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Homélie de mariage : « Dieu unit ceux qui s’aiment »

Homélie pour le mariage de Véronique et Charles-André à l'église Notre-Dame des Victoires de Québec le 17 août 2013. Textes : I Corinthiens 12, 31-13,8a et Mathieu 22, 35-40 par Mgr Hermann Giguère P.H. du Séminaire de Québec.



Homélie de mariage : « Dieu unit ceux qui s’aiment »
« Dieu unit ceux qui s’aiment » chantait Édit Piaf. Ce pourrait être le titre de mon homélie qui m’est inspiré par le choix que Véronique et Charles-André on fait pour les lectures qui viennent d’être proclamées qui nous parlent de l’amour, ce qui est tout à fait approprié pour une célébration de mariage comme celle-ci.

I- La place unique de l’amour dans la vie des baptisés

L’amour! L’amour c’est tout un monde. Dans la première lecture que nous avons entendue, saint Paul en fait une description extraordinaire.

Il commence par affirmer la place unique de l’amour dans la vie de chacun « S’il me manque l’amour, je ne suis rien ». Rien de moins.

Et pour être bien sûr qu’on le comprenne vraiment, il continue « J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. » Voilà qui est clair. L’amour est tout. « S’il me manque l’amour, je ne suis rien. »

Mais pour donner à l’amour la première place dans une vie, il ne suffit pas de le dire, de le savoir dans sa tête, il faut le vivre au fil des jours, dans le quotidien. C’est là que se révèlent les diverses facettes de l’amour. Saint Paul en est bien conscient et il va dans la suite de ce beau texte sur l’amour énumérer quelques signes où on reconnaît le véritable amour.

Relisons-les dans votre livret et, pendant un moment de silence que nous ferons, choisissez ceux qui correspondent à votre expérience d’amour.

« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête; il ne cherche pas son intérêt, il ne s’emporte pas, il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. »

Moment de silence.

II- L’amour humain, reflet de l’amour de Dieu pour l’humanité

Vous me direz, c’est la description d’un amour idéal. Oui! Mais pourquoi ne pas le rechercher cet amour idéal…tout en sachant qu’il ne sera jamais atteint parfaitement, car c’est en aimant qu’on apprend à aimer.

Véronique et Charles-André, vous avez commencé à vivre une histoire d’amour ensemble depuis quelques années. Vous avez appris à aimer petit à petit. Vous voulez continuer pour tout le temps. Votre geste d’aujourd’hui dans la démarche du mariage veut officialiser ce beau projet devant la société et devant Dieu. Vous vous mariez religieusement parce que vous croyez que votre amour ne se suffit pas à lui-même. Vous croyez qu’il est lié à un amour plus grand, celui de Dieu qui en s’incarnant dans le Christ Jésus a épousé l’humanité lui manifestant qu’Il aime chacun et chacune d’entre nous comme un enfant chéri, car Dieu est Amour.

Dans le texte de l’évangile que je viens de lire à la question qu’on pose à Jésus en lui demandant quel est le plus grand commandement, celui-ci répond « C’est l’amour »…un point c’est tout, comme saint Paul qui écrivait : « S’il me manque l’amour, je ne suis rien. »

Cet amour dont parle Jésus c’est l’amour qui te tourne vers Celui qui t’a donné la vie, Dieu ton Père – le premier commandement - et c’est l’amour qui te fait regarder les autres comme des frères et des sœurs – le second qui lui est semblable.

Sans l’amour, le monde dépérit. Sans l’amour la violence triomphe. Sans l’amour, les familles se disloquent. Sans l’amour, les cœurs se rétrécissent et se durcissent. Sans l’amour les couples se retrouvent dans les conflits insolubles. Sans l’amour, les enfants manquent d’air etc. Je pourrais continuer encore longuement sur cette lancée…mais, je m’arrête maintenant.
.

Véronique et Charles-André en vous engageant dans le mariage vous serez maintenant pour nous des signes visibles de ce qu’est l’Amour avec un grand « A ». Vous serez ainsi à votre façon des reflets de Dieu qui est Amour. C’est lui qui vous gardera unis pour toujours. Je vous le souhaite ardemment.

Conclusion

Que cette célébration religieuse et civile en même temps du mariage de Véronique et Charles-André nous permette de nous ouvrir encore plus à ce don de l’Amour qui se manifeste dans toute sa beauté dans l’union conjugale et qui pour les époux baptisés est le signe d’un Amour qui les dépasse, celui de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut imaginer et que l’on connaîtra parfaitement un jour. C’est ce que je souhaite à toutes et à tous.

Amen !

Il est temps maintenant d’accompagner Véronique et Charles-André dans leur échange de consentements dont nous serons les témoins privilégiés. Je les invite à se lever et à venir me rejoindre en avant.

Mgr Hermann Giguère, P.H.
Séminaire de Québec
le 17 août 2013



Notes sur l'église Notre-Dame des Victoires à Québec

Elle est située sur la Pace Royale qui elle-même occupe en partie le site de l'Habitation construite par Champlain, le fondateur de Québec, en 1608. Sa construction a commencé en 1687 et a été terminée en 1723. À l'origine consacrée à l'Enfant-Jésus, en 1690 elle a reçu le nom de Notre-Dame-de-la-Victoire à la suite de la retraite de l'amiral anglais William Phips. En 1711, elle a été renommée à nouveau, sous le vocable de Notre-Dame-des-Victoires, après la dispersion de la flotte britannique commandée par l'amiral Hovenden Walker.

Le 9 août 1759, l'église a été détruite lors du bombardement britannique de la Basse-Ville qui a précédé la bataille des plaines d'Abraham. Jean Baillargé, maître charpentier, rétablit la sacristie en 1762 et s'emploie dès l'année suivante à relever l'église de ses ruines. La reconstruction s'échelonne sur plusieurs années pour atteindre son terme en 1766. En 1816, une réfection totale fut confiée à François Baillairgé.


La Place Royale et l'église Notre-Dame des Victoires à Québec lors des Fêtes de la Nouvelle-France (Photo H.Giguère)
La Place Royale et l'église Notre-Dame des Victoires à Québec lors des Fêtes de la Nouvelle-France (Photo H.Giguère)

Mardi 20 Août 2013
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