Ces notes son tirées de mon cours sur l'Histoire de la spiritualité chrétienne ancienne que j'ai donné pendant 15 ans à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval. Elles ont été prises lors de mon cours par mon assistante du temps, Micheline Robert. C'est pourquoi elles se ressentent du style oral et familier par moments. HG


Francisco de Zurbarán, (Crédits photo ; domaine public via Wikimedia Commons)
Francisco de Zurbarán, (Crédits photo ; domaine public via Wikimedia Commons)
Qui est saint Antoine le Grand ?

Antoine (251-356) est un Égyptien, un copte ou descendant des égyptiens du temps des Pharaons d'Égypte (ils sont encore 20 millions aujourd'hui). Il venait du milieu des paysans égyptiens ou fellahim. Le personnage est historique i.e. il a bel et bien existé. Il a joui d'une grande réputation même de son vivant. Celle-ci précède sa biographie et non l'inverse. Le but d'édification d'Athanase qui est un pasteur et un homme d'action ne s'oppose pas à la vérité historique. On pourrait dire qu'Athanase présente l'image d'Antoine que se faisaient les contemporains.

Antoine d'après la Vita Antonii de saint Athanase vit dans un petit village d'Égypte pas loin d'Alexandrie, d'une famille à l'aise, un illettré qui perd ses parents à 18 ans. Il s'occupe de sa jeune soeur. Un jour, à l'église, il entend lire Mathieu 19,21: "Si tu veux être parfait, va, vends tout et suis-moi". Cette phrase le frappe comme si c'était proclamé pour lui personnellement. Moment de conversion aui se préparait probablement depuis longtemps.

A partir de là, son expérience spirituelle devient une sorte de poursuite sans cesse plus profonde de Dieu dans sa vie. Cette poursuite de Dieu va amener Antoine à une fuite dans la solitude de plus en plus poussée. Il va aller au désert et va vivre pas loin de son village, puis dans un petit fortin abandonné; puis près la Mer Rouge, sur une montagne. Il deviendra quelqu'un d'assez connu et mourra à 105 ans.

La lecture d'un article de la revue Études recommandé par Mgr Pierre-Olivier Tremblay, évêque administrateur du diocèse de Trois-Rivières au Québec, a suscité chez moi plein de réflexions sur l'Église du Québec parce qu'il mettait bien souvent des mots sur ce que j'entrevois pour notre Église. C'est pourquoi, je vous en donne un aperçu tout en vous recommandant de cliquer sur le lien de cet article qui figure plus bas. Le théologien de grand calibre dont fait était le titre de cet article est MgrTomáš Halík, un théologien tchèque au parcours unique. Théologien et sociologue, Mgr Halík est une figure importante de l’Église tchèque. Plusieurs de ses textes ont eu une forte influence dans de nombreux pays durant la pandémie. Voir à la fin de cet article un résumé de sa biographie.


Mgr Tomáš Halík, théologien et sociologue tchèque (Crédits photo : Petr Novák Wikipedia via Wikimedia Commons)
Mgr Tomáš Halík, théologien et sociologue tchèque (Crédits photo : Petr Novák Wikipedia via Wikimedia Commons)
Cet article ne se propose pas de résumer celui de Mgr TOMÁŠ HALÍK dans le numéro de janvier 2022 de la revue ÉTUDES, je me contenterai ici de situer le cadre de cette intervention du grand théologien tchèque et de citer quelque passages qui, pour moi, pourraient nous guider avec bonheur dans ce que l'Église du Québec qui se défait sous nos yeux est en train de vivre et qui ouvrent des portes sur un avenir à définir et à vivre ensemble. Le titre de l'article de Mgr HALÍK est "Le christianisme instrumentalisé par les nationalismes" mais l'article va beaucoup plus loin dans l'analyse de la situation de l'Église catholique aujourd'hui dans le monde. Bonne lecture. L'article de la revue Études est accessible en cliquant sur ce lien

En commençant son entretien, Mgr Halík note qu'il est né dans une famille d’intellectuels laïques à Prague en 1948. Il se convertit au christianisme par étapes. "Au début, dit-il, il y avait l’attrait intellectuel et esthétique de la culture catholique interdite par le régime : l’architecture des églises de Prague, la musique sacrée, les livres d’auteurs comme G. K. Chesterton, C. S. Lewis, François Mauriac, Graham Green, Julien Green, Léon Bloy, Georges Bernanos et bien d’autres. Ce n’est qu’autour du Printemps de Prague de 1968 que j’ai fait la connaissance de quelques prêtres éminents qui venaient de rentrer des prisons staliniennes, après une quinzaine d’années passées derrière les barreaux. Certains d’entre eux considéraient la persécution communiste comme une pédagogie divine – une purification de l’Église de son ancien triomphalisme. En prison, où ils avaient fait l’expérience d’un œcuménisme pratique, ils rêvaient d’un autre type d’Église, une Église vraiment œcuménique, pauvre, ouverte, au service des gens. Ces personnes m’ont aidé à comprendre l’esprit des réformes du concile Vatican II. Au début des années 1970, certains des livres de Pierre Teilhard de Chardin sont tombés entre mes mains et m’ont ouvert un tout nouveau monde."

Mgr Halík répond simplement aux questions du journalistes qui lui demandent qu'est-ce que son expérience du communisme et ses contacts avec l'athéisme peuvent nous apporter, à nous Occidentaux du XXIe siècle.

Mgr Halík dévelope sa pensée de façon percutante et on le suit avec intérêt. Je me contenterai de vous mettre ici quelques citations que j'ai retenues de ma lecture.

Sur l'histoire de l'Église dans le monde : "Les histoires de vie des chrétiens et l’histoire de l’Église sont une participation mystique au mystère de Pâques, au mystère de la mort et de la résurrection. Les histoires de vie des chrétiens et l’histoire de l’Église ont leurs Vendredis saints, leurs souffrances et leurs descentes aux enfers, le silence du Samedi saint et la joie du matin de Pâques. Le drame de Pâques est la clé pour comprendre le drame de nos vies, et nos expériences nous ouvrent à leur tour à une compréhension plus profonde du mystère pascal.

J'ai relu avec émotion ce texte du cardinal Ratzinger en 1969 portant sur sa vision de l'avenir de notre Église. Il s'applique très bien à nous au Québec qui a connu le cheminement décrit et qui regarde toujours vers en avant dans la foi et l'espérance.

Interview du cardinal Ratzinger sur l'avenir de l'Église le 25 décembre 1969 sur la radio Hessische Rundfunk,

Texte complet dans :
Joseph RATZINGER, Foi et Avenir,
Mame 1971, pages 111 à 130


Domaine public
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« Je pense, non, je suis sûr, que le futur de l’Église viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. Il ne viendra pas de ceux qui s’accommodent sans réfléchir du temps qui passe, ou de ceux qui ne font que critiquer en partant du principe qu’eux-mêmes sont des jalons infaillibles. Il ne viendra pas non plus de ceux qui empruntent la voie de la facilité, qui cherchent à échapper à la passion de la foi, considérant comme faux ou obsolète, tyrannique ou légaliste, tout ce qui est un peu exigeant, qui blesse, ou qui demande des sacrifices. Formulons cela de manière plus positive : le futur de l’Église, encore une fois, sera comme toujours remodelé par des saints, c’est-à-dire par des hommes dont les esprits cherchent à aller au-delà des simples slogans à la mode, qui ont une vision plus large que les autres, du fait de leur vie qui englobe une réalité plus large. Il n’y a qu’une seule manière d’atteindre le véritable altruisme, celui qui rend l’homme libre : par la patience acquise en faisant tous les jours des petits gestes désintéressés. Par cette attitude quotidienne d’abnégation, qui suffit à révéler à un homme à quel point il est esclave de son égo, par cette attitude uniquement, les yeux de l’homme peuvent s’ouvrir lentement. L’homme voit uniquement dans la mesure où il a vécu et souffert. Si de nos jours nous sommes à peine encore capables de prendre conscience de la présence de Dieu, c’est parce qu’il nous est tellement plus facile de nous évader de nous-mêmes, d’échapper à la profondeur de notre être par le biais des narcotiques, du plaisir etc. Ainsi, nos propres profondeurs intérieures nous restent fermées. S’il est vrai qu’un homme ne voit bien qu’avec le cœur, alors à quel point sommes-nous aveugles ?

Le Supérieur général du Séminaire de Québec, monsieur l’abbé Gilles Routhier a participé, le 9 octobre 2021 et les jours suivants, au lancement du parcours synodal amorcé par le pape François en vue de l’assemblée des évêques qui se tiendra en octobre 2023. Monsieur l’abbé Routhier avait été invité à titre de membre de la Commission théologique du Synode en raison de ses travaux et de son expertise concernant le concile Vatican II et de ses travaux sur la synodalité.


Crédits photo : Pré-synode © Vatican Media
Crédits photo : Pré-synode © Vatican Media
Lors de l’inauguration liturgique de la démarche synodale dans la basilique St-Pierre de Rome, le dimanche 10 octobre 2021, le pape a utilisé trois verbes pour expliquer cette démarche : « rencontrer », « écouter », « discerner ». Le pape a terminé son homélie en invitant les catholiques à entrer en synode en « pèlerins amoureux de l’Évangile ».

La veille à l’occasion de la préparation de l’ouverture du synode 2023, lors d’une séance en présence de quelque de 300 participants de quatre continents : cardinaux, évêques, prêtres, religieuses et religieux, laïcs – dont 20 jeunes - à qui il s’est adressé dans la Salle du Synode, le pape François souhaitait « que ce synode soit une véritable saison de l'Esprit » et il ajoutait « nous avons besoin de l'Esprit, le souffle toujours nouveau de Dieu, qui nous libère de toute forme d'égocentrisme, ravive ce qui est moribond, desserre les entraves et répande la joie… L'Esprit Saint nous guide là où Dieu veut que nous soyons, et non là où nos propres idées et nos goûts personnels nous conduiraient ».

Monsieur l’abbé Gilles Routhier est revenu de ce lancement plein d’enthousiasme et, pour toutes nos lectrices et tous nos lecteurs, il partage quelques-unes de ses impressions.

Homélie de Mgr Pierre Gaudette P.H. au Séminaire de Québec en la fête de saint François de Laval où il célébrait son 60e anniversaire d'ordination presbytérale. Texte publié avec l'autorisation de l'auteur. Permission de reproduire à volonté.


Une ordination presbytérale en plein aire dans les années 1960 à un congrès eucharistique régional.  (Crédits photo: H. Giguère)
Une ordination presbytérale en plein aire dans les années 1960 à un congrès eucharistique régional. (Crédits photo: H. Giguère)
« Quand nous célébrons un anniversaire comme celui que Pierre et moi célébrons, on ne peut s’empêcher de jeter un regard en arrière pour voir le chemin parcouru. Surtout si un temps de pandémie a restreint considérablement nos activités extérieures. Ce chemin, il est bien différent de celui que mes confrères et moi avions imaginé il y a soixante ans. »


Texte de l'homélie en PDF

Cliquez sur ce lien

Conclusion

« C’est peut-être là l’interpellation que le Seigneur nous lance en ces temps difficiles. «Être fidèles et laisser faire». Ou encore, pour reprendre une autre expression de Mgr de Laval, nous «désapproprier» de nos réalisations et de nos rêves et nous abandonner en toute confiance à la grâce du Seigneur. C’est cet abandon confiant et serein à la grâce qui fera de nous de vrais disciples du Christ, et par le fait même, missionnaires, des missionnaires capables de discerner dans l’Église et dans le monde des pousses nouvelles, des pistes de renouveau, des missionnaires capables de vibrer à la joie de l’Évangile et de la dire «a temps et à contretemps» comme nous y invite saint Paul. » 6 mai 2021

CITATION DU CARDINAL NEWMAN IN EXTENSO page suivante

Mon confrère, Mgr Pierre Gaudette, ancien doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval à Québec s'est mis à la lecture de l'encyclique « Fratelli tutti ». Il se proposait de s'en faire une petit résumé, mais il s'est pris au jeu et il a commis un long résumé des pus intéressants et que je vous partage avec son autorisation.


Le pape François avec les enfants des gardes suisses (Domaine public)
Le pape François avec les enfants des gardes suisses (Domaine public)
Pour lire le résumé de Mgr Pierre Gaudette cliquez ici
Pro manuscripto. Tous droits réservés.

En voici le début :

Ce qui me frappe d’abord dans cette encyclique, c’est le souci du pape d’adopter une approche capable de rejoindre toutes les personnes de bonne volonté, quelles que soient leur croyance.: «Bien que j’ai [écrit cette encyclique] à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté.» .

-Il a tenu, entre autres, à se référer (au début et à la fin) au texte qu’il a signé avec l’iman Ahmad Al-Tayyeb: Dieu « a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux».

-Il a commenté la parabole du bon samaritain comme un texte pouvant être reçu par tous comme emblématique de la fraternité humaine .

- Il a adopté un langage susceptible d’être compris aujourd’hui, en évitant, par exemple, le concept de ‘loi naturelle’, fort discrédité de nos jours. Le texte est particulièrement long, mais c’est voulu: «J’ai voulu recueillir dans cette encyclique beaucoup de [mes] interventions en les situant dans le contexte d’une réflexion plus large».

Cette décision engendre des répétitions qui rendent le texte difficile à résumer. Un texte plus concis, plus intégré aurait peut-être été plus incisif. Mais on aurait perdu des ajouts qui sont émouvants par leur simplicité, leur vigueur et leur souci de rejoindre le concret: par exemple les développement sur les caractéristiques de l’amitié sociale (chapitre 5), la nature et les exigences d’un véritable dialogue (chapitre 6), les conditions d’une vraie réconciliation (chapitre 7).

De plus, on constate que le pape est particulièrement attentif aux sentiments et aux attitudes qui poussent les personnes à agir de telle ou telle façon.

Pour lire la suite cliquez ici

En la fête de saint Charles Borromée, je vous livre ce texte que j'ai fait dans mon cours sur la spiritualité du prêtre. Saint Charles fut un pasteur extraordinaire qui inspira saint François de Laval, premier évêque de Québec et fondateur du Séminaire de Québec.


Un pasteur à nul autre pareil : saint Charles Borromée fêté le 4 novembre
Saint Charles Borromée (1538-1584), évêque de Milan, est le plus célèbre des réformateurs du clergé. Le cardinal Roncalli (futur Jean XIII) écrivait "Saint Charles fut justement salué comme le Maître des évêques. A la lumière de ses exemples et de ses enseignements s'éveilla dans toute l'Italie, particulièrement dans la vingtaine d'années qui recouvrent les pontificats de saint Pie V et de Grégoire XIII (1566-1585), un tel réveil d'énergies qu'on ne connaît rien de pareil dans aucune période de l'histoire de l'Église".

En France, selon Broutin, "Aux yeux des meilleurs évêques et des meilleurs prêtres, il est l'évêque du concile de Trente, le pasteur d'âmes par excellence" (Broutin, t.1, p. 37). Saint François de Sales, Bérulle, François de Laval, premier évêque de Québec, se réclament de son influence.

Le personnage

Charles Borromée fait partie d'une famille de la noblesse très en vue en Italie et dans l'Église. Il est le neveu du pape Paul IV (Pietro Caraffa qui a encouragé Gaétan de Thienne à fonder les Théatins). Il avait présidé comme Secrétaire d'état du pape les dernières sessions du Concile de Trente.

J'ai eu la joie de pouvoir participer ce dimanche 23 mars 2019 à l'inauguration d'un orgue à traction mécanique du facteur d'orgue Karl Wilhelm dont le Grand Séminaire a fait l'acquisition.


Monsieur Claude Lemieux inaugurant le nouvel orgue du Grand Séminaire de Québec (Crédits photo : H. Giguère)
Monsieur Claude Lemieux inaugurant le nouvel orgue du Grand Séminaire de Québec (Crédits photo : H. Giguère)
Pour moi, ce fut un coup de nostalgie, car comme organiste au Grand Séminaire en 1959, j'ai été celui qui a inauguré l'orgue Rieger qui a trôné dans la chapelle du Grand Séminaire jusqu'en 1979. Cet orgue autrichien avait été acquis sous les conseils de Mgr Elzéar Fortier, musicien averti, alors Supérieur du Grand Séminaire de Québec. Il fut un des premiers de cette catégorie au Québec, car ce n'est qu'en 1960 que Casavant se lance dans la production de ce type d'orgue avec la venue de monsieur Karl Wilhelm, facteur d'orgue.

En effet, jusqu'à ce temps, Casavant ne produisait pas ce type d'orgue. À partir de 1960, la firme se lance dans la production d'orgues mécaniques ou plus précisément à traction mécanique. Celui que le Grand Séminaire de Québec vient d'acquérir est issu de cette production. Il date de 1967. Il était à Mont-Laurier et le Grand Séminaire de Québec, grâce à l'initiative de monsieur Claude Lemieux, professeur de musique et de chant au Grand Séminaire et organiste à Saint-Ambroise-de-la-Jeune-Lorette à Loretteville, en a fait l'acquisition pour la chapelle des nouveaux locaux du Grand Séminaire situés sur la rue Giguère dans le quartier Vanier à Québec.



Article paru dans la revue Pastorale Québec Vol. 131, n. 1 janvier-février 2019 pp. 8-9. Merci à l'abbé René Tessier rédacteur en chef, pour l'autorisation de le reproduire sur ce blogue.


Personnes priantes qu'on nomme orants dans les catacombes (Domaine public)
Personnes priantes qu'on nomme orants dans les catacombes (Domaine public)
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Lorsqu'on observe un "sujet qui prie", un "priant", on est renvoyé à une attitude, une expérience. Ce "sujet", cette personne met quelque chose en action. Il cherche à ouvrir un espace de communication, de dialogue. L'attitude, l'expérience particulière qui se développe et apparaît alors prend naissance et origine (anthropologiquement et existentiellement) à partir d'un "aveu d'insuffisance" ouvrant sur l'altérité, sur une espace où vont pouvoir se nouer des rapports interpersonnels, mais sans jamais enlever une sorte de tension faite de présence et d'absence, de proximité (d'union) et de distance (de séparation), de clarté radieuse et de nuit enténébrée...

La prière, en dernière analyse, est une réponse d'acceptation amoureuse du Dessein d'amour de Dieu, "formulée" ou rendue tangible d'une manière ou d'une autre.

Marcel Boivin est un père blanc missionnaire d’Afrique qui a enseigné l’Éthique toute sa vie en divers pays africains et en Angleterre. Dans cet ouvrage il nous livre, avec simplicité et profondeur, l’inspiration qui a guidé son enseignement et ses recherches tout au cours de ces années.


Marcel Boivin p.b.
Marcel Boivin p.b.
Ce livre original et concis doit se lire avec beaucoup d’attention si on veut entrer dans la pensée de l’auteur qui est très stimulante et décapante même. On est loin des manuels de morale du temps passé. L’auteur reconnaît sa dette envers Bernard Häring dont le livre La loi du Christ a marqué un tournant en Éthique catholique avant le concile Vatican II.

Marcel Boivin est très clair sur son propos. Le but premier de cet ouvrage, écrit-il,  « c’est de découvrir un sens à notre pèlerinage sur la planète Terre qui s’harmonise avec celui de la marche de l’univers. En pareil parcours, ce dont je me soucie, ce n’est pas de prouver quoi que ce soit; c’est plutôt de soumettre au lecteur l’expérience et le savoir développés au long des années consacrées à l’enseignement de l’éthique et à l’accompagnement de personnes en recherche de maturité humaine et spirituelle » (p.14). À la fin de la lecture de l’ouvrage on se doit de constater que l’auteur a tenu son pari.

Avec l'autorisation du rédacteur en chef de la revue Pastorale Québec, monsieur l'abbé René Tessier, je vous présente en primeur mon article sur l' Exhortation apostolique du pape François portant sur la sainteté qui paraîtra dans le numéro de mai de la revue Pastorale Québec. Merci à René pour cette autorisation qui me permet de rendre disponible cet article aux internautes qui fréquentent mon site internet. Bonne lecture!


Crédits photo : H. Giguère
Crédits photo : H. Giguère
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En lisant, l’Exhortation apostolique du pape François sur la sainteté intitulée Gaudete et Exultate (Soyez dans la joie et l’allégresse), je me suis retrouvé dans une spiritualité que j’aime et qui m’a rappelé la spiritualité de saint François de Sales et celle de Charles de Foucauld proposée par le Père Voillaume qui ont nourri mes années de Grand Séminaire et par la suite toute ma vie de prêtre. Quelle belle surprise ! Mais en fait, à la réflexion, on se dit qu’il ne pouvait en être autrement.

L’appel universel à la sainteté

Le pape François ici ne fait que reprendre dans ses mots et dans le contexte d’aujourd’hui un fil conducteur, héritage de Vatican II, qui est celui de l’appel universel à la sainteté que la Constitution sur l’Église dessine vigoureusement dans le chapitre cinq qui porte ce titre.

Sur ce sujet, le pape prend la peine de référer à saint François de Sales – ce qui me réjouit vous le comprendrez – car ce dernier est celui qui a milité pour accréditer ce qui nous paraît maintenant évident, à savoir que la sainteté n’est pas réservée aux personnes qui entrent dans une communauté religieuse ou un groupe spirituel précis. La sainteté est pour les gens qui vivent « ès villes, ès ménages, en la cour, et qui par leur condition sont obligés de faire une vie commune quant à l'extérieur » écrivait saint François de Sales dans sa préface au best-seller que fut l’Introduction à la vie dévote. Le pape nous invite à aller dans le même sens en considérant « la grande nuée de témoins » qui nous incitent à continuer de marcher vers le but. « Et parmi eux, écrit-il, il peut y avoir notre propre mère, une grand-mère ou d’autres personnes proches (cf. 2 Tm 1, 5). Peut-être leur vie n’a-t-elle pas toujours été parfaite, mais, malgré des imperfections et des chutes, ils sont allés de l’avant et ils ont plu au Seigneur. » (GE 3) Il les appelle « les saints de la porte d’à côté » ou « la classe moyenne de la sainteté » (GE 7).

Collectif et communautaire. Réflexions à la suite d’une conversation et d’un partage sur le sacrement de la Réconciliation où on touchait le sujet de l’absolution collective dans ce sacrement versus l’absolution individuelle quelqu’un a identifié collectif et communautaire. Ce qui a fait réagir dans le groupe. On a, à juste titre, souligné à l’intervenant que la célébration individuelle du sacrement de la Réconciliation garde toujours un caractère communautaire. Le collectif et le communautaire ne sont pas la même chose. Ils ne procèdent pas de la même dynamique. Bonne lecture!


Célébration du sacrement de baptême qui fait entrer dans la communauté chrétienne (Domaine public)
Célébration du sacrement de baptême qui fait entrer dans la communauté chrétienne (Domaine public)
La dynamique du collectif met en avant le groupe aux dépens des individus. Le sommet de ce mouvement a été atteint en Union Soviétique sous le régime communiste lorsqu’a été instauré le collectivisme. Toute propriété individuelle a été mise de côté au profit de la collectivité. Les personnes se sont retrouvées prisonnières du groupe. Leurs aspirations et leurs décisions individuelles se devaient de se mouler dans celles du groupe. Ce fut la période des Kolkhozes qui ont laissé de bien mauvais souvenirs.

Le collectif cependant n’est pas une dynamique sans vertus. Sans le développement de l’esprit collectif, nos systèmes démocratiques, nos associations de bénévolat, nos organismes non-gouvernementaux etc. perdraient leur vitalité et leurs ressources.

Ceci étant dit et dont il faut prendre acte, il est important d’éviter une adéquation malvenue du collectif et du communautaire.

La dynamique du communautaire fait appel à l’individu qui se regarde et regarde le autres comme des personnes uniques, dotées de qualités et dons qu’ils peuvent mettre au service du groupe. Ainsi leur apport demeure toujours l’objet d’un choix et le groupe ne se substitue pas aux individus.

"After 500 Years, Reformation-Era Divisions Have Lost Much of Their Potency", tel est le titre de l'enquête choc sur les catholiques et les protestants du Pew Research Center. Statistiques aussi sur les personnes sans religion et sur la fréquentation des célébrations dominicales tant chez les catholiques que les protestants. Pour consultation et archives. L'article qui suit reproduit le présentation parue dans Diaconos.be . Bonne lecture!


Une enquête de Pew Research Center révéle que les protestants et le catholiques sont de plus en plus proches et que les personnes se disant « sans religion » croissent en Europe
Le Pew Research Center est un centre de recherche (think tank) américain qui fournit des statistiques et des informations sociales sous forme de démographie, sondage d'opinion, analyse de contenu1. Son siège social est à Washington, D.C.

Il arrive de plus en plus souvent que des groupes d’écoliers protestants d’Europe du Nord en visite à Rome soient emmenés par leurs professeurs à assister à une messe catholique, pour voir comment c’est, et qu’ils reçoivent tranquillement la communion. Il s’agit d’un des résultats d’un nivellement par le bas croissant entre ces deux confessions, dans la mentalité de nombreux protestants et catholiques d’Europe et d’Amérique, comme vient de le confirmer la vaste enquête menée dans cinquante pays par Pew Research Center.

Ainsi donc, 500 ans après avoir placardé ses 95 thèses à Wittenberg, Martin Luther n’est plus le fomenteur de discorde qu’il a été pendant des siècles.

Aux États-Unis, 65% des catholiques et 57% des protestants se disent persuadés qu’il y a plus de points communs que de différences entre leurs religions respectives. Et même en Europe occidentale, plus de la moitié des protestants et des catholiques pensent la même chose. Avec un pic de 78% auprès des protestants Allemands, de 67% parmi les catholiques des Pays-Bas et de 65% chez les catholiques d’Autriche.

"Mutations identitaires, recherche de sens et actualité des saints et saintes, bienheureux et bienheureuses de l'Église canadienne" tel est le titre que j'avais donné à un article sur le sujet que j'avais écrit pour Pierres vivantes et qu'il n'est pas toujours facile de trouver. Le voici.


Plan de Québec au temps du régime français (Domaine public)
Plan de Québec au temps du régime français (Domaine public)
Version PDF
Pour Pierres vivantes, le Bulletin du Comité des fondateurs et fondatrices de l'Église canadienne

Le thème de l'identité, au Québec comme ailleurs, fait couler beaucoup d'encre. Le questionnement sur l'identité est intrinsèquement lié à une modernité aux incessantes tribulations selon Jocelyn Maclure (Cf. Jocelyn Maclure, Récits identitaires. Le Québec à l'épreuve du pluralisme, Éditions Québec Amérique, Montréal, p. 19). Les différentes sources de l'identité du sujet sont nombreuses: genre, sexualité, positionnement générationnel, spiritualité, identité professionnelle, ethnicité etc. "Il revient au sujet et non pas aux théoriciens de hiérarchiser et de définir l'importance qu'il accorde à ses différents aspects identitaires." (Ibid. p. 29) Un des aspects identitaires auquel nous renvoient les saints, saintes et bienheureux, bienheureuses de chez nous est leur expérience spirituelle personnelle ou communautaire. Voilà pourquoi, il m'est apparu que lorsque nous cherchons à promouvoir l'actualité des saints, saintes et bienheureux, bienheureuses de chez nous, nous oeuvrons d'une façon positive au surgissement de notre propre identité spirituelle personnelle ou partagée dans une famille spirituelle.

Ce billet est le fruit de mon expérience de presque 20 ans avec les groupes du Renouveau charismatique de 1974 à 1992 au moment de leur apparition au Québec et de leur épanouissement. Le Renouveau charismatique a connu alors une rayonnement remarquable avant de perdre de plus en plus d'adeptes suivant en cela la raréfaction des catholiques pratiquants dans les paroisses. Au Québec, il reste plusieurs groupes à Rimouski (25 groupes), à Québec (46 groupes) et à Montréal (56 groupes) notamment. Dans la région d'Ottawa/Gatineau il y a 19 groupes et une communauté. Ces groupes se retrouvent à chaque semaine dans la prière et le partage. Nous leur souhaitons une belle persévérance et un nouvel élan pour témoigner de la Seigneurie de Jésus-Christ. Dans la joie de l'Esprit, HG


XIe Congrès national francophone à Notre-Dame du Cap (Trois-Rivières) du 6 au 9 juin 2013  ( Crédits photo : H. Giguère)
XIe Congrès national francophone à Notre-Dame du Cap (Trois-Rivières) du 6 au 9 juin 2013 ( Crédits photo : H. Giguère)
Le renouveau spirituel s'est manifesté après le Concile Vatican II (1962-1965) de façon percutante au Canada par la percée des nouveaux mouvements spirituels qui se répandaient à vive allure comme les Cursillos de cristiandad, l'Arche de Jean Vanier, le Renouement conjugal (Marriage Encounter), le Chemin néocatéchuménal etc. C’est dans ce contexte que les groupes du Renouveau charismatique catholique, né aux États-Unis en 1967, vont se multiplier dans tous les diocèses à une vitesse vertigineuse de 1971 à 1984.

Ayant atteint alors un sommet, ils s’inscriront dans l’espace ecclésial avec leurs richesses et leurs limites. Ils n’échapperont pas au phénomène du vieillissement de leurs effectifs parallèle à celui des communautés religieuses et des personnes pratiquantes dans les paroisses. Malgré ce déclin, plusieurs groupes du Renouveau charismatique continuent d’entretenir la flamme et s’avèrent des lieux propices à la rencontre de Dieu et à la nouvelle évangélisation. Le pape François le constatait en recevant quelque 50 000 membres du Renouveau dans l'Esprit (Rinnovamento nello Spirito Santo, Rns) le 31 mai 2014, ces groupes italiens qui sont l’équivalent des groupes du Renouveau charismatique au Canada : «  Le Renouveau charismatique est une grande force au service de l’annonce de l’Évangile, dans la joie de l’Esprit-Saint. Vous avez reçu l’Esprit-Saint qui vous a fait découvrir l’amour de Dieu pour tous ses enfants et l’amour de la Parole… J’attends de vous que vous partagiez avec tous, dans l’Église, la grâce du Baptême dans l’Esprit Saint (expression qui se lit dans les Actes des Apôtres). J’attends de vous une évangélisation avec la Parole de Dieu qui annonce que Jésus est vivant et aime tous les hommes.»

Conférence donnée par Marco Veilleux dans le cadre de la SOIRÉE RELATIONS du jeudi 20 avril 2017, au Diocèse de Québec. Texte reproduit avec l'autorisation de l'auteur. Merci!


Vision et esprit de la réforme du pape François par Marco Veilleux
Nous parlons ce soir de la réforme de la Curie romaine, mais il ne faut pas l’oublier, cette réforme structurelle et administrative, s’inscrit – à mon point de vue – dans quelque chose de plus globale et de plus profond: une réforme théologique, spirituelle et pastorale – qui n’est rien de moins qu’un approfondissement de la mise en œuvre de l’ecclésiologie de Vatican II.

J’essaierai donc ici de dégager la vision et l’esprit qui animent le pape François. Pour ce faire, je vous propose, dans les deux premières parties de mon exposé, de survoler deux prises de position remontant au tout début de son pontificat. Ces prises de positions initiales sont, il me semble, la «source inspiratrice» et «l’horizon» de ce qui est en train de se mettre en place, à Rome, depuis 4 ans. Puis, dans une troisième partie, je mentionnerai quelques éléments de la spiritualité ignatienne qui marquent clairement «le style François» – et explique donc sa manière typiquement jésuite de procéder à des réformes.
Enfin, en conclusion, j’évoquerai brièvement l’Exhortation apostolique «La joie de l’Évangile» – qui demeure, ne l’oublions pas, le texte programmatique par excellence de ce pontificat.
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DERNIÈRES HOMÉLIES
Vous y trouverez l'homélie du dimanche publiée le mardi qui précède. Bonne méditation!





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