REGARD SUR STAR WARS III
Tout est-il possible pour justifier un bien ?

Premier éclairage. Tout est-il possible pour justifier un bien ? C’est la question du rapport entre la fin et les moyens qui est au coeur de l’épisode III et de la décision d’Anakin. Le chancelier lui dit d’abord que l’aider c’est l’aider à faire le bien de tous dans la galaxie et qu’il faut être prêt à tout pour y parvenir. Dans ce dessein, il lui demande de commettre un mal absolu, tuer, y compris des innocents, pour théoriquement sauver une vie. Pourtant, nous le sentons bien, tout n’est pas possible, tout n’est moralement pas justifiable...


Nul n’est bon ou méchant


Deuxième éclairage. La révolte des Sith met un exergue un point clé de la vie humaine : tout homme vit un combat intérieur. En effet, à tout moment l’individu est appelé à faire des choix. Bien souvent, à une échelle plus petite évidemment, nous avons un choix à faire entre le « bien » et le « mal ». Nul n’est « bon » ou « méchant » pour toujours. L’avenir de l’homme n’est pas fixé et à tout moment nous avons le choix de faire le bien même si depuis des années j’étais dans l’injustice. L’inverse est d’ailleurs aussi possible. En quelque sorte, chacun a un ’côté obscur’. Ce dernier peut se nommer égoïsme, péché, tentation, nombrilisme...

Comme le dit le prophète Ezékiel, « quand le juste se détourne de sa justice, commet l’injustice et en meurt, c’est bien à cause de l’injustice qu’il a commise qu’il meurt. Quand le méchant se détourne de la méchanceté qu’il avait commise et qu’il accomplit droit et justice, il obtiendra la vie » (Ez 18,26-27).

Le relativisme moral absolu

Troisième éclairage. Un autre point me semble intéressant à souligner, le chancelier défend un relativisme moral absolu : « Le bien est un point de vue, Anakin. Et le point de vue jedi n’est pas le seul ». Comme chrétiens, nous croyons que le bien doit être recherché au péril même de sa vie : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il en vient à perdre son âme ? » dit Jésus. En réalité, le relativisme moral pose la question suivante : le mal peut-il être objectivement un bien ?


Il est frappant de voir que pour convaincre, le mal doit se présenter comme un bien. ’ Vous serez comme des dieux’ disait le Serpent (Gn 3,5). Le Chancelier dit à Anakin : ’ Obéis-moi et tu sauveras la vie de celle que tu aimes ’. C’est toujours la même tentation : devenir immortel par ses propres forces et ne pas le recevoir comme un don.
En définitive cette parole se révèle toujours trompeuse car le mal ne peut donner ce qu’il n’a pas : la vie. Palpatine affirme avoir le pouvoir de l’immortalité : ’ Tromper la mort est un pouvoir qu’un seul a atteint, mais si nous travaillons ensemble, je sais que nous pouvons découvrir le secret ’ .

Pour nous chrétiens, seul le Christ a « trompé » (ou vaincu) la mort en la prenant à son propre jeu. Seul Dieu nous en délivre. Non pas en nous jouant les uns contre les autres mais en nous apprenant à donner notre vie comme le Christ. A la fin, Yoda dit que cette vie ne peut être atteinte que par la ‘compassion’.

Grandir dans le bien

Quatrième éclairage.

Grandir dans le bien signifie être humble . Star Wars III nous donne pour cela 2 archétypes frappant :
La tentation de l’orgueil chez Anakin et l’humilité d’Obi-Wan

Ce dernier est prêt à reconnaître qu’il est devenu moins fort, toujours porté à louer la valeur des autres et notamment de son élève Anakin. Il ne peut pas tout et il n’en est pas triste. C’est cette humilité qui sera sa force.

Dieu élève les humbles et abaisse les orgueilleux dit le Magnificat. En effet, l’ambition peut dévoyer. Anakin ne voit pas tout ce qu’il a reçu (dons nombreux, amour, place au conseil), il ne voit que ce qui lui manque et il lit tout retard comme un manque de confiance. Il exige avec impatience ses droits. On n’est certes jamais assez ambitieux mais on n’est jamais humble aussi. Il est dur d’être patient et de ne jamais se décourager . C’est pourtant le chemin du salut comme le dit maître Yoda à la fin, « espérer nous pouvons ». Même après une terrible défaite, il faut savoir repartir.

Conclusion

En définitive, ce film n’est naturellement pas un traité de théologie moral. Cependant, il offre une belle réflexion sur la liberté humaine, sur l’espoir de l’humanité d’obtenir la vie pour toujours pour soi et pour ceux que l’on aime, sur les valeurs qui mènent à cette vie et qui s’appellent : patience, courage, don de soi, fidélité et par dessus tout humilité.

Tiré du site internet de la PAStorale d'Animation Jeunesse de l'Église catholique du canton de Vaud en Suisse www.pasaj.ch (samedi 4 juin 2005)


le 9 juin 2005

Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.

12/06/2005

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