La bière consommée de manière responsable peut être un choix de boissons plus sain que vous le pensez, c'est ce que nous révèle "Plaisirs santé", un site internet de Reader's Digest. Lisez.


LES BIENFAITS DE LA BIERE
Lors d'une partie de football éreintante ou au pub du quartier avec des amis, une bonne bière fraîche est la seule chose qui est satisfaisante. Mais saviez-vous qu'une pinte peut faire partie d'un mode de vie sain?

«Il y a une forte association entre la bière et la «bedaine de bière» qui fait en sorte que les gens supposent automatiquement que la bière fait grossir ou est malsaine», a déclaré la sommelière en bières Mirella Amato, qui se spécialise dans la sélection et le service de bière. «Mais ce n'est tout simplement pas vrai.»

Tags : bière santé
17/11/2010

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Une enquête révélatrice des mentalités et des habitudes alimentaires au cours des derniers siècles à partir des toiles représentant le célèbre repas de la dernière Cène immortalisé par Leonardo da Vinci. Je remercie mon beau-frère Gilles de m'avoir communiqué ces notes. Bonne lecture!


TOUJOUR PLUS D`ALIMENTS...
Les représentations de La dernière Cène, figurant le dernier repas du Christ et de ses disciples, ont grandement évolué en 1000 ans. En fait, deux chercheurs américains ont calculé que les plats et les assiettes ont grossi de 65 % pendant cette période.

Selon eux, le moment abondamment représenté par les peintres au fil des siècles est représenté avec des assiettes de plus en plus grandes et une nourriture de plus en plus bondante.

Pour l'établir, ils ont analysé 52 des plus célèbres peintures représentant le dernier repas du Christ, réalisées entre l'an 1000 et l'an 2000. Ils ont établi que le plat principal a grossi de 70 % et le pain, de 25 % au fil des ans.

Les chercheurs pensent que leur constat illustre les changements intervenus dans l'agriculture au cours des dix derniers siècles.Comme l'art imite la vie, ces changements se reflètent dans lespeinturesreprésentant le dîner le plus célèbre de l'histoire.

Lorsqu'ils peuvent distinguer ce qui se trouve dans les plats, les chercheurs calculent que le poisson (18 %) arrive en tête des mets servis, suivi de l'agneau (14 %) et du porc (7 %).

— Pr Brian Wansink, Université Cornwell


Le détail de cette étude est publié dans la revue The International Journal of Obesity.


Extraits de l'article paru sur le site de Radio-Canada le 23 mars 2010

Source : http://www.nature.com/ijo/journal/vaop/ncurrent/abs/ijo201037a.html

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23/03/2010

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Matteo Ricci reste dans la mémoire des Chinois. Quatre cents ans après sa mort, « Li Matou » est reconnu comme un missionnaire « respectueux » et un scientifique « généreux » par les évêques, prêtres, laïcs ou intellectuels chinois athées


MATTEO RICCI : QUEL HÉRITAGE?


«Li Matou, mais bien sûr que je le connais, tous les Chinois le connaissent ! C'est un homme très important pour la Chine ! » Sandy Fan, jeune catholique de 25 ans du diocèse de Taiyuan dans la province du Shanxi s'en étrangle presque lorsqu'on lui pose la question de savoir ce qu'évoque pour lui Matteo Ricci à de son nom chinois « Li Matou » et dont on célèbre les 400 ans de la mort.

Issu d'une très ancienne famille catholique du nord de la Chine près de Pékin (« mais qui ne remonte pas jusqu'à l'époque de Li Matou au XVIIe siècle ! »), il voit avant tout l'illustre missionnaire jésuite italien comme « le premier prêtre étranger à avoir enraciné la religion catholique en Chine ».

De fait, et alors qu'il n'est pas le premier missionnaire occidental à s'être rendu dans ce pays, Matteo Ricci incarne aujourd'hui dans la mémoire collective chinoise le « premier » étranger à s'être totalement plongé dans l'univers chinois, sa langue, son écriture, son histoire, sa culture et peut-être plus que tout, dans l'âme de son peuple. « C'est grâce à lui qu'il y a des catholiques en Chine », résume Sandy Fan.

Adopter une approche spécifique pour partager l'Évangile

De son côté, et au-delà de la personnalité singulière de cet homme d'Église se fondant dans les arcanes de l'empire chinois de la dynastie Ming , le gouvernement chinois reconnaît surtout un « homme de science » ayant ouvert de nouveaux horizons aux intellectuels chinois férus de mathématique, d'astronomie ou de cartographie.

Cette notoriété se traduit concrètement par une mise en valeur historique officielle de cet « homme qui a tant apporté à la Chine ». Sur l'immense fresque du Monument du Millénium érigé à Pékin pour le passage au XXIe siècle et qui rend hommage aux personnalités culturelles de la dynastie Ming , on voit clairement Matteo Ricci, un télescope à la main et un astrolabe à ses pieds, posant derrière Li Shizen le médecin et Wang Yangming le philosophe !

D'emblée en arrivant en Chine, Matteo Ricci avait compris qu'il fallait y adopter une approche spécifique pour y partager l'Évangile. Dans une lettre à un correspondant européen datée du 12 mai 1605, il écrit : « J'insiste encore pour qu'on envoie un ou deux astronomes à la Chine. (…) Si ce mathématicien venait en Chine, (…) notre réputation irait en grandissant, l'entrée en Chine nous serait facilitée, notre séjour plus assuré et nous y jouirions de plus de liberté. » (1) Quatre siècles avant la politique d'ouverture et de réformes lancée en 1978, Matteo Ricci avait tout compris.

Ricci reçoit le privilège d'être enterré à Pékin

Peu d'étrangers - et encore moins de missionnaires catholiques occidentaux - ont reçu un tel honneur. Le Père lazariste français Armand David, botaniste et naturaliste, jouit également d-un grand respect dans la province du Sichuan (il a révélé au monde en 1869 l-existence du panda géant) mais plus pour ses compétences de scientifique que pour son identité de prêtre.



Décédé à Pékin, à l-âge de 57 ans, Matteo Ricci a reçu, de l-empereur lui-même, le privilège d'être enterré sur place, en dehors de la porte de l'Ouest où de nombreux autres jésuites furent enterrés par la suite.

Détruit par les Boxers en 1900, restauré par la suite, puis à nouveau détruit durant la Révolution culturelle en 1966, le site fut une nouvelle fois restauré et les stèles des trois grands missionnaires jésuites - Matteo Ricci, Adam Schall von Bell et Ferdinand Verbiest - ont été reconstituées. Elles se trouvent aujourd'hui dans un petit jardin au centre de l'école des cadres du Parti communiste chinois en plein coeur de la capitale.

«Un rôle de passeur, de médiateur entre les deux mondes»

« Pour le gouvernement chinois, Matteo Ricci est très très respecté et à mes yeux Li Matou est un pionnier », assure Beda Zhu, intellectuel catholique de Shanghaï dont la famille compte plusieurs jésuites. « Il a apporté un message occidental alors que la Chine ne connaissait rien à l'étranger, mais il l'a fait avec respect et ouverture. Si on veut connaître la Chine, il faut y vivre, apprendre la langue, comprendre les Chinois… et c'est seulement après avoir intégré tous ces éléments qu'on peut se permettre de contribuer à l'enrichissement du pays. Pas en donnant des leçons d'un air supérieur comme certains étrangers l'avaient fait avant lui et ont continué à le faire dans les siècles qui ont suivi. »

Même si Matteo Ricci n'a jamais mis les pieds à Shanghaï, son collègue, le P. Lazzaro Cattaneo y a introduit le catholicisme dès 1608 pour que la ville devienne progressivement la « capitale des jésuites » en Chine au XIXe siècle. C'est la raison pour laquelle Matteo Ricci n'a jamais été considéré par les autorités chinoises comme un « colonisateur et un impérialiste », contrairement aux missionnaires arrivés dans les bagages des soldats et commerçants occidentaux au XIXe siècle.

Beda Zhu reconnaît avoir eu connaissance de Matteo Ricci très tard dans sa vie - les trente ans de maoïsme expliquant largement cette ignorance - mais il a grandi avec à l'esprit la grande personnalité catholique chinoise de Shanghaï, Xu Guangqi, riche mandarin converti par Matteo Ricci. « À travers l'expérience de Xu Guangqi, j'ai compris la façon astucieuse et intelligente avec laquelle Li Matou nous a expliqué le christianisme afin de nous le rendre compréhensible : en utilisant les codes et la terminologie de la pensée chinoise. » À ses yeux, Matteo Ricci « a joué un rôle de passeur, de médiateur entre les deux mondes, présentant la culture et les institutions chinoises aux Occidentaux et la culture européenne aux Chinois, sans privilégier le christianisme ».

«Nous avons besoin de lui comme exemple»

Le jeune P. Jean Tian, né d'une famille catholique de la province du Shaanxi (ville de Xian), n'avait jamais, lui non plus, entendu parler de Matteo Ricci avant son entrée au séminaire de Sheshan près de Shanghaï dans les années 1990 : « Avant, nous n’avions pas de livres au séminaire mais plus tard, j'ai découvert combien cet homme avait joué un rôle exceptionnel dans l'histoire de l'Église de Chine, explique-t-il. D'ailleurs, il n'y a pas de cours spécifique sur Matteo Ricci, il fait plutôt partie d'un chapitre sur l'histoire de notre pays. »

Pour un autre de ses confrères du diocèse de Xian dans la province du Shaanxi, le P. Stephen Chen, la transmission s'est faite en famille : « La vie de Matteo Ricci m'a été racontée par mon oncle qui était prêtre lorsqu'il est sorti de prison en 1976 et, par la suite, j'ai lu des livres sur lui. J'adore l'histoire et comme j'ai fait mon séminaire aux États-Unis, je peux me procurer des biographies de Li Matou en anglais. Pour moi c'est d'abord un vrai missionnaire qui m'inspire dans ma vie aujourd'hui, mais c'est aussi un homme qui a apporté la connaissance dans une Chine des Ming encore très fermée. Nous avons besoin de lui comme exemple afin d'inspirer nos séminaristes aujourd'hui, qui sont un peu trop fiers et qui ne connaissent rien du tout… »

Un bel hommage à cet humaniste jésuite italien qui a jeté un pont entre deux univers qui ont encore besoin aujourd'hui de mieux se comprendre.



Dorian MALOVIC

(1) Cet extrait de lettre est tiré du livre que le P. Michel Masson, jésuite, directeur de l'Institut Ricci de Paris, vient de publier aux Éditions Facultés jésuites de Paris : Matteo Ricci, un jésuite en Chine, 205 p., 25 euros (avec huit lettres inédites de Matteo Ricci pour découvrir cet homme exceptionnel).

tiré du journal La Croix, 12-2-10


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07/03/2010

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Le compositeur de la musique des films célébres de Sergio Léone comme "Il était une fois dans l'Ouest" ou "Il était une fois la révolution" nous livre dans cet interview la profondeur de sa foi dans une carrière réussie, mais toujours habitée d'une présence infinie, celle d'un Dieu dont il voit la main partout dans sa vie de compositeur. Bonne lecture!


MUSIQUE ET DIEU : MORRICONE
Son nom ne vous dira peut-être rien, mais sa musique vous sera sûrement familière. Ennio Morricone est largement considéré comme l'un des meilleurs compositeurs de musiques de films d'Hollywood. S'il est connu surtout pour ses mémorables et mélancoliques bandes originales des Spaghetti Westerns des années 1960, comme « Le Bon, la Brute et le Truand », « Pour une poignée de dollars », « Il était une fois dans l'Ouest », de nombreux catholiques l'apprécient peut-être davantage encore pour son émouvante partition dans « Mission », un film de 1986 sur les missionnaires jésuites dans l'Amérique du Sud du 18e siècle.

Mais sa contribution à l'industrie du cinéma s'étend bien au-delà de ses œuvres les plus célèbres : il a, en effet, écrit la musique de quelque 450 films et travaillé avec de grands réalisateurs d'Hollywood, de Sergio Leone et Bernardo Bertolucci à Brian De Palma et Roman Polanski.


Il a 80 ans et toujours bon pied, bon oeil. Le légendaire compositeur vient de terminer la bande originale de « Baaria » de Giuseppe Tornatore, un film italien qui a fait l'ouverture du Festival international du Film de Venise cette année, tandis que Quentin Tarantino l'a invité à écrire la musique de son dernier film « Inglourious Basterds » (des difficultés de calendrier ont empêché Morricone de le faire, mais il autorisé Tarantino à utiliser dans le film des extraits (clips) de sa précédente oeuvre).

Le célèbre compositeur italien continue aussi à décrocher des prix prestigieux : au début de cette année, le président français Nicolas Sarkozy l'a élevé au grade de Chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, la plus haute distinction française. Elle vient s'ajouter à une longue liste d'autres récompenses importantes dont un Oscar d'honneur (Honorary Academy Award), cinq nominations aux Oscars, cinq Baftas, et une Grammy award (distinction récompensant les meilleurs œuvres musicales américaines de l'année, classique exclu, ndlr).

Pourtant Ennio Morricone, qui est né à Rome, préfère rester dans l'ombre et n'accorde que rarement des interviews. Aussi quelle ne fut pas notre surprise quand, un matin d'août, il a aimablement accepté de faire une exception et a invité ZENIT dans son appartement du centre de Rome pour parler principalement de sa foi et de sa musique.

Son intérieur dépasse tout ce que l'on peut imaginer : un grand piano noir immaculé se détache près de la fenêtre d'un grand salon décoré avec goût, artistiquement agrémenté de peintures murales, de tableaux classiques et de panneaux en bois d'acajou. Mais Morricone, qui est marié et a quatre enfants adultes, est un homme humble, sans façon, et il répond aux questions d'une façon typiquement romaine : directement, en allant droit à l'essentiel.

Inspiration

Nous avons commencé par lui demander si sa musique, que beaucoup jugent très spirituelle, est inspirée par sa foi. Bien que se décrivant lui-même comme un « homme de foi », il adopte un point de vue très professionnel, et pourtant simple, sur son travail et déclare que sa foi ne l'inspire pas dans la plupart de ses compositions musicales. Si le film ne traite pas de religion, il reconnaît qu'il ne pense alors ni à Dieu ni l'Eglise. « Je pense à la musique que je dois écrire - la musique est un art abstrait », explique-t-il. « Mais bien sûr, si je dois écrire une pièce de musique religieuse, ma foi m'aide indiscutablement ».

Il ajoute qu'il a au-dedans de lui une « spiritualité toujours présente quand (il) compose », mais ce n'est pas par un effet de sa volonté ; il la ressent, tout simplement.

« En tant que croyant, cette foi est probablement toujours là, mais c'est à d'autres de s'en rendre compte, explique-t-il, aux musicologues et à ceux qui ne se contentent pas d'analyser les morceaux de musique, mais qui ont aussi une compréhension de ma nature, comme aussi du sacré et du mystique ».

Il ajoute, toutefois, qu'il croit que Dieu l'aide à « écrire une bonne composition, mais c'est une autre histoire ».

Sa réponse est tout aussi professionnelle et directe quand on lui demande s'il éprouve quelques scrupules à écrire des musiques pour des films de violence gratuite. « On me demande d'être au service du film », dit-il. « Si le film est violent, alors je compose une musique pour un film violent. Si le film est sur l'amour, je travaille pour un film d'amour. Il peut y avoir des films violents dans lesquels il y a du sacré ou des éléments mystiques au sein de la violence, mais je ne recherche pas volontairement ces films. J'essaie de trouver un équilibre avec la spiritualité du film, mais le réalisateur ne pense pas toujours la même chose ».

Ennio Morricone a débuté sa carrière musicale en 1946 après avoir obtenu un diplôme de trompette. L'année suivante, il composait déjà de la musique de théâtre, tout en jouant dans un orchestre de jazz pour faire vivre sa famille. Mais sa carrière dans la musique de films, qui débuta en 1961, ne démarra vraiment que deux ans plus tard quand il commença à travailler avec son vieil ami Sergio Leone et sa série de Spaghetti Westerns.

Il est probablement le plus renommé dans ce genre de films, et pourtant il fait remarquer qu'ils ne représentent que huit pour cent de son répertoire et qu'il a refusé une centaine d'autres films semblables. « Tout le monde me demande de faire des Westerns »,dit-il, « mais j'ai tendance à les refuser car je préfère la variété ».

Un miracle technique

A propos de « Mission », il déclare que le meilleur de cette partition du film était son « effet technique et spirituel ». Il veut dire par là la façon dont cette musique réussit à combiner trois thèmes musicaux du film. La présence de violons et du hautbois du père Gabriel représente « l'expérience de Renaissance de l'évolution de la musique instrumentale ». Le film passe ensuite à d'autres formes de musique apparues avec la réforme de l'Eglise entreprise par le Concile de Trente, et se termine sur la musique des natifs Indiens.

Il en est résulté un thème « contemporain » dans lequel les trois instruments- les instruments surgis de la Renaissance, ceux de la musique réformée post-conciliaire et les mélodies ethniques - s'harmonisent tout à la fin du film. « Le premier et le second thème vont ensemble, le premier et le troisième peuvent aller ensemble, et le second et le troisième vont ensemble », explique Morricone. « Cela était mon miracle technique qui, je le crois, fut une grande bénédiction ».

Mais le compositeur italien affirme qu'il ne connaît pas de formule garantissant le succès d'une partition de film. « Si je la connaissais, j'écrirais toujours de plus en plus de musiques comme celle-ci »,dit-il, ajoutant que la qualité de la musique dépend de si on est heureux ou triste. « Quand je suis moins heureux, je suis toujours sauvé par le professionnalisme et la technique », assure-t-il. Il ne mentionne aucun morceau musical, aucun film favori. « Je les aime tous, car tous m'ont procuré tourments et souffrances quand je travaillais sur eux, mais je ne dois pas faire et ne fais pas de distinction », affirme-t-il.

Nous en venons à un autre fin musicien : le pape Benoît XVI. E. Morricone affirme avoir une « très bonne opinion » du Saint-Père. Il voit en lui « un pape d'un esprit d'une grande noblesse, un homme d'une grande culture et aussi d'une grande force ». Il est particulièrement élogieux sur les efforts que fait Benoît XVI pour réformer la liturgie - un sujet qui tient très à cœur à E. Morricone.

« Aujourd'hui, l'Eglise a commis une grosse erreur, en revenant en arrière de 500 ans avec des guitares et des chants populaires », argumente-t-il. « Je n'aime pas du tout ça. Le chant grégorien est une tradition vitale et importante de l'Eglise, et gâcher cela avec des mélanges de paroles religieuses et profanes d'enfants, de chants occidentaux est extrêmement grave, extrêmement grave ».

Il affirme que c'est un retour en arrière parce la même chose est arrivée avant le Concile de Trente, quand des chanteurs mélangeaient le profane avec la musique sacrée. « Il [le pape] fait bien d'y remédier », fait-il observer. « Il devrait le faire avec encore plus de fermeté. Quelques Eglises en ont tenu compte, mais d'autres non ».

Ennio Morricone paraît en bonne forme et infiniment plus jeune que son âge, ce qui lui permet de continuer à donner des concerts dans le monde entier. En fait, il est plus sollicité que jamais : le mois prochain il interprètera ses bandes sonores à l'amphithéâtre d'Hollywood (Bowl Hollywood) à Los Angeles.

Pourtant, en dépit de sa renommée et de ses honneurs, le célèbre compositeur italien n'a rien perdu de sa truculence romaine et de son humilité. C'est peut-être cela, comme aussi nombre de ses compositions émouvantes et uniques, qui en font l'un des grands d'Hollywood.


Propos recueillis par Edward Pentin

Traduit de l'anglais par Elisabeth de Lavigne

Cet entretien intitulé "Ennio Morricone voit la main de Dieu dans sa vie de compositeur" a été publié par l'Agence Zenit.org le 15 septembre 2009 dans son bulletin "Vu de Rome".

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16/09/2009

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Leçon de langue de bois. Cette leçon est tirée d'un cours offert à l'École Nationale d'Administration de France d'après les bloguistes qui l'ont répandue. Bonne leçon.


LANGUE DE BOIS, UN TEST...
Ouvrez d'abord le fichier PDF
le fichier PDF qui contient la leçon.

Une fois le fichier affiché, commencez votre discours par la case en haut à gauche, puis enchainez avec n'importe quelle case en colonne 2 puis avec n'importe quelle case en colonne 3, puis n'importe laquelle en 4 et revenez ensuite où bon vous semble en colonne 1 pour enchainez au hasard. Le résultat vous surprendra.

Mais surtout n'oubliez pas d'y mettre l'intonation et la force de conviction...




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08/06/2009

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La diète méditerranéenne a fait l'objet de louanges de divers côté. Des chercheurs de l'Université Laval à Québec ont présenté lundi, le 2 juin 2009, les résultats d'une nouvelle étude qui démontre qu'une diète méditerranéenne peut réduire les risques de maladies cardiovasculaires même chez des sujets n'ayant pas perdu de poids. Mon beau-frère, Gilles Missout, a constitué un dossier sur la diète méditerranéenne dont voici quelques extraits que je vous invite à lire.


DIETE MEDITERRANEENNE: UN PLUS
L'expression diète méditerranéenne décrit les habitudes alimentaires des populations vivant en Méditerranée il y a une trentaine d'années, plus particulièrement en Grèce et en Italie.

Cette alimentation se composait de produits céréaliers de blé entier, de légumineuses, de légumes frais du potager, de fruits de saison, de lait et de produits laitiers, avec modération.. La consommation de viande rouge et de poissons était limitée. Ce genre d'alimentation était riche en fibres et en antioxydants et faibles en gras saturés, tandis que l'apport total de matières grasses variait selon les régions entre moins de 25% à presque 40% des calories. La plus grande partie du gras était consommée était sous forme de gras monoinsaturé soit par l'huile d'olive(AGMI).

Les habitudes sont en train de changer, mais on rédécouvre les bienfaits de cette diète méditerranéenne comme le montrent les extraits qui suivent.


Extraits d'articles choisis par Gilles Missout


LE VIN ET LE ROMARIN...

Pourquoi les Méditerranéens présentent-ils moins de pathologies graves que les peuples nordiques ?

Parce qu'ils se nourrissent mieux !

Les nutritionnistes viennent de prouver scientifiquement les subtiles vertus de ce régime ensoleillé. Les peuples méditerranéens sont beaucoup moins sujets que ceux du Nord de l'Europe aux maladies cardio-vasculaires, au cancer, à l'obésité, à l'ostéoporose, au diabète, à la cataracte et à la maladie d'Alzeimer, selon les statistiques de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Or ni le climat, ni la génétique, ni le niveau de stress n'expliquent ces différences : il ne reste que l'alimentation pour en rendre compte. Les légumes et les fruits sont très riches en fibres et en micro nutriments. Leur rôle protecteur contre les nombreuses maladies (cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires, obésité…) est aujourd'hui confirmé. Par ailleurs la majorité des biologistes attribuent le processus du vieillissement et le développement de ces pathologies à la production par l'organisme de molécules oxygénées : les radicaux libres. Ce sont des molécules très toxiques pour l'organisme qui altèrent les structures ou les fonctions de l'ADN, des protéines et des lipides, avec pour conséquence une accélération du vieillissement. Les antioxydants sont les vitamines, les oligo-éléments, les poly phénols (vin, romarins) et les caroténoïdes, soit l'ensemble des micros nutriments qu'on retrouve en abondance dans la cuisine méditerranéenne et qui font que, dans l'ensemble, les effets bénéfiques de l'alimentation méditerranéenne sur la santé sont incontestables.

D'après: Science & Vie - no 963 - décembre1997 sur le site

http://www.radio-canada.ca/par4/ind/regmet.htm

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DIXIT : OLIVE OIL

Bon pour le coeur et contre le cancer

L'effet protecteur du régime méditerranéen sur le coeur est connu depuis plusieurs années. Des travaux de chercheurs danois montrent maintenant qu'ajouter d'importantes quantités d'huile d'olive à son alimentation protège aussi contre la dégradation cellulaire, qui mène parfois au cancer. Une équipe de l'hôpital universitaire de Copenhague affirme que les personnes qui consomment 25 millilitres d'huile d'olive par jour ont un niveau réduit d'une substance, la 8oxodG, qui indique les dommages cellulaires liés à l'oxydation. Les auteurs de l'étude, qui ont suivi 182 hommes en santé dans cinq pays européens, affirment que cette constatation expliquerait pourquoi les taux de cancer sont plus élevés dans le nord de l'Europe en comparaison au sud, où l'huile d'olive fait partie de l'alimentation quotidienne.

Les chercheurs affirment que d'autres études seront toutefois nécessaires afin de confirmer ce lien. Les résultats complets sont publiés dans le journal des Federation American Societies for Experimental Biology.

Radio-Canada.ca 09-06-03 17:47

Saviez-vous que?

Les propriétés bénéfiques de l'huile d'olive pour la santé tiennent notamment à sa teneur en vitamine A, en vitamine E et en acides gras monoinsaturés.


http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Science-Sante/2006/12/28/002-olive-cancer.shtml

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IN VINO VERITAS...

Le régime méditerranéen contre l'Alzheimer

Il est bon pour le coeur et combat le cancer. Et voilà que le régime méditerranéen protégerait également ses adeptes de la maladie d'Alzheimer. Selon les travaux menés par une équipe américaine du centre médical de l'université Columbia, les gens qui ont suivi ce régime pendant environ quatre ans présentent un risque inférieur de 40 % de souffrir de la maladie d'Alzheimer, comparativement à ceux qui ne l'avaient pas suivi.

Pour en arriver à ces résultats, l'équipe a suivi plus de 2200 personnes âgées habitant à New York. D'autres études seront nécessaires avant de recommander ce régime alimentaire comme prévention de la maladie d'Alzheimer. Les résultats complets sont publiés dans les annales de neurologie. Le régime méditerranéen est basé sur la consommation de légumes, de fruits, de noix, de céréales, l'utilisation régulière d'huile d'olive, la consommation modérée de poissons et de produits laitiers (yaourt et fromage), une faible quantité de viande rouge et un peu d'alcool, le plus souvent du vin consommé au moment du repas.

Radio-Canada.ca 09-06-03 17:49

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Science-Sante/2006/04/21/003-regimemediterraneen.shtml



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08/06/2009

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L'Eurabie a une capitale: Rotterdam en Hollande. À Rotterdam, des quartiers entiers donnent une impression de Moyen Orient, les femmes circulent voilées, le maire est musulman, les tribunaux et les théâtres appliquent la charia. Sandro Magister, un grand reporter du journal La Repubblica présente un grand reportage d'un de ses confrères de Il Foglio, Giulio Meotti, qui écrit aussi pour le "Wall Street Journal, reportage des plus instructifs sur la ville la plus islamisée d'Europe. Le reportage est assez long, mais il est fascinant par les informations qu'on y trouve et qui sont peu connues en Amérique. Bonne lecture.


L`EURABIE, VOUS CONNAISSEZ?
ROME, le 19 mai 2009 - L'un des résultats les plus incontestables du voyage de Benoît XVI en Terre Sainte est l'amélioration des rapports avec l'islam. Les trois jours passés en Jordanie, puis la visite à la Coupole du Rocher à Jérusalem ont fait passer dans le grand public musulman - pour la première fois aussi largement - l'image d'un pape ami, entouré de leaders musulmans heureux de l'accueillir et de collaborer avec lui pour le bien de la famille humaine.

Mais la distance entre cette image et la réalité crue des faits est également incontestable. Non seulement dans les pays sous domination musulmane, mais aussi là où les disciples de Mahomet sont minoritaires, par exemple en Europe.

En 2002 Bat Ye'or, une chercheuse née en Egypte et de nationalité britannique, spécialiste de l'histoire des minorités chrétiennes et juives - dites "dhimmi" - dans les pays musulmans, a créé le mot "Eurabie" pour définir le destin vers lequel elle voit se diriger l'Europe. Un destin de soumission à l'islam, de "dhimmitude".

Oriana Fallaci a repris le mot "Eurabie" dans ses écrits et lui a donné une résonance mondiale. Le 1er août 2005, Benoît XVI l'a reçue en audience privée, à Castel Gandolfo. Elle refusait le dialogue avec l'islam, lui le voulait et le veut. Mais ils sont tombés d'accord - comme elle l'a raconté ensuite - pour reconnaître "la haine de soi" dont l'Europe fait preuve, son vide spirituel, sa perte d'identité, alors même que le nombre d'immigrés de confession musulmane y augmente.

La Hollande est à cet égard un test extraordinaire. C'est le pays où le libre arbitre individuel est le plus développé - au point que l'euthanasie des enfants y est permise - où l'identité chrétienne s'est le plus effacée, où la présence musulmane devient la plus arrogante.

Le multiculturalisme y est la règle. Mais les contrecoups sont également dramatiques: de l'assassinat du leader politique anti-islamiste Pim Fortuyn à la persécution de la dissidente somalienne Ayaan Hirsi Ali et au meurtre du metteur en scène Theo Van Gogh, condamné à mort pour le film "Submission" qui dénonce les crimes de la théocratie musulmane. Le successeur de Fortuyn, Geert Wilders, vit depuis six ans sous protection policière 24 heures sur 24.

Il y a en Hollande une métropole où cette nouvelle réalité se voit à l'oeil nu, plus qu'ailleurs. Où des quartiers entiers sont des morceaux de Moyen-Orient, où se dresse la plus grande mosquée d'Europe, où les tribunaux et les théâtres appliquent des éléments de la loi islamique, la charia, où beaucoup de femmes circulent voilées, où le maire est musulman et fils d'imam.

Cette métropole, c'est Rotterdam, deuxième ville de Hollande pour la population, premier port d'Europe pour le volume des échanges.

Le reportage qui suit, réalisé à Rotterdam et publié par le quotidien italien "il Foglio" le 14 mai 2009, est le deuxième d'une série de sept qui constitue une grande enquête sur la Hollande.

L'auteur, Giulio Meotti, écrit aussi pour le "Wall Street Journal". Il publiera en septembre prochain un livre-enquête sur Israël.

La photo ci-dessus, intitulée "Musulmanes à Rotterdam", a figuré dans une exposition de deux photographes hollandais, Ari Versluis et Ellie Uyttenbroek en 2008.


Dans la casbah de Rotterdam

par Giulio Meotti


A Feyenoord, on voit partout des femmes voilées filer comme l'éclair dans les rues du quartier, évitant tout contact, surtout avec les hommes, même un contact visuel. Feyenoord a la taille d'une ville, 70 nationalités y cohabitent, on y vit de subventions et d'habitat populaire. C'est là que l'on comprend le mieux que la Hollande - avec toutes ses lois anti-discrimination et toute son indignation morale - est une société à ségrégation totale. Bombardée deux fois par la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale, Rotterdam est une ville neuve. Comme Amsterdam, elle est en dessous du niveau de la mer mais, contrairement à la capitale, elle n'a pas de charme libertin. A Rotterdam ce sont les vendeurs arabes d'aliments halal qui dominent l'esthétique urbaine, pas les néons des prostituées. Partout on voit des casbah-cafés, des agences de voyages qui offrent des vols pour Rabat et Casablanca, des posters de solidarité avec le Hamas et des cours de néerlandais à prix avantageux.

Deuxième ville du pays, c'est une ville pauvre mais aussi le moteur de l'économie avec son vaste port, le plus important d'Europe. Peuplée majoritairement d'immigrés, elle possède la mosquée la plus haute et la plus imposante de toute l'Europe. 60 % des étrangers qui arrivent en Hollande viennent habiter ici. Ce qui frappe le plus quand on entre dans la ville en train, ce sont les mosquées énormes, fascinantes, dans un paysage verdoyant, luxuriant, boisé, humide : on dirait des corps étrangers par rapport au reste. On l’appelle "Eurabie". Imposante, la mosquée Mevlana des Turcs a les minarets les plus hauts d'Europe, plus hauts même que le stade de l'équipe de football Feyenoord.

Beaucoup de quartiers de Rotterdam sont sous le contrôle de l'islamisme le plus sombre et le plus violent. La maison de Pim Fortuyn se détache comme une perle dans une mer de tchadors et de niqabs. Elle se trouve au 11 Burgerplein, derrière la gare. De temps à autre, quelqu'un vient poser des fleurs devant la maison de ce professeur assassiné à Amsterdam le 6 mai 2002. D'autres laissent un papier: "En Hollande on tolère tout, sauf la vérité". Un millionnaire nommé Chris Tummesen a acheté la maison de Pim Fortuyn pour qu'elle reste intacte. Le soir précédant le meurtre, Pim était nerveux, il avait dit à la télévision qu'un climat de diabolisation s’était créé contre lui et ses idées. Et puis c'est arrivé, avec ces cinq coups de feu dans la tête, tirés par Volkert van der Graaf, militant de la gauche animaliste, un jeune maigrelet, calviniste, aux cheveux rasés, aux yeux sombres, habillé comme un écologiste pur - gilet fait main, sandales, chaussettes en laine de chèvre - végétarien absolu, "un garçon impatient de changer le monde", disent ses amis.

Depuis peu, on a vu apparaître, au centre de Rotterdam des photos mortuaires de Geert Wilders, placées sous un arbre avec une bougie indiquant sa mort prochaine. Aujourd’hui l’homme politique le plus populaire de la ville est Wilders, héritier de Fortuyn, ce professeur homosexuel, catholique, ex-marxiste, qui avait lancé un parti pour sauver le pays de l'islamisation. A ses funérailles il ne manquait que la reine Béatrice pour que l'adieu au "divin Pim" devienne royal. D’abord présenté comme un monstre (un ministre hollandais l’a traité d’"untermensch", sous-homme pour les nazis), il a ensuite été idolâtré. Les prostituées d’Amsterdam ont déposé une couronne de fleurs au pied de l'obélisque des victimes sur la place Dam.

Il y a trois mois, L'Economist, un hebdomadaire éloigné des thèses anti-islamiques de Wilders, qualifiait Rotterdam de "cauchemar eurabe". Pour beaucoup de Hollandais qui y vivent, l'islamisme est aujourd’hui un danger plus grave que le Delta Plan, le système de digues compliqué qui empêche les inondations venues de la mer, comme celle de 1953 qui fit 2 000 morts. La pittoresque petite ville de Schiedam, à côté de Rotterdam, a toujours été un bijou dans l’esprit des Hollandais. Mais elle a perdu cette aura de mystère il y a trois ans, quand elle est devenue, dans les quotidiens, la ville de Farid A., l'islamiste qui menaçait de mort Wilders et la dissidente somalienne Ayaan Hirsi Ali. Depuis six ans, Wilders vit sous protection policière 24 heures sur 24.

A Rotterdam les avocats musulmans veulent aussi changer les règles de droit, demandant à pouvoir rester assis quand le juge entre. Ils ne reconnaissent qu’Allah. L'avocat Mohammed Enait a refusé de se lever quand les magistrats sont entrés dans la salle, disant que "l'islam enseigne que tous les hommes sont égaux". Le tribunal de Rotterdam lui a reconnu le droit de rester assis: "Il n’existe aucune obligation juridique imposant aux avocats musulmans de se lever devant la cour, dans la mesure où ce geste est en opposition avec les préceptes de la foi musulmane". Enait, qui dirige le cabinet d’avocats Jairam Advocaten, a expliqué qu’il "considère tous les hommes comme égaux et n’admet aucune forme de déférence envers qui que ce soit". Tous les hommes, mais pas toutes les femmes. Enait est connu pour son refus de serrer la main aux femmes, dont il a dit plusieurs fois qu’il les préférait avec la burqa. Et des burqas, on en voit beaucoup à Rotterdam.

Que l'Eurabie existe désormais à Rotterdam, cela a été démontré par une affaire survenue en avril au Zuidplein Theatre, l’un des plus prestigieux de la ville, moderniste et fier de "représenter la diversité culturelle de Rotterdam". Situé au sud de la ville, il est subventionné par la mairie que dirige Ahmed Aboutaleb, musulman et fils d’imam. Il y a trois semaines, le Zuidplein a accepté, au nom de la charia, de réserver tout un balcon aux femmes. Cela se passait non pas au Pakistan ou en Arabie saoudite, mais dans la ville d’où les Pères Fondateurs sont partis pour les Etats-Unis. Ici les pèlerins puritains débarquèrent du Speedwell qu’ils échangèrent contre le Mayflower. Ici a commencé l'aventure américaine. Ici, aujourd’hui, la charia est légalisée.

A l’occasion du spectacle du musulman Salaheddine Benchikhi, le Zuidplein Theatre a répondu favorablement à sa demande de réserver les cinq premiers rangs aux femmes. Salaheddine, éditorialiste du site Morokko.nl, est connu pour son opposition à l'intégration des musulmans. Le conseil municipal l’a approuvé: "Selon nos valeurs occidentales, la liberté de vivre sa vie en fonction de ses convictions est un bien précieux". Un porte-parole du théâtre a aussi défendu le metteur en scène: "Il est difficile de faire venir les musulmans au théâtre, alors nous sommes prêts à nous adapter".

Le metteur en scène Gerrit Timmers est également prêt à s’adapter. Ce qu’il dit est assez symptomatique de ce que Wilders appelle "auto-islamisation". Le premier cas d’autocensure est apparu justement à Rotterdam, en décembre 2000. Timmers, directeur du groupe théâtral Onafhankelijk Toneel, voulait mettre en scène la vie de la femme de Mahomet, Aïcha. Mais l'œuvre a été boycottée par les acteurs musulmans de la compagnie quand il est devenu évident qu’ils allaient être une cible pour les islamistes. "Nous aimons beaucoup la pièce, mais nous avons peur", ont-ils dit. Le compositeur, Najib Cherradi, a déclaré qu’il se retirerait "pour le bien de ma fille". Le quotidien "Handelsblad" a intitulé un article "Téhéran sur Meuse", du nom du fleuve qui arrose Rotterdam. "J’avais déjà fait trois spectacles sur les Marocains et, pour celui-là, je voulais des acteurs et des chanteurs musulmans", nous raconte Timmers. "Mais ils m’ont dit que c’était un sujet dangereux et qu’ils ne pouvaient pas y participer parce qu’ils avaient reçu des menaces de mort. A Rabat un article a dit que nous finirions comme Salman Rushdie. Pour moi, il était plus important de continuer le dialogue avec les Marocains que de les provoquer. Voilà pourquoi cela ne me pose pas de problème si les musulmans veulent séparer les hommes et les femmes dans un théâtre".

Nous rencontrons le metteur en scène qui a introduit la charia dans les théâtres hollandais, Salaheddine Benchikhi. Il est jeune, moderne, orgueilleux, parle un anglais parfait. "Je défends le choix de séparer les hommes des femmes parce qu’ici il y a la liberté d'expression et d’organisation. Si les gens ne peuvent pas s’asseoir où ils veulent, c’est de la discrimination. Il y a deux millions de musulmans en Hollande et ils veulent que notre tradition devienne publique, tout évolue. Le maire Aboutaleb m’a soutenu".

Il y a un an, la ville est entrée en ébullition quand les journaux ont rendu publique une lettre de Bouchra Ismaili, conseillère municipale de Rotterdam: "Ecoutez bien, freaks fous, nous sommes ici pour y rester. C’est vous qui êtes des étrangers ici, avec Allah de mon côté je ne crains rien ; laissez-moi vous donner un conseil: convertissez-vous à l'islam et trouvez la paix". Il suffit de faire un tour en ville pour comprendre que, dans bien des quartiers, on n’est plus en Hollande mais dans un morceau de Moyen-Orient. Certaines écoles ont une "salle du silence" où les élèves musulmans, majoritaires, peuvent prier cinq fois par jour, avec un poster de la Mecque, le Coran et des ablutions rituelles avant la prière. Un autre conseiller municipal musulman, Brahim Bourzik, veut faire dessiner en divers points de la ville des emplacements où s’agenouiller en direction de la Mecque.

Sylvain Ephimenco, journaliste franco-hollandais, vit à Rotterdam depuis 12 ans. Il a été pendant 20 ans correspondant de "Libération" en Hollande et est fier de ses références de gauche. "Même si je n’y crois plus maintenant", dit-il en nous accueillant dans sa maison qui donne sur un petit canal de Rotterdam. Non loin de là se trouve la mosquée Al-Nasr de l'imam Khalil al Moumni, qui, au moment de la légalisation du mariage gay, a dit que les homosexuels étaient des "malades pires que des porcs". De l’extérieur, on voit que la mosquée, construite par les premiers immigrés marocains, a plus de 20 ans. Moumni a écrit une brochure qui circule dans les mosquées hollandaises, "Le chemin du musulman", dans lequel il explique qu’il faut couper la tête aux homosexuels et "l’accrocher au bâtiment le plus haut de la ville". A côté de la mosquée Al-Nasr nous nous asseyons dans un café réservé aux hommes. En face, il y a un abattoir halal musulman. Ephimenco a écrit trois essais sur la Hollande et l'islam ; aujourd’hui c’est un éditorialiste connu du quotidien chrétien de gauche "Trouw". Il a la meilleure perspective pour comprendre une ville qui, peut-être plus qu’Amsterdam elle-même, incarne la tragédie hollandaise.

"Ce n’est pas vrai du tout que Wilders recueille des voix dans les banlieues ; tout le monde le sait même si on ne le dit pas", nous dit-il. "Aujourd’hui, les électeurs de Wilders sont des gens cultivés, même si au début c’était la Hollande des classes modestes, des tatoués. Beaucoup d’universitaires et de gens de gauche votent pour lui. Le problème, c’est tous ces voiles islamiques. Derrière chez moi, il y a un supermarché. Quand je suis arrivé, il n’y avait pas un seul voile. Aujourd’hui, à la caisse, il n’y a que des musulmanes en tchador. Wilders n’est pas Haider. Il est de droite mais aussi de gauche, c’est un Hollandais typique. Ici, il y a des horaires réservés aux femmes musulmanes à la piscine. Voilà l'origine du vote pour Wilders. Il faut arrêter l'islamisation, la folie du théâtre. A Utrecht, il y a une mosquée où les services municipaux sont séparés pour les hommes et les femmes. Les Hollandais ont peur. Wilders s’oppose au Frankenstein du multiculturalisme. Moi qui étais de gauche et qui aujourd’hui ne suis plus rien du tout, je dis que nous avons atteint la limite. J’ai senti que les idéaux des Lumières étaient trahis par cet apartheid volontaire, je sens que, dans mon cœur, les idéaux d'égalité entre hommes et femmes et de liberté d'expression sont morts. Ici la gauche est conformiste et la droite a une meilleure réponse au multiculturalisme fou".

Tariq Ramadan, le célèbre islamiste suisse qui est aussi consultant spécial de la municipalité, enseigne à l’Erasmus University de Rotterdam. Des déclarations de Ramadan critiquant les homosexuels ont été découvertes par la plus connue des revues gay hollandaises, "Gay Krant", dirigée par un journaliste loquace, Henk Krol. Dans une cassette vidéo, Ramadan définit l'homosexualité comme "une maladie, un désordre, un déséquilibre". Dans le même film, Ramadan parle aussi des femmes, "dans la rue, elles doivent garder les yeux baissés". Le parti de Wilders a demandé que le conseil municipal soit dissous et l'islamiste genevois chassé, mais ce dernier a vu son contrat renouvelé pour deux ans. Au même moment, de l’autre côté de l'océan, l'administration Obama confirmait à Ramadan que l’accès au territoire des Etats-Unis lui restait interdit. Dans l’un des films que détient Krol, Ramadan dit aux femmes: "Allah a une règle importante: si tu cherches à attirer l'attention par du parfum, par ton aspect ou tes gestes, tu n’es pas dans la bonne direction spirituelle".

"Quand Pim Fortuyn a été tué, cela a été un choc pour tout le monde : un homme avait été assassiné à cause de ce qu’il disait", nous dit Krol. "Ce pays n’était plus le mien. Je pense encore à quitter la Hollande, mais pour aller où? Ici nous avons tout critiqué, l’Eglise catholique et la protestante. Mais quand nous avons critiqué l'islam, on nous a dit: Vous êtes en train de créer de nouveaux ennemis! ". D’après Ephimenco, le secret du succès de Wilders, c’est la rue: "A Rotterdam il y a trois mosquées énormes, dont l’une est la plus grande d'Europe. Il y a de plus en plus de voiles islamiques et un élan islamiste venu des mosquées. Je connais beaucoup de gens qui ont quitté le centre-ville pour la banlieue riche et blanche. Mon quartier est pauvre et basané. C’est une question d’identité, dans la rue on ne parle plus néerlandais, mais arabe et turc".

Nous rencontrons l'homme qui a hérité de la rubrique de Fortuyn au quotidien "Elsevier". Bart Jan Spruyt est un jeune et vigoureux intellectuel protestant, fondateur de la Edmund Burke Society mais surtout auteur de la "Déclaration d’indépendance" de Wilders, dont il est le collaborateur depuis le début. "Ici, un immigré n’a pas besoin de lutter, d’étudier, de travailler, il peut vivre aux frais de l’Etat", nous dit Spruyt. "Nous avons fini par créer une société parallèle. Les musulmans sont majoritaires dans beaucoup de quartiers et demandent la charia. Ce n’est plus la Hollande. Notre usage de la liberté a fini par se retourner contre nous, c’est un processus d’auto-islamisation".

Spruyt était un grand ami de Fortuyn. "Pim a dit ce que l’on savait depuis des décennies. Il a attaqué l’establishment et les journalistes. Il y a eu un grand soulagement populaire quand il est entré en politique, on l’appelait le ‘chevalier blanc'. La dernière fois que j’ai parlé avec lui, une semaine avant sa mort, il m’a dit qu’il avait une mission. Son assassinat n’a pas été le geste d’un fou solitaire. En février 2001, Pim a annoncé qu’il voulait que l’article premier de la constitution hollandaise sur la discrimination soit modifié parce que selon lui, et il avait raison, cet article tue la liberté d’expression. Le lendemain, dans les églises hollandaises, en général vides et utilisées pour des réunions publiques, le journal d’Anne Frank a été lu en guise de mise en garde contre Fortuyn. Pim était vraiment catholique, plus qu’on ne le croit ; dans ses livres il critiquait l'actuelle société sans père, sans valeurs, vide, nihiliste".

Chris Ripke est un artiste connu en ville. Son atelier est proche d’une mosquée dans Insuindestraat. En 2004, choqué par l’assassinat du metteur en scène Theo Van Gogh par un islamiste hollandais, Chris a décidé de peindre sur le mur de son atelier un ange et le commandement biblique "Gij zult niet doden", tu ne tueras pas. Les gens de la mosquée voisine ont trouvé le texte "offensant" et ont appelé celui qui était alors maire de Rotterdam, le libéral Ivo Opstelten, qui a ordonné à la police d’effacer la peinture, jugée "raciste". Wim Nottroth, un journaliste de télévision, s’est mis devant en signe de protestation. La police l’a arrêté et le film a été détruit. Ephimenco a fait pareil à sa fenêtre: "J’y ai placé une grande toile blanche avec le commandement biblique. Des photographes et la radio sont venus. Si on ne peut plus écrire ‘tu ne tueras pas' dans ce pays, alors cela veut dire que nous sommes tous en prison. C’est comme l'apartheid, les blancs vivent avec les blancs et les noirs avec les noirs. Il y a un grand froid. L'islamisme veut changer la structure du pays". Ephimenco pense qu’une partie du problème est la déchristianisation de la société. "Quand je suis arrivé ici, dans les années Soixante, la religion était en train de mourir, un fait unique en Europe, une déchristianisation collective. Et puis les musulmans ont remis la religion au centre de la vie sociale. Aidés par l'élite antichrétienne".

Nous sortons faire un tour dans les quartiers islamisés. A Oude Westen on ne voit que des arabes, des femmes voilées de la tête aux pieds, des magasins alimentaires ethniques, des restaurants islamiques et des shopping centers de musique arabe. "Il y a dix ans, il n’y avait pas tous ces voiles", dit Ephimenco. Derrière chez lui, dans une zone bourgeoise et verdoyante avec des maisons à deux étages, il y a un quartier islamisé. Partout des enseignes musulmanes. "Regardez tous ces drapeaux turcs. Là, il y a une église importante, mais elle est vide, plus personne n’y va". Au centre d’une place se dresse une mosquée avec des inscriptions en arabe. "Avant, c’était une église". Pas très loin, il y a le plus beau monument de Rotterdam, une petite statue en granit de Pim Fortuyn. Sous la tête en bronze brillant, la bouche ouverte pour prononcer le dernier discours en faveur de la liberté de parole, il y a une inscription en latin: "Loquendi libertatem custodiamus", gardons la liberté de parler. Chaque jour quelqu’un dépose des fleurs.

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Le quotidien qui a publié l’enquête:

> Il Foglio

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Tous les articles de [http:/chiesa.espresso.repubblica.it/?fr=y/]url:http:/chiesa.espresso.repubblica.it/?fr=y à propos des rapports entre l’Eglise catholique et le monde musulman: Focus ISLAM


Traduction française par Charles de Pechpeyrou.

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19.5.2009

E-mail: s.magister@espressoedit.it
Adresse postale: Sandro Magister, "L'espresso", via C. Colombo 90, 00147 Roma



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Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.
26/05/2009

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Embonpoint et vieillissement. Les aînés avec un léger embonpoint vivent plus longtemps. Surprise? Et si c'était vrai? C'est un des résultats d'une recherche qui se poursuivra au cours des dix prochaines années.

"Les aînés avec un léger embonpoint (IMC entre 25 et 27) tombent moins souvent malades, écrit Paul Journet dans le journal La Presse, et vivent plus longtemps que ceux qui ont un 'poids santé'", rapporte la Dre Hélène Payette.


 MAIGRE CONSOLATION!
«On ignore pourquoi exactement. La relation entre la nutrition et le vieillissement des personnes âgées reste méconnue. Elle n'est pas la même que celle pour les enfants ou les adultes. Dans ce domaine, il existe plus de questions que de réponses.»

Pour y répondre, la Dre Payette a lancé en 2003 NuAge, une vaste étude longitudinale sur la question. Les premiers résultats préliminaires étaient dévoilés hier après-midi à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

Près de 600 000 échantillons ont été amassés auprès de quelque 1800 sujets volontaires.

Jean Aubin est l'un d'eux. «Je suis orgueilleux. Quand je suis malade, je n'en parle pas. L'étude m'a permis d'être rassuré sur ma santé», confie l'ancien boucher de 84 ans.

La Dre Payette qualifie NuAge «d'étude la plus complète au monde».

"Bien sûr, des études américaines ont déjà été réalisées avec plus de sujets, concède-t-elle. Mais NuAge se distingue par la précision de ses données. Nous nous intéressons autant aux facteurs qui influencent la nutrition qu'à l'influence de la nutrition elle-même sur la santé."

Une cinquantaine de chercheurs ont participé à la première phase de NuAge. Des dizaines d'études ont commencé ou commenceront bientôt à partir de ces données.

Par exemple: l'influence de certaines caractéristiques du quartier habité sur le vieillissement. Ou l'apport nécessaire de protéines pour les aînés.

"On répète souvent que le besoin de protéine diminue chez les personnes âgées, car elles sont moins actives. Or, il semble que ce soit le contraire", observe la Dre Payette.

La première phase de NuAge disposait d'un budget de 3,7 millions, fourni par les Instituts de recherche en santé du Canada.

"Nous demandons un renouvellement de fonds pour les cinq prochaines années. Mais même si nous ne l'obtenons pas, nous disposons d'assez de données pour occuper les chercheurs pendant 10 ans."

Tiré du journal La Presse (Montréal)
Paul Journet
Le lundi 02 juin 2008
04/06/2008

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Le discours du Pape à l'ONU, à New-York, le 18 avril 2008. Le Souverain Pontife s'est adressé en français à la tribune de l'ONU. Voici le texte de ce discours. Il y défend les droits humains en montrant qu'ils sont enracinés dans la dignité de la personne qui a un caractère transcendant. Si leur application peut prendre diverses formes, ils ne sont pas l'objet d'un consensus social suelement, mais ils ont une valeur en eux-mêmes et demandent à être respectés en tout temps et partout.

Bonne lecture.


DIGNITE ET DROITS HUMAINS
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

En m'adressant à cette Assemblée, j'aimerais avant tout vous exprimer, Monsieur le Président, ma vive reconnaissance pour vos aimables paroles. Ma gratitude va aussi au Secrétaire général, Monsieur Ban Ki-moon, qui m'a invité à venir visiter le Siège central de l'Organisation, et pour l'accueil qu'il m'a réservé. Je salue les Ambassadeurs et les diplomates des Pays membres et toutes les personnes présentes. À travers vous, je salue les peuples que vous représentez ici. Ils attendent de cette institution qu'elle mette en oeuvre son inspiration fondatrice, à savoir constituer un « centre pour la coordination de l’activité des Nations unies en vue de parvenir à la réalisation des fins communes » de paix et de développement (cf. Charte des Nations unies, art. 1.2-1.4). Comme le Pape Jean-Paul II l'exprimait en 1995, l'Organisation devrait être un « centre moral, où toutes les nations du monde se sentent chez elles, développant la conscience commune d'être, pour ainsi dire, une famille de nations » (Message à l'Assemblée générale des Nations unies pour le 50e anniversaire de la fondation, New York, 5 octobre 1995).

À travers les Nations unies, les États ont établi des objectifs universels qui, même s'ils ne coïncident pas avec la totalité du bien commun de la famille humaine, n'en représentent pas moins une part fondamentale. Les principes fondateurs de l'Organisation - le désir de paix, le sens de la justice, le respect de la dignité de la personne, la coopération et l'assistance humanitaires - sont l'expression des justes aspirations de l'esprit humain et constituent les idéaux qui devraient sous-tendre les relations internationales. Comme mes prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II l'ont affirmé depuis cette même tribune, tout cela fait partie de réalités que l'Église catholique et le Saint-Siège considèrent avec attention et intérêt, voyant dans votre activité un exemple de la manière dont les problèmes et les conflits qui concernent la communauté mondiale peuvent bénéficier d'une régulation commune. Les Nations unies concrétisent l'aspiration à « un degré supérieur d'organisation à l'échelle internationale » (Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, n. 43), qui doit être inspiré et guidé par le principe de subsidiarité et donc être capable de répondre aux exigences de la famille humaine, grâce à des règles internationales efficaces et à la mise en place de structures aptes à assurer le déroulement harmonieux de la vie quotidienne des peuples. Cela est d'autant plus nécessaire dans le contexte actuel où l'on fait l'expérience du paradoxe évident d'un consensus multilatéral qui continue à être en crise parce qu'il est encore subordonné aux décisions d'un petit nombre, alors que les problèmes du monde exigent, de la part de la communauté internationale, des interventions sous forme d'actions communes.

En effet, les questions de sécurité, les objectifs de développement, la réduction des inégalités au niveau local et mondial, la protection de l'environnement, des ressources et du climat, requièrent que tous les responsables de la vie internationale agissent de concert et soient prêts à travailler en toute bonne foi, dans le respect du droit, pour promouvoir la solidarité dans les zones les plus fragiles de la planète. Je pense en particulier à certains pays d'Afrique et d'autres continents qui restent encore en marge d'un authentique développement intégral, et qui risquent ainsi de ne faire l'expérience que des effets négatifs de la mondialisation. Dans le contexte des relations internationales, il faut reconnaître le rôle primordial des règles et des structures qui, par nature, sont ordonnées à la promotion du bien commun et donc à la sauvegarde de la liberté humaine. Ces régulations ne limitent pas la liberté. Au contraire, elles la promeuvent quand elles interdisent des comportements et des actions qui vont à l'encontre du bien commun, qui entravent son exercice effectif et qui compromettent donc la dignité de toute personne humaine. Au nom de la liberté, il doit y avoir une corrélation entre droits et devoirs, en fonction desquels toute personne est appelée à prendre ses responsabilités dans les choix qu'elle opère, en tenant compte des relations tissées avec les autres. Nous pensons ici à la manière dont les résultats de la recherche scientifique et des avancées technologiques ont parfois été utilisés. Tout en reconnaissant les immenses bénéfices que l'humanité peut en tirer, certaines de leurs applications représentent une violation évidente de l'ordre de la création, au point non seulement d'être en contradiction avec le caractère sacré de la vie, mais d'arriver à priver la personne humaine et la famille de leur identité naturelle. De la même manière, l'action internationale visant à préserver l'environnement et à protéger les différentes formes de vie sur la terre doit non seulement garantir un usage rationnel de la technologie et de la science, mais doit aussi redécouvrir l'authentique image de la création. Il ne s'agira jamais de devoir choisir entre science et éthique, mais bien plutôt d'adopter une méthode scientifique qui soit véritablement respectueuse des impératifs éthiques.


La reconnaissance de l'unité de la famille humaine et l'attention portée à la dignité innée de toute femme et de tout homme reçoivent aujourd'hui un nouvel élan dans le principe de la responsabilité de protéger. Il n'a été défini que récemment, mais il était déjà implicitement présent dès les origines des Nations unies et, actuellement, il caractérise toujours davantage son activité. Tout État a le devoir primordial de protéger sa population contre les violations graves et répétées des droits de l'homme, de même que des conséquences de crises humanitaires liées à des causes naturelles ou provoquées par l'action de l'homme. S'il arrive que les États ne soient pas en mesure d'assurer une telle protection, il revient à la communauté internationale d'intervenir avec les moyens juridiques prévus par la Charte des Nations unies et par d'autres instruments internationaux. L'action de la communauté internationale et de ses institutions, dans la mesure où elle est respectueuse des principes qui fondent l'ordre international, ne devrait jamais être interprétée comme une coercition injustifiée ou comme une limitation de la souveraineté. À l'inverse, c'est l'indifférence ou la non-intervention qui causent de réels dommages. Il faut réaliser une étude approfondie des modalités pour prévenir et gérer les conflits, en utilisant tous les moyens dont dispose l'action diplomatique et en accordant attention et soutien même au plus léger signe de dialogue et de volonté de réconciliation.

Le principe de la « responsabilité de protéger » était considéré par l'antique ius gentium comme le fondement de toute action entreprise par l'autorité envers ceux qui sont gouvernés par elle : à l'époque où le concept d'État national souverain commençait à se développer, le religieux dominicain Francisco De Vitoria, considéré à juste titre comme un précurseur de l'idée des Nations unies, décrivait cette responsabilité comme un aspect de la raison naturelle partagé par toutes les nations, et le fruit d’un droit international dont la tâche était de réguler les relations entre les peuples. Aujourd'hui comme alors, un tel principe doit faire apparaître l'idée de personne comme image du Créateur, ainsi que le désir d'absolu et l'essence de la liberté. Le fondement des Nations unies, nous le savons bien, a coïncidé avec les profonds bouleversements dont a souffert l'humanité lorsque la référence au sens de la transcendance et à la raison naturelle a été abandonnée et que par conséquent la liberté et la dignité humaine furent massivement violées. Dans de telles circonstances, cela menace les fondements objectifs des valeurs qui inspirent et régulent l'ordre international et cela mine les principes intangibles et coercitifs formulés et consolidés par les Nations unies. Face à des défis nouveaux répétés, c’est une erreur de se retrancher derrière une approche pragmatique, limitée à mettre en place des « bases communes », dont le contenu est minimal et dont l'efficacité est faible.

La référence à la dignité humaine, fondement et fin de la responsabilité de protéger, nous introduit dans la note spécifique de cette année, qui marque le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'homme. Ce document était le fruit d'une convergence de différentes traditions culturelles et religieuses, toutes motivées par le désir commun de mettre la personne humaine au centre des institutions, des lois et de l'action des sociétés, et de la considérer comme essentielle pour le monde de la culture, de la religion et de la science. Les droits de l'homme sont toujours plus présentés comme le langage commun et le substrat éthique des relations internationales. Tout comme leur universalité, leur indivisibilité et leur interdépendance sont autant de garanties de protection de la dignité humaine. Mais il est évident que les droits reconnus et exposés dans la Déclaration s'appliquent à tout homme, cela en vertu de l'origine commune des personnes, qui demeure le point central du dessein créateur de Dieu pour le monde et pour l'histoire. Ces droits trouvent leur fondement dans la loi naturelle inscrite au coeur de l'homme et présente dans les diverses cultures et civilisations. Détacher les droits humains de ce contexte signifierait restreindre leur portée et céder à une conception relativiste, pour laquelle le sens et l'interprétation des droits pourraient varier et leur universalité pourrait être niée au nom des différentes conceptions culturelles, politiques, sociales et même religieuses. La grande variété des points de vue ne peut pas être un motif pour oublier que ce ne sont pas les droits seulement qui sont universels, mais également la personne humaine, sujet de ces droits.

À la fois nationale et internationale, la vie de la communauté met clairement en évidence que le respect pour les droits et pour les garanties qui leur sont attachées sont la mesure du bien commun, utilisée pour apprécier le rapport entre justice et injustice, développement et pauvreté, sécurité et conflits. La promotion des droits de l'homme demeure la stratégie la plus efficace quand il s'agit de combler les inégalités entre des pays et des groupes sociaux, quand il s'agit aussi de renforcer la sécurité. En effet les victimes de la misère et du désespoir dont la dignité humaine est impunément violée, deviennent des proies faciles pour les tenants du recours à la violence et deviennent à leur tour des destructeurs de paix. Pourtant le bien commun que les droits de l'homme aident à réaliser ne peut pas être atteint en se contentant d'appliquer des procédures correctes ni même en pondérant des droits en opposition. Le mérite de la Déclaration universelle a été d'ouvrir à des cultures, à des expressions juridiques et à des modèles institutionnels divers la possibilité de converger autour d'un noyau fondamental de valeurs et donc de droits : mais c'est un effort qui, de nos jours, doit être encore plus soutenu face à des instances qui cherchent à réinterpréter les fondements de la Déclaration et à compromettre son unité interne pour favoriser le passage de la protection de la dignité humaine à la satisfaction de simples intérêts, souvent particuliers. La Déclaration a été adoptée comme « un idéal commun qui est à atteindre » (Préambule) et elle ne peut pas être utilisée de manière partielle, en suivant des tendances ou en opérant des choix sélectifs qui risquent de contredire l'unité de la personne humaine et donc l'indivisibilité de ses droits.
Nous constatons souvent dans les faits une prédominance de la légalité par rapport à la justice quand se manifeste une attention à la revendication des droits qui va jusqu'à les faire apparaître comme le résultat exclusif de dispositions législatives ou de décisions normatives prises par les diverses instances des autorités en charge. Quand ils sont présentés sous une forme de pure légalité, les droits risquent de devenir des propositions de faible portée, séparés de la dimension éthique et rationnelle qui constitue leur fondement et leur fin. La Déclaration universelle a en effet réaffirmé avec force la conviction que le respect des droits de l'homme s'enracine avant tout sur une justice immuable, sur laquelle la force contraignante des proclamations internationales est aussi fondée. C'est un aspect qui est souvent négligé quand on prétend priver les droits de leur vraie fonction au nom d'une perspective utilitariste étroite. Parce que les droits et les devoirs qui leur sont liés découlent naturellement de l'interaction entre les hommes, il est facile d'oublier qu'ils sont le fruit du sens commun de la justice, fondé avant tout sur la solidarité entre les membres du corps social et donc valable dans tous les temps et pour tous les peuples. C'était une intuition exprimée, dès le Ve siècle après Jésus Christ, par l'un des maîtres de notre héritage intellectuel, Augustin d'Hippone. Il enseignait que « le précepte : 'Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas à autrui' ne peut en aucune façon varier en fonction de la diversité des peuples » (De Doctrina Christiana III, 14). Les droits de l'homme exigent alors d'être respectés parce qu'ils sont l'expression de la justice et non simplement en raison de la force coercitive liée à la volonté des législateurs.

Mesdames et Messieurs,
À mesure que l'on avance dans l'histoire, de nouvelles situations surgissent et l'on cherche à y attacher de nouveaux droits. Le discernement, c'est-à-dire la capacité de distinguer le bien du mal, est encore plus nécessaire quand sont en jeu des exigences qui appartiennent à la vie et à l'action de personnes, de communautés et de peuples. Quand on affronte le thème des droits, qui mettent en jeu des situations importantes et des réalités profondes, le discernement est une vertu à la fois indispensable et féconde.
Le discernement nous amène alors à souligner que laisser aux seuls États, avec leurs lois et leurs institutions, la responsabilité ultime de répondre aux aspirations des personnes, des communautés et de peuples tout entier peut parfois entraîner des conséquences rendant impossible un ordre social respectueux de la dignité de la personne et de ses droits. Par ailleurs, une vision de la vie solidement ancrée dans la dimension religieuse peut permettre d'y parvenir, car la reconnaissance de la valeur transcendante de tout homme et de toute femme favorise la conversion du coeur, ce qui conduit alors à un engagement contre la violence, le terrorisme ou la guerre, et à la promotion de la justice et de la paix. Cela favorise aussi un milieu propice au dialogue interreligieux que les Nations unies sont appelées à soutenir comme elles soutiennent le dialogue dans d'autres domaines de l'activité humaine. Le dialogue doit être reconnu comme le moyen par lequel les diverses composantes de la société peuvent confronter leurs points de vue et réaliser un consensus autour de la vérité concernant des valeurs ou des fins particulières. Il est de la nature des religions librement pratiquées de pouvoir mener de manière autonome un dialogue de la pensée et de la vie. Si, à ce niveau là aussi, la sphère religieuse est séparée de l'action politique, il en ressort également de grands bénéfices pour les personnes individuelles et pour les communautés. D'autre part, les Nations unies peuvent compter sur les fruits du dialogue entre les religions et tirer des bénéfices de la volonté des croyants de mettre leur expérience au service du bien commun. Leur tâche est de proposer une vision de la foi non pas en termes d'intolérance, de discrimination ou de conflit, mais en terme de respect absolu de la vérité, de la coexistence, des droits et de la réconciliation.

Les droits de l'homme doivent évidemment inclure le droit à la liberté religieuse, comprise comme l'expression d'une dimension à la fois individuelle et communautaire, perspective qui fait ressortir l'unité de la personne tout en distinguant clairement entre la dimension du citoyen et celle du croyant. Au cours des dernières années, l'action des Nations unies a permis que le débat public offre des points de vue inspirés par une vision religieuse dans toutes ses dimensions y compris le rite, le culte, l'éducation, la diffusion d'information et la liberté de professer et de choisir sa religion. Il n'est donc pas imaginable que des croyants doivent se priver d'une partie d'eux-mêmes " de leur foi " afin d'être des citoyens actifs. Il ne devrait jamais être nécessaire de nier Dieu pour jouir de ses droits. Il est d'autant plus nécessaire de protéger les droits liés à la religion s'ils sont considérés comme opposés à une idéologie séculière dominante ou à des positions religieuses majoritaires, de nature exclusive. La pleine garantie de la liberté religieuse ne peut pas être limitée au libre exercice du culte, mais doit prendre en considération la dimension publique de la religion et donc la possibilité pour les croyants de participer à la construction de l'ordre social. Ils le font effectivement à l'heure actuelle par exemple à travers leur engagement efficace et généreux dans un vaste réseau d'initiatives qui va des Universités, des Instituts scientifiques et des écoles, jusqu'aux structures qui promeuvent la santé et aux organisations caritatives au service des plus pauvres et des laissés-pour-compte. Refuser de reconnaître l'apport à la société qui s'enracine dans la dimension religieuse et dans la recherche de l'Absolu - qui par nature exprime une communion entre les personnes - reviendrait à privilégier dans les faits une approche individualiste et, ce faisant, à fragmenter l'unité de la personne.

Ma présence au sein de cette Assemblée est le signe de mon estime pour les Nations unies et elle veut aussi manifester le souhait que l'Organisation puisse être toujours davantage un signe d'unité entre les États et un instrument au service de toute la famille humaine. Elle manifeste aussi la volonté de l'Église catholique d'apporter sa contribution aux relations internationales d'une manière qui permette à toute personne et à tout peuple de sentir qu'ils ont leur importance. D'une manière qui est en harmonie avec sa contribution au domaine éthique et moral et à la libre activité de sa foi, l'Église travaille aussi à la réalisation de ces objectifs à travers l'activité internationale du Saint-Siège. Le Saint-Siège a en effet toujours eu sa place dans les assemblées des Nations tout en manifestant son caractère spécifique comme sujet dans le domaine international. Comme les Nations unies l'ont récemment confirmé, le Saint-Siège apporte aussi sa contribution selon les dispositions du droit international, aidant à la définition de ce droit et y recourant.
Les Nations unies demeurent un lieu privilégié où l'Église s'efforce de partager son expérience « en humanité », qui a mûri tout au long des siècles parmi les peuples de toute race et de toute culture, et de la mettre à la disposition de tous les membres de la Communauté internationale. Cette expérience et cette activité, qui visent à obtenir la liberté pour tout croyant, cherchent aussi à assurer une protection plus grande aux droits de la personne. Ces droits trouvent leur fondement et leur forme dans la nature transcendante de la personne, qui permet aux hommes et aux femmes d'avancer sur le chemin de la foi et de la recherche de Dieu dans ce monde. Il faut renforcer la reconnaissance de cette dimension si nous voulons soutenir l'espérance de l'humanité en un monde meilleur et si nous voulons créer les conditions pour la paix, le développement, la coopération et la garantie des droits pour les générations à venir.

Dans ma récente encyclique Spe salvi, je rappelais que « la recherche pénible et toujours nouvelle d'ordonnancements droits pour les choses humaines est le devoir de chaque génération » (n. 25). Pour les chrétiens, cette tâche trouve sa justification dans l'espérance qui jaillit de l'oeuvre salvifique de Jésus Christ. C'est pourquoi l'Église est heureuse d'être associée aux activités de cette honorable Organisation qui a la responsabilité de promouvoir la paix et la bonne volonté sur toute la terre. Chers Amis, je vous remercie de m'avoir permis de m'adresser à vous aujourd'hui et je vous promets le soutien de mes prières pour que vous poursuiviez votre noble tâche.

Avant de prendre congé de cette illustre Assemblée, je voudrais adresser mes souhaits dans les langues officielles à toutes les nations qui y sont représentées :

[En anglais; en français; en espagnol; en arabe; en chinois; en russe:]
Paix et prospérité, avec l'aide de Dieu !

_____________________________________

Voici le texte complet des paroles que le Pape a prononcé en improvisant après les voeux du cardinale Bertone, à la cathédrale St.Patrick le 19 avril 2008, car elle sont très belles et décrivent bien la grande humilité, humanité et spiritualité de Benoît XVI.

" En ce moment je peux seulement vous remercier pour votre amour à l`Eglise et à notre Seigneur, vous remercier car vous donnez votre amour au pauvre successeur de Pierre.Je chercherai à faire tout mon possible pour être un digne successeur du grand apôtre,lequel était aussi un homme avec ses défauts et ses péchés, mais qui reste à la fin le rocher pour l`Eglise.Et ainsi moi aussi avec toute ma pauvreté spirituelle je peux être pour ce temps, en vertu de la grâce du Seigneur le successeur de Pierre. Ce sont vos prières et votre amour qui me donnent la certitude que le Seigneur m`aidera dans mon ministère. Je vous suis donc profondément reconnaissant pour votre amour et votre prière."



Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.
19/04/2008

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Avertissement. Ces textes doivent se lire avec respect. Ils dérangent, comme le Jardin des Oliviers et le "Père, pourquoi, m'as-tu abandonné?". Ils ouvrent la porte sur le mystère de la rencontre de Dieu dans la foi pure. "Nuit des émotions - Nuit des sens", "Nuit de l'esprit - Nuit de la foi", "Nuit de la transcendance - Nuit de Dieu", dirait saint Jean de la Croix.

¡Oh noche que guiaste!
¡Oh noche amable más que la alborada!
¡Oh noche que juntaste
Amado con amada,
amada en el Amado transformada!

Que bien sé yo la fonte que mana y corre, aunque es de noche.

(voir traduction à la fin)

Bonne méditation pour votre Semaine Sainte !


LA NUIT DE MERE TERESA
Extraits des lettres de Mère Teresa


« Parce que Jésus le veut »

« Pendant cette année très souvent j'ai ardemment désiré être toute à Jésus et faire que d'autres âmes " surtout indiennes, viennent et L'aiment avec ferveur " m'identifier moi-même complètement aux Indiennes, et ainsi L'aimer comme Il n'a jamais été aimé. Je pensais que c'était un de mes nombreux désirs fous. J'ai lu la vie de sainte M. Cabrini (NDLR : missionnaire italienne du XIXe s., première sainte des États-Unis). " Elle a tant fait pour les Américains parce qu'elle est devenue une des leurs. Pourquoi ne puis-je pas faire pour l'Inde ce qu'elle a fait pour l'Amérique ? Elle n'a pas attendu que les âmes viennent à elle " elle est allée à elles avec ses ouvrières zélées. Pourquoi ne puis-je pas faire la même chose pour Lui ici ? Il y a tant d'âmes " pures " saintes qui désirent ne se donner qu'à Dieu. Les ordres européens sont trop riches pour elles. " Ils reçoivent plus qu'ils ne donnent. " "N'aiderais-tu pas." Comment puis-je ? J'ai été et je suis très heureuse en tant que soeur de Lorette. " Quitter ce que j'aime et m'exposer à de nouveaux travaux et à de nouvelles souffrances qui seront grandes, être la risée de tant de gens " surtout religieux " pour m'attacher et choisir délibérément les rigueurs d'une vie indienne " la solitude et l'ignominie " l'incertitude " et tout le reste parce que Jésus le veut " parce que quelque chose m'appelle à "tout quitter et à en rassembler quelques-unes " à vivre Sa vie " à faire Son oeuvre en Inde." Ces pensées ont été la cause de bien des souffrances " mais la voix répétait toujours "Refuseras-tu." ()

J'ai longtemps prié " j'ai tant prié " j'ai demandé à notre Mère Marie de demander à Jésus d'éloigner tout cela de moi. Plus je priais " plus la voix devenait claire dans mon coeur alors j'ai prié pour qu'Il fasse tout ce qu'Il voulait de moi. Il demandait encore et encore. Puis une nouvelle fois la voix a été très claire " "Tu disais toujours "faites de moi tout ce qu'il Vous plaira"" Maintenant Je veux agir " laisse-Moi faire " Ma petite Épouse " Ma toute petite. " Ne crains pas " Je serai toujours avec toi. " Tu souffriras et tu souffres à présent " mais si tu es Ma petite Épouse " l'Épouse de Jésus Crucifié " il te faudra endurer ces tourments dans ton coeur. " Laisse-Moi agir " Ne Me refuse rien " Fais-Moi tendrement confiance " fais-Moi aveuglément confiance. » ()

Voilà ce qui s'est passé entre Lui et moi pendant ces jours où j'ai tant prié. »

(Lettre à Mgr Périer, archevêquede Calcutta, janvier 1947 p. 69-72)

« Il y a en moi des ténèbres si terribles »

« Excellence,

() S'il vous plaît priez spécialement pour moi afin que je ne gâche pas Son oeuvre et que Notre Seigneur puisse Se montrer car il y a en moi des ténèbres si terribles, comme si tout était mort. C''est plus ou moins comme cela depuis le moment où j'ai commencé l'oeuvre. Demandez à Notre Seigneur de me donner du courage. Je vous en prie donnez-nous votre bénédiction. »

(Lettre à Mgr Périer,mars 1953 p. 178.)

« Où est ma foi ? »
« Matière de confession
Dans les ténèbres ()

Seigneur, mon Dieu, qui suis-je pour que Vous me rejetiez ? L'enfant de Votre amour et maintenant devenue comme la plus haïe, celle que Vous avez rejetée telle une indésirable, pas aimée. J'appelle, je m'accroche, je veux , et il n'y a personne pour me répondre, personne à qui me raccrocher, non, personne. Seule. Les ténèbres sont si sombres et je suis seule. Indésirable, abandonnée. La solitude du coeur qui veut de l'amour est insoutenable.Où est ma foi ? Même au plus profond, tout au fond, il n'y a rien d'autre que le vide et l'obscurité. Mon Dieu qu'elle est douloureuse, cette souffrance inconnue. Cela fait mal sans cesse. Je n'ai pas la foi. Je n'ose pas prononcer les mots et les pensées qui se bousculent dans mon coeur et me font souffrir une indicible agonie. Tant de questions sans réponses vivent en moi j,ai peur de les dévoiler à cause du blasphème Si Dieu est, s'il Vous plaît pardonnez-moi. Ayez confiance tout se terminera au Ciel avec Jésus. Lorsque j,essaie d'élever mes pensées vers le Ciel il y a un vide si accusateur que ces mêmes pensées retombent comme des couteaux acérés et blessent mon âme elle-même. L'amour le mot n'apporte rien. On me dit que Dieu m'aime et pourtant la réalité de l'obscurité, du froid et du vide est si grande que rien ne touche mon âme. Avant que l'oeuvre ne commence il y avait tant d'union d'amour de foi de confiance de prière de sacrifice. Ai-je commis une erreur en me livrant aveuglément à l'appel du Sacré-Coeur ? Je ne doute pas de l'oeuvre parce que je suis convaincue qu'elle est Sienne et non mienne. Je ne sens pas pas même la moindre pensée ni tentation n'entre dans mon coeur pour m'attribuer quoi que ce soit dans cette oeuvre.

Tout le temps souriante. Les Soeurs et les gens font ces remarques. Ils croient que ma foi, la confiance et l'amour envahissent tout mon être et que l'intimité avec Dieu et l'union à Sa volonté doivent imprégner mon coeur. S'ils pouvaient seulement savoir et combien ma gaieté est le manteau sous lequel je couvre le vide et la misère. En dépit de tout cette obscurité et ce vide ne sont pas aussi douloureux que le désir de Dieu. Cette contradiction j'en ai peur va me déséquilibrer. Qu'êtes-Vous en train de faire, mon Dieu, à quelqu'un de si petit ? Lorsque Vous m'avez demandé d'imprimer Votre Passion sur mon coeur est-ce là la réponse ?

Si cela Vous apporte quelque gloire, si Vous en tirez une goutte de joie si cela Vous amène des âmes si ma souffrance apaise Votre Soif me voici Seigneur, avec joie j'accepte tout jusqu'à la fin de la vie et je sourirai à Votre Face Cachée toujours. »

(Texte de prière, communiqué en 1959 au P. Picachy, son confesseur p. 218-219.)

« Aimer sans être aimée »

« Cher Père J. Neuner,

() J'attends avec impatience ma visite à Bombay. Les grandes assemblées ont un effet terrible sur moi, elles me rendent malade. C'est un véritable sacrifice et un acte d'obéissance aveugle pour moi. Je viendrais avec plaisir à Pune pour demander à ces 400 théologiens de prier pour moi et pour nos Soeurs, mais votre proposition de leur parler me glace. Vous m'avez écrit de ne pas répondre NON avant d'y réfléchir. Le fruit de ma réflexion c'est de demander à Son Excellence ce qu'il souhaite. Si c'est oui je ferai ce que vous voulez que je fasse je viendrai leur parler de la belle oeuvre de Dieu.

Non, Père, je ne suis pas seule. J'ai Ses ténèbres j'ai Sa souffrance j,ai ce terrible désir de Dieu d'aimer sans être aimée. Je sais que j'ai Jésus dans cette union ininterrompue car dans ma volonté, mon esprit est fixé sur Lui et dans Lui seul.

Au cas où je ne viendrais pas à Pune je vous en prie ne vous donnez pas le mal de vous rendre jusqu'à Bombay, car cela ne vaut pas votre voyage si vous venez et que je n'ai rien à dire. Ces jours-ci Il m'a pris aussi cela. Alors je Lui offre un grand sourire en retour. Merci à Dieu qui S'abaisse encore pour prendre quelque chose de moi. br />
Je vous enverrai une carte postale si Son Excellence dit oui.

Priez pour moi. »

(Lettre au P. Neuner, jésuite,son directeur spirituel,octobre 1961 p. 259.)

« Je n,ai pas peur »

« Cher Père,

C'est très gentil à vous d'être venu et de m''avoir donné autant de votre temps car vous avez bien d'autres âmes plus dignes de votre sollicitude et de votre amour que la mienne, qui est si petite et si vide et si faible.

Pardonnez-moi de vous avoir demandé de venir et de ne vous avoir rien dit. Cela vous montre combien mon âme est terriblement vide mais je n'ai pas peur. Il a fait pour moi des merveilles Saint est Son Nom. Priez pour moi afin que dans ces ténèbres je n'allume pas ma propre lumière ni ne remplisse ce vide de moi-même. De toute ma volonté je ne veux que Jésus.

Père, je voulais vous dire combien mon âme désire ardemment Dieu seulement Lui, combien il est douloureux d'être sans Lui combien mes pensées ne sont que les Soeurs et les Pauvres. Est-ce de la distraction (ou) ces pensées sont-elles la cause de ma prière ? Elles sont ma prière elles sont ma vie même. Je les aime autant que j'aime Jésus et maintenant comme je n'aime pas Jésus je ne les aime pas non plus. Je sais que ce ne sont que des sentiments car ma volonté est fermement liée à Jésus et donc aussi aux Soeurs et aux Pauvres. »

(Lettre au P. Neuner,juillet 1967 p. 294.)

« N'ayez pas peur »

« Je sais ce que vous ressentez c'est vraiment la pleine signification de la pauvreté de Jésus. Lui qui s'est fait pauvre, de riche qu'Il était. Les richesses qu'Il avait en compagnie de Son Père, il y a renoncé en devenant un homme semblable à nous en toutes choses à l'exception du péché. Vous aussi vous faites l'expérience de ce renoncement par amour de Lui. N'ayez pas peur. Tout ira bien. Le grain doit mourir afin de porter du fruit. Je suis plus que sûre que Jésus veut que les M.W. (Missionary Brothers of the Word Frères Missionnaires de la Parole) existent et cette solitude est le commencement d'un grand amour. Vous n'êtes pas seul Jésus et vous. (Le) Tabernacle est le plus beau signe que vous puissiez regarder quand vous vous sentez seul. N'ayez pas peur. Il est là malgré les ténèbres et l'échec. C'est comme pour Jésus au jardin des Oliviers. Ne pouviez-vous pas veiller une heure ? Il s'est senti si seul cette nuit-là. N'ayez pas peur. Mettez votre main dans la main de Notre-Dame et marchez avec elle.

(Lettre au P. Sebastian,Missionnaire de la Charité,octobre 1979 p. 329-330.)

Mère Teresa de Calcutta a été béatifiée par le pape Jean-Paul II lors de la Journée Mondiale des Missions, dimanche, le 19 octobre 2003 et canonisée par le pape François le 4 septembre 2016 à Rome.

Traduction des citations de saint Jean de la Croix

Oh, nuit qui fus ma conductrice!
Oh, nuit qu'à l'aube je préfère!
Oh, nuit qui sus si bien unir
L'Amant avec la bien-aimée,
L'amante en l'Amant tranformée!

Je sais une source qui jaillit et s'écoule, mais c'est au profond de la nuit.


"...Jésus en croix reprendra aussi des paroles extrêmes qu'un psalmiste a osé écrire et proposer comme prière ; il criera : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Ps 22, 2). Les paroles extrêmes du désespoir extrême, Jésus les fait siennes. Ainsi, il n'y a plus un extrême dans nos vies et dans nos paroles qui ne soit visité par le Christ, qui ne puisse être exprimé par Lui." (Frère Philippe Lefebvre o.p. dans Retraite dans la ville le 19 mars 2008)


Publié le 14 mars 2008.

Tiré du blog d'Hermann Giguère cliquez ici.

La Journée mondiale de la jeunesse peut susciter des liens amoureux. La vocation au mariage y a toute sa place. Voici le témoignage d'un jeune couple issu de leur rencontre à la JMJ de Toronto en 2002. Anthony et Sonia Holmes ne s'étaient jamais rencontrés. Après s'être connus durant la JMJ de 2002, ils se sont mariés en 2004 et ont aujourd'hui deux enfants: Jessica de 2 ans et Catherine de 5 mois. Romantique? Certainement. Rare? Pas tant que ça, pour les Journées mondiales de la jeunesse.


AMOUR, MARIAGE ET JMJ
Quand deux jeunes catholiques du diocèse de Parramatta sont partis comme pèlerins pour la Journée mondiale de la jeunesse à Toronto (Canada), le seul et unique amour qu'il s'attendait à vivre était avec Dieu. Bien qu'ayant grandi dans le même diocèse, ils ne se connaissaient pas. Mais apparemment le Seigneur avait d'autres plans pour eux.

Les Holmes attribuent ce qui leur est arrivé à la nature ouverte, sûre et spirituelle, de l'événement.

Anthony, originaire de Plumpton, affirme que « lorsque l'on rencontre quelqu'un dans un milieu séculier il faut un peu de temps pour comprendre ses valeurs et ce en quoi l'on croit ».

Pour son épouse Sonia, de Greystanes, la JMJ « a rendu les choses plus faciles » car, dit-elle, « nous nous ouvrions plus volontiers reconnaissant automatiquement que nous partagions un système de valeurs commun qui venait de nos familles et nous étions pratiquants tous les deux. Cela nous a également aidé pour l'avenir car nous ne nous demandions pas comment nous aurions construit notre famille ».

L'histoire d'amour des Holmes confirme la décision, de la part des organisateurs de la Journée mondiale des jeunes de Sydney, d'inclure la vocation au mariage dans la Vocations Expo, qui se tiendra du 15 au 20 juillet au Sydney Exhibition Center.

« Dans la société d'aujourd'hui beaucoup de gens ont perdu l'idée de la compréhension du mariage au sein de la foi catholique », relève Sonia. « C'est pourquoi il est important de souligner que le mariage doit être vu comme une vocation à un engagement pour toute la vie comme il est dit dans l'enseignement catholique, et non comme une solution à brève échéance ».

« Je pense que c'est un pas très significatif », souligne pour sa part Anthony. « Beaucoup de gens pensent à la 'vocation' en terme de vocation religieuse; cette vocation-là est une excellente expression de foi et de réponse à l'appel de Dieu, mais il est important de ne pas oublier les vocations laïques qui construisent d'autres bases chrétiennes pour la société, comme le mariage sacramentel ».

Anthony Holmes souligne que l'aspect religieux du mariage ne se limite pas au seul fait de fréquenter une église, mais relève plutôt de la manière de vivre l'existence quotidienne ensemble et le fait d'avoir une bonne base de foi. De ce point de vue-là, le soutien de la paroisse et de la communauté locale ne peut être sous-évalué.

C'est pour cela que, lors des Journées mondiales de la jeunesse, sa femme et lui veulent partager avec ces jeunes qui discernent leur propre vocation comme catholiques et qui souvent se sentent isolés dans leur communauté, le message selon lequel la JMJ peut aider à abattre ces barrières.
« Cela élargit notre vision de ce qu'est notre communauté », explique Anthony.

« Et cela donne l'opportunité de parler avec des jeunes du même âge mais dont les orientations sont différentes », ajoute Sonia. « Toutes les rencontres aident à remettre sa propre foi dans les mains de Dieu et le laisser nous guider là où il veut que nous allions ».

Catherine Smibert; Isabelle Cousturié

Extraits d'un article paru dans zenit.org : Le monde vu de Rome, le 19 février 2008


Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.
20/02/2008

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Sébastien, 36 ans, est chauffeur de taxi à Sens en France. C’est dans le cadre de son travail que Dieu est venu le rejoindre, par la rencontre de Fernando, qui nous a vécu ui-même une conversion il y a quelques années.


SEBASTIEN MA PLUS BELLE COURSE
Un jour, je pris en course à Roissy une famille qui arrivait de l’étranger. Et cette course allait changer ma vie…

Fernando arrivait en France pour raison professionnelle et il parlait très peu notre langue. Je me proposai de l’aider et, très vite, une amitié est née entre nous. Fernando s’est mis à me témoigner de sa foi. Or, je ne croyais pas en Dieu. J’avais perdu mes parents très jeune, et avais, du coup, vécu une enfance très mouvementée… Non, Dieu ne pouvait pas exister ! Mais le fait d’entendre une personne cartésienne, cultivée et occupant un poste à responsabilité témoigner avec ferveur de sa foi, m’intriguait beaucoup. Il en parlait d’une façon si naturelle ! Son attitude a éveillé en moi une vraie curiosité. Comme il était mon ami, je me suis demandé ce qui pourrait lui faire plaisir. Aller à Lourdes ? Nous y sommes partis avec sa famille. Ils étaient en effet très émus. De mon côté, j’ai simplement passé un bon week-end.

Pour me remercier, Fernando m’a invité à Paray-le-Monial, "là où le Christ est apparu et a fait voir son cœur aux hommes", me dit-il. J’essayai d’esquiver l’invitation par tous les moyens, en vain. Fernando m’a accompagné là-bas et il est resté une journée avec moi. Après son départ, je me suis senti très seul. Placé au fond du chapiteau, j’ai entendu un prêtre expliquer : « Lorsqu’on vient à Paray-le-Monial, il se passe toujours quelque chose. On ne repart jamais seul. » Je le pris au mot et me tournai vers Dieu : « J’ai fait l’effort de venir « chez toi ». Alors, si tu ne te manifestes pas, c’est que j’ai eu raison de penser que tu n’existais pas. Si rien ne se passe, je m’en vais. » J’étais venu à moto. Elle n’était pas loin, mes bagages non plus. Mon cri vers Dieu semblait rester sans réponse… Je traversai donc la prairie, déterminé à partir lorsque quelqu’un me tapa sur l’épaule. C’était un motard qui me demanda : « Que fais-tu ? » – « Je m’en vais ! » – « C’est bien dommage, me répond-il, m’apprenant qu’il était prêtre. Je suis venu dans la région pour rendre visite à ma famille. Et comme j’entends parler de Paray-le-Monial depuis longtemps, je me suis arrêté. » C’était le signe que j’attendais : un motard, prêtre de surcroît, qui était là « par hasard »… Immédiatement, je crus en l’existence de Dieu.

Au cours de cette semaine, moi qui ne suis jamais malade, j’ai beaucoup souffert physiquement : un combat s’était engagé en moi entre le bien et le mal. Un jour de cette session, alors que je priais, une dame s’approcha de moi : « Je dois vous dire qu’il faut que vous alliez à Lisieux. » Par curiosité, je m’y suis rendu au Noël suivant. Au seuil de la basilique pleine à craquer, un prêtre m’a accueilli par ces mots : « Vous êtes venu seul, et de loin ; il va se passer des choses pour vous ! » En rentrant de Lisieux, j’ai décidé d’entrer en catéchuménat. Aujourd’hui, ayant appris que j’avais été baptisé, je me prépare avec joie à la première communion.

Publié dans la revue Il est vivant ! n° 245

Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.
08/01/2008

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UNE LAICITE POSITIVE
Voir et écouter le président Sarkozy lors de sa rencontre à Paris avec le cardinal Vingt-Trois
Vidéo de l'accueil du président Sarkozy à la basilique St-Jean de Latran

Discours de Nicolas Sarkozy au Palais du Latran

Rome, Palais du Latran, jeudi 20 décembre 2007
Source : Elysée

***

Messieurs les cardinaux,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Permettez-moi d’adresser mes premières paroles au cardinal Ruini, pour le remercier très chaleureusement de la cérémonie qu’il vient de présider. J’ai été sensible aux prières qu’il a bien voulu offrir pour la France et le bonheur de son peuple. Je veux le remercier également pour l’accueil qu’il m’a réservé dans cette cathédrale de Rome, au sein de son chapitre.

Je vous serais également reconnaissant, Eminence, de bien vouloir transmettre à sa Sainteté Benoît XVI mes sincères remerciements pour l’ouverture de son palais pontifical qui nous permet de nous retrouver ce soir. L’audience que le Saint Père m’a accordée ce matin a été pour moi un moment d’émotion et de très grand intérêt. Je renouvelle au Saint Père l’attachement que je porte à son projet de déplacement en France au deuxième semestre de l’année 2008. En tant que Président de tous les Français, je suis comptable des espoirs que cette perspective suscite chez mes concitoyens catholiques et dans de nombreux diocèses. Quelles que soient les étapes de son séjour, Benoît XVI sera le bienvenu en France.

***

En me rendant ce soir à Saint-Jean de Latran, en acceptant le titre de chanoine d’honneur de cette basilique, qui fut conféré pour la première fois à Henri IV et qui s’est transmis depuis lors à presque tous les chefs d’Etat français, j’assume pleinement le passé de la France et ce lien si particulier qui a si longtemps uni notre nation à l’Eglise.

C’est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l‘Eglise. Les faits sont là. En faisant de Clovis le premier souverain chrétien, cet événement a eu des conséquences importantes sur le destin de la France et sur la christianisation de l’Europe. A de multiples reprises ensuite, tout au long de son histoire, les souverains français ont eu l’occasion de manifester la profondeur de l’attachement qui les liait à l’Eglise et aux successeurs de Pierre. Ce fut le cas de la conquête par Pépin le Bref des premiers Etats pontificaux ou de la création auprès du Pape de notre plus ancienne représentation diplomatique.

Au-delà de ces faits historiques, c’est surtout parce que la foi chrétienne a pénétré en profondeur la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature, que la France entretient avec le siège apostolique une relation si particulière. Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. Et la France a apporté au rayonnement du christianisme une contribution exceptionnelle. Contribution spirituelle et morale par le foisonnement de saints et de saintes de portée universelle : saint Bernard de Clairvaux, saint Louis, saint Vincent de Paul, sainte Bernadette de Lourdes, sainte Thérèse de Lisieux, saint Jean-Marie Vianney, Frédéric Ozanam, Charles de Foucauld… Contribution littéraire et artistique : de Couperin à Péguy, de Claudel à Bernanos, Vierne, Poulenc, Duruflé, Mauriac ou encore Messiaen. Contribution intellectuelle, si chère à Benoît XVI, Blaise Pascal, Jacques Bénigne Bossuet, Jacques Maritain, Emmanuel Mounier, Henri de Lubac, René Girard… Qu’il me soit permis de mentionner également l’apport déterminant de la France à l’archéologie biblique et ecclésiale, ici à Rome, mais aussi en Terre sainte, ainsi qu’à l’exégèse biblique, avec en particulier l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem.

Je veux aussi évoquer parmi vous ce soir la figure du cardinal Jean-Marie Lustiger qui nous a quittés cet été. Son rayonnement et son influence ont eux aussi très largement dépassé les frontières de la France. J’ai tenu à participer à ses obsèques car aucun Français n’est resté indifférent au témoignage de sa vie, à la force de ses écrits, au mystère de sa conversion. Pour tous les catholiques, sa disparition a représenté une grande peine. Debout à côté de son cercueil, j’ai vu défilé ses frères dans l’épiscopat et les nombreux prêtres de son diocèse, et j’ai été touché par l’émotion qui se lisait sur le visage de chacun.

***

Cette profondeur de l’inscription du christianisme dans notre histoire et dans notre culture, se manifeste ici à Rome par la présence jamais interrompue de Français au sein de la Curie, aux responsabilités les plus éminentes. Je veux saluer ce soir le cardinal Etchegaray, le cardinal Poupard, le cardinal Tauran, Monseigneur Mamberti, dont l’action honore la France.

Les racines chrétiennes de la France sont aussi visibles dans ces symboles que sont les Pieux établissements, la messe annuelle de la Sainte-Lucie et celle de la chapelle Sainte-Pétronille. Et puis il y a bien sûr cette tradition qui fait du Président de la République française le chanoine d’honneur de Saint-Jean de Latran. Saint-Jean de Latran, ce n’est pas rien. C’est la cathédrale du Pape, c’est la « tête et la mère de toutes les églises de Rome et du monde », c’est une église chère au cœur des Romains. Que la France soit liée à l’Eglise catholique par ce titre symbolique, c’est la trace de cette histoire commune où le christianisme a beaucoup compté pour la France et la France beaucoup compté pour le christianisme. Et c’est donc tout naturellement, comme le Général de Gaulle, comme Valéry Giscard d’Estaing, et plus récemment Jacques Chirac, que je suis venu m’inscrire avec bonheur dans cette tradition.

***

Tout autant que le baptême de Clovis, la laïcité est également un fait incontournable dans notre pays. Je sais les souffrances que sa mise en œuvre a provoquées en France chez les catholiques, chez les prêtres, dans les congrégations, avant comme après 1905. Je sais que l’interprétation de la loi de 1905 comme un texte de liberté, de tolérance, de neutralité est en partie une reconstruction rétrospective du passé. C’est surtout par leur sacrifice dans les tranchées de la Grande guerre, par le partage des souffrances de leurs concitoyens, que les prêtres et les religieux de France ont désarmé l’anticléricalisme ; et c’est leur intelligence commune qui a permis à la France et au Saint-Siège de dépasser leurs querelles et de rétablir leurs relations.

Pour autant, il n’est plus contesté par personne que le régime français de la laïcité est aujourd’hui une liberté : liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de pratiquer une religion et liberté d’en changer, liberté de ne pas être heurté dans sa conscience par des pratiques ostentatoires, liberté pour les parents de faire donner à leurs enfants une éducation conforme à leurs convictions, liberté de ne pas être discriminé par l’administration en fonction de sa croyance. C'est nous qui soulignons

La France a beaucoup changé. Les Français ont des convictions plus diverses qu’autrefois. Dès lors la laïcité s’affirme comme une nécessité et une chance. Elle est devenue une condition de la paix civile. Et c’est pourquoi le peuple français a été aussi ardent pour défendre la liberté scolaire que pour souhaiter l’interdiction des signes ostentatoires à l’école.

Cela étant, la laïcité ne saurait être la négation du passé. Elle n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n’aurait pas dû. Comme Benoît XVI, je considère qu’une nation qui ignore l’héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture, contre ce mélange d’histoire, de patrimoine, d’art et de traditions populaires, qui imprègne si profondément notre manière de vivre et de penser. Arracher la racine, c’est perdre la signification, c’est affaiblir le ciment de l’identité nationale, et dessécher davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire.

C’est pourquoi nous devons tenir ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité enfin parvenue à maturité. Voilà le sens de la démarche que j’ai voulu accomplir ce soir à Saint-Jean de Latran.

***

Le temps est désormais venu que, dans un même esprit, les religions, en particulier la religion catholique qui est notre religion majoritaire, et toutes les forces vives de la nation regardent ensemble les enjeux de l’avenir et non plus seulement les blessures du passé.

Je partage l’avis du pape quand il considère, dans sa dernière encyclique, que l’espérance est l’une des questions les plus importantes de notre temps. Depuis le siècle des Lumières, l’Europe a expérimenté beaucoup d’idéologies. Elle a mis successivement ses espoirs dans l’émancipation des individus, dans la démocratie, dans le progrès technique, dans l’amélioration des conditions économiques et sociales, dans la morale laïque. Elle s’est fourvoyée gravement dans le communisme et dans le nazisme. Aucune de ces différentes perspectives – que je ne mets évidemment pas sur le même plan - n’a été en mesure de combler le besoin profond des hommes et des femmes de trouver un sens à l’existence.

Bien sûr, fonder une famille, contribuer à la recherche scientifique, enseigner, se battre pour des idées, en particulier si ce sont celles de la dignité humaine, diriger un pays, cela peut donner du sens à une vie. Ce sont ces petites et ces grandes espérances « qui, au jour le jour, nous maintiennent en chemin » pour reprendre les termes même de l’encyclique du Saint Père. Mais elles ne répondent pas pour autant aux questions fondamentales de l’être humain sur le sens de la vie et sur le mystère de la mort. Elles ne savent pas expliquer ce qui se passe avant la vie et ce qui se passe après la mort.

Ces questions sont de toutes les civilisations et de toutes les époques. Et ces questions essentielles n’ont rien perdu de leur pertinence. Bien au contraire. Les facilités matérielles de plus en plus grandes qui sont celles des pays développés, la frénésie de consommation, l’accumulation de biens, soulignent chaque jour davantage l’aspiration profonde des femmes et des hommes à une dimension qui les dépasse, car moins que jamais elles ne la comblent.

« Quand les espérances se réalisent, poursuit Benoît XVI, il apparaît clairement qu’en réalité, ce n’est pas la totalité. Il paraît évident que l’homme a besoin d’une espérance qui va au-delà. Il paraît évident que seul peut lui suffire quelque chose d’infini, quelque chose qui sera toujours ce qu’il ne peut jamais atteindre. […] Si nous ne pouvons espérer plus que ce qui est accessible, ni plus que ce qu’on peut espérer des autorités politiques et économiques, notre vie se réduit à être privée d’espérance ». Ou encore, comme l’écrivit Héraclite, « Si l’on n’espère pas l’inespérable, on ne le reconnaîtra pas ».

Ma conviction profonde, dont j’ai fait part notamment dans ce livre d’entretiens que j’ai publié sur la République, les religions et l’espérance, c’est que la frontière entre la foi et la non-croyance n’est pas et ne sera jamais entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, parce qu’elle traverse en vérité chacun de nous. Même celui qui affirme ne pas croire ne peut soutenir en même temps qu’il ne s’interroge pas sur l’essentiel. Le fait spirituel, c’est la tendance naturelle de tous les hommes à rechercher une transcendance. Le fait religieux, c’est la réponse des religions à cette aspiration fondamentale.

Or, longtemps la République laïque a sous-estimé l’importance de l’aspiration spirituelle. Même après le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège, elle s’est montrée plus méfiante que bienveillante à l’égard des cultes. Chaque fois qu’elle a fait un pas vers les religions, qu’il s’agisse de la reconnaissance des associations diocésaines, de la question scolaire, des congrégations, elle a donné le sentiment qu’elle agissait parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement. Ce n’est qu’en 2002 qu’elle a accepté le principe d’un dialogue institutionnel régulier avec l’Eglise catholique. Qu’il me soit également permis de rappeler les critiques virulentes dont j’ai été l’objet au moment de la création du Conseil français du culte musulman. Aujourd’hui encore, la République maintient les congrégations sous une forme de tutelle, refuse de reconnaître un caractère cultuel à l’action caritative ou aux moyens de communication des Eglises, répugne à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d’enseignement supérieur catholique alors que la Convention de Bologne le prévoit, n’accorde aucune valeur aux diplômes de théologie.

Je pense que cette situation est dommageable pour notre pays. Bien sûr, ceux qui ne croient pas doivent être protégés de toute forme d’intolérance et de prosélytisme. Mais un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres, n’ont pas rendu les Français plus heureux. C’est une évidence.

Et puis je veux dire également que, s’il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses. D’abord parce que la morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme quand elle n’est pas adossée à une espérance qui comble l’aspiration à l’infini. Ensuite parce qu’une morale dépourvue de liens avec la transcendance est davantage exposée aux contingences historiques et finalement à la facilité. Comme l’écrivait Joseph Ratzinger dans son ouvrage sur l‘Europe, « le principe qui a cours maintenant est que la capacité de l’homme soit la mesure de son action. Ce que l’on sait faire, on peut également le faire ». A terme, le danger est que le critère de l’éthique ne soit plus d’essayer de faire ce que l’on doit faire, mais de faire ce que l’on peut faire. C’est une très grande question.

Dans la République laïque, l’homme politique que je suis n’a pas à décider en fonction de considérations religieuses. Mais il importe que sa réflexion et sa conscience soient éclairées notamment par des avis qui font référence à des normes et à des convictions libres des contingences immédiates. Toutes les intelligences, toutes les spiritualités qui existent dans notre pays doivent y prendre part. Nous serons plus sages si nous conjuguons la richesse de nos différentes traditions.

C’est pourquoi j’appelle de mes vœux l’avènement d’une laïcité positive, c’est-à-dire une laïcité qui, tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout. Il ne s’agit pas de modifier les grands équilibres de la loi de 1905. Les Français ne le souhaitent pas et les religions ne le demandent pas. Il s’agit en revanche de rechercher le dialogue avec les grandes religions de France et d’avoir pour principe de faciliter la vie quotidienne des grands courants spirituels plutôt que de chercher à la leur compliquer.
C'est nous qui soulignons
***

Messieurs les cardinaux, Mesdames et Messieurs, au terme de mon propos, et à quelques jours de cette fête de Noël qui est toujours un moment où l’on se recentre sur ce qui est le plus cher dans sa vie, je voudrais me tourner vers ceux d’entre vous qui sont engagés dans les congrégations, auprès de la Curie, dans le sacerdoce et l’épiscopat ou qui suivent actuellement leur formation de séminariste. Je voudrais vous dire très simplement les sentiments que m’inspirent vos choix de vie.

Je mesure les sacrifices que représente une vie toute entière consacrée au service de Dieu et des autres. Je sais que votre quotidien est ou sera parfois traversé par le découragement, la solitude, le doute. Je sais aussi que la qualité de votre formation, le soutien de vos communautés, la fidélité aux sacrements, la lecture de la Bible et la prière, vous permettent de surmonter ces épreuves.

Sachez que nous avons au moins une chose en commun : c’est la vocation. On n’est pas prêtre à moitié, on l’est dans toutes les dimensions de sa vie. Croyez bien qu’on n’est pas non plus Président de la République à moitié. Je comprends que vous vous soyez sentis appelés par une force irrépressible qui venait de l’intérieur, parce que moi-même je ne me suis jamais assis pour me demander si j’allais faire ce que j’ai fait, je l’ai fait. Je comprends les sacrifices que vous faites pour répondre à votre vocation parce que moi-même je sais ceux que j’ai faits pour réaliser la mienne.

Ce que je veux vous dire ce soir, en tant que Président de la République, c’est l’importance que j’attache à ce que vous faites et à ce que vous êtes. Votre contribution à l’action caritative, à la défense des droits de l’homme et de la dignité humaine, au dialogue inter-religieux, à la formation des intelligences et des cœurs, à la réflexion éthique et philosophique, est majeure. Elle est enracinée dans la profondeur de la société française, dans une diversité souvent insoupçonnée, tout comme elle se déploie à travers le monde. Je veux saluer notamment nos congrégations, les Pères du Saint-Esprit, les Pères Blancs et les Sœurs Blanches, les fils et filles de la charité, les franciscains missionnaires, les jésuites, les dominicains, la Communauté de Sant’Egidio qui a une branche en France, toutes ces communautés, qui, dans le monde entier, soutiennent, soignent, forment, accompagnent, consolent leur prochain dans la détresse morale ou matérielle.

En donnant en France et dans le monde le témoignage d’une vie donnée aux autres et comblée par l’expérience de Dieu, vous créez de l’espérance et vous faites grandir des sentiments nobles. C’est une chance pour notre pays, et le Président que je suis le considère avec beaucoup d’attention. Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance.

Je veux évoquer la mémoire des moines de Tibhérine et de Monseigneur Pierre Claverie, dont le sacrifice portera un jour des fruits de paix, j’en suis convaincu. L’Europe a trop tourné le dos à la Méditerranée alors même qu’une partie de ses racines y plongent et que les pays riverains de cette mer sont au croisement d’un grand nombre d’enjeux du monde contemporain. J’ai voulu que la France prenne l’initiative d’une Union de la Méditerranée. Sa situation géographique tout comme son passé et sa culture l’y conduisent naturellement. Dans cette partie du monde où les religions et les traditions culturelles exacerbent souvent les passions, où le choc des civilisations peut rester à l’état de fantasme ou basculer dans la réalité la plus tragique, nous devons conjuguer nos efforts pour atteindre une coexistence paisible, respectueuse de chacun sans renier nos convictions profondes, dans une zone de paix et de prospérité. Cette perspective rencontre, me semble-t-il, l’intérêt du Saint-Siège.

Mais ce que j’ai le plus à cœur de vous dire, c’est que dans ce monde paradoxal, obsédé par le confort matériel, tout en étant chaque jour de plus en plus en quête de sens et d’identité, la France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient. La campagne électorale de 2007 a montré que les Français avaient envie de politique pour peu qu’on leur propose des idées, des projets, des ambitions. Ma conviction est qu’ils sont aussi en attente de spiritualité, de valeurs, d’espérance.

Henri de Lubac, ce grand ami de Benoît XVI, « La vie attire, comme la joie ». C’est pourquoi la France a besoin de catholiques heureux qui témoignent de leur espérance.

Depuis toujours, la France rayonne à travers le monde par la générosité et l’intelligence. C’est pourquoi elle a besoin de catholiques pleinement chrétiens, et de chrétiens pleinement actifs.

La France a besoin de croire à nouveau qu’elle n’a pas à subir l’avenir, parce qu’elle a à le construire. C’est pourquoi elle a besoin du témoignage de ceux qui, portés par une espérance qui les dépasse, se remettent en route chaque matin pour construire un monde plus juste et plus généreux.

J’ai offert ce matin au Saint Père deux éditions originales de Bernanos. Permettez-moi de conclure avec lui : « L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait […] L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches […]. L’espérance est une vertu, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté ». Comme je comprends l’attachement du pape à ce grand écrivain qu’est Bernanos !

Voir et écouter le président Sarkozy lors de sa rencontre à Paris avec le cardinal Vingt-Trois

Vidéo de l'accueil du président Sarkozy à la basilique St-Jean de Latran

Tiré de SME-Infonet http://www.webzinemaker.com/sme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.
22/12/2007

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Quel est le nombre de catholiques au Québec et quel est leur pourcentage? Quel est celui des musulmans ou des juifs? Peu de gens peuvent répondre avec précision à ces questions. Nous avons pensé dans le contexte des questions soulevées à la commission Bouchard-Taylor offir à nos lecteurs et lectrices un aperçu des données disponibles sur ce sujet. Voici donc un extrait des données sur la population recensée en 2001 au Canada et au Québec portant sur la religion par la Direction de la population du Québec.


Religions au Québec : chiffres et statistiques
Statistique Canada a rendu publique, le 13 mai 2003, la huitième série de données du recensement de la population effectué en mai 2001, voici le résumé de ces données suivies des faits saillants.

Principales confessions religieuses, Québec 2001

Catholique romaine:
nombre 5 930 385 pourcentage 83,2 %

Protestante: nombre 335 595 pourcentage 4,7

Chrétienne orthodoxe: nombre 100 370 pourcentage1,4

Chrétienne «régénérée » et « évangélique » : nombre 56 750 pourcentage 0,8

Musulmane: nombre 108 620 pourcentage 1,5

Juive : nombre 89 915 pourcentage 1,3

Bouddhiste : nombre 41 380 pourcentage 0,6

Hindoue : nombre 24 530 pourcentage 0,3

Sikh : nombre 8 220 pourcentage 0,1

Aucune religion : nombre 400 325 pourcentage 5,6


Source : Statistique Canada, Recensement de 2001 : série « analyses », Les religions au Canada,
catalogue no 96F0030XIF2001015, 13 mai 2003
.

____________________________________


Faits saillants

- Lors des recensements, la question posée relativement à la religion a trait à la
seule appartenance confessionnelle, sans égard à la pratique religieuse.

- Le christianisme, sous ses différentes formes (catholicisme, protestantisme,
orthodoxie et autres), a perdu un peu de son importance relative mais regroupe
toujours une forte majorité de la population : 77 % au Canada, comparativement
à 83 % dix ans plus tôt et 90 % au Québec, comparativement à 93 % en
1991.

- Les catholiques romains ont vu leurs effectifs progresser légèrement mais leur
importance relative diminuer : de 86 % à 83 % au Québec et de 45 % à 43 %
au Canada. Les protestants ont perdu en importance, tant en termes relatifs
qu’en chiffres absolus. Les orthodoxes et les chrétiens « sans dénomination »,
au Québec comme au Canada, sont les seuls groupes à avoir connu à la fois
une croissance de leurs effectifs et de leur importance relative entre les deux
recensements.

- Les musulmans sont désormais plus nombreux que les juifs, au Québec
comme dans l’ensemble du Canada. Au Québec le nombre des adhérents de
ces deux confessions est relativement semblable (90 000 juifs et 109 000 musulmans) tandis que pour l’ensemble du Canada, on compte près de deux
musulmans pour un juif (330 000 juifs et 580 000 musulmans).

- La plupart des changements constatés sont liés à la composition de l'immigration
au cours de la dernière décennie. La croissance rapide du nombre de
sikhs, de bouddhistes, d'hindous, de musulmans et même du groupe des
« sans religion » est directement lié à l'immigration des années 1990. Parmi les
immigrants admis au Canada entre 1991 et 2001, 52 % ont déclaré appartenir à
des confessions non chrétiennes.

Pour plus de détails aller à la vitrine qui a été réalisée dans le cadre du cours GIE 64375 Relations humaines dans les affaires internationales. Programme de MBA en gestion internationale de l'Université Laval. Hiver 2006.
Professeur : Gérard Verna

le 19 novembre 2007

Tiré de SME-Infonet http://www.hgiguere.net/blogsme/, webzine publié par la Société des prêtres du Séminaire de Québec.

La Dernière Cène de Léonard De Vinci en détail. A partir du 27 octobre 2007, la Dernière Cène peut être admirée sur le Web avec une définition de 16 milliards de pixels. Voici le texte du communiqué de presse émis par De Agostini S.p.A. Département des relations extérieures de Milan.


LA CENE 16 MILLIARDS DE PIXELS
Milan, 27 octobre 2007. - Aujourd'hui, pour la toute première fois, La Dernière Cène de Leonardo da Vinci, l'oeuvre d'art la plus célèbre, la plus discutée et la plus controversée de tous les temps, déclarée oeuvre d'art du Patrimoine Mondial et enregistrée dans les sites mondiaux de l'UNESCO, peut être vue de tous, dans tous ses détails, sur le site web: www.haltadefinizione.com.




Le système de visualisation en ligne avec la plus haute définition photographique jamais vue au monde (16 milliards de pixels) va permettre aux spectateurs d'agrandir et d'observer n'importe quelle portion du tableau, leur donnant une vue claire de sections aussi petites qu'un millimètre carré.



Le projet a commencé au début de 2007, à la suite d'une rencontre entre le Ministère des activités et des biens culturels de Bureau de Milan des paysages et trésors architecturaux, De Agostini et HAL 9000, un leader mondial dans le secteur de la photographie en haute définition. Cette technique photographique comporte deux avantages: d'une part, c'est un instrument unique en son genre pour "surveiller" l'état du tableau et, d'autre part, elle permet à toute personne sur l'Internet, de partout dans le monde, d'observer toutes les parties et les détails de l'oeuvre. Grâce à cette technologie, HAL 9000 peut aussi produire des impressions de haute qualité et en grand format de La Dernière Cène qui offrent une perception visuelle jamais égalée jusqu'à maintenant. La photographie de La Dernière Cène, une des oeuvres d'art les plus fragiles et protégées au monde, est le résultat de plusieurs mois de travail et de recherche, pendant lesquels des techniques spécifiques d'éclairage et de photographie furent développées. La protection de la peinture fut, dès le départ, le souci principal des techniciens de HAL 9000 et du Bureau des Biens architecturaux; le système de photographie conçu et mis en oeuvre par HAL 9000 fut soumis à l'inspection technique du Laboratoire de physique et de contrôle environmental de l'Institut central de restauration à Rome, qui a jugé que le système était tout à fait approprié en accord avec les standards courants pour la sauvegarde des oeuvres d'art.



01/11/2007

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QUEBECOIS MOYEN...ET DIEU
Le journaliste Jean-Simon Gagné commentant ces statistiques note que le Québec moyen a beaucoup changé depuis 1973. Les femmes représentent 50,4 % de la population. En 1973, le Québécois moyen avait 31 ans, en 1996, il en avait 37 et en 2006 il a 39 ans.

ET DIEU DANS TOUT ÇÀ?

Si on continue de lire le dossier du "Soleil", il ressort que sur le plan religieux, le Québécois moyen ne fréquente plus guère les lieux de culte, mais plus de 80% continuent à croire en Dieu. Trois petits québécois sur quatre reçoivent encore le sacrement de baptême. Contrairement à ce qu'on peut croire, la présence de la religion et du spirituel est tenace et l'éloignement de la pratique ne veut pas dire que la dimension religieuse et spirituelle est escamotée dans la vie du Québécois moyen.

Le déclin de la pratique religieuse s'accompagne d'un divorce de plus en plus grand avec les enseignements de l'Église. La moitié des québécois font favorables à la contraception (90%), à l'avortement (70%), au mariage gai (63%).

AUTRES CONSTATATIONS

En 2005, au Québec, le nombre des mariages a augmenté pour la première fois depuis 1987. Et le nombre de divorces ne cesse de baisser depuis 15 ans.

À la fin des année 60, le Québécois moyen avait à peine complété sa sixième année. Aujourd'hui plus des deux tiers des québécois (68%) possèdent un diplôme d'études secondaires. Plus d'un million sur environ 7 millions d'habitants détiennent un diplôme universitaire.

Le Québécois moyen utilise régulièrement le courrier électronique (60,5%), considère l'environnement comme une priorité incontournable (85%) et prendra sa retraite à 60,6 ans (en théorie).

Source: le Québec chiffres en main 2006, Institut de la Statistique du Québec, Statistique Canada et différents sondages en 2004, 2005 et 2006


Notes tirées du journal "Le Soleil" du 9 septembre 2006
18/09/2006

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DERNIÈRES HOMÉLIES
Vous y trouverez l'homélie du dimanche publiée le mardi qui précède. Bonne méditation!





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