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Il ya 25 ans: visite du pape Jean-Paul II au Séminaire de Québec le 9 septembre 1984

Déjà 25 ans depuis la visite du pape Jean-Paul II au Séminaire de Québec où il fut reçu dans la Chapelle extérieure tout de suite après son arrivée à Québec.



Archives du Séminaire de Québec (Musée de l`Amérique française)
Archives du Séminaire de Québec (Musée de l`Amérique française)
La photo que vous voyez montre le pape Jean-Paul II au portail d'entrée du Séminaire de Québec, remarquable par le sceau de la Sainte Famille, patronne du Séminaire, le 9 septembre 1984. Il est accompagné par Mgr Louis-Albert Vachon, archevêque de Québec et par les autorités du Séminaire de Québec. Le défilé dans les rues de Québec a vu des milliers de fidèles se masser le long des rues pour voir passer le souverain pontife à bord du véhicule appelé la «papamobile». Une foule évaluée à 275 000 personnes s'est retrouvée en fin d'après-midi pour participer à la messe en plein air qui s'est déroulée sur les terrains de l'Université Laval.

Regardez le vidéoclip de l'arrivée de Jean-Paul II à Québec dans les Archives de Radio-Canada.
Cliquez ici

Voir plus bas la vidéo de "Sel et Lumière" sur YouTube

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Voici le texte le texte du discours du pape Jean-Paul II dans la Chapelle extérieure du Séminaire de Québec qui s'adressaire aumembres de la communauté des prêtres du Séminaire de Québec, aux prêtres et aux religieux et religieuses de Québec.


DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL II
Chapelle du Séminaire de Québec
Dimanche 9 septembre 1984

Chers Frères et Sœurs,

En cette première journée de mon pèlerinage, je suis heureux d’avoir pu vénérer le tombeau du Bienheureux François de Laval, premier évêque de Québec et de toute l’Amérique du Nord, que j’ai eu la joie de béatifier en 1980 avec Marie de l’Incarnation et Kateri Tekakwitha.

François de Laval rejoignit en 1639 une Eglise naissante, fruit de l’action courageuse de prêtres, de religieux et de religieuses, porteurs de l’Evangile en cette terre. Vicaire apostolique, il contribua, sans épargner sa peine, à rassembler les premiers habitants convertis avec les colons chrétiens dans l’unité de ce qui serait bientôt un diocèse, tout en participant personnellement à l’action missionnaire et en prenant sa part dans les épreuves des pionniers.

Il avait connu en France la vitalité d’une chrétienté en train de se renouveler sous l’impulsion de nombreux fondateurs et de spirituels remarquables dont il partageait le sens de Dieu et la charité. Il voulut établir fermement l’Eglise en ce nouveau pays en communion avec l’Evêque de Rome. Et l’une de ses œuvres les plus significatives fut la fondation du grand séminaire et du petit séminaire où nous nous trouvons, pour rendre possible le rapide développement du clergé québécois.

Avec vous, je voudrais rendre grâce pour le don de Dieu qui s’est manifesté sur cette terre particulièrement par la sainteté de ce premier évêque ainsi que de tous les fondateurs.

Je pense spécialement aux communautés religieuses dont le zèle missionnaire a produit tant de fruits de sainteté: les Jésuites, les Récollets, les Ursulines, les Hospitalières Augustines de la Miséricorde furent parmi les premiers à venir de France en Amérique du Nord. Bientôt les Sulpiciens les rejoindront avec beaucoup d’autres. Puis de nombreux instituts naîtront, témoins de l’épanouissement d’une communauté ecclésiale généreuse.

Chers religieux et religieuses rassemblés en cette chapelle, louons le Seigneur pour tout ce qu’il a donné à vos devanciers d’accomplir.

Et maintenant je voudrais vous dire, et je le ferai encore ailleurs au cours de mon voyage, que l’Eglise compte fermement sur votre action et votre témoignage. Sans doute votre rôle s’est-il modifié depuis quelques années, mais l’essentiel de votre vocation particulière demeure: le don de soi dans le célibat consacré, la vie de prière et d’active charité sont des signes pour tous. Les services concrets que vous rendez sont irremplaçables, dans la pastorale, dans les diverses instances de formation des jeunes et des adultes, dans l’aide aux plus défavorisés notamment. Je prie Dieu pour qu’il appelle assez de jeunes à vous rejoindre généreusement afin que vos missions soient poursuivies et sans cesse renouvelées.

Permettez-moi d’adresser un salut particulièrement cordial aux prêtres qui ont la charge des séminaires du Québec et de leur exprimer ma confiance et mes vœux pour les tâches primordiales qu’ils ont à assumer.

Très cordialement je vous donne à tous la Bénédiction Apostolique.

Jean-Paul II



Voici un extrait de la remarquable homélie que le pape Jean-Paul II a faite à la messe à l'Université Laval.

« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16, 16.)

Ces paroles ont été prononcées pour la première fois aux environs de Césarée de Philippe, en réponse à la question de Jésus : « Le Fils de l’homme, qui est-il d’après ce que disent les hommes ? » (Mt 16, 13.)

Ces paroles, c’est Simon-Pierre qui les a prononcées dans la terre de Galilée. Il les a prononcées par la suite en bien d’autres lieux. Il les a prononcées à Jérusalem, en particulier le jour de la Pentecôte. Il les a prononcées à Antioche, quand il a quitté Jérusalem. Il les a prononcées enfin à Rome jusqu’au jour où il dut subir la mort sur une croix pour rendre témoignage à la vérité de ces paroles.

Ces paroles — professant la filiation divine de Jésus-Christ — Simon-Pierre les a transmises en héritage à l’Église. Il les a transmises d’une manière particulière à tous ses successeurs sur le siège épiscopal de Rome.

Comme l’évêque de Rome, successeur de Pierre, je désire prononcer ces mêmes paroles aujourd’hui sur la terre canadienne.

« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Mt 16, 16.)

Il est donné à l’Évêque de Rome de fouler pour la première fois cette terre, dans la ville de Québec. Ici, débuta l’évangélisation du Canada. Ici, l’Église fut fondée. Ce fut ici le premier diocèse de toute l’Amérique du Nord. Ici, par le grain semé en terre, commença une immense croissance.

C’est pourquoi je désire que, dès le début de ce pèlerinage, nous nous rencontrions et nous nous unissions dans cette profession de foi sur laquelle est bâtie l’Église du Christ sur la terre :

Le Christ, le Fils de l’homme, le Fils du Dieu vivant ;
Le Fils, de la même nature que le Père : Dieu, né de Dieu,
Lumière, née de la Lumière, engendré, non pas créé, Verbe éternel par qui tout a été créé ;
Et en même temps : le Christ, vrai homme.
« Pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel, par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie ; et s’est fait homme. »
Le Christ : vrai Dieu et vrai homme. Telle est la foi de l’Église.
Le Christ : crucifié sous Ponce Pilate, il est mort et a été enseveli…
Le Christ : le troisième jour, il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux, est assis à la droite du Père d’où il viendra pour juger les vivants et les morts.

Telle est la foi des apôtres. Telle est la foi de Pierre. Cette foi qui est la fondation sur laquelle est construite l’Église de Dieu sur la terre.

Simon-Pierre, qui professa cette foi le premier aux environs de Césarée de Philippe, fut aussi le premier à recevoir la réponse du Christ : « Tu es Céphas (c’est-à-dire Pierre), et sur cette pierre je bâtirai mon Église… » (Mt 16,18.)

Comme il est beau d’entendre le même apôtre Simon-Pierre, dans sa première lettre lue dans la liturgie d’au-jourd’hui, rendre témoignage au Christ en le désignant comme la pierre fondamentale.

Le Christ est « la pierre vivante » (1 P 2, 4).

Cette pierre, en vérité, « les hommes l’ont éliminée » (1 P 2, 4), rejetée radicalement, en allant jusqu’à condamner Jésus à la mort sur la croix et exécuter cette sentence quelques heures avant la Pâque.

C’est précisément dans ce rejet qu’il est reconnu pour ce qu’il est : Jésus, le Christ, celui « que Dieu a choisi parce qu’il en connaît la valeur » (1 P 2, 4).

C’est par lui, pierre vivante, première pierre, que nous sommes tous intégrés dans la construction d’un « Temple spirituel » (1 P 2, 5).

Oui, nous tous : « Comme pierres vivantes », nous sommes intégrés à la construction qui a pour fondation le Christ pour édifier « un sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus » (1 P 2, 5).

Nous sommes donc « la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu » (1 P 2, 9), et cela par Jésus-Christ qui est le Fils du Dieu vivant, qui est vrai Dieu et vrai homme, crucifié et ressuscité. Oui, par Jésus-Christ : il est la première pierre de l’édifice divin, bâti avec les fils et les filles de toute la Terre, qui se dressera pour l’éternité dans la gloire indicible de la très Sainte Trinité !

À partir de Jésus, le Christ, qui est la pierre vivante s’ouvre cet avenir ultime de notre construction… Tel est l’avenir de l’homme sur la terre. L’avenir d’une destinée divine.

Voici donc la foi en Jésus-Christ, que Simon-Pierre proclamait! Voici la foi concernant l’Église que Simon-Pierre proclamait ! Quelle surprenante unité ! Et quelle force dans cette foi . Aujourd’hui l’Évêque de Rome, venu en terre canadienne, désire professer cette foi de tout son cœur. Il désire en faire le fondement de toute sa mission parmi vous, frères et sœurs bien-aimés, dans cette ville de Québec et sur toute la terre canadienne que je vais ensuite visiter en chacune de ses régions.

Car nous sommes ici au premier foyer de l’Église du Christ en Amérique du Nord. Partis de France, les Jacques Cartier, les Champlain et tant d’autres, en apportant sur ce continent leur culture et leur langue, contribuaient à im-planter la foi au Christ Sauveur.

De nombreux serviteurs et servantes de Dieu sont venus, dès le début de la colonisation, pour construire l’édifice de l’Église sur votre terre. Les Pères Récollets, les Jésuites, les Sulpiciens, les Ursulines, avec Marie de l’Incarnation rayonnant son incomparable expérience spirituelle, les Hospitalières de Dieppe entraînées par l’inépuisable charité de Catherine de Saint-Augustin : ces religieux et ces religieuses ont été parmi les premiers à témoigner de la foi et de l’amour du Christ au milieu des colons et des « Indiens ». Porteurs de la Parole, éducateurs des jeunes, bons samaritains auprès des malades, ils ont façonné le visage de l’Église dans ce nouveau pays. On a pu parler d’une véritable « épopée mystique » dès la première moitié du XVII e siècle. Certains ont donné leur vie jusqu’au martyre. Beaucoup d’autres les ont rejoints, apportant leur pierre vivante à la construction, souvent dans la pauvreté, mais rendus forts par l’Esprit de Dieu.

En ce lieu, nous évoquons en particulier François de Montmorency-Laval, vicaire apostolique, puis premier évêque du Québec. Je ne puis oublier que le séminaire qui porte son nom est à l’origine de l’Université qui nous accueille en ce moment dans ce site admirable.

Vos ancêtres ont forgé ici une culture en puisant aux sources de leur pays d’origine. Au long des siècles cet héritage s’est enraciné, diversifié ; il a accueilli l’apport propre des Amérindiens, et tiré profit de la présence anglaise en ce continent. Il s’est enrichi grâce aux vagues successives d’immigrants venues de partout. Votre peuple a su conserver son identité en demeurant ouvert aux autres cultures.

L’Église a reconnu ou se prépare à reconnaître la sainteté d’un certain nombre de ces pionniers. Ils sont des témoins éclatants parmi beaucoup d’hommes et de femmes, humbles croyants de la vie quotidienne, qui ont façonné peu à peu cette terre à leur image, selon leur foi.

La vitalité et le zèle de vos devanciers les ont d’ailleurs entraînés à porter plus loin la Bonne Nouvelle : je salue ici une Église qui a su rapidement rayonner dans l’Ouest canadien, le Grand Nord et en bien des régions d’Amérique. Bien plus, elle a pris une grande part à l’effort missionnaire de l’Église universelle à travers le monde.

Votre devise est : « Je me souviens. » Il y a vraiment des trésors dans la mémoire de l’Église comme dans la mémoire d’un peuple !

Mais à chaque géneration, la mémoire vivante permet de reconnaître la présence du Christ, qui nous
interroge comme aux environs de Césarée : « Vous, qui dites-vous que je suis ? »

La réponse à cette question est capitale pour l’avenir de l’Église au Canada, et aussi pour l’avenir de votre culture.

Mercredi 9 Septembre 2009
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