mais on sait que l’adolescente avait elle-même été saluée par quelqu’un d’autre pas longtemps avant. Il y a un ange qui était venu la saluer en lui disant : «Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi». Peut-être que Marie s’est inspirée de sa propre expérience et qu’elle a dit : «Réjouis-toi, Élisabeth, le Seigneur est avec toi». 

En entendant la salutation de Marie, il y a quelque chose qui se passe. Ça a comme déclenché quelque chose. Élisabeth, qui a toujours eu honte de son corps, voilà que son corps se met à lui parler. Elle sent son enfant qui est en train de bouger dans son ventre, comme pour l’avertir qu’il y a quelque chose d’important qui est en train de se passer. Élisabeth, qui a longtemps pensé que Dieu l’avait oubliée, tout d’un coup elle est remplie du Saint-Esprit. C’est sur elle que le Saint-Esprit arrive. Élisabeth, qui a passé sa vie à avoir honte et à se cacher, là, tout d’un coup, elle pousse un grand cri et elle dit : «Tu es bénie plus que toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ! Comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?» Élisabeth comprend que c’est le Seigneur lui-même qui vient la visiter dans son corps et qui lui redonne sa dignité. D’une certaine manière, Élisabeth devient la première prophète du Nouveau Testament. Jésus n’est même pas encore né qu’elle le reconnaît ouvertement comme son Seigneur. Et elle reconnaît le mystère de Marie, sa mère, «la mère de son Seigneur». 

Dans les prochains jours, on va en vivre nous aussi des rencontres, en particulier des rencontres de familles. Et dans nos rencontres, nous aussi on va se saluer. Et on va jaser. De quoi on va jaser ? On va parler de notre corps. On va parler d’un tel qui a donc grandi. On va se demander : «comment va ta santé ?» On va parler d’alimentation, de travail, de sports.  On va parler des choses simples de la vie qui concernent notre corps. Ces rencontres-là, ça n’a peut-être pas l’air de grand chose, mais c’est peut-être là que Dieu est présent. Au début du mois, on a eu une soirée-discussion organisée par le comité Jeunesse. J’avais alors demandé aux jeunes : «qu’est-ce que vous aimeriez vivre, cette année, à Noël ?» Ils m’ont dit : «ce qu’on aimerait vivre à Noël, c’est simple, ce serait d’avoir des relations vraies avec notre famille. On pense que Dieu pourrait être là-dedans. »

Pour le temps qui reste avant Noël, si ça vous tente, on pourrait peut-être se tourner vers la vierge Marie. Ou mieux que ça, on pourrait laisser Marie venir nous visiter. Peut-être que Marie, ça y tenterait de faire un grand voyage pour venir nous voir. Elle viendrait peut-être nous saluer pour nous dire «le Seigneur est avec toi». Peut-être qu’elle aimerait être en relation vraie avec nous en lien avec ce qu’on vit dans notre corps. «Vierge Marie, apprends-nous à te connaître. Merci de te faire proche de nous et aide-nous à accueillir Jésus ton fils à Noël, AMEN. » 



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Profil
Roger Laroche
Roger Laroche
J'ai fait un stage dans l'Unité pastorale du Vieux-Beauport à Québec. Je suis psychologue et j'ai travaillé durant plusieurs années dans les hôpitaux de Montréal. Je suis à l'origine du Comité Jeunesse 12-35 ans du Vieux-Beauport qui offre des activités aux ados et aux jeunes adultes. Dans ce blogue, je mets en ligne mes principales prises de parole et des commentaires que je vous partage avec joie. En espérant que tout cela saura vous plaire.




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