A VOIR: L'OEUVRE DU SÉMINAIRE
Fondé en 1663, le Séminaire de Québec a tenu un rôle de premier plan dans l’évolution de la société québécoise, notamment en jetant les bases du système d’éducation du Québec et en créant la première université francophone en Amérique du Nord en 1852. Lieu d’enseignement mais aussi lieu de vie, découvrez toute la richesse de ce patrimoine sur une période de plus de 340 ans.

Si vous vous promenez dans le Vieux-Port de Québec et que vous levez les yeux vers la haute ville, inévitablement vous voyez l’une des admirables lanternes du Séminaire de Québec qui, malgré ses 342 ans, n’a rien perdu de sa prestance d’origine. On connaît sa mission religieuse et sa vocation éducative, mais mesure-t-on vraiment l’ampleur de son rôle économique et social dans le développement de la société québécoise? Situé sur le site même du Séminaire, le Musée de l’Amérique française rend hommage à cette institution phare en présentant, dès le 4 mai, l’exposition permanente L’Œuvre du Séminaire de Québec.

« Il y a dix ans, le jeune Musée de la civilisation intégrait le plus ancien musée d’histoire au Canada. Une telle intégration enrichissait notre collection nationale et nous héritions d’un patrimoine d’une valeur inestimable. Nous ne pouvions passer sous silence le travail remarquable de tous les prêtres unis et animés par la même volonté de faire du Séminaire de Québec un guide spirituel, une institution d’enseignement d’avant-garde, un acteur majeur du développement de notre société et même un modèle d’organisation pour l’établissement de plusieurs séminaires sur le territoire québécois », a affirmé madame Claire Simard, directrice générale du Musée de la civilisation lors de l’inauguration.

Dans un décor rappelant les longs corridors étroits des résidences religieuses, L’Oeuvre du Séminaire de Québec présente 120 objets – et de nombreuses photos anciennes – tirés des riches collections du Séminaire, dont certains n’ont jamais été admirés par le public. C’est le cas de l’immense carte représentant la ville en 1860 qui ornait les murs de la résidence des prêtres, ainsi que l’imposant étalage de clés anciennes et récentes qui permettaient aux prêtres, aux élèves, au personnel du Séminaire de passer d’un bâtiment à l’autre, d’un local à l’autre. Cette zone d’introduction nous fait donc prendre conscience de l’ampleur de ce bijou unique d’architecture historique où se côtoient aujourd’hui élèves du secondaire, universitaires, gens d’Église et visiteurs.

Ils sont prêtres…

Afin de permettre à la foi catholique et à la langue française de prendre racine et de s’épanouir en Amérique, Mgr François de Laval fonde le Séminaire des missions étrangères de Québec (SME) en 1663. Il dote ainsi l’Église de Nouvelle-France d’un cœur solide où réside une communauté de prêtres qui portent les sacrements et le message de l’Évangile aux colons et aux autochtones et où sont formés de jeunes gens, issus du pays, en vue du sacerdoce. Sous le régime anglais, le Séminaire de Québec s’impose comme un rempart contre l’invasion religieuse et culturelle anglaise en prenant la relève pédagogique des Jésuites et en continuant de célébrer et de propager la foi catholique tel que permis par la couronne britannique pour le maintien de la paix.

Les prêtres du Séminaire célèbrent la grandeur divine avec un certain décorum, comme en témoignent les objets de culte (calice, ciboire, patène, bibles) et objets personnels (cœur de dévotion, bagues épiscopales et fauteuil d’apparat). Un bel exemple de pérennité se trouve en l’une des plus belles pièces d’orfèvrerie de la collection, le calice dit de Mgr de Laval, fabriqué en France en 1673, emprunté il y a moins d’un mois par le cardinal Marc Ouellet.

… entrepreneurs, propriétaires terriens

Les âmes s’élèvent, mais il faut nourrir les corps! Pour assurer la subsistance de son institution, Mgr de Laval acquiert, en plus du fief de Sault-au-Matelot, la grande seigneurie de Beaupré et l’île d’Orléans, qu’il échange pour l’île Jésus, près de Montréal. Sages gestionnaires, les prêtres du Séminaire font fructifier ce précieux patrimoine territorial qui s’étend de Château-Richer à Baie-Saint-Paul, en passant par Saint-Joachim et Cap-Tourmente. On compte aussi des terres et domaines à Sillery, à la Canardière (devenu Maizerets) et à l’île aux Coudres. Sur ses propriétés, le Séminaire construit, entretient des bâtiments, exploite des moulins à farine, des moulins à scie, des pêcheries et des dizaines de fermes. Il fut un temps où 1 800 âmes résidaient sur le site du Séminaire de Québec, tandis qu’en ville et en région s’activaient couturières, cordonniers, ébénistes, sans compter les scieries, les pêcheries, les érablières. La survie d’innombrables travailleurs et leur famille dépendait de l’institution. Ces activités vont contribuer largement au maintien de la vitalité économique de la ville et de la région lorsque, à la fin du XIXe siècle, la construction navale décline.

Pour superviser et coordonner toute cette effervescence administrative, une seule personne : le procureur. C’est à la fois un ministre des Finances, des Travaux publics, de l’Agriculture, des Terres et des Forêts. Il voit à tout, il sait tout. L’importance de sa fonction est révélée par son trousseau de clés, la prestance de son fauteuil, ainsi que sa montre dernier cri.

… enseignants, érudits et artistes

L’ouverture d’esprit des prêtres du Séminaire de Québec est probablement ce qui caractérise le plus l’institution. Grands pédagogues, passionnés de connaissances, ils croyaient fermement que l’enseignement devait se greffer à la pratique. Voilà pourquoi ils n’hésitaient pas à faire de grands voyages aux États-Unis, en Europe, en Afrique, pour se procurer les meilleurs outils pour diffuser la connaissance. On initie aussi les étudiants à la discussion, aux échanges d’idées ainsi qu’à des activités novatrices, comme le théâtre, le dessin et la fanfare! Il en résulte un immense savoir dont l’aboutissement est la fondation de l’Université Laval en 1852, première université francophone en Amérique du Nord.

Ainsi, en formant l’élite cléricale et professionnelle (médecins, avocats, prêtres, politiciens, hommes d’affaires et artistes), le Séminaire de Québec permet aux francophones de se tailler une place dans un contexte social et politique dominé par les anglophones.

Circuit familial et projections audiovisuelles

Dans chaque zone de l’exposition, des photos d’époque sélectionnées parmi l’imposante collection iconographique présentent le visage humain de l’institution : séminaristes dans les jardins, pensionnaires dans la cour des petits, étudiants dans les laboratoires. On a concocté également un circuit famille afin que les plus jeunes puissent faire le tour avec intérêt et échanger avec leurs parents. Ils devront répondre à des questions identifiées par une clé. Par exemple : « De quoi est fabriqué l’encens utilisé dans les églises? », « On nomme le quartier où se situe le Séminaire le quartier latin. Pourquoi? » « Pouvez-vous nommer les quatre facultés fondatrices de l’Université Laval? » De plus, une vitrine consacrée à la vie d’un étudiant de la fin du XIXe siècle leur permettra de voir combien c’est différent d’aujourd’hui.

Parcourir L’Œuvre du Séminaire de Québec, c’est entrer au cœur du Séminaire de Québec où tout inspire la durée, la solidité, la noblesse et la force tranquille.

À voir au Musée de l’Amérique française!

Consultez notre complément virtuel
http://www.mcq.org/seminaire/

Renseignements :
Agnès Dufour (418) 528-2358
Relations de presse






Nous profitons de l'occasion pour vous présenter brièvement une autre exposition permanente qui concerne lâ Société des prêtres du Séminaire.


Histoire des collections du Séminaire de Québec
Le parcours et l'héritage d'une institution


Pendant plus de trois siècles, le Séminaire de Québec a amassé un imposant patrimoine matériel composé de véritables trésors de toutes sortes : œuvres d’art, orfèvrerie, archives, livres rares et anciens, instruments scientifiques et plus encore. Depuis le 5 mai 1999, le Musée de l’Amérique française nous invite à admirer les objets les plus significatifs de ces collections dans l’exposition permanente Histoire des collections du Séminaire de Québec.

L’esprit de l’exposition

Cette exposition nous fait découvrir, par le biais d’objets témoins, l’ampleur et la diversité des collections du Séminaire de Québec amassées au fil des ans autant à des fins éducatives que pour l’exercice du culte et la propagation de la foi. Il est étonnant de voir représentés autant de champs de la connaissance : de la physique à l’ornithologie en passant par la botanique et l’ethnologie étrangère.

L’exposition Histoire des collections du Séminaire de Québec est composée de quatre salles dont la première présente une vue d’ensemble des différents types de collections tandis que les trois « écrins » mettent en valeur des secteurs forts de collectionnement rattachés aux grands axes de la mission du Séminaire soit la religion, l’éducation et la culture.

Fine fleur et nature des collections
Un superbe ensemble d’objets portant des figurations de fleurs, de la nature ou encore du règne animal, végétal ou minéral illustrent les archives, la bibliothèque ancienne et les quelque dix-sept autres collections dont celles des meubles, des textiles, de numismatique et de philatélie. Cette présentation donne un excellent aperçu des champs d’intérêt des prêtres et démontre la richesse, l’ampleur et la variété des collections du Séminaire de Québec.

Écrin religieux : une école de formation aux valeurs chrétiennes

Les prêtres du Séminaire de Québec célèbrent la grandeur divine avec un certain décorum qu’on retrouve dans le faste des vêtements et ornements liturgiques ainsi que dans de véritables chefs-d’œuvre d’orfèvrerie. Cet écrin brille des feux de ces superbes pièces qui rappellent l’importance du Séminaire comme foyer de propagation de la foi, première mission du Séminaire en terre d’Amérique.

Écrin beaux-arts : la formation du goût et l’amour de la beauté

Les prêtres du Séminaire étaient des inconditionnels de l’art. De l’époque de Mgr de Laval au 19e siècle, ils ne cessent d’enrichir leur collection qui devient un des fleurons de l’institution. Sa composition, sa variété et sa richesse en ont fait un instrument d’éducation au sein de l’institution et de prestige social auprès de la communauté. Plusieurs tableaux faisant partie de cette collection ont exercé une grande influence sur la relève artistique québécoise. Les oeuvres choisies pour cet écrin offrent un panorama tant stylistique qu’historique et sont représentatives des principaux artistes de la collection tels Joseph Légaré, Antoine Plamondon, Théophile Hamel et Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté.

Écrin scientifique : témoin d’une science en progrès

Cette collection est le fruit du travail passionné de prêtres qui croyaient fermement que l’enseignement devait se greffer à la pratique. Les abbés Demers, Holmes, Hamel et Laflamme sont les principaux instigateurs de cette méthode. Toujours à l’affût du développement des nouveaux procédés scientifiques, ils enrichissent leurs collections et les mettent au service de l’enseignement. Cette passion permet au Séminaire de Québec de se comparer aux meilleurs établissements européens ou américains.

Environ vingt-cinq instruments scientifiques figurent dans cet écrin et certains d’entre eux sont très rares aujourd’hui, telle la machine d’Atwood fabriquée à Londres vers 1836 qui permet de vérifier les lois du mouvement et de la chute des corps. Ou encore la machine électrostatique de Wimshurst fabriquée à Chicago vers 1896 et destinée à plusieurs expériences dont la plus spectaculaire : la production de la foudre en miniature.

Parcourir l’exposition Histoire des collections du Séminaire de Québec, c’est remonter à l’origine de ces collections et en suivre le développement, c’est revivre l’aventure de ces enseignants, de ces savants et de ces collectionneurs animés par la passion de la connaissance, de la pédagogie et de l’histoire.

Renseignements :
Agnès Dufour(418) 528-2358
Relations de presse


03/05/2005

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