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Homélie pour le 4e dimanche de Pâques Année C : « Les images du Bon Pasteur »

Homélies dominicales pour les temps liturgiques par Mgr Hermann Giguère P. H., Séminaire de Québec. Homélie pour le 4e dimanche de Pâques Année C le 8 mai 2022. Textes : Actes des Apôtres 13, 14.43-52, Apocalypse 9.14b-17 et Jean 10, 27-30.



Le bon Pasteur par Bernhard Plockhorst (2 mars 1825 – 18 mai 1907) peintre allemand. (Crédit photo : Wikimedia Commons)
Le bon Pasteur par Bernhard Plockhorst (2 mars 1825 – 18 mai 1907) peintre allemand. (Crédit photo : Wikimedia Commons)
Nous sommes rendus au Dimanche du Bon Pasteur qui est, dans plusieurs endroits, consacré à la prière pour les vocations sacerdotales dans l’Église. Je ne m’attarderai pas sur cette invitation qui va de soi, il me semble, mais je me contenterai de partager avec vous des images du Bon Pasteur qui ont frappé mon imaginaire au cours de ma vie de prêtre puis de relire avec un regard neuf les quelques lignes de saint Jean que la liturgie de ce dimanche a retenues.

I – Des images de jeunesse

Les premières images du Bon Pasteur qui me viennent en mémoire sont celles de tableaux le représentant debout au milieu de nombreuses brebis avec un bâton recourbé à la main et une brebis dans les bras [regarder un spécimen au début de ce texte]. Cette représentation avec des dizaines de variations se retrouvait dans les images que nous remettaient les enseignants à l’école. Elles habitaient l’imagination des jeunes que nous étions alors dans les années 1950.

Ces images avaient pour moi une puissance d’émotion formidable comme celles de la Madone telle que nous la présentait des peintres comme Raphaël ou Léonard de Vinci que nous voyions dans les églises.

Vous me direz que ces images sont loin de ce qu’était un berger en Palestine. Vous avez raison, mais comme toutes les représentations elles sont porteuses de signification et de sens. Et ces images, malgré leur côté fleur bleu dans bien des cas, irradiaient la compassion, la proximité, la bonté, l’amour du berger pour les brebis qui l’entourent ainsi que son souci de les guider ce que rappelle le bâton.

II – Une inspiration nouvelle

Une fois accroché par ces images, mon cheminement vers le presbytérat a été marqué par une autre image associée à une statue qu’on avait mise en évidence dans la chapelle du Grand Séminaire : celle du Bon Pasteur des catacombes au visage jeune sans barbe et portant sur son dos une brebis. J’ai appris plus tard en visitant les catacombes à Rome que cette sculpture reproduisait celle des catacombes de Domitille [voir la reproduction a la fin de ce texte].

Quoiqu’il en soit, cette image d’un jeune homme portant la brebis sur son dos me permettait de m’identifier au berger. Elle a nourri tout mon cheminent vers l’ordination presbytérale et elle n’est jamais disparue de mon horizon. Le prêtre sera toujours à l’image du Bon Pasteur celui qui porte sur ses épaules les brebis qui lui sont confiées. Il n’hésitera pas à les accueillir qui qu’elles soient, il sera toujours là comme en ont donné le témoignage de saints prêtres comme saint François de Sales, le Curé d’Ars ou Padre Pio et comme le font encore aujourd'hui de nombreux confrères sur le terrain répondant ainsi aux appels et aux cris de celles-ci.

Ces images nous révèlent, sans les épuiser, les richesses de la figure Bon Pasteur que Jésus revendique : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.» (Jean 10, 11)

III- Aller à la source

Le texte de l'évangile que nous venons de lire nous fournit des commentaires très éclairants de cette parole.

Un : « Mes brebis écoutent ma voix, moi le les connais, et elles me suivent ». Il y a un lien de cœur, une intimité entre le pasteur et les brebis. Ils partagent une écoute, un chemin, une connaissance réciproque. Intimité et proximité sont des caractéristiques essentielles de la relation du pasteur et des membres du peuple Dieu.

Deux : « Je leur donne la vie éternelle ; jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main ». Les brebis participent à ce qui fait vivre le pasteur qui les garde avec lui pour les faire grandir Le pasteur porte avec lui les personnes vers qui il est envoyé pour leur permettre d’être elles-mêmes de plus en plus, non pour les écraser ou les emprisonner. Au contraire, il se fait leur défenseur pour les rendre libres.

Trois : « Mon Père qui me les a données est plus grand que tout ». Le vrai berger ne s’approprie aucun mérite, il reçoit sa mission auprès des brebis comme un cadeau du Père des Cieux, c’est lui qui les a données au Christ Pasteur. Ce don se situe dans le sillage et la continuité de l’amour prévenant de Dieu pour l’humanité qui n’hésite pas à donner son propre Fils pour le salut du monde. « Le Père et moi nous sommes UN », dit Jésus à la fin du texte de l'évangile qui vient d'être lu.

Ainsi, se continue l’histoire d’un salut qui rejoint non plus seulement le peuple hébreu, mais toutes les nations, même les nations païennes comme l’illustre si bien le récit de la première lecture. Le pasteur aujourd'hui est envoyé vers toutes les catégories de personnes sans discrimination pour témoigner qu'elles sont aimées de Dieu malgré leurs manques et leurs limites et que son amour se fait miséricorde pour tous.

Conclusion

Ce dimanche du Bon Pasteur ne tourne pas nos regards vers les pasteurs eux-mêmes, mais vers Celui qui est le Pasteur des pasteurs, Jésus Ressuscité toujours vivant dans nos communautés chrétiennes à travers les signes du Pain et du Vin partagés à chaque dimanche et à travers sa Parole reçue en Église.

Certains dans la communauté reçoivent la mission de rappeler ce mystère en étant des signes, des sacrements, de cette présence du Christ Tête et Pasteur. Ce sont les prêtres et les évêques qui sont donnés à l’Église pour être eux aussi des pasteurs qui ne font qu’un avec le seul et unique Pasteur : Jésus-Christ au service de leurs frères et soeurs. Prions pour qu'ils accomplissent leur ministère avec un esprit renouvelé et les regards toujours fixés sur le Christ Pasteur.

Amen!


Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses

de l'Université Laval
Séminaire de Québec

3 mai 2022



Homélie pour le 4e dimanche de Pâques Année C : « Les images du Bon Pasteur »
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Nous nous tournons vers les nations païennes » (Ac 13, 14.43-52)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
Paul et Barnabé
poursuivirent leur voyage au-delà de Pergé
et arrivèrent à Antioche de Pisidie.
Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et prirent place.
Une fois l’assemblée dispersée,
beaucoup de Juifs et de convertis qui adorent le Dieu unique
les suivirent.
Paul et Barnabé, parlant avec eux,
les encourageaient à rester attachés à la grâce de Dieu.
Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla
pour entendre la parole du Seigneur.
Quand les Juifs virent les foules,
ils s’enflammèrent de jalousie ;
ils contredisaient les paroles de Paul et l’injuriaient.
Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance :
« C’est à vous d’abord
qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu.
Puisque vous la rejetez
et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle,
eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes.
C’est le commandement que le Seigneur nous a donné :
J’ai fait de toi la lumière des nations
pour que, grâce à toi,
le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »
En entendant cela, les païens étaient dans la joie
et rendaient gloire à la parole du Seigneur ;
tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle
devinrent croyants.
Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région.

Mais les Juifs provoquèrent l’agitation
parmi les femmes de qualité adorant Dieu,
et parmi les notables de la cité ;
ils se mirent à poursuivre Paul et Barnabé,
et les expulsèrent de leur territoire.
Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds
et se rendirent à Iconium,
tandis que les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit Saint.

– Parole du Seigneur.

PSAUME
(Ps 99 (100), 1-2, 3, 5)
R/ Nous sommes son peuple, son troupeau.
ou : Alléluia. (cf. Ps 99, 3c)

Acclamez le Seigneur, terre entière,
servez le Seigneur dans l’allégresse,
venez à lui avec des chants de joie !

Reconnaissez que le Seigneur est Dieu :
il nous a faits, et nous sommes à lui,
nous, son peuple, son troupeau.

Oui, le Seigneur est bon,
éternel est son amour,
sa fidélité demeure d’âge en âge.

DEUXIÈME LECTURE
« L’Agneau sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie » (Ap 7, 9.14b-17)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean,
j’ai vu :
et voici une foule immense,
que nul ne pouvait dénombrer,
une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues.
Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau,
vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main.
L’un des Anciens me dit :
« Ceux-là viennent de la grande épreuve ;
ils ont lavé leurs robes,
ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau.
C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu,
et le servent, jour et nuit, dans son sanctuaire.
Celui qui siège sur le Trône
établira sa demeure chez eux.
Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif,
ni le soleil ni la chaleur ne les accablera,
puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône
sera leur pasteur
pour les conduire aux sources des eaux de la vie.
Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE
« À mes brebis, je donne la vie éternelle » (Jn 10, 27-30)
Alléluia. Alléluia.
Je suis, le bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais,
et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi,
nous sommes UN. »

– Acclamons la Parole de Dieu.


Mardi 3 Mai 2022
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